Louis Thomas (v. 1766 - v. 1869)

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Louis Thomas, un chef malécite au XIXe siècle, fut à l’origine de la sédentarisation de son peuple dans le Bas-Saint-Laurent. En 1826, Louis Thomas et son frère Joseph présentèrent une requête au gouverneur général du Bas-Canada, en leur nom et au nom de 96 autres personnes résidant à la rivière Saint-Jean, demandant des terres à titre collectif dans le canton Viger. La requête fut accordée par l’octroi de 1214 hectares (3000 acres) de terre. Louis Thomas devint Grand Chef à partir de 1841, il avait alors environ 75 ans. Il exprima, par de nombreuses pétitions, son attachement au canton Viger et sa détermination à faire valoir les droits des Malécites. 

Louis Thomas, connu sous les noms de Louis Thomas-Saint-Aubin ou Louis Saint-Aubin, avait une soixantaine d’années quand il s’adressa aux autorités gouvernementales. À l’époque, des Malécites, qu’il représentait avec son frère Joseph, résidaient dans les environs de la rivière Saint-Jean près de Woodstock au Nouveau-Brunswick. Leur pétition précisait que c’était l’envahissement de leur territoire traditionnel dans cette région par les Euro-Canadiens qui les poussait à vouloir s’établir ailleurs, puisqu’ils ne pouvaient plus assurer leur subsistance. 

Lord Dalhousie, le gouverneur général, répondit favorablement à la demande des Malécites et leur accorda, dans le cadre d’une politique expérimentale de sédentarisation, une terre de 1214 hectares (3000 acres) dans le canton Viger, en arrière de la seigneurie de L’Isle-Verte. Celle-ci fut intégrée au système des réserves de cette province en 1853. Ils s’y installèrent dès le printemps 1826. Au fil des années, Louis Thomas s’opposa à l’empiétement des non-Autochtones et à la coupe illégale de bois alors que les terres étaient convoitées par la population euro-canadienne environnante. À compter de la fin des années 1850, les Malécites subirent donc de fortes pressions pour qu’ils acceptent de rétrocéder les terres à la Couronne. 

À plusieurs reprises, par le biais de pétitions (1845, 1848, 1866, 1868), Louis Thomas exprima son attachement au canton Viger et sa détermination à y faire valoir les droits des Malécites. La teneur de ses demandes démontrait une grande compréhension des enjeux politiques britanniques et canadiens et témoignait d’un véritable sens diplomatique. En 1845, par exemple, il insista sur le désir de son groupe de se fixer dans le canton Viger et d’y cultiver la terre, conscient de la politique de sédentarisation des Autochtones, qui était alors prônée par les autorités. En fait, ce fut entre les années 1845 et 1860, période durant laquelle il a été chef, que des Malécites occupèrent leurs terres de manière plus régulière. À la suite d’un grave incendie cependant, la concession fut à peu près abandonnée et, en 1870, les terres du canton Viger furent vendues. Au cours des décennies suivantes, des Malécites se virent accorder des terres à Whitworth, puis à Cacouna où se trouve aujourd’hui le centre administratif de cette Première Nation. 

La date du décès de Louis Thomas est inconnue, mais plusieurs croient qu’il était encore vivant en août 1869, au moment où l’on dressa la liste des gens qui avaient droit au produit de la vente de la réserve. Louis Thomas marqua non seulement la vie des Malécites dont il fut le Grand Chef, mais il impressionna aussi bon nombre de ses contemporains, tant par sa prestance et son grand âge que par sa constance à défendre les siens avec dignité.

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2017-08-07