ARCHIVÉE - Diathermie à ondes courtes - directive relative à la limitation de l'exposition aux radiofréquences - code de sécurité - 25

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Table des matières

Préface

Ce document contient une directive concernant l'utilisation des dispositifs pour diathermie à ondes courtes, dans le but de limiter l'exposition des opérateurs au rayonnement radiofréquence émis par ces dispositifs. Cette directive de sécurité ne régit pas l'exposition d'un patient à des fins thérapeutiques, conformément aux prescriptions d'un médecin. Elle vise à renseigner et guider le personnel des ministères et organismes de la Fonction publique fédérale, ainsi que les personnes assujetties au Code du travail du Canada. Elle peut également servir aux autorités provinciales responsables de la réglementation de l'installation et de l'utilisation des dispositifs émettant des radiations.

Le document a été rédigé par le Bureau de la radioprotection avec la collaboration du Bureau des instruments médicaux et du sous-comité fédéral-provincial sur la surveillance des radiations.

Les questions concernant l'interprétation du texte et les demandes de renseignements supplémentaires sur les recommandations du présent code de sécurité, doivent être adressées à la Section des rayonnements non ionisants, Bureau de la radioprotection, Direction de l'hygiène du milieu, Direction générale de la protection de la santé, Ottawa (Ontario) K1A 0L2.

1. Introduction

La diathermie à ondes courtes est utilisée en thérapeutique pour provoquer un réchauffement ponctuel des tissus, par la transformation de l'énergie électromagnétique en énergie thermique. Ce type de thérapie est utilisé depuis le milieu des années 30 et, depuis 1947, il exploite presque exclusivement la fréquence de 27 MHz, une des fréquences réservées aux utilisations industrielles, scientifiques et médicales.

En 1977, un sondage canadien sur les dispositifs médicaux émettant un rayonnement non ionisant, réalisé à l'échelle nationale, révélait qu'un nombre à peu près égal de dispositifs de diathermie à ondes courtes et de dispositifs d'ultrasonothérapie était utilisé dans les cliniques des hôpitaux, et qu'environ 10 fois plus de dispositifs à ondes courtes (27 MHz) que de dispositifs à micro-ondes (2,45 GHz) étaient en usage en diathermie(1,2). Un nombre à peu près égal de patients était traité par ultrasons et par diathermie à ondes courtes dans l'ensemble des établissements (hôpitaux, physiothérapie, cliniques de chiropractie et de médecine sportive).

Des mesures exhaustives de l'intensité des champs parasites autour des dispositifs de diathermie à ondes courtes(3)ont révélé la possibilité qu'un opérateur soit exposé à des niveaux supérieurs aux niveaux recommandés par le gouvernement fédéral(4).

L'exposition à un rayonnement radiofréquence d'intensité élevée peut être nuisible à la santé. Il est essentiel, par conséquent, que de telles expositions soient évitées.

Le but de la directive est de fournir des conseils d'ordre général aux opérateurs des dispositifs de diathermie à ondes courtes, afin de leur permettre de limiter leur exposition au rayonnement radiofréquence. Des données types relatives à l'intensité des champs radiofréquence produits lors de traitements courants sont fournies et des méthodes de mesure de l'exposition sont décrites. Un court résumé des effets biologiques observés est aussi fourni. Pour obtenir un aperçu plus complet de la situation, d'autres publications devraient être consultées (5,6,7,8).

2. Effets biologiques de l'exposition aux radiofréquences

Le rayonnement électromagnétique dont la fréquence correspond à la fréquence de fonctionnement des dispositifs de diathermie à ondes courtes (27 MHz), provoque, on le sait, divers effets biologiques. Puisque les interactions et les effets biologiques produits à cette fréquence ne dépendent d'aucune façon de la fréquence proprement dite(7), une quantité de données plus grande, notamment sur les effets observés aux autres radiofréquences, doit être prise en considération. De fait, l'exposition d'un être humain à une fréquence de 27 MHz est bien simulée, pour ce qui concerne les effets biologiques attendus, par l'exposition d'un petit rongeur à une fréquence très supérieure, conformément aux règles de l'échelle physique(9). L'exposition au rayonnement radiofréquence peut produire des effets qui peuvent être bénins, bénéfiques (par exemple, la diathermie à ondes courtes) ou nocifs. Le bref examen qui suit se limite aux effets qui peuvent être nocifs, et contre lesquels une protecion est recherchée grâce au respect des normes relatives à l'exposition.

L'interaction du rayonnement radiofréquence et micro-onde et des systèmes vivants, y compris les êtres humains, est une fonction complexe de plusieurs paramètres.Les réactions biologiques sont attribuables aux champs électromagnétiques qui existent à l'intérieur du corps biologique; plutôt qu'aux champs externes. Les propriétés électriques (la permittivité) du système vivant, ainsi que sa forme, déterminent la quantité de rayonnement réfléchi, transmis et absorbé pour un champ d'exposition donné. Le champ d'exposition est défini par la fréquence, l'intensité, la polarisation (la direction) et le type d'onde, par exemple une onde plane, un champ de fuite, le champ proche d'un radiateur.

L'interaction des champs radiofréquence et des systèmes vivants peut être étudiée à l'échelle macroscopique ou microscopique (moléculaire, cellulaire). À l'échelle moléculaire, deux mécanismes fondamentaux régissent l'interaction : la polarisation des charges d'espace aux radiofréquences inférieures et la rotation des molécules polaires aux radiofréquences et aux micro-ondes, sous l'effet d'un champ(5). La polarisation des charges d'espace est imputable à des porteurs de charges mobiles, par exemple des ions, dont le mouvement est influencé par le champ appliqué. Les molécules polaires, c'est-à-dire les molécules dont les charges sont distribuées dans l'espace de manière non uniforme, comme l'eau et les protéines, sont soumises à un couple lorsqu'elles sont placées dans un champ électrique. Ces deux mécanismes ont un caractère de relaxation. Dans les champs d'intensité modérée, seul un petit nombre (relativement) de charges ou de molécules est réellement influencé par le champ (c'est-à-dire, elles s'orientent ou se dirigent dans la direction du champ appliqué). Les déplacements sont inhibés par le mouvement thermique des molécules et des charges, et l'énergie cinétique subit une transformation en énergie thermique. Dans ces interactions, l'énergie électromagnétique est d'abord transformée en énergie cinétique des molécules, puis en énergie thermique.

Un mécanisme très différent intervient dans certaines réactions à des fréquences extrêmement basses (inférieures à 100 Hz) et à des champs radiofréquence modulés en amplitude à des fréquences extrêmement basses(7): il s'agit de changements dans la migration du calcium. L'existence de ces réactions a été démontrée, mais le mécanisme qui les gouverne n'est pas entièrement compris. Ces réactions sont très sensibles à la fréquence (fréquence très basse) et à l'amplitude du champ d'exposition, ainsi qu'à d'autres variables, par exemple, l'espèce(7).

Indépendamment des mécanismes d'interaction en cause, les effets biologiques sont liés à l'intensité des champs à l'intérieur du corps vivant et non à l'intensité externe du champ d'exposition. Les champs internes sont une fonction complexe de conditions d'exposition et d'autres paramètres. On décrit souvent les champs internes en faisant allusion au taux d'absorption spécifique (TAS), qui exprime le taux d'absorption d'énergie (par exemple, en un endroit donné, ou moyenné sur l'ensemble du corps) et est proportionnel au carré de l'intensité du champ électrique interne. La constante de proportionnalité dépend des caractéristiques électriques des tissus. Le TAS moyen pour une exposition, dans un champ éloigné (loin de la source de rayonnement), d'un corps entier, dépend de la fréquence du champ, de son intensité, de sa direction, de la configuration sujet-source, de la taille et de la forme du sujet, et de la présence d'autres objets, notamment des objets métalliques, dans le voisinage immédiat. Il n'existe pas de méthode simple permettant de mesurer directement le TAS moyen, mais sa valeur approximative peut être calculée (elle peut être mesurée pour les animaux, mais l'animal en cause doit être sacrifié). Lorsque l'exposition se produit dans un champ éloigné (propagation d'ondes planes), il a été démontré(5)que, pour une taille et une forme données d'un corps biologique, il existe une fréquence à laquelle une quantité maximale de puissance radiofréquence est absorbée dans le corps exposé (Figure 1). Cette fréquence est désignée fréquence de résonance. Non seulement l'absorption maximale se produit-elle à cette fréquence, mais elle déborde sur une gamme de fréquences qui l'entoure. La répartition de la puissance abosrbée dans le corps est loin d'être uniforme. L'absorption est plus importante en divers endroits à l'intérieur du corps, ce qui provoque ce qu'on appelle des "points chauds". Pour les êtres humains, l'absorption maximale d'énergie prend place aux fréquences entre 30 et 100 MHz, selon la taille du corps et le milieu. Pour un homme moyen isolé du sol, la fréquence d'absorption maximale est d'environ 80 MHz. Pour les petits animaux de laboratoire, cette fréquence est beaucoup plus élevée, par exemple, pour le rat, 900 MHz et pour la souris, 2000 MHz.

On sait très peu de chose sur le TAS moyen et sur la répartition du TAS dans les cas d'exposition partielle d'un corps situé à proximité de la source de rayonnement, comme cela peut être le cas pour l'exposition d'un opérateur à des champs de fuite lors de l'utilisation de dispositifs de diathermie à ondes courtes. Des calculs et des expériences portant sur des expositions similaires indiquent que le TAS moyen pour l'ensemble du corps, pour les expositions dans le champ proche, est inférieur au TAS moyen pour l'ensemble du corps dans le cas des expositions d'intensité équivalente dans le champ éloigné. Le manque d'uniformité de la répartition du TAS est certainement accentué dans les expositions partielles d'un corps.

Figure 1 - Taux d'absorption spécifique moyen pour un homme moyen
exposé à des ondes planes à 1 mW/cm2. La polarisation E désigne le
champ électrique parallèle au corps, H désigne le champ magnétique
parallèle au corps et K désigne l'onde se déplaçant de la tête aux pieds
ou vice versa.

Taux dàbsorption spécifique graphique

Les effets biologiques d'une exposition aux radiofréquences ont été étudiés chez divers animaux. Les chercheurs semblent être d'accord sur un point : la grande majorité des effets d'une exposition aux radiofréquences et aux micro-ondes, àl'exception des effets d'une exposition à des champs modulés à très basse fréquence, est de nature thermique. Cette affirmation, cependant, ne doit pas être prise de façon simpliste. Les effets du réchauffement produit par des radiofréquences diffèrent nettement des effets causés par d'autres types de réchauffement. Le réchauffement provoqué par les radiofréquences et les micro-ondes a trois caractéristiques particulières : la variation de la profondeur de pénétration, l'existence de "points chauds" internes et la rapidité de réchauffement. L'introduction de variations ponctuelles de la température de diverses parties du cerveau peut provoquer des changements dont l'étendue et les conséquences ne sont pas encore bien connues.

Les effets thermogènes de l'énergie sous forme de radio-fréquence ou de micro-ondes, ont été démontrés et récemment résumés(10): a) des effets biologiques dus à une réaction thermo-régulatrice se produisent lorsqu'un animal est soumis à une charge thermique égale à son métabolisme basal (MB), b) de nombreux effets comportementaux et endocriniens, ainsi que des changements cardiaques et respiratoires pour des TAS en deçà du MB, sont des manifestations de réactions physiologiques à une légère contrainte thermique, c) la contrainte thermique que constitue le double (environ) du MB, lorsqu'elle est maintenue pour de longues périodes, entraîne des effets physiologiques importants et, d) les réactions à la charge thermique provenant de champs pulsés semblent être identiques aux réactions à des champs d'ondes entretenues de puissance moyenne égale.

Les effets sur deux organes, l'oeil et la gonade, qui sont particulièrement sensibles à la chaleur, on fait l'objet d'études approfondies(5). Le rayonnement micro-onde à des fréquences supérieures à 800 MHz peut blesser l'oeil. Le type de blessure dépend de la fréquence; par exemple, les ondes millimétriques peuvent provoquer une kératite. Des cataractes apparaissent après une exposition suffisamment longue à des densités de puissance supérieures à 100 mW/cm2. Les effets sur les testicules sont causés par des champs d'intensité élevée et des blessures thermiques.

Des études visant à découvrir les effets génétiques possibles des micro-ondes, ont été réalisées sur des bactéries, des mouches, diverses cellules végétales et animales, et des cultures de tissus. Ces études n'ont pas démontré de manière concluante ou systématique que les radiofréquences ou les micro-ondes peuvent provoquer une mutation dans les systèmes vivants, autrement que par réchauffement; on sait que le taux de mutations augmente avec l'augmentation de la température.

Les études portant sur les effets de l'exposition aux radio-fréquences sur la tératogénèse des mammifères, indiquent qu'il y a un rapport de proportionnalité entre les effets et la dose absorbée. Seuls les champs intenses qui provoquent un réchauffement important sont liés de manière convaincante à la tératogénèse.

L'exposition à des champs magnétiques de niveau relativement faible (inférieur à 10 mW/cm2) ne provoque pas de troubles cardiovasculaires. Certaines réactions cardiovasculaires peuvent étre la conséquence des effets sur le système nerveux.

Les effets de l'exposition aux radiofréquences et aux micro-ondes sur le système nerveux central et sur le comportement ont été le sujet le plus controversé dans le domaine des effets biologiques du rayonnement micro-onde. En URSS et dans certains pays de l'Europe de l'Est, on a affirmé que l'exposition à un rayonnement de faible niveau (fréquemment désigné s) provoquait des désordres neuraasthéniques réversibles(5,6). Ces observations n'ont pas été confirmées par des chercheurs occidentaux. Il a été nettement démontré, toutefois, que l'exposition aux radio-fréquences peut modifier le comportement animal; le seuil du TAS pour cet effet a été déterminé. Des études récentes sur la synergie possible de l'exposition aux radiofréquences et de diverses drogues, ont créé une situation très floue, faisant ressortir une synergie pour certaines drogues, un effet d'atténuation pour d'autres ou encore en degré d'interdépendance nul.

La plupart des effets biologiques susmentionnés (sauf les cataractes) peuvent être provoqués chez les humains par une exposition à une fréquence de 27 MHz, lorsque le rayonnement est d'une intensité et d'une durée suffisantes.

Ces effets et nombre d'autres effets biologiques, ainsi que leur fondement biophysique, ont été pris en considération pour fixer les normes de protection(5,8,10). L'analyse de la base de données et les critères scientifiques ayant servi à l'établissement de la recommandation canadienne, sont fournis ailleurs(5).

3. Niveaux d'exposition maximaux recommandés aux Canada

Les dispositifs de diathermie à ondes courtes fonctionnent surtout à la fréquence de 27 MHz. Les niveaux maximaux recommandés par le Code de sécurité 6(4)pour "une exposition professionnelle"des travailleurs à ces fréquences dans les établissements fédéraux, sont les suivants :

  1. Pour une exposition de la totalité ou d'une partie du corps (y compris les extrémités : mains et bras, pieds et jambes), moyennée sur une période d'une minute :
     
    intensité efficace du champ électrique
    300 V/m
    intensité efficace du champ magnétique
    0.8 A/m
    densité de puissance
    25 mW/cm
     
  2. Pour une exposition de la totalité ou d'une partie du corps excluant les extrémités, moyennée sur une période d'une heure :
     
    intensité efficace du champ électrique
    60 V/m
    intensité efficace du champ magnétique
    0,16 A/m
    densité de puissance
    1 mW/cm2
     
  3. Pour une exposition totale ou partielle du corps (extrémités exclues), pour des périodes d'une durée supérieure à une minute mais inférieure à une heure, le temps maximal t (en minutes), de l'exposition d'une personne à un champ, ne doit pas dépasser

    t = 60/W,

    où W (mW/cm2) est la densité de puissance équivalente en ondes planes. La densité de puissance équivalente en ondes planes correspondant à l'intensité du champ électrique E (V/m) et l'intensité du champ magnétique H (A/m), est :

    W = E2/3770, W = 37,7 H2

  4. Pour l'exposition des extrémités, moyennée sur une période d'une heure
     
    intensité efficace du champ électrique
    200 V/m
    intensité efficace du champ magnétique
    0,5 A/m
    densité de puissance
    10 mW/cm2
     
  5. Pour l'exposition des extrémités pour des périodes d'une durée supérieure à une minute mais inférieure à une heure, le temps maximal t (en minutes) d'exposition des extrémités à un champ, ne doit pas dépasser

    t = 600/W

    où W (mW/cm2) étant la densité de puissance équivalente en ondes planes.

4. Champs radiofréquence types à proximité des dispossitifs de diathermie

Il existe plusieurs types de dispositifs de diathermie à ondes courtes et l'avenir nous réserve probablement des conceptions plus diverses, mais certaines caractéristiques communes peuvent être mises en évidence. Un dispositif de diathermie comprend un applicateur, un générateur de radiofréquence et un pupitre de commande. L'applicateur, appelé également électrode, applique l'énergie radio-fréquence à une certaine partie du corps d'un patient. Le générateur radiofréquence est normalement contenu dans le pupitre de commande, bien que dans certains appareils il soit incorporé à l'applicateur. La puissance radiofréquence est transmise du générateur à l,applicateur par l'entremise de deux câbles formant une ligne de transmission bifilaire non blindée.

On utilise deux principaux types d'électrodes (applicateurs), le type capacitif et le type inductif, tels qu'une bobine spirale ou diplode. leurs mécanismes et diagrammes de réchauffement diffèrent quelque peu(11): pour les électrodes capacitives, le réchauffement des tissus est essentiellement dû au champ électrique radiofréquence tandis que pour les électrodes inductives (bobines), le réchauffement est le résultat de courants turbulents dans les tissus, provoqués par le champ magnétique (l'autre champ est également présent, mais à une intensité très inférieure).

Les champs parasites à proximité de l'applicateur, maix à l'extérieur de la zone de traitement, sont relativement puissants et très irréguliers(3,12). Des champs d'intensité élevée sont également produits près des câbles. Le champ de rayonnement à proximité de l'applicateur pour la diathermie à ondes courtes est du type champ proche, de sorte que les intensités des champs électrique et magnétique n'ont pas un rapport constant de 377, comme c'est le cas dans le champ éloigné. Il n'y a pas de formule simple permettant de prédire l'intensité des champs parasites, mais l'intensité est proportionnelle à la puissance, si tous les autres paramètres, par exemple la position de l'électrode, sont identiques.

La gamme type des intensités des champs électrique et magnétique parasites autour des câbles de diathermie est illustrée dans la Figure 2.

L'intensité des champs autour des électrodes dépend du type et de la structure de l'électrode, du niveau de puissance, de la partie du patient qui est traitée et de la position de l'électrode au-dessus de la zone traitée. L'intensité diminue proportionnellement à l'augmentation de la distance entre la zone exposée et les électrodes. Les intensités sont toujours maximales dans le plan de l'applicateur et sont inférieures au-dessus et au-dessous de ce plan pour une distance donnée. Cependant, la configuration d'un champ parasite peut être troublée par la présence de gros objets métalliques, par exemple, un lit en métal. Dans la plupart des protocoles de traitement, pour des électrodes correctement situées, l'intensité des champs chute à un niveau inférieur à une densité de puissance équivalente de 1 mW/cm2à une distance inférieure à 1 ms(3,12). Un écart important fut observé pour la configuration de traitement illustrée dans la Figure 3, alors que des champs ayant une densité de puissance équivalente de 10 mW/cm2étaient présents jusqu'à 1 m des électrodes.

Figure 2a - La plage (zone ombrée) des intensités du champ magnétique
autour des câbles d'un dispositif de diathermie à ondes courtes, pour
divers types d'électrodes et des niveaux de puissance types.

Intensités magnétique graphique

Figure 2b - La plage (zone ombrée) des intensités du champ électrique
autour des câbles d'un dispositif de diathermie à ondes courtes, pour
divers types d'électrodes et des niveaux de puissance types.

Des intensités du champ électrique

Figure 3 - Configuration de diathermie produisant des champs
parasites d'ìntensité élevéé.

Configuration de diathermie fig. 3

5. Directive de sécurité - Limitation de l'exposition des opérateurs

Les recommandations contenues ici ne visent que la sécurité liée à l'exposition aux radiofréquences provenant de dispositifs de diathermie à ondes courtes; elles ne contiennent pas de règles concernant la sécurité électrique. Elles visent à maintenir l'exposition de l'opérateur aux radiofréquences en deçà des limites recommandées au Canada.

5.1 Entretien du matériel

(a) Les dispositifs de diathermie à ondes courtes doivent être inspectés au moins une fois l'an pour assurer le bon fonctionnement de toutes les pièces. On veillera surtout à ce que les câbles et les électrodes ne soient ni fissurés ni brûlés, et que les charnières du support de l'applicateur (électrode) fonctionnent bien.

(b) Le fonctionnement des électrodes ne doit être contrôlé que lorsque ces électrodes sont placées au-dessus d'un fantôme de tissu comme un récipient de plastique contenant une solution physiologique. Les électrodes ne doivent être alimentées en courant que si elles sont correctement appliquées à un patient ou à un fantôme de tissu.

(c) Les directives du fabricant relatives au soin du matériel doivent être respectées, et chaque fois qu'il existe un doute sur le bon fonctionnement du dispositif, une personne compétente doit être convoquée sur les lieux pour mettre le dispositif à l'essai.

5.2 Utilisation du matériel

Les opérateurs de diapositifs de diathermie à ondes courtes doivent limiter leur exposition possible au rayonnement radio-fréquence. Pour maintenir les expositions en deçà des recommandations du gouvernement fédéral :

(a) les dispositifs de diathermie à ondes courtes ne doivent être utilisés que pour les traitements prescrits par un médecin;

(b) les électrodes doivent être placées avec soin au-dessus de la zone de traitement. Le maintien d'une distance minimale entre les électrodes et le atient ou les serviettes contribue à limiter le rayonnement radiofréquence parasite;

(c) la puissance radiofréquence ne doit être fournie qu'une fois les électrodes en place;

(d) l'opérateur doit se tenir à au moins 1 mètre des électrodes et 0,5 mètre des câbles au cours du traitement; des excursions de courte durée à des distances plus proches des électrodes ou des câbles sont permises, mais seulement lorsque cela est nécessaire;

(e) les lits ou les chaises métalliques ne doivent pas être utilisés au cours des traitements de diathermie à ondes courtes; les autres objets métalliques de grande taille doivent être à au moins 3 mètres des électrodes et des câbles, lorsque le dispositif à ondes courtes fonctionne.

Il faut veiller à ce que le patient ne subisse pas une exposition inutile des tissus qui ne sont pas l'objet du traitement prescrit. Pour limiter cette exposition :

(a) l'applicateur doit être placé avec soin pour correspondre le plus exactement possible à la zone de traitement;

(b) les câbles de liaison de l'applicateur ne doivent pas être placés à proximité des tissus non visés par le traitement;

(c) un commutateur de sécurité à la portée du patient doit toujours être en service, de sorte que le patient puisse mettre fin au traitement;

(d) le patient doit enlever tous les objets métalliques sur sa personne.

Si le patient a des implants ou prothèses métalliques ou autres qui peuvent réagir à l'énergie radiofréquence, le médecin doit en être conscient avant de prescrire le traitement. À moins d'être spécifiquement recommandé par le médecin du patient après examen des risques et des avantages, le traitement par diathermie à ondes courtes est contre-indiqué pour les patients qui ont des implants ou des prothèses internes;

(e) les patients munis de stimulateurs cardiaques ne doivent être traités que si cela est recommandé par leur médecin. L'opérateur du dispositif de diathermie doit rester dans la salle de traitement ou être en mesure d'observer le patient pendant toute la durée du traitement;

(f) aucune patiente enceinte ne doit subir de diathermie à ondes courtes sur une partie du corps qui peut entraîner l'exposition du foetus.

Pour éviter les risques d'incendie, les câbles et les électrodes doivent être placés loin de matières inflammables, parce que les champs radiofréquence parasites peuvent réchauffer les matières synthétiques comme le nylon, le chlorure de polyvinyle, le polyéthylène téréphtalate et les combinaisons de coton et de synthétiques. Des renseignements supplémentaires concernant les risques thermiques liés aux dispositifs de diathermie à ondes courtes, peuvent être obtenus du Bureau des instruments médicaux, Direction de l'hygiène du milieu, Direction générale de la protection de la santé, Ottawa (Ontario) K1A 0L2.

Les dispositifs de diathermie à ondes courtes ne doivent être manipulés que par une infirmière, un médecin ou un physiothérapeute compétents et formés spécialement pour l'utilisation de ces dispositifs.

6. Mesures du rayonnement radiofréquences

Le besoin de mesurer les champs radiofréquence parasites autour d'un dispositif de diathermie à ondes courtes peut se faire sentir lorsque de nouvelles électrodes ou même de nouveaux dispositifs entiers sont installés, surtout lorsque les appareils fonctionnent à puissance élevée (au-delà de 500 W). Par exemple, un certain dispositif de diathermie radiofréquence, utilisé pour le traitement du cancer, fonctionne à de telles puissances, et certains applicateurs sont ainsi conçus afin que des champs parasites intenses puissent être produits à des distances importantes(13). Dans de tels cas, une étude des radiofréquences doit être effectuée pour déterminer une distance de travail sécuritaire à l'opérateur.

Les recommandations générales suivantes concernant les études du rayonnement radiofréquence, doivent être respectées.

  1. L'électrode doit être placée au-dessus d'une région test d'un fantôme approprié (par exemple, un mannequin rempli d'une solution saline), ou d'un patient recevant un traitement prescrit.
  2. Si l'appareil comporte un indicateur de la puissance de sortie, un réglage donnant une faible puissance doit être utilisé et les résultats des mesures doivent être extrapolés pour les réglages donnant des puissances plus élevées, en supposant que la commande de puissance fonctionne de manière linéaire. Par exemple, si, pour le réglage donnant une puissance de 100 W, l'intensité du champ électrique à 1 mètre de l'applicateur est de 15 V/m, et que la puissance recommandée pour le traitement est de 400 W, alors l'intensité du champ électrique à 1 mètre sera de
    le racine carré de (400/100)
    15 = 30 V/m (ce niveau doit être comparé avec l'exposition maximale recommandée de 60 V/m; dans ce cas, l'opérateur se trouve en deçà des limites de sécurité à une distance de 1 mètre de l'applicateur).
  3. Lorsqu'une étude des radiofréquences est effectuée, les champs électrique et magnétique doivent être mesurés et leur intensité doit être comparée à la norme.
  4. Des instruments ayant des éléments de détection isotropes doivent être utilisés pour les études des radiofréquences, puisque la direction du champ n'est pas connue. Voici quelques exemples d'instruments appropriés(1) : pour le champ électrique, Holaday, modèles HI3001, HI3002, HI3004, Narda, modèle 8609; pour le champ magnétique, Holaday, modèle HI-3002, Narda, modèles 8602, 8603, 8607 ou 8608 avec la sonde 8631 ou 8633, ou le modèle 8609.
  5. Les mesures doivent être faites dans le plan de l'applicateur et dans le plan des câbles.

Cela ne constitue pas une recommandation ou un appui officiel des produits mentionnés.

7. Références

  1. "Enquête nationale sur les dispositifs médicaux émettant un rayonnement non ionisant. Partie I. Dispositifs à ondes courtes et à micro-ondes". 1980, Direction de l'hygiène du milieu, Santé et Bien-être social Canada, Publication 80-DHM-52.
  2. "Enquête nationale sur les dispositifs médicaux émettant un rayonnement non ionisant Partie II. Dispositifs à ultrasons". 1980, Direction de l'hygiène du milieu, Santé et Bien-être social Canada, Publication 80-DHM-53.
  3. M.A. Stuchly, M.H. Repacholi, D.W. Lecuyer et R.D. Mann, 1982. "Exposure to the Operator and Patient during Short Wave Diathermy Treatments". Health Physics, 42, 341-366.
  4. Code de sécurité 6 - "Procédures de sécurité recommandées pour l'installation et l'utilisation de dispositifs à radio-fréquences et micro-ondes de la gamme 10 MHz-300 GHz". Santé et Bien-être social Canada, Publication 79-DHM-30.
  5. "Les radiofréquences et la santé", Parties I et II", 1977, 1978, Direction de l'hygiène du milieu, Santé et Bien-être social Canada, Publication 77-DHM-13, et 78-DHM-22.
  6. "Effets biologiques des radiofréquences et des micro-ondes", 1979, Publication No NRCC 16449 du Secrétariat de l'environnement, Conseil national de recherches Canada.
  7. W.R. Adey, 1981. "Tissue Interactions with Nonionizing Electromagnetic Fields". physiol. Rev., 61, 435-513.
  8. M.A. Stuchly, 1982. "Medical Use of Non-Ionizing Electromagnetic Waves in Radio and Hyperfrequency Range: Hazards and Standards", dans Biomedical Thermology, M. Gauthene et E. Albert, éds., Alan R. Liss, Inc., 851-865.
  9. S.M. Michaelson, 1980. "Microwave Biological Effects: An Overview", proc. IEEE, 68, 40-49.
  10. R.A. Tell et F. Harlen, 1979, "A Preview of Selected Biological Effects and Dosimetric Data Useful for Development of Radio-frequency Safety Standards for Human Exposure". J. Microwave Power, 14, 405-424.
  11. A.W. Guy, J.F. Lehmann et J.B. Stonebridge, 1974, "Therapeutic Applications of Electromagnetic Power", Proc. IEEE, 62, 55-75.
  12. P.S. Ruggera, 1980. "Measurements of Emission Levels During Microwave and Short-wave Diathermy Treatments", U.S. Dept. of Health and Human Services Publication (FDA) 80-8119.
  13. M.A. Stuchly, M.H. Repacholi et D.W. Lecuyer, 1983. "Operator Exposure to Radiofrequency Fields near a Hyperthermia Device". Health Physics, 43.

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