Notes pour une allocution prononcée par l’honorable Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien devant le Comité permanent du patrimoine canadien, concernant la lettre de mandat du ministre

Ottawa (Ontario)
Le 26 février 2020

La version prononcée fait foi.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité,

Bonjour.

Nous sommes réunis aujourd’hui sur le territoire traditionnel des Algonquins Anishinabeg. Je souhaite prendre un moment pour souligner que cette reconnaissance n’est pas que symbolique, mais témoigne de l’engagement de notre gouvernement envers une réconciliation avec les peuples autochtones.

C’est dans cet esprit que nous collaborons avec nos partenaires pour concrétiser de grandes priorités. Dans mon mandat, on peut penser à la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones et la mise en place d’un cadre pour rapatrier les biens culturels et les restes ancestraux autochtones.

Aussi, la Nation des Métis célèbre son 150e anniversaire cette année, un anniversaire qui coïncide avec l’entrée du Manitoba dans la Confédération. Notre gouvernement reconnaît le rôle que les Métis ont joué dans ce moment important de notre histoire.

Aujourd’hui, je suis accompagné :

J’aimerais vous féliciter, Scott, pour votre élection à la présidence du Comité permanent du patrimoine canadien.

Je salue également tous les nouveaux et les anciens membres du Comité.

Permettez-moi de souligner l’appui précieux que je reçois de mes secrétaires parlementaires :

Merci de m’avoir invité à prendre la parole devant vous pour une première fois.

En novembre dernier, j’ai été honoré de me voir confier les responsabilités de ministre du Patrimoine canadien.

Ceux qui me connaissent savent que je suis un militant dans l’âme.

Je ne m’engage jamais à moitié dans les causes auxquelles je crois. Et, ces derniers mois, j’ai pu établir plusieurs parallèles entre l’engagement dans le milieu environnemental et celui pour les arts, la culture et le sport.

J’ai découvert des gens passionnés, dévoués, qui font partie de petites et de grandes organisations et qui doivent souvent jongler avec toutes sortes de réalités pour mener à bien leurs activités. Mais surtout, c’est une communauté tissée serrée.

J’ai déjà rencontré les représentants de plus de 375 organismes dans cinq provinces, de l’Atlantique jusqu’aux Prairies. Et j’aurai le privilège de m’entretenir avec d’autres gens fascinants dans les prochaines semaines, en Colombie-Britannique, en Saskatchewan et au Yukon.

Cette dynamique, je la connais bien. Et je travaille déjà à soutenir cette communauté avec toute l’énergie qu’on me connait.

Mes responsabilités vont bien au-delà de la promotion de la culture et du sport. J’aimerais tout d’abord aborder un certain nombre de sujets dans mon allocution, puis je pourrai répondre à vos questions sur le mandat que le premier ministre m’a confié.

Changements climatiques / Musées

En tant que parlementaires, nous avons tous le mandat de lutter contre les changements climatiques. C’est clairement énoncé dans le discours du Trône et dans la lettre de mandat de chaque ministre. Sans compter que la Chambre a adopté une motion sur l’urgence climatique l’été dernier.

Dès mes premières réunions avec le milieu de la culture et du sport, j’ai constaté une réelle volonté d’agir positivement pour rendre nos organismes culturels et sportifs encore plus verts. Je tiens personnellement à aider toutes les Canadiennes et tous les Canadiens qui désirent avancer dans cette direction. D’ailleurs, on a des exemples inspirants.

L’un des plus grands rendez-vous sportifs du monde veut faire partie de la solution. Les Jeux olympiques et paralympiques ont développé des pratiques durables pour les Jeux de Tokyo, cet été.

Le Conseil des Jeux du Canada a signé un accord-cadre sur le sport au service de l’action climatique, une initiative de l’ONU et du Comité international olympique.

Plus près de chez nous, le Musée de la nature nous sensibilise déjà aux changements climatiques en nous rappelant que la nature est l’une des ressources les plus précieuses du Canada. Le premier ministre m’a demandé de collaborer avec ce musée et les autres musées nationaux pour conscientiser davantage le public aux changements climatiques.

Mon travail avec les musées ne s’arrête pas là. Je vais aussi m’assurer que notre politique muséale est arrimée au XXIe siècle. Parce que nos musées sont des vitrines exceptionnelles sur l’histoire et la culture canadiennes et que leurs collections doivent être accessibles à tous.

Radiod iffusion / Secteur de l’information

Un de mes dossiers prioritaires, dont vous avez entendu parler lundi lors du témoignage de Mesdames Yale et Simard, est la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion. Notre gouvernement comprend qu’il est crucial d’avoir un système de radiodiffusion solide, équitable et flexible pour répondre aux attentes des Canadiennes et Canadiens, et aux défis du numérique. Pour cela, il y a urgence d’agir.

Nous avons pris connaissance du rapport du Groupe d’examen chargé d’examiner la loi. Et j’ai espoir de présenter à la Chambre dans les prochains mois un projet de loi sur la radiodiffusion.

Aussi, je peux vous assurer que nous n’allons pas réglementer les médias d’information et que nous allons préserver un secteur de l’information fort et indépendant, ainsi qu’un Internet libre et ouvert.

La Loi sur la Radiodiffusion touche plusieurs organismes de mon portefeuille, car ils comprennent une large composante audiovisuelle qui alimente, entre autres, l’environnement numérique.

L’Office national du film, Téléfilm Canada et CBC/Radio-Canada sont tous des organismes indépendants qui nous informent, nous offrent un contenu de grande qualité et contribuent à notre identité collective. Nous sommes fiers de leur offrir un appui.

Je tiens à préciser que CBC/Radio-Canada est un élément essentiel de l’écosystème médiatique du Canada et un contributeur clé de contenu canadien. Dans le cadre de la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion, nous examinons des façons de renforcer le mandat régional du radiodiffuseur public national.

L’environnement des médias d’information est en pleine transformation, et nous répondons à l’appel de nos journaux en y mettant toute la rigueur nécessaire pour assurer leur indépendance. C’est le fondement même d’une saine démocratie. Nous avons mis de l’avant des mesures fiscales et nous injectons 10 millions de dollars par année pour augmenter la couverture journalistique dans les communautés mal desservies.

Nous investirons aussi jusqu’à 172 millions de dollars sur cinq ans pour stabiliser le Fonds des médias du Canada et assurer le succès de nos industries créatives à l’ère numérique.

Enfin, je travaille de près avec le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie sur plusieurs dossiers qui touchent de près le secteur de l’information.

On peut penser aux actions pour assurer un environnement sécuritaire et exempt de haine et de préjugés sur les réseaux sociaux, sujet pour lequel vous semblez d’ailleurs avoir un intérêt à pousser l’étude. On peut aussi mentionner la protection des données personnelles des citoyennes et citoyens; ou encore la révision de la Loi sur le droit d'auteur.

Droit d’auteur / Stratégie d’exportation créative

Ayant moi-même écrit trois livres, dont le dernier sur les impacts à la fois positifs et négatifs des technologies numériques, j’ai à cœur la question des droits d’auteur.

À cet égard, je remercie les membres de ce comité durant la 42e législature d’avoir pris le temps d’examiner la Loi sur le droit d'auteur et la rémunération des artistes et des industries créatives. Vos recommandations nous permettent maintenant de considérer comment les artisans de notre culture peuvent tirer pleinement profit de leurs œuvres.

Avant de passer à un autre sujet, je veux rappeler tout le travail qui a été réalisé jusqu’ici dans le cadre de la Stratégie d’exportation créative. C’est un travail important qui se poursuit avec Affaires mondiales et tous nos partenaires à la Foire du livre de Francfort et dans diverses missions internationales passées et à venir.

Le contenu culturel canadien est parmi les meilleurs au monde. Il faut le promouvoir à l’international et permettre aux créateurs d’ici de bénéficier du marché international.

Sport

Transportons-nous, si vous le voulez bien, dans l’univers du sport.

J’ai beaucoup de plaisir à me plonger dans cet univers. Je peux compter sur un secrétaire parlementaire, Adam van Koeverden, qui a une longue feuille de route dans le milieu du sport. Et la députée de Brome-Missisquoi, qui siège à ce comité, peut aussi témoigner des bienfaits du sport, elle qui est cycliste olympique.

Depuis plusieurs années, notre gouvernement multiplie les efforts pour rendre le sport sécuritaire, accueillant et accessible à toutes et à tous. Tout un travail de sensibilisation a été fait, et se poursuit, sur les commotions cérébrales, le harcèlement et la discrimination.

Je suis ravi de prendre le relai.

Le sport est une formidable école de vie. Il nous apprend l’esprit d’équipe, le civisme et le plaisir d’une saine compétition. Nous avons également des exemples extraordinaires de détermination et de persévérance grâce à nos athlètes de haut niveau comme Bianca Andreescu et Laurent Duvernay-Tardif.

Je vais continuer d’aider le milieu canadien du sport à bâtir une société en santé, où tous les jeunes, particulièrement les jeunes autochtones, se reconnaissent et se sentent partie prenante.

En cette « année olympique », de grands moments de fierté nous attendent. Je sais que chez moi, ma famille aura les yeux rivés à l’écran. J’aurai même le privilège d’être présent aux Jeux olympiques et paralympiques.

Nous pouvons tous être fiers du travail incroyable de nos athlètes. Ils s’entraînent depuis longtemps pour se rendre à Tokyo et gravir les marches du podium. Nous serons toutes et tous derrière eux cet été, unis et fiers de voir l’unifolié si bien représenté.

Monsieur le Président, chers collègues, merci de votre attention.

Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.

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