Une évaluation du risque concernant les produits de combustion de méthylcyclopentadiényl manganèse tricarbonyle (mmt) dans l'essence

Le MMT (Méthylcyclopentadiényl Manganèse Tricarbonyle) est un additif qui améliore l'indice d'octane dans l'essence sans plomb. On l'utilise au Canada depuis 1977 et, plus précisément, depuis qu'on n'ajoute plus à l'essence d'additifs de plomb d'alkyles. Aux États-Unis, on a interdit son emploi dans l'essence sans plomb en 1977 parce qu'on a constaté qu'il augmentait les émissions d'hydrocarbure et que dans les véhicules consommant de l'essence sans plomb, il nuisait au bon fonctionnement des convertisseurs catalytiques en usage à l'époque. Cependant, son emploi est toujours permis aux États-Unis dans l'essence au plomb. On a comblé les besoins des États-Unis en matière d'octane en effectuant des changements au niveau du raffinage (dans le but d'augmenter la teneur aromatique et le pourcentage d'hydrocarbure à chaîne ramifiée) et en utilisant des essences oxygénées (l'éthanol, le méthanol et le MTBE).

La neurotoxicité reconnue du manganèse à des niveaux élevés (professionnels) d'exposition a suscité quelques préoccupations quant à l'usage du MMT en tant qu'additif à essence, surtout à la lumière des récentes expériences concernant le plomb. En 1978, Santé et Bien-être social Canada a publié un rapport au sujet des conséquences sur la santé humaine que pouvait entraîner l'accroissement anticipé du MMT. Ce rapport a accordé une attention particulière aux augmentations des niveaux ambiants de manganèse, et a conclu qu' «il n'y a rien [à présent] qui indique que les concentrations en manganèse de l'ambiance représenteraient un risque pour la santé». La Commission d'étude du plomb dans l'environnement est arrivée à une conclusion semblable (Royal Society of Canada 1986), qu'on retrouve aussi dans deux études indépendantes commandées par Santé et Bien-être social (Midwest Research Institute 1987; Hill 1988).

Organisation : Santé Canada

Date publiée : 1994-12-06

Sujets connexes

Ethyl Corp., le principal fabricant nord-américain de MMT, a demandé à trois reprises auprès de la U.S. EPA une exemption à l'interdiction de l'ajout de nouveaux additifs (y compris le MMT) dans l'essence sans plomb, mais l'EPA l'a débouté chaque fois (en 1977, 1981 et 1992). Elle s'est basée sur le fait que le MMT augmentait les émissions d'hydrocarbure et nuisait au bon fonctionnement des convertisseurs catalytiques. Après que la Cour d'appel américaine eut accepté de réviser le jugement défavorable de 1992 et à la suite d'une soumission de la part d'Ethyl Corp. contenant des données exhaustives sur les émissions, la U.S. EPA a conclu, en novembre 1993, que selon les données disponibles, le MMT ne contribuait pas de façon significative à des hausses d'émissions d'hydrocarbure ni au mauvais fonctionnement des convertisseurs catalytiques après un usage prolongé. Toutefois, la U.S. EPA avait besoin de six mois supplémentaires pour déterminer si le MMT présentait un risque pour la santé des Américains, surtout compte tenu de la baisse récente du niveau de référence de 0,4 mg Mn/m³ à 0,05 mg Mn/m³.

Le 13 juillet 1994, la U.S. EPA a annoncé qu'elle rejetterait la demande d'exemption d'Ethyl Corporation parce qu'il existait toujours de l'incertitude quant à l'effet sur la santé des émissions de manganèse provenant de l'usage du MMT.

De son côté, Santé Canada a entrepris une étude de risque indépendante portant sur la situation au Canada et qui tenait compte de nouvelles études épidémiologiques et des données sur l'exposition au Canada.

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