Guide de l'utilisateur du MIECAPS : le Modèle d’impact économique de la culture, des arts, du patrimoine, et du sport

Conçu par le Groupe de recherche sur les politiques, ministère du Patrimoine canadien

Introduction

Le Modèle d'impact économique de la culture, des arts, du patrimoine, et du sport (MIECAPS) est un outil flexible qui permet de calculer l'impact économique des organismes, des établissements et des événements du secteur des arts, des sports, de la culture et du patrimoine à l'intérieur ou à l'extérieur de leur province ou de leur territoire. Cela comprend des organismes et des établissements comme des musées, des théâtres, des galeries, des arénas et des sites historiques de même que des activités liées aux arts, à la culture, au sport et au patrimoine comme des représentations, des productions, des événements et des festivals.

Le MIECAPS mesure les effets directs, indirects, induits et totaux sur le revenu du travail, le produit intérieur brut (PIB), l'emploi (nombre total d'emplois et nombre d'équivalents temps plein) et les revenus de taxation sur les produits et sur la production qui découlent des dépenses attribuables à un organisme, à un festival ou à un événement.

Le guide de l'utilisateur comprend deux sections :

  • Section 1 : Aspects fondamentaux du Modèle d'impact économique de la culture, des arts, du patrimoine, et du sport (MIECAPS)
  • Section 2: Comment utiliser le MIECAPS : guide des étapes à suivre

Pour toute question au sujet du MIECAPS, n'hésitez pas à communiquer avec le Groupe de recherche sur les politiques du ministère du Patrimoine

Section 1 : Aspects fondamentaux du Modèle d'impact économique de la culture, des arts, du patrimoine, et du sport (MIECAPS)

Le Modèle d'impact économique de la culture, des arts, du patrimoine, et du sport (MIECAPS) est un outil qui permet de calculer l'impact économique des organismes, des établissements et des événements du secteur des arts, des sports, de la culture et du patrimoine à l'intérieur ou à l'extérieur de leur province ou de leur territoire. Cette section portera sur les aspects fondamentaux du MIECAPS, y compris une introduction à la modélisation de l'impact économique et au MIECAPS (section 1.1), les principaux avantages du MIECAPS (section 1.2), les éléments mesurés par le MIECAPS (section 1.3), la fixation des limites de votre analyse de l'impact (section 1.4), les hypothèses et les principales contraintes du MIECAPS (section 1.5) et la vérification des résultats : la règle du 25 % (section 1.6).

1.1 En quoi consiste la modélisation de l'impact économique et le MIECAPS?

Les Modèles d'impact économique supposent que les changements au chapitre des dépenses peuvent avoir des répercussions sur l'ensemble de l'économie et estiment l'impact de tels changements. L'hypothèse sous-jacente veut qu'une diminution des dépenses entraîne un recul de l'économie, tandis qu'une augmentation des dépenses en favorise la croissance.

Statistique Canada évalue cet effet de cascade sur l'économie canadienne au moyen de Modèles entrées-sorties. Ces Modèles s'appuient sur les Tableaux des ressources et des emplois (autrefois connus sous le nom de Tableaux entrées-sorties) qui se composent de statistiques détaillées sur les activités économiques du Canada (c.-à-d., la production, l'utilisation intermédiaire et la consommation finale de biens et de services) pour estimer l'effet total d'un changement initial dans les dépenses pour un secteur précis de l'économie, lesquelles sont appelées multiplicateurs. Les statistiques aident aussi à déterminer les coefficients, lesquels sont essentiellement des estimations de la proportion d'un dollar dépensé pour un organisme, un établissement ou un événement qui sera dépensée dans l'économie locale ou régionale de même que dans les autres provinces et territoires.

Le MIECAPS dépend précisément du Modèle entrées-sorties interprovincial de Statistique Canada. Celui-ci tient compte du commerce interprovincial et interterritorial de même que de la production et de la consommation de biens et de services et fournit des multiplicateurs et des coefficients comparables pour chaque province et territoire. La dernière version du MIECAPS utilise des coefficients et des multiplicateurs pour l'année de référence 2014.

Le MIECAPS utilise les multiplicateurs et coefficients pour estimer l'impact d'un organisme, d'un établissement ou d'un événement sur le plan du revenu du travail, du produit intérieur brut (PIB), de l'emploi et des revenus de taxation (limités aux taxes sur la production et sur les produits). La section 1.5 contient des explications détaillées de ces éléments.

1.2 Les principaux avantages du MIECAPS et des autres Modèles entrées-sorties

Le MIECAPS est un outil simple et facile à utiliser. Il s'agit d'un Modèle unique, en ce sens qu'il calcule précisément l'impact économique des organismes, des établissements et des événements du secteur des arts, des sports, de la culture et du patrimoine dans un contexte microéconomique. Le Modèle illustre en outre une multitude d'impacts de différentes natures pour une variété d'indicateurs économiques, tant à l'échelle locale que nationale.

Le Modèle s'appuie sur les données des Tableaux des ressources et des emplois (autrefois connus sous le nom de Tableaux entrées-sorties) de Statistique Canada. Ces statistiques sur la production et la consommation de biens et de services dans l'économie canadienne sont les plus complètes, cohérentes et détaillées qui soient.

Par ailleurs, les hypothèses employées par le Modèle sont simples, faciles à comprendre et transparentes. La section 1.5 explore en détail les hypothèses du Modèle.

Il importe de noter qu'à l'instar de tous les Modèles économiques, le MIECAPS utilise des hypothèses pour calculer les impacts économiques. Après tout, chaque Modèle économique, y compris le MIECAPS, est intrinsèquement limité par sa dépendance aux hypothèses. Les Modèles ne sont qu'aussi fiables que leurs hypothèses, et compte tenu de leur nature hypothétique, ils ne reposent que sur des estimations.

1.3 Les éléments mesurés par le MIECAPS

Le MIECAPS calcule trois types d'impact économique : les effets directs, indirects et induits. Ces trois types d'impact sont additionnés ensemble pour calculer l'impact total d'un organisme, d'un établissement ou d'un événement. De même, il évalue les effets directs, indirects et induits en fonction des indicateurs suivants : produit intérieur brut (PIB), revenu du travail, emploi (nombre total d'emplois et nombre d'équivalents temps plein) et revenus de taxation (taxes sur la production et sur les produits).

Ces effets sont tous détaillés ci-après.

Types d'impact économiqueNote de page 1

Effets directs

Les effets directs ont trait à l'impact des dépenses directement attribuables à l'entité à l'étude. Dans le cas du MIECAPS, l'entité peut constituer un organisme, un établissement ou un événement du secteur des arts, de la culture, des sports ou du patrimoine. Par exemple, si un musée engage 200 employés, les effets directs de ce musée sur l'emploi sont de 200 emplois.

Effets indirects

Les effets indirects ont trait à l'impact attribué aux changements dans les dépenses d'une entreprise qui fournit directement les biens et les services à l'entité à l'étude et découlent de l'achat de biens et de services effectué par l'entité auprès de l'entreprise. En d'autres mots, le Modèle calcule les changements économiques issus des dépenses de l'entreprise qui approvisionne l'entité. Pour le musée, le nombre d'emplois créés dans l'entreprise qui a fourni les matériaux de construction pour le nouvel établissement représente un effet indirect.

Effets induits

Les effets induits ont trait à l'impact attribué à l'achat de tous les biens et services qui ont été vendus aux travailleurs qui ont utilisé leur salaire pour faire l'achat de ces biens et services (épicerie, essence, coiffure, etc.), salaire qui a été gagné par suite des effets directs et indirects (par ex., le musée et le fournisseur de matériaux de construction, dans le cas présent). En d'autres mots, le Modèle calcule les changements économiques issus des habitudes de consommation des employés qui travaillent pour l'entité et des employés au service de l'entreprise qui fournit l'entité. Notons que le MIECAPS ne traite pas les effets induits des dépenses gouvernementales.

Effets ouverts

Les effets « ouverts » ont trait à la somme des effets directs et indirects.

Effets fermés

Les effets « fermés » ont trait à la somme des effets directs, indirects et induits.

Indicateurs économiques

Produit intérieur brut (PIB)

Le PIB est la valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.

Les biens sont des objets physiques comme la peinture, tandis que les services sont des produits intangibles comme un spectacle de danse ou un concert. La valeur totale d'un bien ou d'un service est le prix payé sur le marché pour ce produit (par ex., le prix payé pour un billet d'entrée à un concert de musique).

Il importe de noter que le PIB représente la valeur totale de tous les biens et services finaux. Cela signifie que la valeur de biens ou de services intermédiaires, c'est-à-dire les biens et les services utilisés dans la production d'un bien ou d'un service (par ex., la location d'éclairage pour un concert de musique), n'est pas comprise dans le PIB. Cette dernière valeur est déjà prise en compte dans le prix du marché du bien ou du service final (par ex., un producteur de concert inclut les dépenses liées à la location de l'éclairage dans le prix d'entrée du concert).

Revenu du travail

Le revenu du travail comprend les salaires (montant payé en salaires et traitements aux travailleurs), le revenu supplémentaire du travail ainsi que le revenu net des entreprises individuelles (par ex., un musicien enregistré comme entreprise qui travaille sous contrat).

Emploi

L'emploi représente le nombre total d'emplois au sein d'une économie. L'emploi comprend les employés payés par une entreprise, les travailleurs autonomes, les propriétaires d'entreprises non constituées (par exemple, un musicien enregistré comme entreprise qui travaille sous contrat).

Emploi (équivalents temps plein, ETP)

L'emploi (exprimé en équivalents temps plein) équivaut à une année de travail pour une personne. Par exemple, le travail de trois personnes pour une période de quatre mois chacune correspondrait à un ETP. De même, cinq ETP pourraient représenter une personne travaillant pendant cinq ans à plein temps. L'emploi est mesuré en années-personne (ETP). Un emploi durant une partie de l'année est exprimé en proportion d'une année-personne.

Taxes sur la production

La taxe sur la production comprend l'impôt foncier, les licences et les permis.

Taxes sur les produits

Les taxes sur les produits comprennent la TPS, la TVP, la taxe de vente harmonisée, la taxe sur les ventes des fabricants, la taxe d'amusement et la taxe d'accise.

1.4 Fixation des limites de votre analyse de l'impact

Dans le cadre d'une analyse de l'impact économique, il est primordial de définir la zone géographique où les impacts sont évalués.

Le MIECAPS a été spécialement conçu pour évaluer l'impact des organismes, des établissements et des événements à l'échelle provinciale ou territoriale ou à plus petite échelle (par ex., ils peuvent fournir des biens et des services pour l'ensemble d'une province, d'une ville ou d'un quartier). Dans le cas d'un organisme, d'un établissement ou d'un événement exploité à l'échelle nationale ou internationale, il nous faudrait répartir les dépenses par province et par territoire afin d'entrer correctement les données dans le MIECAPS.

1.5 Hypothèses et principales contraintes

Le MIECAPS est un outil robuste, fiable, précis et flexible qui s'appuie sur les données provenant des Tableaux des ressources et des emplois (autrefois connus sous le nom de Tableaux entrées-sorties, qui comme nous l'avons mentionné précédemment, contiennent les statistiques sur la production et la consommation de biens et de services dans l'économie canadienne les plus complètes, cohérentes et détaillées qui soient). Cela dit, le MIECAPS repose sur certaines hypothèses et doit composer avec certaines contraintes inhérentes à sa conception, à l'instar des autres Modèles d'impact économique entrées-sorties semblables.

Le MIECAPS est un Modèle statique qui s'appuie sur le Modèle entrées-sorties interprovincial de Statistique Canada de 2014. Cela signifie que les résultats sont entièrement évolutifs et que le Modèle reflète la structure de l'économie à un moment précis. Par conséquent, la version actuelle du Modèle ne tient pas compte de facteurs externes qui sont apparus depuis 2014, comme un changement important dans les tendances commerciales ou encore les importantes fluctuations dans la valeur du dollar canadien.

Le MIECAPS suppose aussi que la production est alimentée par la demande sans toutefois tenir compte de l'envergure de cette demande. Les hausses dans la demande de biens et de services n'altèrent pas le prix du marché de certains biens ou services ou encore la capacité des producteurs à les fournir. Le producteur répondra simplement à cette hausse en augmentant la production et en embauchant davantage de main-d'œuvre pour produire les biens ou les services demandés (d'un point de vue économique, on dit que l'offre est parfaitement élastique au prix courant du marché et qu'elle est ainsi déterminée par la demande).

Par ailleurs, le Modèle ne calcule que les retombées économiques et exclut par conséquent les autres avantages sociaux et intrinsèques qui sont difficiles à évaluer. Les arts, la culture, le patrimoine et les sports enrichissent nos vies de nombreuses façons. Il existe une multitude de recherches qui démontrent que les arts, la culture, le patrimoine et les sports renforcent l'engagement social, contribuent à l'essor de la collectivité, ont une incidence positive sur le rendement scolaire et favorisent la santé physique et mentale. Ces autres avantages ne se reflètent pas dans les estimations de l'impact économique produites par le MIECAPS.

Enfin, les multiplicateurs du MIECAPS comportent les limites énumérées ci-aprèsNote de page 2.

  • Absence de contraintes liées à l'offre: le Modèle suppose que l'économie n'est soumise à aucune contrainte liée à l'offre. Cela signifie qu'il suppose que l'on peut produire une quantité additionnelle de produits dans un secteur sans soustraire de ressources à un autre secteur d'activités. Cela peut exagérer les retombées économiques réelles. L'impact réel est susceptible de dépendre de la disponibilité des ressources comme la main-d'œuvre et le capital.
  • Prix fixes: les contraintes liées à la disponibilité des ressources comme la main-d'œuvre qualifiée veulent que les prix aient une fonction de rationnement. Dans les évaluations qui utilisent des multiplicateurs et où les ressources comme la main-d'œuvre et le capital sont considérées comme étant illimitées, on s'attend à ce que les prix soient fixes. Ainsi, les prix ne sont pas touchés par les changements dans les dépenses gouvernementales, les politiques ou la demande, ce qui signifie que ces effets ne sont pas traités par le Modèle.
  • Ratios fixes pour les entrées intermédiaires et la production: l'analyse de l'impact économique au moyen de multiplicateurs suppose implicitement qu'il y a une structure d'entrée fixe pour chaque industrie ainsi que des ratios fixes pour la production. Ainsi, l'analyse d'impact au moyen de multiplicateurs peut être utilisée pour décrire les effets moyens et non les effets marginaux. Par exemple, on s'attend à ce qu'une demande accrue pour un produit engendre une hausse équivalente de la production pour ce produit. Or, il peut se révéler plus efficace d'accroître les importations ou de détourner certaines exportations vers la consommation locale plutôt que d'accroître la production locale de façon équivalente.

Modèles statiques et Modèles d'équilibre général

Les Modèles statiques comme le MIECAPS évoquent des hypothèses qui sont relativement simples, faciles à comprendre et transparentes. Le MIECAPS se base sur les Tableaux entrées-sorties de Statistique Canada. Ces tableaux contiennent des statistiques complètes et détaillées sur la production et la consommation de biens et de services au sein de l'économie canadienne. Par conséquent, les Modèles entrées-sorties tendent à être plus fiables puisqu'ils s'appuient sur des tendances observées dans l'activité économique.

Par contre, les contraintes et les hypothèses des Modèles d'équilibre général, qui ont tendance à être les Modèles économiques les plus courants, ne sont pas toujours connus de l'utilisateur ni faciles à comprendre. Les Modèles d'équilibre général décrivent la répartition des ressources dans une économie issue de la relation entre l'offre et la demande. Ils formulent de nombreuses hypothèses en fonction de facteurs comme la concurrence, l'élasticité, le niveau d'emploi et le revenu. Bien que les Modèles d'équilibre général peuvent se montrer plus précis que les Modèles entrées-sorties, cette précision dépend largement de la validité des hypothèses et de la méthodologie utilisée pour les mettre en œuvre (par opposition aux tendances effectivement observées dans l'activité économique des Modèles entrées-sorties).

1.6 Vérification des résultats : la règle du 25 %

La « règle du 25 % » est pratique lorsque vient le temps de déterminer si le MIECAPS est l'outil qui convient et s'il fournit des résultats fiables pour votre organisme, votre établissement ou votre événement.

Dans la majorité des cas, on connaît les effets directs d'une entité par rapport à certaines variables comme la main-d'œuvre, le revenu et l'emploi. Comme nous le mentionnons dans la section 1.3, les effets directs ont trait à l'impact des dépenses directement attribuables à l'entité à l'étude. Ainsi, pour un musée qui emploie 200 personnes, son impact direct sur l'emploi est de 200 emplois.

Afin de déterminer si le Modèle produit des résultats fiables, on peut comparer les résultats directs du Modèle avec les résultats directs connus. Si la différence entre la réalité et les estimations du Modèle équivaut à +/- 25 %, alors les estimations des effets indirects et des effets induits sont jugés fiables. Si la différence entre les effets directs connus et les estimations du Modèle est supérieure à +/- 25 %, nous pouvons alors conclure que les résultats du Modèle ne sont pas fiables ou ne conviennent pas à notre analyse. Dans cet exemple, pour respecter la règle du 25 %, le MIECAPS devrait arriver à un résultat oscillant entre 150 et 250 emplois.

Section 2 : Comment utiliser le MIECAPS
Guide des étapes à suivre

Utilisation du MIECAPS : survol

Le MIECAPS est un chiffrier électronique Excel.

Pour utiliser le MIECAPS, l'utilisateur doit entrer toutes les dépenses connues dans le premier onglet nommé « Exp. » qui est situé dans le coin inférieur gauche du document Excel. Une fois toutes les données disponibles entrées, les calculs d'impact économique sont instantanément disponibles dans l'onglet des résultats.

Les étapes précises pour utiliser le MIECAPS sont les suivantes :

Étape 1 : Déterminer les éléments à mesurer

La première et principale étape est de déterminer clairement les éléments à mesurer ainsi que la période d'évaluation (par ex., quelques mois, une année complète, plusieurs années). Cette étape s'avère essentielle pour déterminer les dépenses à inclure et à exclure potentiellement. Le MIECAPS peut être utilisé pour tout organisme, établissement ou événement du secteur des arts, de la culture, des sports ou du patrimoine (par ex., un musée [ou simplement une exposition présentée pour un temps limité], une saison de théâtre, un aréna de hockey, un festival de musique ou un événement sportif). Il ne permet pas d'évaluer l'impact économique d'autres types d'organisme, d'établissement ou d'événement.

Par exemple, un théâtre pourrait vouloir mesurer l'impact d'une seule production par rapport à une saison de théâtre complète. Ainsi, il faudrait déterminer les dépenses totales liées à la production en question plutôt que l'ensemble des dépenses du théâtre au moment où la production était présentée dans le cas où d'autres productions étaient à l'affiche au même moment.

Étape 2 : Recueillir les données au sujet des éléments à mesurer

Ces renseignements se trouvent souvent dans les états financiers vérifiés de fin d'exercice des entreprises constituées en société. Autrement, ces données peuvent aussi être recueillies par l'intermédiaire de la comptabilité ordinaire ou par d'autres moyens, particulièrement pour des périodes supérieure ou inférieure à une année. Peu importe la source, ces renseignements sont essentiels pour utiliser le MIECAPS.

Règle générale, il existe trois types de dépenses qui peuvent être entrées dans le MIECAPS (voir ci-après), et chacune d'entre elles possède son propre ensemble de sous-catégories. Vous n'avez toutefois pas à fournir des dépenses pour chaque catégorie pour utiliser le MIECAPS. Le MIECAPS fonctionnera même si vous inscrivez des dépenses dans une seule sous-catégorie. Par contre, le fait d'entrer une plus grande quantité de dépenses produira des résultats plus fiables et fournira une meilleure vue d'ensemble des retombées économiques.

Il importe de noter que nous recommandons, dans la mesure du possible, de limiter les dépenses aux « nouvelles » dépenses par rapport aux dépenses « réaffectées ». À titre d'exemple, les dépenses réaffectées s'apparentent aux dépenses qu'un visiteur investit dans l'achat d'un billet d'entrée dans un musée plutôt que dans le visionnement d'un film dans un cinéma de la région. Une « nouvelle » dépense a trait à l'achat d'un billet d'entrée dans un musée par un touriste qui vient de l'extérieur de la ville. Le fait d'entrer les « nouvelles » dépenses comme celles engagées par des visiteurs qui viennent de l'extérieur de la province ou du pays produirait des estimations des retombées économiques encore plus fiables.

  1. Dépenses de fonctionnement et d'entretien

Il s'agit des dépenses effectuées par l'organisme, l'établissement ou l'événement et par tout partenaire pour l'achat de biens et de services et réparties dans les catégories suivantes :

  • Fonctionnaires gouvernementaux et autre personnel des organismes, des établissements et des événements du secteur des arts, de la culture, des sports et du patrimoine
  • Personnel (non gouvernemental et autres) des organismes, des établissements et des événements du secteur des arts, de la culture, des sports et du patrimoine
  • Transports et communications
  • Information
  • Services professionnels et particuliers
  • Locations
  • Réparations et entretien
  • Services publics
  • Matériaux et fournitures
  • Paiements tenant lieu de taxes
  • Paiements de transfert et frais de la dette publique

Les sous-catégories spécifiques sont décrites comme suit :

Fonctionnaires gouvernementaux et autre personnel des organismes, des établissements et des événements du secteur des arts, de la culture, des sports et du patrimoine– cette catégorie s'applique aux salaires des employés des organismes, des établissements et des événements possédés et exploités par le gouvernement comme le Musée des beaux-arts du Canada.

Personnel (non gouvernemental et autres) des organismes, des établissements et des événements du secteur des arts, de la culture, des sports et du patrimoine – cette catégorie s'applique aux salaires des employés d'organismes, d'établissements et d'événements non gouvernementaux comme un musée privé.

Paiements tenant lieu de taxes – attendu que les propriétés fédérales sont exonérées de l'obligation de payer des taxes locales en vertu de la Constitution, les musées nationaux ou les autres propriétés fédérales effectuent des paiements tenant lieu de taxes aux gouvernements locaux. Cette catégorie de dépenses s'applique précisément à ce type de dépenses.

Paiements de transfert – les paiements de transfert sont des paiements non réciproques pour lesquels aucun argent, bien ou service n'est reçu en retour. Les bourses, les contributions ou les subventions gouvernementales sont des exemples de paiements de transfert. Cette catégorie de dépenses doit être utilisée dans le cas où une entité n'est pas en mesure de déterminer à quel endroit le paiement de transfert est utilisé (c.-à-d., la façon dont l'organisme qui reçoit la bourse dépense l'argent octroyé).

  1. Investissements et dépenses d'infrastructure

Le montant dépensé par un organisme, un établissement ou un événement et par tout partenaire sur l'infrastructure (capital), qu'il s'agisse de nouveaux organismes, établissements ou événements (y compris l'agrandissement d'infrastructures existantes) et d'améliorations apportées aux installations existantes. Ces dépenses sont réparties dans les catégories suivantes :

  • Acquisition de machinerie et d'équipement
  • Infrastructures résidentielles (nouvelles et rénovations)
  • Infrastructures non résidentielles (nouvelles et rénovations)
  • Transports et infrastructure
  • Autres investissements dans les infrastructures

Notons que les dépenses relatives à l'acquisition de terrains et de bâtiments existants, de machines ou d'équipement d'occasion et d'autres biens (comme des artefacts, etc.) ne doivent pas être incluses dans les dépenses de l'organisme. Ces dépenses n'ajoutent rien à l'économie provinciale ou territoriale, car elles constituent essentiellement des transferts entre deux agents économiques (CE qui n'entraîne pas de hausse de la production).

  1. Dépenses des visiteurs

Il s'agit du montant dépensé par les visiteurs, les spectateurs et le public sur des éléments qui entrent dans les catégories suivantes :

  • Transports (automobiles)
  • Transports (location de véhicules)
  • Transports (autres modes)
  • Hébergement
  • Nourriture et boissons (en restaurant)
  • Loisirs et divertissement
  • Détail (souvenirs, films, accessoires)
  • Autres dépenses

Les dépenses des visiteurs engagées dans la province ou le territoire où se situe l'établissement (par ex., un musée) ou où a lieu l'événement et générées par l'établissement ou l'événement, doivent être incluses dans l'analyse d'impact économique. Toutefois, lorsqu'un visiteur visite plusieurs établissements ou événements pendant son voyage (c.-à-d., un voyage multidestination), seulement une portion des dépenses du visiteur liées au déplacement et à l'hébergement doit être attribuée à chaque établissement ou événement. Les recettes (revenus) reçues par ces établissements ou événements et perçues auprès de ces visiteurs doivent être déduites des dépenses totales des visiteurs.

Les recettes d'un établissement ou d'un événement peuvent être employées en tant que procuration pour les dépenses des touristes dans le MIECAPS, mais toutes les taxes de vente doivent être incluses dans les totaux entrés dans le MIECAPS (c.-à-d., TPS, TVP ou TVH, selon la province ou le territoire) afin d'être correctement calculées. Autrement, on doit multiplier les recettes par le pourcentage de taxe applicable pour une province ou un territoire et utiliser ce nouveau total dans le MIECAPS.

Étape 3 : Entrer les dépenses dans l'onglet des dépenses du MIECAPS

L'utilisateur doit entrer toutes les dépenses connues dans le premier onglet nommé « Exp. » qui est situé dans le coin inférieur gauche du document Excel. Les dépenses doivent se trouver dans la colonne de la province ou du territoire où les dépenses ont été engagées – dans la plupart des cas, il s'agit de la province ou du territoire où se situe l'organisme, l'établissement ou l'événement. Des exceptions à cette pratique peuvent comprendre les dépenses connues effectuées dans une autre province ou un autre territoire, particulièrement dans le cas d'entités de plus grande envergure qui exercent leurs activités dans plus d'une région. Il importe aussi d'inclure toutes les taxes lorsque vient le temps d'entrer les dépenses dans le tableau Excel.

Étape 4 : Résultats instantanément disponibles dans l'onglet des résultats du MIECAPS

Une fois toutes les données relatives aux dépenses entrées, les calculs des retombées économiques sont instantanément disponibles dans l'onglet relatif aux résultats (appelé « Results » dans le fichier Excel).

Détails de la page

Date de modification :