Vidéo — Minisérie vidéo : Assurer la viabilité économique des artistes et des créateurs à l'ère numérique – Sommet national sur la culture : L'avenir des arts, de la culture et du patrimoine au Canada, Ottawa, les 2, 3 et 4 mai 2022

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Transcription de la vidéo : Minisérie vidéo : Assurer la viabilité économique des artistes et des créateurs à l'ère numérique – Sommet national sur la culture : L'avenir des arts, de la culture et du patrimoine au Canada, Ottawa, les 2, 3 et 4 mai 2022

Durée de la vidéo : 05:58

[♪ Musique – L’image de marque du Sommet national sur la culture et le thème de la vidéo apparaissent à l’écran. Texte à l'écran : Sommet national sur la culture : L'avenir des arts, de la culture et du patrimoine, La viabilité économique des artistes et des créateurs à l'ère numérique]

Sophie Prégent – Présidente de l’Union des artistes : Je pense que le numérique est un outil performant pour nos artistes. Je pense que, pendant la pandémie, on a appris à utiliser ces outils-là différemment et j’oserais même penser qu’à la limite, ils sont devenus essentiels. Moi, je pense que c’est un outil de découvrabilité incroyable, ça pique la curiosité. C’est accessible, mais ce n’est pas une fin en soi. Ça ne devrait pas être une fin en soi. C’est un outil, une ressource mise à notre disposition, ça, c’est une façon d’aller chercher un autre public, par le numérique.

Gabriel Pelletier – Président de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec : Là où il y a un problème, c’est dans la distribution de cet argent-là. Il faut que ça descende jusqu’aux artistes aussi. Les musiciens aujourd’hui ne sont pas capables d’avoir des revenus suffisants quand leurs œuvres voyagent. C’est la même chose aussi en cinéma, en télévision, nos œuvres voyagent, mais ça ne redescend pas nécessairement vers les artistes et les créateurs qui ont fait ces œuvres-là. Alors il doit y avoir une redistribution.

Jérôme Payette – Directeur général de l’Association des professionnels de l'édition musicale : Pour qu’on ait un environnement fiable, il faut d’abord que notre musique rejoigne son public, parce que sur les plateformes, si le contenu n’est pas écouté, les ayants droit ne sont pas payés. Puis aussi, évidemment si les gens ne connaissent pas la musique, il y a beaucoup moins de ventes de billets, de vente de merch qu’on appelle, de produits dérivés. Puis, actuellement, on a un gros problème, particulièrement au Québec, où notre part de marché a connu une baisse vraiment dramatique où elle est autour de 50 % des ventes physiques depuis une vingtaine d’années. Puis, maintenant, elle se retrouve à 8 % des services de musique en ligne, donc vous pouvez comprendre que la baisse est vraiment dramatique, et c’est encore pire pour la musique québécoise francophone.

Jordan Officer – Auteur-compositeur-interprète, musicien et producteur : [Traduit de l’anglais] Quand tous les spectacles et tournées ont été annulés en 2020, nous avons réalisé que les albums, qui comptaient avant pour la moitié de nos revenus, ne génèrent presque plus de recettes. C’était une sorte de prise de conscience. Nous avons compris que l’industrie de la musique enregistrée ne fonctionne pas, qu’elle n’est pas viable. Les fournisseurs d’Internet et de téléphonie mobile qui diffusent le contenu se permettent des marges bénéficiaires de 50 %, tandis que les entreprises qui fabriquent les appareils, les plateformes de diffusion en continu bien sûr, font des profits; la formule ne fonctionne pas, elle n’est pas viable pour les artistes, les producteurs de contenu. Selon moi, le plus important sera d’adapter l’industrie à la nouvelle réalité. L’industrie de la diffusion en continu dans son ensemble doit être mieux encadrée, parce que [le Canada] est un des seuls pays où il n’y a pas de redevance minimum, où les services de diffusion en continu ne paient pas de redevances sur le contenu d’utilisateurs qui est vendu. Ils ne paient pas d’impôts sur les gains réalisés sur les plateformes publicitaires. C’est donc une grosse, mais une grosse mise à jour qui doit avoir lieu.

Liana White – Directrice générale de la Fédération canadienne des musiciens : [Traduit de l’anglais] La santé globale des plateformes de diffusion en continu n’est pas prise en compte. Les acteurs de l’industrie distribuent les fonds ou ils concluent des accords en fonction du nombre de leurs abonnées seulement. Ce dont ils ne tiennent pas compte, ce sont les partages de contenus, les recettes publicitaires et les revenus d’autres sources; tout est simplement fondé sur les nombres d’abonnés. Ils ont beaucoup plus d’argent qui peut être versé aux artistes et aux créateurs pour leurs œuvres. Ils n’auraient pas de plateforme sans les créateurs, et il ne faudrait pas l’oublier.

Margaret McGuffin – Chef de la direction de Music Publishers Canada : [Traduit de l’anglais] Les éditeurs de musique canadiens se sont plongés dans l’univers numérique. On peut réinventer une chanson de nombreuses façons sur les différentes plateformes et au moyen de différentes nouvelles technologies. C’est stimulant, et nous voulons examiner les nouvelles possibilités et saisir les occasions s’offrant à nous. Mais nous avons aussi besoin de règles. Des règles qui permettront de garantir que les créateurs canadiens et les entreprises qui ont investi en eux sont payés. Nous devons nous assurer que la population canadienne a la possibilité d’entendre des chansons et récits canadiens.

Jeffrey Young – Avocat spécialisé dans les domaines du divertissement, des médias et du sport : [Traduit de l’anglais] Nous devons comprendre tous les aspects; nous devons examiner la façon dont nous produisons ce contenu sous l’optique de la viabilité économique, puis donner accès aux outils permettant de le produire, y compris les outils économiques.

Jordan Officer – Auteur-compositeur-interprète, musicien et producteur : [Traduit de l’anglais] Tout est à inventer maintenant, mais il faut agir rapidement, car tous ces problèmes sont urgents. Plus il y a de gens qui en parlent, mieux les gens le comprennent, et c’est tant mieux. Les consommateurs de musique veulent pouvoir jeter un regard serein sur la façon dont ils consomment de la musique, de même que les amateurs de culture en général. Mais toute la structure doit évoluer. Elle doit être adaptée à la nouvelle réalité, et les consommateurs ne doivent pas se sentir mal à cause de la façon dont ils consomment la musique et l’art.

Annick Charette – Présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture : Je pense que l’environnement numérique d’aujourd’hui est en fait à considérer comme un lieu de diffusion global pour l’ensemble des productions de type culturel et artistique, c’est-à-dire que l’ensemble de la culture et de l’art peut trouver sa place dans la diffusion numérique. Le soutien de l’État en termes financiers, le soutien des commanditaires en termes financiers, doivent aussi se tourner vers ce type de productions là pour les aider à être performantes dans un univers de compétitivité qui est international, parce que la diffusion numérique c’est international, donc compétitionner au niveau mondial, parce que c’est ça qui a changé comme paradigme. Avant, on était dans un circuit fermé, je dirais, au niveau de la diffusion, puis, maintenant, on est dans un circuit où il y a beaucoup plus de joueurs que nous ne connaissons pas et qui ont beaucoup plus d’importance. C’est aussi des forces plus grandes au niveau monétaire. Donc, oui, c’est un paradigme et un défi intéressants pour le futur.

[♪ Musique – L’image de marque du Sommet national de la culture apparaît à l’écran. Texte à l'écran : Merci à toutes les personnes des secteurs canadiens des arts, de la culture et du patrimoine qui ont pris le temps de partager leurs réflexions.]

[♪ Musique – Le mot-symbole Canada apparaît à l’écran.]

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2022-08-03