Bataille de la crête de Vimy et sir Arthur William Currie (1875-1933)

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Bataille de la crête de Vimy

La bataille de la crête de Vimy débuta à 5 h 30, le lundi de Pâques 9 avril 1917. La première vague, formée de 15 000 à 20 000 soldats canadiens, dont un bon nombre d’hommes lourdement chargés, avança dans la neige et la giboulée en direction du tir meurtrier des mitrailleuses.

Les Canadiens avançaient, précédés par un « barrage roulant ». Cette ligne précise de tir d’artillerie intensif des Alliés progressait à un rythme prescrit et minuté. L’infanterie canadienne suivait la ligne des explosions de très près. Les soldats pouvaient ainsi saisir les positions allemandes dans les moments critiques à mesure que le barrage se déplaçait vers la cible suivante, avant même que les soldats ennemis n’émergent de leurs abris souterrains.

Malgré les lourdes pertes qu’ont subies les bataillons canadiens des premières vagues, l’assaut s’est poursuivi sans relâche. Vers midi, la majeure partie de la crête solidement défendue était capturée. La côte 145, la partie la plus élevée de la crête, a été prise le 10 avril au matin. Deux jours plus tard, les Canadiens s’emparaient du « Bourgeon », surnom donné à l’autre point élevé de la ligne de front. Les Allemands ont été contraints à battre en retraite trois kilomètres plus loin à l’est, mettant ainsi fin à la bataille de la crête de Vimy. Les Alliés avaient maintenant pris le contrôle des hauteurs surplombant la plaine de Douai, une partie de la France qui était toujours occupée par l’ennemi.

Le Corps canadien, flanqué au sud du Corps britannique, ont ensemble réussi à gagner plus de terrain, à capturer plus de prisonniers et à saisir plus de canons que toute autre offensive britannique antérieure. Les soldats canadiens ont fait preuve de bravoure tout au long de la bataille.

 

Sir Arthur William Currie (1875-1933)

Sir Arthur Currie, le premier et le seul Canadien à commander le Corps canadien pendant la Première Guerre mondiale, est un personnage central de l’effort de guerre du pays. Considéré comme l’un des meilleurs généraux de cette guerre, il mène le Corps canadien à plusieurs victoires importantes. Sous sa direction, le Corps canadien confirme sa réputation de formation brave et rompue au combat, capable de vaincre même dans les conditions les moins favorables. Cependant, les lourdes pertes subies par les Canadiens dans les dernières batailles de la Grande Guerre incitent certains à prétendre que Currie est un général sans scrupules qui sacrifie la vie de ses soldats pour soutenir sa propre réputation. Blanchi plus tard de ces accusations, Currie est aujourd’hui un personnage important de l’histoire militaire canadienne que l’on tient en haute estime.  

Né en Ontario en 1875, Currie s’installe à Victoria, en Colombie-Britannique, en 1894 et y travaille comme enseignant, puis dans le secteur privé comme agent d’assurances et courtier immobilier. En 1897, il joint les rangs de la milice locale, le 5e Régiment (Colombie-Britannique) de l’Artillerie canadienne à titre d’artilleur. Ce régiment est étroitement lié au fort Rodd Hill et à d’autres sites des fortifications de Victoria-Esquimalt. Currie connaît une ascension rapide dans la hiérarchie militaire et, en 1901, il est promu au grade de lieutenant. En 1909, il devient lieutenant-colonel et commande le régiment au complet. Sous ses ordres, le 5e Régiment (en C.-B.) remporte quatre fois la récompense du gouverneur général pour l’efficacité dans le cadre de concours avec toutes les autres unités d’artillerie au Canada. Il quitte son poste en 1913 et devient commandant du nouveau régiment d’infanterie qu’est le 50th Regiment of Foot, Gordon Highlanders of Canada. 

Au déclenchement de la guerre en 1914, Currie se voit d’abord offrir un poste de commandant de la région militaire de la Côte Ouest, un travail de bureau qui allait le garder au Canada loin de l’action. Mais quand le ministre de la Milice, sir Sam Hughes, lui offre le commandement de l’une des quatre brigades d’infanterie qui forment le service outremer, Currie accepte sans hésiter. Une fois débarqué en Europe, il prend le commandement de la 2e Brigade d’infanterie lors de la deuxième bataille d’Ypres (avril 1915), la première grande bataille du Canada pendant la guerre. En septembre 1915, lors de la création du Corps canadien, Currie se voit confier le commandement de la 1re Division, qu’il mène à la crête de Vimy (avril 1917). À titre de commandant de l’une des quatre divisions engagées à Vimy, Currie joue un rôle important dans cette grande victoire du Canada.   

En juin 1917, Currie est fait chevalier et accepte le commandement de l’ensemble du Corps canadien. Au mois d’août de cette même année, il mène ses soldats à la victoire de la difficile bataille de la côte 70 puis, en octobre, il dirige le Corps canadien dans une attaque soigneusement planifiée à Passchendaele et remporte encore la victoire, mais cette fois, au prix de lourdes pertes. Pendant l’offensive des Cent-Jours (d’août à novembre 1918), Currie et le Corps canadien jouent un rôle crucial et décisif dans une série d’attaques alliées qui forcent la fin de la guerre, mais encore une fois, les pertes sont énormes avec plus de 45 000 Canadiens tombés au combat. 

Après la guerre, Currie devient recteur et vice-chancelier de l’Université McGill et il occupera ce poste de 1920 jusqu’à sa mort. Bien qu’il soit toujours une personnalité canadienne importante dans les années 1920, il demeure la cible d’accusations publiques et d’insinuations privées selon lesquelles ses ordres auraient mené à des pertes inutiles. En 1927, il poursuit avec succès pour diffamation un journal qui relaie ces accusations. Currie meurt à Montréal le 30 novembre 1933 et, peu après son décès, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada le désigne à titre de personne d’importance historique nationale.

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2017-04-07