Les grèves dans les houillères de la Nouvelle-Écosse de 1922 à 1925

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Les grèves dans les houillères de Nouvelle-Écosse de 1922 à 1925 sont un épisode marquant de la mobilisation ouvrière au Canada. Pendant quatre années de grèves successives, les mineurs des houillères du Cap-Breton ont fait preuve d’une ténacité et d’un courage remarquables en résistant aux baisses de salaire imposées par la British Empire Steel Corporation (BESCO). Les mineurs ont tenu bon grâce aux liens solides qui les unissaient, et leur persévérance en dépit de leur situation désespérée et des pressions exercées par les militaires et par la police de la province et de la compagnie a éveillé une fierté et un sentiment d’identité chez les communautés minières du Cap-Breton et de la Nouvelle-Écosse. Touchant un secteur industriel qui revêtait une grande importance stratégique et économique, les grèves ont attiré l’attention nationale sur le Cap-Breton et ont forcé les gouvernements fédéral et provincial à envisager l’adoption de politiques plus conciliantes envers les travailleurs, marquant ainsi un tournant dans l’histoire syndicale au Canada.

Au début du XXe siècle, les riches terrains houillers de Sydney (Cap-Breton) et, dans une moindre mesure, de Pictou et de Springhill dans la partie continentale constituaient une force économique importante en Nouvelle-Écosse, fournissant le charbon nécessaire aux aciéries en plein essor de la province. Les mineurs de la Nouvelle-Écosse, qui dans les années 1920 vivaient dans des conditions précaires dans des villes de compagnie, étaient représentés par la United Mine Workers of America (UMWA). Dans les décennies précédentes, le syndicat s'était battu et avait finalement obtenu une reconnaissance et le droit à la négociation collective par les exploitants du charbon. BESCO, fondée en 1920-1921, contrôlait toutes les aciéries et la plupart des mines de charbon dans la province. Ayant promis à ses investisseurs des profits irréalistes à une époque où la demande de charbon déclinait, BESCO s’est efforcée de réduire les salaires des mineurs, de les empêcher de nuire à la production en déclenchant des grèves à l’improviste et, ultimement, de dissoudre l'UMWA.

La lutte a été féroce entre BESCO et les mineurs. La compagnie a tenté à plusieurs reprises de réduire les salaires et de décourager les arrêts de travail en imposant des restrictions au droit de grève traditionnel des mineurs. Ces derniers ont résisté, défendant leur droit à la négociation collective, et se sont regroupés autour du leadership de personnages comme J. B. McLachlan, lequel conseillait d’utiliser des tactiques de confrontation. En 1925, BESCO a annoncé une coupure de salaire de 20 pour cent et la fin du crédit dans les magasins de la compagnie, essayant ainsi de tabler sur le chômage et les privations qui pesaient sur les villes minières. Les mineurs ont alors déclenché une grève « 100 pour cent », menant éventuellement à des conséquences violentes : la police de la BESCO a tiré sur les grévistes, tuant l’un d’entre eux. En représailles, les magasins de la compagnie ont été pillés et ses bâtiments incendiés.

La crise a mené à l’avènement de nouvelles politiques provinciales. Après avoir négocié une entente pour mettre fin à la grève, la province s’est efforcée de rétablir l’harmonie en reconnaissant le droit des mineurs de se syndiquer à certaines fins, comme la négociation des salaires, tout en limitant les actions syndicales plus radicales. Cette approche a fini par être étendue en 1937 pour englober la plupart des travailleurs de la Nouvelle-Écosse puis a servi de modèle à d’autres provinces et au gouvernement fédéral pour des législations dans les années 1940.


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