La Chapelle de la mission de Sainte-Croix de Tadoussac, Tadoussac (Québec)

Document d'information

La Chapelle de la mission de Sainte-Croix de Tadoussac a été désignée lieu historique national pour des motifs d’ordre historique et architectural. Elle est le seul lieu de culte d’origine qui témoigne encore de l’activité missionnaire des Jésuites dans les régions reculées de la Nouvelle-France et du phénomène de l’évangélisation des Innus au christianisme.

Longtemps avant l’édification de cette chapelle, des familles innues du Nitassinan et d’autres Premières Nations fréquentaient la région qui est aujourd’hui nommée Tadoussac. Les Innus vivaient en petits groupes familiaux sur un vaste territoire, se déplaçant d’un site de campement à un autre et sur de longues distances pour chasser et pêcher de nombreuses espèces de gibier et de poissons. Périodiquement, les familles se réunissaient pour pratiquer des chasses collectives ou pour participer à de grands rassemblements d’été afin de réaliser, entre autres, des échanges commerciaux et des ententes matrimoniales. Ces rassemblements annuels avaient également pour but de permettre le relais de divers objets d’échange vers Tadoussac, un emplacement de choix au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent. Bien avant de faire la rencontre des Français, les Innus échangeaient avec différents pêcheurs et commerçants d’origines européennes, notamment les Basques qui chassaient la baleine dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent.

En 1642, les Jésuites établissent la mission de Sainte-Croix à Tadoussac pour servir de base aux missionnaires et à leurs voyages d’explorations et de conversion à l’intérieur des terres. Dès 1652, les Français y établissent un poste de traite. À l’instigation du père Coquart, la chapelle de la mission de Sainte-Croix de Tadoussac est érigée entre 1747 et 1750 par le charpentier Michel Lavoie, essentiellement grâce au support monétaire et matériel des intendants Gilles Hocquart et François Bigot. Par ses caractéristiques et ses techniques de construction, elle est un exemple exceptionnel des églises de mission héritées de la Nouvelle-France et des églises en bois érigées au Québec et au Canada. Construite à l’époque où Tadoussac était un centre actif de la traite des fourrures, elle témoigne de la relation qui existait entre le commerce des fourrures, les missionnaires jésuites et les Premières Nations. Au milieu du XIXe siècle, les missionnaires Oblats de Marie Immaculée s’y sont établis, continuant à servir les besoins religieux de la population autochtone.

L’église présente un volume rectangulaire coiffé d’un toit à deux versants et d’un petit clocher. Une sacristie a été greffée à l’arrière de l’église en 1853. Le lambris original, de planches verticales, a été remplacé en 1866-1867 par des planches horizontales posées à clin, qui demeurent l’une des caractéristiques extérieures de l’église. L’intérieur comprend une nef rectangulaire dotée d’une allée centrale et d’un chœur délimité par une balustrade. Une petite tribune occupe l’arrière de la nef. Le principal ornement du chœur est un autel en tombeau (datant des années 1790-1840) surmonté d’un tabernacle peint en blanc avec des rehauts d’or en feuille (1790). L’orientation de l’édifice, faisant face à la baie de Tadoussac et au fleuve, a une fonction d’accueil puisqu’il s’agit de la voie d’arrivée des Innus et des missionnaires lorsqu’ils se rassemblaient à Tadoussac. L’église a connu diverses modifications au fil du temps, mais conserve un haut niveau d’intégrité. 

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