Septième séance : lien avec l’application de la loi

Qu'est-ce qu'une feuille de travail?

Chaque session du groupe consultatif sera appuyée par une feuille de travail, comme celle-ci, mise à la disposition du groupe avant chaque session. L'objectif de ces feuilles de travail est de soutenir la discussion et d'organiser les commentaires et les suggestions reçus. Ces feuilles de travail seront rendues publiques après chaque session.

Chaque feuille de travail comportera une série de questions auxquelles les membres du groupe seront invités à répondre par écrit. Un résumé non attribué de ces soumissions sera publié chaque semaine pour aider à mener les travaux de manière transparente.

L'approche proposée dans chaque feuille de travail représente les idées préliminaires du gouvernement sur un certain sujet, sur la base des commentaires reçus lors de la consultation de juillet à septembre 2021. Il s'agit d'un outil destiné à faciliter la discussion. Les idées et le langage partagés sont censés représenter un point de départ, pour obtenir des réactions et des rétroactions. Les conseils reçus lors de ces consultations aideront le gouvernement à concevoir un cadre législatif et réglementaire efficace et équilibré pour lutter contre les contenus préjudiciables en ligne. Ni l’avis du groupe ni les opinions préliminaires exprimées dans les feuilles de travail constituent les opinions finales du ministère du Patrimoine canadien ou du gouvernement du Canada.

Sujet de discussion

Quelles sont les questions pertinentes à prendre en considération et les liens appropriés à établir entre un nouveau régime réglementaire basé sur les systèmes et le travail des forces de l’ordre et des agences de sécurité nationale canadiennes?

Objectifs

  1. Le cas échéant, déterminer le rôle que les plateformes devraient assumer lorsqu’il s’agit
    1. D’informer les forces de l’ordre et/ou les agences de sécurité nationale des types spécifiques de contenu que les plateformes décident de retirer, et
    2. De conserver les données relatives à certains types de contenu, en reconnaissant que toute obligation légale existante continuerait de prévaloir.

Lorsque des contenus illégaux ou préoccupants sur le plan de la sécurité nationale sont retirés avant que les forces de l’ordre et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) en soient mis au courant, ces organismes peuvent être aveuglés face à des auteurs de menaces potentielles, et incapables d’éviter des actes de violence ou de criminalité découlant du cyberespace. Les obligations de notification et de conservation pourraient contribuer à répondre à cette préoccupation.

  1. Identifier et discuter les conséquences potentielles de l’imposition d’exigences de notification ou de conservation aux entités réglementées en ce qui concerne des types spécifiques de contenu préjudiciable, y compris la question des seuils juridiques (par exemple, motifs raisonnables de croire que le contenu est criminel, probabilité de causer un préjudice, risque imminent de préjudice grave, etc.). Les intervenants sont préoccupés en ce qui concerne les droits des utilisateurs en matière de vie privée, la capacité des plateformes de prendre des décisions sur la légalité du contenu, la capacité des plateformes à préserver de grandes quantités de données, ainsi que les conséquences disproportionnées de telles obligations sur certains groupes marginalisés. Une réponse proportionnée devra répondre aux préoccupations liées au retrait de certains contenus pour les organismes chargés de l'application de la loi et de la sécurité nationale, et tenir compte des conséquences involontaires susmentionnées.

Remarque : Les éléments de cette proposition relatifs à la déclaration et à la conservation obligatoires n'ont pas pour but de remplacer ou de supplanter les exigences existantes en matière de déclaration ou de conservation par les organismes chargés de l'application de la loi en ce qui concerne les infractions liées à la pornographie juvénile en vertu de la Loi sur la déclaration obligatoire de la pornographie juvénile sur Internet par les personnes qui fournissent un service Internet (Loi sur la déclaration obligatoire ou LDO), car ces exigences resteraient inchangées conformément à la législation existante.

Points de départ

Aperçu de l’approche proposée

Questions à l’appui aux fins de discussion

  1. Le cas échéant, déterminer le rôle que les plateformes devraient assumer en vertu du cadre proposé lorsqu’il s’agit a) d’informer les forces de l’ordre et les agences de sécurité nationale de contenus que les plateformes décident de retirer, et b) de conserver les données liées à certains types de contenu en reconnaissant que toute obligation légale existant continuerait de prévaloir.
    1. Devrait-on inclure les exigences de notification et de conservation obligatoires dans le cadre de réglementation?
      1. Dans l’affirmative, quels types de contenus devraient être assujettis à la notification et la conservation obligatoires et quels devraient être les seuils?
        1. Devrait-on demander aux plateformes de déterminer la légalité (c.-à-d. signaler le contenu qu’ils estiment illégal ou qui constitue la preuve de certaines infractions, selon des motifs raisonnables), la probabilité d’un préjudice ou un risque imminent de préjudice?
      2. Une orientation réglementaire devrait-elle être fournie pour aider les plateformes à évaluer le contenu par rapport aux seuils?
    2. Pourrait-on imposer d’autres obligations aux plateformes afin de compléter le nouveau cadre et d’atténuer les conséquences imprévues pour les forces de l’ordre et les agences de sécurité nationale qui doivent accomplir leurs fonctions?
  2. Identifier et discuter des conséquences potentielles de l’imposition d’exigences de notification ou de préservation aux plateformes en ce qui concerne des types spécifiques de contenu préjudiciable, y compris la question des seuils juridiques (par exemple, des motifs raisonnables de croire que le contenu est criminel, probabilité de causer un préjudice, le risque imminent de préjudice grave, etc.), en reconnaissant que toute obligation légale existante en matière de signalement et de conservation des données continuerait de prévaloir.
    1. Existe-t-il des garanties qui pourraient être imposées pour aider à élaborer un régime qui réponde aux préoccupations concernant les effets sur l’application de la loi tout en respectant les droits et libertés fondamentaux des utilisateurs?
    2. Les droits des groupes marginalisés seraient-ils touchés de façon disproportionnée par les obligations de notification, de signalement ou de conservation? Si tel est le cas, des protections pourraient-elles atténuer cette conséquence inattendue?
    3. Les plateformes ont-elles la capacité et les ressources nécessaires pour honorer les obligations de notification, de signalement et de conservation?
      1. La capacité change-t-elle en fonction du type de plateforme réglementée?
      2. Devrait-on imposer des obligations à certaines plateformes uniquement (c.-à-d. les services comptant la base d’utilisateurs et le volume de contenus les plus imposants)?

Loi sur la déclaration obligatoire

Sujet de discussion

Quels sont les changements nécessaires à la Loi sur la déclaration obligatoire de la pornographie juvénile sur Internet par les personnes qui fournissent un service Internet (la LDO)?

Objectifs

Déterminer comment le gouvernement du Canada devrait modifier la LDO afin de mieux protéger les enfants tout en respectant la vie privée des Canadiens et leur droit à la liberté d’expression. La LDO, qui est entrée en vigueur en 2011 et qui traite spécifiquement des infractions de pornographie juvénile facilitées par Internet, n’est pas équipée pour tenir compte de l’évolution de la façon dont la pornographie juvénile est produite et diffusée par l’entremise des plateformes en ligne actuelles.

Proposition précédente

La consultation publique a décrit plusieurs modifications à la LDO afin d’améliorer la capacité des organismes d’application de la loi à protéger les enfants en ce qui concerne l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. Bien que de nombreux répondants n’aient pas abordé les modifications à la LDO, ceux qui l’ont fait ont exprimé leur appui au changement proposé, notamment :

Pour Discussion : Renseignements De Base Sur L’Abonné (BSI)/Données De Transmission

Le gouvernement a également sollicité les commentaires des intervenants sur deux options qui exigeraient que les fournisseurs de services Internet (FSI) à déclarer certains renseignements supplémentaires dans leur déclaration obligatoire uniquement lorsqu’ils ont des motifs raisonnables de croire qu’une infraction de pornographie juvénile a déjà été commise (c.-à-d. lorsqu’une infraction criminelle, comme la distribution de pornographie juvénile, a déjà été commise). Ces options comprennent l’obligation pour les plateformes de déclarer les données de transmission (c.-à-d. l’adresse de protocole Internet (adresse IP), la date, l’heure, le type, l’origine, la destination du matériel) ou les renseignements de base sur l’abonné (BSI) (c.-à-d. le nom, l’adresse, le numéro de téléphone, les renseignements de facturation associés à l’adresse IP).

Les organismes d’application de la loi exigent des renseignements précis lorsqu’ils reçoivent des rapports de contenu dans lequel une infraction de pornographie juvénile en ligne a été commise afin d’ouvrir des enquêtes, d’identifier les contrevenants, de retirer les victimes de l’exploitation sexuelle continue et d’empêcher d’autres enfants d’être victimisés. En vertu de la loi actuelle, lorsque le contenu leur est signalé, ils poursuivent cette information en demandant une ordonnance du tribunal.

À l’heure actuelle, les renseignements fournis dans les rapports en vertu de la LDO ne sont pas tenus d’inclure : (1) les données de transmission ou (2) les données de transmission et le BSI. L’inclusion de ces renseignements a pour but d’accélérer l’intervention de la police dans les cas où une infraction de pornographie juvénile en ligne a été commise.

Cela est important compte tenu du volume de rapports que le CNCEE reçoit chaque année; au cours de l’exercice 2020/21, le CNCEE a reçu 52 306 plaintes, rapports et demandes d’aide de sources canadiennes et internationales, ce qui représente une augmentation de 510 % par rapport à 2013/14. Ce changement permettrait au CNCEE de renvoyer plus efficacement l’affaire à la police compétente pour qu’elle agisse. Le fait de recevoir le BSI dès le début élimine également un fardeau important pour la police locale qui reçoit les renvois du CNCEE. À l’heure actuelle, les services de police compétents doivent souvent demander une autorisation judiciaire pour obtenir un BSI pour les enquêtes déclarées en vertu de l’AMR, ce qui impose des retards importants et une pression sur des ressources déjà limitées. Il convient de noter que même si ce changement éliminerait certaines étapes du processus, toutes les étapes d’enquête subséquentes, comme les mandats de perquisition, se poursuivraient avec la surveillance judiciaire, comme d’habitude.

Questions à l’appui aux fins de discussion

  1. Comment l’ARM peut-elle être modifiée pour accélérer l’intervention des organismes d’application de la loi tout en respectant la Charte et le droit à la vie privée? Quelles sont les mesures de protection nécessaires?
  2. Existe-t-il d’autres options pour relever ces défis qui réduisent l’impact sur les droits des Canadiens tout en protégeant les droits des victimes?

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