L’honorable Tim Hodgson, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles - Conférence de presse de clôture – Conférence des ministres de l’Énergie et des Mines de 2025, le 11 juillet 2025
Discours
Bonjour tout le monde.
Je tiens d’abord à souligner la situation au Manitoba, où des feux de forêt font rage et ont forcé l’évacuation de Snow Lake et de Garden Hill. Les Forces armées canadiennes sont sur place pour s’occuper des urgences, et mes pensées vont à toutes les personnes touchées par ces incendies. Le gouvernement fédéral est là pour vous soutenir aujourd’hui et ne manquera pas de vous aider à rebâtir le moment venu.
À ce moment charnière pour le Canada, alors que les treize administrations et le gouvernement fédéral sont unis d’une manière que je n’ai jamais vue de mon vivant, j’ai eu le privilège de coprésider ma première Conférence des ministres de l’Énergie et des Mines (CMEM) à titre de ministre fédéral de l’Énergie et des Ressources naturelles.
Merci à mon coprésident, Monsieur Gilles Arsenault, d’avoir organisé cet événement – ici dans le berceau de la Confédération, rien de moins. Difficile d’imaginer un meilleur endroit au Canada que Charlottetown pour passer quelques journées d’été.
Au cours des derniers jours, les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux ont participé à des discussions honnêtes et tournées vers l’avenir.
Nous avons également eu des échanges productifs avec les dirigeants autochtones à l’échelle nationale et régionale, et nous avons eu le privilège d’entendre leurs réflexions sur la façon de transformer notre vision des partenariats avec les Autochtones dans le cadre des grands projets.
Soyons clairs : les peuples autochtones ne sont pas seulement des participants à notre économie, ils sont aussi des titulaires de droits. Ce sont les gardiens d’origine de ces terres. Ce sont des gouvernements. Ce sont des bâtisseurs.
Si nous voulons vraiment repenser notre économie, la réconciliation économique doit être au cœur de nos préoccupations.
Qu’il s’agisse de faire progresser le principe « un projet, une évaluation », de réduire le dédoublement des activités ou de proposer de nouvelles infrastructures, les objectifs de cette réunion étaient clairs : nous devons bâtir plus rapidement, renforcer les économies régionales, faire progresser la réconciliation économique et la croissance propre, améliorer la compétitivité du Canada à l’échelle mondiale, en plus de consolider notre rôle en tant que superpuissance sur le plan de l’énergie et des ressources.
Si ces objectifs semblent ambitieux, c’est parce qu’ils le sont. Mais un seul gouvernement ne peut pas y arriver seul. Ce qui est clair, c’est que nous devons agir ensemble comme un Canada uni.
Du côté fédéral, pour commencer à concrétiser cette vision, il y a tout juste deux semaines, nous avons adopté la Loi sur l’unité de l’économie canadienne, une mesure législative qui permettra au Canada de bâtir l’économie la plus forte des pays du G7.
Il s’agit d’une étape importante vers l’amélioration de la productivité, de la croissance, de la compétitivité économique et – ce qui est crucial – de la certitude réglementaire au Canada.
C’est un impératif urgent.
Voyons les choses en face : les économies et les marchés mondiaux sont plus volatils qu’ils ne l’ont été depuis la Seconde Guerre mondiale. Les droits de douane imposés par le président Trump perturbent le commerce et ont des répercussions sur nos ressources naturelles, l’énergie, les mines, le secteur manufacturier et de nombreux autres secteurs.
Cependant, malgré ce que dit le président Trump, le Canada possède de nombreuses cartes importantes dans ces négociations – et parmi les plus importantes sont l’énergie et les ressources naturelles.
Au G7, c’était on ne peut plus clair : le Canada dispose de l’énergie et des minéraux dont le monde a besoin.
C’est pourquoi, à Kananaskis, le Canada a ouvert la voie en concluant un accord visant à prendre des mesures décisives pour réagir aux vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement dans le cadre du Plan d’action sur les minéraux critiques.
Parmi ces mesures, mentionnons la récente annonce de l’Alliance pour la production de minéraux critiques, qui aidera à mobiliser des capitaux, réduira notre dépendance à l’égard de fournisseurs non démocratiques et récompensera les pays, comme le Canada, qui exploitent leurs ressources de la bonne façon : dans le respect de normes élevées en matière d’environnement et de travail.
À la CMEM de cette année, les ministres ont convenu de déterminer les projets prioritaires en matière de minéraux critiques qui pourraient être mis à profit par l’Alliance pour la production de minéraux critiques.
Cette approche positionnera davantage le Canada comme un chef de file pour prévenir la domination du secteur par des pays non alliés en réduisant les risques liés aux projets, en améliorant la certitude et en soutenant une production économiquement viable.
Nous prendrons également des mesures pour renforcer les politiques régissant les titres miniers afin de protéger le potentiel minier du Canada et la sécurité nationale.
Pour conclure, les treize provinces et territoires et le Canada ont convenu d’unir leurs efforts pour utiliser l’intelligence artificielle en vue de renforcer les données géoscientifiques canadiennes et ainsi de soutenir l’exploration des minéraux critiques et d’attirer des investissements. Après tout, comme le dit toujours le premier ministre, nous pouvons obtenir plus que tout ce qu’on peut nous enlever, à commencer par les minéraux qui se trouvent sous nos pieds.
Pour montrer l’exemple, nous avons conclu aujourd’hui un partenariat avec les Territoires du Nord-Ouest pour réaliser un projet pilote visant à scanner, à numériser et à analyser les carottes de forage de leur collection pour mettre en relief de nouvelles zones possiblement riches en minéraux critiques, particulièrement dans la province géologique Slave des Territoires du Nord-Ouest, l’une des régions les plus prometteuses au Canada pour l’exploration minière et la mise en valeur des minéraux critiques.
Les scans de carottes et les données qui leur sont associées seront accessibles sur une plateforme numérique centralisée, ce qui aidera à réduire le risque associé à l’exploration, à réévaluer les découvertes existantes, à attirer des investissements et à accélérer les nouveaux projets de mise en valeur des minéraux – le tout sans perturber davantage le sol.
Nous sommes également en pourparlers avancés avec la Colombie-Britannique et l’Ontario, et je m’attends à avoir plus d’informations à communiquer à ce propos dans les prochains jours.
Un élément clé de nos discussions a également porté sur la réalisation de grands projets. Nous sommes tous d’accord pour dire que nous pouvons – et devons – faire mieux ensemble pour mettre en branle des projets et faire croître notre économie, à la fois pour accéder à de nouveaux marchés et pour favoriser notre résilience nationale.
Pour poursuivre sur cette lancée, les ministres de l’Énergie et des Mines se réuniront de nouveau à l’automne pour veiller à l’avancement des initiatives clés, y compris la désignation de projets d’intérêt national en vertu de la Loi sur l’unité de l’économie canadienne.
Je terminerai en disant que le Canada est essentiellement un pays minier et un producteur d’énergie, ce qui touche, de différentes façons, toutes les régions du pays.
En 1858, la première découverte importante de gisements pétrolifères en Amérique du Nord a eu lieu à Oil Springs, en Ontario, où James Miller Williams a foré le premier puits de pétrole commercial du continent, ce qui a mené à la constitution en société de la première compagnie pétrolière du Canada.
Quarante ans plus tard, plus à l’ouest, la ruée vers l’or du Klondike a attiré des dizaines de milliers de personnes vers le nord au Yukon, un endroit considéré presque partout dans le monde comme une simple région sauvage glaciale. Toutefois, après moins de dix ans, la première centrale hydroélectrique du Yukon a été construite pour alimenter les dragues aurifères près de Dawson.
À l’époque, l’énergie hydroélectrique commençait tout juste à se déployer dans le monde entier. Pourtant, le Canada – avec ses rivières tumultueuses et ses lacs alimentés par les glaciers – avait déjà commencé à exploiter l’eau pour produire de l’électricité. En 1910, nous étions devenus l’un des plus grands producteurs d’hydroélectricité au monde.
L’ingéniosité des Canadiens dans le domaine de l’exploitation de l’hydroélectricité était aussi en plein essor au Québec et alimentait de nouvelles industries qui ont transformé la province. En 1901, le premier lingot d’aluminium canadien a été coulé à l’aluminerie de Shawinigan, la plus ancienne encore en activité en Amérique du Nord. Grâce à l’énergie hydroélectrique, la production industrielle de ce complexe situé sur la rivière Saint-Maurice a marqué le début d’une nouvelle ère pour l’industrie lourde et établi une alliance de longue date entre les industries de l’hydroélectricité et de l’aluminium.
Dans les années 1940, le Canada a ajouté l’uranium à son portefeuille en croissance et les mines des Territoires du Nord-Ouest sont devenues essentielles au programme nucléaire des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, fournissant de l’uranium dans le cadre d’accords très secrets pour appuyer notre lutte contre les puissances de l’Axe. Après la guerre, la découverte d’importants gisements en Saskatchewan nous a valu une place de chef de file dans le domaine des mines et de l’énergie nucléaire.
Puis est arrivée l’Alberta. C’était en 1947, après avoir foré 133 puits secs d’affilée, Imperial Oil s’apprêtait à abandonner complètement l’exploration pétrolière. Le forage du puits Leduc no 1, à environ 15 km à l’ouest d’Edmonton et à plus de 80 km de tout autre site de forage antérieur, était l’un des six puits « de la dernière chance » pour la société.
Cependant, lorsque, par un matin glacial de février, Imperial Oil a découvert du pétrole sur ce site, cela a marqué l’aube de l’ère pétrolière moderne du Canada, entraînant ainsi d’autres découvertes qui ont transformé la province en un important producteur de pétrole. Cela a fait en sorte de diminuer la dépendance du Canada envers les États-Unis et nous a permis de devenir autosuffisants.
Les petites provinces ont eu une influence majeure dans l’histoire de l’énergie et des mines au pays. L’Île-du-Prince-Édouard est devenue un chef de file national en matière d’énergie renouvelable : 99 % de l’électricité sur l’île est produite à l’aide de parcs éoliens. En fait, plusieurs fois par année, l’Île du Prince-Édouard produit tellement d’énergie renouvelable, qu’elle passe d’une province traditionnellement importatrice d’électricité à une province exportatrice d’énergie.
Je pourrais continuer et expliquer comment l’ensemble de nos treize provinces et territoires ont une histoire à raconter en matière d’énergie et de ressources naturelles, mais je pense que personne ne souhaite m’écouter parler aussi longtemps.
Toutefois, si je mentionne tout cela, c’est pour montrer à quel point l’énergie et les ressources naturelles sont profondément ancrées dans l’histoire du Canada, un pays que j’aime profondément.
Cela signifie que, selon moi, mon travail à titre de ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles ne touche pas seulement au secteur industriel, mais est aussi une question d’unité nationale.
Pour reprendre les paroles du premier ministre, nous pouvons obtenir plus que tout ce que n’importe quel pays peut nous enlever.
Nos ressources nous fournissent le bois d’allumage et le petit bois. L’innovation et les travailleurs sont le combustible. Il est maintenant temps que les treize gouvernements unissent leurs efforts et frottent l’allumette qui partira le feu.
Pour recommencer à construire de grandes choses, d’une manière responsable et respectueuse de l’environnement. Pour générer, à partir de nos ressources, une prospérité qui permettra à tous les Canadiens – peu importe où ils vivent – d’avoir une bonne éducation, un toit au-dessus de la tête, un emploi stable et, surtout, une chance égale de réussir.
Nous agirons. Nous remplirons nos engagements. Et nous obtiendrons des résultats pour les travailleurs, les entreprises et la population canadienne.
Ce ne seront plus les retards, mais bien les résultats qui seront la marque du Canada. Ensemble, nous relèverons le défi.
Merci