Andrew Charles Mynarski

Comme l’indique l’extrait suivant du London Gazette, Andrew Charles Mynarski est récipiendaire de la Croix de Victoria. Cette médaille est décernée pour un acte de bravoure remarquable, un acte de vaillance ou d’abnégation audacieux ou extraordinaire, ou un dévouement extrême au devoir face à l’ennemi.

Croix de Victoria - Seconde Guerre mondiale, 1939-1945

Andrew Charles Mynarski

Andrew Charles Mynarski naît à Winnipeg, au Manitoba, le 14 octobre 1916. Il s'enrôle dans l’Aviation royale du Canada (ARC) en 1941.

Dans la nuit du 12 au 13 juin 1944, le Sous-lieutenant d’aviation Mynarski est mitrailleur dorsal à bord d’un bombardier Avro Lancaster du 419eEscadron de l’ARC durant une attaque contre la gare ferroviaire de marchandises à Cambrai, en France. L’avion est attaqué par un chasseur de nuit allemand, les deux moteurs gauches tombent en panne, et un incendie éclate entre les tourelles dorsales et arrière ainsi que dans le réservoir d’essence de l’aile gauche. L’incendie prend bientôt une telle ampleur que le pilote ordonne d’abandonner l’appareil. Alors que Mynarski quitte sa tourelle et se déplace vers la trappe d’évacuation, il s’aperçoit que le mitrailleur arrière, le Lieutenant d’aviation G. P. Brophy, est incapable de sortir de sa tourelle, qui ne peut être déplacée en raison d’une panne des circuits hydraulique et manuel. Le Sous-lieutenant d'aviation Mynarski se dirige immédiatement vers l’arrière, au milieu des flammes, afin de libérer Brophy. Son parachute et ses pantalons maintenant en feu, Mynarski s’efforce sans succès de déplacer la tourelle et de libérer Brophy. À ce moment-là, le Lieutenant d'aviation Brophy indique clairement qu’il n’y a plus rien à faire et que Mynarski doit tenter de se sauver. À regret, le Sous-lieutenant d'aviation Mynarski retourne à la trappe d’évacuation au milieu des flammes et saute, son parachute et ses vêtements en feu. Après avoir touché terre, il est finalement trouvé par les Français, mais il meurt en raison de la gravité de ses brûlures.

La Croix de Victoria est décernée à titre posthume au Sous-lieutenant d’aviation Mynarski pour sa tentative courageuse et désintéressée en vue de sauver son camarade. De façon miraculeuse, le Lieutenant d’aviation Brophy survit à l’écrasement du Lancaster en détresse et, grâce à la Résistance française, il est de retour en Angleterre en septembre.

Citation

Le Sous-lieutenant d'aviation Mynarski est mitrailleur dorsal à bord d'un appareil Lancaster qui doit attaquer une cible à Cambrai (France), la nuit du 12 juin 1944. L'appareil est attaqué par-dessous et par l'arrière par un avion ennemi, et il finit par s'écraser en flammes.

Immédiatement après cette attaque, les deux moteurs de gauche s'arrêtent. Un incendie se déclare entre la tourelle centre-supérieure et la tourelle arrière de même que dans l'aile gauche. Les flammes s'intensifient et le capitaine ordonne à l'équipage d'abandonner l'appareil.

Le Sous-lieutenant Mynarski quitte sa tourelle et se dirige vers la trappe d'évacuation. Il constate alors que le mitrailleur arrière est toujours dans sa tourelle et semble incapable d'en sortir. En fait, la tourelle est immobilisée, étant donné que l'équipement hydraulique est devenu hors d'usage depuis l'arrêt des moteurs de gauche et que le mitrailleur a brisé l'équipement manuel en tentant de s'échapper.

Sans hésitation, le Sous-lieutenant Mynarski traverse les flammes pour tenter d'atteindre la tourelle arrière et de dégager le mitrailleur. Ce faisant, son parachute et ses vêtements, jusqu'à la taille, prennent feu. Tous ses efforts pour dégager son compagnon demeurent vains. Celui-ci lui indique clairement qu'il ne peut rien faire de plus et qu'il doit essayer de sauver sa propre vie. Le Sous-lieutenant Mynarski retourne à regret à travers les flammes vers la trappe d'évacuation. Il se retourne alors vers le mitrailleur emprisonné et, dans un dernier geste, se met au garde-à-vous dans ses vêtements en flammes et le salue avant de sauter de l'appareil. Sa descente est aperçue par des Français qui se trouvent au sol. Son parachute et ses vêtements sont en feu. Les Français finissent par le trouver, mais ses brûlures sont si graves qu'il n'y survit pas.

Le mitrailleur arrière s'en sort par miracle lorsque l'appareil s'écrase. Il affirme plus tard que si le Sous-lieutenant Mynarski n'avait pas tenté de lui sauver la vie, il aurait pu quitter l'avion en toute sécurité et certainement échapper à la mort.

Le Sous-lieutenant Mynarski devait être tout à fait conscient qu'en essayant de libérer le mitrailleur arrière, il était presque sûr d'y laisser sa propre vie. Il s’est tout de même porté au secours de son compagnon avec un courage remarquable et au mépris de sa propre sécurité. Acceptant volontairement le danger, il perd la vie en raison d'un acte d'héroïsme insigne exigeant un courage peu commun. 

(London Gazette, no 37754, le 11 octobre 1946)

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