Enquête sur les concentrations de radon dans les habitations construites après les années 2000 : région d'Halifax
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Objet
Santé Canada a interrogé des résidents d'habitations construites après l'année 2000 dans la Municipalité régionale de Halifax au sujet des concentrations de radon qui s'y trouvent. Le but était de comparer les niveaux de radon dans les habitations construites 10 ans avant et 10 ans après l'entrée en vigueur de l'édition 2010 du Code national du bâtiment du Canada. Ce code du bâtiment exigeait des mesures de contrôle du radon.
Contexte
Le radon est un gaz radioactif résultant de la décomposition de l'uranium présent à l'état naturel dans le sol et les roches. Il peut pénétrer dans une maison par n'importe quelle ouverture située là où la maison est en contact avec le sol.
Le radon est la principale cause de cancer du poumon chez les personnes qui vivent dans une habitation où il n'y a pas de fumée du tabac. Partout au Canada, même dans les régions où ce gaz est habituellement peu abondant, on trouve des habitations où la concentration de radon est élevée. Pour cette raison, Santé Canada recommande à tous les résidents de faire analyser le niveau de radon dans leur maison et de prendre des mesures pour réduire ce niveau si celui-ci est supérieur à 200 Bq/m3 (becquerels [Bq] par mètre cube).
Le Code national du bâtiment 2010 exige que les bâtiments mettent en place des mesures de construction visant à réduire le niveau de radon qui pénètre dans les habitations à partir du sol. Ces mesures simplifient également l'installation ultérieure d'un système d'atténuation du radon (connu sous le nom de système de dépressurisation active du sol). Ces mesures comprennent l'installation :
- d'une barrière de scellement anti-radon au-dessus de la couche de gravier et sous la dalle de béton pour réduire l'entrée du radon
- d'une canalisation fermée traversant la dalle et pénétrant dans la couche de gravier pour faciliter l'installation d'un système d'atténuation du radon si des mesures doivent être prises ultérieurement pour réduire les niveaux de radon
En 2011, la Nouvelle-Écosse a adopté l'édition 2010 du Code national du bâtiment du Canada et les nouvelles mesures de contrôle du radon instaurées en 2010 sont intégrées aux habitations construites depuis lors. Nous voulions mesurer l'impact du Code du bâtiment 2010 sur les concentrations de radon dans les nouvelles habitations de la région d'Halifax. Nous nous sommes concentrés sur les zones qui présentent certains des niveaux de radon naturel les plus élevés au Canada.
Enquête
Par l'intermédiaire du Laboratoire national sur le radon, nous avons ciblé plus de 300 résidents de la région d'Halifax en novembre 2021. Pour ce faire, nous avons envoyé des cartes postales aux résidents vivant dans des maisons construites entre 2001 et 2010 ou entre 2012 et 2021. Nous avons exclu les habitations construites en 2011, année où la Nouvelle-Écosse a adopté le code du bâtiment, pour éviter de choisir accidentellement une habitation qui n'avait pas été construite en conformité avec ce code. La figure 1 montre les communautés de la région où la plupart des participants ont été sélectionnés.
Chacun des participants a reçu une trousse de mesure du radon avec un détecteur de traces alpha. Nous leur avons donné des conseils sur l'endroit où placer le détecteur et sur la durée de la période de contrôle (généralement 91 jours).
Nous avons également demandé aux participants de remplir un questionnaire en ligne, qui portait sur :
- la taille de la résidence
- le type de résidence
- par exemple, maison individuelle, maison jumelée, maison en rangée
- le type de sources de chaleur et de distribution de celle-ci
- l'emplacement du détecteur dans la résidence
- par exemple, sous-sol, premier étage
Le questionnaire demandait également si des mesures d'atténuation du radon avaient déjà été prises dans la résidence.
Les participants ont redonné leurs détecteurs à Santé Canada à la fin de la période de test. Le personnel du laboratoire a analysé les détecteurs et a envoyé les résultats aux participants dans un délai de 3 à 5 semaines.
Résultats
Le tableau 1 compare les concentrations de radon dans les habitations construites entre 2001 et 2010 et celles construites entre 2012 et 2021. Cette comparaison porte sur 216 maisons qui répondaient aux critères suivants :
- L'année de construction comprise dans ces limites
- Le détecteur de radon placé au sous-sol ou au premier étage
- Le type de résidence :
- maison individuelle
- par exemple, maison de plain-pied, à demi-niveaux, à 2 étages, à 3 étages
- maison jumelée
- maison en rangée
- Une résidence où aucune mesure d'atténuation du radon n'a été prise
- par exemple, dans les habitations construites entre 2012 et 2021, la canalisation traversant la dalle dans la couche de gravier n'avait pas encore été utilisée pour installer un système actif de dépressurisation du sol.
Concentration de radon (Bq/m3) |
Période de construction de l'habitation |
|||
---|---|---|---|---|
De 2001 à 2010 |
De 2012 à 2021 |
|||
Nombre de maisons | Pourcentage (%) | Nombre de maisons | Pourcentage (%) | |
Moins de 200 | 55 | 44 | 30 | 33 |
De 200 à 600 | 53 | 42 | 36 | 40 |
Plus de 600 | 18 | 14 | 24 | 27 |
Total | 126 | 100 | 90 | 100 |
Les tests de mesure du radon ont eu lieu entre novembre 2021 et avril 2022. Le test moyen a duré 95 jours. Tous les tests ont été analysés avant le 4 juillet 2022.
Conclusion
Les résultats de cette enquête montrent que les concentrations de radon dans les habitations construites conformément à l'édition 2010 du Code national du bâtiment du Canada n'ont pas diminué. En fait, un plus grand nombre d'habitations construites entre 2012 et 2021 (67 %) sont au-dessus du niveau de 200 Bq/m3 que celles construites entre 2001 et 2010 (56 %).
Comme l'indique le tableau 1 :
- 33 % des habitations construites entre 2012 et 2021 présentaient des niveaux de radon inférieurs à 200 Bq/m3, par rapport à 44 % de celles construites entre 2001 et 2010
- le pourcentage de maisons dont les niveaux de radon se situent entre 200 et 600 Bq/m3 est similaire, soit 42 % (de 2001 à 2010) et 40 % (de 2012 à 2021)
- près de deux fois plus d'habitations construites entre 2012 et 2021 (27 %) présentaient des niveaux de radon supérieurs à 600 Bq/m3 par rapport aux maisons construites entre 2001 et 2010 (14 %)
Des études scientifiques ont relevé plusieurs facteurs qui font que les niveaux de radon sont supérieurs dans les habitations récentes :
- La taille du bâtiment
- La qualité du scellement de la barrière anti-radon sous la dalle
- L'étanchéité des portes et des fenêtres (mesures d'efficacité énergétique)
Ces résultats confirment la nécessité d'éduquer les propriétaires sur la nécessité de mesurer les concentrations de radon et sur la façon par laquelle ils peuvent les réduire. Cela inclut les propriétaires vivant dans des habitations construites après l'entrée en vigueur du Code national du bâtiment 2010.
Les résultats indiquent également que l'obligation d'installer une barrière anti-radon pourrait ne pas suffire à réduire les concentrations de radon dans les nouvelles habitations dans certaines régions. Cela confirme la nécessité d'améliorer et de renforcer les mesures de contrôle du radon dans les futurs codes de bâtiments.
Bien que les résultats de l'enquête ne montrent pas une réduction des concentrations de radon, l'installation de barrières anti-radon et de canalisations dans les nouvelles habitations rend l'atténuation future du radon moins invasive et moins coûteuse. Ces mesures, qui figurent dans le code du bâtiment 2010, rendent l'atténuation du radon plus accessible aux propriétaires qui risquent d'être atteints d'un cancer du poumon en raison de l'exposition au radon dans leurs habitations.
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