William Hew Clark-Kennedy

Comme l’indique l’extrait suivant du London Gazette, William Hew Clark-Kennedy est récipiendaire de la Croix de Victoria. Cette médaille est décernée pour un acte de bravoure remarquable, un acte de vaillance ou d’abnégation audacieux ou extraordinaire, ou un dévouement extrême au devoir face à l’ennemi.

Croix de Victoria - Première Guerre mondiale, 1914-1918

William Hew Clark-Kennedy

William Hew Clark-Kennedy naît à Dunskay, en Écosse, le 3 mars 1880. Après avoir servi dans l’armée britannique au cours de la guerre d’Afrique du Sud, il immigre au Canada en 1902. Il s'enrôle dans le Royal Highlanders of Canada en 1914 et, durant la Première Guerre mondiale, il devient commandant du 24e Bataillon d’infanterie du Corps expéditionnaire canadien. Le Lieutenant-colonel Clarke-Kennedy a été cité à l’ordre du jour à quatre reprises, a reçu l’Ordre du service distingué avec agrafe, a été fait Compagnon de l’Ordre de Saint-Michel et Saint‑Georges et s'est vu décerner la Croix de Guerre française.

Le Lieutenant-colonel Clark-Kennedy mérite la Croix de Victoria pour sa conduite lors de la bataille d’Arras les 27 et 28 août 1918. Durant ces deux jours, son bataillon subit de lourdes pertes près de Wancourt, en France, alors qu’il tente d’avancer en dépit d’un intense tir d’artillerie et de mitrailleuses. Devant une telle résistance de la part de l’ennemi, le Lieutenant-colonel Clark-Kennedy avance avec ses hommes et élimine les positions de mitrailleuses qui empêchent la progression de l’offensive. Cette action permet à la brigade entière d’atteindre la ligne Fresnes-Rouvray. Même blessé, le Lieutenant-colonel Clark-Kennedy continue à commander son bataillon jusqu’à ce que son objectif soit atteint.

Le Lieutenant-colonel Clark-Kennedy s'éteint à Montréal, au Québec, le 25 octobre 1961.

Citation

Pour un acte de bravoure remarquable, pour son initiative et pour avoir habilement mené le bataillon qu’il commandait, les 27 et 28 août 1918.

Le 27, c’est avec courage et habileté qu’il mène son bataillon entre les tranchées Crow et Aigrette, devant Wancourt, et le lieu de l’offensive, sur la ligne Fresnes-Rouvroy. Dès le début, la brigade, au centre de laquelle se trouve le 24e Bataillon, est la cible d’intenses tirs d’artillerie et de mitrailleuses; les pertes sont nombreuses, surtout parmi les chefs. Les unités sont en partie désorganisées et l’avance est freinée. Reconnaissant à quel point il est important que le front de la brigade soit dirigé par le centre et nullement découragé par les tirs d’anéantissement, le Lcol Clark-Kennedy, grâce à sa personnalité et à son initiative, devient une source d’inspiration pour ses hommes et les fait avancer. À plusieurs reprises, il leur donne un exemple hors du commun en les menant tout droit vers les nids de mitrailleuses qui les empêchent d’avancer et surmonte ces obstacles.

En contrôlant l’orientation des unités avoisinantes et en rassemblant les hommes qui n’ont plus de chef, il s’avère très utile pour le renforcement de la ligne et permet à tout le front de la brigade d’avancer.

Dans l’après-midi, grâce surtout au leadership énergique de cet officier qui fait fi de sa propre vie, son bataillon réussit, en dépit de lourdes pertes, à franchir le labyrinthe de tranchées à l’ouest de Cherisy et du village de Cherisy; il traverse le lit de la rivière Sensée et il occupe la tranchée Occident devant les solides barbelés de la ligne Fresnes-Rouvroy; sous les feux continus, il fait des allers-retours le long de sa ligne jusqu’à tard dans la nuit, améliore la position, encourage merveilleusement bien ses hommes et renvoie des rapports très clairs.

Le jour suivant, il fait à nouveau preuve d’un grand leadership dans l’attaque menée sur la ligne Fresnes-Rouvroy et sur Upton Wood. Quoique gravement blessé peu après le départ, il refuse toute aide et se traîne jusqu’à un trou d’obus d’où il peut observer. Constatant que ses troupes épuisées ne peuvent plus avancer, il établit une solide ligne de défense et empêche ainsi la perte de ce terrain très important. En dépit d’intenses douleurs et d’une abondante perte de sang, il refuse pendant cinq heures d’être évacué; à ce moment, il a établi la ligne dans une position telle que les troupes de relève pourront poursuivre l’avancée.

On ne saurait surestimer les résultats obtenus grâce à la bravoure et au leadership de cet officier.

(London Gazette, no 31067, le 14 décembre 1918)

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