Résumé des études sur la santé menées à Port Hope
Au cours des 20 dernières années, Santé Canada a mené huit études sur la santé à Port Hope, et elles ont toutes fait l'objet d'un examen par les pairs.
Parmi ces études, on retrouve :
- Incidence du cancer à Port Hope, 1971-1996 (2000)
Cette étude démontre que le nombre total de cas de cancer à Port Hope se situe dans les valeurs prévues, selon les taux de cancer en Ontario. Aucune augmentation du taux de leucémie chez les enfants et les adultes de Port Hope n'a été décelée. - Cancer et mortalité générale à Port Hope, 1956-1997 (2002)
Cette étude montre aussi que le nombre total de décès par cancer à Port Hope se situe dans les valeurs prévues, selon les taux de cancer en Ontario. Aucune augmentation du taux de leucémie chez les adultes et les enfants de Port Hope n'a été constatée. Cette étude a révélé une certaine augmentation des maladies du système circulatoire, mais elle n'est pas causée par les facteurs environnementaux de Port Hope. - Les Grands Lacs : Impacts sur la santé : Health Data and Statistics for the Population of the Region [Port de Port Hope : Données et statistiques de santé pour la population de la région] (1986 1992) (1998)
Cette étude statistique s'est penchée sur la mortalité, la morbidité, l'incidence du cancer et les anomalies congénitales dans la région de Port Hope. Aucune différence significative n'a été relevée dans l'incidence du cancer ni dans la santé à la naissance par rapport aux taux de la population de l'Ontario en général. - A Study of Childhood Leukaemia Around Canadian Nuclear Facilities [Étude des cas de leucémie infantile près d'installations nucléaires au Canada] (1989)
L'étude portait sur le nombre de décès liés à la leucémie et les nouveaux cas de leucémie chez les enfants de 0 à 4 ans. Elle n'a décelé aucun risque accru pour les enfants qui vivent près d'une centrale nucléaire ou près de sites où se fait l'extraction, la concentration et le raffinage de l'uranium.
Plusieurs études ont aussi été menées par d'autres institutions et organisations, comme le Bureau de gestion des déchets radioactifs de faible activité du gouvernement du Canada, Senes Consultants et l'Université Queen's. Ces études ont été examinées par des pairs, et plusieurs ont été publiées dans des revues scientifiques respectées.
De plus, des rapports de la Commission canadienne de sûreté nucléaire et de l'Agence de la santé publique sur l'incidence du cancer et de la mortalité générale à Port Hope ont été examinés attentivement par des représentants de plusieurs ministères et établissements universitaires.
Les études sur la santé et l'environnement menées à Port Hope au fil des ans révèlent que l'exposition présente ou passée à la radioactivité n'a aucun effet sur la santé.
Voici d'autres articles évalués par les pairs portant sur Port Hope sous la direction de Santé Canada :
Tracy, B.L., Meyerhof, D.P. Uranium concentrations near a Canadian uranium refinery. Atmospheric Environment, 21, 265-172, 1987
Ahier, B., Tracy, B.L. Uranium emission in Port Hope, Ontario. Journal of Environmental Radioactivity, 34(2), 187-205, 1996
Tracy, B.L., Prantl F.A., Quinn J.M. Transfer of 226Ra, 210Pb and Uranium from soil to produce assessment of risk. Health Physics, 44(5), 469-477, 1983
Questions et réponses
Q. Le rayonnement naturel est-il élevé à Port Hope?
Le rayonnement naturel à Port Hope se situe dans la moyenne retrouvée dans d'autres communautés canadiennes. À Port Hope, l'exposition au radon est d'environ 0,6 millisievert (mSv)/an, ce qui est comparativement inférieur à l'exposition au radon moyenne au Canada, soit 0,92 mSv/an. La concentration d'uranium dans l'air à Port Hope est aussi mesurée. Son niveau varie d'environ 0,3 à 6 nanogrammes d'uranium par mètre cube d'air. Un niveau inférieur à 100 nanogrammes par mètre cube n'est pas jugé préoccupant sur le plan de la santé.
Q. Y a-t-il lessivage du radium des différents sites d'élimination des déchets de Port Hope dans l'environnement (rivières, ruisseaux)?
Santé Canada analyse l'eau potable de Port Hope pour y surveiller la concentration d'uranium et de radium. La concentration de radium dans l'eau potable entre 1993 et 2003 était en général inférieure au seuil de détection. Certains échantillons d'eau potable contenaient des concentrations mesurables variant entre 0,0024 et 0,0081 becquerel par litre. Ces concentrations sont bien en deçà des recommandations pour le radium 226 dans l'eau potable au Canada, soit 0,6 becquerel par litre.
Le programme de surveillance à Port Hope a été arrêté en 2003 après que des données scientifiques ont démontré que la concentration de radionucléides dans la région était inférieure à la recommandation de Santé Canada, et par conséquent, ne posait pas de risque pour la santé humaine. En réaction aux préoccupations publiques grandissantes sur la sécurité de la communauté, Santé Canada a installé en 2009 un poste de surveillance permanent pour mesurer l'air à Port Hope, et le programme de surveillance de l'eau a repris en 2010.
Selon les données de la station de surveillance de l'air pour la première moitié de 2010, le niveau de radioactivité correspond à ce qui est mesuré ailleurs au pays.
Les résultats de la surveillance de l'air et de l'eau réalisée en 2009 et en 2010 seront disponibles au début de 2011. Les prochains résultats seront publiés tous les trimestres.
Q. L'emplacement de Cameco et de l'usine de traitement d'eau a-t-il une incidence sur l'eau potable à Port Hope?
Santé Canada surveille les niveaux d'uranium dans l'eau potable à Port Hope, qui provient du lac Ontario. Les niveaux sont constamment inférieurs à un microgramme par litre, ce qui est représentatif des approvisionnements en eau en milieu urbain au Canada. La recommandation canadienne pour l'uranium dans l'eau potable est de 20 microgrammes par litre.
Q. Quelle est l'incidence de malformations congénitales à Port Hope?
Dans le Rapport de synthèse de la communauté de Port Hope (2009), il est question de six études portant sur les malformations congénitales, le cancer chez les enfants et la mortalité infantile. Aucun taux excessif de déformations congénitales, de cancer chez les enfants ou de mortalité infantile n'a été relevé à Port Hope. Ce rapport de synthèse a fait l'objet d'une évaluation rigoureuse de la part de ministères et d'établissements universitaires. Le Études sur la santé des résidants de Port Hope est accessible en ligne à partir du site Internet de la CCSN.
Q. Les niveaux d'uranium dans l'air à Port Hope sont-ils préoccupants pour la santé?
Les niveaux d'uranium dans l'air à Port Hope font l'objet d'une surveillance par Santé Canada et Cameco. Les résultats concordent dans les deux cas. Les niveaux varient d'environ 0,3 nanogramme à 6 nanogrammes d'uranium par mètre cube d'air. Un niveau inférieur à 100 nanogrammes par mètre cube n'est pas jugé préoccupant sur le plan de la santé.
Q. Quelle est l'incidence des émetteurs internes de rayonnement?
Nous sommes tous exposés à un certain rayonnement interne, car il est présent à l'état naturel dans les aliments que nous mangeons et dans l'eau que nous buvons. Des émetteurs internes sont présents chez tous les êtres humains, par exemple, sous la forme de potassium radioactif. Chacun de nous a d'infimes quantités de potassium 40 dans son organisme et celui-ci peut donc s'adapter à de petites quantités de radioactivité. La situation devient préoccupante uniquement lorsqu'une grande quantité d'émetteurs internes pénètrent dans l'organisme.
Cette exposition interne se produit lorsqu'une personne aspire ou ingère ces émetteurs. Les études sur la santé menées à Port Hope ne révèlent aucun effet sur la santé des résidents. La surveillance de l'eau potable et de l'air semble indiquer que les niveaux de radioactivité à Port Hope sont comparables à ceux que l'on trouve dans d'autres collectivités canadiennes et sont bien en deçà des recommandations canadiennes.
Pour ce qui est de savoir si les émetteurs internes sont plus dangereux que les rayons x, il faut prendre de nombreux facteurs en considération pour le calcul des doses de rayonnement, par exemple, si l'émetteur est interne ou externe, combien de temps il demeure dans l'organisme et quel type de rayonnement est émis. Par conséquent, la dose finale en millisieverts est un bon indicateur du danger total que représente le rayonnement.