Recherche et développement pour la défense Canada dirige une expérience pangouvernementale pour préserver les baleines

De Recherche et développement pour la défense Canada

Le 3 décembre 2018

Communications internes et corporatives, en collaboration avec Dugald Thomson (Recherche et développement pour la défense Canada)

Deux candidats au doctorat, le major Dugald Thomson (Recherche et développement pour la défense Canada) et Hansen Johnson, de l’Université Dalhousie, ont initié une expérience visant à mieux comprendre le comportement des baleines noires tout en mettant à l’essai les logiciels de surveillance et reconnaissance de l’Aviation royale canadienne (ARC).

Il s’agissait d’une expérience pangouvernementale, un blitz de collecte de données visant à pister acoustiquement les baleines noires qui sont en voie de disparition dans le golfe du Saint-Laurent. Cette opération de deux jours comprenait le déploiement d’un ensemble de robots sous-marins, de navires et d’aéronefs dans le golfe. Les moyens traditionnels de pistage ont été combinés à un système militaire de haute technicité utilisé traditionnellement pour repérer les sous-marins – appelé Tactical Mission Reconstruction (TMR) – afin de détecter, identifier, situer et compter la population de baleines dans le golfe.

L’approche était unique. Le 30 juillet, un avion de patrouille à longue portée de l’ARC a déployé 32 bouées spécialement équipées dans une zone de 1500 km2, habituellement utilisées pour détecter, identifier et suivre des sous‑marins. Ces petites bouées jetables peuvent être larguées dans l’océan depuis un avion où sont transmis les sons sous-marins. Elles permettent de déterminer l’emplacement exact d’une source sonore sous l’eau — en l’occurrence, les appels des baleines —, d’enregistrer des données acoustiques à proximité des agrégations de baleines.

 Au même moment, une équipe du North East Fisheries Science Center survolait aussi la zone, pendant que des chercheurs du Canadian Whale Institute/New England Aquarium, à bord d’un bateau de pêche, procédaient au recensement visuel et photographique des baleines noires. On a pu obtenir ainsi une vue d’ensemble des données aériennes et de surface. Sous la surface de l’eau, deux véhicules sous-marins autonomes de l’Université Dalhousie et du Marine Environmental Observation, Prediction and Response Network (MEOPAR) enregistraient les appels des baleines noires et mesuraient les conditions océaniques. Un satellite captait des images de l’aire d’étude pour cartographier la surface de l’océan et tester la capacité des capteurs de télédétection de cartographier la répartition des baleines noires dans cette zone.

Dans les jours et les semaines qui suivront le blitz de données, les images obtenues seront comparées à celles de toutes les baleines précédemment photographiées qui figurent dans le catalogue des baleines noires de l’Atlantique Nord. Ce recensement fournira de l’information sur chaque baleine, notamment sur son âge, son sexe, et où et quand elle a été vue pour la dernière fois. Les chercheurs espèrent qu’à long terme, l’expérience permettra d’aborder sous un nouvel éclairage la surveillance et le comportement des baleines noires et contribuera à améliorer les résultats en matière de conservation.

Tous les chercheurs conviennent que cette initiative pangouvernementale visant à préserver ces derniers spécimens de baleines noires pourrait être la meilleure chance de survie de cette espèce.

Les « pistes » du sonar aideront à mettre au point des techniques de localisation pour les planeurs sous-marins du MEOPAR et à déterminer les capacités de détection de ses capteurs. Cela fournira également des données exceptionnellement précieuses aux chercheurs militaires. Les données permettront également au ministère de la Défense nationale (MDN) de peaufiner sa technique de TMR pour le pistage multi source transitoire, ce qui représente un défi de taille alors que les menaces sous-marines sont de plus en plus silencieuses, et de fournir un excellent ensemble de données pour mettre à l’essai la capacité du nouveau logiciel de surveillance et de reconnaissance des mammifères marins dont l’ARC a récemment fait l’acquisition en vue de minimiser l’impact environnemental de ses propres activités de sonar actif.

Citation :

« Le gouvernement a déployé des efforts considérables pour prendre des mesures à l’égard de cet impératif national, et cet essai n’est qu’un exemple parmi d’autres de personnes inspirées qui se rassemblent pour utiliser les compétences et les outils dont elles disposent pour changer les choses. »

Major Dugald Thomson

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2018-12-03