Page 2 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – le 1,2-dichloroethane
Une concentration maximale acceptable (CMA) de 0,005 mg/L (5 µg/L) est établie pour le 1,2-dichloroéthane dans l'eau potable.
Le 1,2-dichloroéthane (1,2-DCA) est un composé organique volatil qui n'est pas présent naturellement dans l'environnement. On n'en a pas produit au Canada depuis 2006, mais on en importe toujours, principalement pour la synthèse du chlorure de vinyle et d'autres produits chimiques organiques.
Le présent document technique examine et évalue tous les risques pour la santé associés au 1,2-DCA dans l'eau potable que l'on a pu identifier, en intégrant toutes les voies d'exposition pertinentes à l'eau potable, à savoir l'ingestion, ainsi que l'inhalation et l'absorption cutanée à l'occasion des douches et des bains. Il évalue de nouvelles études et approches et prend en compte la disponibilité d'une technologie de traitement appropriée. D'après cet examen, la recommandation pour le 1,2-DCA dans l'eau potable est une concentration maximale acceptable de 0,005 mg/L (5 µg/L).
Le 1,2-DCA est classé par Santé Canada comme un cancérigène humain probable, d'après des preuves de cancérogénicité insuffisantes chez les humains, mais suffisantes chez les animaux. Des études chez ces derniers ont révélé des liens entre l'inhalation ou l'ingestion de 1,2-DCA et divers types de tumeurs chez les rats et les souris. On n'a pu conclure à aucun excès de risque de cancer lié au 1,2-DCA à partir des études disponibles sur les humains.
Divers effets sur la santé sans rapport avec le cancer, mais liés au 1,2-DCA ont été observés chez les rongeurs, incluant des effets immunologiques et rénaux au niveau d'exposition le plus faible. L'évaluation des risques autres que les risques de cancer était basée sur les effets rénaux chez les rats.
Les évaluations des risques de cancer et des autres risques ont été prises en compte dans l'établissement de la CMA. L'évaluation des risques de cancer produit une CMA protégeant la santé humaine des effets cancérigènes et non cancérigènes.
Les Canadiens peuvent être exposés au 1,2-DCA à cause de sa présence dans l'air, dans l'eau potable et dans la nourriture, et possiblement à cause de l'utilisation de produits commerciaux spécifiques ou sur leur lieu de travail. L'exposition se fait surtout par l'entremise de l'air, en particulier l'air intérieur. Parce que le 1,2-DCA est très volatil, sa présence dans l'eau est habituellement associée à des sources d'eau souterraine. Le 1,2-DCA ne se trouve pas fréquemment dans les sources d'eau potable canadiennes. Cependant, lorsqu'il est présent dans l'eau potable, il peut être absorbé par ingestion, par inhalation et par contact cutanée.
Le 1,2-DCA peut facilement être détecté et analysé dans les réserves d'eau potable à l'aide des méthodes générales utilisées pour détecter les composés organiques volatils (COV), à des concentrations inférieures à celles de la CMA.
Les méthodes de traitement classiques ont peu d'effet de réduction des concentrations de COV. Les technologies de traitement à l'échelle municipale efficaces pour supprimer le 1,2-DCA incluent le strippage à l'air (de préférence grâce à l'aération par tour à garnissage), et l'adsorption sur charbon actif en grains. À l'échelle résidentielle, des dispositifs de traitement certifiés au point d'utilisation, ainsi qu'une sélection limitée de dispositifs au point d'entrée, sont actuellement disponibles pour la réduction des COV, incluant le 1,2-DCA.
Remarque : Il convient d'obtenir des indications particulières sur la mise en application des recommandations pour la qualité de l'eau potable auprès de l'autorité compétente en matière d'eau potable dans le territoire concerné.
De manière générale, le 1,2-DCA dans l'eau potable n'est pas une préoccupation pour la plupart des Canadiens qui s'approvisionnent en eau potable provenant d'une source d'eau de surface, étant donné que cette substance se volatilise facilement. Comme la quantité de 1,2-DCA dans l'eau traitée est généralement très faible, les fournisseurs d'eau ne sont pas tenus d'en surveiller la concentration de façon systématique dans les approvisionnements d'eau potable.
Il convient de caractériser les sources d'eau souterraine afin d'identifier la présence de 1,2-DCA, particulièrement lorsque l'historique de l'utilisation du sol est inconnu. On recommande une surveillance trimestrielle du 1,2-DCA dans les sources d'eau souterraine qui sont ou pourraient avoir ont été affectées par des déversements ou autres contaminations de ce composé. Les COV et les solvants organiques présents dans les sols contaminés peuvent pénétrer dans certaines conduites d'eau potable et avoir un effet néfaste sur la qualité de l'eau potable. Ce problème est généralement limité aux conduites de plastique ou de matériaux non-métalliques.
La recommandation pour l'eau potable se fonde sur l'exposition à vie au 1,2-DCA présent dans l'eau potable. Dans le cas des approvisionnements d'eau potable où on enregistre des dépassements transitoires de la CMA, il est conseillé d'élaborer et de mettre en œuvre un plan pour la gestion de ces situations. Dans le cas des dépassements plus importants de longue durée que le traitement ne peut régler, il convient d'envisager d'autres sources d'eau potable.
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