Lieu historique national du Fort-Anne, Annapolis Royal (Nouvelle-Écosse)

Document d'information

Premier lieu historique national du pays, le fort Anne marque un tournant dans la commémoration du patrimoine canadien. Cet endroit du district mi’kmaw de Kespukwitk a été le carrefour de la transformation des relations sociales, politiques et militaires entre les Mi’kmaq, les Acadiens, les Français et les Britanniques aux XVIIe et XVIIIe siècles. Centre de la colonisation par les Européens, ce fut aussi le siège du gouvernement, tout d’abord pour l’Acadie, puis pour la Nouvelle-Écosse. Ses fortifications actuelles de style Vauban en forme d’étoile datent de 1702. Elles ont été préservées grâce aux efforts déployés par les résidents locaux et par plusieurs générations de Canadiens qui chérissent les paysages culturels du pays. 

Des groupes autochtones vivent dans cette région depuis des milliers d’années. Au début du XVIIe siècle, des pionniers français s’installent non loin, à Port-Royal, mais ce sont les Écossais qui bâtissent un premier fort en 1629, là où sera plus tard érigé le fort Anne. En 1632, ce dernier est cédé aux Français à la suite de négociations entre la France et la Grande-Bretagne et en 1643, les Français construisent ici le premier de quatre forts français. Au cours des 60 années suivantes, Port-Royal change de mains à plusieurs reprises alors que les miliciens de Nouvelle-Angleterre l’attaquent et la prennent en 1654 et en 1690. Les Français reprennent chaque fois le fort. En 1702, des ingénieurs militaires français entreprennent la construction de l’actuel fort Anne. 

En 1710, la région tombe aux mains des forces britanniques pour la dernière fois. Le fort sert de centre administratif et militaire pour la Nouvelle-Écosse britannique. Il devient donc, en 1755, le centre de déportation des Acadiens dans la région d’Annapolis Royal. Une fois Halifax devenue la capitale, en 1749, le fort Anne se détériore graduellement, malgré la remise en état temporaire qu’on en fait pendant les périodes de crise, soit la guerre d’indépendance des États-Unis et la guerre de 1812. Les dernières troupes britanniques quittent la région en 1854 et, le 27 juillet 1883, le département de la Guerre de la Grande-Bretagne remet le fort Anne au Dominion du Canada. 

Le fort Anne devient une destination touristique populaire. En 1917, le gouvernement fédéral l'acquiert à titre de parc historique national. Trois ans plus tard, l’endroit est désigné par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Ce premier lieu historique national développé au Canada est aussi le plus ancien du réseau de Parcs Canada. De nos jours, on y trouve les vestiges du fort français en forme d’étoile construit au milieu du XVIIe siècle (et remis en état cent ans plus tard), l’un des plus impressionnants forts de terre du Canada. En plus des constructions en terre, quelques anciennes structures ont survécu, dont une poudrière datant de 1708, une poudrière souterraine, une poterne et un quartier des officiers britanniques reconstruit, qui sert maintenant de musée. Les terrains comprennent également deux cimetières. Le fort Anne témoigne non seulement de l’histoire de la région, mais aussi des débuts de la commémoration au Canada.

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2017-06-22