Opération Standard (MANUH)

Nom de l’opération internationale : Mission d’appui des Nations Unies en Haïti

Organisme responsable : Organisation des Nations Unies

Région géographique : Amérique centrale

Lieu : Haïti

Nom de l’opération des FAC : Opération STANDARD

Date de la mission: 28 Juin 1996 - 31 Juillet 1997

Dates d’opération des FAC : 30 Juin 1996 - 30 Septembre 1996

Mandat de la mission :

Poursuivre le travail entamé dans le cadre de la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUHA), c’est-à-dire aider le gouvernement haïtien à rendre plus professionnelle la force policière nationale, veiller à la sécurité et à la stabilité en Haïti et soutenir le représentant spécial du Secrétaire général dans le cadre de différents programmes de soutien des Nations Unies.

Résolution 1063 (1996) du Conseil de sécurité des Nations Unies

Notes sur la mission/l’opération :

Le 5 juin 1996, le Secrétaire général formule un certain nombre de recommandations quant au rôle des Nations Unies en Haïti à la fin du mandat de la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUHA). Il convient avec les autorités haïtiennes que la présence et l’aide de la communauté internationale sont encore nécessaires afin de soutenir la Police nationale d’Haïti (PNH) et de renforcer les progrès réalisés par le peuple haïtien depuis le retour de la démocratie. Selon le Secrétaire général, il est clair que la PNH ne peut toujours pas veiller seule à la sécurité et à la stabilité nécessaires à la consolidation du régime démocratique. Il mentionne également que le retrait complet de la présence militaire et policière des Nations Unies peut mettre en péril la réussite obtenue jusque là. Il recommande donc la mise en œuvre d’une nouvelle mission à mandat restreint. Le 28 juin 1996, le Conseil de sécurité vote donc la résolution 1063, qui donne le feu vert à la Mission d’appui des Nations Unies en Haïti (MANUH).

Le Conseil décide que la MANUH sera initialement constituée de 300 policiers civils et de 600 militaires. De plus, 700 militaires financés par des contributions volontaires et fournis par le Canada, doivent servir lors de la MANUH. Les États-Unis fournissent également des fonds supplémentaires à cette fin.

La nécessité d’une aide des Nations Unies pour la Police nationale d’Haïti est évidente. La force est composée de nouveaux agents de police qui n’ont pas l’expérience requise pour poser des jugements de police sains, respecter les procédures policières ou fournir la direction nécessaire. Ils manquent également d’équipement. La police civile des Nations Unies leur apporte des conseils en donnant de l’instruction et en effectuant des patrouilles conjointes.

Si le niveau général de violence baisse, les activités criminelles telles que les vols ne diminuent pas. L’augmentation des crimes liés aux armes à feu crée des problèmes pour la Police nationale d’Haïti (PNH), qui n’est pas toujours accompagnée de la police civile des Nations Unies. La PNH intervient parfois lors d’abus d’autorité et de violations des droits de l’homme. Les factions politiques armées et groupes d’anciens membres des forces armées haïtiennes constituent alors une menace non seulement criminelle mais aussi potentiellement politique.

La composante militaire de l’ONU, réduite dans les derniers jours de la MINUHA pour finalement n’être plus présente qu’au Cap-Haïtien et à Port-au-Prince, est maintenant regroupée dans deux camps à Port-au-Prince. La composante militaire assure la protection du Palais présidentiel national et de l’aéroport, ainsi que des convois présidentiels et de la résidence de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. L’élément militaire patrouille également des zones de Port-au-Prince séparément de la police.

Lorsque la police civile des Nations Unies et la Police nationale d’Haïti s’aventurent dans les zones les plus difficiles et les plus dangereuses de la ville, l’élément militaire des Nations Unies leur apporte son soutien. Avec leurs véhicules militaires et leurs armes, ils sont un moyen de dissuasion contre les groupes criminels et apportent un soutien visible à la Police nationale d’Haïti. Les militaires assurent également l’instruction de la force de réaction rapide de la Police nationale d’Haïti, notamment en matière de fouille et de saisie d’armes. Ils fournissent également un soutien à la PNH dans les domaines de la collecte de renseignements, de l’organisation et de la planification.

Comme l’élément militaire de l’ONU n’est plus qu’à Port-au-Prince, les hélicoptères de l’ONU peuvent jouer un rôle important lorsque la police civile de l’ONU et la Police nationale d’Haïti se trouvent en difficulté dans les régions les plus reculées du pays. Les hélicoptères fournissent un renfort rapide en transportant des membres de l’élément militaire.

Comme lors de la mission précédente, l’élément logistique et de soutien de la force militaire des Nations Unies joue un rôle clé dans le soutien de la police civile des Nations Unies dans les zones situées en dehors de Port-au-Prince. Les voies de transport continuent alors d’être améliorées pour permettre à l’approvisionnement d’atteindre les détachements de la police civile, tandis que les communications et les infrastructures sont améliorées. Si ces tâches permettent de soutenir la police civile des Nations Unies, elles profitent également à la Police nationale d’Haïti.

Le mandat initial de la MANUH s’étend jusqu’au 30 novembre 1996. Le 13 novembre 1996, le président d’Haïti, René Préval, demande que le mandat de la MANUH soit prolongé. Le Secrétaire général a déjà fait état au Conseil de sécurité des améliorations de la sécurité en Haïti et de la capacité de la PNH de faire face aux problèmes. Il est cependant d’avis que la PNH n’a pas encore atteint le niveau d’expérience et de confiance nécessaire au contrôle et à l’élimination des menaces que constituent les groupes contestataires. Il est évident que la présence des militaires de la MANUH contribue encore beaucoup à la capacité des autorités haïtiennes de contenir le danger de déstabilisation que représentent les forces menaçant la démocratie. Le Secrétaire général est d'accord.

Le Conseil de sécurité vote la résolution 1086 (1996) pour prolonger le mandat de la MANUH jusqu’au 31 mai 1997 avec, au plus, 300 policiers civils et 500 militaires. Le Conseil convient par la suite de prolonger son mandat une dernière fois jusqu’au 31 juillet 1997, étant donné que la MANUH contribue au renforcement de la démocratie en Haïti et à la revitalisation du système de justice du pays. Le mandat de la MANUH prend fin à ce moment-là, lorsqu’elle est remplacée par la Mission de transition des Nations Unies en Haïti (MITNUH).

Notes sur l’opération des FAC

L’ONU prolonge la Mission des Nations Unies en Haïti. Le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’assistance humanitaire (MINUHA) s’étend d’avril à juin 1996, date à laquelle elle est remplacée par la Mission d’appui des Nations Unies à Haïti (MANUH). L’opération STANDARD débute en avril 1996, pendant le mandat de la MINUHA, et se poursuit jusqu’en septembre 1996, assurant ainsi une opération de transition entre la MINUHA et la MANUH.

Sur les 1300 militaires de la MANUH, 760 proviennent du Canada et 54 du Pakistan. Parmi les Canadiens, 200 sont financés aux frais du Canada, tandis que 500 des soldats pakistanais sont financés par des contributions des États-Unis. Le brigadier-général J.R.P. Daigle commande la force pour toute la durée de la MANUH, de juillet 1996 à juillet 1997.

La contribution canadienne à la MANUH comprend une unité d’état-major pour diriger l’opération canadienne, un bataillon de reconnaissance constitué du 1er bataillon, Royal 22e Régiment, chargé d’effectuer les opérations de patrouille, une troupe de sapeurs (formée par le 4e Régiment d’appui du génie et le 5e Régiment du génie de combat), responsable des projets de génie de campagne et de génie construction, d’un escadron d'hélicoptères utilitaires de transport tactique (formé collectivement par les 408e et 427e Escadrons tactiques d’hélicoptères) et doté de six appareils Twin Huey pour effectuer des tâches de transport et répondre aux urgences, d’un groupe logistique pour soutenir l’opération canadienne, d’un peloton de police militaire pour assurer le maintien de la paix et d’une équipe de soutien à l'information militaire pour informer la population civile.

La mission du personnel d’infanterie et d’artillerie est de patrouiller à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, et d’assurer ainsi une présence des Nations Unies afin de dissuader les éléments criminels et anti-gouvernementaux. Elle permet également d’apporter une certaine sécurité à la Police nationale d’Haïti et aux instructeurs de la police civile des Nations Unies.

L’escadron d’hélicoptères utilitaires de transport tactique (HUTT) a plusieurs rôles, dont le transport de personnel et de marchandises ainsi que les évacuations médicales. Suite à la montée des incidents violents en juillet 1996, les hélicoptères commencent alors à être utilisés en conjonction avec les patrouilles conjointes, de jour comme de nuit, une contribution qui se révèle des plus efficaces.

Les éléments logistiques et de soutien du contingent canadien sont essentiels au soutien de la police civile des Nations Unies en régions éloignées. L’une des tâches consiste à remettre en état les postes de police de la PNH, dont 15 restaurations sont terminées à la fin de la mission. Ils apportent également des améliorations à l’aéroport de Port-au-Prince et repavent les routes.

À la fin de ce déploiement, l’opération canadienne devient l’opération STABLE, toujours sous le mandat de la MANUH. Ce changement est en partie dû à la modification de l’accord de financement par lequel le Canada augmente le nombre de ses opérations autofinancées.

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2024-08-06