Sommaire des notes : table ronde pour la relance verte du secteur des arts, de la culture, du patrimoine et du sport
L’objectif du sommaire des notes consiste à consigner les principales conclusions de la table ronde du secteur de la relance verte tenue le 11 septembre 2020. Les objectifs de la table ronde étaient les suivants :
- Veiller à ce que les divers intervenants représentant différents secteurs et industries soient entendus et aient l’occasion d’exprimer leurs points de vue et idées.
- Comprendre les répercussions concrètes de la pandémie de COVID-19 sur les efforts déployés par les secteurs et les organisations en matière de durabilité environnementale.
- Avoir des discussions constructives en vue de contribuer à déterminer des mesures qui pourraient permettre d’accélérer la reprise verte.
- Établir une compréhension commune des types de mesures de soutien requises ainsi que du rôle du gouvernement ou des gouvernements en la matière.
Au début de la table ronde, les représentants ont partagé leur expérience générale sur la façon dont la pandémie de COVID-19 a touché leur secteur et leur organisation. L’introduction a été suivie de deux segments :
- efforts et obstacles actuels; et
- possibilités pour nos secteurs de contribuer au virage écologique.
Incidence de la pandémie sur les entreprises et les secteurs
En guise d’introduction, les participants ont été invités à indiquer quelle est l’incidence la plus importante de la pandémie sur leurs efforts d’écologisation de leur secteur et de leur organisation. Voici certaines des idées et conclusions clés :
- Les restrictions imposées pour les grands rassemblements publics ont eu des répercussions importantes et négatives sur l’offre dans divers secteurs, par exemple l’annulation ou le report d’événements culturels et sportifs locaux, nationaux et même internationaux, les pertes de revenus, les contrats perdus, l’annulation de la programmation, la cessation d’activités qui dépendent des grands rassemblements et l’abandon de zones urbaines consacrées aux représentations publiques.
- Certaines organisations qui avaient déjà mis en place des mesures de durabilité environnementale poursuivent leurs efforts dans ce domaine, mettent en œuvre ou perfectionnent leurs plans ou pratiques de durabilité environnementale ou cherchent des moyens d’adapter les plans existants à leur secteur ou à leur industrie (p. ex. le « Screen New Deal »). Certains intervenants pour qui l’environnement constitue une question d’intérêt depuis peu profitent du ralentissement des activités régulières pour définir leur rôle à l’égard de la durabilité environnementale.
- Les organisations ont cherché à établir des partenariats, par exemple pour envisager l’adoption d’une stratégie numérique pendant les périodes de ralentissement ou pour participer à un projet de « transition écologique » avec le gouvernement provincial.
- Pour d’autres organisations, le développement d’activités et de projets novateurs est au point mort.
- Un impact positif de la pandémie est que la population a renoué avec les activités extérieures.
Efforts et obstacles actuels
Afin de stimuler les discussions lors du premier segment, les questions suivantes ont été posées aux participants :
- Quelles sont les initiatives écologiques en cours?
- Quelles initiatives aimeriez-vous mettre en œuvre?
- Quels sont les obstacles auxquels vous faites face?
Voici certaines des idées et conclusions clés :
Renforcement des capacités et échange de connaissances
- Il est possible d’accroître les ressources disponibles au sein des secteurs afin de mieux comprendre les pratiques en matière de durabilité environnementale. Par exemple, les secteurs pourraient collaborer plus étroitement en vue de former et d’informer les personnes et les organisations sur les initiatives écologiques.
- Il est possible d’accroître la responsabilisation en matière de durabilité environnementale, par exemple en créant un rôle de « Responsable de l’environnement » qui contribuera à diriger les initiatives environnementales et à faire de la sensibilisation sur les ensembles de production.
Intégration de pratiques opérationnelles écologiques dans la culture organisationnelle
- Les organisations responsables d’attractions et d’activités extérieures ont commencé à réfléchir à l’approche à adopter pour mieux se reconstruire. De nombreuses organisations de tous les secteurs examinent différentes approches pour réduire leur empreinte environnementale, y compris des moyens de rendre leurs productions durables et de réutiliser les matériaux.
- Les organisations pourraient obtenir une accréditation pour leurs pratiques respectueuses de l’environnement. Les organisations qui cherchent à obtenir une accréditation ont besoin de la collaboration et de l’engagement des employés de tous les niveaux, ce qui favorise la mobilisation et la sensibilisation.
- Il a été suggéré aux organisations de déployer des efforts supplémentaires afin de mesurer leurs émissions et d’en faire le suivi et d’utiliser les données pour atteindre leur cible.
- La promotion et la démonstration de l’utilisation d’énergies vertes, p. ex. au moyen de productions cinématographiques, pourraient contribuer à faire connaître les pratiques écologiques.
Incitatifs pour les secteurs
- Des incitatifs financiers visant à promouvoir des productions plus respectueuses de l’environnement dans tous les secteurs (p. ex. théâtre, télévision) pour des dépenses engagées dans tous les aspects de la production, notamment pour compenser les coûts de la mise en place d’un programme de recyclage pendant la production. Un fonds fédéral pour l’énergie propre pourrait être une solution.
- Des investissements dans la recherche et le développement qui permettront de proposer des solutions novatrices et écologiquement durables (p. ex. création de technologies et d’infrastructures vertes, accès à des ressources spécialisées dans la mise en œuvre de pratiques écologiques).
- Le financement fédéral pourrait aider à la fois les petites organisations et les organisations-cadres à mettre en place leurs initiatives écologiques (p. ex. transformer les institutions et les activités pour qu’elles deviennent durables sur le plan environnemental, offrir un accès écologique à un plus grand nombre de citoyens).
- L’énergie verte suscite de l’intérêt dans tous les secteurs. Les crédits d’impôt pour l’utilisation d’énergies vertes sont une bonne solution, mais ils doivent être flexibles. Par exemple, l’industrie de la production cinématographique ne pourrait pas en bénéficier étant donné qu’il n’y a pas suffisamment de points de connexion aux réseaux électriques urbains, de sorte qu’il est nécessaire d’utiliser des génératrices diesel qui ne donnent pas droit à des incitatifs fiscaux. Le diesel renouvelable est une option, mais il est rare. Les technologies permettant de mettre au point des « kiosques d’énergie verte » (comme des génératrices électriques ou solaires) pour combler les besoins en électricité d’une production sont trop dispendieuses — une participation du gouvernement est envisageable dans ce domaine.
- Un programme de récompenses ou des incitatifs pour les organisations qui ont adopté des pratiques écologiques (p. ex. mention ou reconnaissance publique, prix, accréditation).
Soutien et maintien de l’orientation fédérale
- Les modèles, les politiques et les lignes directrices du gouvernement fédéral sont utiles aux organisations, mais l’aide et l’orientation du gouvernement sont aussi nécessaires. Certains intervenants qui souhaitent contribuer ont parfois une expérience plus limitée des différents mécanismes de soutien et ils ne savent pas nécessairement par où commencer.
- Il faut faire preuve de souplesse à l’égard des résultats de la mise en œuvre des lignes directrices et tenir compte de la capacité des organisations. Cependant, l’intention générale devrait être ferme – la vision qui sous-tend les lignes directrices doit être claire comme de l’eau de roche.
- Une loi fédérale visant à encourager la production de carburants écologiques, p. ex. dans le secteur pétrolier et gazier, permettrait d’accroître l’accès des secteurs de la culture, du patrimoine et des sports à de l’énergie plus propre.
- La mise à niveau de la bande passante à l’échelle nationale offrira une meilleure connectivité entre les secteurs et les industries.
Collaboration continue entre le gouvernement et les secteurs de la culture, du patrimoine et des sports
- La lutte contre les changements climatiques nécessite une collaboration intrasectorielle et intersectorielle. Il est généralement admis que les industries et les organisations d’un même secteur fonctionnent de façon très différente et qu’il est utile de travailler en étroite collaboration et d’apprendre les uns des autres. Le gouvernement fédéral a la capacité de réunir diverses personnes et organisations pour discuter des défis et les relever.
- Le gouvernement fédéral a également le pouvoir de réunir des intervenants des secteurs, des provinces et des territoires qui investissent aussi dans un certain nombre d’initiatives environnementales.
- Certaines associations de l’industrie sont très collaboratives (p. ex. elles représentent les intérêts de syndicats, de studios, de fournisseurs, etc.). Ces associations pourraient être mobilisées, avec un financement adéquat, pour mener des initiatives de sensibilisation, par exemple en offrant une formation en ligne sur les émissions de carbone aux membres et à la communauté.
Possibilités offertes par nos secteurs
Afin de stimuler les discussions lors du deuxième segment, les questions suivantes ont été posées aux participants :
- Quel est le rôle des secteurs de la culture, du patrimoine et des sports dans la promotion et la mise en œuvre de pratiques en matière de durabilité environnementale dans l’ensemble de la collectivité?
- Quels rôles devraient jouer les gouvernements, en général et dans vos secteurs en particulier?
Voici certaines des idées et conclusions clés :
- Les secteurs de la culture, du patrimoine et des sports ont une voix forte et une grande influence en raison, en partie, de leur visibilité. L’occasion est excellente de profiter de cette visibilité afin de sensibiliser la population aux questions environnementales et d’utiliser les événements culturels et patrimoniaux pour rejoindre différentes communautés.
- Le changement climatique peut devenir un sujet lourd, et les messages facilement provoquer un sentiment de culpabilité. Il est donc nécessaire d’aborder ce thème de façon positive pour le public, les clients et les participants.
- Offrir de la formation pour les ressources de tous les niveaux (p. ex. employés des studios, producteurs, directeurs) afin que chacun comprenne mieux son rôle dans la promotion et la mise en œuvre de pratiques respectueuses de l’environnement.
- Des initiatives de transformation du marché permettraient aux industries et aux secteurs de donner l’exemple, ce qui pourrait consister à offrir les mesures de soutien nécessaires pour instiller le changement, relever les défis au sein du secteur, présenter aux collectivités les pratiques écologiques du secteur, etc. Dans la pratique, il pourrait s’agir de fournir des bacs de compostage aux équipes, de fournir de l’énergie propre et d’élaborer une stratégie pour faciliter la location de véhicules électriques pour des productions télévisuelles ou cinématographiques, etc. D’autres exemples dans le secteur des sports comprennent l’adoption d’une perspective de développement durable pour les parties et les rencontres, la collaboration avec divers intervenants dans l’ensemble du secteur, la réduction des émissions de carbone des athlètes qui voyagent au pays et à l’étranger, l’accès virtuel aux événements sportifs et un examen plus approfondi du rôle des athlètes dans la protection de l’environnement.
- Il est convenu que le rôle du gouvernement consiste en partie à établir des règles, des limites et des lignes directrices et que ce leadership était nécessaire. Les organisations souhaitent obtenir des conseils du gouvernement pour promouvoir les pratiques et les projets environnementaux.
- Les intervenants ont convenu que le gouvernement devrait poursuivre les échanges semblables à cette table ronde afin de promouvoir et d’accroître la collaboration intrasectorielle et intersectorielle.
- Les secteurs de la culture, du patrimoine et des sports ont besoin de l’appui du gouvernement pour continuer à offrir aux Canadiens un accès à leurs passe-temps et à leurs loisirs (p. ex. regarder un film dans un cinéma, assister à une partie de hockey). Étant donné que certains secteurs rejoignent de vastes publics, ces secteurs peuvent contribuer à sensibiliser leur public aux enjeux environnementaux.
- Offrir des incitatifs (en fonction des recettes ou sans incidence sur les coûts) aux organisations afin qu’elles rendent compte de leur empreinte environnementale. Pour commencer, le gouvernement (en premier lieu Patrimoine canadien et les organisations du Portefeuille) peut recueillir des données sur ses propres activités et évaluer (et corriger) son empreinte carbone.
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