Sommaire des notes : table ronde sur le sport autochtone
L’objectif du sommaire des notes est de consigner les principales conclusions découlant de la table ronde sur le sport autochtone qui a eu lieu le 7 octobre 2020. La table ronde était composée d’environ 15 participants de partout au Canada, représentant le Cercle sportif autochtone et les organismes provinciaux et territoriaux de sport autochtone membres du réseau, qui sont les principaux interlocuteurs de Patrimoine canadien dans le milieu du sport autochtone. Avant la table ronde, les participants se sont réunis afin de collaborer et de discuter ensemble de la façon de présenter et d’exprimer leur expérience et leur demande collective dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
De manière générale, les objectifs des tables rondes du ministre étaient les suivants :
- veiller à ce que les divers intervenants représentant différents secteurs et industries soient entendus et aient l’occasion d’exprimer leurs points de vue et leurs idées;
- comprendre les répercussions concrètes de la pandémie de COVID-19 sur les secteurs et les organisations;
- tenir des discussions constructives en vue de contribuer à la détermination de mesures qui pourraient être prises pour permettre d’accélérer la relance;
- établir une compréhension commune des types de mesures de soutien requises, ainsi que du rôle du ou des gouvernements en la matière.
Au début de la table ronde, les participants ont fait part de leur expérience générale des répercussions de la pandémie de COVID-19 pour les collectivités autochtones. Ce préambule a ensuite été suivi de demandes collectives au ministre.
Expérience générale
Voici certaines des idées et des conclusions clés :
- La reprise des activités sportives et récréatives dans les collectivités autochtones est un défi de taille.
- Ces collectivités sont extrêmement prudentes en ce qui concerne la COVID-19, et ce, pour de multiples raisons, notamment (entre autres facteurs) les expériences du passé, telles que la grippe espagnole, qui a anéanti de nombreuses collectivités inuites.
- Le soutien à la reprise des activités doit être plus inclusif et ne devrait pas être caractérisé par une approche de retour au jeu universelle, car ce type d’approche tend à négliger les besoins complexes et les intérêts distincts des collectivités autochtones.
- Il importe de mettre en œuvre des programmes culturellement adaptés, car il arrive que les environnements sportifs conventionnels ne soient ni sécuritaires ni accueillants pour les participants autochtones.
- Le sous-financement systémique du sport autochtone dresse des obstacles au « retour au jeu », tels que le manque d’infrastructures et de soutien pour le personnel; il faut trouver des solutions aux problèmes liés au transport et à l’accès aux installations.
- Il faut créer des modèles de financement mieux adaptés aux peuples autochtones et plus en accord avec la gouvernance et les mécanismes autochtones (par exemple, les organisations établies en région éloignée éprouvent des difficultés à répondre aux appels de propositions).
- Les répercussions de la pandémie de COVID-19 sont un rappel brutal de la nécessité de soutenir les jeunes et le sport, lequel a un effet déterminant sur la santé individuelle.
- Les Jeux autochtones de l’Amérique du Nord (JAAN) sont la pierre angulaire du sport autochtone qui représente une occasion propice aux manifestations culturelles positives et, bien souvent, le plus haut niveau de compétition que ces athlètes pourront atteindre.
- Les JAAN ont des effets positifs sur divers facteurs mesurables de santé et de bien-être, tels que le désir de continuer de pratiquer un sport de compétition et de poursuivre ses études.
- Il y a des espoirs que les progrès réalisés pendant la pandémie se perpétueront une fois que les activités quotidiennes seront revenues à la « normale ».
- Malgré les difficultés, on constate des expériences positives et fructueuses :
- Élaboration et mise en œuvre d’un programme de canoë-kayak pour les jeunes autochtones, qui combine à la fois la culture et le sport.
- Mise en œuvre de programmes d’extension des services (entraînements virtuels, plates-formes en ligne) et l’envoi d’équipements sportifs aux jeunes à domicile.
- L’établissement de liens, de relations et de partenariats afin que chaque jeune obtienne du soutien, qu’il vive dans une réserve ou non.
- Quelques partenariats à envisager : banques alimentaires, Centres d’amitié, centres de toxicomanie et de santé mentale.
- Création du programme Road to NAIG 2020 (En route vers les JAAN 2020).
- Mise en œuvre du programme communautaire Enfant actif dans les centres d’apprentissage.
- Possibilité pour les jeunes filles autochtones de se rassembler dans des camps d’autonomisation des filles dans le cadre desquels elles peuvent se fixer des objectifs, rédiger un curriculum vitæ, développer des habiletés culinaires, adopter de saines habitudes alimentaires, etc.
Demandes collectives
Demandes en lien avec le programme Sport au service du développement social dans les communautés autochtones (SSDSCA) :
- Il est considéré comme étant essentiel à la subsistance et aux collectivités et un pilier pour favoriser une participation significative et la concrétisation des engagements pris dans la foulée de la Commission de vérité et réconciliation (CVR).
- Les organismes provinciaux et territoriaux de sport autochtone sont déterminés à administrer judicieusement les fonds et souhaitent que l’exécution du programme génère des retombées et des effets durables. Leur contribution et participation cohérentes sont essentielles à la réussite de la mise en œuvre des décisions des programmes régionales et l’exécution des programmes.
- Préoccupations concernant le financement du premier volet de SSDSCA :
- Les collectivités autochtones veulent avoir l’assurance que le financement sera maintenu indéfiniment (tous les 5 ans, en continu);
- Possibilité de transférer les fonds non dépensés dans un cycle de financement régulier;
- Augmentation des fonds alloués aux organisations admissibles.
- En ce qui concerne le deuxième volet, on demande une révision de la méthodologie appliquée pour l’allocation des fonds, et plus particulièrement, des dispositions relatives à l’octroi d’un soutien financier aux organisations qui ne sont pas engagées dans le développement à long terme des collectivités autochtones.
- Stratégie nationale :
- La stratégie servirait de cadre pour répondre aux appels à l’action de la CVR en matière de sport.
- En outre, elle énoncerait des principes et des pratiques pour mieux soutenir le sport autochtone au Canada et permettrait de garantir le financement équitable des organisations de sport autochtone.
- La stratégie nécessite un processus de mobilisation des collectivités autochtones à travers le Canada afin d’établir un consensus en vue de définir leurs priorités respectives et communes en ce qui touche la participation autodéterminée des autochtones au sport, aux loisirs et à l’activité physique.
- Une contribution et des connaissances collectives sont nécessaires pour structurer et soutenir le sport autochtone au Canada et orienter les politiques publiques.
- Elle peut aider à faire pression sur les gouvernements provinciaux afin de défendre les intérêts des Autochtones à l’échelon provincial.
- L’Indigenous Sport, Physical Activity and Recreation Strategy (Stratégie autochtone en matière de sport, d’activité physique et de loisirs) de la Colombie-Britannique a permis aux collectivités autochtones de faire valoir leurs besoins et leurs priorités, et pourrait servir de modèle pour démontrer l’importance du sport pour la santé et le bien-être.
- La stratégie contribuerait également à responsabiliser les organisations gouvernementales, privées et à but non lucratif canadiennes dans leur travail auprès des collectivités autochtones.
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