L’honorable Jim Carr, ministre des Ressources naturelles, donne le discours principal lors du sommet de l’Association du Barreau canadien sur le droit de l’environnement, de l’énergie et des ressources.

Discours

Le 1er juin 2018

Je vous remercie. Bonjour à tous. J’ai été frappé par le thème que vous avez choisi pour ce sommet, La jonction de l’énergie et de l’environnement, car il concerne directement les défis – et les possibilités – qui s’offrent à nous en tant que Canadiens et Canadiennes, en tant que citoyens du monde.

Nous sommes au cœur d’un phénomène qui ne s’est produit qu’à quelques reprises dans l’histoire de l’humanité : un changement de cap fondamental par rapport aux types d’énergies qui alimentent nos sociétés. Rendue nécessaire par les changements climatiques, portée par l’innovation, cette transition cherche encore sa voie, élabore encore les règles qui la guideront. Tout cela justifie le besoin de clarté, l’importance de la primauté du droit et la valeur de votre expertise.

À notre entrée en fonction, nous sommes partis d’une prémisse fort simple : ce sera le siècle de la croissance propre; et l’économie et l’environnement doivent aller de pair.

Nous savions également que les Canadiens étaient rendus beaucoup plus loin que leurs politiciens dans le dossier des changements climatiques. Ils voulaient que le Canada se penche sur la manière de produire, de transporter et d’utiliser son énergie. Pas de façon ponctuelle, mais en examinant les enjeux en profondeur et en lançant une vaste discussion sur la direction dans laquelle nous souhaitons nous engager en tant que nation.

C’était là la source d’inspiration de Génération Énergie – la plus vaste conversation nationale à propos de l’énergie de l’histoire de notre pays. Nous avons invité les Canadiens à imaginer leur avenir énergétique. À quoi pourrait ressembler le monde lorsque leurs enfants et petits-enfants auraient grandi? Que devons-nous faire dès maintenant pour préparer cet avenir?

Et les Canadiens ont répondu, avec un enthousiasme sans précédent. D’ailleurs, les chiffres sont révélateurs : plus de 380 000 participants, en personne et en ligne; 31 000 visites sur les médias sociaux; 63 séances de discussion, d’un bout à l’autre du pays; plus de 650 personnes au Forum Génération, ici même à Winnipeg.

Ce forum a rassemblé, souvent pour la première fois, des producteurs et fournisseurs d’énergie, des experts internationaux, des dirigeants autochtones, des organismes environnementaux, des consommateurs et tous les ordres de gouvernement. Il n’y avait pas toujours beaucoup de terrains d’entente. Les opinions étaient tranchées, exprimées avec conviction, ce qui a donné lieu à des discussions parfois stimulantes – et souvent ardues.

Au terme du Forum, j’ai demandé aux personnes présentes dans la salle de lever la main si elles avaient été parfois mal à l’aise au cours de ces deux journées. Tout le monde a levé la main. J’ai dit que c’était bon signe, parce que quand on est trop confortable, c’est qu’on n’apprend rien et qu’on ne se confronte pas à de nouvelles idées ou à d’autres points de vue.

Quand les gens parlaient et, surtout, quand ils écoutaient, il était étonnant de constater que les différents points de vue se faisaient comprendre. Génération Énergie a donné lieu à une vision inspirante de la manière dont les Canadiens envisagent leur avenir énergétique.

Les participants nous ont dit vouloir : une économie prospère et sobre en carbone, un pays qui soit un chef de file de la technologie propre et un système énergétique abordable et fiable qui assure l’égalité des chances sans porter atteinte à l’environnement. Ils veulent que les peuples autochtones participent à la prise de décision et tirent profit des possibilités offertes.

Ils veulent des villes intelligentes, avec des systèmes énergétiques intégrés, une efficacité énergétique accrue et des transports à faibles émissions de carbone. Et ils veulent que les collectivités rurales et éloignées disposent de meilleures options que le diesel pour produire de l’électricité ou chauffer leurs maisons.

Les Canadiens nous ont dit qu’il faudra réformer la réglementation – y compris améliorer la transparence et la communication avec le public – si nous voulons regagner la confiance des citoyens.

Ils nous ont dit qu’ils voulaient que nous séparions la politique de la prise de décision et que nous laissions la science, les faits et les données probantes guider nos actions.

Génération Énergie a également permis de constater que les Canadiens comprennent qu’une économie sobre en carbone est l’objectif à atteindre, mais que nous n’en sommes pas encore là.

Nous devons nous préparer pour le futur, mais nous devons également vivre dans le présent en fournissant une énergie sur laquelle chacun peut compter, que ce soit pour s’éclairer ou faire le plein d’essence.

Les hydrocarbures alimentent également l’industrie pétrochimique, créant des milliers d’emplois et une foule de produits, du plastique aux parfums. Cela signifie que nous devons continuer de soutenir nos ressources gazières et pétrolières tout en mettant au point des énergies de remplacement, y compris les énergies solaire, éolienne et marémotrice.

Alors, si les discussions de Génération Énergie étaient souvent inconfortables, elles étaient aussi agréables, stimulantes et inspirantes. Dans quelques années, peut-être que les Canadiens se souviendront de Génération Énergie comme d’un point tournant qui a marqué notre émergence en tant que chef de file de la croissance propre.

Mais l’histoire ne s’arrête pas avec le Forum. Pour poursuivre sur notre lancée, j’ai créé un Conseil de Génération Énergie formé de 14 membres afin de recommander les meilleurs moyens d’aller de l’avant. Les membres du Conseil proviennent de divers horizons liés à l’énergie et de chacune des régions du pays. Je remercie ces leaders d’opinion d’avoir accepté d’entreprendre cette tâche ambitieuse.

Le Conseil devrait produire un rapport prochainement, qui nous aidera à définir l’avenir énergétique du Canada, tant ici au pays que dans le cadre de nos engagements internationaux, y compris au G20 et à Mission Innovation, un groupe formé de 22 pays et de l’Union européenne qui veut accélérer la révolution de l’énergie propre.

Même avant Génération Énergie, notre gouvernement avait fermement planté l’étendard du Canada dans l’économie de la croissance propre, avec les mesures suivantes : ratification de l’Accord de Paris; tarification du carbone, investissements générationnels dans les technologies propres et infrastructures vertes, y compris un réseau national de bornes de recharge et de postes de ravitaillement; accélération de l’élimination graduelle du charbon; élaboration d’une norme sur les carburants à faible teneur en carbone; réglementation des émissions de méthane; investissements inégalés dans la science fondamentale; élaboration, en collaboration avec nos homologues provinciaux et territoriaux, d’un plan national de lutte contre les changements climatiques.

Nous profitons aussi de cette période de transition afin de mieux préparer le Canada pour l’avenir, en bâtissant les infrastructures qui serviront à transporter nos ressources vers les marchés mondiaux et en utilisant les revenus ainsi générés pour investir dans les énergies propres.

Encore cette semaine, notre gouvernement a pris une mesure importante en faisant l’acquisition du pipeline de Trans Mountain afin de s’assurer que l’agrandissement de son réseau ira de l’avant. Les Canadiens appuient majoritairement ce projet. Ils comprennent que nous sommes en transition vers une économie à croissance propre, mais que pour réussir cette transition, nous devons prendre de grandes décisions qui nous permettront d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Appuyer ce projet fait partie de ces grandes décisions.

Notre gouvernement a également entièrement redéfini notre relation avec les peuples autochtones. Il y a quelques mois à peine, nous avons entrepris un processus historique visant à reconnaître et à mettre en œuvre les droits inhérents. Cette nouvelle approche contribuera à faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones et à bâtir une nouvelle relation fondée sur le respect et le partenariat.

Le projet de loi C-69 est une manifestation précoce de cette nouvelle approche. Il instaure un dialogue précoce et continu, reconnaît d’entrée de jeu les droits ancestraux et confirme l’obligation de consulter du gouvernement. Il reconnaît également le savoir autochtone et renforce la capacité de faire participer les Autochtones, grâce à un financement accru.

En déposant le projet de loi C-69, nous nous sommes également engagés à rétablir la confiance à l’égard des études d’impact, à améliorer la transparence et à accroître la participation du public tout au long du processus. Cette nouvelle approche contribuera à diversifier nos marchés énergétiques, à développer nos infrastructures énergétiques et à favoriser la croissance économique.

Elle confirme également notre conviction que le Canada est plus fort quand ses citoyens unissent leurs efforts. Lorsque nous sommes à l’écoute les uns des autres. Lorsque nous rendons le processus transparent. Et lorsque nous invitons les Canadiens à participer à la définition de leur avenir.

J’ai commencé en affirmant que nous étions au cœur d’une profonde transition – des énergies classiques vers les énergies nouvelles. Pour saisir tous les avantages de cette transition – et définir le chemin à suivre – il faut penser autrement, adopter de nouveaux outils, une nouvelle perspective.

Vous avez un rôle essentiel à jouer dans cette démarche pour aider les Canadiens à traverser cette période de changement et, en apportant la rigueur de la justice, pour contribuer à la prospérité que nous recherchons, tout en préservant l’environnement que nous chérissons tous.

Je me ferai un plaisir de travailler avec vous tous pour que nous puissions bâtir cet avenir ensemble.

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