Sommaire des notes : table ronde sur le sport de haut niveau
L’objectif du sommaire des notes est de consigner les principales conclusions découlant de la table ronde sur le sport de haut niveau, qui a eu lieu le 8 octobre 2020. Cette table ronde sectorielle était composée d’environ 15 participants de groupes et d’organismes de premier plan représentant différentes régions et communautés d’identités intersectionnelles. Les objectifs de la table ronde étaient les suivants :
- Veiller à ce que les intervenants du secteur du sport de haut niveau soient entendus et aient l’occasion d’exprimer leurs points de vue et idées.
- Comprendre les répercussions concrètes de la pandémie de la COVID-19 sur le secteur du sport de haut niveau et les organismes qui le composent.
- Tenir des discussions constructives en vue de contribuer à la détermination des mesures possibles qui pourraient permettre d’accélérer la relance.
- Établir une compréhension commune des types de mesures de soutien requises ainsi que du rôle du gouvernement fédéral en ce qui concerne le soutien des efforts de relance.
Au début de la table ronde, les représentants ont fait part de leur expérience générale en ce qui concerne la façon dont la pandémie de la COVID-19 touche le secteur et leurs organismes respectifs. L’introduction a été suivie de trois segments portant sur le cadre de relance suivant : 1) diversité et inclusion; 2) accès aux sports et attrait de ceux-ci; 3) durabilité environnementale, y compris la volonté de voir à ce que le secteur soit lui-même plus durable et mieux à même de s’adapter.
Répercussions de la COVID-19 sur le secteur du sport de haut niveau
- Le milieu du sport vit une période d’instabilité; bien des organismes sont « en mode survie »; on a pu observer des diminutions importantes du nombre de membres de différents organismes, clubs et centres; les organismes de sport provinciaux et territoriaux demandent ardemment aux membres des conseils des organismes nationaux de sport (ONS) d’orienter l’élaboration et la mise en œuvre de protocoles de reprise des activités sportives.
- Les participants ont souligné la fragilité du modèle économique du secteur du sport et les différences quant aux expériences vécues par les divers ONS, en plus de mentionner qu’ils s’inquiétaient tout particulièrement pour les clubs et les organismes de sport communautaires.
- Les participants ont dit apprécier le fonds d’urgence du gouvernement fédéral (par. ex. Prestation canadienne d’urgence, Subvention salariale d’urgence du Canada, Fonds d’urgence pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport), mais ont indiqué qu’ils auraient préféré un fonds distinct pour le secteur du sport.
- Les participants se sont dits préoccupés par les répercussions des annulations d’événement, de l’accès limité aux installations d’entraînement et de la perte de revenu sur la santé physique et mentale des athlètes et des entraîneurs. De même, ils ont fait part de préoccupations semblables au sujet des athlètes paralympiques, qui doivent de surcroît composer avec la perte de l’aide d’un préposé aux soins personnels pour leurs entraînements à domicile.
- Les participants ont indiqué que la pandémie offrait l’occasion de revoir, de réviser et de modifier la façon dont nous voulons procéder pour la suite des choses, d’harmoniser les composantes du système sportif et de collaborer à la définition des prochaines étapes; ils ont fait mention de l’apprentissage en ligne comme nouvelle façon de faire.
Diversité et inclusion
On a demandé aux participants d’exprimer leurs points de vue et de donner des suggestions quant aux initiatives qui pourraient favoriser la diversité et l’inclusion dans le secteur du sport, notamment pour ce qui est d’établir des pratiques d’embauche permettant d’attirer des membres des groupes en quête d’équité. Voici les principales suggestions mises de l’avant :
- Améliorer notre façon d’évaluer les lacunes actuelles quant à la diversité dans le secteur. Par exemple, déterminer les lieux ou régions ainsi que les sports qui présentent les plus grandes lacunes à cet égard de manière à concentrer les efforts là où ils sont les plus nécessaires.
- Accroître la synergie entre le milieu de la sécurité dans le sport et celui de la diversité et de l’inclusion dans l’ensemble des provinces et territoires. Encourager les intervenants de la tribune fédérale-provinciale-territoriale à tenir des discussions sur l’équité et l’inclusion pour favoriser l’harmonisation des politiques et la réalisation de démarches visant à influencer les acteurs des milieux de la formation et de l’éducation. Cela nous permettrait de former du personnel diversifié et qualifié et de créer une population de base dans laquelle les générations à venir pourraient évoluer, ce qui serait non seulement profitable aux équipes nationales, mais également bénéfique quant au maintien du bassin d’emplois.
- Certaines organismes de sport recherchent une plus grande flexibilité pour les fonds d’excellence (surtout à court terme) afin de rebâtir après la pandémie et d’améliorer la diversité et l’inclusion.
- Augmenter l’investissement dans l’infrastructure sportive et faciliter l’accès à celle-ci (voir à ce que les personnes ayant une incapacité y aient accès), et créer des installations communautaires, en particulier dans les régions où les collectivités prioritaires ne reçoivent pas les services requis; de tels investissements se traduiraient par une hausse des occasions d’emploi, ce qui serait notamment favorable à la représentation de tous les groupes visés.
- Stimuler la réalisation de démarches auprès des groupes en quête d’équité au moyen de recrutement ciblé, de stages, de détachements, de mentorat et de bourses d’études.
- Examiner d’un œil critique les pratiques d’embauche traditionnelles qui reflètent les préjugés systémiques (p. ex. des critères d’admissibilité, utilisés dans certains processus d’embauche, qui peuvent uniquement être respectés par une personne qui est déjà dans le système sportif) et passer en revue les modes de recrutements employés pour pourvoir des postes au sein des équipes de direction et des conseils d’administration (élargir le public cible pour que les postes soient accessibles aux personnes qui ne sont pas dans le système).
- S’employer à comprendre, puis à réduire, les obstacles auxquels doivent faire face les athlètes paralympiques en tant que participants à des activités sportives et en tant qu’employés, en veillant à ce qu’ils puissent envisager d’occuper des postes de direction au sein du système.
- Veiller à ce que des pratiques de consultation soient en place; les organismes de sport doivent tenir compte des points de vue des groupes en quête d’équité au moment d’élaborer leurs politiques et pratiques.
- Mettre en place des lignes directrices sur la responsabilisation liées à la gouvernance, y compris en ce qui a trait à la représentation des groupes en quête d’équité au sein des conseils d’administration. Redoubler les efforts visant à réduire les obstacles financiers à la participation au sport.
- Élaborer une campagne nationale qui mettra en valeur la diversité des athlètes et des athlètes paralympiques canadiens.
Accès aux sports et leur attrait pour les Canadiens
Afin de stimuler les discussions lors du deuxième segment, la question suivante a été posée aux participants : Quelles mesures doivent être prises par les organismes ou de quoi ces derniers auraient-ils besoin afin de promouvoir l’accessibilité aux sports et leur attrait pour les Canadiens? Voici certaines des idées et conclusions clés :
- Voir à ce qu’il soit plus facile de comprendre le système sportif. Bien illustrer la différence entre les organismes privés et les organismes publics, et veiller à ce qu’il y ait des voies plus faciles à suivre (les utilisateurs qui font des recherches en ligne sont souvent dirigés vers un club en particulier et, vu cette lacune, ils ne peuvent comprendre l’ampleur des programmes de sport offerts).
- Voir à ce qu’il soit plus facile pour les Canadiens de repérer un programme de sport de qualité en créant un programme de sport national et/ou une désignation de qualification du personnel, le tout permettant de fixer des normes minimales dans le secteur du sport.
- Reconnaître les limites des ONS (et des organismes de services multisports) de manière à pouvoir établir un contact un grand nombre de Canadiens et exercer une influence directe quant à la participation au sport.
- Réduire les obstacles à la participation, notamment en faisant mieux connaître ce qui est offert dans le milieu du parasport.
- Veiller à ce que les installations restent ouvertes et accessibles autant que possible pendant la pandémie et la reprise. Les pertes temporaires et permanents d’installations auront un effet négatif sur la participation et entraveront les efforts pour améliorer la diversité et l’inclusion dans le sport.
- Stimuler l’établissement de partenariats avec des organismes sans but lucratif qui n’œuvrent pas dans le secteur du sport (par ex. de manière à utiliser le sport comme outil pour permettre aux nouveaux arrivants de s’intégrer dans la communauté), en gardant à l’esprit que les sports d’équipe relèvent de la responsabilité du système scolaire.
- Investir dans les sports « passerelles », à partir desquels les participants sont dirigés vers d’autres sports (la natation mène au water-polo, à la nage synchronisée, au canotage, à la voile, etc.).
- Élaborer une stratégie de rétablissement pour mettre en place des seuils et des objectifs de durabilité.
- Créer des possibilités d’emploi et des programmes de leadership afin d’attirer davantage de Canadiens dans la communauté sportive, en particulier les femmes ainsi que les personnes autochtones, noires et de couleur.
- Revoir la stratégie des sports d’équipe; le milieu des sports d’équipe reçoit un financement trop peu élevé si l’on tient compte de tout le succès qu’il connaît, des taux de participation actuels et du potentiel en matière de collaboration avec les groupes en quête d’équité.
- Offrir du soutien aux programmes de stages, qui peuvent être pourvus par l’intermédiaire des ONS et des organismes de sports provinciaux et territoriaux de l’ensemble du Canada.
- Tirer parti des initiatives courantes en matière de rétablissement pour promouvoir l’importance de la santé physique et mentale.
- Redéfinir le « système » en déployant des efforts concertés pour créer des liens entre le sport et les loisirs, et en réduisant les limites artificielles lors de l’élaboration de politiques et de la prise de décisions. Envisager la mise sur pied d’un groupe de travail qui pourrait examiner la possibilité d’une refonte du secteur pour qu’il soit plus efficace et rentable.
Durabilité environnementale
Afin de stimuler les discussions lors du troisième segment, la question suivante a été posée aux participants : Quelles possibilités liées à la durabilité environnementale pourraient être mises à profit dans le cadre des circonstances actuelles de manière à entraîner un changement positif? Voici certaines des idées et conclusions clés :
- Reconnaître les retombées du secteur du sport sur l’environnement et définir des mesures de rendement appropriées, en utilisant les voix des athlètes pour transmettre le message voulu à cet égard.
- Repérer des partenaires possédant une expertise en matière de durabilité environnementale qui pourraient collaborer avec les intervenants du secteur du sport : le gouvernement fédéral pourrait créer un programme en vue de l’établissement de partenariats entre des experts et les ONS intéressés.
- Élaborer une feuille de route pour l’infrastructure sportive qui présenterait les investissements prévus dans l’infrastructure sportive verte; une attention particulière doit être accordée aux installations dédiées aux sports de glace.
- Mobiliser les principaux intervenants des processus décisionnels à l’échelle fédérale, provinciale et territoriale en ce qui a trait aux initiatives écologiques, comme celles qui concernent les athlètes et les athlètes paralympiques.
- Réattribuer les fonds bilatéraux inutilisés par les provinces et les territoires en vue de la mise en œuvre de solutions écologiques (p. ex. planter des arbres pour compenser les émissions de carbone; élaborer des options qui sont durables sur le plan environnemental pour fabriquer les surfaces glacées; mener des études sur les régimes à haute teneur en protéines et sans viande pour les athlètes, car l’industrie du bovin émet de grandes quantités de carbone).
- Utiliser les plateformes numériques pour offrir des programmes de sport et diffuser des événements sportifs.
- Établir des objectifs écologiques (p. ex. objectif de diminution de l’empreinte carbone d’ici 2025).
- Investir dans des programmes de partenariat ou des occasions qui permettraient de soutenir les organismes souhaitant s’améliorer sur le plan de la durabilité environnementale; créer et mettre en œuvre un cadre lié aux changements climatiques.
Vers un secteur plus durable et mieux à même de s’adapter
La question suivante a été posée aux participants : De quoi le secteur aurait-il besoin pour évoluer vers un modèle d’affaires plus durable pouvant être adapté afin d’être en mesure de faire face à des situations semblables à l’avenir? Voici certaines des idées et conclusions clés :
- Mieux harmoniser les composantes du système (en particulier les liens entre les organismes de sports provinciaux et territoriaux et les organismes responsables des clubs) afin de favoriser l’adoption de politiques normalisées et de voir à la responsabilisation des intervenants.
- Alimenter les discussions à la tribune fédérale-provinciale-territoriale pour que les intervenants s’entendent sur des objectifs mesurables en vue d’améliorer le secteur du sport : veiller à ce que les initiatives soient évaluées avant la prise de décisions.
- Investir dans l’infrastructure afin de soutenir les activités sportives dans les collectivités.
- Accroître les efforts pour faire connaître les programmes de sport offerts.
- Établir un protocole ou des normes en matière de financement pour aider les administrateurs du milieu du sport à demander le soutien des ONS.
- Mettre en œuvre des lignes directrices sur la sécurité dans le sport.
Détails de la page
- Date de modification :