Guerre du Golfe - Friction

Information internationale

Nom de l'opération internationale : Guerre du Golfe

Nom de la mission internationale : Guerre du Golfe

Mandant : Organisation des Nations Unies

Organisme responsable :

La résolution 660 du 2 août 1990, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies
La résolution 661 du 6 août 1990, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies
La résolution 665 du 25 août 1990, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies
La résolution 678 du 29 novembre 1990, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies

Région géographique : Moyen-Orient

Lieu : Iraq, Koweït

Date : 2 août 1990 - 6 avril 1991

Mandat : Faire respecter les résolutions du Conseil de sécurité au gouvernement irakien et retirer les troupes irakiennes du Koweït.

Notes sur la mission : Jugeant que le Koweït faisait partie intégrante de l’Iraq (sa 19e province en fait), le gouvernement de Saddam Hussein a envahi militairement ce riche État pétrolier le 2 août 1990. Les Iraquiens ont occupé le Koweït en moins d’une journée. 

Les États-Unis ont aussitôt entrepris de former une coalition pour protéger l’Arabie saoudite et ses champs pétroliers et pour obliger l’Iraq à renoncer au Koweït. D’ailleurs, le 7 août, l’Arabie saoudite a demandé aux Américains de stationner des troupes sur son territoire pour défendre le royaume. 

L’Organisation des Nations Unies s’est aussi attaquée au problème. Le 2 août, le Conseil de sécurité a approuvé la résolution 660 affirmant que l’Iraq représentait une menace pour la paix et exigeant le retrait des forces iraquiennes du Koweït. Étant donné que les négociations piétinaient, le Conseil a adopté le 6 août la résolution 661 dans le but d’imposer un embargo sur toutes les transactions avec l’Iraq, sauf pour les livraisons de fournitures médicales et de produits alimentaires. Cette résolution reposait sur le Chapitre VII de la Charte. 

L’embargo ayant des effets limités, le Conseil de sécurité a voté le 25 août la résolution 665 en vertu du Chapitre VII de la Charte, qui autorisait les forces navales à recourir aux moyens nécessaires pour faire respecter la résolution 661. La dernière mesure importante a été l’adoption le 29 novembre de la résolution 678, qui permettait le recours à la force pour contraindre l’Iraq à respecter toutes les résolutions du Conseil de sécurité, dans l’éventualité où les Iraqiens ne se seraient pas retirés du Koweït au 15 janvier 1991. 

Les forces armées iraquiennes paraissaient impressionnantes et dangereuses. L’armée comptait plus d’un million de soldats, dont la Garde républicaine aux effectifs de près de 80 000 membres. Les troupes disposaient de plus de 5 500 chars d’assaut, entre autres les T 72 les plus modernes, et de plus de 3 000 pièces d’artillerie. 

La force aérienne iraquienne était très puissante selon les estimations. En termes d’équipement, elle possédait au-delà de 750 avions français et soviétiques, dont 500 chasseurs et chasseurs-bombardiers. Mentionnons notamment des chasseurs et intercepteurs Mirage F 1, MiG-21, MiG-23, MiG-25 et MiG-29 ainsi que des avions d’appui rapproché Sukhoi Su 20/22 et Su 25. En outre, la défense antiaérienne de l’Iraq pouvait miser sur certains des équipements français et soviétiques les plus modernes et efficaces. Du point de vue offensif, l’Iraq alignait divers missiles sol sol, notamment des Scuds qui, bien qu’assez peu précis, pouvaient atteindre des cibles aussi éloignées qu’Israël. 

Aspect particulièrement inquiétant, on savait que l’Iraq disposait d’armes chimiques, soit des agents vésicants comme le gaz moutarde et des agents neurotoxiques comme le sarin et le tabun, ainsi que la capacité de les émettre. Et, évidemment, les Iraquiens avaient déjà utilisé ces armes à l'intérieur du pays et durant la longue guerre contre l’Iran. 

En dépit des efforts continus pour arriver à un règlement négocié, les pays de la coalition ont massé progressivement des forces en Arabie saoudite et dans d'autres États du golfe Persique d'août 1990 à janvier 1991. Finalement, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 678 enjoignant l’Iraq de retirer ses troupes du Koweït avant le 15 janvier. Le régime iraquien ayant refusé d’obtempérer, à 3 h heure de Bagdad le 17 janvier 1991, la coalition a lancé une campagne aérienne contre des objectifs militaires Iraquiens au Koweït et en Iraq. Appelée opération Desert Storm, la campagne aérienne visait au départ à détruire les infrastructures de commandement, de contrôle et de communications et les installations de défense antiaérienne de l’Iraq. Par la suite, les troupes sur le terrain ont été à leur tour bombardées. L’Iraq a répliqué en lançant le 17 janvier un premier missile Scud contre l’Arabie saoudite, puis a entrepris le 22 février de faire sauter les puits de pétrole au Koweït. 

L’offensive terrestre a débuté le 24 février, les forces de la coalition progressant rapidement face aux troupes iraquiennes qui avaient été décimées durant plus d’un mois par les bombardements aériens. Le lendemain, l’Iraq a lancé des missiles Scud contre Israël afin d’entraîner ce pays dans le conflit et dans l’espoir peut être de rompre la coalition dirigée par les États Unis. Mais Israël n’a pas mordu à l’appât et, le 28 février, après des opérations terrestres ayant duré à peine 100 heures, les Iraquiens ont été expulsés du Koweït. Le jour même, le président américain, George H. Bush, a décrété un cessez le feu unilatéral; l’Iraq a accepté le 3 mars de se conformer aux conditions et aux résolutions de l’ONU, et le cessez le feu est entré officiellement en vigueur le 6 avril.

Opération canadienne : 

Opération FRICTION : du 10 août 1990 au 16 avril 1991 

Le 10 août 1990, le premier ministre de l’époque, Brian Mulroney, a annoncé que le Canada enverrait deux bâtiments de guerre et un navire de soutien pour redoubler les efforts multinationaux visant à rétablir la souveraineté du Koweït. Le gouvernement avait considéré d’autres options, mais l’armée de terre était occupée à planifier une intervention dans pour résoudre la crise d’Oka (connue plus tard sous le nom d’opération Salon), et l’armée de l’air avait été envoyée en mission en Europe, fragilisée par la chute de l’Union soviétique et la fin du pacte de Varsovie. 

Le conseil des ministres a décidé, à la suite d’une proposition des Forces canadiennes, d’envoyer les NCSM Protecteur, Athabaskan et Terra Nova, mais ils avaient besoin de nouveaux équipements pour assurer une bonne défense contre les attaques possibles des forces iraquiennes. Ils ont été équipés de systèmes de défense à courte portée Phalanx, de paillettes et de programmes électroniques. Ces derniers ont été peut-être parmi les plus importants, car les systèmes britanniques de communications anti-écoute BRAHMS ont permis aux Canadiens de communiquer avec la Royal Navy et les marines australienne et néerlandaise en utilisant, en même temps, le STU-III déjà installé pour communiquer avec la United States Navy. Les NCSM ont constitué un intermédiaire entre les différentes marines. Outre les systèmes principaux, six canons Bofors 40 mm antiaériens ont été installés – deux sur chaque navire. Ils ont servi à la défense antiaérienne, à la destruction des mines flottantes et aux manœuvres d’abordage. Ils sont partis sous l’opération Friction. 

Trois détachements de neuf hommes de la 119e Batterie d’artillerie antiaérienne naviguaient avec les bâtiments. Ils étaient équipés du missile surface-air à basse altitude Javelin, nouvellement acquis. Cinq hélicoptères Sea King du 423e Escadron devaient assurer la couverture aérienne des navires. Onze systèmes principaux avaient besoin de mise à niveau ou devaient être installés, y compris un système infrarouge à vision frontale (FLIR), un système de positionnement (GPS) et d’autres systèmes de détection de la menace. Ces aménagements qui auraient nécessité dix-huit mois de travail en temps de paix n’ont pris que huit jours. 

Les navires, avec le personnel de la 119e Batterie d’artillerie antiaérienne et du 423e Escadron à bord, ont quitté Halifax le 24 août. Ils ont fait de nombreux exercices d’entraînement pendant qu’ils faisaient route vers le Bahreïn le 27 septembre. Le 1er octobre 1990, les NCSM Athabaskan et Terra Nova ont entamé des opérations d’interception et d’inspection en application de la résolution 661 de l’ONU. Avec deux des trois navires prêts à intervenir à tout moment, les Canadiens ont effectué plus de 100 interceptions et arraisonnements au cours de la première semaine seulement. Au déclenchement des offensives, les trois bâtiments avaient effectué plus du quart de toutes les interceptions (1644 de 6103) alors qu’ils représentaient moins de dix p. 100 de la force maritime d’interdiction (MIF). La contribution des Sea King a été aussi importante : ils ont montré plus de résistance que la plupart des hélicoptères embarqués sur les navires de la MIF. Et l’aide du système FLIR (Forward Looking Infra Red) a été très précieuse dans la détection nocturne des plus petits navires. 

Ces opérations ont eu lieu aux larges du golfe Arabo-Persique central, là où les navires canadiens pouvaient apporter le maximum de soutien. Le NCSM Protecteur a été le seul navire auxiliaire de la flotte de la coalition à mener des opérations d’interception – un rôle assumé normalement par des navires de guerre d’autres marines. Muni d’une vaste sélection d’embouts de tuyaux d’avitaillement, le Protecteur pouvait réapprovisionner tous les navires, leur épargnant la peine de retourner au port. Ce navire a joué un rôle très précieux sur le théâtre des opérations. 

L’engagement du Canada dans les opérations du Golfe s’est intensifié le 14 septembre lorsque le premier ministre a annoncé que les Forces canadiennes (FC) enverraient un escadron d’aéronefs qui assurerait les patrouilles aériennes de combat (CAP) pour les navires canadiens. Ces aéronefs venaient du 409e Escadron à Baden et étaient renforcés par des avions et du personnel du 421e Escadron et du 439e Escadron. Les derniers des 16 appareils sont arrivés à Doha, au Qatar, le 12 octobre dans le cadre de l’opération Scimitar. 

Deux jours plus tard, les avions canadiens CF-18 ont entamé leurs patrouilles dans la zone Whiskey 2 – la deuxième ligne de défense aérienne de la flotte de la coalition – et ont renvoyé une patrouille de deux avions iraquiens. En l’espace de deux semaines, ayant trouvé comment s’intégrer pleinement aux opérations et au schéma de défense aérienne dirigés par les États-Unis, ils ont remplacé les F-18 du Corps des Marines des États-Unis qui patrouillaient la zone Whiskey-1, aux premières lignes. Les Canadiens ont encore une fois prouvé leurs compétences en assurant les CAP pour le porte-avions Midway de la U.S. Navy pendant sa traversée du Détroit de Hormuz. Le navire n’avait pas le droit de lancer ses propres patrouilles à cet endroit-là. 

La Compagnie « M », 3e Bataillon, Royal Canadian Regiment, de la BFC Lahr en Allemagne a assuré la sécurité à Doha. Les 118 membres du personnel étaient responsables de la sécurité des équipements canadiens à Doha, du renforcement des positions de défense et d’observation ainsi que de l’érection des clôtures. Quatre véhicules Grizzly ont été envoyés du Canada en aide aux patrouilles de nuit et aux contrôles de sécurité. Très vite, ces véhicules se sont révélés si utiles qu’ils ont rejoint les patrouilles des forces alliées de la base aérienne de Doha. En décembre, la Compagnie M a été remplacée par la Compagnie « C », 1er Bataillon, Royal 22e Régiment de Lahr. 

Le 6 novembre, le Commodore K.J. Summers a pris les commandes de toutes les unités et de tout le personnel du Canada au Moyen-Orient : il exerçait son commandement à partir de son quartier général appelé Quartier général canadien du Moyen-Orient (QG CANFORME). Ce dernier a été créé et déployé dans le cadre de l’opération Accord. À ce moment-là, l’avion CF-18 est devenu officiellement partie intégrante de l’opération Friction. 

Outre les CF-18 et les vols de réapprovisionnement, la force aérienne a assuré le transport et le ravitaillement en vol dans la zone des opérations, tandis que le 412e Escadron maintenait un CC-144 Challenger dans la zone, avec le soutien de trois pilotes, deux mécaniciens de bord et huit autres personnes pour assurer le transport local pour le Quartier général canadien. Le Challenger a fait plus de 300 heures de vol pour cette mission. 

En préparation à la guerre aérienne, le 437e Escadron a déployé son unique Boeing CC-137 de ravitaillement en vol le 6 janvier. Au cours de l’opération Friction, les Boeing AAR ont en 87 missions transféré aux aéronefs de la coalition plus de 2 000 tonnes de carburant, 87 % ont été destinés aux aéronefs canadiens. 

Environ quarante marins, soldats et aviateurs(trices) canadiens ont servi auprès des forces étrangères dans le Golfe, dans le cadre de leurs fonctions normales d’échange. Ces forces comprenaient la U.S. Navy, la Royal Navy et la Marine nationale de France et les escadrons de transport et AWACS de la U.S. Air Force, les escadrons de chasse de la Royal Air Force et les régiments blindés et de transmissions britanniques. 

Lorsque la U.S. Navy a indiqué qu’elle enverrait les bâtiments hospitaliers Comfort et Mercy au Golfe, la Réserve des Services de santé des États Unis a été mobilisée. Cependant, les navires manquaient encore de personnel. Le Canada a proposé alors une équipe médicale de neuf personnes en échange d’un accès par le personnel canadien au système médical des États Unis. Ces neuf personnes ont rejoint le Mercy dans le Golfe le 19 septembre et sont restées là-bas jusqu’au début janvier 1991 lorsqu’elles ont été remplacées par une autre équipe de neuf personnes qui, elles, sont restées toute la durée du conflit. 

Une autre contribution de personnel médical a été apportée à la force de défense du Bahreïn (FDB). Lorsque la présence du personnel médical supplémentaire n’était plus nécessaire à bord du NCSM Protecteur, il a été convenu que la FDB prendrait les neuf officiers et militaires du rang dans son équipe médicale. 

On oublie souvent la présence de 15 Canadiens en Iraq qui faisaient partie du Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies pour l’Iran et l’Iraq (GOMNUII), composé de 350 personnes, dont le mandat était d’observer le retrait des forces iraniennes et iraquiennes dans leurs pays respectifs après le cessez-le-feu intervenu en 1988. En septembre, l’ONU a réduit le GOMNUII de 40 p. 100. Il restait neuf Canadiens. En janvier 1991, devant les tensions grandissantes à l’approche du délai d’expiration de l’ultimatum lancé à l’Iraq pour retirer ses troupes du Koweït, les derniers observateurs du GOMNUII ont été rappelés. 

Devant la menace d’une guerre, les autorités politiques et militaires canadiennes se sont assurées, contrairement à ce qui s’était passé dans le conflit coréen, de garder une force navale canadienne organiquement unie au lieu de disperser les NCSM entre les commandements britannique et étasunien pour des missions individuelles. La contribution de l’armée de l’air était déjà bien intégrée à la coalition. Les opérations aériennes seraient gérées, mais le nombre d’aéronefs passerait à 24 et l’effectif à 550 hommes et femmes. Des pilotes des 421e Escadron et 439e Escadron de Baden et du 416e Escadron Cold Lake ont remplacé ces déploiements initiaux. 

La guerre aérienne a éclaté la nuit du 16 janvier. Pendant que les CF-18 assuraient les patrouilles aériennes de combat dans la zone Whiskey – 1, ils ont immédiatement décelé un risque de conflit lorsque des pilotes alliés, de retour d’opérations offensives, ont pénétré la zone de patrouille canadienne sans allumer leurs transmetteurs d’identification – ami – ennemi (IFF). Tous ces avions devaient être interceptés et identifiés comme avions amis – la nuit, souvent à des vitesses proches de Mach 2 – et aucune erreur n’a été commise. La CAP de la zone Whiskey-1 a été le privilège presque exclusif des Canadiens jusqu’au 19 janvier, date où deux autres porte-avions des États Unis sont arrivés et ont permis aux Canadiens de réduire leurs heures de vol. 

À partir du 20 janvier, les Canadiens ont entamé des missions d’escorte et de protection. Les CF-18 devaient protéger les devants d’un groupe de bombardiers d’attaque et vérifier que la voie était libre d’avions ennemis. D’autres CF-18 les escortaient de plus près pour les protéger de toute menace pouvant surgir après le passage des avions de protection. Ces missions n’étaient pas sans risque. Les tirs antiaériens au-dessus de l’Iraq étaient intenses; les forces iraquiennes semblaient avoir un excédent de missiles surface-air, dont beaucoup ont été détectés en train de s’approcher des avions canadiens. Heureusement, les missiles retombaient à la dernière minute, ratant leur cible trop éloignée. 

L’activité la plus offensive durant cette période a eu lieu le 30 janvier lorsque deux CF-18 ont été détournés pour attaquer une vedette rapide iraquienne qui avait réussi à échapper à la destruction par d’autres avions. Après deux passes de tir aux canons de 20 mm des CF-18, le bâtiment a été irrémédiablement endommagé. On a découvert plus tard qu’il avait trouvé refuge en Iran. 

À la mi-février, au Quartier général de la Défense nationale, on dressait des plans afin que les CF-18 jouent un rôle plus offensif – attaquer les cibles iraquiennes au sol. Pour leur fournir les bombes nécessaires, l’opération Iron Sabre (voir la fiche séparée) a été déclenchée le 22 février. Deux jours plus tard, les CF-18 ont effectué leur premier passage de bombardement, lançant 32 bombes Mk 82 de 500 lb. Il était prévu que les avions effectuent entre huit et seize sorties par jour, pendant jusqu’à 32 jours. Mais les hostilités ont cessé le 28 février et, par conséquent, les avions n’ont effectué que 56 missions de bombardement. 

Le rôle de la marine a changé également. Au commencement des hostilités, peu de navires marchands naviguaient dans la zone de guerre, ce qui signifiait moins d’opérations d’interdiction maritime. Mais parce que les bâtiments canadiens manquaient d’armes de défense aérienne, ils ne pouvaient pas intervenir là où il y avait de forts risques d’attaque aérienne ou d’utilisation de missiles Exocet. Lors d’une réunion tenue le 9 janvier, le représentant canadien a proposé que le Canada s’occupe de la coordination de la force de logistique de combat. 

Les navires canadiens étaient plus que suffisants pour assurer la sécurité des bâtiments logistiques qui devaient ravitailler les groupes aéronavals et d’autres combattants. Les installations de communication des navires canadiens leur permettaient de communiquer avec toutes les autres marines. Le commandant du Groupe opérationnel du Canada, le Capitaine (N) D.E. Miller, est devenu le seul officier non américain à se voir confier le poste de commandant de guerre subordonné durant le conflit. 

À la mi-février, les opérations du porte-avions se sont déplacées plus au nord du Golfe, le risque d’attaque par les forces iraquiennes ayant diminué considérablement. La menace pour la force de logistique de combat s’était écartée également et les navires de ravitaillement ont pu se déplacer vers le nord avec les porte-avions sans autre escorte. Cependant, la U.S. Navy voulait toujours que le Canada continue à jouer son rôle d’intermédiaire et de coordonnateur des mouvements des navires. Cette fois-ci, les Canadiens se sont concentrés sur le contrôle des navires marchands non touchés par le conflit qui allaient et venaient dans les ports du Golfe. Les Canadiens veillaient à ce que tous les navires soient identifiés et restent dans les routes de navigation désignées. Le Groupe opérationnel du Canada a coordonné les navires radar positionnés le long des routes de navigation, ce qui a réduit considérablement la charge de travail. 

Le NCSM Protecteur, dont l’équipage original avait été remplacé par celui du NCSM Preserver en janvier, s’est chargé de ravitailler les navires radar. Il a effectué trois voyages avant la déclaration du cessez-le-feu. Par ailleurs, le NCSM Athabaskan est allé deux fois dans le nord du Golfe : la première pour escorter le croiseur USS Princeton des États Unis, gravement endommagé par deux mines, et la seconde pour escorter le bâtiment hospitalier Comfort et le protéger des mines flottantes. Le NCSM Athabaskan effectuait des patrouilles au ralenti, pendant que le Comfort s’était mis à l’ancre. 

Après l’annonce du cessez-le-feu, les trois bâtiments ont achevé leurs missions et ont mis le cap sur Dubay, où ils sont arrivés le 3 mars. Peu de temps après, ils sont rentrés au port de Halifax le 7 avril, où ils ont eu droit à un accueil débordant. Les CF 18 sont retournés à Baden; le dernier avion a quitté Doha le 9 mars. Le 16 avril à 10 h, le QG CANFORME a fermé ses portes, mettant fin à la participation canadienne à la guerre du Golfe.

 

Description : Opération FRICTION. Un Sea King transfère des munitions au USS Halyburton.

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