La Fédération canadienne des femmes diplômées des universités
Document d'information
Dès sa fondation en 1919 par les premières diplômées universitaires, la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités (FCFDU) a été une championne inlassable et solide de l’éducation et du perfectionnement professionnel des femmes. Elle a apporté un soutien social et pédagogique aux femmes de la communauté universitaire. De plus, elle constitue l’une des premières organisations à avoir offert des bourses d’études aux femmes et aux jeunes filles canadiennes afin qu’elles puissent entreprendre des études supérieures et faire de la recherche. La FCFDU a également exercé un leadership déterminant dans le mouvement pour la reconnaissance de l'égalité des femmes dans la société canadienne et la création de la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme en 1967.
Bien que les universités canadiennes aient ouvert les portes aux femmes à la fin du XIXe siècle, celles-ci n’étaient pas toujours les bienvenues sur les campus et, une fois leur diplôme obtenu, elles se heurtaient à des obstacles dans leur cheminement aux études supérieures ou dans la progression de leur carrière universitaire. Partout au pays, les premières diplômées ont créé des cercles qui offraient un soutien social, pédagogique ou autre aux femmes diplômées. En 1919, la FCFDU a été établie sous forme de fédération nationale de ces clubs. Première présidente de la nouvelle fédération, Margaret McWilliams contribuera aussi à la fondation de l’International Federation of University Women et y favorisera une forte participation canadienne. Dans le cadre de son plaidoyer pour les étudiantes et les femmes diplômées, la FCFDU a établi un programme de bourses d’études visant à encourager les Canadiennes à poursuivre des études supérieures et en particulier au niveau postuniversitaire.
La FCFDU était d’avis que les femmes diplômées des universités constituaient un groupe privilégié et qu’elles se devaient de redonner à la société. Elle encourageait donc ses membres à exercer un leadership actif au sein de la société, et ce, à tous les niveaux. Elle croyait aussi qu’il était possible de mettre fin à la discrimination en démontrant que les femmes avaient toutes les compétences nécessaires pour occuper des postes d’importance dans la société, dans les universités et en politique. Une fois les premiers clubs établis, l’organisation a modifié ses priorités, délaissant peu à peu le soutien social et pédagogique des femmes diplômées des universités, pour faire de plus en plus campagne en faveur de diverses réformes sociales. Promouvant activement les questions relatives au statut des femmes pendant la Grande Dépression et les années 1950, la Fédération fait le pont entre la première vague du féminisme (de 1880 à 1920) et la deuxième, qui fait son apparition dans les années 1960.
Dans les années 1960 et 1970, la Fédération a contribué à l’émergence d’un mouvement féministe renforcé et renouvelé au Canada. En 1967, la présidente de la Fédération, Laura Sabia, a réuni un groupe diversifié d’organisations de femmes canadiennes afin de faire pression sur le gouvernement Pearson et de l’amener à former la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme. La Commission a tenu des audiences un peu partout au Canada au cours des trois années suivantes et a publié son rapport en 1970. Ses 167 recommandations, qui visaient à offrir aux femmes davantage de possibilités dans les domaines de l’emploi, de la santé, de l’éducation et du droit de la famille, ont donné le ton au mouvement féministe canadien. Afin de surveiller le gouvernement dans la mise en œuvre des recommandations de la Commission, diverses organisations gouvernementales et non gouvernementales verront le jour, dont l’influent Comité canadien d’action sur le statut de la femme, fondé par Laura Sabia en 1972.