Thomas Fuller (1823 1898)

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Thomas Fuller fait partie des architectes et des fonctionnaires les plus remarquables du Canada. Par sa conception marquante du premier édifice du Centre du Parlement à Ottawa, il a donné au Canada une image identitaire nationale. Les quelque 140 immeubles érigés entre 1881 et 1896, alors qu’il était l’architecte en chef du ministère des Travaux publics, ont matérialisé la présence fédérale dans les villes du Dominion en pleine expansion et constituent, dans de nombreuses localités du pays, les ouvrages d’architecture les plus imposants. Thomas Fuller a également professionnalisé le travail de la Division de l’architecte en chef en la dotant d’une équipe d’éminents spécialistes capables de produire de nombreux plans personnalisés pour leurs ministères clients. En sa qualité de concepteur, tant dans le secteur privé que dans la fonction publique, Thomas Fuller a réalisé un ensemble d’édifices prestigieux et souvent avant‑gardistes, de divers styles en vogue dans la seconde moitié du 19e siècle.

Thomas Fuller voit le jour à Bath, en Angleterre, en 1823, où il vivra pendant 34 ans avant d’émigrer pour le Canada. Sa carrière est fortement influencée par l’architecture néoclassique de cette ville pittoresque. En 1838, à l’âge de 15 ans, il entame une période d’apprentissage de sept ans sous la direction de l’architecte James Wilson, de Bath, après quoi il suit un court programme d’études aux Royal Academy Schools de Londres. Il y aurait d’ailleurs réalisé des dessins pour une série de trois volumes sur l’architecture religieuse dans l’Angleterre ancienne, publiée par Joshua Arthur et Raphael Brandon. À la fin de ses études, en 1845, il est élu au Royal Institute of British Architects.

Fuller reçoit sa première commande tout de suite après l’obtention de son titre d’architecte. La majestueuse cathédrale qu’il réalise à St. John’s, dans l’île d’Antigua, est encore debout aujourd’hui. Entre 1845 et 1857, il conçoit plus de 20 édifices, d’abord en partenariat avec William Bruce Gingell, puis avec James Wilson, et enfin, pour son propre compte. English Heritage a déclaré plusieurs de ces édifices comme étant d’importance nationale.

C’est en 1857 que Thomas Fuller quitte l’Angleterre pour s’installer à Toronto, où il fonde le partenariat Fuller, Messer & Jones, qui concevra plusieurs églises anglicanes traditionnelles, dont celle de St. Stephen‑in‑the‑Fields, à Toronto, en 1858. En 1859, le cabinet remporte la prestigieuse commande de l’édifice du Parlement à Ottawa, qui vient tout juste d’être désignée capitale de la province du Canada. C’est ce tout premier édifice du Centre qui trône sur la Colline du Parlement au moment de la Confédération et qui y restera jusqu’en 1917, année où il sera détruit par un incendie. Une fois terminé, l’édifice est jugé comme étant l’un des meilleurs ouvrages d’architecture néogothique. Grâce au succès que remporte son style néogothique, le cabinet obtient, en 1867, la commande d’un capitole pour l’État de New York, à Albany; toutefois, pour des raisons politiques, ce sont des architectes américains qui mèneront le projet à son terme. En 1871, Fuller s’associe à Augustus Laver pour concevoir l’hôtel de ville et palais de justice de San Francisco (aujourd’hui démoli). Le capitole de l’État de New York et une résidence dessinée par Fuller pour le fondateur de l’Université Cornell sont tous deux inscrits au registre national des monuments publics des États‑Unis.

Fuller revient au Canada en 1881 pour accepter une nomination au poste d’architecte en chef du Dominion, au ministère des Travaux publics. Durant son mandat de 15 ans, il supervisera la création de plus de 140 édifices, dont 80 bureaux de poste, répartis sur l’ensemble du territoire national. Ses réalisations suscitent la plus grande admiration chez ses homologues. Plus que tout autre architecte, sans doute, Fuller pose sa griffe sur l’architecture des édifices érigés par le ministère des Travaux publics. Les bureaux de poste qui sont construits sous sa supervision sont facilement reconnaissables à leur pittoresque volumétrie massive, à leurs gâbles en pierre et à leurs tours d’horloge. Leur conception est une synthèse de styles disparates caractéristiques de l’historicisme débridé de la fin de l’époque victorienne. Ensemble, ces édifices matérialisent la présence fédérale dans l’ensemble du pays. Outre son travail de concepteur, Fuller a beaucoup apporté au ministère des Travaux publics en le dotant d’une grande équipe de professionnels capables de répondre aux besoins d’une fonction publique toujours en croissance.

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Thomas Fuller (Bibliothèque et Archives Canada).


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2016-11-02