L’honorable Seamus O’Regan,  ministre des Ressources naturelles du Canada  Discours inaugural  Forum GLOBE 2020 

Discours

Le 12 février 2020 - Vancouver (C.-B.)

Je tiens à souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel des Premières nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh.

C’est un honneur d’être ici et de vous parler aujourd’hui. GLOBE 2020 est un forum crucial pour assurer la coordination des politiques et des principes, pour discuter de débouchés commerciaux et gérer la transition – c’est-à-dire l’évolution –, de notre économie alors que nous luttons contre les changements climatiques.

Comme vous le savez, nous faisons notre part. Notre gouvernement s’est engagé à ce que le Canada ne se contente pas de dépasser les objectifs de l’Accord de Paris de 2030, mais à atteindre la cible de zéro émission nette d’ici 2050.

Nous nous rallions à cet engagement pris par 77 pays à travers le monde et par de plus en plus de petites, moyennes et grandes entreprises, dont Teck et, ce matin même, BP.

Pour sa part, le Canada a mis un prix sur la pollution.

Nous éliminons progressivement l’électricité produite à partir du charbon.

Nous effectuons des investissements générationnels dans les énergies propres, les nouvelles technologies et les infrastructures vertes.

Mon ministère soutient plus de 900 projets de technologies propres à travers le pays. Nous avons investi près d’un milliard de dollars dans des initiatives de technologies propres au Canada, la valeur totale de ces projets s’élevant à plus de quatre fois ce chiffre.

Nous avons investi plus de 3 milliards de dollars depuis 2017 dans des projets innovateurs liés à l’énergie propre, comme la capture et le stockage du carbone, l’énergie éolienne et solaire, les carburants alternatifs, le stockage de l’énergie, les réseaux intelligents et l’efficacité énergétique.

Je vous épargnerai tous les autres détails techniques que mes fonctionnaires étaient impatients de partager, sauf un : le Canada est le quatrième plus grand producteur de pétrole au monde. Le quatrième plus grand. Derrière les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Russie. Devant l’Iran, l’Irak et le Koweït.

La manière dont nous – en tant que pays jouissant d’une abondance de ressources naturelles, en tant que pays qui dépend de cette abondance, au niveau national, pour une qualité de vie enviable – répondons à l’urgence de la lutte contre les changements climatiques représente le défi de notre époque.

Nous avons besoin d’un plan pour atteindre la cible de zéro émission nette d’ici 2050. Et, pour le moment, nous n’en avons pas.

La production de pétrole et de gaz est une composante essentielle de notre économie nationale en 2020, et elle continuera de l’être en 2025 et en 2030.

En fait, dans tous les scénarios de l’Accord de Paris, les combustibles fossiles demeurent une nécessité à court et à moyen terme. Il n’y a pas moyen d’y échapper.

Le fait de reconnaître l’importance du pétrole et du gaz pour notre économie nationale actuelle et pour l’économie mondiale ne signifie pas que nous détournions les yeux des effets bien réels des changements climatiques. Cela signifie plutôt que nous avons besoin d’un plan. D’un plan intelligent, complet et honnête ... avec tous les Canadiens et les Canadiennes.

Premièrement, le plan doit être brillant et utiliser chaque once de notre ingéniosité pour décarboniser notre mode de vie. Et cela implique la décarbonisation de nos industries d’extraction de carbone par l’électrification, le stockage du carbone et d’autres technologies propres.

Deuxièmement, le plan doit être exhaustif et saisir toutes les occasions offertes pour réduire la production de carbone et le réchauffement de notre planète. En apportant des modifications à nos maisons et à nos bâtiments, en réduisant la consommation d’énergie, en persuadant nos citoyens de faire des choix individuels qui donneront des résultats pour l’ensemble de la collectivité, cette progression graduelle radicale sera plus efficace que toute technologie révolutionnaire qui, nous pensons, pourrait nous sauver un jour.

Enfin, troisièmement, nous devons être honnêtes les uns avec les autres quant au caractère fondamental de cette transition vers une économie nette zéro et à quelle vitesse nous serons en mesure de suivre la cadence d’un tel changement. Certains diront que nous sommes beaucoup trop lents. D’autres diront que nous allons beaucoup trop vite. Des choix seront faits, et aucun d’eux n’est facile.

Et nous devons faire tout cela maintenant. Le temps joue contre nous. Notre planète a rarement été placée devant une telle urgence collective.

Nous sommes passés de si la transition énergétique va se produira, à comment la transition énergétique va se produire.

Comment allons-nous effectuer la transition assez rapidement pour atténuer les effets climatiques catastrophiques?

Comment allons-nous effectuer une transition suffisamment efficace pour assurer la prospérité constante de nos citoyens?

Comment allons-nous faire la transition de manière suffisamment réfléchie pour garantir que les gens – les travailleurs de l’énergie et leurs familles, et même des régions entières de ce pays – ne soient pas laissés pour compte?

Ce sont des questions auxquelles il est impossible de répondre dans l’immédiat lors de ce forum. Mais nous faisons de grands progrès. Et j’ai prêté oreille. Et j’ai pris des notes.

Voici certains points importants que j’ai tirés de ce forum :

Premièrement, que le concept de zéro émission nette n’est pas simplement un plan pour notre climat. C’est un plan qui touche aussi notre compétitivité économique. Et ce plan doit être mis en œuvre par le gouvernement (voire l’ensemble du gouvernement), en collaboration avec les ONGE, les partenaires autochtones et le secteur privé.

Que le gouvernement doit travailler à la fois avec les PME et les grandes entreprises désireuses de réduire le carbone.

Que la réglementation que nous élaborons doit être stricte, mais simplifiée.

Que nous devons nous concentrer sur les secteurs où le Canada peut et devrait être un chef de file (comme les batteries), grâce à notre riche réserve de minéraux critiques et à notre technologie de capture et de stockage du carbone à la fine pointe.

Que nous aurons besoin de l’abondance et de l’ingéniosité des gens de notre industrie forestière pour nous donner des solutions axées sur la nature pour neutraliser nos émissions.

Que nous aurons besoin de l’abondance et de l’ingéniosité des gens de notre industrie minière pour construire et révolutionner la production d’électricité.

Et à mesure que nous déterminons notre approche, nous devons également revoir nos ambitions à la hausse.

Et cela, comme un participant me l’a dit en toute franchise : parler pour parler, c’est trop facile. Si vous voulez savoir ce qui compte vraiment, regardez où s’en va l’argent.

Parce que les marchés s’orientent vers ce qu’ils apprécient. En effet, les sociétés se tournent vers les choses qui ont de l’importance. Et à la fin de l’année dernière, lors de l’élection générale fédérale, une très vaste majorité de Canadiens ont clairement dit qu’ils accordaient beaucoup de valeur à leur environnement et à l’avenir de leurs enfants.

Le Canada progressera donc avec vigueur vers l’atteinte de ces objectifs en misant sur toute l’ingéniosité qui a fait de nous la dixième économie du monde, en mobilisant chacun de nos concitoyens dans un vaste effort collectif et en étant honnête avec eux au sujet des choix qui se présentent à nous.

Et tout comme nous le faisons avec nos citoyens, nous devons adopter la même attitude avec les autres pays, les industries et les entreprises. Certains ne sont pas aussi bien équipés pour faire face à cette transition. Avec eux, la patience est de mise. Avec d’autres, il faudra montrer de l’impatience. Parce que nous n’avons plus de temps à perdre.

Ce rassemblement de penseurs, de meneurs et de personnes qui se démarquent, et d’autres rassemblements comme celui-ci partout dans le monde, se doivent maintenant de poursuivre notre mission commune : une économie zéro émission nette d’ici 2050,
une économie mondiale qui continue de croître ainsi qu’une transition énergétique qui ne laisse personne de côté.

C’est en train de se produire. C’est bien réel. Ceci est notre mission. Les personnes présentes dans cette pièce peuvent le faire. Et nous sommes le pays qui peut le faire.

Le Canada sera à l’avant-plan. J’en suis convaincu.

Merci beaucoup.

Personnes-ressources

Ressources naturelles Canada
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Ian Cameron
Attaché de presse
Cabinet du ministre des Ressources naturelles
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