Ce que nous avons entendu — Informer sur la Stratégie canadienne de lutte contre le racisme

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Liste des acronymes et des abréviations

ACCT
Action Chinese Canadians Together Foundation
ACS +
Analyse comparative entre les sexes plus
AFPC
Alliance de la fonction publique du Canada
AIM
Adopt Indian Métis
AIMH
Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste
AMPAC
Alberta Muslim Public Affairs Council
AMSSA
Affiliation of Multicultural Societies and Service Agencies of BC
APN
Assemblée des Premières Nations
APNQL
Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador
BC
British Columbia
CAFCAN
Caribbean African Canadian Social Services
CCDI
Centre canadien pour la diversité et l'inclusion
CCNA
Comité consultatif national des Autochtones
CERN
Canadian Ecumencial Anti-Racism Network
CESOC
Conseil économique et social d'Ottawa-Carleton
CIJA
Centre consultatif des relations juives et israéliennes
CRARR
Centre de recherche-action sur les relations interraciales
CV
Curriculum vitae
CVR
Commission de vérité et réconciliation
DNUDPA
Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
FCCE
Fédération des communautés culturelles de l'Estrie
FCRR
Fondation canadienne des relations raciales
FFADA
Femmes et des filles autochtones disparues et assassinées
FRAFCA
Fraser Region Aboriginal Friendship Centre Association
ITK
Inuit Tapiriit Kanatami
MCDP
Musée canadien des droits de la personne
MTL
Montréal
OCASI
Ontario Council of Agencies Serving Immigrants
OCISO
Organisme communautaire des services aux immigrants d'Ottawa
OFC
One Full Circle
OPK
Ogijiita Pimatiswin Kinamatwin
OPT des PN
Organisations provinciales et territoriales des Premières Nations
PACCR
Plan d'action canadien contre le racisme
RAFH
Réseau d'action des femmes handicapées
RCC
Registered Clinical Counsellor
RH
Ressources Humaines
SAC
Services aux Autochtones Canada
SCHL
Société canadienne d'hypothèques et de logement
TCDP
Tribunal canadien des droits de la personne
UNESCO
Organisation des Nations Unies pour l'éducation la science et la culture
WAVE
Women's Advisory Voice of Edmonton

Glossaire

Dans le cadre de la mobilisation, nous avons utilisé les définitions de travail suivantes élaborées par la Fondation canadienne des relations raciales et la Commission ontarienne des droits de la personne :

Race
Race est un "construit social." En d'autres termes, la société crée des idées de race en fonction de facteurs géographiques, historiques, économiques, sociaux et culturels ainsi que de traits physiques, bien qu'aucun de ces éléments ne puisse légitimement être utilisé pour classer les groupes de personnes.
Racialisation
Processus par lequel les sociétés assoient la notion que les races sont bien réelles, différentes et inégales, de façons qui importent pour la vie sociale, économique et politique.
Intersectionnalité
L'idée selon laquelle, chez les individus, de multiples identités (par exemple, genre, ethnicité, orientation sexuelle, capacité) s'entrecroisent pour créer un tout différent des identités des composants.
Équité
Justesse, impartialité. Processus distinct consistant à accepter les différences inhérentes à des groupes de personnes afin d'assurer l'égalité dans tous les aspects de la vie d'une personne.
Discrimination
Fait de traiter une personne injustement, soit en lui imposant des fardeaux, soit en l'empêchant d'avoir accès aux privilèges, aux bénéfices ou aux avantages offerts à d'autres, en raison de sa race, de sa citoyenneté, de son état familial, d'un handicap, de son sexe ou d'autres caractéristiques personnelles
Discrimination systémique ou institutionnelle
Consiste de comportements, politiques ou pratiques qui font partie des structures sociales ou administratives d'une organisation et dont l'ensemble crée ou perpétue une situation de désavantage relatif pour les personnes racisées. Celles-ci semblent neutres à la surface mais ont néanmoins un impact d'exclusion sur les personnes racisées.
Participation sociale
Participation à des activités significatives (sociales, culturelles, physiques, éducatives, de loisirs, etc.) qui renforcent le sentiment d'appartenance et de bien-être.

Introduction

Le gouvernement du Canada cherche à favoriser et à promouvoir une société inclusive où chacun peut participer pleinement aux sphères économique, culturelle, sociale et politique. La réalisation de cette vision n'est pas seulement une façon de bâtir un pays meilleur ; elle exige aussi de prendre en compte le coût humain du racisme systémique et individuel et de la discrimination. L'édification d'une société exempte de racisme exige un engagement continu. Nos priorités et nos activités doivent être mises à jour sur une base régulière afin que les besoins les plus pressants et les occasions prometteuses soient pris en compte.

Le racisme et la discrimination peuvent transcender toutes les sphères de notre vie au Canada, qu'il s'agisse de racisme systémique et de préjugés inconscients qui peuvent influencer nos relations les uns avec les autres, de la sous-représentation ou de la surreprésentation des communautés racisées et des peuples autochtones dans divers secteurs. La première étape essentielle avant de passer à l'action consiste à reconnaître que le racisme et la discrimination font partie de notre réalité.

Il est clair que les peuples autochtones et les communautés racisées vivent le racisme et la discrimination de façons différentes. Même au sein des communautés, des groupes et des individus peuvent être exclus et lésés de différentes manières en raison de multiples facteurs identitaires qui se recoupent, tels que le sexe.

  • Les personnes racisées nées à l'étranger gagnent en moyenne 78 cents pour chaque dollar gagné par les personnes non racisées nées à l'étranger.
  • Les hommes noirs connaissent un écart de rémunération plus important dans le secteur privé que les hommes blancs, tandis que les femmes noires connaissent cet écart dans les secteurs public et privé. Les écarts de rémunération auxquels ils font face, tels que rapportés dans les recensements de 1996, 2001 et 2006, n'ont pas diminué au fil du temps.
  • En 2017, les Autochtones représentaient 4,9 % de la population canadienne, mais 23,1 % de la population totale de délinquants sous responsabilité fédérale en 2016-2017. De plus, les femmes autochtones en détention représentaient 36,6 % des femmes en détention, tandis que les hommes autochtones en détention représentaient 26,3 % des hommes en détention.
  • En 2017, la police a signalé 2 073 crimes haineux au Canada – une augmentation de 47 % par rapport à l'année précédente, avec une augmentation de 32% des crimes de haine motivés par la haine d'une race ou d'une ethnie.
  • Les crimes haineux ciblant les populations juive et musulmane étaient les crimes haineux les plus courants liés à la religion, représentant respectivement 48 % et 30 % des crimes fondés sur la religion.
  • En outre, 11 % des personnes de religion non chrétienne ont indiqué avoir fait l'objet de discrimination fondée sur leur religion au cours des cinq années précédentes, comparativement à 1 % des chrétiens.

Au fil des ans, le gouvernement du Canada a mis en place un certain nombre de lois, de politiques et de programmes axés sur la lutte contre le racisme et la discrimination, y compris la Charte canadienne des droits et libertés, la Loi sur le multiculturalisme canadien et le Plan d'action canadien contre le racisme (PACCR), en place de 2005 à 2010.

Aperçu du processus de mobilisation

Le processus de mobilisation à propos de la Stratégie de lutte contre le racisme du Canada s'est amorcée en octobre 2018 et s'est achevée en mars 2019. Il visait à recueillir les intrants des Canadiens, en particulier ceux qui ont vécu des expériences de racisme et de discrimination. Le processus de mobilisation cherchait à :

  • Cerner les problèmes et les expériences liés au racisme, ainsi que les facteurs qui y contribuent ;
  • Générer des idées et des suggestions sur la meilleure façon pour le gouvernement du Canada de lutter contre le racisme ;
  • Accroître la compréhension du public de la nature du racisme au Canada et du rôle du gouvernement du Canada pour y remédier ;
  • Démontrer l'intérêt et la participation du gouvernement à lutter contre le racisme.

La mobilisation s'est déroulée dans le cadre de forums en personne organisés par le ministre Pablo Rodriguez, le secrétaire parlementaire Gary Anandasangaree ou d'autres ministres du gouvernement du Canada, en partenariat ou dirigé par des groupes communautaires, le Ralliement national des Métis avec la Fédération des Métis du Manitoba, l'Assemblée des Premières Nations et le Nunavut Tunngavik Inc. Les données de ces séances ont été recueillies par la société d'experts-conseils Delaney and Associates et les séances ont été animées par des tiers facilitateurs. Par ailleurs, un volet en ligne comprenait une plateforme de mobilisation numérique et un sondage qui reproduisait les questions posées dans la plupart des séances en personne. Les représentants de Patrimoine canadien ont également participé à des réunions avec plusieurs homologues provinciaux et organismes communautaires. Les emplacements où se sont tenus les forums en personne énumérés à l'annexe E et les résultats du sondage en ligne sont présentés à l'annexe F. Un sommaire des soumissions écrites reçues se trouve à l'annexe G.

Au total, 22 séances de mobilisation en personne ont été tenues, auxquelles ont participé plus de 600 participants de quelque 443 organismes énumérés à l'annexe H. Les listes de participants aux séances dirigées par les ministères ont été élaborées en tenant compte de la nécessité d'entendre des personnes de toutes les expériences vécues du racisme au Canada, ainsi que des chefs religieux et communautaires, des universitaires et d'autres personnes possédant une expertise en la matière.

Le rôle du gouvernement fédéral

Le racisme est enraciné dans l'histoire

Nous avons entendu que le racisme systémique existe encore au cœur de nombreuses institutions, et ce, même si le Canada a fait la promotion du multiculturalisme et de la diversité. Les participants ont souligné qu'il est impossible de lutter contre le racisme systémique ou institutionnel sans prendre en compte les questions du colonialisme, du privilège et du patriarcat. On nous a dit que les racines du racisme doivent être reconnues pour que le changement réel puisse être réalisé. On nous a aussi dit que nous devons créer des espaces pour tous, y compris les hommes blancs, afin de discuter des obstacles.

Des appels ont été lancés pour que le gouvernement fédéral décolonise la façon dont ses institutions, politiques et processus sont structurés afin de permettre aux communautés racisées et aux peuples autochtones de contribuer pleinement. Les participants nous ont dit que nous devons examiner, analyser et aborder le racisme en reconnaissant qu'il recoupe les questions de l'héritage colonial, de la classe sociale, du statut, de la race et des enjeux connexes comme les déterminants sociaux de la santé, y compris les conditions de travail et de vie. Les participants nous ont également dit que nous devons reconnaître le besoin de créer des programmes et des stratégies qui valorisent toutes les identités et qui sont adaptés à la culture de la population qu'ils servent.

Faire de la lutte contre le racisme une priorité

Les participants à chaque forum ont exprimé le besoin que le gouvernement fédéral joue un rôle plus important dans l'adoption d'une approche claire, coordonnée et efficace de lutte contre le racisme. Ils ont insisté sur le fait que le gouvernement devrait faire de la lutte contre le racisme une priorité. Ils soulignent que le gouvernement fédéral devrait créer une approche nationale cohésive pour la lutte contre le racisme. Certains participants ont suggéré que le gouvernement s'emploie à adopter des politiques, des lois et des initiatives antiracistes plus rigoureuses et plus exécutoires contre le racisme et en mettant en valeur les avantages sociaux et économiques rattachés à l'élimination du racisme. Inscrire les changements et les initiatives antiracistes par des lois, des programmes, des politiques plutôt que de se concentrer par une formation antiracisme dispensée sur une base individuelle est plus susceptible d'apporter des changements structurels durables en matière de dotation ou de nomination.

Nous avons entendu qu'il était important de se doter d'une approche multipartite de lutte contre le racisme. Certains participants ont suggéré la création d'un organisme non partisan, voire non gouvernemental, qui se consacrerait aux politiques de lutte contre le racisme. Ils ont aussi suggéré que le gouvernement adopte une optique antiraciste au regard de laquelle l'ensemble des politiques et des lois seraient testées et vérifiées.

Les collectivités doivent être soutenues et mobilisées

On nous a dit que le financement des programmes des communautés, des organismes et des initiatives qui mènent des activités de lutte contre le racisme devrait être accru et soutenu de façon continue.

Dans tous les forums de mobilisation, nous avons entendu qu'il est important que le gouvernement fédéral continue de mobiliser les communautés racisées, les communautés religieuses minoritaires et les peuples autochtones, et de les faire participer de façon significative à la prise de décisions en lien avec les actions fédérales proposées. Les participants estiment que la non-mobilisation de ces communautés crée des occasions manquées et est une cause sous-jacente du racisme continu.

Les participants au processus de mobilisation ont aussi affirmé se sentir frustrés par l'absence de mesures concrètes découlant de leur participation à ces types de forums, où ils constatent que les mêmes obstacles sont discutés à répétition. Les participants ont recommandé que le gouvernement fédéral collabore avec les communautés raciales et religieuses et les peuples autochtones afin de trouver des solutions au racisme, d'élaborer conjointement des politiques et des lois et de rendre compte des résultats de façon uniforme et claire. Ils ont recommandé que des fonds soient réservés à la collaboration entre les personnes qui travaillent à des initiatives de lutte contre le racisme et que des fonds pluriannuels et soutenus soient accordés à des programmes de lutte contre le racisme.

Les participants ont également souligné l'importance de travailler avec d'autres niveaux de gouvernement dans des domaines tels que l'emploi et l'éducation.

Accès et représentation

Le manque de représentation des peuples autochtones et des membres des communautés racisées dans tous les secteurs de la société, en particulier dans les rôles de leadership, a été le facteur sous-jacent au racisme le plus souvent mentionné par les participants.

Milieux de travail représentatifs, équitables et inclusifs

Nous avons entendu dire que les Autochtones, ainsi que les membres des minorités raciales et de certaines minorités religieuses, font l'objet de préjugés en matière d'embauche, de maintien en poste et de mobilité professionnelle. Les participants ont expliqué que les préjugés, qu'ils soient conscients ou inconscients, peuvent se manifester de diverses façons, par exemple dans la présélection des curriculums vitæ en fonction des noms, dans le fait de ne recevoir en entrevue que les candidats recommandés et dans le fait de ne pas préciser d'exigences ou processus clairs en matière de promotion. Pour les jeunes, en particulier, le racisme systémique dans le système d'éducation et les parmi les employeurs est à l'origine de situations de chômage et de sous-emploi. Les participants nous ont dit que les jeunes optent parfois pour des carrières plus facilement accessibles dans les métiers parce qu'on ne les encourage pas à poursuivre une carrière professionnelle. Les participants ont indiqué que de nombreux jeunes racisés sont incapables de se trouver un emploi dans leur domaine de leur choix, même après avoir achevé des programmes de mentorat et de stages, participé à des salons de l'emploi et à des activités de réseautage, obtenu l'ensemble de la documentation requise ou achevé les études requises.

Les participants nous ont dit que les programmes et les initiatives visant à permettre aux communautés racisées et aux peuples autochtones d'obtenir un emploi, d'entrer sur le marché du travail ou d'obtenir des postes de direction manquaient ou étaient offerts en nombre insuffisant. Divers initiatives d'emploi pour les communautés racisées (y compris les nouveaux arrivants) et les peuples autochtones ont été proposés, notamment pour :

  • Multiplier les occasions de réseautage professionnel avec des employeurs afin de créer un accès informel aux possibilités d'emploi ;
  • Promouvoir des pratiques exemplaires comme le recrutement par CV anonyme et le respect des compétences autochtones, par exemple, la maîtrise d'une langue autochtone ;
  • Mettre en place ou appuyer des programmes visant à préparer les jeunes à l'emploi en leur donnant accès à des ressources, à de la formation et à des outils ;
  • Offrir des stages aux jeunes, aux étudiants et aux personnes qui n'ont pas d'expérience de travail ;
  • Améliorer les programmes d'expérience de travail d'été afin que les jeunes autochtones et racisés aient un meilleur accès aux emplois d'été et puissent mieux comprendre les exigences d'emploi et y répondre ;
  • Examiner les facteurs sous-jacents qui peuvent avoir une incidence sur le chômage chez les jeunes Autochtones et racisés qui ont reçu du soutien, mais qui n'ont toujours pas été embauchés.

Nous avons également entendu dire que des mesures législatives nouvelles ou renforcées pourraient aider à lutter contre le racisme dans le contexte de l'emploi et du soutien du revenu. Les participants ont indiqué ce qui suit : (1) il n'y a pas suffisamment de lois dans ce domaine ; (2) les lois existantes, comme la Loi sur l'équité en matière d'emploi et la Loi sur l'équité salariale, ne s'appliquent pas assez largement ; et (3) cette législation existante doit être appliquée de façon plus rigoureuse.

Enfin, on nous a dit que le gouvernement du Canada devrait jouer un rôle de chef de file dans la diversification du leadership de la fonction publique et des nominations aux organismes fédéraux. Le gouvernement devrait servir de modèle en suivant les pratiques exemplaires en matière d'embauche, ainsi qu'en maintenant en poste et en faisant la promotion d'un effectif diversifié qui reflète la démographie canadienne. On a également suggéré que le gouvernement impose des quotas ou des cibles en matière de diversité dans plusieurs domaines, y compris l'effectif et les activités d'approvisionnement, de passation de marchés et de financement du gouvernement fédéral.

La surreprésentation dans le système de justice pénale a de nombreuses causes et effets

Dans la majorité des forums, nous avons entendu que les personnes racisées et les peuples autochtones sont victimes de racisme systémique à toutes les étapes du système de justice pénale. Lors de plusieurs séances de mobilisation, le système de justice canadien a été décrit comme étant eurocentrique et punitif et contribuant au racisme, plutôt qu'à susciter un sentiment de sécurité sociale. Nous avons également entendu que l'on s'inquiète de l'impact des peines minimum obligatoires et de la surreprésentation des personnes racisées dans les prisons, en particulier les Canadiens noirs et les Autochtones, un problème considéré comme crucial qu'il est impérieux de régler. Les participants ont partagé leurs préoccupations à l'égard du manque de diversité au sein des jurés et la nécessité de tenir compte du fait que les jurés ayant des préjugés conscients et inconscients importants.

Les participants nous ont dit que le gouvernement fédéral doit s'attaquer à la conduite discriminatoire de la police au moyen d'un suivi et de rapports d'incidents, d'enquêtes adéquates sur la conduite de la police et des conséquences juridiques valables lors d'une inconduite. On nous a également dit que le gouvernement fédéral devrait augmenter le financement des services de police communautaires, accroître le financement pour le soutien aux relations communautaires et à la communication entre la police et les collectivités, et fournir des services de police tenant compte des traumatismes subis par les personnes racisées, y compris les communautés noires et les peuples autochtones. En se référant spécifiquement aux données collectées dans le contexte de la justice pénale, on nous a dit que des données désagrégées sont essentielles pour une bonne compréhension.

On a également demandé d'accorder une plus grande attention à d'autres traditions de justice, et d'y recourir plus souvent, y compris un soutien plus large à la justice réparatrice et aux pratiques qui rassemblent les victimes et les auteurs d'actes criminels pour changer les comportements. Les participants ont également suggéré de mettre l'accent sur la prévention de la criminalité et de la victimisation en améliorant le soutien et la capacité communautaires et en mettant en œuvre des initiatives pour soutenir les personnes racisées et les Autochtones dans le système de justice.

On nous a dit qu'il faudrait augmenter considérablement les mesures de soutien et les programmes destinés aux personnes incarcérées et que les détenus devraient recevoir du support adapté à leur culture, ce qui pourrait comprendre un soutien spirituel et religieux.

En ce qui concerne les peuples autochtones, les recommandations spécifiques comprenaient l'application et la surveillance constantes des principes de détermination de la peine de l'arrêt Gladue selon lesquels les juges des peines devaient accorder une attention particulière à la situation des délinquants autochtones et prendre en compte toutes les sanctions disponibles autres que l'emprisonnement qui soit raisonnable compte tenu des circonstances. Les participants ont aussi recommandé la mise en place d'une stratégie en matière de justice pour les Canadiens noirs fondée sur des données désagrégées et comportant des initiatives allant de la prévention du crime à la réinsertion sociale après sentence.

Un discours canadien reflétant notre diversité

Dans presque tous les forums, les participants nous ont dit que l'un des facteurs sous-jacents au racisme est le discours canadien qui s'articule en grande partie autour des Blancs, des cisgenres, des hétérosexuels et de la classe moyenne/supérieure. Ainsi, de nombreux nouveaux arrivants n'ont pas l'impression d'être considérés comme de « vrais Canadiens », même après avoir vécu et travaillé au Canada pendant de nombreuses années. De nombreuses personnes racisées ont exprimé que même après avoir vécu au Canada pendant de nombreuses générations, elles sont toujours traitées comme des « étrangers » et rarement reconnues pour leur place dans la société canadienne et leur contribution à celle-ci. L'histoire qui est racontée et relatée n'est pas une histoire inclusive, et les communautés racisées et les peuples autochtones ont souvent l'impression de ne pas faire partie de la culture canadienne.

Les arts et la culture sont des véhicules par lesquels les histoires du Canada sont racontées. On nous a dit que l'infrastructure culturelle du Canada est enracinée dans l'héritage de la culture britannique. Les participants ont exprimé l'opinion qu'il faut revoir l'histoire du Canada, de l'exploiter et la reformuler. Les participants ont recommandé que le gouvernement fédéral utilise les médias sociaux pour élaborer le récit antiraciste et financer des initiatives d'éducation et de sensibilisation au racisme.

Les participants aux séances de mobilisation nous ont dit que les fonds pour les arts sont difficilement accessibles pour les peuples autochtones et les communautés racisées car les processus de financement ne tenaient pas compte des désavantages historiques. On nous a également dit que le financement pour les sports et les activités récréatives n'est qu'à court terme et comporte des obstacles, notamment le niveau d'effort requis pour présenter des demandes et la façon dont elles sont évaluées. On nous a demandé de rendre le financement plus inclusif et plus accessible.

On nous a dit que le gouvernement fédéral devrait appuyer la refonte des histoires racontées au sujet du Canada et des Canadiens afin qu'elles soient plus exactes, plus représentatives et qu'elles contribuent à une définition de la culture canadienne qui englobe les communautés racisées et les peuples autochtones. Le gouvernement a été encouragé à appuyer les œuvres culturelles créées par les peuples autochtones et les communautés racisées qui racontent leurs propres histoires, avec leur propre voix et, dans certains cas, dans leur propre langue.

De façon plus générale, on nous a dit que les stéréotypes exclusifs, discriminatoires et racistes au sujet de certaines communautés racisées, des peuples autochtones et des groupes religieux sont un facteur sous-jacent à l'incapacité de ces groupes de participer pleinement à la société canadienne. Les types particuliers de stéréotypes cernés comprennent l'islamophobie, l'antisémitisme, le racisme anti-noir et le racisme envers les peuples autochtones. On a demandé au gouvernement fédéral de lutter contre les stéréotypes pour favoriser une meilleure sensibilisation et éducation au sujet de l'histoire de la Loi sur les Indiens, de son application et des droits des peuples autochtones.

Les participants ont mentionné le rôle que jouent les médias dans la perpétuation du racisme en relatant l'histoire et en présentant des nouvelles contemporaines. Les participants suggèrent que les médias soient tenus de signaler les crimes commis par des membres de communautés racisées et de minorités religieuses d'une manière qui ne véhicule pas de stéréotypes. Des initiatives pourraient être fondées, par exemple, sur des occasions pour le public et les médias d'en apprendre davantage sur différentes pratiques culturelles.

Accès équitable au financement et aux services

Nous avons entendu dire qu'il y a de nombreux obstacles qui empêchent les peuples autochtones et les communautés racisées d'avoir accès à une grande variété de services et de mesures de soutien. Ces obstacles vont du manque de connaissance des programmes disponibles à la barrière de la langue, aux coûts prohibitifs et aux inconvénients d'éloignement. Les participants ont suggéré que le gouvernement fédéral échange de l'information au moyen d'activités de sensibilisation ciblées aux organismes communautaires, appuient l'utilisation de langues autres que le français et l'anglais pour les fournisseurs de services fédéraux et comblent l'écart en matière d'accès aux programmes fédéraux et aux ressources pour les personnes à l'extérieur des grands centres urbains.

Les participants nous ont dit que les initiatives pour remédier au racisme ne sont pas efficaces lorsque nous ne tenons pas compte de l'intersectionnalité. Nous avons entendu dire que les expériences des communautés racisées, de certaines communautés religieuses et des peuples autochtones varient, surtout lorsqu'elles recoupent d'autres facteurs d'identité sociale (p. ex., le sexe, l'âge, la capacité). Les participants nous ont aussi dit que les programmes et les politiques ont tendance à exclure les communautés racisées ou à leur accorder moins d'importance, en mettant l'accent sur d'autres groupes comme par exemple le sexe.

On a demandé au gouvernement fédéral d'analyser, de comprendre et de combattre le racisme dans une optique intersectionnelle, en plus de financer la recherche et l'analyse intersectionnelles des questions de race et de sexe en ce qui a trait aux résultats sociaux et économiques. Les participants ont également suggéré que la budgétisation fédérale et le financement soient examinés sous l'angle de l'équité et de l'inclusion de l'analyse comparative entre les sexes plus (ACS+).

À presque toutes les séances, les participants ont commenté les paramètres et les pratiques de financement du gouvernement fédéral et comment le manque de financement à long terme et les exigences complexes en matière de demande, entre autres facteurs, avaient une incidence sur le succès de leur travail.

Nous avons entendu que le gouvernement fédéral devrait simplifier les processus de financement, les rapports et l'évaluation et les rendre plus accessibles aux petites organisations. Il aurait avantage à fournir un financement permanent ou à plus long terme de manière à favoriser l'exécution du cycle de vie complet des programmes, et à miser sur des programmes de financement plutôt que sur des projets visant à améliorer la durabilité. Nous avons également entendu que la collaboration entre les collectivités et le gouvernement devrait être encouragée, tout comme le financement de projets pilotes couronnés de succès. Les participants ont souligné l'importance de mesurer les progrès par des résultats à long terme, en définissant de meilleurs indicateurs pour informer si le financement est efficace.

Les crimes haineux et les discours haineux

Les participants ont observé que les crimes haineux sont de plus en plus fréquents et intenses. Ils nous ont dit qu'il y a des problèmes avec le traitement actuel des crimes haineux dans le Code criminel, ainsi que dans le signalement et l'application des crimes haineux. Les participants ont souligné que les Canadiens noirs, les musulmans et les communautés juives font partie des groupes qui sont victimes de crimes haineux de façon disproportionnée.

Nous avons aussi entendu dire que la haine en ligne est un facteur sous-jacent qui contribue au racisme ou le provoque. C'est un phénomène grave qui existe sous de nombreuses formes et qui a des répercussions importantes sur les jeunes. Les gens nous ont dit que les médias sociaux peuvent jouer un rôle important dans la propagation de la haine et dans la lutte contre celle-ci. Certains participants ont suggéré l'introduction d'une stratégie fédérale pour lutter contre la haine en ligne, à la fois pour rester en phase avec la haine en ligne et pour jouer le rôle complémentaire des médias sociaux en tant qu'outil de lutte contre la haine en ligne. Les gens ont souligné la nécessité de réglementer les plateformes de médias sociaux et de les tenir responsables de leurs propres politiques.

On a demandé de moderniser et d'élargir l'inclusion de « crime haineux » dans le Code criminel et de bannir certains groupes haineux d'entreprendre certaines activités. Les participants nous ont également dit que les crimes haineux devaient faire l'objet d'un meilleur suivi et d'une meilleure surveillance. Ils ont recommandé d'augmenter le financement des unités policières de lutte contre sur les crimes haineux, de la formation destinée à celles-ci, de créer des lignes directrices normalisées pour la collecte consolidée et coordonnée de données sur les crimes haineux, et ainsi que d'introduire des mesures plus strictes pour contrer les discours intolérants dans les médias ou de rétablir l'article 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne. Les participants ont recommandé des stratégies de financement au-delà de celles du système de justice pénale pour lutter contre les crimes haineux, pour informer le public sur les « faits marquants » et sur ce qu'il faut faire lorsqu'on est victime d'un crime motivé par la haine, pour mieux renseigner les collectivités sur la façon de signaler les crimes haineux et sur la façon dont ils sont repérés et sur le déroulement des enquêtes qui s'ensuivent. Ils ont aussi suggéré de créer une plateforme en ligne contenant des ressources pour les victimes de racisme.

Sensibilisation et éducation

Partout au pays, on nous a dit que les Canadiens n'en savent pas assez sur le racisme systémique, la discrimination et ses répercussions historiques et continues. Par exemple, des concepts comme la différence entre le racisme et la discrimination, la signification des préjugés culturels et inconscients, l'importance de l'intersectionnalité dans la lutte contre le racisme et les répercussions de l'esclavage et du colonialisme sont importants pour comprendre comment et pourquoi des obstacles existent pour de nombreuses collectivités.

Il existe des lacunes de formation dans tous les secteurs

Les participants à chaque forum tenu partout au pays ont indiqué que le manque de formation et de sensibilisation contre le racisme était un facteur sous-jacent qui contribuait au racisme ou le provoquait. Les participants ont décrit ce manque ou cette insuffisance de formation et de sensibilisation dans de nombreux contextes différents, notamment les organisations gouvernementales, les organisations non gouvernementales, le secteur sans but lucratif, le secteur privé et entre les communautés et les cultures elles-mêmes.

On nous a dit que le gouvernement fédéral devrait fournir une éducation et une formation obligatoires sur la lutte contre le racisme à tous les fonctionnaires. Nous avons également entendu des idées sur ce que le gouvernement fédéral pourrait faire pour promouvoir la formation offerte par des organisations non gouvernementales, y compris des entreprises privées et des organismes sans but lucratif. Par exemple, il pourrait faire de la formation contre le racisme une exigence de financement, rendre obligatoire une formation annuelle et offrir des récompenses ou des incitatifs aux entreprises qui offrent ce genre de formation. La prestation d'une formation antiracisme obligatoire et mesurable, pour les policiers, les juges, les procureurs de la Couronne et les avocats de la défense, serait un moyen d'adresser le racisme dans le domaine de la justice.

Réunir les gens

On nous a dit que le manque de compréhension interculturelle, de communication et de discussion entre les communautés accroît la peur et le racisme. Nous avons aussi entendu dire que parfois, les gens hésitent à parler d'autres cultures, ce qui contribue au manque de compréhension interculturelle. Les participants ont souligné en particulier les lacunes dans la sensibilisation à l'histoire des Noirs canadiens, les droits des peuples autochtones, des musulmans et des valeurs qu'ils partagent avec d'autres communautés au Canada, ainsi qu'aux contributions des nouveaux arrivants à la société canadienne.

Les participants ont suggéré que le gouvernement fédéral appuie des projets, des programmes et des partenariats qui rassemblent des gens de différentes cultures pour faciliter l'apprentissage, approfondir la compréhension et trouver des points communs. Nous avons entendu, par exemple, que le gouvernement pourrait appuyer un dialogue interconfessionnel et intégrer les histoires et les pratiques autochtones à l'accueil des nouveaux arrivants.

Les participants ont également souligné la nécessité d'une collaboration entre tous les niveaux de gouvernement, reconnaissant que des questions telles que l'éducation et les soins de santé relèvent de la compétence des provinces.

Le choix des mots

Lors de la plupart des séances de mobilisation, on nous a dit que les mots et les expressions problématiques utilisés par le gouvernement fédéral et d'autres secteurs peuvent contribuer au racisme. Plus précisément, les participants nous ont dit que nous devrions cesser d'utiliser l'expression « minorité visible » et que, lorsqu'il est question de racisme, nous devrions mettre l'accent sur l'« antiracisme » plutôt que sur le « multiculturalisme ». Ils ont suggéré d'accroître la sensibilisation à un lexique commun contre le racisme.

Données et preuves

L'absence de données détaillées et désagrégées ainsi que les lacunes dans la collecte, la mesure, la déclaration et l'analyse cohérentes des données ont été citées comme un facteur sous-jacent contribuant au racisme. Les participants ont indiqué qu'en l'absence de données ventilées et détaillées, il n'y a pas de base de référence pour mesurer le racisme au Canada par rapport à laquelle mesurer les initiatives de lutte contre le racisme.

Les participants ont recommandé que le gouvernement fédéral coordonne la collecte et la diffusion de données désagrégées significatives et détaillées qui prend en considération une optique intersectionnelle. Les données devraient être partagées entre les institutions gouvernementales afin de mieux lutter contre la discrimination systémique. Les données devraient également être accessibles aux communautés afin que les organisations puissent mieux personnaliser leurs services et les utiliser dans leur plaidoyer.

Enjeux spécifiques aux collectivités

Les peuples autochtones font face à un racisme systémique généralisé

Nous avons organisé trois forums fondés sur les distinctions pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis, en partenariat avec le Ralliement national des Métis, la Fédération des Métis du Manitoba, l'Assemblée des Premières Nations et le Nunavut Tunngavik Inc., qui ont choisi des participants, des thèmes et des animateurs à chacun des forums. Ces forums ont chacun leur propre rapport sommaire, qui se trouve aux annexes A, B et C. Les soumissions écrites fournies par Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) se trouvent à l'annexe D. Le résumé ci-dessous est basé uniquement sur les séances de mobilisation sans distinction effectuées à travers le pays.

Dans le cadre des séances de mobilisation non axées sur la sensibilisation, qui incluaient également les peuples autochtones, les participants nous ont dit que les peuples autochtones vivent le racisme différemment des autres communautés, et qu'il y a un manque de reconnaissance des répercussions inégales du racisme sur les peuples autochtones par le gouvernement fédéral, ce qui a fini par entraîner l'échec des politiques et la perpétuation du racisme systémique : les effets du colonialisme et les résultats du système des pensionnats restent mal compris. On a demandé une stratégie distincte de lutte contre le racisme propre aux Autochtones. Des appels ont également été lancés en faveur d'une stratégie antiraciste spécifique à Thunder Bay, en Ontario

Nous avons entendu dire que la structure législative unique de la Loi sur les Indiens est l'une des causes fondamentales du racisme systémique spécifique auquel sont confrontés les peuples autochtones. Les participants nous ont dit que le gouvernement fédéral devait reconnaître le fait que les peuples autochtones n'avaient pas droit à leurs propres ressources en raison de la Loi sur les Indiens, l'économie dans les réserves était minimale et lorsque les peuples autochtones partaient travailler hors réserve, ils étaient confrontés au racisme. De plus, le gouvernement fédéral doit trouver des moyens d'empêcher les fonds de sortir des communautés autochtones et de maintenir et de renforcer ces économies.

Nous avons également entendu que les définitions et la catégorisation des peuples autochtones qui sont utilisées pour certaines initiatives de financement et de programmes ont une incidence sur l'accès à ces ressources et ainsi contribue au racisme. Les participants ont expliqué qu'une définition du terme « peuple autochtone » qui englobe seulement les peuples autochtones « dans les réserves » ou inclut les peuples autochtones « en milieu urbain », mais non « en milieu rural/éloigné », ne tient pas compte des voix des certains Autochtones.

Les participants ont recommandé que le gouvernement fédéral :

  • Traite comme des violations des droits de la personne plusieurs questions se rapportant spécifiquement aux peuples autochtones, y compris les conditions de vie, le manque de possibilités pour les enfants autochtones et de possibilités d'emploi ;
  • Adopter une approche fondée sur les droits à l'égard de questions comme la sécurité alimentaire et la santé ;
  • Lutte contre les stéréotypes et le racisme dans le système de santé qui nuisent particulièrement aux peuples autochtones ;
  • Mette l'accent sur les causes sous-jacentes de l'incarcération des peuples autochtones.

Les participants nous ont dit que les enfants et les jeunes autochtones ont également besoin de plus de soutien. On nous a dit que le gouvernement fédéral devait augmenter le financement de l'éducation des Premières Nations, combler l'écart de financement entre les enfants autochtones vivant dans les réserves et hors réserve, et s'attaquer au nombre disproportionné d'enfants autochtones placés en famille d'accueil.

Enfin, on nous a dit que nous devrions promouvoir la littératie numérique et l'accès à celle-ci pour les peuples autochtones dans les régions rurales et éloignées, afin qu'ils puissent utiliser des services qui ne sont autrement offerts que dans les régions urbaines. On nous a dit que nous devrions faire participer les Autochtones vivant en milieu urbain aux discussions sur le financement, les programmes et les services et créer des mesures de soutien pour les Autochtones provenant des réserves à la recherche d'un emploi dans les villes.

Les Canadiens noirs vivent une expérience unique de racisme

Les participants nous ont dit que les Canadiens noirs font face à des défis différents de ceux des autres communautés racisées. On ne reconnaît pas les répercussions inégales du racisme pour les Canadiens noirs. Nous avons entendu que le racisme envers les Noirs dans l'emploi est un défi unique qui est perpétué et exacerbé par de nombreux facteurs, y compris les écarts dans les gains, exclusions des réseaux professionnels et un manque de l'accès à des possibilités d'emploi intéressantes pour les jeunes.

On a demandé au gouvernement fédéral d'adopter les objectifs et le programme des activités de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine des Nations Unies qui a été proclamée pour 2015-2024 et de reconnaître les personnes d'ascendance africaine comme un groupe distinct de communautés ayant des besoins distincts., Le programme d'activités inclut, au niveau national, les états prenant des mesures pour lutter contre le racisme et l'intolérance auxquels sont confrontées les personnes d'ascendance africaine dans les domaines de la reconnaissance, de la justice, du développement et de la discrimination.

On a dit que le gouvernement fédéral devrait reconnaître le racisme envers les Noirs comme une forme distincte de racisme et de prendre des mesures spéciales pour y remédier. Cela comprend la reconnaissance de l'histoire de l'esclavage au Canada et la présentation d'excuses pour le rôle du Canada dans la traite transatlantique des esclaves, ainsi que la prestation de plus d'éducation l'histoire des Noirs canadiens qui reconnaît les problèmes auxquels font face les communautés noires canadiennes et leur contribution. Les participants ont également recommandé d'offrir des programmes de sensibilisation aux traumatismes aux fournisseurs de services aux Canadiens noirs, y compris des services d'emploi et de police, et de lutter contre la représentation négative des Canadiens noirs dans les médias.

L'antisémitisme persiste

Les participants nous ont dit que l'antisémitisme est un facteur sous-jacent au racisme, comportant ses caractéristiques propres et distinctes des autres formes de racisme. On nous a dit que souvent, l'antisémitisme ne prend pas la forme de discrimination contre une personne, mais plutôt contre un groupe ou une communauté.

Les participants ont recommandé que le gouvernement fédéral se dissocie publiquement des groupes qui font la promotion de l'antisémitisme et désavoue ou interdise activement les groupes antisémites d'entreprendre leurs activités. Les participants nous ont également dit que le gouvernement fédéral devrait appuyer la définition pratique d'« antisémitisme » de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (AIMH), selon laquelle [traduction] « l'antisémitisme est une perception à l'égard des Juifs, qui peut être exprimée sous forme de haine envers les Juifs ». Les manifestations rhétoriques et physiques de l'antisémitisme visent les personnes juives ou non juives et/ou leurs biens, les institutions communautaires et les installations religieuses juives. »

L'islamophobie présente des défis spécifiques

Plusieurs participants à l'engagement ont déclaré voir une augmentation de « l'islamophobie », ou haine et discrimination antimusulman, comme en témoigne la fusillade à la mosquée de Québec. Nous avons entendu dire qu'il existe des obstacles en matière d'emploi, où les personnes peuvent être exclues des processus en fonction de leur nom de famille. On nous a également dit que la perception de l'employabilité, par exemple des femmes et des filles musulmanes, pouvait être un facteur, et qu'il serait utile de créer des occasions pour les employeurs de se rencontrer et d'apprendre davantage sur les communautés musulmanes

Les gens nous ont également dit que la représentation des musulmans dans les médias, à la fois dans des séries fictives et surtout dans les nouvelles, contribuait au racisme dont ils étaient victimes : lorsqu'un crime est commis, la religion de l'auteur est plus susceptible d'être musulman. Nous avons entendu dire que des données supplémentaires doivent être collectées en ce qui concerne l'application de la loi, étant donné que cela a un impact sur les musulmans. Nous avons également entendu dire que l'islamophobie peut se manifester indirectement, à travers des commentaires sur le hijab ou le niqab.

Les nouveaux arrivants font face à des obstacles particuliers

Tout au long des séances de mobilisation, les participants ont identifié les nouveaux arrivants – en particulier les nouveaux arrivants racisés – comme un groupe qui a vécu des expériences uniques de racisme, y compris des discours négatifs au sujet des nouveaux arrivants, des services d'établissement limités ou insuffisants et des obstacles à l'accès aux services existants. Ils nous ont parlé de la stigmatisation particulière des nouveaux arrivants à laquelle il faut s'attaquer. Les participants ont dit que les droits et les possibilités offerts aux travailleurs temporaires, le manque de reconnaissance des titres de compétences étrangers et le processus pour devenir résident permanent ont nui à la pleine participation des nouveaux arrivants à la société canadienne.

Les participants nous ont dit que l'emploi était difficile pour les nouveaux arrivants en raison du manque de soutien, y compris de services de garde d'enfants abordables, de possibilités de réseautage entre les nouveaux arrivants et les employeurs et de possibilités d'accès aux postes au niveau d'entrée.

On nous a dit que les nouveaux arrivants font face à des obstacles pour participer à la prise de décisions gouvernementales à plusieurs niveaux, qu'il s'agisse de l'incapacité de voter ou du manque de connaissances sur la façon s'impliquer dans les administrations locales. Ils se heurtent souvent à des entraves lorsqu'ils entreprennent une carrière en politique ou au gouvernement en raison des obstacles financiers qui limitent l'accès aux études postsecondaires.

On a demandé au gouvernement fédéral de sensibiliser la population aux contributions des nouveaux arrivants à la société et à l'économie canadiennes, de fournir un financement plus solide et à long terme pour l'établissement, et de fournir du financement et plus d'outils et de ressources pour aider les nouveaux arrivants à immigrer et à s'établir. Les participants nous ont dit qu'il était important que le gouvernement fédéral mette en place des initiatives de réduction de la pauvreté pour les familles de nouveaux arrivants à faible revenu et qu'il fournisse plus de soutien et de ressources aux réfugiés, y compris aux mineurs non accompagnés. En outre, il a été recommandé que le gouvernement fédéral fasse du maintien des familles une priorité, reconnaissant que les travailleurs migrants n'ont pas la possibilité d'être réunis avec leur famille et que cela a une incidence sur leur sentiment d'appartenance.

Les participants nous ont dit que le gouvernement fédéral devrait revoir le statut et les droits des immigrants ayant la résidence temporaire, éliminer un obstacle pour les immigrants à faible revenu en éliminant les frais de demande de citoyenneté et accélérer le processus de citoyenneté. Nous avons également entendu que nous devrions examiner les politiques qui entraînent des délais d'attente différents pour les immigrants de différents pays et les lois qui permettent seulement aux personnes ciblées de migrer. Les participants ont suggéré d'augmenter le nombre d'ambassades canadiennes dans le monde, qui sont particulièrement peu nombreuses dans les régions racisées, et d'éliminer le revenu minimum nécessaire à la réunification des familles, car cela a des répercussions disproportionnées sur les communautés racisées.

Finalement, les participants ont suggéré que le gouvernement fédéral fasse davantage pour remédier au manque d'accès des nouveaux arrivants au système politique, notamment en instaurant le vote pour les résidents permanents et en incluant les jeunes dans les projets d'engagement civique.

Annexe A : Rapport sommaire de la séance de mobilisation avec les Premières Nations
(Fourni par l'Assemblée des Premières Nations)

Mot d'ouverture et de bienvenue

M. Mathieu Courchene, animateur, ouvre la séance et M. Keith Matthews amorce la réunion avec une prière.

L'honorable Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine canadien

Le ministre de Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, dit que c'est un honneur d'être présent. Il remercie le Chef régional Picard et l'Assemblée des Premières Nations (APN) d'avoir aidé à organiser une réunion aussi importante. Il ajoute que cet enjeu est crucial pour lui, ainsi que pour le premier ministre et le gouvernement du Canada.

Le Ministère veut élaborer des mesures concrètes de lutte contre le racisme. Le ministre admet que les mesures concrètes ne changent peut-être pas « magiquement » quoi que ce soit ou ne font pas une grande différence, mais peut-être qu'en travaillant ensemble, elles pourraient commencer à faire une petite différence. Le ministère ferait en sorte qu'un rapport soit rédigé pour tracer les grandes lignes de programmes et de méthodes spécifiques pour lutter contre le racisme, y compris le racisme systémique. Le ministre Rodriguez affirme qu'il est là pour écouter et apprendre des participants avec des oreilles et un cœur ouverts et pour répondre à toutes les questions.

Ghislain Picard, Chef régional de l'APN pour le Québec-Labrador

Le Chef régional Picard remercie tout d'abord les participants dans sa langue. Il remercie M. Matthews pour la prière et le ministre Rodriguez pour son mot d'ouverture et sa participation à la réunion. Il donne un exemple d'événement récent qui s'est produit en Australie. Une personne avait accidentellement heurté un autre véhicule dans un stationnement et avait remarqué des autocollants autochtones sur le véhicule qu'elle avait heurté. Cette personne a ensuite laissé une note sur le véhicule qu'elle a heurté, disant qu'elle n'était pas désolée d'avoir heurté le véhicule parce que, selon les autocollants, le propriétaire était autochtone.

Le Chef régional Picard signale qu'il est difficile de définir les extrêmes en matière de racisme. Il ajoute que chaque événement raciste a son histoire et que c'est vrai aussi pour cet incident qui s'est produit en Australie et pour chaque Autochtone qui est victime de racisme. Il poursuit en disant que certains de ses petits-enfants jouent au hockey et que, lorsqu'il en a le temps, il aime assister à leurs parties. Les gens ne réagissent pas toujours positivement lorsqu'ils voient une équipe autochtone sur la glace. Certaines personnes font des commentaires racistes dans l'arène et cela a un effet sur les jeunes joueurs de hockey ainsi que sur leurs parents dans les gradins.

Il se dit honoré d'avoir le privilège et l'occasion de préparer le terrain pour l'importante discussion de la journée. Le Chef régional Picard reconnaît que ce rassemblement a lieu sur le territoire des Nations Haudenosaunee et remercie la Nation mohawk d'accueillir tout le monde sur son territoire. Il souhaite la bienvenue aux participants au nom de l'APNQL et remercie l'honorable Pablo Rodriguez de prendre part à la discussion. Le racisme et la discrimination systémique prévalent depuis longtemps et les solutions à court terme ne régleront pas le problème, mais la participation du ministre Rodriguez démontre que tout le monde cherche des solutions et des réponses, afin de vivre ensemble dans un esprit de tolérance.

En tant qu'Innu, en tant que chef de l'APNQL et en tant que membre de sa Première Nation, le Chef régional Picard ne prétend pas avoir toutes les solutions. Il y a du travail à faire en tant que société et chaque personne peut à contribuer faire changer les choses. Lutter contre le racisme et la discrimination exigera la collaboration de tous. La violence raciale n'a pas sa place au Canada, car elle cause des torts réels, ralentit la croissance personnelle et nuit au bien-être et à la détermination en matière de santé.

Tout au long de leur vie, les membres des Premières Nations ont été victimes de racisme sous diverses formes, qu'il soit subtil, manifeste ou violent. Il y a beaucoup d'idées mal conçues et infondées sur l'environnement des gens, ce qui entraîne du harcèlement, des boucs émissaires et de la discrimination. Des formes extrêmes de racisme mènent à la violence physique, qui peut entraîner des décès et des meurtres. Par exemple, en ce qui concerne la violence faite aux femmes, les agents de police de Val-d'Or font toujours l'objet d'allégations de mauvais traitements contre des femmes autochtones, malgré la tenue d'une enquête sur cette affaire. La crainte d'être maltraités par les personnes mêmes que les Premières Nations devraient considérer comme des protecteurs est le résultat du racisme systémique qui sévit dans les institutions publiques.

Le racisme n'existe pas en vase clos. Pour les Premières Nations, un passé de colonisation et un discours médiatique négatif et politique alimentent le racisme contre les Premières Nations. La couverture médiatique des préoccupations des Premières Nations à l'égard des droits de la personne et de l'environnement renforce les attitudes négatives de la majorité à l'égard des Premières Nations. Le Chef régional Picard fait état du mouvement « Idle No More » (Jamais plus l'inaction) qui a suscité de nombreux commentaires négatifs.

Il mentionne le cas de Nathan Phillips aux États-Unis et une situation alimentée par un manque de compréhension. Les médias ont transformé l'événement en une lutte entre des groupes. Néanmoins, les voix doivent être unies dans les domaines de la santé, de l'emploi, de la justice et des autres services gouvernementaux. Le Chef régional Picard souligne la mort inutile de Brian Sinclair, qui illustre les effets néfastes du racisme. M. Sinclair a été laissé à l'urgence pendant plus de 36 heures, ignoré par le personnel de l'hôpital qui l'a laissé sans surveillance et sans soins, où il est finalement mort d'une infection de la vessie pouvant être traitée.

Le racisme existe également dans le secteur du logement, alors que les Premières Nations se voient refuser un accès égal au logement pour des raisons qui n'ont rien à voir avec les renseignements personnels d'un locataire ou d'un propriétaire.

Il existe des obstacles de taille à l'emploi lorsque la rémunération est bien inférieure à la moyenne de l'industrie. En outre, il importe peu qu'un membre d'une Première Nation ait un diplôme universitaire ; l'écart est faible par rapport à cette tendance. Les Premières Nations font également face à des obstacles à la réussite dans les arts et les sports. Les pensionnats, la rafle des années 1960 et le système de protection de l'enfance d'aujourd'hui témoignent de l'histoire coloniale du Canada, époque durant laquelle des enfants des Premières Nations ont été arrachés de force à leurs familles dans le but d'éradiquer leurs cultures et leurs langues. Il y a aujourd'hui plus d'enfants des Premières Nations qui sont pris en charge par l'État qu'il y en avait dans les pensionnats.

Le racisme envers les membres des Premières Nations est très évident dans le système de justice. Le système de justice ne protège pas les membres des Premières Nations. La surreprésentation des membres des Premières Nations dans les prisons a été largement admise par le gouvernement fédéral, la Cour suprême du Canada et les Nations Unies.

L'APN participe à cette discussion à l'échelle nationale, non pas pour donner des exemples de racisme, mais pour traiter de la façon dont les différences individuelles peuvent renforcer les valeurs sociales. Les Premières Nations ont une culture et des traditions riches qui peuvent contribuer à définir le Canada, dans son ensemble. Il faut tenir compte des nombreuses contributions des Premières Nations dans les domaines de la médecine, des sciences, de la cuisine, de la culture, des arts, des transports, etc.

Les Premières Nations peuvent participer au dialogue sur les changements nécessaires afin que les contributions des Premières Nations soient reconnues et respectées par les Canadiens. Il faut célébrer la résilience des Premières Nations à la colonisation et au racisme. Les Premières Nations ont conservé leur culture, elles parlent leur langue et elles demeurent préoccupées par leurs territoires traditionnels. Le Chef régional Picard déclare que la lutte contre le racisme est dans l'intérêt des enfants et des jeunes des Premières Nations. Il souligne que les jeunes des Premières Nations sont la génération qui connaît la croissance la plus rapide et que les générations futures doivent avoir accès à toutes les possibilités liées à l'éducation, à la santé, au logement, etc., comme la société ordinaire. Les jeunes d'aujourd'hui sont plus tolérants que les générations précédentes et il existe plus de possibilités d'apprentissage en raison de la technologie. Il est important que les jeunes aient l'occasion de voyager pour mieux comprendre les gens de tous les milieux. Les jeunes doivent être inspirés et soutenus dans leur recherche de connaissances.

Le Chef régional Picard attend avec impatience la contribution des participants à cette importante discussion.

Seema Jethalal, responsable fédérale, Mobilisation contre le racisme, ministère du Patrimoine canadien

Mme Jethalal dit que c'est un honneur de participer à la réunion et remercie les participants d'être venus si loin pour assister à la réunion. Elle remercie M. Matthews d'avoir ouvert la réunion par une prière et le Chef régional Picard d'avoir prononcé le mot d'ouverture. Elle remercie également le ministre Rodriguez de sa présence.

Elle déclare qu'elle dirige les activités de lutte contre le racisme qui se déroulent partout au pays. Elle travaille aussi en étroite collaboration avec le groupe des politiques au sein du Ministère, qui utilisera l'information recueillie pour élaborer une stratégie nationale de lutte contre le racisme qui sera déposée au cours de la prochaine année.

Mme Jethalal mentionne que la séance actuelle est la vingtième de 22 conversations en personne partout au pays. Parmi celles-ci, il y a eu trois (3) forums nationaux, chacun réunissant des Inuits, des Métis et des Premières Nations. Plusieurs forums régionaux ont aussi été tenus. Des Autochtones et des personnes racisées ainsi que des experts qui travaillent dans ce domaine ont pu s'exprimer durant des séances organisées dans des villes et des villages. Des forums communautaires ont donné l'occasion à des organisations communautaires qui se concentrent sur la lutte contre le racisme et l'équité de participer à la discussion. Il y a aussi eu des rencontres avec des personnes et des organisations, comme les centres d'amitié. Plusieurs personnes et organisations ont également communiqué avec les députés, et ces conversations s'inscrivent également dans la discussion. Un sondage en ligne était auparavant accessible au public et les soumissions de points de vue par courriel sont toujours les bienvenues. Elle encourage les participants à présenter des commentaires, des recommandations ou des documents supplémentaires.

Mme Jethalal souligne que la mobilisation a commencé en octobre 2018 et se termine en février 2019. Elle est enthousiasmée par la discussion et précise qu'aucun nom ne sera indiqué dans les notes et le rapport. Elle ajoute qu'il y a un nouveau financement pour des projets au titre du Programme de soutien aux communautés, au multiculturalisme et à la lutte contre le racisme et que deux (2) des thèmes prioritaires sont les femmes et les filles racisées et les peuples autochtones.

Thèmes

Les participants sont invités à se présenter et à décrire les domaines à étudier et à approfondir tout au long de la séance. Voici, sans ordre particulier, les thèmes définis par les participants. Le racisme systémique est toutefois décrit comme l'un des principaux problèmes qui touchent tous les secteurs, y compris la pauvreté, le logement ; l'éducation ; les sports ; l'emploi ; la santé ; le système de protection de l'enfance ; l'itinérance ; la justice ; etc.

Le racisme systémique

Le Canada et les Premières Nations

Il est nécessaire de « refaçonner » la culture et la société canadiennes de manière à réparer les torts causés aux Premières Nations. Les Premières Nations et leurs ancêtres ont été victimes de beaucoup racisme et de discrimination au fil des générations. Les membres des Premières Nations vivent cette situation en bas âge et in utero lorsque les mères des Premières Nations se voient refuser des soins. Ils sont en marge des possibilités économiques et éducatives. Il n'est pas sécuritaire pour un membre des Premières Nations de marcher dans la rue. S'adresser aux policiers n'est pas sécuritaire pour les Premières Nations. Cette discrimination systémique est bien comprise, bien connue et bien documentée par les peuples autochtones et les commissions d'enquête.

Comprendre les conséquences du racisme et de la discrimination est une condition préalable essentielle du travail que le Canada doit remplir sous sa direction actuelle. Il s'agit d'une condition préalable et d'une étape préliminaire. Le racisme et la discrimination ne sont pas le produit des peuples autochtones. Les peuples autochtones ne peuvent pas opérer le changement qui doit se produire. Le changement doit être le fait du Canada non autochtone, c'est-à-dire les gens, les organismes et les institutions, et il incombe au gouvernement d'être l'instrument du changement. La culture même du Canada et de la société canadienne doit changer.

L'expérience vécue par les Premières Nations, individuellement, en matière de discrimination est perpétuée par l'État canadien. Au Canada, la discrimination imprègne les structures, par le truchement du sous-financement public de tous les services dans les collectivités des Premières Nations, y compris les services de police. Il y a des problèmes persistants, qui se posent depuis 152 ans. Le Canada doit établir le coût de toutes les inégalités et les combattre toutes en même temps. Cette intervention est cruciale. Le Canada ne peut pas maintenir un programme de discrimination raciale comme mesure fiscale.

Le racisme et la discrimination semblent enracinés, consciemment et inconsciemment, chez les individus, à la fois collectivement et institutionnellement par l'intermédiaire du gouvernement. Il faut changer cela. Les dirigeants et les Aînés des Premières Nations font état de leur obligation de travailler en partenariat avec le Canada pour changer la situation.

Il est parfois facile de réagir à des actes ouvertement racistes qui sont rapportés dans les médias. Il faut admettre que ces événements sont empreints d'un racisme institutionnalisé profondément ancré dont il n'est pas souvent question. La tenue de ces conversations difficiles et la lutte contre le racisme systémique constituent un processus difficile à long terme. Espérons que cela changera la dynamique du pays.

Politiques et mesures législatives

Il faut s'attaquer au racisme systémique dans les politiques du Canada. Il est difficile d'apporter des changements si les politiques demeurent les mêmes. Tout le monde doit écouter les Premières Nations lorsqu'elles parlent de discrimination et de racisme, y compris les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux. Les politiciens élaborent les règlements et les politiques au Canada, et des protocoles, des lois et des règlements nouveaux devraient être établis pour lutter contre le racisme dans les divers systèmes au pays, comme le système d'éducation, le système de santé, etc. Le test révélateur pour un pays ou une nation est la façon dont celui-ci traite ses membres les plus vulnérables. Dans le cas du Canada, il s'agit de femmes autochtones et de jeunes Autochtones, en particulier. Des travaux sont en cours dans le but de modifier le Code criminel pour mettre fin à la violence faite aux femmes, avec le projet de loi S-215.

Il faut discuter de considérations politiques et législatives qui touchent les Premières Nations et de la surreprésentation dans les systèmes de protection de l'enfance, de justice et de santé, par exemple. Des notions et des cas particuliers devraient être soulignés, comme la stérilisation forcée des femmes autochtones. Une autre question à prendre en compte est celle des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées (FFADA).

Il y a un système à deux vitesses au Canada : le système canadien et le système de la Loi sur les Indiens. La Loi sur les Indiens, une mesure législative raciste, est l'obstacle le plus infranchissable pour les membres des Premières Nations.

La Loi sur les Indiens est une loi paternaliste et elle est à l'origine du racisme. Les gouvernements provinciaux disent à leurs résidants que tout le monde a droit au logement, à la sécurité, à la santé, etc., mais lorsqu'il s'agit des Premières Nations, ils passent la balle au gouvernement fédéral. Au Québec, il y a des lois et des règles qui sont appliquées dans les communautés des Premières Nations, y compris des lois en matière d'éducation. Le gouvernement provincial dit aux Premières Nations du Québec comment éduquer leurs enfants. Toutefois, si une communauté des Premières Nations veut adapter le programme d'éducation, ce n'est pas permis.

Les Premières Nations sont fiduciaires de leurs propres terres en raison de la Loi sur les Indiens. Les Premières Nations sont traitées comme des enfants en vertu de cette loi. Il a été observé que les femmes des Premières Nations qui ont un enfant avec un père non autochtone sont 25 % plus susceptibles de perdre leur enfant qu'une femme non autochtone.

Dans les années 1970, le Canada a adopté une nouvelle politique sociale de multiculturalisme. Cette politique a reçu un bon accueil dans la population canadienne et cela a bien fonctionné pour tout le monde, sauf pour les Premières Nations. Si cette politique avait été couronnée de succès, le racisme contre les Premières Nations, les Métis et les Inuits n'existerait pas au Canada. Les participants donnent d'autres exemples de politiques et de lois racistes et discriminatoires, notamment le Livre blanc de 1969 et la « doctrine de la découverte ». Il est mentionné que les recommandations de la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale devraient être mises en œuvre, en particulier celles qui concernent les femmes et les peuples autochtones.

Il faut vraiment intégrer les peuples des Premières Nations à la Constitution du Canada, en tant que partenaires égaux. Cela peut se faire en bâtissant des institutions des Premières Nations et en reconstruisant les langues, la culture et l'histoire des Premières Nations.

Toutefois, il est souligné également qu'il n'est pas nécessaire de légiférer pour valider l'existence des Premières Nations ; il existe des traités qui devraient avoir préséance sur toute mesure législative du gouvernement. Le Canada continue d'essayer de réglementer les Premières Nations, et c'est une autre forme de racisme.

Il faut élaborer des politiques et des règlements pour qu'il n'y ait plus d'abus de pouvoir, que ce soit dans le système de justice, dans le système de protection de l'enfance, etc., à cause du racisme et de la discrimination envers les Premières Nations.

Sports

Un participant dit qu'il faudrait discuter de la façon dont le racisme se manifeste dans l'athlétisme. Une équipe sportive universitaire veut continuer à s'appeler « The Redmen », par exemple. Le Canada est censé établir pour le citoyen moyen les critères de référence de ce qui est moral et juste, mais il échoue.

Il faut s'attaquer au racisme dans le hockey. Les Premières Nations sont victimes de racisme sur la glace et hors de la glace au sein des associations de hockey du Québec, malgré les politiques de tolérance zéro concernant le racisme et la discrimination. Les joueurs font face au racisme tous les jours et certains cessent même de jouer, malgré leur talent et leur amour du jeu.

Les joueurs de hockey des Premières Nations sont victimes de discrimination partout au pays. Un incident qui s'est produit dans un aréna de Québec a amené des gens dans les gradins à lancer des cris de guerre, à faire la danse du Tomahawk et à crier aux joueurs des Premières Nations que leurs maisons étaient payées par les parents des autres joueurs. Ces incidents se produisent même avec une tolérance zéro à l'égard du racisme, de la discrimination et de l'intimidation sur les lieux. Les enfants doivent être en sécurité partout au Canada.

Le sport peut offrir aux Premières Nations de nombreuses occasions positives et peut combler les écarts entre les Autochtones et les non-Autochtones. Cependant, en raison de l'éloignement des collectivités des Premières Nations, de nombreux enfants des Premières Nations sont incapables de pratiquer des sports, contrairement à de nombreux Canadiens. Le gouvernement a fourni neuf millions de dollars pour promouvoir le sport dans les collectivités autochtones, mais le financement n'est pas versé directement aux collectivités autochtones, mais plutôt à l'organisme Right to Play. Le parent seul ou les familles sans véhicule, etc., ne reçoivent pas le soutien dont leurs enfants ont besoin pour participer à des sports organisés.

Enfants, jeunes et familles des Premières Nations

Il faut éliminer les inégalités auxquelles font face les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations. Le 26 janvier 2019 marquera le troisième anniversaire du Tribunal canadien des droits de la personne (TCDP), qui est censé mettre fin à la discrimination à l'égard des services à l'enfance des Premières Nations.

Le Canada doit adopter le plan Spirit Bear pour lutter contre le colonialisme et l'inégalité. Le Plan présente des recommandations sur la façon de remédier à certaines de ces inégalités. Il faut aussi tenir compte du principe de Jordan ; 210 000 produits et services ont été offerts aux enfants et aux familles des Premières Nations grâce à la mise en œuvre du principe de Jordan. Il ne s'agit pas d'articles de luxe, mais de services qui sont pour ceux-ci une question de vie ou de mort. Le plan Spirit Bear doit être adopté pour éliminer la discrimination raciale à laquelle les enfants des Premières Nations et leurs familles font face tous les jours. Des recherches ont été réalisées sur les effets positifs découlant du fait de combler cette seule lacune.

Il faut donner aux jeunes des Premières Nations la possibilité de diriger dès maintenant. Il faut développer le potentiel des jeunes dès maintenant pour qu'ils deviennent des experts dans tous les domaines.

Éducation

Il faut s'attaquer au racisme dans les écoles et mettre fin au racisme institutionnel dans les universités. Le système d'éducation doit être décolonisé. Dans les pensionnats, les enfants autochtones se faisaient dire qu'ils étaient des païens et des personnes inférieures. Le même message était transmis dans les écoles publiques partout au pays, aux enfants non autochtones. Ce message n'a pas encore été inversé. Les peuples autochtones continuent de faire face aux répercussions négatives des pensionnats et du système d'éducation actuel.

Les connaissances autochtones sont ignorées dans les établissements postsecondaires. Le savoir autochtone est transmis oralement et par les Aînés. D'une certaine façon, ce savoir est considéré comme « inférieur » aux connaissances écrites et aux pédagogies. Il y a aussi une dévalorisation des connaissances et des perspectives des Premières Nations dans le système d'éducation de la maternelle à la 12e année. Le racisme existe également en ce qui concerne les faibles attentes à l'égard des apprenants des Premières Nations.

À l'Université Dalhousie, la faculté de droit réserve 12 places dans son programme pour les étudiants mi'qmaq et noirs. Des mesures de soutien sont offertes à ces étudiants tout au long du programme, qui aide à prévenir la discrimination et le racisme systémique dans le système de justice. Cependant, le racisme touche les personnes qui participent à ce programme, car il y a un préjugé selon lequel ces personnes ne sont pas assez qualifiées ou intelligentes pour entrer à la Faculté de droit. Il faut créer plus de programmes d'accès pour combattre le racisme, mais ce type de programmes semble créer plus de racisme.

Il n'y a pas de politique nationale en matière d'éducation dans le système d'éducation publique. De plus, la maternelle à la 12e année est laissée à la discrétion des provinces et des territoires. Le système d'éducation publique ne répond pas aux besoins des élèves des Premières Nations. De nombreuses collectivités des Premières Nations n'ont pas la capacité de fournir des services pour faire face aux conséquences sociales et émotionnelles négatives que subissent de nombreux apprenants.

Le système de la maternelle à la 12e année a tendance à être « coincé » dans ses efforts pour régler le problème des enfants des Premières Nations, mais c'est le système qui doit être réparé, et non l'enfant. De plus, tous les non-Autochtones au sein de ce système, adultes et étudiants doivent être éduqués. Certaines provinces et certains territoires le font mieux que d'autres, mais le racisme est encore très répandu partout au pays et ancré dans tous les aspects de la société canadienne. Les non-Autochtones ont beaucoup à apprendre.

Le racisme est appris, que ce soit à la maison ou par des amis. Le système d'éducation n'en fait pas assez pour célébrer la diversité à un jeune âge ; enseigner l'acceptation, la tolérance et la diversité. Il faut changer l'histoire canadienne qui est enseignée dans les écoles, changer le discours. La Nouvelle-Écosse a commencé à réviser son programme d'études. Toutefois, il faut une stratégie nationale pour modifier le programme d'enseignement à l'échelle du pays. L'APN devrait également participer à ce processus. À ce jour, il n'y a que quatre provinces (Saskatchewan, Manitoba, Nouvelle‑Écosse, Colombie-Britannique) qui sont en voie de réviser leur programme d'études, ce qui est problématique.

Emploi

Dans les années 1980, une plainte relative aux droits de la personne a été déposée contre des sociétés pour s'assurer qu'elles embauchaient des employés des Premières Nations. Les dirigeants des Premières Nations ont éliminé les obstacles pour les Premières Nations et ont apporté des changements, mais ces changements sont parfois des gestes symboliques qui ont mené les Premières Nations à l'échec. Le vrai changement doit être durable, légitime et sincère.

Plan d'action canadien contre le racisme

Le Plan d'action canadien contre le racisme est un bon document de base, mais il ne contient pas de données désagrégées. Des données fondées sur la race sont recueillies, mais le Plan n'inclut aucune donnée concernant le sexe, le genre, l'âge, l'état matrimonial, ni de donnée sur les communautés autochtones et noires.

Le plan d'action ne tient pas compte de domaines ciblés, comme des domaines possibles de partenariat. Par exemple, les organismes et les collectivités pourraient s'associer aux unités d'enquête spéciales, qu'elles soient provinciales ou fédérales. Selon les partenaires, le système de justice est systématiquement raciste et discriminatoire envers les peuples autochtones.

Le patriarcat et l'hétéronormativité favorisent la transphobie. Il y a un manque de compréhension de l'expression sexuelle et de l'équité entre les sexes au Canada. Cette question devrait être traitée dans le Plan d'action canadien contre le racisme.

Données

Il y a un manque de données sur les effets du racisme envers les Autochtones. Il n'y a pas beaucoup d'information qui prouve le racisme. Tout le monde sait que le racisme existe.

Système de protection de l'enfance

La surreprésentation des jeunes Autochtones dans le système de protection de l'enfance est un problème. Il faut établir de nouveaux marqueurs de lutte contre le racisme dans le système de protection de l'enfance.

Les Premières Nations luttent pour changer le système de protection de l'enfance et faire en sorte que les enfants des Premières Nations soient retournés à leur famille. Il faut accroître l'influence des Premières Nations dans le système de protection de l'enfance.

De 2008 à 2016, 546 enfants pris en charge sont morts, et c'est seulement au Manitoba. Il y a 1,1 million de personnes au Manitoba et 11 000 enfants sont pris en charge ; 90 % de ces enfants sont autochtones et la majorité d'entre eux sont des membres des Premières Nations. Il a été constaté que 88 % des détenus du pénitencier de Stony Mountain sont d'anciens enfants pris en charge. De plus, la majorité des sans-abri des Premières Nations au Manitoba sont d'anciens enfants pris en charge.

Justice

Maintien de l'ordre

La forme de racisme la plus visible et la plus applicable vient des forces policières de tout le Canada. Il y a eu plusieurs incidents où des membres de la Première Nation de Fort Albany ont été tués, par exemple. Le premier incident est survenu à Timmins, où un homme de 21 ans des Premières Nations atteint de schizophrénie a été tué par des policiers. Un autre incident concernait une grand-mère de 62 ans des Premières Nations, qui a été agressée par les forces policières et a fini par mourir dans sa cellule de police. Au cours des six dernières semaines, deux femmes des Premières Nations sont mortes dans la rue. Ces gens avaient besoin d'aide, mais il n'y en avait pas.

Le racisme et la discrimination dont les services de police font preuve à l'égard des Premières Nations posent problème. Les exemples d'activités des forces policières à Val-d'Or, au Québec, et à Thunder Bay, en Ontario, en témoignent.

À Val‑d'Or, 37 femmes autochtones ont déposé des plaintes contre des policiers non autochtones et seulement deux affaires ont été portées devant les tribunaux. Il devrait y avoir une tolérance zéro à l'égard des policiers qui abusent de leur autorité. Les femmes de Val-d'Or sont maintenant accusées de diffamation à l'égard de ces policiers ; elles sont transformées en criminelles parce qu'elles ont porté plainte contre les policiers. Ce sont les victimes, mais elles sont criminalisées.

Les Premières Nations ont besoin de collectivités sûres et sécuritaires, mais les corps de police ne répondent pas à leurs besoins. Les forces policières sont racistes et elles ont des préjugés, et de nombreuses Premières Nations ne se sentent pas en sécurité dans leurs rapports avec les policiers. Le gouvernement continue de sous-financer les services de police, comme il le fait dans les domaines de l'éducation, de la santé, du logement, etc. Il est difficile pour les Premières Nations de s'épanouir alors qu'elles ont du mal à obtenir ne serait-ce que de petites sommes de financement.

La collectivité de Kahnawake n'accepte pas les services de police extérieurs sur son territoire. La collectivité compte des agents de la paix appelés les « Peacekeepers », qui sont les protecteurs du village et dont les responsabilités vont au-delà des services de police. Les services de police des Premières Nations font un travail phénoménal, même s'ils sont sous-financés à tous les égards, c'est-à-dire les salaires et la formation. Les services de police des Premières Nations peuvent faire beaucoup pour les collectivités des Premières Nations, ils reçoivent les ressources et la formation appropriées. Les Premières Nations, partout au pays, ont besoin de services de police justes, équitables et efficaces.

Jeunes

Il faut « fermer le robinet » lorsqu'il est question des jeunes Autochtones. Souvent, les jeunes Autochtones auront des démêlés avec justice du côté provincial et, éventuellement, du côté fédéral. Chaque fois qu'un jeune autochtone est condamné, il faut tenir compte des facteurs de l'arrêt Gladue, comme les pensionnats, les systèmes de protection de l'enfance et le système de justice.

Il faut aussi établir de nouveaux marqueurs pour lutter contre le racisme afin de contrer la surreprésentation des jeunes Autochtones dans le système de justice pénale. La Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents devrait être réformée et l'incarcération devrait être étudiée ainsi que la prestation de services complets aux jeunes par des avocats, des policiers et des travailleurs sociaux. Il faut aussi mettre en place un conseil pour les enfants autochtones pris en charge.

Systèmes

Il faut réfléchir à ce que les personnes, en particulier les juges, dans le système de justice connaissent et ne savent pas au sujet des Autochtones, en tant que non-Autochtones. Ces personnes peuvent se livrer à des analyses racistes, ce qui n'est pas différent de ce que font beaucoup d'autres Canadiens non autochtones. L'intention n'est pas de blâmer les gens pour ce qu'ils ne savent pas compte tenu de l'absence d'information et de la culture dans laquelle ceux-ci ont été élevés. Il est naturel et raisonnable que ces personnes aient une vision déformée des Premières Nations. Cela les rend également incapables de respecter les conditions préalables de la justice, que les personnes aient ou non des intentions tout à fait honorables. Les conditions préalables à la justice auraient dû être inculquées depuis la naissance ; les gens ne savent pas ce qu'ils ne connaissent pas et ne savent pas ce qu'ils n'ont pas appris dans leurs études, leurs familles, leurs expériences, etc.

La Commission d'enquête sur l'administration de la justice et les Autochtones du Manitoba a constaté qu'à tous les niveaux du système de justice pénale, chaque fois qu'un pouvoir discrétionnaire est exercé, les Autochtones n'en profitent pas. Cela peut comprendre des interventions policières excessives ou insuffisantes à l'égard des femmes autochtones ; à l'étape de l'enquête sur le cautionnement, où des Autochtones ont commis des infractions au système et ne sont pas en mesure d'obtenir une libération sous caution ; à l'étape de la détermination de la peine, où la Couronne a un pouvoir discrétionnaire. Il y a de la discrimination systémique dans le système de justice du Canada.

Le recours aux tribunaux est une méthode dangereuse et inefficace pour lutter contre le racisme et la discrimination parce que les résultats sont imprévisibles. Les juges, les avocats, les travailleurs sociaux et les policiers sont au sommet de la prise de décisions dans le système de justice. Ils ont énormément de poids dans le système. Il faut les sensibiliser au fait que la société canadienne n'a pas agi correctement et ne leur a pas donné les leçons nécessaires dès la petite enfance pour qu'ils ne soient pas des agents de racisme et de discrimination. Il y a beaucoup, beaucoup d'éducation à faire auprès des non-Autochtones.

Le racisme est très répandu dans le système de justice et il faut des mesures de reddition de comptes pour les personnes qui manifestent du racisme. Par exemple, un garçon de 14 ans des Premières Nations a été victime de racisme dans un terrain de jeu public. Le crime aurait dû être considéré comme un crime haineux, mais la police de Winnipeg n'était pas en mesure d'aborder le problème. Si les membres des Premières Nations doivent être incarcérés en raison d'éléments de racisme qui les ont amenés à avoir des démêlés avec la justice, les personnes qui ont manifesté du racisme devraient être tenues responsables et des mesures devraient être prises à leur égard. Il doit y avoir des répercussions.

Santé

Il faut s'occuper de la santé mentale. Braiden Jacob était un garçon de 17 ans de la Première Nation Webequie qui a dû se rendre à Thunder Bay pour avoir accès à des services de santé mentale. Il a fini par être assassiné à Thunder Bay. Il y a un manque de liaison dans les villes pour les clients des Premières Nations qui doivent parcourir des milliers de kilomètres pour avoir accès à des services de santé mentale. Ces Premières Nations ne trouvent pas de sécurité culturelle dans les villes. Il faut aborder la sécurité culturelle et accroître les services de mieux-être mental dans les collectivités des Premières Nations.

Il y a un manque de services disponibles dans les collectivités des Premières Nations et il faut une plus grande transformation et un plus grand financement de la santé pour que les Premières Nations puissent offrir leurs propres services dans leurs propres régions. Il y a des preuves accablantes de racisme dans le système de santé, et ce racisme est systémique partout au Canada. La situation est inéquitable dans tous les domaines. Les Premières Nations sont touchées de manière disproportionnée par des services inadéquats allant des logements insalubres, de l'eau non potable à la sécurité alimentaire, par rapport au reste du Canada.

Ces questions sont directement liées aux déterminants sociaux de la santé. La lutte contre le racisme et la sécurité culturelle sont nécessaires dans tous les systèmes de santé au Canada. Cela se rapporte directement à l'appel à l'action no 19 de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada.

Violence latérale

Il y a aussi de la discrimination dans les communautés des Premières Nations contre les femmes, les jeunes filles et les enfants. De la haine et de la jalousie sont présentes dans les collectivités, et la guérison doit commencer au sein des collectivités.

Logement

Les logements qui sont construits dans les collectivités des Premières Nations ne répondent pas aux normes. Durant la phase de planification, les ingénieurs et les architectes conçoivent des structures inférieures aux normes en fonction des politiques de SAC ou de la SCHL. Les logements dans les collectivités des Premières Nations doivent être équivalents à ceux qui sont construits partout au Canada.

Les personnes bispirituelles, non binaires et transgenres

Le racisme impose une conception binaire coloniale et stricte entre les hommes et les femmes. Pour cette raison, les personnes bispirituelles, non binaires et transgenres subissent une violence distincte, allant de l'intimidation aux disparitions et aux meurtres.

Il existe un patriarcat colonial et hétéro une suprématie blanche au Canada. Les préjudices coloniaux prennent naissance en bonne partie dans la Constitution. Il y a aussi la Loi sur les Indiens et d'autres lois qui contribuent à ces préjudices. La Constitution ne porte pas sur la sexualité, le genre ou l'interprétation du genre, ce qui rend la communauté bispirituelle, non binaire et transgenre vulnérable aux situations de violence, y compris les agressions sexuelles et physiques. Il y a aussi une sous-déclaration de la violence policière, de la transphobie et de l'homophobie.

Le Ministère doit adopter une approche fondée sur l'analyse comparative entre les sexes plus. L'APN doit également adopter la même approche pour éradiquer la transphobie et l'homophobie. Dans l'étude des raisons pour lesquelles les jeunes se suicident, il faut tenir compte des exigences des jeunes en matière de genre et de sexualité. Sinon, les données seront faussées. Les rapports du coroner doivent également compter sur une analyse comparative entre les sexes plus ainsi que des services de police. La Commission ontarienne des droits de la personne fait appel à une analyse comparative entre les sexes et une analyse fondée sur la sexualité. L'Ontario a également ses propres normes de données contre le racisme qui sont utiles afin de mieux outiller la fonction publique pour lutter contre le racisme.

Partenariats

Les communautés noires sont également confrontées à des taux d'incarcération, de décès et de meurtres élevés partout au Canada. Il serait stratégique de décompartimenter notre travail et d'établir des alliances pour lutter contre le racisme envers les Noirs et les Autochtones partout au pays.

Généralités

Les Premières Nations doivent se porter à la défense des petits, car si elles ne le font pas, les enfants ne seront pas pris en compte. Les Premières Nations doivent défendre leurs terres ancestrales parce que si elles ne le font pas, ces terres leur seront enlevées. La lutte contre le racisme ne peut jamais cesser. La complaisance favorise le racisme. Le gouvernement et la police parlent de « la loi du pays », mais jamais de la Terre mère.

La lutte contre le racisme doit commencer chez nous et dans nos collectivités. Il incombe à tout le monde de s'attaquer au racisme. Les Premières Nations doivent aussi donner aux non-Autochtones la chance et l'occasion de travailler en partenariat pour lutter contre le racisme.

Le pouvoir réel commence par le pouvoir économique. Lorsque les Premières Nations pourront payer leurs propres services, qui sont actuellement sous-financés, grâce à des revenus provenant d'une seule source, elles pourront s'adresser à une table de négociation en tant que véritables partenaires. Elles pourront dicter les modalités de leur participation. De nombreuses Premières Nations sont en situation de pauvreté. Même dans les réserves, les terres sont détenues par la Couronne. Des politiques et des règlements fondamentalement racistes maintiennent les Premières Nations dans la pauvreté. Toutefois, cela change et les Premières Nations sont maintenant propriétaires des terres sur lesquelles elles vivent. Certaines Premières Nations prennent des mesures concrètes pour remédier à ces inégalités.

Clôture

Les participants sont informés que la discussion se poursuivra après la séance. Le Ministère a laissé des coordonnées pour l'obtention de renseignements supplémentaires, de présentations, de recherches, de commentaires, de recommandations, etc. aux fins d'inclusion et d'étude dans le processus de mobilisation.

L'honorable Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine canadien

Le ministre Rodriguez remercie les participants d'avoir assisté à la séance et d'avoir fait part de leurs expériences. Il souligne que le gouvernement a beaucoup à apprendre des Premières Nations et qu'il était important pour lui d'être présent à la réunion. Il mentionne qu'il communique régulièrement avec le premier ministre et ses collègues puisqu'il dirige le processus de mobilisation contre le racisme, mais qu'il travaille en collaboration avec les ministres de la Justice, de SAC et de la Santé. D'autres ministères participent également au processus.

Le ministre Rodriguez dit qu'il croit à la consultation et à l'action. Les séances de mobilisation aboutiront à un plan détaillé de lutte contre le racisme avec des critères et des objectifs clairs, ainsi qu'à des façons de mesurer ces critères. Il sera important d'évaluer à la fois le plan et la capacité, y compris le financement, de mettre en œuvre le plan.

Il signale que la loi sur les langues autochtones relève également de son portefeuille. Il ajoute que l'UNESCO a déclaré 2019 l'Année des langues autochtones. Le projet de loi sur les langues autochtones sera déposé au cours des deux prochaines semaines. Le ministre Rodriguez affirme que les deux projets de loi (langues autochtones et lutte contre le racisme) sont ses priorités et qu'il veut s'assurer que les projets de loi et les programmes sont mis en place.

Ghislain Picard, Chef régional de l'APN pour le Québec-Labrador

Le Chef régional Picard remercie les participants de leur présence à la réunion et de leurs commentaires inspirants. Il remercie également le ministre d'avoir assisté à la réunion. Il déclare qu'aucune des histoires racontées ne l'a étonné, car il s'agit de réalités auxquelles les Premières Nations sont confrontées dans toutes les régions.

Il souligne que de nombreux participants ont parlé de la relation politique avec le gouvernement actuel et de la façon dont cette relation doit être renforcée. La justice et les services de police semblent aussi être des enjeux clés, de même que les enfants des Premières Nations.

Le Chef régional Picard reconnaît que tout le monde a hâte de voir ce que contiendra le projet de loi sur les langues autochtones. Ce projet de loi est aussi une priorité pour lui en raison de son importance pour l'avenir des Premières Nations.

En 2015, les Chefs ont adopté la Déclaration des droits de l'enfant et il est primordial qu'ils respectent ces engagements, en tant que dirigeants. La réalité des membres de la communauté LGBTQ et des personnes bispirituelles est importante, et celle-ci doit aussi être reconnue au sein des Premières Nations. Le Chef régional Picard dit qu'il a participé au défilé de la fierté à Montréal l'an dernier, parce qu'en tant que dirigeant, il doit exercer pleinement son rôle et être sensible à l'ensemble de la communauté LGBTQ et des personnes bispirituelles.

Le Chef régional Picard remercie les participants d'avoir pris le temps de participer à la réunion. Même si la réunion a été brève, le dialogue et les enjeux traités sont primordiaux. Il souhaite dire au ministre, au personnel du Ministère et au gouvernement qu'il leur incombe de veiller à ce qu'il y ait un suivi adéquat, comme c'est le cas pour l'APN.

Selon lui, le racisme et la discrimination touchent tout le monde et de nombreuses situations sont à la fois préoccupantes et troublantes partout au pays. Les Premières Nations doivent investir non seulement dans les efforts collectifs, mais aussi dans les efforts individuels pour changer les attitudes. C'est une tâche ardue, mais les Premières Nations peuvent former des alliances et trouver de bons alliés pour relever ce défi. Le Chef régional Picard mentionne que son travail dans sa région englobe l'éducation des gens autour de lui. C'est essentiel pour assurer que les gens comprennent les Premières Nations.

Il fait état d'une récente alliance conclue en 2017, alors que la Ville de Montréal a célébré ses 375 ans d'existence. L'APNQL a travaillé en étroite collaboration avec la Ville et le maire pour veiller à ce que les Autochtones participent aux célébrations. La Ville de Montréal a officiellement reconnu la DNUDPA dans son processus décisionnel et a changé son drapeau pour y inclure un symbole représentant les peuples des Premières Nations. Selon lui, les personnes qui sont titulaires d'une charge publique ont la responsabilité de soulever des questions qui sont importantes pour les gens qu'elles représentent et qu'elles servent. Cela comprend les dirigeants des Premières Nations ainsi que les ministres et les fonctionnaires. Le Chef régional Picard remercie encore une fois les participants et souhaite à tous un bon retour à la maison.

L'Aîné Ed Sackaney clôt la réunion par une prière.

La séance est levée.

Annexe B : Rapport sommaire de la séance de mobilisation avec les Inuits

Le rapport sommaire suivra.

Annexe C : Rapport sommaire de la séance de mobilisation avec les Métis
(Fourni par le Ralliement national des Métis)

En 2018, le Canada a amorcé un processus de mobilisation pancanadien en vue de l’élaboration d’une nouvelle stratégie fédérale de lutte contre le racisme. Le but de cette mobilisation était de solliciter des recommandations auprès des Canadiens, notamment ceux qui ont été victimes de racisme et de discrimination.

La Nation métisse a participé à ce processus de mobilisation. Le 15 novembre 2018, au Musée canadien des droits de la personne (MCDP), à Winnipeg, des représentants manitobains de la Nation métisse et des représentants du Canada se sont réunis dans le cadre d’un entretien privé avec l'honorable Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme.

La date et le lieu de cette rencontre entre le Canada et la Nation métisse étaient lourds de sens. La date retenue était le jour précédant l'anniversaire de la pendaison du chef métis Louis Riel survenue le 16 novembre 1885. Le lieu choisi était tout aussi symbolique. Le MCDP se trouve sur le territoire historique de la Nation métisse et, de la tour d'observation du musée, on peut voir les rivières Rouge et Assiniboine, les vestiges de fort Garry et le lieu de sépulture de Louis Riel.

Le ministre Rodriguez a reconnu les terres traditionnelles sur lesquelles se tenait la rencontre ainsi que le Musée canadien des droits de la personne, lequel a reconnu les nombreux torts commis dans le passé. Il a remercié les représentants métis pour la prière d'ouverture et le chant, ainsi que pour les renseignements relatifs à l'importance du violon pour la Nation métisse et le prochain anniversaire de la mort de Louis Riel.

La ministre s'est réjouie de l'occasion d'écouter et d'apprendre et de discuter de la façon d’aborder le racisme et la discrimination systémiques. Bien que la lutte contre le racisme soit un processus à long terme, il était nécessaire de discuter de la façon de changer les choses pour les prochaines générations.

Les participants à la rencontre, dont des membres de la Nation métisse et des représentants politiques élus, ont tous parlé des nombreux programmes et des nombreuses politiques racistes qui ont eu des répercussions sur les Métis et leurs familles et causés des traumatismes importants. De nombreuses transgressions contre les Métis sur leur terre natale sont survenues depuis 1816, dont les suivantes :

  • 1816 – La bataille de la Grenouillère (Seven Oaks)
  • 1875 - 1924 – La Commission des Métis du Nord-Ouest (certificats)
  • 1869 - 1870 – La Rébellion de la rivière Rouge
  • 1885 – La bataille de Batoche, qui mena à la pendaison de Louis Riel le 16 novembre 1885
  • Pensionnats et externats indiens
  • Rafle des années soixante et Adopt Indian Métis (AIM) (en anglais seulement)

La Rafle des années soixante et le programme « Adopt Indian Métis » (AIM) visaient à assimiler les enfants autochtones en les arrachant à leur famille et en les isolant de leur culture, de leur langue et de leur communauté. Lors de la rencontre du 15 novembre, le ministre a reçu un exemplaire du livre de la Dre Jacqueline Maurice, survivante de la Rafle des années soixante, intitulé « The Lost Children », lequel rapporte de nombreuses histoires d'enfants métis arrachés à leur famille. Les participants ont insisté auprès du ministre pour qu’il ajoute la Rafle des années soixante au curriculum de base des écoles canadiennes.

Le président de la FMM, M. Chartrand, a fait référence à des livres qui évoquent certains des traumatismes subis par les Métis, notamment :

  • « Preserving Our Past - St. Madeline, Manitoba », de l'aîné George Fleury, qui fournit un compte rendu de premières mains de la décision du gouvernement d'incendier un village métis tout entier dans les années trente pour faire place à un pâturage à vaches.
  • « Rooster Town: The History of an Urban Métis Community, 1901-1961 », écrit par Evelyn Peters, Matthew Stock et Adrian Werner, qui explique comment les Métis ont été chassés de leurs terres et forcés de vivre dans des bicoques en périphérie de la ville pour faire place à un centre commercial.

Au cours des années qui ont suivi les mouvements de résistance métisse de 1869 et de 1885, de nombreuses familles métisses ont été impitoyablement victimes de discrimination et de préjugés accrus de la part des citoyens canadiens. L'animosité de nombreux colons envers les Métis s'est manifestée avec véhémence par des agressions verbales et physiques contre les Métis et leurs familles. Dans les années qui ont suivi la résistance de 1885, de nombreuses familles métisses ont caché leur patrimoine culturel afin de se protéger contre la menace constante de persécution. Les Métis participaient donc à leurs activités culturelles en privé dans la sécurité de leur foyer et hésitaient à pratiquer leurs traditions devant des étrangers. Certains Métis appellent cette période de leur histoire la période sombre. Elle représente la crainte des Métis de voir leurs traditions et systèmes de croyances être tournés au ridicule.

C'est la participation de jeunes Métis à la Première Guerre mondiale et à la Seconde Guerre mondiale qui a mis fin à cette période de silence culturel. Comme l’ont fait de nombreux hommes des Premières Nations lorsque le Canada est entré en guerre en 1914, puis en 1939, un nombre impressionnant de Métis se sont portés volontaires pour défendre leur pays. Malgré le mauvais traitement que le gouvernement canadien leur avait réservé, de nombreux hommes métis se sentaient à l'aise dans des rôles militaires, étant descendants de ceux qui se sont constamment battus pour protéger les communautés métisses. En 1939, comme toutes les familles canadiennes, les familles métisses se remettaient encore de La Grande Crise et le service militaire était un moyen pour les jeunes hommes d’apporter un soutien financier à leur famille. Cependant, de retour chez eux après la guerre, les anciens combattants métis se sont vite rendu compte que même s’ils avaient servi courageusement leur pays, leurs familles restaient pauvres et continuaient de faire l'objet de discrimination. La profonde amertume de nombreux Métis face à cette situation allait favoriser un réveil politique au cours des années suivantes.

En 1960, après des années de revendications formulées par des dirigeants autochtones, le gouvernement fédéral, dirigé par le premier ministre John Diefenbaker, a finalement accordé le droit de vote aux membres des Premières Nations considérés comme Indiens en vertu de la Loi sur les Indiens. Bien que cette modification législative ait été bien accueillie par les peuples autochtones, elle n'a guère contribué à atténuer le mécontentement qui régnait au sein des collectivités autochtones. Malgré la conclusion d'un traité avec le gouvernement canadien en 1870 (Loi de 180 sur le Manitoba) et la création des commissions responsables des certificats, les colons ont continué d’occuper les terres métisses et les communautés métisses ont été dispersées. Des générations de Métis ont dû lutter pour conserver leur culture et leurs traditions distinctes à la suite de la diaspora, de la violence subie aux mains des colons et des conséquences de la pauvreté. Avec l’essor du mouvement des droits civiques aux États-Unis, les communautés métisses ont vu une occasion de renouer le dialogue avec le gouvernement fédéral sur la violation de leurs droits autochtones.

Dans les années soixante-dix, un groupe d'auteurs et d'activistes métis a publié des livres sur le récit et les expériences métis sur la vie au Canada. En 1973, Maria Campbell a publié son ouvrage précurseur intitulé « Halfbreed », qui dépeint les difficultés qu’a eues le peuple métis à maintenir sa dignité face aux politiques coloniales qui cherchaient à le réduire au silence. En 1975, Howard Adams, un militant des droits des Métis, a publié « Prison of Grass: Canada from a Native Point of View », lequel offre, tout comme l’ouvrage de Campbell, une réalité métisse différente de celle que l’on retrouve dans les récits nationaux dominants si souvent entendus dans les textes historiques. De tels ouvrages ont servi à habiliter toute une génération de Métis qui souhaitaient que le Canada reconnaisse leurs droits.

Un tel dialogue de nation à nation n'avait pas eu lieu entre les Métis et le Canada depuis l'époque de Louis Riel, mais le vent de changement social des années soixante et soixante-dix a incité les communautés métisses à se battre de nouveau pour la reconnaissance de leurs droits inhérents.

Le ministre a été invité à tenir compte des éléments suivants :

  • L'importance pour la Nation métisse d'avoir un mandat et une compétence à l’égard du peuple métis.
  • Les relations du gouvernement avec les gouvernements des nations métisses devraient prendre la même forme que celles établies avec les bandes et les conseils des Premières Nations.
  • Où en seraient les Métis si on leur avait autorisé à vivre sur leurs terres et à les cultiver; en leur volant leurs terres, on les a privés de leurs futurs moteurs économiques; pendant ce temps, le gouvernement a donné 586 000 acres de terres à la communauté mennonite du Manitoba pour vivre et cultiver.

Le président de la FMM, M. Chartrand, a reconnu que beaucoup se sont mêlés des affaires des familles métisses, lesquelles étaient considérées comme « pauvres » ou « non-autochtones ». Au cours des années soixante, un nombre incalculable d’enfants métis ont été arrachés à leur famille et vendus pour adoption au Canada et aux États-Unis. Bon nombre d’entre eux ne peuvent plus rentrer chez eux, car ils sont citoyens américains. Le gouvernement est trop lent à corriger ce tort et à aider dans la recherche de ces enfants. M. Chartrand reconnaît qu’en l’absence d’efforts pour mettre fin au racisme, celui‑ci ne régressera pas. Les idéologies doivent changer si l’on souhaite mettre un terme aux politiques discriminatoires.

Le Comité consultatif national des Autochtones (CCNA) fournit des conseils et recommandations au commissaire de la GRC sur la prestation de services correctionnels aux délinquants autochtones. La représentante de la Nation métisse au CCNA a fait rapport à la Nation métisse sur les problèmes qu'elle a relevés. Un des cas signalés fut celui d’un Métis qui s'est suicidé après avoir été détenu pendant 19 mois en isolement cellulaire.

Le gouvernement doit cesser le retrait des enfants métis de leur milieu familial. Un moratoire était nécessaire, car il y a d'autres façons de procéder. On pourrait charger un groupe de travail dirigé par les Métis d'examiner cette question plus à fond, à titre de suivi aux efforts de la Commission de vérité et réconciliation. Le président de la FMM, M. Chartrand, est revenu sur le symposium d'octobre 2018 de la Nation métisse sur la Rafle des années soixante au cours duquel les participants ont partagé des histoires dévastatrices d'abus après avoir été arrachés à leur famille. Il a exhorté le ministre à examiner les raisons pour lesquelles on a laissé cette pratique continuer.

Le président du RNM, M. Chartier, a félicité les conférenciers d'avoir partagé leurs témoignages importants. Il se souvenait d'avoir fréquenté les pensionnats lorsqu'il était enfant et d'avoir pu rentrer chez lui pour les vacances de Noël et l'été. Lorsque les pensionnats indiens ont été ouverts, il y avait des élèves des Premières Nations et des Métis. À l'époque, le gouvernement fédéral accordait plus de fonds aux écoles pour les enfants des Premières Nations, de sorte que les enfants métis mangeaient mal et leurs terrains de jeu étaient entourés de barbelés. Les élèves métis ont été victimes des mêmes violences physiques, sexuelles et psychologiques que les élèves des Premières Nations. Tous ont été traumatisés.

Le président de la FMM, M. Chartrand, a ajouté que la Rafle des années soixante et les pensionnats indiens sont des exemples de racisme dirigé par le gouvernement canadien. De plus, on a promis aux anciens combattants métis les mêmes avantages que les autres anciens combattants lorsqu'ils sont rentrés chez eux, mais la question n’a toujours pas été réglée. Difficile de voir comment l’on pourra éliminer le racisme, alors que le pays continue de faire preuve de discrimination à l’égard des Métis, eux qui ont participé à la création de ce pays. De plus, on a fait remarquer que, même si le ministère de la Justice a hésité à faire référence à la « Nation métisse » dans la législation, il n'a eu aucune difficulté à faire référence aux « Premières Nations ».

Le président Chartier a remercié les délégués de leur participation et de leur contribution à la discussion. Les participants ont encouragé le ministre à tenir compte de l'histoire du peuple métis et des traumatismes qu'il a subis, et à défendre auprès des ministres du Cabinet l'idée d’ajouter un volet éducatif sur l'histoire de la Nation métisse.

Le ministre Rodriguez a remercié les participants pour les histoires difficiles qu'ils ont partagées et les échanges qui ont eu lieu. Il a expliqué que cette rencontre avait changé sa vie. Avant la rencontre, il croyait en connaître davantage qu’il n’en connaissait en réalité sur ce dossier. En écoutant les propos de la délégation, il s'est souvenu des traumatismes qu'il a subis dans son enfance avant que sa famille ne fuie l'Argentine. Bien qu'il ait survécu au voyage vers un nouveau pays dont il ne parlait pas la langue, il était privilégié de pouvoir compter sur ses parents.

Le ministre a conclu en affirmant son engagement à faire tout en son pouvoir, à améliorer les choses et à s’efforcer d’apporter des changements.

Annexe D : Soumission Inuit Tapiriit Kanatami
(Fournir par Inuit Tapiriit Kanatami)

L'Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) est l'organisation nationale qui représente les 65 000 Inuits au Canada, dont la majorité vit dans l'Inuit Nunangat (région désignée des Inuvialuits dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut, à Nunavik dans le nord du Québec et à Nunatsiavut dans le nord du Labrador). L'Inuit Nunangat comprend 51 collectivités et représente près du tiers de la masse continentale du Canada et 50 % de son littoral. Conformément à son objectif fondateur, l'ITK appuie l'autodétermination des Inuits à l'échelle nationale grâce à une structure de gouvernance démocratique qui représente les quatre régions inuites.

Effets du racisme systématique sur les Inuits et dans l'ensemble de l'Inuit Nunangat :

Les Inuits ont connu une forme unique de colonialisme et d'invisibilité à l'égard du Canada. Comme c'est le cas pour d'autres peuples autochtones, l'expérience coloniale des Inuits est enracinée dans le déni continuel de l'autodétermination des Inuits et de leurs droits de la personne fondamentaux. Pendant la plus grande partie des premières décennies de la Confédération, le double héritage du colonialisme et de l'invisibilité a fait en sorte que le Canada a négligé la majeure partie de l'Inuit Nunangat, ce qui a permis aux Inuits de préserver leur langue et leur culture, alors que la plupart des peuples autochtones du sud du Canada étaient aux prises avec une série de politiques d'assimilation.

Cela signifie également qu'au cours des dernières décennies, les Inuits ont été forcés de s'adapter rapidement à l'évolution du paysage politique, économique, juridique, culturel et linguistique introduit par le Canada, et ont été confrontés à un comportement colonial agressif pendant des décennies plutôt que des siècles. Le choc de tous ces changements radicaux et difficiles a créé et maintenu des inégalités sociales et économiques persistantes pour les Inuits.

Le racisme prend de nombreuses formes dans l'Inuit Nunangat, allant du racisme direct et systématique à un héritage du colonialisme qui mine l'autodétermination des Inuits et dévalorise leurs droits de la personne et constitutionnels.

Le racisme est lié au colonialisme :

Les Inuits vivent de nombreuses formes différentes de racisme et de marginalisation, qui se chevauchent et se recoupent. Toute tentative significative de lutte contre le racisme en ce qui a trait aux Inuits doit s'attaquer à tous les facteurs de marginalisation et de discrimination vécus par les Inuits. L'ensemble de ces facteurs a souvent contribué aux disparités sociales et économiques extrêmes entre les Inuits et les non-Inuits. L'infographie suivante (page disponible en anglais seulement), illustrée sur la page Web de Inuit Tapiriit Kanatami, souligne de nombreuses disparités entre les Inuit et les non-Inuit.

On aggraverait probablement les inégalités sociales et économiques existantes au sein de l'Inuit Nunangat et entre l'Inuit Nunangat et le reste du Canada si l'on tentait de s'attaquer à ces obstacles sociaux et économiques sans s'attaquer aux formes sous-jacentes de marginalisation qui ont créé ces disparités. En d'autres termes, une stratégie efficace de lutte contre le racisme est une condition préalable nécessaire à l'efficacité des interventions et des investissements économiques, sociaux et sanitaires.

Toute stratégie fédérale qui s'attaque aux répercussions du racisme systémique et du colonialisme doit mettre l'accent sur les effets de la colonisation sur les femmes inuites. Les répercussions du colonialisme sur les femmes inuites ont été au cœur du rapport définitif écrit d'Inuit Tapiriit Kanatami sur l'Enquête nationale sur les femmes et les filles disparues et assassinéesNote de bas de page 1. Le rapport définitif écrit contient également des recommandations. Voici quelques-uns de domaines clés soulignés :

  1. Approche fondée sur les distinctions/Solutions propres aux Inuits
  2. Lacunes dans les infrastructures et iniquités sociales et économiques
  3. Accès aux soins de santé dans tout l'Inuit Nunangat

L'invisibilité des Inuits a mené à des politiques panautochtones qui excluent les Inuits :

La discrimination raciale, le racisme systématique et l'invisibilité sont des caractéristiques des lois et politiques canadiennes depuis 1867. Les Inuits n'ont pas participé aux négociations constitutionnelles qui ont donné naissance à l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 du Canada. Ils n'étaient pas présents et n'ont même pas été pris en considération lors de l'octroi des compétences législatives fédérales concernant « les Indiens et les terres réservées pour les Indiens ».

En raison de cette invisibilité, les Inuits sont tombés dans un vide juridique pendant plusieurs décennies. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ne se sont jamais demandé si les Inuits relevaient de la compétence fédérale ou provinciale avant la soumission d'un cas de référence en 1939. Même après qu'il fut déterminé que le gouvernement fédéral avait le pouvoir législatif à l'égard des Inuits, l'un des premiers exercices de compétence à l'égard des Inuits a été une modification à la Loi sur les Indiens pour préciser que les Inuits qui ne relève pas de la Loi, maintenant ainsi un vide juridique pour les programmes sociaux, économiques et de santé liés aux Inuits.

À ce jour, bon nombre de politiques et de programmes fédéraux excluent les Inuits parce qu'ils sont conçus pour être exécutés « dans les réserves », un critère qui ne s'applique qu'aux Premières Nations. L'utilisation des structures de gouvernance et des modèles de prestation de services existants envisagés par la Loi sur les Indiens, ou généralement applicables dans le contexte des Premières Nations, sert à exclure les Inuits. Dans d'autres cas, le fait que de nombreux Inuits sont unilingues ou ont une capacité limitée dans l'une ou l'autre des langues officielles du Canada constitue un obstacle à l'accès aux programmes et services fédéraux.

Chaque région inuite a négocié des traités modernes avec le Canada. Par conséquent, les Inuits ne sont pas victimes de discrimination parce qu'on ne reconnaît pas leurs droits, mais plutôt parce qu'on ne les met pas en œuvre, qu'ils soient enchâssés dans des traités protégés par la Constitution, dans des lois ou dans des instruments politiques.

Afin de tenir compte des répercussions distinctes du racisme direct et systémique sur les Inuits, une stratégie nationale de lutte contre le racisme devrait comprendre les recommandations suivantes :

  1. Une approche pour la lutte contre le racisme systémique fondée sur les droits de la personne;
  2. Des politiques et programmes propres aux Inuits pour lutter contre le racisme;
  3. Un examen des stratégies nationales, provinciales et territoriales existantes de lutte contre le racisme;
  4. Un examen des politiques pour s'assurer que les nouvelles politiques et les nouveaux programmes s'attaquent au racisme;
  5. La mise en œuvre du Rapport définitif de l'enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues.

1. Adopter une approche pour la lutte contre le racisme systémique fondée sur les droits de la personne

L'incapacité continue de mettre en œuvre les droits issus des traités et les écarts croissants dans les indicateurs sociaux, économiques et sanitaires ne sont pas des exemples isolés de problèmes distincts, mais font plutôt partie d'un ensemble de violations des droits de la personne. Tout effort visant à combler ces écarts ne peut être accompli que si le Canada s'engage à s'acquitter pleinement de ses propres obligations en matière de droits de la personne.

L'adoption d'une approche fondée sur les droits de la personne dans le cadre d'une stratégie nationale de lutte contre le racisme comporte plusieurs conséquences. Premièrement, le simple fait de reconnaître la nature interreliée, interdépendante et synergique des droits de la personne signifie qu'une stratégie fédérale doit être étroitement liée aux stratégies connexes, en particulier celles qui visent à éliminer l'écart social et économique entre les Inuits et les non-Inuits, la mise en œuvre des droits issus de traités et les approches fondées sur la distinction dans l'élaboration des politiques. Il ne s'agit pas simplement de reconnaître qu'il existe des écarts dans les résultats sociaux, économiques et sanitaires, ou que les droits constitutionnels ne sont souvent pas mis en œuvre, mais plutôt de s'engager à accorder des réparations pour la discrimination qui entraîne de telles disparités.

Deuxièmement, l'adoption d'une approche fondée sur les droits de la personne exige que l'on reconnaisse que les Inuits ont le droit d'exister au Canada, sans discrimination. Le Canada devrait offrir des recours juridiques lorsque les Inuits allèguent des violations de ces droits. Il pourrait s'agir d'élargir la portée des forums administratifs ou judiciaires capables d'offrir des recours, ainsi que d'améliorer l'accès général à la justice pour les Inuits.

2. Des politiques et programmes propres aux Inuits pour lutter contre le racisme :

L'un des moyens de s'assurer que les facteurs multiples et uniques de marginalisation auxquelles les Inuits sont confrontés peuvent être abordés est d'adopter une approche propre aux Inuits à l'égard du racisme systémique et, plus généralement, aux politiques et programmes canadiens.

Même quelque chose d'aussi simple qu'un changement de format dans le cadre du processus budgétaire fédéral, qui permet de ventiler le financement fédéral et de définir les initiatives budgétaires propres aux Inuits. Cela accroît la reddition de comptes à l'égard des dépenses fédérales pour les Inuits, les gouvernements publics et les Canadiens. Le plus important, c'est que l'identification de mesures propres aux Inuits augmente la probabilité que la portée des problèmes propres aux Inuits touchant les peuples autochtones, comme l'inégalité du revenu et les disparités sociales et économiques.

3. Un examen national de toutes les stratégies existantes de lutte contre le racisme :

L'une des premières étapes dans le cadre d'une stratégie nationale de lutte contre le racisme serait d'examiner les politiques de lutte contre le racisme et les mesures d'amélioration de tous les ministères fédéraux, ainsi que des gouvernements provinciaux et territoriaux. Ces mesures et politiques devraient être immédiatement revues pour s'assurer qu'elles reflètent une approche fondée sur les distinctions et qu'elles contiennent des mesures capables de s'attaquer aux formes uniques de marginalisation auxquelles sont confrontés les Inuits ainsi qu'aux formes plus larges et plus générales de racisme dont sont victimes les Inuits et les autres peuples autochtones ou racisés. Un rapport complet sur les stratégies fédérale, provinciales et territoriales de lutte contre le racisme devrait être produit chaque année afin de mesurer les progrès, de définir les secteurs complémentaires entre les stratégies et de formuler des recommandations pour améliorer l'application et la pertinence de ces stratégies pour les Inuits.

4. Toutes les nouvelles politiques et pratiques sont examinées par le gouvernement en collaboration avec les Inuits afin de s'assurer qu'elles contiennent des mesures spéciales pour lutter contre les pratiques racistes systématiques :

Le Canada devrait créer de nouveaux mécanismes d'examen pour assurer l'adoption de nouvelles politiques et de nouveaux programmes. Il devrait entreprendre un examen de son modèle de mémoire au Cabinet pour s'assurer que toutes les nouvelles politiques examinées par le Cabinet comprennent une analyse explicite de l'incidence de toute politique donnée pour contribuer à la réalisation de l'égalité réelle. Pour toute politique ayant une incidence sur l'Inuit Nunangat, cet examen devrait préciser comment la politique mènera à l'égalité réelle des Inuits dans l'Inuit Nunangat.

De même, le Conseil du Trésor devrait élaborer un processus d'examen pour s'assurer que les propositions relatives à tous les nouveaux programmes et règlements contribuent à l'égalité réelle des peuples autochtones, et plus particulièrement des Inuits de l'Inuit Nunangat. Enfin, le ministère des Finances devrait élaborer un processus d'examen pour s'assurer que tous les transferts et accords intergouvernementaux exigent que les provinces et les territoires fassent rapport sur la façon dont ces instruments contribueront à la réalisation de l'égalité réelle pour les peuples autochtones.

Chacun de ces processus d'examen devrait être élaboré conjointement par les Inuits et les ministères fédéraux concernés. De plus, les ministères fédéraux devraient publier un rapport annuel sur l'efficacité de ces processus d'examen.

5. Mise en œuvre des recommandations de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) publiées en avril 2019, qui sont propres aux Inuits :

L'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées s'est adressée aux membres de la communauté, aux survivantes, aux experts et aux gardiennes du savoir afin de mieux comprendre le racisme systématique qui maintient l'iniquité dans les communautés inuites du Nord et du Sud. Le rapport définitif et les recommandations seront publiés en avril 2019. Le rapport définitif sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées contiendra des recommandations propres aux Inuits, lesquelles devraient être intégrées à la stratégie nationale de lutte contre le racisme.

Annexe E : Forums en personne

Forums ministériels et communautaires régionaux

  • Toronto (9 octobre 2018)
  • Markham (10 octobre 2018)
  • Brampton (11 octobre 2018)
  • Kitchener-Waterloo (12 octobre 2018)
  • Montréal (25 octobre 2018)
  • Vancouver (1er novembre 2018)
  • Surrey (2 novembre 2018)
  • Winnipeg (13 novembre 2018)
  • Calgary (14 novembre 2018)
  • Saskatoon (15 novembre 2018)
  • Edmonton (16 novembre 2018)
  • Ottawa (6 décembre 2018)
  • Halifax (10 décembre 2018)
  • Toronto (11 janvier 2019)
  • Thunder Bay (15 janvier 2019)
  • Victoria (22 janvier 2019)
  • Hamilton (23 janvier 2019)
  • Prince George (23 janvier 2019)
  • Québec (6 février 2019)

Forums fondés sur les distinctions

  • Métis – Winnipeg (15 novembre 2018)
  • Premières Nations – Montréal (24 janvier 2019)
  • Inuit – Iqaluit (4 mars 2019)

Annexe F : Résultats du sondage en ligne sur la mobilisation antiracisme

Préparé par Delaney + Associates

Contexte et méthodologie

Contexte

En 2018-2019, Patrimoine canadien a dirigé une mobilisation nationale pour appuyer l'élaboration d'une stratégie fédérale de lutte contre le racisme.

Portée et conception de la mobilisation

Les trois piliers sur lesquels des commentaires devaient être recueillis étaient l'emploi et le soutien du revenu, la justice et la participation sociale.

La conception du processus de mobilisation comprenait des composantes en personne et en ligne. La composante en personne comprenait des forums ministériels nationaux, des forums régionaux, des forums communautaires et des réunions d'intervenants. Le volet en ligne comprenait une plateforme de mobilisation, un sondage en ligne et des observations écrites.

Le présent rapport résume les conclusions du sondage en ligne qui était ouvert au public. Les commentaires ont été recueillis du 16 octobre 2018 au 21 janvier 2019.

Participation

Au total, 866 répondants ont répondu à au moins une des six questions du sondage. Les taux de réponse étaient les suivants :

  • Question 1 — Emploi : Selon vous, quels facteurs ont contribué au racisme que vous ou votre collectivité avez vécu, particulièrement en ce qui a trait à l'emploi?
    • Nombre de réponses : 850
  • Question 2 — Emploi : Que peut faire le gouvernement fédéral pour mieux lutter contre le racisme et la discrimination dans ce domaine?
    • Nombre de réponses : 769
  • Question 3 — Justice : Selon vous, quels facteurs ont contribué au racisme que vous ou votre collectivité avez vécu, particulièrement en ce qui a trait à la justice?
    • Nombre de réponses : 690
  • Question 4 —Justice : Que peut faire le gouvernement fédéral pour mieux lutter contre le racisme et la discrimination dans ce domaine?
    • Nombre de réponses : 661
  • Question 5 — Participation sociale : Selon vous, quels facteurs ont contribué au racisme que vous ou votre communauté avez vécu, particulièrement en ce qui a trait à la participation sociale (p. ex., accès aux arts, aux sports, etc.)?
    • Nombre de réponses : 602
  • Question 6 — Participation sociale : Que peut faire le gouvernement fédéral pour mieux lutter contre le racisme et la discrimination dans ce domaine?
    • Nombre de réponses : 571
Renseignements démographiques sur les participants

L'âge moyen était de 44 ans, et un peu plus de six participants sur dix étaient des femmes. La plupart des répondants étaient de l'Ontario. Une comparaison avec les chiffres du recensement de 2016 pour les Canadiens de 16 ans et plus révèle ce qui suit :

Les répondants étaient généralement plus jeunes que la population adulte, la moitié (49 %) se situant entre 25 et 44 ans (comparativement à 32 % à l'échelle nationale) et seulement 9 % dans la catégorie des 65 ans et plus (comparativement à 21 % à l'échelle nationale;

Les femmes étaient surreprésentées (70 % des répondants ; 51 % des Canadiens), comparativement aux hommes (25 % des répondants ; 49 % des Canadiens).

À l'échelle régionale, le Québec était sous-représenté (6 % des répondants, 23 % des Canadiens. La Colombie-Britannique (17 % contre 13 %) et la Nouvelle-Écosse (10 % contre 3 %) étant les plus largement surreprésentées.

La plupart des participants (96 %) ont répondu aux questions en anglais. La majorité (55 %) provenait de centres urbains, 29 % d'entre eux vivant en banlieue et 16 % en milieu rural. Nombre d'entre eux n'avaient aucune appartenance religieuse (38 %), et environ le même nombre s'identifiaient à une confession chrétienne. Un répondant sur vingt était musulman.

Les répondants au sondage ont également été interrogés sur leur origine ethnique. Un peu plus de 500 réponses ont été reçues. De nombreux répondants se sont identifiés comme des personnes racisées. Comme il s'agissait d'une question ouverte, de nombreuses réponses ont été reçues. Pour cette raison, il n'a pas été possible d'agréger les données selon l'origine ethnique. Les chapitres suivants présentent les principaux thèmes de rétroaction pour chacune des six questions du sondage.

Emploi

Facteurs

Le principal facteur que les participants ont mentionné comme ayant contribué au racisme qu'ils ont vécu ou dont leur collectivité a été victime en ce qui a trait à l'emploi était les stéréotypes ou les préjugés (comme la race ou l'origine ethnique) de la part d'employeurs ou de collègues, mentionnés sous une forme ou une autre par un répondant sur cinq.

Deux facteurs ont été mentionnés par environ un répondant sur six, soit le racisme systémique ou institutionnel qui, en général, va au-delà des expériences vécues sur une base individuelle, et concerne plutôt le racisme à plus grande échelle dans un lieu de travail ; et l'ignorance ou le manque d'éducation.

Parmi les facteurs ou expériences mentionnés par environ un répondant sur dix, mentionnons les suivants :

  • Le manque de possibilités d'emploi ou de promotion ;
  • La couleur de la peau ou identificateurs visibles (p. ex., hidjab) ;
  • Le nom non eurocentrique dans le curriculum vitæ ;
  • L'intolérance ou le sectarisme.

Environ une personne sur vingt a mentionné un ou plusieurs des facteurs suivants :

  • L'histoire coloniale ou impériale ou répercussions de l'esclavage ;
  • Le manque de possibilités de formation ou d'éducation ;
  • La xénophobie ;
  • La partialité des médias ou les assertions inexactes ;
  • L'absence de reconnaissance des titres de compétences étrangers ou besoin d'expérience canadienne ;
  • La sous-estimation des compétences ou des connaissances.

Recommandations

La principale recommandation pour que le gouvernement fédéral puisse mieux lutter contre le racisme et la discrimination liés à l'emploi était d'offrir plus d'éducation et de sensibilisation aux enjeux et, plus précisément, d'offrir ou de financer de la formation ou des cours sur des sujets comme la diversité, la sensibilité ou la sensibilisation culturelle. Le tiers des répondants ont mentionné cette recommandation. D'autres estimaient que le gouvernement devrait accroître la sensibilisation du public ou mettre en œuvre des campagnes de promotion.

Une recommandation secondaire, mentionnée par environ trois répondants sur dix, concernait les pratiques d'embauche. Cette recommandation demandait l'équité en matière d'emploi et l'augmentation de l'embauche de personnes racisées et de peuples autochtones, et que le gouvernement fédéral mette l'accent sur des pratiques inclusives en matière d'embauche ou de RH, comme des processus de recrutement par CV anonyme, ou qu'il fasse la promotion de la diversité au sein de comités ou de jurys (d'embauche). Toujours par rapport à ce thème, certains ont dit que le gouvernement pourrait inciter les employeurs à recruter des Autochtones et des personnes racisées.

Un répondant sur dix estimait qu'il devrait y avoir une tolérance zéro pour le racisme ou de lourdes pénalités. Dans le même ordre d'idées, on a demandé de procéder à la vérification ou à la surveillance des pratiques discriminatoires des entreprises, d'adopter des lois plus strictes contre la discrimination et de renforcer l'application des lois.

Environ un répondant sur vingt a mentionné les recommandations suivantes :

  • S'attaquer aux déterminants de la pauvreté ou de la répartition socioéconomique ou de la richesse ;
  • Offrir de meilleures possibilités d'éducation ou de formation pour les peuples autochtones et les personnes racisées ;
  • Reconnaître l'existence d'un racisme systémique ou d'un privilège des Blancs ;
  • Offrir du soutien aux employés ou aux candidats victimes de discrimination ;
  • Organiser ou financer des forums ou des discussions publics ;
  • Traiter des injustices historiques envers les peuples autochtones et racisés ;
  • Recueillir des données désagrégées sur la démographie ou mener des études ;
  • Fournir du financement aux organismes ou aux collectivités qui luttent contre le racisme.

Justice

Facteurs

Les trois principaux facteurs qui, de l'avis des répondants, ont contribué au racisme qu'eux-mêmes ou leur collectivité ont vécu en matière de justice ont été mentionnés par environ un répondant sur cinq.

Le premier facteur était lié aux stéréotypes, au profilage ou aux préjugés en général.

Le deuxième facteur était la mention du harcèlement, du ciblage ou le « quartage » par la police de communautés racisées ou de peuples autochtones.

Le troisième facteur comprenait des mentions de la discrimination au sein des services de police et des tribunaux, souvent en raison de l'ignorance (perçue) ou du manque d'éducation, ainsi que des mentions précises d'une formation inadéquate en matière de lutte contre la discrimination pour les policiers et les juges.

Les facteurs secondaires, mentionnés par environ un répondant sur dix, étaient les suivants :

  • Le racisme systémique ;
  • Les différences dans la détermination de la peine entre les différents groupes.

Environ un répondant sur vingt a mentionné :

  • Le taux d'incarcération disproportionné de personnes racisées ou autochtones ;
  • La représentation négative dans les médias ou les nouvelles ;
  • Le manque de diversité ou de représentation dans les institutions ;
  • L'histoire coloniale ou impériale ;
  • Les conséquences inadéquates en cas de racisme ou l'absence de responsabilisation ;
  • Le préjugé de culpabilité.

Recommandations

Les principales recommandations, qui représentent près de quatre réponses sur dix, voulaient que le gouvernement fournisse ou soutienne l'éducation ou la sensibilisation en général, et offre une meilleure formation sur la sensibilité culturelle et la diversité à l'intention des policiers, des jurés, des gardiens, etc., en particulier.

Les recommandations secondaires, mentionnées par environ un répondant sur dix, étaient les suivantes :

  • Accroître la représentation des peuples autochtones et des communautés racisées ;
  • Souscrire à un principe de tolérance zéro en ce qui concerne le racisme, accroître la responsabilisation ou appliquer des pénalités lourdes ;
  • Assurer un traitement égal pour tous ;
  • Reconnaître l'existence du racisme ou du privilège des Blancs.

Parmi les autres recommandations formulées par environ un répondant sur vingt, mentionnons les suivantes :

  • Consulter les peuples autochtones et les groupes racisés pour connaître leur point de vue ;
  • Effectuer un examen ou exercer une surveillance indépendante de tous les niveaux de justice pour détecter le racisme ou les inégalités ;
  • Lutter contre la pauvreté ou améliorer les conditions de vie ou offrir des logements abordables dans les communautés marginalisées, racisées ou autochtones ;
  • Mettre fin au « cartage » (contrôle injustifié des pièces d'identité) ou au profilage racial ;
  • Mettre davantage l'accent sur la justice réparatrice ou la réadaptation ;
  • recueillir des données désagrégées sur la démographie ou mener des études.

Participation sociale

Facteurs

En ce qui concerne la participation sociale, le principal facteur que les participants ont mentionné comme ayant contribué au racisme qu'ils ont vécu ou dont leur collectivité a été victime était le facteur financier (c.-à-d. le manque de ressources, la pauvreté, les obstacles financiers). Toujours par rapport à ce thème, on a également mentionné le manque de financement ou le sous-financement de la part des gouvernements, ainsi que le financement inéquitable, par exemple parce que les demandeurs de financement au titre de programmes dans le domaine des arts et du sport sont en concurrence avec des demandeurs établis (eurocentriques).

Environ le quart des répondants a mentionné des facteurs sociaux comme le sentiment du manque d'inclusion ou d'appartenance, ou le manque de représentation ou de diversité.

Environ un répondant sur dix a mentionné les facteurs suivants :

  • Le manque de possibilités ou le manque d'accès ;
  • La discrimination ou le racisme.

Et environ un répondant sur cinq a mentionné des thèmes liés à ce qui suit :

  • Stéréotypes, profilage ou biais ;
  • Manque d'éducation ou ignorance ;
  • Racisme systémique ou institutionnel ;
  • Manque de compréhension culturelle ;
  • Manque de sensibilisation aux services ou aux programmes offerts.

Recommandations

Les besoins en matière d'éducation ou de sensibilisation, et de promotion de l'inclusion, de diversité, d'une meilleure représentation ou de participation, faisaient l'objet des recommandations les plus souvent mentionnées (environ un tiers des répondants) sur le thème de l'aide du gouvernement fédéral à la lutte contre le racisme relatif à la participation sociale, en particulier, et le racisme ou la discrimination, en général.

Le financement, les subventions ou les contributions pour les programmes artistiques ou récréatifs ont été recommandés par environ un répondant sur cinq.

Environ un répondant sur vingt a mentionné des recommandations sur des thèmes mineurs :

  • Reconnaître l'existence du racisme ;
  • Consulter les peuples autochtones et les groupes racisés pour connaître leur point de vue ;
  • Fournir du soutien et de l'espace pour les échanges culturels ;
  • Soutenir les activités sportives, artistiques ou culturelles des peuples autochtones et des personnes racisées ;
  • Promouvoir l'égalité des chances ou d'accès ;
  • Pratiquer la discrimination positive ou embaucher plus de membres des minorités ;
  • Souscrire à un principe de tolérance zéro en ce qui concerne le racisme, accroître la responsabilisation ou appliquer des pénalités lourdes ;
  • Soutenir les organismes ou les collectivités qui autonomisent les peuples autochtones et les personnes racisées et qui luttent contre le racisme ;
  • Offrir ou financer de la formation sur la diversité, la sensibilité et la culture ;
  • S'attaquer aux déterminants de la pauvreté ou de la répartition socioéconomique ou de la richesse.

Annexe G : Résumé des soumissions écrites soumises lors du processus de mobilisation à propos de la lutte contre le racisme

Contexte et méthodologie

À l'automne 2018, le ministère du Patrimoine canadien a entrepris une série de séance de mobilisation afin de l'aider à élaborer une stratégie nationale de lutte contre le racisme. En plus des séances et des forums de discussions en personne, il a mené des sondages en ligne et sollicité des commentaires par courriel. Des courriels ont été envoyés par des personnes qui avaient participé aux consultations et qui désiraient participer davantage, ainsi que par des personnes qui ont envoyé leurs idées par courriel de façon indépendante après avoir vu l'appel de commentaires sur le site Web de Patrimoine canadien.

À l'aide du logiciel NVivo, une analyse thématique a été produite au moyen d'un processus de codage. Il s'agissait d'un nouveau processus de codage thématique dans le cadre duquel le chercheur examinait les courriels, déterminait les thèmes à mesure qu'ils émergeaient et les classait sous des nœuds thématiques plus vastes. Des citations de courriels ont été incluses dans chaque nœud pour appuyer le thème dégagé. Certaines citations ont été insérées dans plusieurs thèmes, selon le niveau de détail.

Il est important de noter que les courriels ne constituent pas un échantillon représentatif des opinions d'une population plus importante et leur valeur statistique est limitée par le nombre de personnes qui étaient informées de la possibilité de formuler des commentaires par courriel et qui ont pris le temps de le faire. Cela donne lieu à un préjugé d'autosélection qui signifie qu'il ne faut pas présumer que ces commentaires représentent l'opinion de la population canadienne sur ces questions. Compte tenu des limites du processus de mobilisation, ainsi que de l'appel de soumissions par courriel, il convient de noter que les résultats peuvent omettre les voix de certaines régions ou de certains groupes de population dont les commentaires compléteraient les données recueillies à ce jour.

De même, certains courriels font état d'expériences individuelles détaillées dans certaines industries du milieu de travail. Le fait de nommer des secteurs particuliers ne doit pas être perçu comme une insinuation que le racisme y est plus répandu ; cette prépondérance est plutôt attribuable aux personnes qui ont choisi de participer à ce processus. Ces résultats peuvent ou non être généralisables à d'autres secteurs du marché du travail.

Toute contribution irrespectueuse a été considérée comme « autre » dans la sous-catégorie « hors de la portée de l'enquête ». La fréquence de cette catégorie figure dans le tableau ci-dessous, mais le texte a été omis.

Malgré les limites de la méthodologie et des résultats, les données recueillies par courriel donnent un aperçu anecdotique des problèmes et des expériences liées au racisme et des recommandations de changement. De plus, les thèmes qui émergent du processus de codage appuient ceux qui ont été dégagés pendant le processus de mobilisation en personne.

Constatations

Catégories de codage et fréquences

Les catégories thématiques résumées ci-dessous sont constituées des thèmes directeurs utilisés tout au long des processus de mobilisation, à savoir les mesures de soutien de l'emploi et du revenu, la justice et la participation sociale. À mesure que d'autres observations ont été examinées, ces trois catégories ont été subdivisées en thèmes plus détaillés qui sont présentés dans le tableau ci-dessous. La catégorie des recommandations sur l'élaboration des politiques et la législation contenaient le plus grand nombre de commentaires, alors que d'autres thèmes sont ressortis, notamment le besoin d'accroître l'éducation et la sensibilisation, les questions de discrimination en matière d'emploi, les problèmes d'égalité à régler et les obstacles à la participation sociale.

Recommandations sur l'élaboration des politiques et la législation 113
Reconnaître les causes profondes et l'histoire 18
Meilleure coordination 16
Plus de financement stable 10
Améliorer la collecte des données 19
Préciser les définitions 6
Formation d'éducation et de sensibilisation requise 33
Problèmes de discrimination en matière d'emploi 33
Emploi dans l'industrie cinématographique et télévisuelle 6
Plus de soutien pour les nouveaux Canadiens 19
Emploi dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire 4
Emploi dans la fonction publique 42
Racialisation de la pauvreté 1
Élimination du biais du curriculum vitæ et du processus d'entrevue 10
Emploi dans le secteur des services 1
Problèmes d'égalité à régler 28
Les communautés noires du Canada 17
Enfants 2
Crimes haineux 7
Communautés autochtones 40
Discrimination religieuse 15
Femmes 1
Obstacles à la participation sociale 20
Culture, arts et médias 9
Santé 19
Logement 4
Sports, loisirs et activités récréatives 5
Expériences 19
Crimes haineux 1
Microagressions 7
Autres 6
Hors de la portée de la présente enquête 4

Catégories de codage avec citations directes

Tous les textes suivants sont des citations de personnes qui ont soumis des observations par courriel. Aucune correction, aucun ajout ou aucune révision n'a été apporté au texte des auteurs de ces courriels.

Recommandations sur l'élaboration des politiques et la législation (fréquence – 113)

On souligne qu'une stratégie nationale de lutte contre le racisme est nécessaire, tout comme les politiques de tous les ordres de gouvernement. Comme la politique est fondée sur des données, il est important de comprendre d'abord la nature et l'ampleur du problème, puis de reconnaître publiquement l'existence du racisme et du racisme systémique. La politique fédérale a été largement ignorée et doit donc être revue et renforcée. On a demandé la mise en œuvre des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) et la réforme de la Loi sur les Indiens. Les répondants estiment que la population canadienne doit être mobilisée et éduquée, et qu'il faut fournir des ressources de soutien. Un autre répondant a demandé que le gouvernement envisage d'élaborer une stratégie plus vaste de lutte contre la haine ou les préjugés, plutôt qu'une stratégie de lutte contre le racisme. Les répondants étaient d'avis que les pratiques d'embauche, particulièrement celles qui visent à pourvoir des postes de direction, devraient refléter la diversité des Canadiens. Les répondants désirent une coordination entre les ordres de gouvernement et une collaboration avec les groupes communautaires pour réaliser le changement institutionnel. D'une façon générale, on demande au gouvernement de mettre ses idées en pratique.

Formation d'éducation et de sensibilisation requise (fréquence – 33)

On a indiqué que des politiques en matière d'éducation et de formation sont nécessaires à tous les paliers de gouvernement, et qu'une stratégie nationale de lutte contre le racisme est essentielle. Un autre répondant a exprimé le besoin d'un réseau réunissant les organismes communautaires de tout le pays qui luttent contre le racisme et favorisent la compréhension (interculturelle). On a également fait savoir que le racisme doit être reconnu et que les campagnes sur la diversité doivent être visibles et déployées en première ligne afin de combattre le racisme systématique et institutionnel. D'autres commentaires portaient sur la croyance selon laquelle le racisme est un comportement acquis, et notre système d'éducation doit enseigner l'acceptation et l'égalité comme éléments fondamentaux de son programme, y compris offrir une formation adéquate pour les enseignants. Il a également été suggéré que les fonctionnaires de tous les ordres de gouvernement reçoivent également une formation appropriée.

Problèmes de discrimination en matière d'emploi (fréquence – 33)

En ce qui concerne les problèmes de discrimination en matière d'emploi, les répondants ont indiqué que les stéréotypes concernant les personnes racisées, les questions de pauvreté, les vêtements adaptés à la culture (comme le hidjab) et les indicateurs externes visibles de racialisation (comme la couleur de la peau et l'accent) contribuent au chômage, au sous-emploi et à la discrimination en milieu de travail. Les suggestions d'études de cas concernant l'industrie de la télévision peuvent fournir des renseignements pour d'autres secteurs. Les nouveaux Canadiens et les communautés de langue officielle en situation minoritaire peuvent se heurter à des obstacles supplémentaires concernant leurs compétences linguistiques et culturelles en milieu de travail. On a également fait savoir que les politiques en milieu de travail et gouvernementales doivent tenir compte de l'équité en matière d'emploi, de la formation à l'intention des personnes racisées, du salaire minimum fédéral et des recherches menées par la Commission des droits de la personne sur les pratiques de recrutement, de dotation et d'emploi biaisées et discriminatoires.

Problèmes d'égalité à régler (fréquence – 28)

Dans l'ensemble, bon nombre des commentaires formulés dans cette section portaient sur les déséquilibres du pouvoir institutionnel qui discriminent les populations et les communautés racisées. Les répondants sont d'avis que les espaces publics peuvent souvent être dangereux pour les personnes racisées en raison des lacunes du système de justice et des interactions avec la police. Les communautés de langue minoritaire peuvent ne pas être traitées équitablement dans les situations linguistiques majoritaires. La violence faite aux femmes par les partenaires intimes et les membres de la famille préoccupait particulièrement certains répondants. Il a été suggéré que des changements systématiques doivent être apportés dans les domaines liés au profilage racial, aux plaintes contre les structures d'autorité, à la sécurité nationale, aux services de protection de l'enfance, au logement, aux crimes haineux, à la réconciliation, au racisme et à la discrimination religieuse. Pour aborder ces questions, il est suggéré d'adopter des outils d'analyse des répercussions sur l'équité raciale ou des points de repère nationaux sur l'égalité et l'accessibilité.

Obstacles à la participation sociale (fréquence – 20)

De nombreux commentaires portaient sur les obstacles à la participation sociale. Par exemple, certains répondants étaient d'avis que les obstacles à la participation sociale commencent dans le système scolaire, où le programme d'études est fortement sur les Blancs, la classe moyenne et l'Occident, tant dans le contenu que dans l'approche. D'autres courriels laissaient entendre que les possibilités d'emploi étaient moins nombreuses et moins bien rémunérées pour les personnes racisées, et mentionnaient les difficultés connexes à obtenir un logement convenable et des services de garde d'enfants. Certains répondants estimaient que ce problème était attribuable à la stigmatisation de certains groupes ethnoculturels liée à la dépendance à l'aide sociale et, réciproquement, aux immigrants qui « volent » des emplois. Un manque de services sociaux et récréatifs dans certaines régions où vivent des personnes racisées a également été signalé, et certains Canadiens ont indiqué que l'utilisation des espaces publics (parcs, bibliothèques, activités récréatives, etc.) constituait un obstacle potentiel à la participation sociale. Il a également été mentionné que les initiatives liées aux personnes/collectivités racisées sont souvent désignées comme des « culturelles », ce qui peut créer des obstacles au financement ou à d'autres possibilités, surtout que, de l'avis du répondant, ces groupes sont souvent considérés comme étant non professionnels. Enfin, le manque de représentation au niveau du leadership, de la politique et de l'éducation a été cerné comme un obstacle critique. On a également mentionné que les communautés/individus racisés doivent être consultés et inclus dans toute politique de lutte contre le racisme.

Expériences (fréquence – 19)

Les expériences personnelles individuelles variaient et faisaient état de cas de stéréotypes, de crimes haineux, de microagressions et de discrimination en raison des barrières linguistiques. D'une façon générale, il a été question du manque de compétence en expression littérale et figurative. Par ailleurs, on a mentionné qu'il y a un manque général de compréhension du fait que des incidents de racisme peuvent entraîner des traumatismes chez certaines personnes. Un répondant a fait valoir que la diversité doit véritablement être acceptée, et qu'il ne faut pas seulement la mentionner avec légèreté comme ne s'agissant que d'un élément positif. Le manque d'exposition à des personnes de cultures diverses et de compréhension à leur égard leur donne le sentiment qu'elles sont « étrangères » ce qui contribue à la discrimination.

Autres (fréquence – 6)

Cette catégorie comprend un ensemble diversifié de commentaires qui ne pouvaient pas être classés dans les autres nœuds. Certains répondants ont critiqué le processus de collecte de données, alléguant qu'il était discriminatoire ou colonial dans sa structure et son exécution. D'autres commentaires ont décrit des problèmes avec des organisations d'immigrants, liés aux capacités linguistiques et à la discrimination historique contre les Néo-Écossais d'origine africaine.

Annexe H : Participants au processus de mobilisation contre le racisme

Les groupes et organismes suivants figurent parmi ceux qui ont participé à la mobilisation contre le racisme. Leur présence dans cette liste n'indique aucune approbation du processus ou des constatations décrits dans le présent rapport.

Hôtes du Forum communautaire

  • Colour of Poverty – Colour of Change
  • Association interculturelle du Grand Victoria
  • MOSAIC
  • Multicultural Council of Saskatchewan

Observations écrites et réunions avec les intervenants

  • ActionDignity
  • Commission des droits de la personne de l'Alberta
  • Anima Leadership
  • Association Francophone de Brooks
  • B'nai Brith Canada
  • Black Lives Matter Toronto
  • Syndicat canadien de la fonction publique
  • Ville de London
  • Colour of Poverty, Colour of Change
  • Immigrant Services Association of Nova Scotia
  • Fondation Inspirit
  • Ministère du Patrimoine
  • Musée Holocauste Montréal
  • Okanagan Chinese Canadian Association
  • Association des femmes autochtones de l'Ontario
  • Centre Pearson
  • Conseil jeunesse du premier ministre
  • Institut professionnel de la fonction publique du Canada
  • Alliance de la fonction publique du Canada
  • Université de l'Alberta
  • Ville de Montréal

Participants au Forum ministériel régional

  • 613/819 Black Hub
  • Abbotsford Community Services
  • Conseil des Autochtones de Winnipeg
  • Accueil francophone du Manitoba
  • Action Dignity
  • Actions interculturelles de développement et d'éducation
  • Affiliation of Multicultural Societies and Service Agencies of BC (AMSSA)
  • Centre des femmes afghanes de Montréal
  • African Communities of Manitoba Inc.
  • African-Canadian Association of Waterloo Region
  • African-Canadian Federation of London & Area
  • Commission des droits de la personne de l'Alberta
  • Alberta Muslim Public Affairs Council - AMPAC
  • Association des municipalités urbaines de l'Alberta
  • Alexandra Neighbourhood House
  • Alliance jeunesse-famille de l'Alberta
  • Alpha Bellechasse
  • Anishnabeg Outreach Employment and Training Inc.
  • Asian ACCT Foundation et Asian Heritage Foundation
  • Asian Tribune
  • Association canadienne-française de l'Alberta
  • Association francophone de Surrey
  • B'nai Brith Canada
  • Communauté Bahaï de Burlington Canada
  • BC Native Women's Society
  • Black Agenda Noir
  • Black Community Resource Centre
  • Black Space Winnipeg
  • Black Women United YEG
  • Boyle Street Community Services
  • Brampton Multiculturalism Society
  • Brooks and County Immigration Services
  • Burnaby Together – Coalition against Racism and Hate
  • CAFCAN Social Services
  • Calgary Immigrant Educational Society
  • Canadian Anti-Hate Network
  • Canadian Black Lawyers Association
  • Centre canadien pour la diversité et l'inclusion (CCDI)
  • Centre canadien pour la diversité des genres et de la sexualité
  • Coalition canadienne des droits de l'enfance
  • Canadian Ecumencial Anti-Racism Network (CERN)
  • Commission canadienne des droits de la personne
  • Canadian Punjabi Post
  • Fondation canadienne des relations raciales (FCRR)
  • Syndicat canadien de la fonction publique
  • Caribbean African Multicultural Association of Thunder Bay
  • Centre de recherche-action sur les relations interraciales (CRARR)
  • Réseau local d'intégration des services de santé du Centre-Ouest
  • Centre culturel de ressources francophones
  • Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA)
  • Centre pour nouveaux arrivants
  • Centre for Race and Culture
  • Centre for Young Black Professionals
  • Centre R.I.R.E 2000
  • Fondation Chinatown
  • Initiative Ville pour toutes les femmes
  • Ville d'Edmonton
  • Ville de Thunder Bay, Liaison avec les Autochtones
  • Ville de Thunder Bay, Services stratégiques généraux
  • Clareview Multicultural Centre
  • Collingwood Neighborhood House
  • Colour of Poverty
  • Communication – ouverture – Rapprochement interculturel
  • Community Justice Initiatives
  • Communitywise
  • Association étudiante du Confederation College
  • Connections Community Services
  • Conseil de la Nation huronne-Wendat
  • Côte-des-Neiges Black Community Association Inc.
  • Council of Edmonton Filipino associations
  • Creative BC
  • Cultural Communities Advisory Committee
  • Culture and Heritage Programs Division
  • Décennie des personnes d'ascendance africaine
  • Dilico Anishinabek Family Care
  • Réseau d'action des femmes handicapées (RAFH) du Canada
  • DIVERSEcity Community Resources Society
  • Diversity Thunder Bay
  • Conseil économique et social d'Ottawa-Carleton (CESOC)
  • Edmonton Immigrant Services Association
  • Edmonton Interfaith Centre for Education & Action
  • Edmonton Mennonite Centre for Newcomers
  • Elmwood Community Resource Centre
  • Empowerment Squared
  • EndPovertyEdmonton
  • Engaged Immigrant Youth Program - Vancouver School Board
  • Ensemble pour le respect de la diversité
  • Equitas
  • Espace Art Nature
  • Ethnocultural Council of Manitoba
  • Alliance évangélique du Canada
  • Fédération des communautés culturelles de l'Estrie (FCCE)
  • Fédération des femmes de Québec
  • Fédération des francophones de la Colombie-Britannique
  • Federation of Calgary Communities
  • Fédération des Canadiens d'origine chinoise
  • Festival Asie accès
  • Fondation Jasmin Roy
  • Foundation for Economic Education Foundation
  • Fraser Region Aboriginal Friendship Centre Association (FRAFCA)
  • Amis du Centre Simon Wiesenthal pour les études sur l'Holocauste
  • Girls+ Rock Ottawa
  • Grande Prairie Local Immigration Partnership
  • GRIS – Québec
  • Halton Region Chinese Canadian Association
  • >Hamilton Anti-Racism Resource Centre
  • Hamilton Black History Committee
  • Hamilton Centre for Civic Inclusion
  • Hamilton Immigration Partnership Council
  • Hamilton Jewish Federation
  • Hamilton Youth Poets
  • À Deux Mains
  • Helinalysis Ltd
  • Hindu Society of Alberta
  • Holocaust Education and Genocide Prevention Foundation
  • Hua Foundation
  • Immigrant Employment Council of BC
  • Immigrants Working Centre
  • Immigration Partnership Winnipeg
  • Indian Residential School Survivors Society
  • Indigenous Academic Affairs in the Ongomiizwin Indigenous Institute of Health and Healing, University of Manitoba
  • Indigenous Community Legal Clinic
  • Indigenous Engagement
  • Institute for International Women's Rights
  • Intégration communautaire des immigrants
  • Islamic Centre of Markham / Masjid Darul Iman
  • Islamic Social Services Association
  • Jaffari Islamic Community Centre
  • Jewish Federation of Edmonton
  • Société John Howard de Hamilton, de Burlington et des environs
  • John Humphrey Centre for Peace and Human Rights
  • Kitchener Waterloo Community Foundation
  • L'Alliance de la fonction publique du Canada – Québec (AFPC-Québec)
  • La Boussole
  • La Fondation paroles de Femmes
  • La Ligue des Noirs du Québec
  • La Table Ronde du mois de l'histoire des Noirs
  • Lakehead Social Planning Council
  • Université Lakehead
  • Lenkinski Law
  • Love Intersections
  • Malton Neighbourhood Services
  • Manitoba Chinese Women's Association
  • Manitoba Islamic Association. Citizen Equity Committee (City of Winnipeg)
  • Manitoba Somali Association
  • Matawa Education Department
  • Université McMaster
  • Metro Vancouver Community Entity - Homelessness Partnering Strategy
  • Ministry of Tourism, Arts and Culture - British Columbia
  • Mississauga Community Legal Services
  • Mississauga of the Credits
  • Montreal Community Cares Foundation
  • Musée de l'Holocauste de Montréal
  • Montréal, Centraide
  • Mosaic Cross-Cultural Solutions/Université Queen's
  • MTL en Action
  • Multicultural Advisory Council to the Province of BC
  • Multicultural Association of Northwestern Ontario & Regional Multicultural Youth Council
  • Multicultural Family Resources Society
  • Muslim Association of Hamilton
  • Muslim Food Bank and Community Services
  • Muslim Social Services
  • Association nationale des centres d'amitié
  • Fondation nationale du congrès des femmes noires
  • Newcomers Employment and Education Development Services, Inc
  • Niagara Immigrant Employment Council
  • Niagara Peninsula Aboriginal Area Management Board
  • North Shore Multicultural Society
  • Commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse
  • Ocean of Hope
  • Office of Social Accountability and Community Engagement, Faculty of Medicine, Université McGill
  • Ogijiita Pimatiswin Kinamatwin (OPK)
  • Ombudsman, Bureau de l'Ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels
  • One Full Circle (OFC)
  • Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (OCASI)
  • Association des femmes autochtones de l'Ontario
  • Organization for the Prevention of Violence
  • Organisme communautaire des services aux immigrants d'Ottawa (OCISO)
  • Pacific Community Resources
  • Parc Extension Youth Organization
  • Peel Multicultural Council
  • Peernet BC
  • Portail de l'Immigrant Association de Calgary
  • Pour 3 points
  • Université du Manitoba
  • Alliance de la fonction publique du Canada
  • Queer People of Colour
  • Racism-Free Transit in Halifax
  • Rainy River District School Board
  • Raoul Wallenberg Centre for Human Rights
  • RCC School Counsellor, BC Provincial School for the Deaf
  • REACH Edmonton Council
  • Reception House Waterloo Region
  • Refuge : Hamilton Centre for Newcomer Health
  • Réseau de Soutien à l'immigration francophone de l'est de l'Ontario
  • Réseau du Nord de l'Ontario
  • Réseau Immigration francophone
  • Restorative Justice Association of Manitoba (Social Planning Council of Winnipeg)
  • Rexdale Women's Centre
  • Rural South Central Alberta Regional Inclusion Coalition
  • Saamis Immigration Services Association
  • Armée du Salut
  • Services d'orientation et d'intégration des immigrants au travail de Québec
  • Seven Oaks School Division
  • Shiloh Centre for Multicultural Roots
  • Sickle Cell Association of Ontario
  • Sierra Leone Community
  • Sikh Heritage Museum of Canada
  • Silk Road Institute
  • Université Simon Fraser
  • Autorité sanitaire de la Première Nation de Sioux Lookout, directeur général
  • Social Development Centre Waterloo Region
  • Social Planning & Research Council of Hamilton
  • Solidarité ethnique régionale de la Yamaska
  • Somali Centre for Family Service
  • Somali Ogaden Community
  • Somerset West Community Health Centre
  • South Asian Legal Clinic of Ontario
  • South Vancouver Neighbourhood House
  • Soutien aux familles réfugiées et immigrantes de l'Estrie
  • Surefooting Consulting, Training + Coaching
  • Surrey Immigrant Advisory Table/Refugee Youth Team
  • Surrey Interfaith Council
  • Surrey Local Immigration Partnership
  • The Healing of the Seven Generations
  • The Manitoba Islamic Association Inc.
  • Regional Diversity Roundtable
  • Think for Actions
  • Thrive Child and Youth Trauma Services
  • Thunder Bay Indigenous Friendship Center
  • Thunder Bay Masjid
  • Thunder Bay Multicultural Association
  • Thunder Bay Public Library
  • Thunder Pride Association
  • Toronto Ward Museum
  • Tri-Cities Local Immigration Partnership
  • Congrès des Ukrainiens Canadiens
  • Unité Québec
  • Association canadienne pour les Nations Unies
  • Université de l'Alberta
  • Université de Calgary
  • Urban Native Youth Association
  • Conseil d'administration de Vancity
  • Vaughan African Can Association
  • Venezulan Canadian Society of BC
  • Vision Inter-Cultures
  • Voice of English-speaking Québec
  • Wapikoni Mobile
  • Why Not Theatre
  • Université Wilfrid Laurier
  • Winnipeg Islamic Center
  • Women's Health Clinic
  • Women's Advisory Voice of Edmonton (WAVE) Committee
  • World Sikh Organization
  • Worldwide Shift Disturbers
  • Yazidi Association of Manitoba
  • York Region Alliance of African Canadian Communities
  • York Region District School Board
  • Youth Ottawa
  • Fondation Youth Stars

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