Fonds du livre du Canada - Tables rondes et séances d’engagement 2023 – Sommaire de la rétroaction
Sur cette page
- Introduction
- Renouvellement du Fonds du livre du Canada
- Soutien aux communautés autochtones, aux communautés méritant l’équité et aux communautés de langue officielle en situation minoritaire
- Exportation
- Soutien à la traduction
- Édition de livres accessibles
- Pratiques d’écologisation
- Découvrabilité, promotion et commercialisation
- Soutien aux librairies et Soutien à la distribution
- Prochaines étapes
- Annexe A – Calendrier des séances d’engagement et liste des participants
Introduction
Le ministère du Patrimoine canadien a entrepris des activités d’engagement en 2023 afin de recueillir la rétroaction des principaux intervenants quant aux moyens dont dispose le gouvernement du Canada pour soutenir davantage la croissance du secteur de l’édition au Canada et la promotion des livres d’auteurs canadiens, tant au pays qu’à l’étranger, par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC). En outre, le Ministère voulait mieux comprendre le paysage actuel de l’édition canadienne et la manière dont il pourrait influencer le renouvellement du Fonds du livre du Canada, tout en tenant compte des priorités actuelles du gouvernement.
Le Ministère a tenu huit tables rondes avec des associations de maisons d’édition nationales, provinciales, régionales et de langue officielle en situation minoritaire, ainsi qu’avec des événements littéraires et des associations d’auteurs.Note de bas de page 1 De plus, des discussions d’engagement plus petites ont eu lieu de façon ponctuelle tout au long de l’année avec d’autres intervenants. Le présent rapport résume les principales conclusions de ces discussions virtuelles.
Dans leurs invitations initiales, les participants ont été invités à examiner un guide de discussion préparé par le programme, ainsi qu’une série de questions pouvant guider la conversation pendant les tables rondes. Les invités ont également eu la possibilité de soumettre des commentaires écrits au document de travail, en plus de leur participation virtuelle ou dans les cas où ils n’étaient pas en mesure de participer.
Les séances étaient axées sur l’identification des éléments de conception d’un FLC renouvelé et incluaient des discussions dirigées sur les priorités principales du gouvernement suivantes :
- Renouvellement des volets de base du FLC
- Soutien aux communautés autochtones, aux communautés méritant l’équité et aux communautés de langue officielle en situation minoritaire
- Activités d’exportation
- Traduction
- Édition de livres accessibles
- Pratiques d’écologisation
- Découvrabilité, promotion et commercialisation
Au total, 35 intervenants de l’industrie canadienne du livre ont fourni des commentaires au cours des huit séances d’engagement virtuelles qui ont eu lieu de juin à septembre 2023. Au total, cinq présentations écrites ont été reçues.
Au cours de la même période, le programme a fait appel aux services d’Archipel Research and Consulting pour faciliter des cercles de partage et des entrevues individuelles avec les intervenants des communautés autochtones et des communautés méritant l’équité. Les conclusions de ces tables rondes sont disponibles dans un rapport distinct. Veuillez communiquer avec le Fonds du livre du Canada pour obtenir une copie du rapport.Note de bas de page 2
Les sections suivantes résument et présentent les principales conclusions des activités d’engagement dirigées par le Ministère. Ces intrants ne correspondent pas nécessairement aux opinions et aux politiques stratégiques du gouvernement du Canada. L’information recueillie et l’expertise partagée au cours de ce processus informeront le gouvernement dans le renouvellement du Fonds du livre du Canada.
Renouvellement du Fonds du livre du Canada
Tout au long des tables rondes, il y a eu un consensus sur la nécessité d’augmenter le financement de base du FLC. Les participants ont réitéré le fait qu’une augmentation du financement de base du FLC demeure le plus grand besoin de l’industrie. Les coûts associés à l’édition (papier, carburant, logistique, promotion, ressources humaines) continuent d’augmenter et la valeur du financement du FLC, en raison de nouveaux défis dans l’industrie depuis sa création ainsi que des effets de l’inflation au cours des vingt dernières années, a considérablement diminué. De nombreux participants ont souligné le fait que le financement actuel du programme n’a plus les mêmes répercussions sur l’industrie et qu’il ne génère pas les mêmes résultats que les années précédentes.
Les intervenants ont également indiqué que le principal facteur limitant l’impact du programme n’était pas sa conception, mais plutôt son budget de base qui est demeuré inchangé depuis 2001. Les intervenants ont déclaré que des changements au FLC devraient être apportés dans le contexte de nouveaux investissements et devraient être axés sur le développement du marché des livres d’auteurs canadiens en investissant dans les éditeurs de propriété canadienne. Il ne faut élargir la portée actuelle du programme (c.-à-d. pour répondre à des priorités plus récentes comme l’édition de livres accessibles, les pratiques d’écologisation, les activités de traduction et l’augmentation de l’aide à l’exportation) que dans le contexte de nouveaux fonds dépassant les montants indiqués dans les engagements de renouvellement antérieurs du gouvernement.
De plus, les intervenants ont indiqué que, même si les maisons d’édition indépendantes de propriété canadienne ont fait des percées dans la réalisation de succès critiques et commerciaux, la part de marché globale doit continuer à croître. De nouveaux investissements dans le FLC demeurent le moyen le plus efficace d’alléger la pression sur le secteur canadien de l’édition indépendante. Les intervenants ont également indiqué que de nouveaux investissements seraient maximisés dans le contexte d’une réforme sur le droit d’auteur portant sur les exceptions relatives à l’utilisation équitable, d’une politique d’investissement étranger appliquée de façon uniforme et qui mette véritablement l’accent sur les avantages nets pour le secteur canadien de l’écriture et de l’édition et des programmes du Conseil des arts du Canada (CAC) qui reconnaissent la valeur de l’édition littéraire, tout en fournissant aux éditeurs nouveaux et établis un soutien significatif et durable.
Dans l’ensemble, la conception des programmes n’était pas une priorité aussi élevée pour les intervenants que la nécessité d’augmenter le budget de base du programme. Néanmoins, certains éléments du programme ont été ciblés par les participants en vue d’un éventuel ajustement. Un exemple est la complexité des exigences en matière de rapports, qui a été soulevée par de nombreux participants. La majorité des participants ont exprimé leur intérêt pour un processus de demande plus rationalisé et plus uniforme pour les divers volets du programme, ainsi que pour des formulaires plus conviviaux et davantage d’applications de portail Web. Les participants ont également souligné la nécessité d’un soutien accru aux nouveaux demandeurs.
Bien que le FLC ne soutienne pas directement les auteurs, leurs associations ont demandé au Ministère de veiller à ce que le renouvellement du programme, grâce à un financement accru pour les éditeurs, se répercute également sur les auteurs.
Enfin, une majorité d’intervenants se sont félicités de l’occasion qui leur était offerte de partager leur point de vue sur le FLC avec le gouvernement et ont déclaré qu’ils souhaitaient être consultés tout au long du processus de renouvellement du FLC.
Volet Soutien aux éditeurs (SAÉ)
Les intervenants ont déclaré que le volet Soutien aux éditeurs est le programme de financement national le plus efficace pour renforcer les capacités et assurer la stabilité dans le secteur canadien de l’édition. Tel qu’il est conçu actuellement, la majorité des intervenants estiment que le volet fonctionne bien pour les grands éditeurs qui sont en mesure de respecter les seuils d’admissibilité et qui ont du personnel pour gérer ce qui peut être un processus de demande complexe. Les éditeurs du Canada atlantique ont indiqué que, même s’ils font face à des défis semblables à ceux d’autres régions du Canada, les obstacles tels que les marchés fragmentés plus petits, les frais d’expédition nettement plus élevés des imprimeurs et l’exécution des commandes en gros et de détail sont particulièrement importants dans la région de l’Atlantique. À ce titre, les éditeurs de l’Atlantique ont indiqué que la conception actuelle du programme ne tient pas compte de ces facteurs.
Nouveaux demandeurs
Les intervenants, y compris les associations d’éditeurs de langue officielle en situation minoritaire (LOSM), ont déclaré que le FLC devrait réviser et envisager de réduire son seuil d’admissibilité pour s’assurer qu’un plus grand nombre d’éditeurs ont accès au financement. Des seuils plus bas permettraient d’atténuer les obstacles d’accès au programme auxquels font face les éditeurs de petite taille, qui sont tenus de prendre les mêmes risques que les éditeurs de grande taille tout en exerçant leurs activités avec moins de capital-risque. Le financement du FLC est considéré comme un investissement dans la croissance potentielle d’une maison d’édition qui augmente le nombre de livres d’auteurs canadiens produits, soutient diverses collectivités et régions et améliore l’accès aux livres d’auteurs canadiens dans tout le pays. À l’inverse, lorsque des maisons d’édition plus petites ne peuvent satisfaire aux exigences d’admissibilité, cela peut avoir de graves répercussions sur les activités et sur la croissance du marché de propriété canadienne dans son ensemble. Les intervenants ont indiqué que cela a une incidence disproportionnée sur les éditeurs littéraires canadiens et qu’il en résulte moins de points de vente pour les nouveaux auteurs.
De plus, les participants ont suggéré de créer une catégorie d’accès limité dans le temps avec un seuil de vente inférieur au seuil actuel ou à zéro, avec l’objectif précis d’aider les petits éditeurs ou les éditeurs émergents à avoir accès au financement du programme. Grâce à cet « incubateur », les éditeurs pourraient utiliser un formulaire de demande simplifié et leurs ventes pourraient être prises en compte dans la formule de financement en utilisant un coefficient unique. Des suggestions ont été formulées pour un modèle fondé sur la façon dont la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) au Québec traite les nouveaux participants avec des critères réduits en fonction de divers facteurs (isolement géographique, spécialisation, etc.).
Dans l’ensemble, les intervenants ont indiqué qu’il faudrait envisager un processus de demande plus simple pour les nouveaux demandeurs et que les nouveaux bénéficiaires pourraient être mieux soutenus lors de l’intégration au FLC. Certains intervenants ont suggéré qu’un programme avec rémunération visant à inciter des bénéficiaires existants à encadrer de nouveaux demandeurs pourrait être mis en œuvre.
Définition d’un livre d’auteur canadien
Les intervenants ont indiqué que la définition d’un livre d’auteur canadien devrait être réexaminée régulièrement par le programme.
D’un point de vue technique, certains intervenants ont déclaré qu’il fallait veiller à ce que la notion d’« auteur canadien » soit définie de façon inclusive pour inclure tous les traducteurs et illustrateurs canadiens de tous les types de livres. Un livre traduit par un traducteur canadien doit être considéré comme étant un livre d’auteur canadien, que la traduction soit en français, en anglais ou dans une langue autochtone. Les illustrateurs canadiens de différents genres, comme les romans graphiques, devraient être considérés comme des auteurs canadiens, tout comme la façon dont le programme définit l’auteur canadien de livres d’images pour enfants.
Les participants des organismes d’éditeurs ont exprimé le besoin d’un soutien continu aux titres qui sont écrits par un auteur canadien et qui sont publiés par un éditeur canadien, plutôt qu’aux titres qui sont seulement écrits par un auteur canadien, car mettre l’accent sur ces derniers pourrait entraîner un soutien moindre pour les éditeurs canadiens. Certains intervenants ont également indiqué que, dans l’ensemble, le programme devrait mettre l’accent sur les livres publiés par des éditeurs canadiens à titre de critère de programme le plus important et non sur les livres d’auteurs canadiens. Étant donné que les maisons d’édition appartenant à des Canadiens produisent la grande majorité des livres d’auteurs canadiens qui sont publiés chaque année, ces participants ont déclaré que le soutien à l’industrie nationale soutient donc également les auteurs canadiens.
De plus, certains intervenants ont suggéré que la définition d’« auteur canadien » soit modifiée afin de respecter la souveraineté des nations autochtones. Les intervenants ont indiqué que les auteurs, les illustrateurs et les traducteurs autochtones devraient être consultés au sujet du vocabulaire approprié pour les définitions du programme.
Sous-volet Soutien à l’édition (SÉ)
Dans l’ensemble, les intervenants ont indiqué que le sous-volet Soutien à l’édition est simple, qu’il est relativement facile d’y faire une demande, qu’elle récompense la réussite sur le marché et qu’elle distribue le financement public de façon juste et équitable. Tout changement au programme visant à répondre aux priorités de l’industrie devrait s’harmoniser avec ces principes.
En ce qui concerne les critères d’admissibilité, les éditeurs ont suggéré que le minimum de ventes requis soit plus souple pour atténuer les petites lacunes incontrôlables dans les ventes qui font que des éditeurs tombent en dessous du seuil de vente, ce qui entraîne une inadmissibilité immédiate au FLC. L’impact de la perte soudaine du financement du FLC est difficile à récupérer et frappe souvent les petits éditeurs qui ont des possibilités limitées de se rétablir complètement. Les participants ont également suggéré d’établir la moyenne des ventes sur plusieurs années plutôt que d’une année à l’autre ou de mettre en œuvre une période de probation d’un an pour permettre aux éditeurs touchés de récupérer leurs pertes sans être exclus du programme.
Les intervenants ont exhorté le programme à faire preuve de prudence dans la mise en œuvre d’un trop grand nombre de changements aux coefficients de vente afin d’inciter ou de bonifier des choix particuliers par les éditeurs, car ces changements pourraient avoir des rendements décroissants. En outre, certains intervenants ont indiqué que le programme devrait éliminer le coefficient de vente amélioré pour les nouveaux titres numériques, les éditions numériques et les droits numériques, puisque le marché des livres numériques est arrivé à maturité et qu’il n’est plus nécessaire d’encourager la création d’éditions numériques. Enfin, certains intervenants ont indiqué qu’il faut plus de clarté et de transparence pour les bénéficiaires en ce qui concerne l’application des coefficients de vente et le processus d’attribution par formule.
Les éditeurs ont souligné le fait que les changements récents au sous-volet pour augmenter le coefficient de vente des titres écrits par des membres de communautés autochtones, de langue officielle en situation minoritaire et racisées ont encouragé la croissance des ventes. Cependant, la production de rapports est difficile et exige beaucoup de main-d’œuvre, surtout pour ceux qui ont un personnel limité. En outre, des éditeurs ont admis se sentir mal à l’aise avec le partage d’informations d’identification sur leurs auteurs et ont admis que le manque d’anonymat de ce processus pourrait générer des données incohérentes, car tous les éditeurs ne disposent pas d’informations d’identité complètes sur tous leurs auteurs. Il a été mentionné que de nombreux programmes de financement public qui recueillent ces données ont rendu anonyme leur format et ont rendu facultatif pour les auteurs de choisir de divulguer ces informations. Certains intervenants ont encouragé le gouvernement à étudier d’autres moyens d’aborder cette question.
En ce qui concerne la définition de la propriété, il a été recommandé d’élargir la définition des éditeurs sous-représentés afin d’inclure et de reconnaître la gestion (comme les cadres supérieurs) aux côtés des propriétaires issus de communautés autochtones et de communautés méritant l’équité.
Sous-volet Développement des entreprises (DE)
Dans l’ensemble, les intervenants ont indiqué que le sous-volet Développement des entreprises peut avoir des répercussions notables pour les nouvelles maisons d’édition et demeure important pour les éditeurs établis. Bien qu’ils aient partagé des points à améliorer pour ce sous-volet, les intervenants ont exprimé l’espoir qu’une augmentation du financement des composantes de base du FLC (Soutien à l’édition et Soutien aux organismes) serait une plus grande priorité pour les nouveaux investissements dans le programme.
En ce qui concerne les stages, les intervenants ont indiqué qu’ils sont considérés comme un atout précieux pour les éditeurs; toutefois, les entreprises comptent beaucoup sur les postes à court terme et les postes de pigiste pour remédier aux lacunes en matière de capacité. Les membres d’associations d’éditeurs ont affirmé que le fait de permettre des postes de stage à plus long terme créerait de meilleures possibilités de relève future et contribuerait à des opérations stables et autonomes. Permettre des stages à plus long terme et soutenir de la formation en perfectionnement professionnel aux niveaux supérieurs créerait des possibilités pour les employés des communautés méritant l’équité d’obtenir des postes de haut niveau là où il y a actuellement une représentation déséquilibrée. Par ailleurs, la capacité d’embaucher de manière permanente des stagiaires par l’entremise du sous-volet Développement des entreprises serait précieuse.
De plus, les participants ont suggéré que le SAÉ finance des projets de mentorat collaboratif; il s’agirait potentiellement d’un moyen par lequel les nouveaux candidats au programme pourraient connaître une croissance et, en fin de compte, atteindre un niveau d’autosuffisance leur permettant d’être admissibles par eux-mêmes.
En outre, les intervenants ont indiqué que la capacité de financer des consultants ainsi que l’acquisition de logiciels devrait être prise en compte dans le cadre de ce sous-volet.
Les associations ont soulevé des préoccupations au sujet de l’utilisation du financement de base du Conseil des arts du Canada en tant que critère d’admissibilité pour le soutien à la planification d’entreprise et aux stages, parce que le Conseil des arts du Canada n’a pas accepté de nouveaux candidats pour le financement de base depuis quelques années et a signalé à l’industrie que ses contraintes budgétaires signifient que peu de nouveaux bénéficiaires seraient approuvés en 2023.
Certaines associations d’éditeurs ont indiqué que la date limite actuelle (le 31 janvier) n’est pas le moment idéal pour les éditeurs pour préparer une demande.
Les participants ont indiqué que des enjeux concernant la succession et la propriété persistent (et ont potentiellement augmenté) après la pandémie. Certains intervenants ont déclaré que les maisons d’édition de moyenne taille ne sont plus des acquisitions abordables. Parmi les suggestions proposées, mentionnons un réexamen des programmes d’investissements en capital et de garantie des pertes sur prêts au niveau provincial et fédéral pour contribuer à la planification de la relève. De plus, en raison des difficultés liées au maintien en poste du personnel à temps plein, en partie à cause de l’incapacité de fournir des salaires concurrentiels, il y a moins de personnel capable d’acquérir une participation dans les maisons d’édition. Cela pourrait être atténué par un soutien accru aux stages par l’entremise du Développement des entreprises ou en ajustant la rémunération à l’augmentation du coût de la vie, si le financement du Soutien à l’édition augmentait.
Volet Soutien aux organismes (SAO)
Le volet Soutien aux organismes demeure essentiel à l’industrie canadienne du livre pour un nombre important d’intervenants. Le volet SAO permet la création et la croissance d’initiatives ciblées et à grande échelle. Les intervenants étaient presque unanimes à dire que le SAO est sous-financé. Les participants ont expliqué que le niveau de financement actuel du volet ne permet pas aux bénéficiaires de suivre le rythme de l’augmentation des coûts de projet et d’exploitation, y compris le coût de la main-d’œuvre.
Les associations d’éditeurs ont déclaré que, en complément de l’objectif du SAÉ consistant à soutenir les éditeurs de propriété canadienne qui publient la grande majorité des livres d’auteurs canadiens, le SAO devrait également avoir pour objectif de soutenir le secteur de l’édition de propriété canadienne, par l’entremise d’initiatives collectives, afin d’aider la culture canadienne à soutenir la concurrence au pays et à l’étranger.
Processus de demande et rapports
Les participants ont convenu que le processus de demande et d’évaluation de projet du SAO est juste et relativement simple pour un volet axé sur les projets. Toutefois, de nombreux intervenants ont suggéré de revoir les lignes directrices et les outils de rapport afin de les simplifier et de les rendre plus clairs. Il a été suggéré que le FLC harmonise ses processus et ses exigences de demande et de production de rapports avec d’autres programmes du Ministère qui peuvent financer les mêmes projets ou des projets similaires (p. ex. le Fonds du Canada pour la présentation des arts) et avec d’autres bailleurs de fonds fédéraux dans la mesure du possible. En outre, la Fondation Trillium de l’Ontario a été citée comme exemple que le FLC pourrait suivre pour simplifier le processus d’intégration au programme.
Les participants ont recommandé que le FLC organise des réunions entre les agents de programme et les nouveaux candidats avant la présentation de la demande et à divers moments tout au long de la période de financement. Un certain nombre de participants se sont dits préoccupés par les changements apportés aux dossiers des agents de programme d’une année à l’autre. Ils estimaient que cela avait entraîné des incohérences dans les exigences et les instructions relatives à la présentation des demandes et des rapports.
En ce qui concerne les rapports, certaines associations d’éditeurs ont déclaré qu’elles considéreraient que les exigences des rapports d’étapes et finaux étaient inutilement lourdes et imposantes pour leurs ressources humaines limitées. Les participants ont recommandé de permettre aux bénéficiaires d’utiliser des documents existants pour faire rapports (p. ex., le rapport annuel de l’organisation) plutôt que de demander des rapports spécifiques pour les projets financés par le SAO. Une association d’éditeurs a recommandé d’éliminer les états mensuels des flux de trésorerie du projet qui sont demandés dans certaines ententes de contribution. À leur avis, la production de ces flux de trésorerie exige beaucoup de main-d’œuvre et ne fournit pas d’information utile sur l’avancement des projets; ils pourraient être remplacés par des rapports plus légers. Un organisateur d’événements littéraires a indiqué qu’il avait de la difficulté à harmoniser ses rapports avec l’exercice financier du gouvernement vu que ses rapports et états financiers étaient fondés sur des années civiles.
Certains projets récurrents sont financés par des ententes pluriannuelles. Les participants ont convenu que le SAO devrait poursuivre cette pratique pour les projets couronnés de succès. Un intervenant qui participe à des projets technologiques a déclaré que, pour produire une bonne technologie, la souplesse et la prévisibilité du financement sont nécessaires, par conséquent, un financement pluriannuel pour des projets à long terme serait utile. Cependant, les participants de plusieurs séances de mobilisation ont indiqué que, bien que le financement pluriannuel allège le fardeau administratif et offre une certaine stabilité, beaucoup de choses peuvent changer en une année, y compris les coûts du projet; certains étaient préoccupés d’être enfermés dans un financement insuffisant sur plusieurs années.
On a demandé aux participants si le programme devait créer un processus de demande fondé sur un plan d’affaires pour les organisations, ce qui permettrait une approche de financement moins ardue pour les bénéficiaires qui ont un dossier de longue date avec le programme et qui présentent une demande pour de multiples projets. Les opinions divergeaient entre les participants. Certains ont mentionné le fait que, même si plusieurs demandes représentent beaucoup de travail, ils ne voudraient pas combiner des projets si cela pouvait entraîner une diminution de financement ou si cela les empêchait d’accéder à d’autres fonds du Ministère. D’autres organisations avaient une vision positive de l’approche proposée, disant qu’elle pourrait, si elle était mise en œuvre avec les soins appropriés, bénéficier aux demandeurs à faible risque et à ceux qui ont un dossier établi avec le programme, ainsi qu’alléger le fardeau administratif tant pour les demandeurs que pour le programme. Une association d’éditeurs a suggéré un soutien de base pluriannuel dans le cadre d’une approche de plan d’affaires, avec l’option d’ajouter chaque année des demandes pour des projets novateurs.
Priorités, nouveaux demandeurs
Dans le contexte de son enveloppe existante et de son historique de financement de projets récurrents, les priorités du SAO et la place qu’il accorde aux nouveaux venus sont des enjeux importants pour les intervenants.
Certaines associations d’éditeurs ont indiqué que leurs priorités clés s’alignaient sur des projets visant à accroître la part de marché des éditeurs canadiens. Les projets de technologie collective et d’exportation ont généralement été considérés comme positifs, certains étant considérés comme essentiels au succès du secteur de l’édition au Canada. Les agrégateurs de données ont souligné l’importance des projets technologiques pour produire de bonnes données, qui sont à leur tour essentielles à la découvrabilité. Certains participants ont indiqué que les projets collectifs axés sur les activités à l’international devraient continuer d’être priorisés parce qu’ils aident les petits éditeurs à avoir une présence sur les marchés internationaux.
Les événements littéraires financés par le SAO sont considérés favorablement par les intervenants, y compris les éditeurs et les auteurs. Les associations d’auteurs ont déclaré que les festivals, les salons du livre et les prix sont essentiels à la visibilité de leurs membres. Toutefois, certains participants ont laissé entendre que tous les événements ne cadrent pas avec le mandat du FLC de stimuler la vente de livres d’auteurs canadiens et de livres publiés au Canada, et que tous ne sont pas égaux. Les participants ont indiqué que le SAO devrait accorder la priorité aux projets qui mettent principalement en valeur les livres canadiens et qui peuvent démontrer une incidence sur les ventes. Certains ont suggéré que les données sur les ventes de livres canadiens soient utilisées pour établir la priorité et le niveau de financement, en tenant compte de la portée et de l’emplacement. Les associations d’auteurs ont recommandé que le SAO accorde la priorité aux projets mettant en vedette un plus grand nombre d’auteurs canadiens et leurs œuvres, tandis que les associations d’éditeurs voulaient que le SAO mette l’accent sur les livres écrits par des auteurs canadiens et publiés par des éditeurs canadiens.
Les associations d’auteurs ont mentionné l’impact qu’un prix littéraire peut avoir sur la découvrabilité et la commercialisation d’un livre; il a été mentionné que, dans certains cas, un prix créera plus de visibilité et de ventes que la participation à un événement ou tout autre effort de marketing. Les prix donnent également aux auteurs un plus grand pouvoir de négociation pour la publication future de leurs livres et pour la promotion.
Les projets récurrents occupent une grande partie de l’enveloppe du SAO. Les participants ont déclaré que les projets récurrents existants demeurent pertinents et efficaces. Une association de participants a indiqué que les activités « de base » semblaient moins valorisées par le programme que les activités « innovatrices ». De nombreux participants ont souligné qu’un projet récurrent ne reproduit pas nécessairement les mêmes activités d’une année à l’autre. À cet égard, les projets de perfectionnement professionnel et de technologie ont été cités comme étant en constante évolution et mis à jour pour répondre aux besoins de l’industrie ou aux priorités gouvernementales; un participant a encouragé le programme à les considérer chaque année comme de nouveaux projets.
Dans l’ensemble, les participants ont indiqué que le SAO ne devrait pas interrompre ni réduire le financement des projets récurrents réussis en faveur de nouvelles priorités de financement. Ils ont convenu que le budget du volet devrait être augmenté et que ses lignes directrices devraient demeurer souples, afin d’accueillir de nouveaux organismes et projets et de faire progresser les priorités comme la réconciliation, l’équité, la diversité, l’inclusion, les pratiques d’écologisation, l’exportation et l’accessibilité. Afin d’aider les nouvelles organisations à accéder au financement du SAO, une association d’éditeurs a suggéré que le SAO accorde la priorité aux projets de collaboration entre des organisations plus établies et des organisations plus récentes, car ils peuvent aider ces dernières à s’approcher du stade où elles seront en mesure de présenter elles-mêmes une demande au SAO.
Soutien aux communautés autochtones, aux communautés méritant l’équité et aux communautés de langue officielle en situation minoritaire
Les participants ont déclaré qu’il est pertinent que l’équité, la diversité et l’inclusion soient des principes fondamentaux du FLC, car le programme particulièrement bien placé pour soutenir la publication et la promotion d’œuvres littéraires par et pour tous les Canadiens.
Les associations d’auteurs ont reconnu les progrès réalisés dans l’industrie dans ce domaine, notamment l’augmentation de la diversité des auteurs publiés, bien qu’elles conviennent qu’il y a encore un manque de soutien permanent pour les auteurs des communautés sous-représentées. Ils ont également exprimé l’opinion selon laquelle les auteurs sentent parfois qu’on les cantonne dans leur identité et que l’industrie essaie de « cocher des cases ».
Réduire les obstacles au sein de l’industrie
Lorsqu’on leur a demandé quels étaient les obstacles importants qui existent dans l’industrie canadienne de l’édition pour les groupes, les auteurs et les éditeurs autochtones, méritant l’équité et de CLOSM, et comment le FLC pourrait aider à réduire les obstacles pour rendre le programme plus inclusif et accessible à ces voix, les participants ont pointé dans de nombreuses directions.
Les associations d’éditeurs ont mentionné que l’accès au capital de démarrage, aux services de distribution, au personnel qualifié et aux réseaux professionnels est un obstacle à l’établissement et à la croissance de toutes les maisons d’édition et que ces problèmes sont susceptibles d’être plus aigus pour les maisons d’édition détenues ou gérées par des membres de communautés autochtones, méritant l’équité et de langue officielle en situation minoritaire, ainsi que celles qui sont situées dans des zones non urbaines. L’accès aux publics a également été soulevé, car tenter de joindre des publics non traditionnels peut signifier que les éditeurs doivent travailler à l’extérieur des structures traditionnelles du secteur de l’édition; il a été recommandé que le FLC fasse preuve de souplesse à l’égard des différences dans les modèles d’affaires.
Des défis ont été soulevés pour remédier aux écarts entre les marchés linguistiques. Un participant a soulevé les coûts de traduction élevés et la difficulté accrue de commercialiser les œuvres traduites comme un domaine où un soutien supplémentaire pourrait aider. Les libraires indépendants de langue anglaise ont également souligné les obstacles actuels auxquels ils font face lorsqu’ils tentent de vendre des livres de langue française aux communautés francophones en situation minoritaire et aux francophiles dans leurs régions. Les enjeux découlent principalement de lacunes dans les connaissances et de différences dans les modes de fonctionnement de l’industrie dans chaque marché linguistique (c.-à-d. les données bibliographiques, les pratiques de commande et d’expédition, etc.). Elles constituent des obstacles à l’accès des éditeurs de CLOSM aux publics auxquels le programme devrait aider l’industrie à s’attaquer.
Activités de sensibilisation au programme
Les participants ont suggéré que le programme entreprenne un atelier de présentation de demandes à titre de sensibilisation pour les nouveaux demandeurs et les futurs demandeurs potentiels, en accordant la priorité aux éditeurs et aux organismes des groupes sous-représentés. De plus, selon les participants, les lignes directrices du programme devraient être rédigées en langage plus clair pour être plus accessibles à tous les demandeurs potentiels. Un tel examen des lignes directrices et l’élaboration d’un atelier de présentation de demandes devraient être effectués en collaboration avec les éditeurs qui ne sont pas encore bénéficiaires du FLC, afin de mieux identifier les éléments du processus de demande et de la documentation qui peuvent être difficiles pour eux.
Les participants ont encouragé le FLC à interagir directement et publiquement avec les communautés autochtones, les CLOSM et les communautés méritant l’équité, afin d’accroître la sensibilisation et la confiance. La création de groupes consultatifs permanents, en collaboration avec les associations nationales d’éditeurs, a également été suggérée.
Lignes directrices et processus de demande
Afin de réduire les obstacles auxquels font face les éditeurs qui font partie des communautés autochtones, des CLOSM et des communautés méritant l’équité et de soutenir l’édition et la vente de livres écrits par des membres issus de ces communautés, certains intervenants ont suggéré le fait que les critères et les lignes directrices d’admissibilité du FLC pourraient devoir être modifiés, dans le but de refléter les réalités actuelles de l’industrie canadienne du livre. Les commentaires des participants portaient sur le volet SAÉ.
Une association d’éditeurs a déclaré qu’elle ne proposait pas de changements majeurs aux critères d’admissibilité du volet SAÉ. Une autre association a déclaré que, dans le contexte d’un financement global accru, elle soutiendrait une réduction supplémentaire du seuil de vente afin d’accroître l’accès au financement pour une diversité d’éditeurs, mais que l’objectif de faciliter l’entrée au programme pour les éditeurs des communautés méritant l’équité pourrait également être poursuivi par l’entremise d’une catégorie d’accès « nouveau demandeur/incubateur ».
Une association d’éditeurs a suggéré que l’exigence du soutien à l’édition, selon laquelle un pourcentage minimum des revenus nets d’un demandeur soit lié à l’édition et à la vente de livres (40 % pour les entreprises de langue officielle en situation minoritaire et les entreprises détenues et contrôlées par des membres d’une communauté autochtone ou racisée, 65 % pour les autres demandeurs) soit réduite davantage pour les éditeurs autochtones. Il a été mentionné que plusieurs programmes d’édition autochtones sont intégrés dans de plus grandes institutions.
Les points de vue des intervenants sur l’augmentation récente du coefficient du FLC dans la formule de Soutien à l’édition pour la vente de livres écrits par des membres de communautés autochtones, de CLOSM et de communautés racisées sont soulignés ci-dessus dans la section du sous-volet Soutien à l’édition du présent document, tout comme la recommandation de considérer les gestionnaires aux côtés des propriétaires pour identifier les éditeurs « provenant » de ces communautés.
Certains ont suggéré que des critères d’admissibilité précis pour les nouveaux éditeurs au moyen d’un modèle d’accès « nouveau demandeur/incubateur », la priorité étant accordée aux éditeurs des communautés autochtones, des CLOSM et des communautés méritant l’équité, contribueraient à faire tomber les obstacles.
Soutenir les organisations émergentes et établies
Les éditeurs ont suggéré une plus grande souplesse quant aux critères d’admissibilité du SAO pour inclure les collectifs non constitués en société composés d’éditeurs, de festivals et d’événements littéraires canadiens comme bénéficiaires admissibles au financement, car c’est souvent sous cette forme (et non pas en tant qu’entités constituées en société) que sont créées les initiatives émanant de communautés méritant l’équité et servant celles-ci. Ajuster les lignes directrices du programme pour permettre au SAO de financer directement ces collectifs, comme le font certains conseils des arts, ou utiliser un modèle de subventions versées dans lequel des collectifs non constitués en personne morale s’associent à des organismes établis, pourrait être un moyen pour le SAO de soutenir le travail de ces groupes émergents et de les aider à se développer.
Le SAO soutient un grand nombre de salons du livre, de festivals littéraires et d’autres événements, car ils offrent aux auteurs et aux éditeurs des occasions de promouvoir et de vendre leurs livres et de rencontrer leur public. À ce titre, ils peuvent également servir à soutenir l’accès aux livres écrits par des membres de communautés autochtones, de CLOSM et de communautés en quête d’équité. Lorsqu’elles ont été interrogées sur le rôle des salons et des événements littéraires à cet égard, les associations d’éditeurs ont loué le travail d’organismes voués à l’organisation d’événements qui soutiennent l’édition par et pour les communautés méritant l’équité et mobilisent des publics qui ont traditionnellement été négligés par les institutions d’édition grand public.
Les intervenants des événements littéraires ont fait part des défis auxquels ils font face quand ils travaillent à promouvoir des auteurs des communautés en quête d’équité, autochtones et de CLOSM et à atteindre des publics mal desservis. Les organisateurs d’événements sont conscients de l’importance d’inviter des auteurs de communautés méritant l’équité afin d’accroître la diversité de leur public. Certains ont mentionné que les événements, en particulier ceux qui se déroulent dans les zones rurales, ont du mal à recevoir de la part d’éditeurs des suggestions de programmation qui comprennent des auteurs de communautés méritant l’équité. De nombreux participants ont mentionné des difficultés à atteindre des collectivités diversifiées, mal desservies et sous-représentées et ont demandé des fonds, des programmes, des initiatives ou des partenariats pour soutenir la sensibilisation culturelle, y compris les déplacements.
Un grand nombre d’intervenants ont soulevé la question des coûts élevés de transport. Les organisateurs d’événements ont indiqué qu’ils voyaient une demande accrue de la part de régions moins centrales et mal desservies pour l’accueil d’événements littéraires, mais que les frais de déplacement et de logistique étaient souvent un obstacle. Le budget actuel du SAO est insuffisant pour inciter l’industrie à étendre ses activités dans ces régions. De plus, selon les participants, il faut davantage de soutien pour que les organismes puissent inviter des auteurs de communautés éloignées à des événements afin de créer un public plus diversifié.
Un participant a déclaré que, même si les événements littéraires améliorent la visibilité des auteurs des communautés sous-représentées, parfois ils ne mettent pas en valeur les auteurs en situation de handicap et les auteurs immigrants/migrants.
Représentation dans le leadership, le maintien en poste et l’avancement professionnel
Les intervenants de tous les secteurs de l’industrie du livre ont exprimé des difficultés à recruter et à garder des employés des communautés en quête d’équité, autochtones et des CLOSM. Ils ont fait un certain nombre de suggestions sur la façon dont le FLC pourrait les aider davantage à accroître la diversité de la main-d’œuvre du secteur de l’édition, à tous les niveaux, et contribuer à renforcer les compétences et la capacité des communautés qui méritent l’équité dans l’industrie.
Les intervenants ont déclaré que l’augmentation de l’enveloppe de financement du SAO permettrait d’accroître le soutien aux projets collectifs offrant des séminaires, du mentorat et des programmes de coaching, par l’entremise d’organismes traditionnels en édition ainsi que d’organismes se concentrant sur la place des membres des communautés qui méritent l’équité dans l’industrie du livre. En ce qui concerne le soutien aux stages, les intervenants ont suggéré de prolonger le financement pour une période de plus d’un an. Afin de compléter les stages de premier échelon, on a également suggéré la création de possibilités de formation de mi-carrière et de niveau supérieur (mentorat, coaching, perfectionnement professionnel, placements, etc.) afin d’assurer la croissance et le maintien en poste.
L’une des associations d’éditeurs a suggéré de mettre à l’essai une nouvelle approche pour accroître la propriété des maisons d’édition existantes par les membres des communautés en quête d’équité, autochtones et des CLOSM : mettre des fonds à la disposition des membres de ces communautés pour acheter des entreprises ou en acheter des parts. Ce serait aussi un moyen de répondre aux préoccupations en matière de relève dans le secteur.
Par-dessus tout, les associations d’éditeurs ont convenu que les principaux obstacles auxquels se heurte l’industrie du livre pour recruter et maintenir en poste des employés sont les bas salaires et la précarité. Un financement suffisant pour permettre aux éditeurs d’offrir des salaires concurrentiels, des avantages raisonnables, des possibilités d’emploi permanent et du perfectionnement est considéré par les éditeurs comme le moyen le plus efficace d’assurer le recrutement, le maintien en poste et l’avancement professionnel du personnel des communautés en quête d’équité, autochtones et des CLOSM. Les emplois peu rémunérés, en particulier dans les villes à coût élevé, ne peuvent attirer que des personnes bénéficiant de la richesse de leur famille ou d’autres moyens de soutien, qui ont tendance à ne pas provenir de communautés sous-représentées. Par conséquent, les intervenants ont convenu qu’une augmentation du financement de base du FLC aiderait les entreprises et les organismes à offrir des conditions de travail qui renforcent l’équité, la diversité et l’inclusion dans l’industrie du livre.
Exportation
Obstacles à l’exportation, solutions pour stimuler les ventes à l’exportation
Pour de nombreux éditeurs, l’exportation est une stratégie de croissance, mais elle est coûteuse et n’est pas considérée comme autosuffisante. Les associations d’éditeurs ont demandé à maintes reprises un soutien accru aux activités d’exportation afin de compenser les coûts excessivement croissants de l’activité sur le marché de l’exportation (c.-à-d. les frais d’expédition pour les livres imprimés, les frais de déplacement pour les ventes de droits, les frais de participation à des événements, etc.) et de maintenir et favoriser la concurrence.
Les frais associés aux voyages internationaux ont été identifiés comme un obstacle de plus en plus grave aux ventes à l’exportation. Les participants ont indiqué que les ventes de droits sont fondées sur les relations entre les éditeurs et que la pandémie a démontré à quel point les interactions en personne dans les foires de droits sont essentielles au développement et au maintien de ces relations.
Des investissements financiers supplémentaires dans le Programme d’aide à la commercialisation des droits à l’étrangers (PACDÉ) et le supplément à l’exportation du SAÉ ont été considérés par les associations d’éditeurs comme les moyens les plus efficaces de surmonter ces obstacles. Le plafond actuel du supplément à l’exportation n’a pas été augmenté depuis un certain temps et est jugé trop bas par de nombreux participants. Il a été suggéré qu’il soit ajusté pour subventionner les difficultés accrues et les coûts supplémentaires inhérents à l’exportation.
Les participants ont déclaré que les programmes et les projets d’exportation devraient être souples pour répondre aux besoins des éditeurs. Le financement devrait aller au-delà des frais de déplacement et des autres coûts associés à une présence physique. Par exemple, un soutien à la traduction de matériel promotionnel dans des langues autres que les langues officielles du Canada serait bienvenu.
Les associations d’éditeurs de langue anglaise ont souligné certains obstacles spécifiques que présente le marché américain pour les livres publiés au Canada, en particulier ceux des petites et moyennes entreprises. Étant donné que le pays est vaste, avoir une présence physique lors d’événements régionaux et nationaux aux États-Unis peut être coûteux. Il y a aussi des coûts importants pour afficher des titres sur les plateformes de vente américaines. Les pratiques qui faussent le marché de certains grands distributeurs et détaillants en ligne font également en sorte qu’il est difficile pour les titres de presses littéraires d’obtenir de l’espace et de la visibilité sur les tablettes. Des participants ont suggéré des mentorats collectifs financés par le SAO pour donner aux petits et moyens éditeurs la possibilité d’élargir leur stratégie d’exportation, surtout aux États-Unis.
Afin d’accroître l’exportabilité des titres canadiens, les participants ont suggéré d’augmenter le financement des œuvres traduites. Le soutien à la traduction de titres de non-fiction a été particulièrement mentionné à titre de moyen d’accroître les ventes à l’exportation; la non-fiction est une catégorie populaire de livres à l’étranger, mais avec la structure actuelle de soutien à la traduction, les éditeurs canadiens font face à un désavantage concurrentiel. Le succès du soutien spécial à la traduction offert en préparation des années en tant que pays invité d’honneur du Canada à la Foire du livre de Francfort pour traduire des livres en allemand a été souligné. Les éditeurs ont suggéré que cette initiative soit reproduite et étendue à d’autres régions.
Les participants d’associations d’auteurs se sont montrés particulièrement préoccupés par la possibilité d’atteindre les marchés internationaux indépendamment de leurs éditeurs. Il a été suggéré que les droits internationaux et les droits de traduction sont souvent détenus par des éditeurs nationaux sans effort d’exploitation significatif. Compte tenu de leur budget limité, les éditeurs canadiens font surtout la promotion de titres publiés récemment dans des foires de droits. Les associations d’auteurs seraient heureuses de recevoir un soutien, par exemple dans le cadre d’un projet collectif, pour que les auteurs puissent commercialiser les droits sur leurs titres indépendamment des éditeurs.
Priorisation des projets comportant des activités internationales
La plupart des participants ont convenu que le financement continu du PACDÉ et des projets de Livres Canada Books et de Québec Édition demeure important pour la présence du Canada sur le marché international et que l’expertise acquise grâce à ces initiatives mène à un plus grand succès pour les éditeurs.
Certains intervenants ont jugé que les projets collectifs en exportation étaient cruciaux, en particulier pour les petits éditeurs qui tentent d’accéder au marché américain. D’autres ont suggéré qu’en raison des différences entre les éditeurs, en particulier dans les types de livres qu’ils publient, l’approche de commercialisation et de découvrabilité qu’ils choisissent ou les relations qu’ils ont établies dans le monde, les projets collectifs d’exportation peuvent être difficiles à exécuter. Selon ces intervenants, les ressources sont mieux investies directement auprès des éditeurs, soit par l’entremise du supplément à l’exportation du SAÉ, soit par d’autres initiatives de redistribution, comme le PACDÉ administré par Livres Canada Books.
Leçons tirées d’autres initiatives
Bien que les coûts d’acceptation des invitations d’invité d’honneur puissent être considérables, les participants ont convenu de l’importance et du succès résonnant de ces apparitions sur les marchés d’exportation. Le soutien aux projets d’exportation est nécessaire pour tirer parti de l’élan acquis par le Canada en tant que récent invité d’honneur à la Foire du livre de Francfort. Un participant a fait observer que l’Espagne avait adopté une approche stratégique solide à l’égard de sa participation en tant qu’invité d’honneur à Francfort, qui comprenait un plan pluriannuel qui dépassait sa présence initiale à l’événement.
Soutien à la traduction
Le Ministère finance actuellement le Programme national de traduction pour l’édition du livre (PNTÉL), administré par le Conseil des Arts du Canada. Depuis plusieurs années, les intervenants demandent des ajustements au soutien à la traduction, tout en soulignant l’importance du moyen de financement existant pour les éditeurs littéraires. Ces points de vue ont également été pris en compte lors des récents engagements.
Élaboration d’un programme de traduction complémentaire
En général, les intervenants ont été favorables à l’élaboration d’un programme de traduction complémentaire au PNTÉL. Certaines associations d’éditeurs ont déclaré qu’elles pourraient soutenir l’élaboration d’un programme de traduction complémentaire au PNTÉL seulement si le budget du programme est d’abord augmenté pour tenir compte de la capacité perdue dans les volets de financement existants aux niveaux indiqués dans les engagements de la plate-forme. Ce programme complémentaire devrait avoir des critères souples et accepter un plus large éventail de titres et d’éditeurs canadiens. En particulier, comme nous l’avons mentionné ci-dessus, les intervenants veulent que le gouvernement fédéral soutienne la traduction des titres de non-fiction. Les intervenants ont également indiqué qu’un nouveau programme complémentaire devrait être mis en œuvre dans le contexte où le PNTÉL reste doté de ressources suffisantes, car il est essentiel pour les éditeurs littéraires.
Idéalement, pour les participants, le nouvel instrument de financement continuerait de financer la traduction d’œuvres d’auteurs canadiens vers et depuis les langues officielles, en accordant la priorité aux titres des éditeurs de livres de propriété canadienne et en incluant la traduction vers et depuis des langues autochtones afin de mieux représenter l’histoire et la diversité linguistiques du Canada. Une association d’éditeurs a déclaré que les livres d’auteurs étrangers avec un traducteur canadien devraient être considérés comme des livres d’auteurs canadiens aux fins du nouveau financement de la traduction. Il a également été recommandé qu’un tel programme de traduction garantisse l’accès aux petites presses et aux livres littéraires, pour des raisons d’équité et de culture.
Une association d’éditeurs a recommandé que certains coûts de production soient inclus dans les dépenses admissibles pour la traduction des livres pour enfants. Dans le cadre de la traduction d’un livre illustré, il se peut que la mise en pages doive être remaniée pour tenir compte du texte plus long ou plus court que dans la langue originale. Ce type d’assistance est parfois inclus dans les programmes de traduction d’autres pays.
Des auteurs ont également suggéré un programme de traduction ciblé qui permettrait la traduction dans une langue officielle des manuscrits d’auteurs canadiens qui ne sont pas écrits en français ou en anglais.
Obstacles et occasions pour les œuvres traduites
Les associations ont indiqué que les coûts de traduction demeurent très élevés et que le marché est plus difficile à pénétrer pour les œuvres traduites, il est donc plus logique d’offrir plus de soutien à ces œuvres qui amplifient les échanges culturels et font progresser la compréhension entre les communautés.
Des associations nationales ont déclaré que le taux de rémunération des traducteurs était considérablement sous-évalué et que le programme actuel n’a pas été en mesure de suivre le rythme à cet égard, en particulier avec les taux actuels de traduction des langues autochtones. Ils ont recommandé que les taux de traduction remboursés par les programmes de financement suivent les niveaux du marché et soient indexés.
Une association d’éditeurs a indiqué que de longs délais pour l’approbation du financement peuvent constituer des obstacles à l’accès au marché pour les œuvres traduites. Le soutien de la commercialisation pour les livres traduits est également un élément essentiel, car la découvrabilité et les ventes sont plus difficiles pour ces titres. Un nouveau programme de traduction devrait tenir compte de ces obstacles.
D’autres préoccupations concernant les droits de traduction de leurs membres ont été exprimées par les associations d’auteurs. Comme il a été mentionné précédemment, elles ont déclaré que certains auteurs souhaitaient conserver leurs droits de traduction, afin de conserver un plus grand contrôle sur l’exportabilité de leurs œuvres. Toutefois, il ne s’agit pas actuellement d’une option couramment négociée puisque le soutien public à la traduction est accordé par l’entremise des éditeurs.
Édition de livres accessibles
Au cours des tables rondes et par l’entremise de présentations écrites, les intervenants ont souligné les progrès réalisés par l’industrie dans le cadre de l’initiative « Livres numériques accessibles » du FLC. Des exemples d’améliorations apportées depuis le début de l’investissement fédéral comprennent l’augmentation de la capacité de la main-d’œuvre grâce à la formation, aux ressources partagées et aux stages, ainsi que la disponibilité de nouveaux titres et de titres de fonds pour les lecteurs ayant des déficiences de lecture des imprimés grâce à la conversion et au soutien à la commercialisation.
Les intervenants ont déclaré à l’unanimité qu’un financement permanent pour l’édition accessible est nécessaire pour maintenir cet élan. Les activités qui nécessitent un soutien permanent comprennent certains aspects de la création et de la commercialisation de livres numériques, la production de livres audio et la disponibilité de métadonnées d’accessibilité par l’entremise de diverses plates-formes. Le financement de la production de livres numériques accessibles a été signalé comme étant une première étape importante, mais il reste encore beaucoup à faire pour inciter à la fois la production et la distribution de ces produits. Les intervenants ont également déclaré que tout nouveau financement fédéral à l’appui de l’édition de livres accessibles devrait se faire au-delà d’investissements pour augmenter le budget de base du FLC.
Défis et occasions
Les associations ont convenu qu’à la suite de l’initiative quinquennale « Livres numériques accessibles », les coûts de l’édition de livres accessibles continuent de ne pas être autosuffisants sans financement supplémentaire. Le marché commercial sous-développé du matériel accessible a été signalé comme un obstacle majeur à la production et à la diffusion durables de livres numériques accessibles. De plus, des lacunes subsistent en ce qui concerne l’utilisation des métadonnées liées aux caractéristiques d’accessibilité. Une association d’éditeurs a indiqué que les vendeurs commerciaux de livres électroniques et de livres audio n’utilisent pas les métadonnées d’accessibilité et que les produits qu’ils offrent à leurs utilisateurs n’incluent souvent pas des caractéristiques d’accessibilité clés.
Les participants ont souligné la nécessité d’investir davantage pour que l’accessibilité demeure une priorité financièrement réalisable pour les éditeurs (et le reste de la chaîne de valeur du livre). La majorité des intervenants partageaient la même préoccupation, à savoir que les chiffres des ventes ne reflètent pas les progrès réalisés en ce qui a trait aux livres électroniques et aux livres audios accessibles. Les éditeurs individuels continuent de se débattre avec les coûts supplémentaires liés à la production de livres accessibles qui ne peuvent être compensés par les recettes de ventes. Une association d’éditeurs a suggéré que les règlements anticipés exigeant des caractéristiques d’accessibilité dans certains ou dans tous les grands marchés peuvent aider à accroître le marché des livres numériques accessibles. De plus, il demeure essentiel de fournir un soutien promotionnel pour que les lecteurs et les acheteurs institutionnels (bibliothèques, marchés académiques) soient conscients de la disponibilité des titres accessibles.
Il a également été suggéré que le FLC examine la façon dont des mesures incitatives ou des exigences liées à l’édition de livres numériques accessibles pourraient être incluses dans le financement direct pour les éditeurs, au moment où l’initiative « Livres numériques accessibles » prendra fin, afin de s’assurer que l’édition de livres accessibles continue. Le soutien à la production de livres audio, qui demeure coûteuse, a également été souligné comme essentiel par une association d’éditeurs. Bien que les éditeurs ne soutiennent pas cette proposition à l’unanimité, un intervenant a déclaré que les nouveaux investissements dans l’édition de livres accessibles doivent inclure une exigence selon laquelle les livres produits doivent respecter des normes d’édition accessibles.
En outre, les intervenants ont partagé d’autres domaines où un soutien continu serait bénéfique pour l’édition accessible par les éditeurs individuels. Il s’agit notamment du soutien à la certification Benetech ainsi que du soutien à la dotation par l’entremise de postes permanents, et pas seulement par l’entremise de stages qui exigent beaucoup de main-d’œuvre pour les maisons d’édition hôtes. D’autres ont souligné que le modèle utilisé par le FLC pour l’Initiative de la chaîne d’approvisionnement précédemment était un modèle réussi à reproduire pour encourager la certification.
De plus, la mise en œuvre du Traité de Marrakech au Canada a été déclarée comme un obstacle à la création ou à la distribution commerciale de livres accessibles. Le Traité établit des normes internationales sur certaines exceptions au droit d’auteur afin que les documents imprimés puissent être adaptés dans des formats que les personnes en situation de handicap peuvent utiliser. Il permet également de distribuer des exemplaires en format accessible entre les pays. Au Canada, la mise en œuvre du Traité comprend également des mesures de protection visant à assurer le respect des intérêts des auteurs et des éditeurs, lorsque des exemplaires en format accessible sont déjà disponibles sur le marché. Des intervenants ont déclaré que les organismes qui desservent les Canadiens ayant des déficiences de lecture des imprimés ne font pas toujours preuve de diligence raisonnable pour vérifier la disponibilité commerciale des œuvres en format accessible avant de procéder à la création et à la distribution de versions d’œuvres en format accessible. En outre, les éditeurs ont déclaré qu’ils rencontraient de la résistance de la part d’agents sur la vente de droits de livres électroniques en raison de préoccupations que ces œuvres puissent être mises gratuitement à disposition.
Un intervenant a signalé la nécessité d’établir un porteur de dossier matière d’accessibilité (une personne ou un bureau) pour l’édition canadienne afin de soutenir les éditeurs en offrant des conseils sur les pratiques et la technologie de l’édition accessibles, sur les normes et les tendances internationales. Un tel porteur de dossier serait également un moyen de centraliser les pratiques exemplaires, de coordonner les consultations, les webinaires et les ateliers et servirait de ressource pour les organismes adjacents au monde de l’édition comme le Réseau national de services équitables de bibliothèque (RNSEB) ou eBOUND. De plus, un porteur de dossier en matière d’accessibilité pourrait contribuer à maintenir l’élan de l’initiative « Livres numériques accessibles » et à assurer la continuité des activités d’édition accessible au Canada.
Le taux élevé de roulement du personnel dans le secteur de l’édition a été identifié comme entravant les progrès en matière d’édition accessible. Les petites maisons d’édition consacrent du temps et des ressources à la formation et au perfectionnement des employés subalternes sur les normes et les pratiques d’édition accessible. Souvent, ces investissements sont perdus lorsque les employés partent pour des opportunités plus lucratives où les salaires peuvent être doublés. L’augmentation du financement de base accordé aux éditeurs par l’entremise du sous-volet Soutien à l’édition favoriserait des salaires concurrentiels et, à son tour, le maintien en poste du personnel dans le secteur de l’édition accessible.
Infrastructure
Les intervenants ont indiqué que l’infrastructure pour la vente commerciale de livres numériques accessibles est essentiellement inexistante. Bien qu’ils conviennent que la publication de livres numériques accessibles est la bonne chose à faire pour le bien public, des investissements sont nécessaires dans les infrastructures. Des améliorations au contenu et à la diffusion des métadonnées ont été jugées importantes pour remédier à cette lacune. Les intervenants ont également souligné le besoin continu de rendre les métadonnées d’accessibilité visibles sur diverses plates-formes. Les mises à jour des systèmes de fournisseurs et des systèmes de gestion des titres avec les dernières versions de la liste de codes ONIXNote de bas de page 3 contribueraient également à régler les problèmes de métadonnées dans la chaîne d’approvisionnement. Enfin, il est essentiel d’offrir une formation et des mesures incitatives aux éditeurs pour qu’ils produisent et affichent de bonnes métadonnées.
En outre, les éditeurs ont reconnu les efforts déployés par les organismes de l’industrie comme eBOUND Canada et BookNet Canada, tous deux fortement impliqués dans la création d’un soutien en infrastructure. Ils ont déclaré que le financement de ces types d’organismes doit continuer afin de permettre aux éditeurs d’accéder à des ressources d’édition accessibles, d’accroître la capacité de la main-d’œuvre et d’améliorer la découvrabilité de livres numériques accessibles par les bibliothécaires et les lecteurs. De plus, un intervenant a reconnu l’importance d’un financement continu et stable pour le RNSEB, une organisation qui fait un travail important dans l’édition accessible.
Pratiques d’écologisation
Bien que le secteur canadien du livre ait pris des mesures pour réduire son empreinte environnementale et mettre en œuvre des pratiques écologiques, d’importants défis demeurent.
Initiatives existantes
Le secteur de l’édition a fait des progrès dans l’écologisation de ses pratiques en choisissant des papiers provenant de forêts certifiées et en utilisant des papiers recyclés. De plus, un certain nombre de projets visent à calculer l’empreinte carbone de la production de livres afin d’éclairer les choix des éditeurs. Au cours des dernières années, il y a également eu de nombreuses offres de perfectionnement professionnel sur les pratiques d’édition écologique. Les éditeurs ont loué le travail de l’initiative internationale émergente de la Green Book Alliance, qui vise à informer, à créer et à promouvoir un état d’esprit et des pratiques d’édition durable. Les intervenants ont invité le FLC à suivre ses projets et ses engagements futurs.
Les organisations produisant des événements littéraires ont partagé leurs premières étapes vers la mise en œuvre d’efforts d’écologisation : mettre fin à l’utilisation de programmes papier et d’eau embouteillée, encourager les sacs réutilisables, offrir de la programmation numérique et utiliser des outils de commercialisation numérique. Les participants ont également indiqué que les festivals et les événements littéraires ont dû s’adapter pendant la pandémie et se sont depuis orientés vers des pratiques numériques qui ont réduit leur impact environnemental.
Défis et possibilités
Une association d’éditeurs a déclaré que le rapatriement de l’impression au Canada serait le moyen le plus efficace de réduire l’empreinte carbone du secteur de l’édition, en plus de l’accroissement de la disponibilité et de l’utilisation du papier recyclé ou durable. En raison du coût prohibitif de l’impression en couleur au Canada, combiné au sous-financement du secteur de l’édition, les intervenants ont déclaré que la majorité des travaux d’impression en couleur sont effectués par des imprimeurs en Asie de l’Est. Une association d’éditeurs a recommandé qu’une augmentation du financement du programme Soutien aux éditeurs aiderait les éditeurs à rapatrier ces travaux d’impression au Canada. Bien que des coefficients de financement améliorés pourraient être utilisés pour soutenir ces travaux, ces coefficients devraient être fondés sur la quantité de titres imprimés au Canada, et non sur les ventes de ces titres. Il serait impossible pour la majorité des éditeurs indépendants de suivre et de compiler les ventes de livres en fonction du pays d’impression.
Les retours de livres par les distributeurs et par les librairies ont été soulevés comme une pratique néfaste importante pour les éditeurs et les organisateurs d’événements. Une mesure qui inciterait à conserver les livres dans les magasins, au moyen de rabais et de promotions spéciales comme c’est la norme pour d’autres produits vendus par les détaillants, serait une pratique beaucoup plus écologique. À l’heure actuelle, les libraires n’ont guère intérêt à conserver des stocks invendus, puisque la pratique courante est de retourner les livres aux éditeurs. Dans le cas des événements littéraires, le manque de disponibilité de grandes installations de distribution et d’entreposage de livres dans les environs et la distance par rapport aux grands centres d’édition ont une incidence sur la circulation des livres.
Il a également été noté que la popularité de l’impression sur demande augmente, ce qui constitue une option d’impression plus durable. Toutefois, en raison des pressions exercées sur la capacité d’impression, les éditeurs sont obligés de produire de gros lots pour réduire au minimum le temps de réimpression, ce qui entraîne des surimpressions. Trouver de meilleures façons pour les éditeurs de travailler avec les libraires réduirait le gaspillage résultant de la surimpression. Les associations d’éditeurs ont indiqué qu’elles étaient favorables aux mesures incitatives pour les éditeurs qui adoptent des pratiques d’écologisation de la production et de la distribution.
L’industrie est confrontée à d’autres défis écologiques liés à l’impression, notamment en ce qui concerne l’édition de livres pour enfants et les catalogues de vente. L’impact environnemental de l’impression de livres pour enfants, qui utilisent plus d’encre, ont une durée de vie plus courte que la plupart des autres livres et utilisent souvent des matériaux mixtes comme le plastique, demeure un défi. En outre, bien que les éditeurs aient réduit leur production de catalogues imprimés au cours de la dernière décennie, certains libraires et représentants de ventes en ont encore besoin. Les intervenants seraient heureux de recevoir un soutien ou de voir l’implantation de mesures incitatives pour éliminer complètement les catalogues imprimés du processus de vente.
En ce qui concerne les événements et les festivals littéraires, les intervenants ont exprimé qu’il y a un manque de planification stratégique et de ressources disponibles pour mettre en œuvre des pratiques écologiques. Les organisations veulent devenir plus respectueuses de l’environnement, mais une stratégie sectorielle et un financement supplémentaire sont nécessaires pour faciliter cette transition.
Enfin, certains intervenants ont indiqué que des lacunes subsistaient dans la mesure de l’impact écologique de l’industrie et de ses pratiques. Bien qu’il existe un certain nombre de calculateurs de carbone segmentés, aucun calculateur autonome global n’a été développé. Les intervenants ont indiqué qu’une meilleure approche de mesure est nécessaire. D’autres intervenants ont indiqué que le FLC pourrait soutenir des projets de formation des associations de l’industrie par l’entremise desquels les pratiques exemplaires écologiques pourraient être partagées dans l’ensemble de l’industrie.
Découvrabilité, promotion et commercialisation
Succès et innovations, obstacles restants
Les points de vue des intervenants sur plusieurs questions liées à la découvrabilité, à la promotion et à la commercialisation des livres ont été présentés dans les sections précédentes : les festivals littéraires, les salons et les prix, les métadonnées de qualité, la commercialisation en ligne et les défis géographiques, entre autres.
De nombreux participants ont souligné que la domination des livres importés par des multinationales sur le marché de langue anglaise devrait être examinée avec une attention critique, car les éditeurs canadiens éprouvent des difficultés à occuper l’espace pour la vente au détail et à joindre les lecteurs. Une association d’éditeurs a déclaré que les livres publiés au Canada sont passés de 27 p. 100 du marché il y a trente ans à moins de cinq pour cent aujourd’hui. Il a été recommandé que le gouvernement canadien mette en œuvre des mesures incitatives et de sauvegarde avec de nouveaux investissements de financement. Le système d’accréditation du Québec a été mentionné comme modèle à considérer.
Les associations d’éditeurs ont déclaré que leurs membres sont confrontés à de nouveaux obstacles à la réussite de la commercialisation ainsi qu’à des obstacles de longue date. On a fait remarquer que les livres à succès au Canada ne sont pas souvent des livres d’auteurs canadiens, ce qui souligne davantage la nécessité d’accroître le soutien en matière de commercialisation et de promotion. Les associations d’éditeurs et d’auteurs ont fait remarquer que la couverture médiatique traditionnelle des livres au Canada a diminué au fil des ans et qu’elle se concentre sur les livres des éditeurs internationaux. Les associations d’auteurs ont indiqué que les librairies n’organisaient pas autant d’événements en magasin mettant en vedette les auteurs canadiens qu’auparavant, en raison de l’augmentation des coûts.
Amélioration de la découvrabilité, mécanismes de financement
Les intervenants ont indiqué qu’ils doivent maintenant diriger leurs efforts de découvrabilité en ligne et en personne. Bien qu’une présence en ligne soit essentielle, les participants ont déclaré que les librairies demeurent un élément clé de la commercialisation et de la promotion des livres. La pandémie terminée, les lecteurs retournent dans leurs librairies communautaires et les événements, salons et festivals en personne reprennent. D’autre part, les intervenants ont remarqué que le marché change, les ventes en ligne devenant une réalité permanente, alors que les frais d’expédition sont très élevés. Dans ce contexte, les libraires ont souligné l’importance de la commercialisation en ligne pour mener à des ventes et des visites en ligne et en magasin. Certains participants ont indiqué que le FLC devrait financer plus d’efforts de commercialisation numérique, mais que la promotion en ligne et la promotion traditionnelle devraient toutes les deux être soutenues par le FLC parce qu’elles se renforcent mutuellement. Des fonds supplémentaires consacrés à la commercialisation de livres électroniques et de livres audio ont également été suggérés. Un participant a suggéré la création d’une plate-forme dédiée aux livres électroniques canadiens.
Les festivals littéraires, les salons du livre et d’autres événements peuvent également jouer un rôle important dans la découvrabilité, la commercialisation et la promotion. Les associations d’auteurs ont fait remarquer que les festivals et autres événements ont le plus d’impact sur les ventes lorsqu’ils ont des ressources de promotion adéquates et ont recommandé que le SAO accorde plus de financement aux plus petits festivals et événements pour s’assurer qu’ils font la promotion appropriée de leurs activités et qu’ils soutiennent les auteurs. Des possibilités de mentorat offertes par les événements littéraires, les salons et foires du livre établis ont été suggérées comme moyen de réduire les obstacles à l’entrée pour les nouveaux joueurs dans ce domaine.
Les associations d’auteurs ont indiqué que leurs membres sont souvent tenus de déployer des efforts considérables dans la commercialisation et la promotion de leurs livres, au-delà des responsabilités assumées par leur éditeur. Ces efforts, souvent réalisés lors d’événements littéraires, ne comprennent généralement pas d’indemnisation supplémentaire. Les participants ont indiqué que, même si ces responsabilités étaient de plus en plus transférées aux auteurs, ils voyaient les avances qui leur sont versées évoluer à la baisse. Les associations d’auteurs ont plaidé en faveur du soutien des auteurs pour qu’ils prennent part à ces activités promotionnelles, par exemple dans le cadre de projets collectifs.
Un participant du secteur de la librairie a souligné l’importance de renforcer les relations entre les éditeurs et les librairies pour améliorer la découverte des titres. De plus, comme nous l’avons mentionné précédemment, certains participants d’associations de libraires ont exprimé le besoin de faciliter la découverte et la vente de livres de langue française par des libraires exerçant leurs activités sur le marché de langue anglaise. Il y a un désir de développer l’offre de livres de langue française qui est entravée par les différentes façons dont le secteur de la vente de livres fonctionne dans chaque marché de langue officielle. Pour s’attaquer à cette question, il faut examiner les différences structurelles entre les deux marchés et favoriser la discussion entre les intervenants des deux côtés de l’industrie.
Certaines associations d’éditeurs ont déclaré que les projets de commercialisation collectifs ne cadrent parfois pas entièrement avec les stratégies de commercialisation distinctives des éditeurs. Bien que certains projets collectifs aient innové dans la promotion des titres d’auteurs canadiens, s’il y avait un potentiel de nouveaux investissements, les éditeurs ont suggéré que les fonds soient dirigés vers le Soutien à l’édition en priorité afin de stimuler directement les stratégies de commercialisation des éditeurs avec des ressources accrues.
Les associations d’auteurs et d’éditeurs ont souligné l’importance de créer un environnement qui augmenterait la couverture médiatique et la visibilité des auteurs canadiens. Il a été suggéré que le Ministère, dans ses programmes pour les médias et le journalisme, exige que les bénéficiaires présentent, à la fois dans la presse écrite et en ligne, un certain nombre ou une certaine proportion de critiques de livres canadiens.
Un participant a décrit les projets technologiques axés sur les métadonnées comme un moyen d’accroître la découvrabilité. Les intervenants ont indiqué que, pour que les organismes produisent des projets technologiques de qualité, le programme doit être souple et offrir un financement pluriannuel pour des projets à long terme. Les organismes engagés dans des projets technologiques ont déclaré qu’ils devaient être agiles pendant les périodes de développement. L’approche de financement triennal utilisée par la SODEC pour les projets technologiques a été identifiée comme un modèle potentiel pour le FLC.
Soutien aux librairies et Soutien à la distribution
Les éditeurs de propriété canadienne sont depuis longtemps le principal instrument par lequel le gouvernement canadien a atteint ses objectifs dans le secteur du livre en raison de leur contribution démontrée à l’identification, au développement et à la promotion d’une diversité d’auteurs canadiens. L’impact sans précédent de la pandémie de la COVID-19 a amené le FLC à étendre son soutien à d’autres parties de la chaîne du livre pour soutenir l’industrie canadienne du livre en général. Le volet Soutien à la distribution (SAD) d’un an a été lancé dans le cadre du Fonds d’urgence (2020-2021) et l’initiative de deux ans Soutien aux librairies (SAL) a été créée comme mesure de relance (2022-2023 et 2023-2024). Même si ces initiatives temporaires ne faisaient pas partie des sujets abordés dans le guide de discussion pour les séances d’engagement, les participants ont partagé leurs points de vue sur leur pertinence, leur impact et leur conception.
De nombreux participants ont indiqué que soutenir les librairies a été un moyen de renforcer l’investissement de longue date du gouvernement canadien dans la production de livres d’auteurs canadiens, par l’entremise du soutien qu’il offre aux éditeurs, en soutenant la vente de ces livres et, par conséquent, la santé globale de l’industrie du livre. Les librairies indépendantes prospères ont un impact direct sur la santé de l’écosystème du livre et sur l’accès aux livres d’auteurs canadiens et leur découvrabilité. Le financement de projets collectifs a également été identifié comme une stratégie visant à contribuer à un écosystème du livre sain.
Pour ces raisons, et parce que les libraires font encore face à des pressions post-pandémie pour demeurer concurrentiels sur les coûts d’expédition, les associations de libraires et les organismes représentant les auteurs ont indiqué qu’ils souhaitaient que l’initiative du SAL soit renouvelée au-delà de l’engagement de deux ans. Une association d’éditeurs a indiqué qu’un soutien accru à l’expédition de livres, soit par une subvention spécifique ou un tarif postal favorable, comme celui qui existe aux États Unis pour l’envoi d’articles médiatiques et celui dont bénéficient les bibliothèques au Canada, contribuerait à rendre les ventes en ligne plus rentables et à promouvoir l’achat de livres, puisque les tarifs d’expédition des livres sont absorbés par toutes les parties de la chaîne du livre.
Un certain nombre de participants considèrent que l’investissement dans les librairies indépendantes est le moyen le plus efficace d’accroître les ventes de livres d’auteurs canadiens. Les librairies sont perçues comme vitales pour les auteurs canadiens par la visibilité qu’elles leur donnent ainsi que par les événements qu’elles organisent ou soutiennent. Le SAL a créé des occasions pour les librairies de rehausser son profil en ligne et, par conséquent, d’accroître la visibilité d’une gamme diversifiée de livres d’auteurs canadiens. Certains participants représentant les éditeurs ont fait remarquer, d’autre part, que d’autres canaux de vente émergents, comme les ventes directes des éditeurs, offraient plus de possibilités de croissance.
De nombreux participants des associations d’éditeurs ont exprimé leur déception devant le fait que le SAL ait adopté une approche d’« auteur canadien » plutôt qu’une approche d’« édition canadienne ». L’utilisation des fonds du SAL par les libraires pour promouvoir ou soutenir la vente de livres d’auteurs canadiens publiés par des éditeurs étrangers a été considérée comme une source de préoccupation. Du point de vue des éditeurs, le volet d’urgence SAD, bien qu’il ait également touché les détaillants, a eu un impact beaucoup plus important sur les ventes que le SAL parce que les contreparties financières devaient être offertes en soutien aux ventes de livres d’auteurs canadiens publiés par les éditeurs canadiens.
Les intervenants ont remis en question ce qu’ils percevaient comme un accent mis par le SAL sur les frais d’expédition. Avec la fin de la pandémie, les librairies voient les lecteurs et les acheteurs revenir dans leurs magasins en personne et les ventes en ligne sont en baisse. Les frais d’expédition élevés continuent de faire des ventes en ligne un canal moins rentable. Selon les associations de libraires, la commercialisation en ligne (médias sociaux, présence en ligne, etc.) est un moyen puissant d’interagir avec les publics, ce qui mène à des ventes en ligne ainsi qu’à des visites et des ventes en magasin.
Un participant a indiqué que l’accent mis à l’origine sur les ventes en ligne dans le cadre du lobbying de l’industrie ainsi que la conception du programme SAL pourrait avoir orienté les bénéficiaires vers l’amélioration des sites Web transactionnels et les libraires n’étaient peut-être pas conscients que le financement pourrait être utilisé pour d’autres activités qui renforcent leur présence en ligne d’une manière qui stimule les ventes en ligne et en magasin.
Les agrégateurs de données ont fait remarquer que le SAL a mené à des conversations dans l’industrie du livre sur l’importance des métadonnées de qualité et des données de vente. L’existence du programme et la manière dont il a été conçu ont suscité une augmentation du nombre de clients pour les agrégateurs, ce qui signifie qu’il existe maintenant de meilleures données sur les ventes dans l’ensemble du secteur.
Prochaines étapes
Patrimoine canadien tient à remercier tous les individus et les organisations qui ont participé aux séances d’engagement. Les commentaires formulés par les intervenants au cours de ces séances et au moyen de présentations écrites seront utilisés par le Ministère pour orienter le renouvellement du Fonds du livre du Canada. Patrimoine canadien est heureux de la collaboration continue avec tous les intervenants intéressés afin de soutenir la croissance du secteur de l’édition au Canada et la promotion des livres d’auteurs canadiens, tant au pays qu’à l’étranger.
Annexe A – Calendrier des séances d’engagement et liste des participants
Table ronde – Livres Québec – 22 juin 2023
- Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ)
- Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)
- Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française (ADELF)
- Association des libraires du Québec (ALQ)
- Fédération québécoise des coopératives en milieu scolaire (FQCMS/COOPSCO)
Table ronde – Événements littéraires (de langue française/bilingue) – 27 juin 2023
- Salon du livre de Montréal
- Association québécoise des salons du livre (AQSL)
- Salon du livre de l’Outaouais
- Festival Frye Festival
- Salon du livre de la Péninsule acadienne
- Salon du livre de Dieppe
- Salon du livre d’Edmundston
Table ronde – Associations régionales et provinciales d’éditeurs – 28 juin 2023
- Atlantic Publishers Marketing Association (APMA)
- Books BC
- Association of Manitoba Book Publishers (AMBP)
- Book Publishers Association of Alberta (BPAA)
- SaskBooks
- Association of English-language Publishers of Quebec (Association des éditeurs de langue anglaise du Québec) (AELAQ)
Table ronde – Associations nationales d’éditeurs – 29 juin 2023
- Association of Canadian Publishers (ACP)
- Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)
- Literary Press Group of Canada (LPGC)
- Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC)
- eBOUND Canada
- Livres Canada Books
Table ronde – Événements littéraires (de langue anglaise) – 6 juillet 2023
- The FOLD Foundation
- Kingston WritersFest
- Toronto Book and Magazine Fair – The Word on the Street Toronto et Lethbridge
- Vancouver International Writers Festival Society
- The Vancouver Book and Magazine Fair (Word Vancouver)
- Saskatchewan Festival of Words
- Whistler Writers Festival
- WordFest
Séance avec les agrégateurs de données – 14 juillet 2023
- BookNet Canada
- Société de gestion de la banque de titres de langue française (BTLF)
Séance avec les libraires de langue anglaise – 21 juillet 2023
- Canadian Independent Booksellers Association (CIBA)
Table ronde – Organismes représentant les auteurs – 29 septembre 2023
- The Writers’ Union of Canada (TWUC)
- Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ)
© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le ministre de [appellation légale du ministère], [année de publication]
No. de catalogue : XX0-0/0000
ISSN : 0-000-00000-0
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