Ministre Tim Hodgson Discours à la Chambre de commerce de la région de Toronto Le 25 juin 2025

Discours

Bonjour à tous,

C’est un plaisir de m’adresser à vous tous, ici, au cœur de Toronto. J’ai travaillé ici au cours des 15 dernières années, et je suis ravi de voir autant de visages familiers dans la salle.

Je tiens à remercier sincèrement Giles, Roselle, Leslie, Dominic et la Chambre de commerce de la région de Toronto d’avoir organisé ce bel événement.

La RGT est l’un des principaux moteurs de l’économie canadienne. Elle jouera un rôle important dans le programme « Bâtir le Canada » du gouvernement.

Des finances à la fabrication de pointe, en passant par les technologies propres, l’intelligence artificielle, l’innovation, Toronto et l’Ontario ne sont pas seulement des puissances régionales : elles sont des moteurs clés du progrès national.

J’ai vu de mes propres yeux comment les nombreuses entreprises établies dans la région du Grand Toronto stimulent la croissance et la prospérité du pays.

Par exemple, plus récemment, j’ai été président du conseil d’administration d’Hydro One, et j’ai pu constater de mes propres yeux le rôle que jouent les grandes entreprises ontariennes, comme Hydro One, pour garder le Canada fort, productif et prospère.

Il s’agit d’une expérience que j’apporte à ce nouveau gouvernement, mais j’ai également été façonné par mon parcours, mes racines et le chemin qui m’a amené ici. Et c’est là que je voulais en venir.

La relation de ma famille avec cette province a commencé lorsque mon père a immigré au Canada après la Seconde Guerre mondiale.

Les membres de sa famille étaient des agriculteurs locataires qui travaillaient à des fermes appartenant au « seigneur » dans leur ancien pays, mais ils voulaient une vie meilleure et rêvaient d’être propriétaires de leur propre ferme. Ils ont donc mis de côté suffisamment d’argent pour monter à bord d’un bateau à vapeur jusqu’au Canada et repartir à zéro sur une petite ferme, juste à l’extérieur de Peterborough. Quelques années plus tard, motivé à essayer tout ce que le pays avait à offrir, mon père s’est joint à l’Aviation royale canadienne. Je suis né peu de temps après, et j’ai grandi en tant qu’enfant de l’aviation, déménageant chaque année ou tous les deux ans dans des bases partout au Canada. 

Ce mode de vie m’a amené partout, d’un petit village de pêcheurs de 200 personnes à l’extrémité sud de la Nouvelle-Écosse, à un minuscule camp forestier à l’extrémité nord de l’île de Vancouver et à bien d’autres endroits entre les deux, y compris en Ontario.

La vie dans ces petites villes a façonné ma compréhension de la valeur du travail acharné, de l’importance des bons emplois dans les métiers et de la riche diversité culturelle qui définit les régions de notre pays.

Pour suivre les traces de mon père, je me suis enrôlé dans les Forces armées canadiennes à 17 ans. C’est dans les Forces armées que j’ai appris ce qu’est le service et ce que c’est que de se battre pour quelque chose de plus grand que soi.

C’est un instinct semblable à celui de servir qui m’a amené, des années plus tard, à la Banque du Canada sous la direction du gouverneur de l’époque, Mark Carney, alors que nous étions en train de rebâtir l’économie canadienne à la fin de la grande crise financière.

Et c’est cet instinct qui m’a encore une fois amené à répondre à l’appel plus tôt cette année, lorsque M. Carney a laissé entendre qu’il y avait une autre occasion de servir ce grand pays, en ce moment charnière.

Toutefois, entre le temps que j’ai passé dans les Forces armées et ce printemps, j’ai passé la plus grande partie de ma vie professionnelle à travailler dans le secteur privé, y compris ici même, à Toronto. Dans le cadre de ces fonctions, j’ai beaucoup appris sur les industries de l’énergie et des ressources qui sont – selon de nombreux paramètres – les plus importants moteurs économiques du pays.

J’ai aidé à financer des mines de potasse et des usines d’OSB. J’ai fait des offres publiques initiales pour des entreprises de services publics et d’uranium. J’ai également travaillé à des dossiers de pipelines comme l’Alliance Pipeline, qui achemine le gaz canadien vers le marché de Chicago.

Ces expériences m’ont permis de devenir la personne que je suis. Et elles m’ont appris ceci :

le leadership ne consiste pas qu’à parler. Il consiste à agir lorsqu’il importe de le faire. Il consiste à s’assurer que les choses sont faites, et qu’elles le sont correctement.

Il consiste à bâtir pour la prochaine génération – ou comme les peuples autochtones nous l’ont enseigné, les sept prochaines générations – et à être fiers de ce que nous leur transmettons.

Le premier ministre aime dire que nous sommes à un moment charnière de l’histoire du Canada. Je pense que c’est indéniablement vrai.

L’ordre mondial suivant la Seconde Guerre mondiale et les accords de Bretton Woods est maintenant terminé. Les chaînes d’approvisionnement mondiales sont en train d’être démantelées et doivent être reconstruites. Notre climat change, et nous devons outiller notre économie à nouveau pour tenir compte de cette réalité.

En plus de tout cela, nous nous trouvons au milieu de la guerre commerciale la plus dévastatrice de notre époque. 

Une guerre commerciale que nous n’avons pas demandée, mais une guerre commerciale que nous devons gagner.

En fin de compte, nous faisons face à un nouvel ordre mondial défini par une chose, avant tout : l’instabilité.

Mais voici ce que les Canadiens doivent savoir : ce nouvel ordre crée des possibilités que nous pouvons saisir.

Comme vous l’avez vu cette semaine, nous saisissons l’occasion de travailler avec nos alliés européens à un nouveau partenariat stratégique UE-Canada pour l’avenir, qui sera axé sur le commerce et la sécurité économique, la transition numérique et la lutte contre les changements climatiques et la dégradation de l’environnement. Ce partenariat comprend également la sécurité et la défense, ce qui constitue une première étape intentionnelle vers la participation du Canada à l’Action pour la sécurité en Europe (SAFE), un instrument du plan de réarmement de l’Europe d’ici 2030.

Il importe de souligner que la participation à cette initiative créera d’importantes possibilités d’approvisionnement en matière de défense et des débouchés industriels pour le Canada, y compris ici même, en Ontario.

Il y a un dicton qui s’applique à ce moment-ci : une crise est une trop belle occasion pour ne pas en profiter. Et nous allons en profiter.

Et je sais que nous pouvons le faire, car nous l’avons déjà fait. Mais il faudra plus qu’une simple résolution. Il faudra de la rapidité, de l’ambition, et surtout, de l’unité.

Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, peut-être la dernière fois que nous avons fait face à un tel bouleversement de l’ordre mondial, les Canadiens n’ont pas hésité. Nous nous sommes unis et nous avons accompli de grandes choses.

Nous avons mobilisé notre main-d’œuvre et notre base industrielle à une vitesse effarante. Nous avons construit plus de 16 000 aéronefs, près de 9 000 navires et plus de 800 000 camions militaires.

Le Canada – un pays qui comptait à peine 12 millions de personnes à l’époque – a élevé une force armée composée de 1,1 million d’hommes et de femmes, qui ont combattu avec bravoure pour notre mode de vie.

Une fois la guerre terminée, le gouvernement du Canada a construit des maisons pour les anciens combattants qui en avaient besoin. Nous avons réorganisé notre économie et appris à prospérer dans un nouvel ordre mondial. En travaillant fort et en faisant preuve de ténacité et d’intelligence, nous avons transformé notre pays.

Cette transformation a permis de bâtir une classe moyenne. De bâtir une identité. De créer un sentiment de confiance collective qui allait définir nos décennies d’après-guerre, et qui continue de nous rendre fiers de nous tenir sous l’emblème de la feuille d’érable.

Comme le proclamait une affiche en temps de guerre : « Tout Canadien doit combattre. » Cette affiche montrait un soldat et un travailleur d’usine côte à côte.

Aujourd’hui, nous devons encore une fois nous tenir côte à côte – d’un océan à l’autre, avec les Autochtones et les non-Autochtones, les industries, les petites entreprises et les entrepreneurs.

Nous devons maintenant être dans le même état d’esprit.

Et nous pouvons le faire — dans nos collectivités, dans nos entreprises, dans notre mouvement syndical, dans nos innovateurs et dans toutes les régions du pays qui ont soif de contribuer.

Votre gouvernement travaille d’arrache-pied pour jeter les bases de cette initiative.

La semaine dernière, la Chambre des communes a adopté la Loi sur l’unité de l’économie canadienne, que je qualifierais de loi qui définit le pays.

La Loi vise à construire plus rapidement, à déplacer la main-d’œuvre et les marchandises plus librement et à débloquer le potentiel des travailleurs, des collectivités et des ressources du Canada dans toutes les régions du pays.

Elle crée les conditions nécessaires pour lancer un plus grand nombre de projets – des projets qui profitent à notre intérêt national et qui émanent des peuples autochtones, des provinces, des territoires et du secteur privé.

Nous savons que si nous voulons bâtir plus rapidement, nous ne pouvons pas dédoubler les efforts réglementaires, retarder les décisions ou créer des goulots d’étranglement entre les administrations. Nous devons agir comme un seul pays, et non comme une mosaïque.

C’est pourquoi la Loi crée un bureau des grands projets qui coordonnera et accélérera les examens – examens qui viseront à déterminer comment le projet sera réalisé plutôt qu’à déterminer s’il sera réalisé ou non. Les promoteurs auront désormais un guichet unique pour s’assurer que tout demeure sur la bonne voie.

Et fait important : un conseil consultatif autochtone fera partie intégrante de ce bureau. Le conseil, en plus des consultations menées auprès des peuples autochtones et d’un examen environnemental rigoureux, orientera un seul ensemble de conditions fédérales que le projet devra respecter. Ces conditions comprendront des mesures d’atténuation pour protéger l’environnement et respecter les droits des peuples autochtones.

Pour que les consultations soient bien menées, le gouvernement fédéral investit également 40 millions de dollars pour renforcer la capacité des Autochtones de participer au processus d’évaluation et de consultation. 

De plus, pour que les peuples autochtones restent au centre de cette initiative structurante, la première chose que nous ferons pour amorcer la mise en œuvre de la Loi sera la tenue de sommets d’une journée avec les titulaires de droits, les dirigeants et les experts des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Le premier sommet aura lieu le 17 juillet, et le premier ministre y rencontrera les titulaires de droits des Premières Nations. L’objectif est de créer une certitude qui catalyse les investissements.

Comme j’ai passé la plus grande partie de ma carrière à affecter des capitaux, je crois qu’il est important que les Canadiens comprennent que pour obtenir la certitude qui mène à l’investissement et à la prospérité, nous devons réduire l’inefficacité, harmoniser les normes et améliorer la transparence.

Lorsque les entreprises voient des règles incohérentes, des délais flous ou des processus d’examen en double, elles hésitent à investir. Et lorsqu’elles hésitent, les projets stagnent, les coûts grimpent et les possibilités s’évanouissent. Mais lorsque nos gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux envoient des signaux clairs – que nous sommes sérieux, coordonnés et déterminés à obtenir des résultats – les investissements suivent.

La certitude invite à l’audace. Elle transforme l’ambition en action. Elle donne à l’industrie, aux investisseurs et aux partenaires commerciaux l’assurance que les projets canadiens seront réalisés et que les biens canadiens seront commercialisés. Elle crée la prospérité dont nous avons besoin pour financer notre mode de vie.

Permettez-moi de le répéter : elle crée la prospérité dont nous avons besoin pour financer notre mode de vie.

Cette loi nous ramène sur cette voie. Et surtout, ce sera fait de manière responsable, en nous assurant de mettre la transparence, les partenariats, l’environnement, les normes du travail et la réconciliation économique au cœur de nos efforts.

La Loi s’attaque également à un problème de longue date : les obstacles au commerce intérieur. Depuis des décennies, il est plus facile d’exporter un produit à l’étranger que de l’expédier d’une province à une autre. Franchement, c’est tout simplement illogique et inefficace. Ces obstacles ont coûté aux Canadiens jusqu’à 200 milliards de dollars en possibilités perdues chaque année, ce qui équivaut à environ 50 000 dollars par Canadien.

Comme le premier ministre aime à le dire, nous pouvons nous donner nous-mêmes plus que ce que quiconque peut nous enlever.

Cette loi jette les bases de cet idéal en permettant une plus grande mobilité de la main‑d’œuvre, la reconnaissance des titres de compétences et le libre-échange entre les provinces, et en recadrant le dialogue afin que nous puissions à nouveau construire dans notre pays.

Cette loi nous permet de redéfinir le discours sur la construction au Canada, afin que nous puissions livrer la marchandise et non créer des retards.

Alors, qu’est-ce qu’on entend par « livrer la marchandise »? C’est d’abord une vision : faire du Canada une superpuissance des énergies classiques et propres et des ressources naturelles.

J’aimerais approfondir le sujet avec vous tous aujourd’hui. Parce qu’à mon avis, il englobe deux choses : la sécurité énergétique et l’économie de l’énergie.

La sécurité énergétique est synonyme de souveraineté – de notre destinée, de nos industries, de nos portefeuilles et de notre climat. C’est pouvoir chauffer nos maisons en janvier, fournir du courant à nos fermes en juillet et faire tourner nos usines toute l’année, sans s’inquiéter de ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières.

C’est utiliser les produits les meilleurs et les plus propres : ceux qui sont fabriqués ici même au Canada.

C’est mettre en valeur la richesse sans pareille de nos minéraux critiques et aider le monde à faire la transition vers un climat plus propre sans dépendre de pays auxquels nous ne pouvons pas faire confiance.

Nous obtiendrons cette sécurité et cette souveraineté en veillant à ce que les ports, les routes, les chemins de fer et les infrastructures énergétiques soient en place pour vendre nos produits à des alliés qui partagent nos valeurs, pas seulement nos frontières.

L’économie de l’énergie est synonyme de compétitivité – utiliser nos avantages naturels pour stimuler les investissements, accroître les exportations et augmenter les salaires.

Ensemble, nos produits – nos ressources – peuvent améliorer à la fois notre sécurité et notre richesse.

Et ça ne concerne pas seulement le PIB. Il s’agit de bâtir un Canada où la marée montante soulève tous les bateaux.

J’aimerais rappeler ce qu’a dit le premier ministre Wab Kinew lors de la réunion des premiers ministres tenue plus tôt ce mois‑ci.  Il a dit qu’il s’agissait d’une occasion unique pour les Canadiens, mais aussi pour certaines des collectivités les plus pauvres de notre pays, que si nous pouvions mettre en place les routes, les infrastructures de transport et les canalisations pour créer ces possibilités, non seulement le pays s’en porterait mieux sur le plan de la croissance du PIB; mais nous pourrions également veiller à ce que chaque enfant au Canada puisse réaliser son plein potentiel.

Un enfant du Nord ou d’une région rurale du Canada doit avoir les mêmes possibilités qu’un enfant d’une de nos plus grandes villes. C’est réellement ce que signifie devenir une superpuissance énergétique.

C’est important pour moi, car j’en ai été témoin. J’ai fréquenté une école secondaire professionnelle à Winnipeg, et bon nombre de mes camarades de classe ne sont pas allés ensuite à l’université. L’un de mes meilleurs amis a passé 25 ans sur les plateformes. Son emploi lui a permis d’acheter une maison. De vivre confortablement. Ce qui devrait aller de soi. Et nous devrions respecter les Canadiens qui occupent ces emplois importants et travaillent fort.

Pendant la campagne électorale, j’ai fait du porte-à-porte dans ma circonscription, à environ 45 minutes au nord d’ici. J’ai entendu la même chose de la part des néo-Canadiens, à maintes reprises : nous sommes venus ici pour bâtir une vie meilleure. Tout comme ma famille, il y a 80 ans.

Ils savent, comme nous dans cette salle, qu’en raison des possibilités qu’il offre, notamment grâce à des emplois dans des secteurs comme celui de l’énergie, des mines et de la foresterie, le Canada est le meilleur pays au monde. 

Et c’est ce qu’il faut protéger. Un Canada où le labeur est encore récompensé. Où de bons emplois – avec ou sans diplôme – seront disponibles pour les générations à venir. 

Maintenant, pour ce qui est de la réalisation de projets énergétiques importants et ambitieux, l’Ontario s’y connaît. La province est d’ailleurs un chef de file mondial dans le domaine nucléaire depuis plus d’un demi-siècle.

L’histoire de l’énergie nucléaire en Ontario montre bien que le Canada est capable d’accomplir de grandes choses.

Ce sont des Canadiens qui ont mis au point le premier réacteur CANDU à la fin des années 1950 et dans les années 1960. Deux décennies plus tard, les premiers réacteurs CANDU commerciaux étaient mis en service à Pickering. Aujourd’hui, l’Ontario exploite 16 des 17 réacteurs commerciaux du Canada.

En Ontario, 58 % de l’électricité provient du nucléaire. Le secteur nucléaire emploie plus de 89 000 Canadiens, assure 15 % de l’approvisionnement national en électricité et injecte 22 milliards de dollars dans l’économie chaque année. Nous avons exporté notre technologie nucléaire partout dans le monde, ce qui a permis d’aider plusieurs pays à assurer leur sécurité énergétique et d’éviter plus de 30 millions de tonnes de pollution par année.

Nos réacteurs ne servent pas seulement à nous éclairer. Ils contribuent à assainir l’air. Ils procurent une bonne qualité de vie et de bons emplois à des milliers et des milliers d’Ontariens. Et ils assurent une part importante de l’approvisionnement mondial en cobalt‑60, un isotope médical essentiel utilisé pour stériliser l’équipement et traiter le cancer.

L’énergie nucléaire est l’un de nos principaux atouts stratégiques. Elle est propre. Elle est fiable. Et elle est produite ici, par des travailleurs et des ingénieurs canadiens, avec des technologies et de l’uranium canadiens.

Un nouveau chapitre s’ouvre avec les petits réacteurs modulaires, et l’Ontario est bien placé pour montrer la voie. L’Ontario a déjà entrepris la construction, à Darlington, du premier petit réacteur modulaire assez puissant pour alimenter le réseau électrique au Canada. Mais ce n’est pas tout.

L’Ontario travaille en étroite collaboration avec l’Alberta, la Saskatchewan et le Nouveau‑Brunswick – des provinces qui en sont à différentes étapes du processus de décarbonation – pour les aider à mettre au point des solutions nucléaires adaptées à leurs besoins.

C’est l’Équipe Canada en action. Les provinces apprennent les unes des autres. La conception est coordonnée avec les services publics. Les ingénieurs collaborent au‑delà des frontières provinciales. Cela témoigne de ce qu’un Canada confiant et connecté peut accomplir.

Bien sûr, il faudra plus d’un type d’énergie — plus d’une solution — pour favoriser une économie canadienne forte, productive et renouvelée.

Pour alimenter nos industries, nos habitations et nos technologies, il faudra au moins doubler la production d’électricité au Canada au cours des deux prochaines décennies. Pour y arriver, nous aurons besoin de réseaux électriques efficaces et intégrés. Notre nouveau gouvernement s’est engagé à travailler sans tarder avec les provinces et les territoires pour améliorer les lignes de transport est‑ouest et nord‑sud. C’est en partie ce que le premier ministre veut dire lorsqu’il parle d’une économie, et non de treize.

Un réseau pancanadien permet d’offrir une électricité durable plus fiable et plus abordable aux Canadiens. D’alimenter les industries, de l’intelligence artificielle à la fabrication. Et d'exporter de l’énergie d’une province ou à l’autre pour offrir à nos populations des solutions canadiennes.

Je sais que bon nombre des personnes ici présentes ne s’intéressent pas seulement aux énergies propres et classiques, mais aussi à l’exploitation minière, un autre secteur où l’Ontario jouit d’abondantes ressources.

Il y a deux semaines, lors du G7, le monde a compris ce que nous savions déjà : le Canada est bien placé pour s’imposer comme chef de file dans le domaine des minéraux critiques – non seulement en matière d’extraction, mais aussi dans l’ensemble de la chaîne de valeur.

Nous avons la capacité d’extraire les minéraux de manière durable, de les raffiner de façon responsable et de les commercialiser avec efficacité, et nous le ferons.

À l’occasion du G7, nous avons annoncé un plan d’action sur les minéraux critiques, qui s’appuiera sur des investissements canadiens de plus de 70 millions de dollars, pour soutenir l’innovation, la recherche et les partenariats internationaux.

Cette initiative stimulera la demande mondiale pour des minéraux issus de source responsable, ce qui pourrait soutenir directement de nouveaux projets miniers en Ontario.

Nous lancerons également le Fonds du premier et du dernier kilomètre pour raccorder les projets en régions éloignées aux réseaux routiers, ferroviaires et électriques.

En outre, nous soutenons des projets d’exploitation minière dirigés par des Autochtones ou des collectivités au moyen d’outils financiers.

Nous ne voulons pas que le Canada se contente d’exporter des ressources. Nous voulons qu’il crée de la valeur – de la mine à la batterie de véhicule électrique, dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

C’est ainsi que nous bâtirons une économie plus forte et souveraine et que nous serons maîtres chez nous.

L’industrie forestière est un autre pilier de l’économie des ressources naturelles en Ontario et dans le reste du pays, et j’aimerais donc prendre une minute pour en parler aujourd’hui.

L’industrie forestière procure des centaines de milliers de bons emplois aux Canadiens, soutient les collectivités rurales et nordiques et fournit l’un des matériaux de construction les plus durables au monde.

Nous ne devons pas voir l’industrie forestière comme une vieille industrie, mais plutôt comme un élément essentiel pour bâtir un avenir propre au pays.

En d’autres mots, il faut investir dans des produits du bois à valeur ajoutée. Utiliser du bois d’ingénierie pour accélérer la construction de logements modulaires. Et faire en sorte que le bois canadien soit le premier matériau que nous utilisons lorsque nous construisons des logements, des écoles et des infrastructures publiques.

Nous voyons déjà des innovations dans les domaines du logement préfabriqué et de la conception modulaire – où on construit avec du bois et des travailleurs canadiens et où on crée des solutions canadiennes.

Si nous voulons bâtir des logements plus rapidement et de manière plus durable, il n’est pas nécessaire de chercher bien loin : la réponse est dans nos forêts.

Tout ça peut sembler ambitieux… eh bien, c’est le cas. L’une des clés de notre succès consistera à changer notre façon de voir les partenariats conclus avec les Autochtones dans le cadre de grands projets.

Les peuples autochtones ne sont pas de simples participants dans notre économie – ils détiennent des droits. Ce sont les premiers gardiens de cette terre. Des gouvernements. Des bâtisseurs.

Si nous voulons vraiment renouveler notre économie, la réconciliation économique doit être mise à l’avant‑plan.

J’ai vu à quoi ressemble un véritable partenariat, et à quel point une telle entente peut être avantageuse pour un projet et une Première Nation. Lorsque j’étais président du conseil d’administration d’Hydro One, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les communautés autochtones pour construire des infrastructures de transport d’électricité qui ont permis d’approvisionner la population en électricité, de créer des emplois et d’assurer la prospérité à long terme.

Permettez‑moi de vous donner un exemple.

L’an dernier, Hydro One a construit la ligne de transport d’électricité qui va de Chatham à Lakeshore selon son nouveau modèle de partenariat avec les Premières Nations. Le projet a été achevé plus d’un an avant la date prévue et a coûté 15 % de moins que le budget prévu au départ.

Je tiens à préciser que ces résultats extraordinaires ont été obtenus grâce à un processus de consultation rigoureux et à une participation financière significative des Premières Nations. Si l’on procède de la bonne façon, la participation des Premières Nations accélère le projet, elle ne le ralentit pas.

À mon avis, il s’agit d’une approche modèle pour la réalisation des futurs grands projets d’infrastructures au Canada.

Il ne s’agit pas d’un cas isolé, mais d’une nouvelle norme que nous pouvons et devons adopter. Et le gouvernement s’est engagé à accélérer l’adoption de cette norme.

Si nous reconnaissons que les Premières Nations sont des facilitateurs clés — et que nous écoutons, mobilisons et établissons des relations significatives ancrées dans la confiance et des avantages communs — les projets dans cette province et ailleurs iront de l’avant conformément au calendrier et au budget et d’une manière qui procure des avantages réels aux communautés.

C’est pourquoi nous avons élargi le Programme de garanties de prêts pour les Autochtones et en avons doublé le financement pour le porter à 10 milliards de dollars.

L’équité envers les Autochtones se traduit par des revenus qui restent dans la communauté et peuvent être transmis à la prochaine génération. Par une transformation générationnelle de notre façon de réaliser les grands projets. Parce que devenir une superpuissance en matière d’énergie et de ressources devrait être avantageux pour tous.

Y compris pour la main-d’œuvre. Car rien de tout ça n’est possible sans les travailleurs. Sans tous ces gens qui coulent le béton, relient les réseaux électriques, extraient les métaux et soudent l’acier.

Ce sont les métiers qui ont bâti notre pays. Et c’est eux aussi qui écriront le prochain chapitre de l’aventure.

Comme l’a dit la semaine dernière Sean Strickland, directeur général des Syndicats des métiers de la construction du Canada : « Si nous voulons vraiment construire des logements et des infrastructures essentielles et développer les secteurs de l’énergie et des transports, nous devons donner aux travailleurs les moyens nécessaires et leur permettre de se déplacer d’un bout à l’autre du pays pour accomplir le travail. »

C’est pourquoi nous investissons dans l’apprentissage, la formation et la mobilité de la main‑d’œuvre. C’est pourquoi nous harmonisons les titres de compétence d’une province à l’autre. Pour qu’une mention « Sceau rouge » décernée en Nouvelle-Écosse signifie la même chose en Alberta ou en Ontario.

Et c’est pourquoi nous établissons des partenariats solides avec les syndicats du Canada pour bien faire le travail.

Tout compte fait, nous n’avons pas demandé qu’une guerre commerciale soit déclenchée contre nous. Mais nous réagissons avec détermination et trouvons des solutions qui nous permettront d’améliorer notre situation en quatre ans et pendant quatre décennies.

Nous n’avons pas demandé d’être confrontés aux changements climatiques. Mais nous relevons le défi en faisant preuve d’innovation et en nous donnant pour mission de prendre les mesures nécessaires.

Nous n’avons pas demandé que les chaînes d’approvisionnement soient perturbées. Mais nous les rebâtissons en faisant preuve de résilience et en créant des emplois au pays.

L’adoption de la Loi sur l’unité de l’économie canadienne n’est pas la fin de nos réalisations, mais le commencement.

Permettez-moi donc de conclure en lançant un appel à l’action.

Aux dirigeants d’entreprise : le moment est venu de présenter vos meilleures idées.

Aux peuples autochtones : le moment est venu de montrer la voie à suivre en vous appuyant sur votre vision des choses et le partenariat.

Aux provinces et aux territoires : le moment est venu de miser sur treize éléments pour bâtir le meilleur ensemble.

Aux travailleurs et aux syndicats : le moment est venu de miser sur vos compétences, vos atouts et votre détermination.

Et à tout le monde dans la salle : le moment est venu de faire preuve d’ambition. De devenir une véritable superpuissance des énergies propres et classiques.

Il est maintenant temps de bâtir. Et ensemble, nous réussirons.

Merci.

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2025-06-27