Discours principal donné par l’honorable Jim Carr, ministre des Ressources naturelles, lors de l’événement Le Canada en conversation organisé par l’Ambassade du Canada.

Discours

Merci, Monsieur l’Ambassadeur, et merci à toute l’équipe de l’ambassade.

Je tiens également à remercier nos invités chinois d’assister à l’événement de ce soir. Nous sommes honorés de vous compter parmi nous.

Je me sens privilégié d’être accompagné par une impressionnante délégation composée de chefs d’entreprise, de hauts fonctionnaires et de leaders autochtones canadiens. La présence de ces gens traduit l’importante des partenariats pour l’exploitation des ressources naturelles abondantes de notre pays. Je vous remercie tous d’être parmi nous.

Il me semble opportun que nous nous réunissions dans une salle nommée en l’honneur d’Alvin Hamilton, car il a ouvert la voie à la vente de blé en Chine à titre de ministre de l’Agriculture du Canada dans les années 1960. 

Il a compris que nos deux pays pouvaient accomplir de grandes choses, se surpasser et établir des précédents. Ce soir, je voudrais jouer un rôle semblable, mais au chapitre des ressources naturelles. 

Immédiatement au nord de la ville de Tai’an dans la province du Shandong, on trouve une montagne sacrée, le mont Taishan. En raison de son emplacement unique, on peut y contempler quatre merveilles naturelles : le lever du soleil, les nuages, le gel et la « lumière de Bouddha ».

Selon les récits traditionnels, lorsque Confucius gagna le sommet, il dit : « Du haut du mont Taishan, le monde entier paraît plus petit. »

De nos jours, grâce à la technologie et à l’innovation, le monde semble rétrécir constamment. Des pays jadis éloignés, des marchés inaccessibles se trouvent maintenant quasiment au pas de notre porte. Cette situation nous incite à envisager la création de partenariats inédits et à exploiter de nouvelles possibilités.

Pour nous, aucun partenariat ne présente un potentiel comparable à celui que nous entretenons avec la Chine. Nous souhaitons jeter les bases d’une relation durable qui reposera sur une économie fondée sur l’exploitation de nouvelles ressources. C’est-à-dire, une relation qui profitera à nos deux pays.

Je suis venu dans votre magnifique pays avec un message très simple à livrer : le Canada est ouvert aux échanges. 

Évidemment, la relation entre nos deux pays ne date pas d’hier. Nous sommes unis par des liens familiaux et par des liens commerciaux. 

Les langues chinoises se classent au troisième rang des langues les plus parlées au Canada. Plus d’un million de personnes d’origine chinoise ont élu domicile au Canada.

Si vous regardez le Canada aujourd’hui, vous vous y reconnaîtrez.

Par le passé, notre relation a été marquée par le travail du Dr Norman Bethune, la décision du Canada d’envoyer un ambassadeur ici, en 1942, et la reconnaissance de la Chine en 1970 par le gouvernement du premier ministre Pierre Trudeau.

Quand Jean Chrétien a été premier ministre, son homologue chinois, Zhu Rongji (juu Ron Jee), a décrit le Canada comme le « meilleur ami » de la Chine et nous a accordés, en 2005, le statut de partenaire stratégique.

Notre gouvernement n’a pas ménagé ses efforts pour raviver notre relation avec la Chine, qu’il s’agisse de la visite du premier ministre Justin Trudeau ici en Chine l’an dernier, ou de celle du premier ministre Li Keqiang en terre canadienne, peu de temps après. 

Pendant son séjour ici, le premier ministre Justin Trudeau a souligné qu’il s’agissait d’un moment particulier de la relation entre nos deux pays. 

Les changements structurels qui s’opèrent actuellement à grande d’échelle créent des occasions d’affaires permettant d’accroître les échanges commerciaux et les investissements, d’améliorer la situation de la classe moyenne et de favoriser la croissance économique.

C’est pourquoi notre gouvernement est d’avis qu’il s’agit du moment idéal pour faire évoluer notre relation d’un cran. Nous avons donc organisé des discussions exploratoires portant sur un accord de libre-échange.

La moitié des importations de la Chine qui proviennent du Canada sont liées aux ressources. Cependant, nous savons que nous effleurons à peine notre potentiel. 

Aujourd’hui, la définition des ressources naturelles s’élargit. Vous savez bien sûr que nous avons l’obligation envers les générations futures de bâtir une économie à croissance propre et un monde sobre en carbone.

Qu’il s’agisse de développer nos filières éolienne et solaire ou d’améliorer les technologies à faibles émissions dans le secteur des hydrocarbures, nous sommes clairement au beau milieu d’une transition énergétique mondiale. 

La Chine est à l’avant-garde de cette transition. Le Canada aussi. Voilà qui à mon avis nous ouvre de belles possibilités de partenariats, aujourd’hui et pour les années à venir.

La recherche de technologies et d’énergie pour faire tourner vos usines et votre économie devrait donc vous amener vers le Canada.

Nous sommes le quatrième producteur de pétrole en importance à l’échelle mondiale et nous avons imposé un plafond sur les émissions du secteur des sables bitumineux qui stimule l’innovation et le développement technologique.

Nous sommes aussi le troisième producteur de gaz naturel et le deuxième producteur d’uranium.

Le Canada est également un excellent fournisseur de produits du bois. Nous avons la troisième superficie boisée de la planète et nous avons développé près de 40 % des forêts certifiées du monde, soit une quantité considérablement supérieure à celle de tout autre pays.

Nous exportons nos produits du bois vers plus de 140 pays, dont la Chine, qui importe aujourd’hui un volume de produits canadiens 25 fois supérieur à celui de 2002. Au cours de la même période, la Chine a multiplié par 30 ses importations de bois de résineux.

Il n’y a pas meilleur rappel de la mondialisation et de l’affaissement des frontières que l’enjeu commun et planétaire que représentent les changements climatiques. 

Aujourd’hui, le Canada célèbre la Journée mondiale de l’environnement sous le thème « Rapprocher les gens de la nature ». 

Des gens de partout au pays, et même de partout dans le monde, participeront à des activités visant à nous rappeler les liens réciproques qui nous unissent à la Terre.

La Chine comprend cette relation essentielle. Elle est signataire de l’Accord de Paris et apporte des changements générationnels dans sa façon de consommer de l’énergie, notamment en s’engageant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 18 % et en plafonnant ses émissions dues au charbon d’ici 2020.

Elle a en outre adopté de nouvelles lois afin d’accroître la pression sur les pollueurs et la divulgation publique. De plus, cette année, la réunion ministérielle sur l’énergie propre se déroulera à Beijing.

Alors que la Chine saisit diverses occasions pour opérer la transition vers une économie axée sur la croissance propre, elle doit savoir que le Canada a beaucoup à offrir. Comme vous le constaterez vous-même grâce aux entreprises représentées dans le cadre de cette visite, le Canada offre certains des produits et des services les plus novateurs qui soient.

Il s’agit d’entreprises comme Canadian Solar, qui compte parmi les trois plus importantes sociétés du secteur solaire à l’échelle mondiale, ou Ballard Power Systems, qui s’est associée à des partenaires locaux afin de fabriquer une pile à combustible sans émissions pour les transports en Chine.

À notre avis, ces secteurs recèlent un potentiel incroyable. Par exemple, à l’heure actuelle, la Chine ne reçoit que deux pour cent de nos exportations de pétrole et pas du tout de notre gaz naturel. 

Nous voulons que cette situation change. 

Notre gouvernement a approuvé la construction d’oléoducs qui achemineront notre pétrole vers les marchés mondiaux.

Nous nous apprêtons également à exporter du gaz naturel liquéfié. Le gouvernement du Canada a approuvé trois projets sur la côte du Pacifique qui pourraient nous permettre d’exporter plus de 40 millions de tonnes de gaz naturel par année. 

Nous espérons que d’autres projets se réaliseront. À notre avis, ces installations sont nécessaires à la diversification de nos marchés du gaz naturel et elles permettront à des importateurs comme la Chine de s’approvisionner à une nouvelle source pendant sa transition énergétique.

Les acteurs de la filière nucléaire canadienne cultivent des liens avec la Chine depuis longtemps et s’activent actuellement afin de consolider leur position de partenaires stratégiques durables. Pour ce faire, ils mettent leur expertise au service de la Chine et fournissent de l’uranium à la Chine pour qu’elle puisse alimenter son parc nucléaire à faibles émissions de carbone. 

Pour continuer de croître et de se moderniser, la Chine a besoin de ressources dont plusieurs existent en abondance au Canada, comme les minéraux et les métaux essentiels aux écotechnologies.

En fait, le Canada est une plaque tournante mondiale dans le secteur minier. La Bourse de Toronto accueille près de 60 % des sociétés minières cotées en bourse à l’échelle mondiale. En outre, plus de la moitié du financement mondial par actions relatif à l’exploration et à l’exploitation s’effectue au Canada.

Pour toutes ces raisons, le Canada constitue un endroit de prédilection pour les activités d’exploration minérale et d’exploitation minière – et le premier choix pour conclure des partenariats internationaux.

Bien entendu, la mondialisation n’est pas qu’une affaire de commerce. Les investissements y jouent également un rôle. La Chine est déjà un investisseur important dans le secteur des ressources du Canada, mais, au risque de me répéter, nous croyons qu’elle pourrait contribuer davantage. Bien davantage. 

Dans un monde où prime le choix, le Canada présente une proposition à valeur convaincante pour les investisseurs chinois. 

Le Canada a été reconnu comme étant le meilleur des pays du G-20 avec qui faire des affaires. Nous bénéficions d’un des systèmes bancaires les plus solides à l’échelle mondiale, offrons le taux d’imposition des sociétés le plus faible parmi les pays du G7 et disposons d’une main-d’œuvre hautement qualifiée qui se classe parmi les plus instruites au monde. Sans oublier nos systèmes de santé et d’immigration, qui réduisent considérablement les coûts d’exploitation des entreprises.

Le Canada est donc un territoire à faibles risques pour les investisseurs grâce à la stabilité de ses institutions, à la clarté et à la précision de son cadre réglementaire et à la sophistication de ses secteurs financier et juridique. D’ailleurs, nous mettons l’accent plus que jamais sur nos relations avec les Autochtones, qui sont particulièrement importantes pour nos projets énergétiques.

Faites la somme de ces avantages, et nous espérons que vous verrez le Canada comme un partenaire fiable, un pays d’accueil chaleureux et un endroit idéal pour brasser des affaires.  

J’ai découvert une merveilleuse expression d’origine chinoise qui va comme suit : « Hua long dian jing » (Hwa Loon DeeAnn Jing – peignez d’abord le dragon avant de tracer les yeux à l’aide de points). Elle signifie de franchir une étape décisive, d’ajouter la touche finale à une chose afin qu’elle prenne vie.

Dans le cadre de cette mission, nous prendrons nos pinceaux et peindrons des points pour les yeux du dragon. Nous terminerons le travail des autres. Nous relâcherons le dragon sino-canadien afin d’assurer la prospérité et le bonheur des deux pays.

Je vous remercie. 

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