L’honorable Tim Hodgson Ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles Discours pour la cérémonie d’ouverture Réunion des ministres de l’énergie et de l’environnement du G7

Le 30 octobre 2025                                  Toronto (Ontario)

La version prononcée fait foi

Bonjour tout le monde. Good morning, ohayō gozaimasu, ciao, hallo, kwe, shé:kon, aanii.

Bienvenue au Canada. C’est un plaisir de vous accueillir chez nous.

Le Canada est honoré d’accueillir la réunion des ministres de l’énergie et de l’environnement du G7 cette année – cinquante ans après la création du G7, qui affrontait alors des temps difficiles et qui doit, encore aujourd’hui, se mesurer aux défis – et saisir les occasions – que présente un monde en rapide mutation.

C’est un privilège d’ouvrir cette séance aux côtés de ma collègue, la ministre Julie Dabrusin [ministre de l’Environnement et du Changement climatique]. Ensemble, nous représentons une conviction qui habite le Canada : la prospérité, la sécurité et le développement durable ne doivent pas être considérés comme des objectifs concurrents, mais comme des piliers qui se renforcent mutuellement pour soutenir la même mission d’envergure mondiale.

Le G7 est né d’une crise. Dans les années 1970, lorsque des chocs énergétiques sont venus compromettre les économies et la stabilité mondiale, nos pays ont reconnu que sécurité énergétique et sécurité économique allaient de pair – et que seule la coopération nous permettrait de préserver la stabilité, la démocratie et la croissance. Le G7 se définit encore aujourd’hui par ce principe fondateur.

À l’heure actuelle, nous affrontons un nouveau genre de crise énergétique, façonnée par les tensions géopolitiques, les changements climatiques et les bouleversements causés par la technologie. Comme par le passé – où le G7 a donné un point d’ancrage à la réponse mondiale aux chocs pétroliers –, nous devons maintenant montrer la voie à suivre pour créer un nouvel ordre mondial sûr et durable.

Notre leadership, en tant que G7, s’accompagne d’une responsabilité à l’échelle mondiale. Les choix que nous faisons ici se répercuteront bien au-delà de nos frontières respectives et influeront sur la qualité de vie et les moyens de subsistance de nombreuses personnes sur la planète. C’est un aspect que nous devons tous prendre sérieusement en considération.

Dans les deux prochains jours, les discussions que nous tiendrons lors des séances sur l’énergie seront principalement axées sur des priorités étroitement liées : la sécurité énergétique et les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques. Les participants se pencheront notamment sur les liens entre ces deux priorités et l’essor des nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle; le rôle de l’innovation, notamment dans le secteur de l’énergie nucléaire; et le soutien à la démocratie et à la sécurité nationale dans le monde, y compris en Ukraine.

Premièrement, la sécurité énergétique. En ce moment même, les conflits, la technologie et l’accélération de la course à la décarbonation refaçonnent les marchés énergétiques. Dans nos pays, les citoyens ont besoin d’un accès sûr à de l’énergie abordable, les investisseurs veulent investir en toute confiance et en connaissance de cause, et les gouvernements tentent de stimuler l’ambition climatique, tout en favorisant la croissance économique.

Il nous faut donc moderniser et développer nos infrastructures électriques, renforcer la sécurité du gaz naturel à l’appui d’une transition responsable vers des énergies à faibles émissions de carbone et faire progresser l’énergie nucléaire, notamment les petits réacteurs modulaires.

En deuxième lieu, le travail que nous entreprendrons au cours des deux prochains jours s’articulera autour des minéraux critiques, ces composants indispensables pour la défense, les technologies et la transition énergétique. Les minéraux critiques servent à fabriquer véhicules électriques, éoliennes, appareils électroniques, capteurs, matériaux hautes performances et semi-conducteurs, tous des piliers de notre dynamisme industriel et de notre sécurité stratégique.

Pendant la réunion, nous poursuivrons sur la lancée du Sommet des dirigeants du G7, tenu à Kananaskis, en lançant officiellement l’Alliance sur la production des minéraux critiques, initiative pilotée par le Canada visant à établir des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques transparentes, démocratiques et durables à l’échelle du G7.

Cette alliance prouve que le G7 peut jouer un rôle d’impulsion au moment où la compétition pour les ressources s’intensifie, et ce, tout en contrant la manipulation du marché et la volatilité des prix.

Elle démontre que compétitivité et conscience peuvent – et doivent – coexister.

Notre tâche est claire : sortir d’ici avec en poche un programme d’action commun dans lequel nous nous engageons à :

• établir des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques qui seront à la fois sûres et résilientes, grâce à l’Alliance sur la production;
• mobiliser des capitaux privés à l’intérieur de nos frontières et entre nos pays en misant sur des financements publics et des politiques qui atténuent les incertitudes;
• renforcer l’aide à l’Ukraine et aux démocraties du monde entier;
• encadrer l’innovation dans les domaines de l’IA, du nucléaire et des infrastructures électriques pour favoriser l’abordabilité et le déploiement à la vitesse et à l’échelle requises.

Nos sept pays sont indéniablement plus forts ensemble. Mais si nous, à titre de partenaires de confiance, voulons dessiner un 21^e siècle qui nous conviendra, nous devons coordonner nos ambitions. Le Canada estime que le tout est plus fort que la somme des parties.

Alors, concluons cette réunion sur des progrès plutôt que sur des promesses. Ensemble, nous pouvons transformer le moment présent en mouvement qui renforcera notre sécurité, apportera prospérité à nos populations et jettera les bases d’un monde durable et fiable.

Je me réjouis des discussions à venir et j’espère que vous apprécierez votre séjour dans notre beau pays.

Merci.