Caroline J. Simard dans le cadre du congrès annuel de la Western Association of Broadcasters

Discours

Banff (Alberta)
Le 7 juin 2018

Caroline J. Simard Vice-présidente, Radiodiffusion
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes

Priorité à l’allocution

Bonjour,

Je tiens à souligner que nous nous rencontrons sur le territoire traditionnel des Premières Nations signataires du Traité nº 7, et je rends hommage à leurs Aînés.

Je suis ravie d’être ici et d’avoir l’occasion de rencontrer des gens qui se passionnent autant que moi pour cette industrie.

Deux de mes collègues sont avec nous aujourd’hui et j’aimerais vous les présenter : M. Ian Scott, président et premier dirigeant du CRTC, et Mme Linda Vennard, conseillère pour l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest.

Nous sommes accompagnés de Joe Aguiar, gestionnaire, Analyse de la radio de langue anglaise, de Peter Foster, directeur général, Politiques et demandes relatives à la télévision, et de Michael Craig, gestionnaire, Politiques et demandes relatives à la télévision du CRTC.

Il s’agit de mon troisième séjour à Banff, et c’est un véritable plaisir pour moi de revoir les montagnes – ainsi que de rencontrer les radiodiffuseurs de l’Ouest canadien.

À ma première visite, j’ai fait de la randonnée dans les Rocheuses durant quelques jours, et je me souviens d’avoir rencontré de remarquables alpinistes : quatre hommes octogénaires arborant une longue barbe blanche et vêtus du costume traditionnel de la Suisse. On aurait dit qu’ils sortaient tout droit de la couverture d’un album du groupe ZZ Top, sauf qu’ils portaient des vêtements très différents!

Je ne sais pas s’il s’agissait de musiciens, mais j’ai été très impressionnée par leur force et leur bonne forme physique.

La WAB favorise le succès des radiodiffuseurs de l’Ouest canadien

Aujourd’hui, la WAB me donne une impression similaire : il s’agit d’une organisation vénérable qui pourrait demeurer aussi incontournable que ces alpinistes. La WAB est fière d’être depuis longtemps l’une des premières associations de radiodiffuseurs au monde. Imaginez un peu!

La WAB a été créée en 1934 – seulement 15 ans après l’octroi à la société Marconi de la toute première licence de radiodiffusion au Canada.

Il va sans dire que l’industrie a beaucoup changé depuis. Combien d’associations de radiodiffusion ont été créées au cours des 84 dernières années? Probablement plus que nous aurions pu l’imaginer à l’époque.

Il existe sans doute des centaines d’associations pour représenter les intérêts des radiodiffuseurs de par le monde.

Nous comptons actuellement plus d’une centaine d’organismes de réglementation des communications à l’échelle mondiale chargés de la radiodiffusion, des télécommunications et de la lutte contre les pourriels. Il s’agit d’un nombre probablement plus élevé que nous aurions pu l’imaginer il y a 50 ans, lorsque le CRTC a été créé.

Les stations de radio et de télévision donnent de la valeur aux communautés canadiennes

Dans l’Ouest, des entrepreneurs ont obtenu d’énormes succès en se servant de la radio locale pour réunir les gens, définir les communautés et fournir aux auditeurs de l’information et des nouvelles crédibles et pratiques. Qu’il s’agisse de couvrir des affaires municipales, d’annoncer des conditions météorologiques ou routières, de recueillir des fonds dans le cadre d’une activité de financement locale ou de parler du Stampede de Calgary, la radio prend le pouls de la communauté.

La radio contribue aussi au succès d’entreprises locales et au développement économique des régions qu’elle dessert.

Cela dit, je comprends que la couverture d’événements locaux soit devenue trop personnelle pour la station de radio CHBO Humboldt de Golden West, en avril dernier, lorsque deux des siens ont perdu la vie dans le tragique accident d’autocar dont a été victime l’équipe des Broncos. Au nom du CRTC, je présente mes plus sincères condoléances au personnel de Golden West, aux familles de Tyler Bieber et de Brody Hinz, ainsi qu’à toutes les personnes présentes dans cette salle.

La population veut savoir ce qui se passe lorsqu’une catastrophe survient, et les stations de radio de l’Ouest canadien s’acquittent particulièrement bien de cette tâche. La valeur de ce lien s’est aussi avérée manifeste lors des catastrophes naturelles survenues au cours des dernières années. Par exemple, quand ont eu lieu les feux de forêt à Fort McMurray et les inondations dans le sud de l’Alberta, les gens se sont tournés vers une source d’information fiable : la radio locale.

C’est grâce à sa capacité d’établir des liens avec les auditeurs que le Canada joue dans la cour des grands de l’industrie de la musique. Le succès connu par des vedettes confirmées comme Jann Arden, Tom Cochrane, Brett Kissel et Paul Brandt ainsi que des vedettes montantes comme Colter Wall, Lindsay Ells, Nuela Charles et les Hunter Brothers – qui présenteront un spectacle ici ce soir – démontre que le Canada produit d’excellents musiciens de styles variés.

De plus, les musiciens canadiens continuent de repousser les frontières de la créativité. Kiesza en est un bon exemple; elle est née et a grandi à Calgary, ici, en Alberta, et a remporté un prix Juno. Kiesza a composé et interprété une chanson dans le cadre de l’un des premiers projets internationaux, sinon le premier, visant à créer un album à l’aide de l’intelligence artificielle.

On ne manque pas d’exemples non plus dans le milieu de la télévision en Alberta, comme la télésérie Heartland, qui est tournée ici et pour laquelle 119 pays ont obtenu une licence. Il s’agit de la série dramatique canadienne ayant duré le plus longtemps, et elle est populaire tant au Canada qu’à l’étranger. Chaque année, des touristes des quatre coins de la planète viennent visiter des lieux de tournage de Heartland en Alberta.

Comme deuxième exemple, mentionnons la télésérie North of 60, qui demeure populaire longtemps après la fin du tournage. En fait, le réseau APTN a récemment ajouté cette télésérie à son horaire.

Tous les intervenants contribuent à l’écosystème de la radiodiffusion

Plus tôt, j’ai mentionné que j’avais rencontré, à l’une de mes précédentes visites, un groupe d’hommes alors que je faisais une randonnée.

Ce que j’ai trouvé plus intéressant que leurs barbes et leurs vêtements, c’est la technique de relais précise qu’ils utilisaient. Les quatre hommes étaient en ligne. Lorsque le premier décidait de retourner à l’arrière, le deuxième homme prenait alors la direction du peloton. Autrement dit, ils ouvraient la voie vers le sommet à tour de rôle de sorte que chacun contribuait à la réussite du groupe.

Ce type de collaboration me rappelle le modèle fructueux qu’emprunte le Canada pour l’industrie de la radiodiffusion. Ce modèle est composé de six groupes distincts : les créateurs, les radiodiffuseurs, les distributeurs, les organismes de réglementation et les responsables des politiques, les associations comme la WAB et les membres du public.

Chaque groupe joue un rôle qui lui est propre et contribue à la réussite de l’ensemble de l’industrie. Les créateurs produisent du contenu qui intéresse les membres du public. Les radiodiffuseurs et les distributeurs établissent et entretiennent des liens avec les auditeurs et les téléspectateurs. Et les associations protègent leurs intérêts.

Au bout du compte, comme nous le savons tous, ce sont les membres du public qui dictent ce qui est mis en ondes et ce sont leurs besoins que chacun s’emploie à combler. Les organismes de réglementation doivent ainsi trouver le bon équilibre entre les besoins et les intérêts de tous les Canadiens, y compris les membres de ces groupes.

Pendant des décennies, le modèle a permis à l’industrie d’atteindre de nouveaux sommets, tout comme les alpinistes.

La participation des intervenants est essentielle à l’élaboration de règlements. La réglementation de la radiodiffusion n’a pas toujours été populaire évidemment, mais il ne fait aucun doute qu’elle a contribué à la réussite de l’ensemble de l’industrie. Pourquoi? Probablement parce que l’ensemble de l’industrie a contribué à sa conception.

L’approche axée sur la consultation qu’emprunte le CRTC à l’égard de la réglementation renforce également l’ensemble de l’industrie. Nous écoutons beaucoup les particuliers canadiens, les entreprises privées et les différents organismes. Nous faisons aussi beaucoup de recherches et d’analyses. Cette approche nous permet de prendre des décisions relatives à l’attribution des licences et d’élaborer des politiques qui servent les intérêts généraux des Canadiens.

La réglementation régissant le contenu canadien en est peut-être le meilleur exemple. Le fait d’exiger que les stations de radio diffusent de la musique canadienne a stimulé l’industrie de la musique du pays. Certains d’entre vous se souviendront qu’avant la mise en œuvre de cette exigence, les musiciens canadiens devaient souvent connaître du succès ailleurs – habituellement chez nos voisins du sud ou en Europe – avant que les stations de radio canadiennes diffusent leurs chansons.

Cela dit, les stations de radio de l’Ouest canadien reconnaissent depuis longtemps que le contenu local contribue à tisser des liens avec les auditeurs. Il n’est donc pas surprenant que la WAB ait été l’une des premières associations à appuyer la réglementation régissant le contenu canadien.

En effet, on m’a dit que la WAB a aussi joué un rôle crucial dans la création du Conseil canadien des normes de la radiotélévision, un organisme d’autoréglementation national qui maintient les plus hautes normes possibles de radiodiffusion et télédiffusion.

Le CRTC a également joué un rôle de premier plan dans d’autres éléments importants de l’industrie, comme le sous-titrage et la radiodiffusion en langue autochtone et à caractère ethnique. L’an dernier, nous avons octroyé cinq licences à des stations de radio desservant des communautés autochtones vivant en milieu urbain. Les licences pour Edmonton et Calgary ont été octroyées à l’Aboriginal Multi-Media Society of Alberta. Je constate la présence aujourd’hui de quelques représentants de cette organisation et je leur souhaite mes meilleurs vœux de succès.

J’espère en outre que l’association collaborera avec le CRTC plus tard dans l’année lorsque nous entamerons l’examen de la Politique en matière de radiotélédiffusion autochtone. Ce serait l’occasion de collaborer dans le cadre d’un important processus de consultation.

Il est essentiel que les groupes comme l’Aboriginal Multi-Media Society et la WAB participent aux processus du CRTC. Comme je l’ai mentionné précédemment, pour que le système de réglementation soit efficace, il doit tenir compte des besoins, des intérêts et des opinions de tous les intervenants, c’est-à-dire les créateurs, les radiodiffuseurs, les distributeurs, les associations, les organismes de réglementation, les responsables des politiques et les membres du public.

À compter du 15 octobre 2018, le CRTC tiendra une audience publique pour examiner les demandes relatives à un nouveau service de télévision national qui offrira une programmation multilingue et multiethnique comprenant des émissions de nouvelles et d’information. En avril, nous avons publié les demandes que nous avions reçues à cet égard.

De plus, vous surveillez peut-être quelques décisions à venir, notamment le renouvellement des licences des stations de télévision visées par les forfaits de base obligatoires et les parties de la décision que nous avons réexaminée sur les licences détenues par de grands groupes de propriété de langue anglaise et française.

L’évolution rapide des technologies numériques et en ligne soulève d’importants défis pour les radiodiffuseurs. Comme tous les autres aspects de l’industrie de la radiodiffusion, le milieu de la radio continue de connaître de profonds changements.

Les occasions sont manifestes, et le défi est de savoir comment en profiter pleinement.

Pour mieux comprendre cet environnement, le CRTC a finalisé la semaine dernière un rapport à l’intention du gouvernement sur les prochains modèles de distribution de contenu et leurs répercussions possibles sur le secteur canadien de la radiodiffusion.

Nos recherches démontrent que les Canadiens utiliseront de plus en plus Internet pour découvrir et obtenir de la musique, du divertissement, des nouvelles et de l’information à l’avenir. Nous avons donc proposé plusieurs options stratégiques que le gouvernement pourrait vouloir explorer lors de son examen du cadre législatif des communications, y compris la Loi sur la radiodiffusion et la Loi sur les télécommunications.

Dans notre rapport, nous mentionnons aussi des mesures que le CRTC pourrait prendre au cours des prochaines années, comme envisager des approches de groupe pour l’octroi de licences aux stations de radio et examiner l’approche réglementaire utilisée par rapport à la radio afin de s’assurer que vous pouvez continuer de contribuer à la promotion et à la présentation d’artistes canadiens et de leur musique.

Je sais que vous êtes nombreux à espérer qu’un tel examen ait lieu. Je ne suis pas ici aujourd’hui pour faire une annonce. C’est une mesure que nous envisagerons de prendre en temps utile et, si nous décidons d’entamer un examen, nous vous en informerons.

Si vous n’avez pas encore consulté notre rapport, je vous incite fortement à le faire. Il s’agit d’un rapport interactif ayant été conçu spécifiquement pour les appareils mobiles et contenant une panoplie de données intéressantes et de considérations de politiques qui pourraient s’avérer utiles dans le cadre de vos activités. Le rapport est disponible sur notre site Web, au www.crtc.gc.ca.

Je suis persuadée que l’industrie canadienne de la radiodiffusion relèvera les défis numériques de la même façon qu’elle a relevés des défis similaires par le passé : chaque groupe jouera son rôle et tous les groupes collaboreront de manière stratégique.

Cette stratégie est à l’origine de la longue histoire de réussite de l’industrie. À l’instar des alpinistes, se rendre au sommet requiert une collaboration efficace de chacun. Ensemble, les groupes créent et maintiennent une industrie prospère qui favorise la cohésion sociale, l’identité canadienne et la démocratie. N’oublions pas que l’industrie génère des milliards de dollars en revenus chaque année et qu’elle emploie des dizaines de milliers de Canadiens.

Je crois fermement qu’en travaillant ensemble, les membres de l’industrie canadienne de la radiodiffusion continueront de connaître du succès. Je vous incite fortement à continuer d’innover, de tisser des liens avec des Canadiens et, surtout, de participer aux processus du CRTC.

Merci!

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