Opération Toucan (ATNUTO)

Nom de l'opération internationale: Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO)

Dates de l'opération internationale: 25 Octobre 1999 - 20 Mai 2002

Organisme responsable: Nations Unies

Nom de la région: Asie

Lieu: Timor-Oriental

Nom de l'opération canadienne: Opération Toucan

Dates de l'opération canadienne: 23 Février 2000 - 12 Mai 2001

Mandat de la mission:

L’ATNUTO était chargée de l’administration générale du Timor-Oriental et détenait le pouvoir nécessaire pour exercer l’autorité législative et exécutive, y compris l’administration de la justice. Son mandat prévoyait les éléments suivants:

• assurer la sécurité et maintenir l’ordre public dans l'ensemble du territoire du Timor-Oriental;

• établir une administration efficace;

• aider au développement des services civils et sociaux;

• veiller à la coordination et à la prestation d’aide humanitaire ainsi que d’aide au relèvement et au développement;

• soutenir le renforcement des capacités nécessaires à l’autonomie gouvernementale;

• contribuer à l’établissement des conditions de développement durable.

Notes sur la mission:

En 1976, l’Indonésie a déclaré le Timor portugais 27e province indonésienne. Cette déclaration a été faite à la suite d’une opération secrète visant à créer un mouvement pro-indonésien dans la colonie portugaise et à orchestrer un coup d’État soutenu par l’Indonésie en 1975. Les prétentions de l’Indonésie quant à ce qui allait devenir le Timor-Oriental n’ont jamais reçu la reconnaissance internationale.

En 1999, après deux ans de négociations, l’Indonésie a accepté de laisser le peuple du Timor-Oriental décider de son sort par référendum. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a alors autorisé la création de la Mission des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO) afin d’établir les institutions nécessaires pour le référendum. Le 30 août 1999, malgré l’intimidation exercée par les milices pro-indonésiennes, plus de 98 p. 100 des électeurs ont profité de leur droit de vote et 78 p. 100 d’entre eux se sont exprimés en faveur de l’indépendance. Les milices pro-indonésiennes, avec le soutien de l’Indonésie, se sont alors livrées à des actes de destruction. Le 15 septembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé la mise sur pied de la Force internationale au Timor oriental (INTERFET) afin de rétablir l’ordre et d'assurer la sécurité nécessaire pour que la MINUTO puisse poursuivre son mandat. L’INTERFET a rapidement maîtrisé la situation, avec l'appui de l’Indonésie.

Le Timor-Oriental n’était cependant pas en mesure d’administrer seul son territoire au lendemain des combats. En effet, les infrastructures qui avaient été détruites et les personnes déplacées qui devaient retourner chez elles étaient trop nombreuses. De plus, les milices pro-indonésiennes stationnées de l’autre côté de la frontière constituaient encore une menace. La communauté internationale a pris acte de la situation et, le 25 octobre 1999, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1272 qui créait l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) et mettait fin à la MINUTO, dont le personnel a été intégré à l’ATNUTO. L’objectif de cette dernière était d’administrer le territoire et de le préparer à l’indépendance.

L’ATNUTO a commencé ses opérations en novembre 1999, mais il a fallu plusieurs mois avant qu’elle ne soit pleinement fonctionnelle. À la fin de janvier 2000, il n’était plus nécessaire de distribuer de la nourriture sur tout le territoire et on pouvait concentrer les efforts dans certaines régions. L’électricité avait été rétablie pour la moitié de la population et, à la mi-janvier, l’INTERFET avait cédé ses fonctions d’arrestation et de détention à la police civile des Nations Unies et aux autorités est-timoraises.

Pour maintenir la sécurité au Timor-Oriental, le Conseil de sécurité a adopté une résolution autorisant une force de maintien de la paix des Nations Unies. Amorcée le 1er février, la transition entre l’INTERFET et la force de maintien de la paix s’est terminée le 23 février. Environ 70 p. 100 des forces de l’INTERFET ont été transférées à l’ATNUTO. Les autres pays ont plutôt retiré leurs forces, voyant les menaces grandement réduites.

On a également créé un Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies, qui regroupait 201 observateurs militaires de 18 pays. Les observateurs avaient pour rôle de surveiller la situation de la sécurité au Timor-Oriental, ainsi que le processus de désarmement et de démobilisation des groupes armés du pays et de produire les rapports nécessaires. Ils relevaient directement du commandant de la force de maintien de la paix des Nations Unies.

Malgré les défis, l’ATNUTO a réussi à jeter les bases d’une démocratie stable au Timor-Oriental. Les milices ont lancé quelques attaques, mais ont généralement été maîtrisées sans problème. Le 20 mai 2002, le Timor-Oriental a officiellement déclaré son indépendance. On a alors remplacé l’ATNUTO par la Mission d'appui des Nations Unies au Timor oriental (MANUTO), car le redressement de l’économie et la reconstruction de l’infrastructure allaient bon train.

Notes sur Opération Canadienne

La contribution des Forces canadiennes à l’ATNUTO consistait en une compagnie de 250 militaires relevant du 3e bataillon, Royal 22e Régiment. Déployés au Timor oriental en octobre 1999 dans le cadre de l’INTERFET, ces militaires ont été transférés à l’ATNUTO le 23 février, au moment où l’INTERFET a officiellement cédé le contrôle des opérations des Nations Unies au Timor Oriental à l’ATNUTO. N’ayant servi pour l’ATNUTO que pendant deux semaines, les membres du Royal 22e Régiment ont été rapatriés au Canada le 12 mars 2000, à bord d’un avion Hercules du 436e Escadron.

Le Canada a également dépêché trois officiers au quartier général de l’ATNUTO. Le dernier est revenu au pays le 12 mai 2001.



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2024-07-29