Opération Escort

Information internationale

Nom de l'opération internationale : Opération Escort

Nom de la mission internationale : Opération Escort

Mandat de l'opération : Gouvernement du Canada

Région géographique : Amérique centrale

Lieu : Haïti

Date : 1 novembre 1991 - 30 mars 1992

Mandat de la mission : Planifier l’évacuation d’un maximum de 1 600 ressortissants canadiens hors d’Haïti.

Notes sur la mission ou l'opération : Le président démocratiquement élu Jean-Bertrand Aristide a été assermenté en février 1991. Peu de temps après, à la suite d’un coup d’État militaire, le nouveau président a été évacué de l’île, et les Nations Unies ont imposé un embargo sur le carburant et les armes. En novembre 1991, la situation dans le pays s’était stabilisée, mais il était à prévoir que la diminution des réserves de carburant causée par l’embargo aurait en fin de compte un effet déstabilisateur.

Au début de novembre, le ministère des Affaires étrangères a demandé au MDN de communiquer avec le département de la Défense des États-Unis et de commencer à planifier l’évacuation d’environ 1 600 citoyens canadiens hors de l’île. En étroite collaboration avec le commandement de la JTF-120 des États-Unis et les forces armées françaises, le plan, baptisé opération Escort par le Canada, prévoyait le déploiement de deux aéronefs CC-137 pour la phase de l’évacuation, d’un appareil CC-130 au besoin pour le déploiement et le redéploiement, d’une unité d’accueil des évacués composée de 6 militaires de l’élément de contrôle du transport aérien, de 3 sections mobiles des mouvements aériens et de soutien au MCC comprenant 10 membres, ainsi que d'une unité de service et de soutien comptant 2 personnes. La contribution navale devait comporter un ravitailleur et trois destroyers. En outre, un peloton d’infanterie devait se charger de la sécurité de l'aérodrome et un peloton d’évacuation devait s'occuper du dépistage médical et des vérifications de sécurité et aider les fonctionnaires des Affaires étrangères à accueillir les évacués.

Le plan prévoyait qu’une fois arrivées sur place, les équipes militaires établiraient (avec la permission de la junte militaire haïtienne) un périmètre de sécurité autour de l’aéroport de Port-au-Prince. Les troupes américaines et françaises devaient assurer la sécurité du cordon extérieur, et le peloton de sécurité canadien, celle du cordon intérieur et des équipes d’accueil canadiennes. Une fois le cordon extérieur mis en place, les évacués seraient soumis à une vérification initiale effectuée par les troupes américaines ou françaises, avant de franchir le cordon intérieur, situé dans le bâtiment principal de l’aérogare.

L’équipe déterminerait alors le pays de destination de l’évacué, s'assurerait qu’il ne transportait aucune matière interdite et qu’il était de bonne foi, en se basant sur une deuxième vérification de ses documents. Le cordon intérieur dirigerait ensuite l’évacué vers l’aire de vérification nationale appropriée, où il ferait l’objet d’un dépistage médical (et du traitement approprié, au besoin). En outre, l’évacué serait nourri et on lui indiquerait un endroit où il pourrait satisfaire ses besoins d’hygiène personnelle et se reposer jusqu’au moment où les bagages et le personnel seraient embarqués à bord de l’aéronef. Un aumônier et un représentant du Juge-avocat général (JAG) se trouveraient alors à leur disposition.

Une fois les évacués accueillis, le commandement devait mettre fin à l’opération, dégager la zone, monter à bord de l’aéronef et procéder au redéploiement en passant par Charleston, aux États-Unis, où tous les évacués seraient transportés pour de nouvelles formalités. De Charleston, ils se rendraient à leur destination finale.

L’opération ne devait pas exiger plus de sept jours, mais la plus grande menace à laquelle elle faisait face était celle des factions pro-Aristide qui, se rendant compte qu’une évacuation était en cours, demanderaient aux forces d’évacuation de les aider à renverser le gouvernement militaire. Pour parer à cette situation, chaque soldat recevrait une charge de combat complète (350 cartouches de calibre 5.56 pour les carabines C7 et 600 cartouches pour les armes de soutien). Les armes lourdes ne seraient pas utilisées.

Les règles d’engagement incluraient le droit de recourir à la force mortelle aux fins de légitime défense ou pour défendre une personne sous la protection du soldat. Finalement, on n'a jamais communiqué de règles d’engagement complètes.

Au début de mars 1992, la situation ne justifiant pas la mise en œuvre de l’opération, celle-ci est restée à l’étape du plan de contingence.

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