Capitaine John MacDonald de Glenaladale (1742–1810)

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Né en Écosse, John MacDonald de Glenaladale fut responsable du recrutement, du transport et de l’approvisionnement en objets de première nécessité d’un grand nombre de colons venus s’établir sur l’Île-du-Prince-Édouard dans les premières années de cette colonie britannique. Son expérience illustre de façon remarquable les conflits entre la classe des propriétaires fonciers et le gouvernement de la colonie dans la mise en œuvre d’un système de biens fonciers selon lequel des métayers louaient des terres à des propriétaires fonciers. En sa qualité de rédacteur de lettres, de pétitionnaire et de mémorialiste prolifique, John MacDonald a laissé un récit sans égal de l’histoire de l’Île-du-Prince-Édouard, de l’arrivée des premiers colons écossais catholiques en 1772 à sa mort en 1810. 

MacDonald naquit en 1742 à Glenaladale, en Écosse. En 1763, il devint le huitième laird de Glenaladale et Glenfinnan. Au milieu du XVIIIe siècle, d’importants changements économiques et sociaux se faisaient sentir dans les Highlands, et comme plusieurs, John MacDonald songea à l’émigration. Il conclut avec les dirigeants de l’Église catholique d’Écosse une entente qui l’engageait à recruter des immigrants. L’Église, quant à elle, s’engageait à obtenir des fonds pour ceux qui n’étaient pas en mesure de payer leur passage pour se rendre à l’Île-du-Prince-Édouard. MacDonald était aussi responsable du transport de la majorité de ces colons. Il a eu la prévoyance d’amener un docteur, un prêtre, un enseignant et un agronome afin de répondre aux besoins physiques, spirituels et éducatifs de ses métayers. 

En 1772, MacDonald fonda le premier établissement de catholiques d’Écosse à l’Île‑du‑Prince‑Édouard. Il acheta le lot 36 (8 000 ha ou 20 000 acres), dans l’intention d’y établir des fermes. Au cours de la première année, il fournit des vivres et du matériel aux colons, jusqu’à ce que ces derniers commencent à récolter leur première moisson. C’est ainsi que fut établi le plus important groupe de colons de la nouvelle colonie britannique. Cette entreprise de colonisation marqua le début d’un processus de migration en chaîne qui allait durer plusieurs décennies et changer radicalement la composition de la population de la colonie. 

Pendant les premières années de la colonie, des propriétaires de la Grande-Bretagne se virent accorder des lots. MacDonald acheta le lot 36 de James Montgomery, lord avocat de l’Écosse. MacDonald disposait de dix ans pour établir une personne par 200 acres de terre et devait payer une taxe annuelle, les rentes libératoires, pour soutenir l’administration de la colonie de l’Île. Cependant, il devint rapidement évident qu’il serait impossible de respecter cette condition puisque le paiement des taxes exigées aurait ruiné même les plus riches. Par conséquent, beaucoup de propriétaires ne s’acquittaient pas de cette obligation, de sorte qu’en 1780, le gouvernement de la colonie saisit les parcelles et les vendit en secret. 

Capitaine britannique durant la Révolution américaine, MacDonald apprit cette mesure prise contre les propriétaires et s’engagea dans une longue lutte pour faire valoir leurs droits. Son combat témoigne des problèmes que présentait ce système de gouvernance, qu’il décrit dans ses campagnes, dans sa correspondance et lors de ses rencontres personnelles avec les autorités. Pendant ses longues absences, sa sœur Helen gérait la propriété afin de soutenir l’effort de guerre britannique lors de la Révolution américaine et de promouvoir les droits des propriétaires auprès des autorités britanniques à Londres. Les nombreux mémoires, pétitions et lettres écrits par MacDonald pendant ce combat représentent un témoignage inestimable pour les générations qui s’intéresseront à l’Île-du-Prince-Édouard du XVIIIe siècle.

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