Henry Carr, C.S.B. (1880 -1963)
Document d'information
Prêtre de la Congrégation de Saint-Basile et figure de proue de l’enseignement supérieur au pays, le père Carr a promu la création de collèges catholiques au sein des universités laïques au Canada. Au début du 20e siècle, il a joué un rôle essentiel dans la modernisation du programme d’études du Collège St. Michael’s à Toronto, transformant un petit établissement catholique de préparation à la prêtrise en un véritable collège d’arts libéraux fédéré à l’Université de Toronto. Alors qu’il était à St. Michael’s, il a fait la promotion de l’excellence dans l’enseignement supérieur de confession catholique en attirant des universitaires catholiques bien connus au collège et en cofondant l’Institut pontifical d’études médiévales en 1929, un institut de recherche de renommée mondiale situé sur le campus du Collège St. Michael’s. Promoteur de ce modèle, le père Carr a dirigé ensuite des collèges catholiques du même type aux Universités de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique.
Henry Carr naît à Oshawa, en Ontario, en 1880. Il est l’aîné d’une famille d’immigrants irlandais de neuf enfants. À l’été de 1897, Carr se voit offrir la possibilité d’enseigner au Collège St. Michael’s, un établissement catholique romain du centre-ville de Toronto dirigé par la Congrégation de Saint-Basile. Il y enseigne aux élèves de niveau secondaire en échange d’une chambre avec pension au collège et de son inscription au cours classique. Après un an d’enseignement réussi, on lui confie la « classe universitaire », soit la responsabilité de préparer un petit groupe de garçons à l’examen d’admission à l’université. En 1899, tout en conservant sa charge d’enseignement, il s’inscrit à un programme spécialisé en lettres classiques à l’Université de Toronto.
Carr entre au noviciat de la Congrégation de Saint-Basile en 1900 où on lui permet de poursuivre ses études universitaires. Il reçoit son baccalauréat spécialisé en lettres classiques en 1903 et est ordonné prêtre en 1905, après être revenu au Collège St. Michael’s. Le père Carr joue un rôle crucial dans la fédération du Collège avec l’Université de Toronto en 1910 et constitue le pilier de son évolution ultérieure à titre de supérieur et de président de 1915 à 1925. La fédération met un terme à l’isolement de longue date du Collège St. Michael’s du reste de la vie universitaire canadienne, et ce, en faisant de ce dernier l’un des premiers collèges anglophones de confession catholique romaine au Canada à offrir des études supérieures en partenariat avec une institution laïque.
Le père Carr attire ainsi à St. Michael’s des érudits de haut niveau et participe activement à l’établissement de l’Institut d’études médiévales, en 1929, comme centre de recherche universitaire et de publication. L’Institut devient un centre international d’études thomistes, c’est-à-dire l’étude de la pensée de Saint Thomas d’Aquin. Il attire des étudiants des cycles supérieurs et des érudits du monde entier, notamment l’éminent philosophe catholique français Jacques Maritain. L’Institut obtient le statut pontifical en 1939. Le père Carr occupe le poste de supérieur général de la Congrégation de Saint-Basile de 1930 à 1942. Il est ensuite supérieur et directeur du Collège St. Thomas More (1942-1949) en Saskatchewan et du Collège St. Mark’s de l’Université de la Colombie-Britannique (1951-1961). Il participe directement à la fédération universitaire de chacune de ces institutions, considérant cette mesure comme la meilleure solution pour les collèges catholiques dans une ère de laïcisation croissante, et ne prône jamais le modèle de l’université catholique autonome, qui dominait alors aux États-Unis à l’époque. Il prend sa retraite en 1961 et il décède en 1963.
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