Évaluation du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques

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Rapport final

Juin 2022

Bureau de l’audit et de l’évaluation

Agence de la santé publique du Canada

Table des matières

Remerciements

[Traduction] « Le “double regard” désigne le fait d’apprendre à se faire un point de vue basé, d’un côté, sur les forces que représentent les connaissances et les façons de savoir autochtones, et de l’autre, sur les forces que représentent les connaissances et les façons de savoir occidentales (…) et d’apprendre à utiliser ces éléments ensemble, pour le bien de tous. »

Elder Albert Marshall

Nous reconnaissons que le bureau national de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), situé à Ottawa, exerce ses activités sur le territoire traditionnel, ancestral et non cédé de la Nation algonquine Anishinabeg, dont la présence à cet endroit remonte à des temps immémoriaux.

Nous respectons et affirmons les droits inhérents issus de traités des peuples autochtones sur le territoire où se trouvent le personnel du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN), les familles participant au PAPACUN ainsi que le personnel des bureaux régionaux de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) qui a contribué à l’élaboration du présent rapport. Nous honorons les engagements en faveur de l’autodétermination et de la souveraineté que nous avons pris à l’égard des nations et des peuples autochtones.

Nous remercions sincèrement toutes les communautés participant au PAPACUN et leurs représentants d’avoir fourni à l’ASPC des données sur la mesure du rendement pendant de nombreuses années et d’avoir pris part à des sondages, vidéos, entrevues et études de cas, lesquels ont permis la collecte de renseignements essentiels à la présente évaluation.

Nous rendons hommage aux membres du groupe de travail sur l’évaluation qui sont issus des communautés pour le dévouement dont ils ont fait preuve et les avis qu’ils ont apportés pendant de nombreux mois, et nous les remercions aussi pour leur soutien tout au long de ce processus d’évaluation.

Liste des acronymes

APA
Aide préscolaire aux Autochtones
AHSABC
Aboriginal Head Start Association of British Columbia
PAPACUN
Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques
C.-B.
Colombie‑Britannique
DGDPFSG
Direction générale du dirigeant principal des finances et services intégrés de gestion
CSC
Centre des subventions et des contributions
CPE
Centre de la petite enfance
OMRPE
Outil de mesure du rendement des programmes pour enfants
DEJ
Division de l’enfance et de la jeunesse
DG
Directeur général
EPE
Éducation de la petite enfance
AGJE
Apprentissage et garde des jeunes enfants
EDSC
Emploi et Développement social Canada
CPE
Centre de la petite enfance
GTE
Groupe de travail sur l’évaluation
TSAF
Trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale
S et C
Subventions et contributions
DGPSPMC
Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques
AGJEA
Apprentissage et garde des jeunes enfants autochtones
INFC
Infrastructure Canada
KRG
Administration régionale Kativik
LGBTQ2+
Personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, bispirituelles et autres
LOVIT
Learning to Observe, Value, Inspire, and Transform
MCDC
Mi’kmaq Child Development Centre
CNPAPA
Conseil national du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones
Outil du Nord
Modèle de présentation des rapports sur les résultats des programmes de santé dans le Nord
N.-É.
Nouvelle-Écosse
BAE
Bureau de l’audit et de l’évaluation
OAHSA
Ontario Aboriginal Head Start Association
Ont.
Ontario
F et E
Fonctionnement et entretien
ASPC
Agence de la santé publique du Canada
Î.-P.-É.
Île-du-Prince-Édouard
PEP
Processus d’évaluation des programmes
CEMR
Comité d’évaluation et de mesure du rendement
Qc
Québec
Sask.
Saskatchewan
CVR
Commission de vérité et réconciliation
DNUDPA
Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
VP
Vice-président
Yn
Yukon

Résumé

Profil du programme

Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN) est un programme de développement de la petite enfance qui a été créé en 1995. Il fournit un soutien holistique pour le bien‑être spirituel, émotionnel, mental, physique et social des enfants et des familles métis, inuits et des Premières Nations par l’entremise de six volets essentiels : la culture et la langue, l’éducation, la promotion de la santé, la nutrition, le soutien social ainsi que la participation des parents et de la famille.

Entre 2016‑2017 et 2020‑2021, le PAPACUN a dépensé en moyenne près de 36 M$ par année en fonds permanents, principalement sous forme de contributions destinées aux 133 sites locaux du PAPACUN. Chaque année, le PAPACUN sert environ de 4 200 à 4 300 jeunes enfants autochtones et leur famille vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques de partout au Canada, des grandes régions urbaines aux localités éloignées. Les sites sont gérés par les organisations et les gouvernements autochtones locaux. Guidé par les six volets du PAPACUN, chaque site adapte ses programmes et ses services au contexte social et culturel, aux capacités et aux besoins locaux.

Principales conclusions

Le PAPACUN répond à la nécessité continue et croissante d’offrir des programmes de développement de la petite enfance holistiques, adaptés à la culture et accessibles aux enfants autochtones et à leur famille qui vivent hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques. Cette nécessité est mise en évidence par le fait que, devant les obstacles socioéconomiques ancrés dans l’histoire et les inégalités en matière de santé qui en découlent, les familles autochtones expriment un désir profond de se rapprocher de leur culture. Le PAPACUN a été décrit comme étant « la réconciliation en action », puisqu’il est dirigé par des Autochtones et qu’il fait directement suite à plusieurs des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation (CVR), et va dans le sens de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA). Cependant, plusieurs enfants autochtones et leur famille ne sont pas en mesure de tirer parti de ce programme, y compris des enfants pouvant avoir besoin d’un soutien en raison de besoins particuliers. Cette situation est principalement due à la croissance de la population autochtone et à la capacité limitée des sites existants.

Les familles, le personnel et les partenaires sont d’avis que les sites du PAPACUN réussissent à soutenir le développement et le bien‑être des enfants autochtones participants et de leur famille en s’attaquant aux inégalités en matière d’éducation et de santé qui persistent dans les collectivités où ils vivent, ainsi qu’en faisant la promotion du rôle central de la famille dans le bien‑être de l’enfant. En tant que programme « en amont » qui est axé sur les causes profondes d’un problème ou d’un avantage en lien avec la santé de la population, le PAPACUN a contribué à favoriser des résultats positifs en matière de santé et d’éducation pour les enfants autochtones en fournissant un soutien précoce pour la préparation à l’école et en répondant aux besoins particuliers. Les parents et les tuteurs ont tiré des avantages de leur participation à un programme autochtone positif, qui ne porte pas de jugements, qui permet d’établir des relations communautaires et qui offre la possibilité d’améliorer les compétences parentales et la confiance en soi. Certains parents et tuteurs ont par la suite fait carrière à titre d’éducateurs de la petite enfance. Les programmes culturels sont l’une des plus grandes forces du PAPACUN, y compris la revitalisation des langues autochtones, la participation des aînés et des gardiens du savoir autochtone, ainsi que la promotion de la fierté de l’identité autochtone.

Le personnel des sites du PAPACUN a contribué à ces réussites en favorisant un sentiment de sécurité et d’appartenance chez les enfants autochtones et leur famille, en proposant des programmes et en facilitant l’accès à des services sociaux et de santé supplémentaires destinés à répondre aux besoins essentiels. Pour ce faire, le personnel des sites s’est associé à d’autres organisations locales et régionales, offrant ainsi aux organisations non autochtones des occasions de mieux tenir compte de la culture des collectivités autochtones. Les sites se communiquent activement des pratiques exemplaires, des idées et des ressources par l’entremise de réunions et de formations à l’intention des réseaux régionaux et nationaux, malgré les obstacles à la participation tels que le peu de temps dont dispose le personnel et les différences linguistiques. La nature communautaire et le travail en réseau des sites du PAPACUN se sont avérés être une source importante de résilience dans le contexte de la lutte contre la pandémie de COVID‑19, qui a entraîné une certaine réduction des programmes et a exacerbé les pressions exercées sur le personnel, les enfants, les parents et les tuteurs. Les sites sont demeurés en contact avec les familles isolées en adaptant leurs activités afin de faciliter l’apprentissage et le développement de l’enfant, tout en agissant comme une source fiable d’information et de soutien social.

De nombreux membres du personnel des sites ont déclaré avoir des relations favorables avec leur conseiller régional en programmes de l’ASPC et ont noté que le bureau de programme national soutenait le PAPACUN dans son ensemble. En outre, la relation entre les sites du PAPACUN et l’ASPC a évolué et mené à un renforcement de l’autodétermination des collectivités et des principes de réconciliation. Le Conseil national du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones (CNPAPA) est devenu le chef de file pour ce qui est de la prise de décisions stratégiques sur les priorités émergentes. Bien que les informateurs clés des collectivités et de l’ASPC soient tous favorables à cette évolution, il a également été souligné que les ressources des associations ou des comités régionaux d’aide préscolaire aux Autochtones (APA), leur efficacité et leur capacité de participer aux discussions du CNPAPA varient.

Malgré ces réussites, le niveau de financement de base offert par l’ASPC au PAPACUN est demeuré stable depuis 2002. L’inflation et la hausse des coûts opérationnels ont réduit la capacité des sites à recruter et à maintenir en poste du personnel qualifié. Par la suite, cela a posé des problèmes au moment d’augmenter le nombre d’inscriptions dans les sites et d’offrir un plus grand soutien aux enfants ayant des besoins particuliers. Bien qu’il y ait eu ajout d’un certain financement d’une durée limitée et basé sur des projets précis depuis 2002, cela n’a pas été suffisant pour répondre aux besoins opérationnels permanents des sites. Le nouveau financement de l’initiative de transformation de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants autochtones (AGJEA), prévu dans le budget de 2021, permet de répondre à certains des besoins opérationnels de longue date du PAPACUN. Cependant, la structure décisionnelle fondée sur les distinctions pour la majorité du financement de l’initiative de transformation de l’AGJEA ne répond pas directement aux besoins des collectivités autochtones vivant hors réserve/territoire et en région urbaine. Qui plus est, les sites locaux du PAPACUN sont gérés par de petits organismes communautaires autochtones locaux, dont plusieurs font face à des obstacles en raison des accords de financement complexes qui ont été conclus avec l’ASPC, et ce, malgré les efforts déployés pour rationaliser ces accords depuis 2017. En outre, les populations autochtones vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques font partie des groupes démographiques qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada. Par conséquent, il y a de plus en plus d’enfants autochtones et de familles qui pourraient bénéficier de la participation au PAPACUN à l’échelle locale. Cependant, de nombreuses collectivités ne disposent pas d’un site du PAPACUN ou n’ont pas la capacité de servir tous les enfants autochtones qui y vivent. À l’heure actuelle, le PAPACUN ne sert qu’une infime partie de l’ensemble de la population d’enfants autochtones vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques.

Recommandations

Les données recueillies dans le cadre de cette évaluation ont clairement soutenu les deux priorités suivantes qui sont déjà prises en compte par le PAPACUN :

  • créer des occasions de toucher davantage de familles d’enfants autochtones vivant dans les collectivités urbaines et nordiques mal desservies ou non desservies;
  • régler les problèmes de dotation critiques et de longue date dans les sites du PAPACUN, surtout en ce qui concerne le recrutement et le maintien en poste du personnel.

Ces priorités stratégiques se rattachent à des problèmes opérationnels de longue date dans le contexte du PAPACUN. Le CNPAPA, les organismes régionaux du PAPACUN et l’ASPC ont entamé des discussions sur la façon de répondre aux besoins prioritaires, à la lumière des nouveaux investissements qui ont été annoncés dans le budget de 2021et qui se feront par l’entremise de l’initiative de transformation du programme AGJEA. Celle-ci prévoit des augmentations progressives du financement offert au PAPACUN au cours des cinq prochaines années, à compter de 2022‑2023, pour un total de 122,9 M$.

L’évolution récente de la gouvernance du PAPACUN offre également l’occasion de déterminer comment améliorer les mécanismes de financement de l’ASPC, de renforcer la relation entre l’ASPC et les collectivités locales du PAPACUN, en particulier pour soutenir l’autodétermination, et de promouvoir l’échange de renseignements dirigé par les collectivités. Ces trois domaines sont pris en compte dans les recommandations suivantes.

Recommandation 1 : Remédier aux problèmes de longue date du système des accords de contribution du programme pour rendre le financement plus durable, accessible et souple pour les collectivités.

Au sein de l’ASPC, les efforts visant à améliorer les mécanismes de financement par contributions du PAPACUN ont débuté en 2017. Cependant, les mécanismes de financement sont encore perçus par les bénéficiaires comme étant complexes et inefficaces, compte tenu des multiples sources de financement du programme et du fardeau administratif associé aux accords de contribution individuels. Cela a une incidence considérable sur les organisations de petite taille qui sont bénéficiaires du financement, au sein desquelles les coordonnateurs des sites du PAPACUN ont de nombreuses responsabilités. Il faut tenir compte du fait qu’il existe d’autres outils et modèles permettant de soutenir les programmes dirigés par les collectivités autochtones, par l’entremise de programmes de contributions fédéraux. Les solutions pour les sites du PAPACUN doivent concorder avec les différentes réalités et préférences régionales.

Recommandation 2 : Promouvoir l’autodétermination des Autochtones dans le cadre du PAPACUN.

Les membres des collectivités, les fonctionnaires et les partenaires ont reconnu le rôle du CNPAPA en tant que principal décideur dans le contexte du PAPACUN. Il existe d’autres possibilités de soutenir la capacité du CNPAPA en tant qu’organisme de gouvernance et de promouvoir la planification de la relève et la capacité de leadership du personnel des sites. En outre, il est important de renforcer l’autodétermination communautaire et régionale, surtout en raison des différences culturelles et socioéconomiques entre les diverses collectivités et régions; la nature des relations entre les sites du PAPACUN et les gouvernements provinciaux/territoriaux varie également. Le moment est particulièrement opportun pour l’évaluation de ces possibilités, étant donné l’harmonisation générale du modèle communautaire du PAPACUN avec le lancement de l’initiative de transformation du programme AGJEA et son principe de promotion de la capacité des Autochtones à soutenir et à gouverner l’apprentissage et la garde des jeunes enfants.

Recommandation 3 : Célébrer les réussites du PAPACUN et en tirer parti en favorisant les activités de mobilisation et de mise en commun des connaissances menées par les communautés.

Depuis plusieurs années, les sites du PAPACUN mettent en commun des pratiques exemplaires, des idées et des ressources par l’entremise des réseaux régionaux et nationaux du PAPACUN et d’activités de formation. Ces canaux de communication ont aidé les sites à adapter rapidement leurs programmes dans le contexte de la pandémie. Cependant, divers obstacles nuisent à la mise en commun des connaissances, notamment : le manque de temps du personnel, la difficulté de planifier des événements en fonction de différents fuseaux horaires, ainsi que les différences linguistiques. Une aide ciblée pour les groupes régionaux et nationaux du PAPACUN permettrait de promouvoir davantage les activités de mobilisation et de mise en commun des connaissances menées par les communautés.

Réponse et plan d’action

Remarque : Cette réponse et ce plan d’action ont été élaborés conjointement avec le groupe de travail sur l’évaluation du PAPACUN et approuvés par le Conseil national du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones.

Recommandation 1

Remédier aux problèmes de longue date du système des accords de contribution du programme pour rendre le financement plus durable, accessible et souple pour les collectivités.

Réponse

Nous sommes d’accord avec la recommandation d’actualiser le système des accords de contribution. La recommandation concorde avec les données probantes et les connaissances mises en commun dans le cadre de cette évaluation conjointe, ainsi qu’avec les objectifs de l’initiative de transformation de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants autochtones (AGJEA).

Plan d’action

1.1 En collaboration avec les bénéficiaires du PAPACUN, le CNPAPA, d’autres ministères fédéraux et le personnel de l’ASPC aux échelles nationale et régionale, trouver des façons d’assouplir et d’alléger l’administration des accords de contribution.

1.2 En collaboration avec le CNPAPA, le Centre de subventions et contributions (CSC) et le personnel de l’ASPC aux échelles nationale et régionale, élaborer une stratégie de surveillance axée sur les risques (SSAR) modifiée pour les organisations autochtones bénéficiaires dans le but d’accroître la souplesse et d’alléger le fardeau.

Produits livrables Date d’achèvement prévue Responsabilité Ressources
1.1 Modèle d’accord de contribution et annexes connexes actualisés. 1er avril 2023 Directeur exécutif, Division de l’enfance et de la jeunesse; directeur général, Centre pour la promotion de la santé; vice‑président, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques Budget et ressources actuels : 1 équivalent temps plein (poste du groupe PM)
1.2 Annexe à la SSAR pour les organisations autochtones bénéficiaires. 30 janvier 2023 Vice‑président/Direction générale du dirigeant principal des finances et services intégrés de gestion Budget et ressources actuels : 1 équivalent temps plein (poste du groupe PM)

Recommandation 2

Promouvoir l’autodétermination des Autochtones dans le cadre du PAPACUN.

Réponse

Nous sommes d’accord avec la recommandation de promouvoir l’autodétermination des Autochtones dans le cadre du PAPACUN. La recommandation concorde avec les données probantes et les connaissances mises en commun dans le cadre de cette évaluation conjointe, l’initiative de transformation de l’AGJEA, la lettre de mandat de 2021 du ministre de la Santé et les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Plan d’action

2.1 Appuyer le CNPAPA et les organismes régionaux du PAPACUN dans l’élaboration de leurs plans stratégiques visant à favoriser l’autonomie gouvernementale.

Produits livrables Date d’achèvement prévue Responsabilité Ressources
2.1 Rapport présentant le financement de l’initiative de transformation de l’AGJEA et le type de soutien de programme de l’ASPC fourni au CNPAPA et aux organismes régionaux du PAPACUN pour l’établissement de plans stratégiques aux échelles nationale et régionale selon leurs priorités et leurs besoins. 31 mars 2023 Directeur exécutif, Division de l’enfance et de la jeunesse; directeur général, Centre pour la promotion de la santé; vice‑président, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques Budget et ressources actuels : 1 équivalent temps plein (poste du groupe EC)

Recommandation 3

Célébrer les réussites du PAPACUN et en tirer parti en favorisant les activités de mobilisation et de mise en commun des connaissances menées par les communautés.

Réponse

Nous sommes d’accord avec la recommandation de célébrer les réussites du PAPACUN et d’en tirer parti en favorisant les activités de mobilisation et de mise en commun des connaissances menées par les communautés. La recommandation concorde avec les données probantes et les connaissances mises en commun dans le cadre de cette évaluation conjointe, l’initiative de transformation de l’AGJEA, la lettre de mandat de 2021 du ministre de la Santé et les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Plan d’action

3.1 Fournir du financement au CNPAPA et aux organismes régionaux du PAPACUN pour la mise en œuvre des activités de mobilisation et de mise en commun des connaissances menées par les communautés.

Produits livrables Date d’achèvement prévue Responsabilité Ressources
3.1 Rapport décrivant le montant du financement accordé pour l’initiative de transformation de l’AGJEA ainsi que le nombre et le type d’activités de mobilisation et de mise en commun des connaissances menées par les communautés prévues, telles qu’elles sont décrites dans les plans stratégiques du PAPACUN aux échelles nationale et régionale. 28 juillet 2023 Directeur exécutif, Division de l’enfance et de la jeunesse; directeur général, Centre pour la promotion de la santé; vice‑président, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques Budget et ressources actuels : 1 équivalent temps plein (poste du groupe EC)

Introduction

Pourquoi avons‑nous fait cette évaluation?

  • Pour soutenir la prise de décisions dans l’intérêt de tous les participants au programme : les collectivités du PAPACUN et le CNPAPA, le personnel des bureaux régionaux de l’ASPC ainsi que les cadres supérieurs et l’équipe nationale de programmes de l’ASPC.
  • Pour répondre aux exigences fédérales de production de rapports évaluant la pertinence et le rendement des programmes qui utilisent des subventions et des contributions. La dernière évaluation du PAPACUN a été réalisée en mars 2017.Note de bas de page 1

Sur quoi l’évaluation a‑t‑elle porté?

L’évaluation a examiné les activités de programme de tous les sites du PAPACUN financés par l’ASPC à travers le Canada, de 2016‑2017 à 2020‑2021. Elle était axée sur trois domaines d’intérêt, que voici :

Besoin du programme

  • Quels sont les besoins actuels et émergents des jeunes enfants autochtones et des famille vivant dans les collectivités urbaines et nordiques?
    • Dans quelle mesure le PAPACUN touche‑t-il les familles de jeunes enfants autochtones vivant dans les collectivités urbaines et nordiques?
    • En quoi la portée varie‑t‑elle selon que les enfants et les familles sont inuits, métis ou des Premières Nations?

Incidence du programme

  • Quelle a été la réussite du PAPACUN en ce qui concerne :
    • l’offre d’activités et de services accessibles, adaptés à la culture, holistiques, inclusifs et souples destinés à soutenir l’apprentissage préscolaire et à répondre aux besoins des jeunes enfants autochtones, des familles et des communautés?
    • la mise en commun de l’information et des pratiques exemplaires par les différents sites du PAPACUN?

Organisation du programme

  • Le PAPACUN est‑il organisé et exécuté d’une manière qui soutient la prestation d’activités et de services d’apprentissage préscolaire de grande qualité et adaptés à la culture pour les jeunes autochtones et les familles qui vivent dans les collectivités urbaines et nordiques?
    • Quelles sont les possibilités d’améliorer le PAPACUN?

Voir l’annexe A pour la liste complète des questions et sous‑questions de l’évaluation.

Comment avons‑nous procédé à cette évaluation?

Un groupe de travail sur l’évaluation (GTE) a été créé aux fins de la mise en œuvre d’un processus de collaboration pour chacune des étapes de l’évaluation. Le GTE était composé de représentants du CNPAPA, de l’équipe responsable des opérations régionales de l’ASPC, du bureau de programme national du PAPACUN et de l’équipe d’évaluation du BAE. Le GTE s’est réuni toutes les deux semaines de janvier 2021 à juin 2022.

Le GTE a adopté trois principes directeurs dans le cadre de l’évaluation, inspirés des principes de réconciliation de la Commission de vérité et réconciliation, c’est‑à‑dire : la gestion par les communautés elles-mêmes, l’inclusion et l’orientation vers l’action.

Les membres des collectivités et les évaluateurs ont recueilli de l’information aux fins de la présente évaluation à partir d’une grande variété de sources :

  • Les collectivités du PAPACUN ont mené des sondages auprès des parents et des tuteurs en 2017 et en 2021, ont produit le projet de vidéos « Our Voices/Our Vision » mettant en scène des parents et des diplômés des sites de la région de l’Atlantique, ont recueilli des données sur le rendement du PAPACUN auprès des sites participants en 2021, les ont analysées à l’aide du processus d’évaluation des programmes (PEP) LOVIT Way, et ont diffusé un ensemble de lettres rédigées à l’intention du premier ministre en 2019 par un site de la Saskatchewan. Ces sources sont utilisées avec la permission des sites du PAPACUN qui ont produit l’information et à qui l’information appartient.
  • Les évaluateurs de l’ASPC, de concert avec une conseillère en évaluation autochtone, ont interrogé 46 informateurs clés issus des milieux communautaire, gouvernemental et universitaire de partout au Canada. Ils ont également collaboré avec six sites du PAPACUN pour produire des rapports sur les études de cas dirigées par les collectivités.
  • Enfin, les évaluateurs de l’ASPC ont examiné la documentation, les données sur le rendement et les données financières du PAPACUN. Une analyse documentaire ciblée a également été incluse dans l’analyse.

L’annexe B contient plus de détails sur le processus d’évaluation, les méthodes, les sources de données et les limites.

Profil du programme

Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN) est un programme de développement de la petite enfance dirigé par des organisations communautaires autochtones et soutenu sur les plans du financement et de la gestion par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Le gouvernement l’a créé en 1995 pour honorer son engagement à mettre sur pied un programme d’intervention précoce pour les familles autochtones qui vivent hors réserve/territoire ou dans les collectivités nordiques.Note de bas de page 2

Le PAPACUN offre un soutien holistique pour le bien‑être spirituel, émotionnel, mental, physique et social des enfants et des familles métis, inuits et des Premières Nations par l’entremise de six volets essentiels (voir la figure 1). Voir l’annexe C pour plus de détails sur les six volets.

Figure 1. Six volets du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN), la famille et la communauté étant au cœur de celui‑ci
Figure 1. La version textuelle suit.
Figure 1 - Équivalent textuel

La figure 1 comporte un grand cercle au milieu, entouré de six cercles de plus petite taille. Dans le centre, on peut lire « Famille et communauté », une notion qui est au cœur du PAPACUN. Dans chacun des petits cercles est énoncé l’un des six volets essentiels du PAPACUN. En partant du cercle supérieur et en allant dans le sens des aiguilles d’une montre, les petits cercles se lisent comme suit : « Culture et langue », « Nutrition », « Éducation », « Promotion de la santé », « Participation des parents et de la famille » et « Soutien social ».

Entre 2016‑2017 et 2020‑2021, le PAPACUN a dépensé environ 197 M$, soit près de 39 M$ par année, principalement sous forme de contributions destinées aux sites locaux du PAPACUN. La majeure partie de ces fonds est fournie par l’ASPC, qui a alloué au PAPACUN 29,1 M$ en financement de base par contributions chaque année depuis 2002‑2003. En 2018‑2019, Emploi et Développement social Canada (EDSC) a introduit un nouveau financement pour le PAPACUN par l’entremise de l’initiative de transformation de l’AGJEA. Depuis 2018‑2019, le programme a dépensé 3,7 M$ par année du financement fourni par cette initiative (en moyenne). Le programme a également reçu des transferts de fonds ponctuels de plusieurs millions de dollars d’Infrastructure Canada et d’EDSC en 2016‑2017 et en 2020‑2021, respectivement pour l’amélioration des infrastructures et les mesures de lutte contre la COVID‑19.

Chaque année, le PAPACUN sert environ 4 200 à 4 300 jeunes enfants autochtones et leur famille vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques de partout au Canada. La figure 2 montre le nombre moyen d’enfants inscrits dans chaque région.Note de bas de page 3 En 2019‑2020, parmi les enfants inscrits dans les sites du PAPACUN pour lesquels des données sont disponiblesNote de bas de page 4:

  • près de la moitié ont été identifiés comme étant des filles (51 %), et l’autre moitié, comme étant des garçons (49 %);
  • environ 57 % ont été identifiés comme étant des membres des Premières Nations, 24 %, comme étant des personnes inuites, et 17 %, comme étant des personnes métisses;
  • la plupart étaient âgés de quatre ans (42 %) ou de trois ans (36 %).
Figure 2. Nombre moyen d’enfants inscrits dans chaque province ou territoire, par année, de 2017‑2018 à 2019‑2020
Figure 1. La version textuelle suit.
Figure 2 - Équivalent textuel

La figure 2 est une carte du Canada qui indique le nombre moyen d’enfants inscrits dans les sites du PAPACUN situés dans chaque province et territoire. Les chiffres représentent le nombre moyen d’enfants inscrits chaque année de 2017‑2018 à 2019‑2020 :

  • Yukon : 43
  • Territoires du Nord‑Ouest : 146
  • Nunavut : 298
  • Colombie‑Britannique : 430
  • Alberta : 494
  • Saskatchewan : 618
  • Manitoba : 566
  • Ontario : 359
  • Québec : 870
  • Terre‑Neuve‑et‑Labrador : 121
  • Nouveau‑Brunswick : 11
  • Nouvelle‑Écosse : 162
  • Île‑du‑Prince‑Édouard : 58

Il y a 133 sites du PAPACUN au pays et chacun d’eux adopte une approche locale, qui s’inscrit dans la communauté, pour élaborer ses programmes et services afin qu’ils puissent être adaptés au contexte social et culturel, aux capacités et aux besoins locaux. Les sites sont gérés par divers types d’organisations et de gouvernements autochtones locaux, comme les centres d’amitié, les Premières Nations autonomes, les organisations de gouvernance inuites ainsi que les centres d’éducation de la petite enfance constitués localement.

Le PAPACUN sert une grande variété de collectivités de partout au Canada, des collectivités éloignées aux grands centres urbains (voir la figure 3). Par conséquent, les sites du PAPACUN varient considérablement en fonction du contexte communautaire et de la capacité de chacun d’eux. Par exemple :

  • Les données fournies par les sites de 2017‑2018 à 2019‑2020 montrent que, dans les provinces et les territoires comptant plus d’un site, chaque site a inscrit au moins dix jeunes par année. Cependant :
    • dans les territoires, le nombre médian annuel d’enfants inscrits par site allait de 12 au Yukon à 41 au Nunavut;
    • dans les provinces comptant plus d’un site, le nombre médian d’enfants inscrits par site allait de 16 en Ontario à 26 en Colombie Britannique;
    • il convient de noter que certains des sites du PAPACUN fonctionnent comme des centres de ressources pour les familles, dont la portée dépasse le nombre d’enfants inscrits en classe.
  • Entre 2017‑2018 et 2019‑2020, la majorité des sites des provinces offraient des séances à la demi‑journée, et ce, quatre ou cinq jours par semaine (de 69 à 75 %). Dans les territoires, au moins la moitié des sites offraient des programmes à la demi‑journée, et au moins 39 % offraient tous les ans des programmes à la journée.
  • Les données sur le rendement fournies par les sites du PAPACUN à l’échelle provinciale montrent que le personnel chargé de l’éducation de la petite enfance (EPE) était en grande partie autochtone (80 %). En outre, la plupart de ces personnes soit atteignaient (67 %), soit dépassaient (31 %) les exigences provinciales minimales relatives à l’agrément dans le domaine de l’EPE.

Exemples de la variation du PAPACUN selon la province et le territoire

Tous les sites du PAPACUN suivent un ensemble de principes fondamentaux et de lignes directrices et appliquent les six volets essentiels. Cependant, les sites adaptent les programmes du PAPACUN en fonction de divers facteurs communautaires afin de répondre au mieux aux besoins des enfants et de leur famille. Ces facteurs comprennent les différences relatives aux politiques provinciales et territoriales, aux langues autochtones et aux caractéristiques démographiques de la population locale. Le tableau ci‑dessous contient quelques exemples de la façon dont le PAPACUN varie d’une région à l’autre. Ces exemples sont issus d’entrevues, d’études de cas, de documents de programme et de publications.

Province ou territoire Exemples de variations régionales du PAPACUN
Région de l’Atlantique
Nouveau‑Brunswick
  • L’importance de la culture et de la langue pour les familles autochtones du site de Fredericton a donné lieu à un partenariat avec l’Université du Nouveau‑Brunswick qui comprend une formation en compétences culturelles pour le personnel et les étudiants de cette université.
  • Le site a également élaboré un programme préscolaire autochtone intitulé « Take it Outside ». Ce programme est un modèle mixte formé d’éléments du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones (PAPA) et de l’approche de l’école en forêt adaptée à l’enseignement et à l’apprentissage préscolaires.
Terre‑Neuve‑et‑Labrador
  • Les sites du Labrador servent des collectivités culturelles autochtones uniques, dont témoigne la diversité des commanditaires et des partenariats des sites.
  • En raison de la proximité des terres traditionnelles, les activités de plein air et de collecte de nourriture sont des priorités qui vont de pair avec la promotion des langues autochtones.
Nouvelle‑Écosse
  • Le site d’Halifax offre des programmes par l’entremise d’un modèle de centre de ressources pour les familles, qui fournit des services intégrés de santé maternelle et infantile, ainsi qu’un soutien aux parents et aux tuteurs.
  • Le site applique les six volets du PAPACUN à sa vaste gamme de programmes (du stade prénatal à l’âge de six ans), y compris le Programme d’action communautaire pour les enfants.
Île‑du‑Prince‑Édouard
  • Le site de Charlottetown offre aux travailleurs sociaux la possibilité d’améliorer leur sensibilité culturelle tout en établissant des relations positives avec la communauté autochtone locale.
  • Le site est un centre de la petite enfance (CPE) désigné par le gouvernement de l’Île‑du‑Prince‑Édouard. Les CPE ont la possibilité d’accéder au financement provincial de l’initiative de transformation de l’AGJE destiné à augmenter le nombre de places en garderie. Ce centre offre également des activités en lien avec le Programme canadien de nutrition prénatale et le Programme d’action communautaire.
Région du Québec
Québec
  • La province de Québec offre du financement pour les services de garde d’enfants, et trois sites du PAPACUN font partie d’un CPE subventionné par la province.
  • La plupart des sites du PAPACUN situés dans le sud de la province utilisent le français comme langue de travail et appuient l’utilisation d’une multitude de langues autochtones.
  • Les 19 sites du PAPACUN qui sont situés dans le nord de la province et qui sont gérés par l’Administration régionale Kativik (ARK) sont visés par une seule entente de financement entre l’ARK et EDSC, ce qui comprend le financement du PAPACUN et de l’initiative de transformation de l’AGJEA.Note de bas de page 5
Région de l’Ontario
Ontario
  • L’Ontario Aboriginal Head Start Association (OAHSA) élabore des ressources et des formations pour les sites de la province.
  • L’Ontario est la province qui compte le plus grand nombre de sites situés dans de grands centres urbains.
  • L’un des sites de la province sert la population urbaine à forte proportion d’Inuits et organise notamment des activités culturelles et traditionnelles inuites.
Région du Manitoba et de la Saskatchewan
Manitoba
  • La province a accordé un permis à un site et fournit un financement supplémentaire pour le soutien des enfants qui ont des besoins particuliers.
  • Un site a établi un partenariat de stage avec le programme d’EPE du Collège Red River, ce qui est avantageux pour les étudiants de ce collège et les enfants inscrits au PAPACUN.
Saskatchewan
  • La division scolaire Northern Lights finance un enseignant agréé dans chacun des sept sites du PAPACUN situés dans le nord de la province, ainsi que des formations à l’intention du personnel, des ressources éducatives et des mesures de soutien pour les enfants qui ont des besoins particuliers.
  • Environ le tiers des enfants métis qui participent au PAPACUN vivent en Saskatchewan.
Région de l’Ouest canadien
Alberta
  • En Alberta, la majeure partie de la population des Premières Nations qui participe au PAPACUN vit en milieu urbain. Les six sites du PAPACUN situés dans les établissements métis servent une grande partie des enfants métis de l’Alberta.
  • La table de l’Alberta pour la transformation de l’AGJEA a alloué une partie de ses fonds aux sites du PAPACUN fondés sur les distinctions propres aux Premières Nations.
  • L’Alberta organise un événement de formation régional annuel pour le personnel du PAPACUN, événement qui a été élargi afin d’inclure le personnel du PAPACUN des Territoires du Nord‑Ouest (T.N.‑O.) et du Nunavut ainsi que le personnel du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves (PAPAR).
Colombie‑Britannique
  • En 2018, le gouvernement de la Colombie‑Britannique (C.‑B.) a établi un partenariat avec l’Aboriginal Head Start Association of British Columbia (AHSABC) afin d’augmenter le nombre de places en garderie à temps plein dans le cadre du PAPA dans la province, et ce, à l’aide du financement provincial et du financement fédéral de l’initiative de transformation de l’AGJE.Note de bas de page 6
  • L’AHSABC élabore des ressources, des formations, des recherches et des possibilités de réseautage pour les sites de la C.‑B. et partage ces ressources à l’échelle nationale.
  • La British Columbia Aboriginal Child Care Society (BCACCS) organise des activités en lien avec le PAPACUN et est l’organisme de coordination du financement de l’initiative de transformation de l’AGJEA fondé sur les distinctions propre aux Premières Nations en C.‑B.
Région du Nord
Nunavut
  • Au Nunavut, le personnel des sites est majoritairement d’origine inuite et organise des activités en inuktitut afin de soutenir l’utilisation et la préservation de la culture et de la langue inuites.
  • Les sites font partie intégrante de la vie de la communauté et adaptent leur horaire pour s’assurer que le plus d’enfants possible ont accès aux programmes du PAPACUN.
Territoires du Nord‑Ouest
  • Les sites du PAPACUN des T.N.‑O. qui sont agréés en tant que centres de la petite enfance peuvent recevoir des fonds du gouvernement territorial pour l’accréditation du personnel dans le domaine de l’EPE, l’amélioration des infrastructures et les suppléments de salaire.
  • Les sites des T.N.‑O. servent principalement les enfants inuits et des Premières Nations et leur famille. Tous les sites offrent des programmes culturels et linguistiques.
Yukon
  • Les sites du PAPACUN du Yukon sont exploités par des Premières Nations autonomes.
  • On a intégré deux sites du PAPACUN à des garderies territoriales pour former des « carrefours d’apprentissage préscolaire ». Ces carrefours bénéficient du financement du gouvernement territorial et de la continuité des soins entre les garderies et le PAPACUN. Qui plus est, ces sites sont ouverts toute l’année.

Constatations de l’évaluation : Besoin du programme

[Traduction] Nos ancêtres étaient des survivants. Un long processus de guérison a été nécessaire pour que l’on aille de l’avant, mais les programmes [du PAPACUN] créent une communauté de petits “battants” qui peuvent être, qui ont un sentiment d’appartenance, qui sont valorisés, qui sont en sécurité, qui sont aimés – et pas seulement eux, mais aussi leur famille et tous ceux qui font partie de leur monde.

Membre de la direction d’un site du PAPACUN

Les pensionnats isolaient les jeunes enfants de leur foyer aimant, les humiliaient, les privaient de nourriture, les maltraitaient et leur refusaient tout amour. Il n’y avait personne pour les protéger. Personne pour les réconforter. Personne à qui faire confiance. De jeunes esprits précieux ont été brisés.

Conseil national du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones. Reflections and Recommendations to the Indigenous Early Learning and Child Care Framework, 2018.

Besoins actuels et émergents

Les familles autochtones vivant dans les collectivités urbaines et nordiques ont un profond désir de se rapprocher de la culture autochtone.

  • Comme il a été noté dans la dernière évaluation, de multiples études et sondages ont depuis réitéré l’observation selon laquelle les parents autochtones veulent que leurs enfants soient conscients et fiers de leur culture et de leur identité.Note de bas de page 7
  • Plusieurs familles qui déménagent à l’extérieur des réserves et des territoires inuits laissent derrière elles leur famille, leur communauté et leur accès aux aînés et aux gardiens du savoir traditionnel.Note de bas de page 8 Selon l’auteur et universitaire métis/cri, Jesse A. Thistle, le fait d’être séparé de sa terre ancestrale et de sa communauté est une dimension de l’itinérance chez les peuples autochtones.Note de bas de page 9
  • En outre, les enfants et les jeunes autochtones du Canada sont représentés de manière disproportionnée dans les systèmes de protection de l’enfance et de placement en famille d’accueil. En 2016, la majorité (66 %) des enfants autochtones placés en famille d’accueil ne vivaient pas avec un parent d’accueil autochtone;Note de bas de page 10 par conséquent, il se peut que ces enfants aient été encore plus coupés de leur culture, de leur famille et de leur communauté.
  • Selon le Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, la promotion des liens culturels est essentielle à la guérison et à la résilience des familles et des collectivités autochtones.Note de bas de page 11

[Traduction] « J’ai beaucoup perdu ma culture en grandissant et je n’étais pas une personne très engagée, jusqu’à ce que j’arrive par ici et que je commence à participer au [PAPACUN]. C’est quelque chose que je voulais aussi faire pour mes enfants. »

Parent participant au PAPACUN

Plusieurs enfants autochtones et leur famille font face à des obstacles socioéconomiques qui découlent des répercussions historiques et permanentes du colonialisme et du racisme. Ces obstacles contribuent aux inégalités en matière de santé, aux traumatismes intergénérationnels et à la perte de culture pour les familles touchées.

  • L’héritage des pensionnats indiens et d’autres politiques coloniales a eu des répercussions intergénérationnelles qui, encore aujourd’hui, ont une incidence négative sur la santé et le bien‑être des familles autochtones. Les documents examinés comportent des descriptions des points suivants : les familles qui continuent de perdre des enfants en raison de l’entrée de ces derniers dans le système de protection de l’enfance; les parents qui ont vécu des expériences négatives pendant leur enfance – ce qui nuit maintenant à leur rôle parental; la honte associée à la culture et à l’identité autochtones qui persiste.Note de bas de page 12
  • Ces traumatismes intergénérationnels ont, encore aujourd’hui, une incidence négative sur la santé et le bien‑être des enfants et de leur famille. En conséquence, les enfants autochtones sont plus susceptibles d’obtenir de piètres résultats en matière de développement et de santé, par exemple : mauvaise santé buccodentaire, obésité et trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF).Note de bas de page 13
  • Selon plusieurs des personnes interrogées et des documents consultés, les familles autochtones sont plus susceptibles de faire face à des difficultés socioéconomiques (p. ex. l’insécurité alimentaire, des difficultés financières, le manque de logements abordables ou des problèmes de logements surpeuplés) et à d’importants obstacles à l’emploi et à l’éducation.Note de bas de page 14 Les informateurs clés des collectivités ont indiqué que l’insécurité alimentaire était un problème particulièrement important dans les collectivités nordiques. Selon une analyseNote de bas de page 15réalisée par Statistique Canada en 2021 et fondée sur le recensement de 2016 et sur d’autres données nationales récentes, presque toutes les collectivités (94 %) ayant un grand nombre d’enfants autochtones âgés de 0 à 6 ans présentaient également un bien‑être sociodémographique relatif plus faible.Note de bas de page 16
  • La stigmatisation et la discrimination à l’égard des peuples autochtones du Canada ne font qu’exacerber ces difficultés et ces inégalités, lesquelles peuvent se recouper avec les effets de la discrimination à l’égard des personnes souffrant de maladie mentale, faisant partie des populations LGBTQ2+ et consommant des substances, et peuvent aussi s’aggraver en raison de ceux‑ci.Note de bas de page 17 Par conséquent, les sources communautaires soulignent que les familles autochtones disposent rarement d’un endroit où elles peuvent échanger sur les traumatismes qu’elles ont vécus ou sur les mauvais traitements dont elles ont été la cible et où elles peuvent recevoir le soutien nécessaire, en raison d’expériences négatives vécues par le passé auprès des services offerts à la population générale, entre autres obstacles à l’accès.

Les enfants autochtones ont besoin de programmes de développement de la petite enfance qui sont adaptés à la culture et qui tiennent compte des taux croissants de besoins particuliers.

  • De plus en plus d’articles sur le sujet affirment que les connaissances autochtones favorisent une identité cohérente chez les enfants autochtones.Note de bas de page 18 Lorsque les enfants grandissent en réprimant leur identité et en faisant face à de l’isolement et à des mauvais traitements, cela peut avoir de nombreuses conséquences négatives à long terme.
  • Les documents, les entrevues et les données sur le rendement montrent que les sites du PAPACUN accueillent plus d’enfants ayant des besoins particuliers, en comparaison avec la dernière évaluation, y compris des enfants ayant des difficultés d’élocution, un TSAF, un trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), un trouble du spectre de l’autisme et des difficultés d’apprentissage. D’après les données sur le programme, plus du quart des enfants inscrits dans les sites du PAPACUN ont reçu un diagnostic associé à des besoins particuliers ou sont soupçonnés d’avoir de tels besoins. Plus de la moitié de ces enfants avaient besoin que le personnel leur fournisse un soutien supplémentaire pour subvenir à leurs besoins particuliers. Le fait d’avoir un plus grand nombre d’enfants ayant des besoins particuliers signifie qu’il faut plus de ressources pour assurer le transport, plus de spécialistes en soins de santé, plus d’évaluations, plus de soutien en classe et plus de soutien aux familles. Bien que davantage de formation en lien avec les besoins particuliers soit offerte au personnel depuis 2017‑2018, d’après les entrevues et les données sur le rendement, il est toujours nécessaire d’avoir plus de personnel formé pour travailler avec les enfants ayant des besoins particuliers.
  • Les experts de la petite enfance soulignent qu’il est essentiel de cerner ces besoins et d’y répondre le plus tôt possible afin de prévenir l’émergence de problèmes plus graves et de favoriser l’obtention de meilleurs résultats.

[Traduction] « C’est notre parcours qui nous a amenés ici. [Nous devons] réaliser que nous ne sommes pas ici pour rien. Nous essaierons de répondre à tous les petits besoins qui sont soulevés, parce que c’est au cœur de ce que nous faisons. »

Membre du personnel d’un site du PAPACUN

Le PAPACUN est considéré comme étant « la réconciliation en action », puisqu’il « rend ce que les pensionnats ont pris ».

  • Plusieurs informateurs clés issus de divers groupes ont souligné le fait que le programme est dirigé par des Autochtones, qu’il fait la promotion de la culture et de la communauté autochtone et qu’il favorise la guérison intergénérationnelle des familles.
  • Il convient également de noter que le programme répond directement à plusieurs des appels à l’action de la CVR, bien qu’il ait été mis sur pied plus d’une décennie avant celle‑ci. Par exemple, le PAPACUN, qui est un programme de développement destiné aux jeunes autochtones, répond directement à l’appel à l’action no 12 qui vise l’élaboration de programmes d’éducation de la petite enfance adaptés à la culture pour les familles autochtones. En permettant aux familles autochtones d’accéder à des services de santé par l’entremise de visites sur place ou d’orientations vers des services, les sites du PAPACUN répondent aussi à l’appel à l’action no 20 qui vise à combler les besoins en matière de soins de santé des Autochtones, quel que soit leur lieu de résidence.Note de bas de page 19
  • Le travail du PAPACUN est directement aligné sur l’engagement du gouvernement fédéral envers la mise en œuvre de la DNUDPA. Plus précisément, le PAPACUN vise à promouvoir les droits associés à l’apprentissage de la culture et des langues autochtones, à l’autodétermination, à la santé et au bien‑être socioéconomique.Note de bas de page 20

Pleins feux sur l’étude de cas no 1 : Le CPE Premier Pas (La Tuque, Qc)

Le PAPACUN est un programme très important pour le soutien des enfants autochtones dans les CPE au Québec. Dans l’ensemble de la province, le nombre de places en CPE est limité, et les CPE sont rarement bien outillés pour répondre aux besoins des enfants autochtones et de leur famille. Le volet « culture et langue » du CPE Premier Pas est l’une des caractéristiques les plus importantes de sa participation au PAPACUN. Le site intègre largement ce volet dans l’ensemble de ses activités, au grand plaisir des familles.

Pour la majorité des parents vivant en milieu urbain, les garderies sont un service essentiel qui les aide à conserver leur emploi ou à poursuivre leurs études. Les enfants du CPE Premier Pas peuvent participer à des programmes d’une demi‑journée en lien avec le PAPACUN tout en bénéficiant d’un service de garderie, puisque ces programmes et ce service sont offerts dans le même bâtiment, et ce, avec des membres du personnel et des camarades de classe qu’ils connaissent déjà. Le CPE Premier Pas a récemment répondu à un appel de projets ayant pour but d’augmenter le nombre de places en garderie et en pouponnière, ce qui permettra à un plus grand nombre d’enfants de participer au PAPACUN.

Les familles du CPE Premier Pas ont de la difficulté à avoir accès aux services de santé, et les listes d’attente sont longues. Cependant, les mesures préventives prises par l’éducateur spécialisé du site et éclairées par les observations des éducateurs en garderie aident les jeunes enfants qui présentent des retards de développement à accéder aux ressources dont ils ont besoin. En outre, le soutien aux parents est un service essentiel qui est beaucoup utilisé à ce site.

Le travail du personnel du site s’appuie sur les priorités que sont la sécurité et le développement optimal des enfants. Il s’agit notamment d’offrir du soutien et des occasions d’apprentissage aux parents, aux familles d’accueil, dont beaucoup ne sont pas autochtones, et aux fournisseurs de services sociaux qui se tournent vers le CPE Premier Pas pour obtenir des conseils. Le personnel du site se base sur une perspective de sécurité culturelle pour renforcer la capacité de tous les parents/tuteurs à accompagner les enfants autochtones dans leur parcours, au lieu de critiquer les attitudes et les comportements. Le site offre aussi une formation en matière de sécurité culturelle sur une base régulière.

Il y a cinq ans, la CPE Premier Pas a adopté l’approche pédagogique « Enfant nature », qui garantit que les enfants sont actifs dans la nature au moins 60 % du temps en toute saison. Cette approche est basée sur l’idée selon laquelle l’interaction des enfants avec la nature dans un contexte d’exploration et de jeu libres, actifs et créatifs a une incidence positive sur toutes les facettes de leur développement. Enfant nature aide le CPE Premier Pas à mettre les enfants en contact avec leurs origines culturelles et favorise le bien‑être des enfants et du personnel.

Constatations de l’évaluation : Portée du programme

Les populations autochtones vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques sont parmi celles qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada.

  • Les populations autochtones vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités urbaines et nordiques font partie des groupes démographiques qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada, selon Statistique Canada, et représentent déjà la majorité des membres des peuples autochtones au Canada.Note de bas de page 21 De 2006 à 2016, la population d’enfants autochtones âgés de 0 à 6 ans vivant hors réserve/territoire a augmenté de 25 %, atteignant ainsi 150 000 enfants (environ).Note de bas de page 22 Cette croissance est attribuable à un taux de natalité plus élevé dans ces communautés et au fait qu’un plus grand nombre de personnes s’identifient désormais comme autochtones.Note de bas de page 23
  • Cette croissance rapide de la population signifie que les peuples autochtones ont de plus en plus besoin de mesures axées sur les enfants et les familles devant les aider à surmonter les défis socioéconomiques, de moyens de se rapprocher de leur culture et d’un accès à une éducation de la petite enfance de grande qualité.

[Traduction] « D’avril dernier à avril prochain, nous estimons à 200 le nombre de naissances [dans notre collectivité…] Nos programmes ne sont déjà pas en mesure de servir 200 enfants. C’est beaucoup de pression, d’être le seul programme dans la collectivité. »

Membre du personnel d’un site du PAPACUN

Les sites du PAPACUN servent plus de 4 200 enfants par année et sont situés dans des collectivités qui ont besoin d’eux. Cependant, de plus en plus de collectivités pourraient bénéficier de la mise en place de tels sites.

  • Selon une étude menée en 2021 par Statistique Canada, la plupart des sites du PAPACUN sont situés dans des collectivités où se trouve un grand nombre d’enfants autochtones âgés de 0 à 6 ans, dans des collectivités dont le statut socioéconomique est plus faible ou dans des collectivités où les résultats relatifs en matière de développement et de préparation à l’école des enfants sont plus faibles que dans les autres collectivités.Note de bas de page 24
  • Malgré cela, il reste une proportion importante d’enfants et de familles autochtones vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques qui pourraient tirer des avantages du PAPACUN, mais qui n’y ont pas accès. Cela est dû à la croissance démographique, au manque de sites dans les collectivités qui en ont besoin et au nombre limité de places dans les sites existants. Le PAPACUN sert environ de 4 200 à 4 300 enfants par année, ce qui représente un peu moins de 3 % des quelque 150 000 enfants autochtones âgés de 0 à 6 ans qui vivent hors réserve/territoire au Canada.Note de bas de page 25 Pendant les entrevues, plusieurs informateurs clés ont noté qu’il n’y a pas assez de sites du PAPACUN. De nombreuses collectivités, et surtout celles dont le nombre de familles autochtones a augmenté depuis la création de ce programme, sont laissées pour compte.
  • En réponse aux lacunes dans la portée du programme, plusieurs informateurs clés ont suggéré que le programme crée davantage de sites pour « rencontrer les familles où elles se trouventNote de bas de page 26 », en intégrant le PAPACUN à un plus grand nombre de centres d’amitié, en intégrant le programme d’apprentissage aux programmes provinciaux ou territoriaux existants d’éducation de la petite enfance ou de garderie, ou en utilisant le financement provincial et territorial pour agrandir les sites existants, comme cela a été fait en C.‑B.
  • Enfin, 18 % des enfants inscrits au PAPACUN en 2017‑2018 s’identifiaient comme métis. Il s’agit toutefois d’une sous‑représentation par rapport aux 39 % de jeunes enfants autochtones vivant hors réserve/territoire qui se sont identifiés comme métisNote de bas de page 27 dans le cadre du recensement de 2016 (voir la figure 3). Par conséquent, le programme aurait la possibilité de toucher un plus grand nombre d’enfants et de familles métis.Note de bas de page 28
Figure 3. Représentation des groupes autochtones inscrits au PAPACUN par rapport à la population autochtone totale vivant hors réserve/territoire, 2017‑2018
Figure 3. La version textuelle suit.
Figure 3 - Équivalent textuel

La figure 3 est un diagramme à barres horizontales qui compare la proportion d’enfants de chaque groupe autochtone qui sont inscrits au PAPACUN par rapport à la population générale d’enfants autochtones vivant hors réserve/territoire. Les données sont celles de 2017‑2018.

Parmi la population générale d’enfants autochtones de 0 à 6 ans vivant hors réserve/territoire, la proportion d’enfants de chaque groupe autochtone est la suivante : 52 % sont des membres des Premières Nations, 39 % sont des Métis, 7 % sont des Inuits et 3 % sont d’origine multiple ou inconnue.

Parmi les enfants autochtones de 0 à 6 ans qui sont inscrits au PAPACUN, la proportion d’enfants de chaque groupe autochtone est la suivante : 53 % sont des membres des Premières Nations, 18 % sont des Métis, 13 % sont des Inuits et 16 % sont d’origine multiple ou inconnue.

Le nombre d’inscriptions varie d’un site à l’autre en raison de différences liées à la capacité et à l’accessibilité.

  • Les renseignements sur la mesure du rendement montrent que 66 % des sites avaient des listes d’attente en 2019‑2020 et que 40 % des sites étaient à pleine capacité chaque année.
  • La demande élevée est confirmée par la présence de listes d’attente, mais on a observé des limites persistantes, qui empêchent les sites de faire participer toutes les familles qui le souhaitent, notamment : le manque de personnel, un espace physique limité et une capacité limitée à soutenir les enfants ayant des besoins particuliers.Note de bas de page 29 Les autres obstacles à la participation des familles comprennent le fait que les programmes d’une demi‑journée offerts par certains sites ne conviennent pas aux parents qui travaillent ou étudient à temps plein et qui ont donc besoin de services de garde à temps plein. En outre, il existe des obstacles uniques associés à l’emplacement géographique. Par exemple, le temps qu’il fait est un obstacle couramment cité par les sites situés dans le Nord.
  • Les familles choisissent d’inscrire leurs enfants au PAPACUN en partie en raison de son accessibilité : il s’agit d’un programme gratuit, et un transport est offert aux participants dans la plupart des cas. Bien qu’il ait été recommandé, dans la dernière évaluation du PAPACUN, de financer le transport pour favoriser la participation au programmeNote de bas de page 30, plusieurs des documents examinés et des personnes interrogées indiquent encore que le transport est un obstacle à l’inscription et à la présence, en particulier dans les régions éloignées et nordiques, où il arrive que les familles n’ont pas accès à un moyen de transport personnel ou public ou ne vivent pas à proximité d’un circuit d’autobus.

Constatations de l’évaluation : Incidence du programme

[Traduction] À mon arrivée ici, j’étais une mère métisse célibataire, handicapée et sans famille. Le programme nous a littéralement sauvé la vie (…) Il a réduit mon isolement social et j’ai développé un sens de la famille et un sentiment d’appartenance à ma communauté. Je suis devenue plus forte et j’ai commencé à partager mes enseignements culturels. Je suis devenue la responsable du réseautage familial pendant un certain temps, puis une enseignante des valeurs culturelles, et maintenant, une aînée. J’enseigne dans le monde entier et je sais que je suis appréciée et aimée par ma communauté.

Parent participant au PAPACUN

[Traduction] C’est en partie grâce au PAPA que je suis qui je suis aujourd’hui. L’encouragement et l’amour que le personnel de programme donne aux enfants n’ont pas de prix.

Personne diplômée du PAPACUN

[Traduction] Nos jeunes inuits, métis et membres des Premières Nations reçoivent une éducation et reviennent travailler dans leur collectivité (…) Mon aînée a 27 ans, et elle a participé au PAPA. Elle possède maintenant une maîtrise en travail social et travaille pour le [gouvernement autochtone local]. Sa fille, ma petite fille, participe au PAPA (…) On voit de grandes réussites dans nos collectivités.

Responsable de la coordination d’un site du PAPACUN

Incidence sur les enfants, les familles et les collectivités

Les sites du PAPACUN sont reconnus pour leur offre de programmes holistiques qui « incluent non seulement l’enfant, mais l’ensemble de la famille et de la communauté ».

  • Les documents, les réponses aux sondages et les entrevues font état de réactions très positives quant à l’incidence du PAPACUN non seulement pour les jeunes enfants autochtones, mais aussi pour la communauté, les parents et tout ce qui compose le monde des petits. Ces sources font référence au fait que le PAPACUN va au‑delà des programmes préscolaires classiques en offrant des programmes holistiques qui prennent en compte l’éducation, le bien‑être et le développement de toute la famille. Ce modèle de développement de la petite enfance, ancré dans la communauté et centré sur la famille, est reconnu comme une pratique exemplaire émergente dans le secteur de l’AGJE, même si le PAPACUN en fait la promotion depuis 27 ans.
  • De plus, l’approche du PAPACUN concorde avec les pratiques exemplaires en matière de santé publique. Selon le modèle social-écologique de la santé publique, la santé d’une personne est le résultat de facteurs qui agissent sur plusieurs plans, c’est‑à‑dire ceux de l’individu, de ses relations, de sa communauté et des organisations/politiques de sa société.Note de bas de page 31Note de bas de page 32 Toujours selon ce modèle, les activités visant à promouvoir la santé d’une population doivent porter sur le plus grand nombre de plans possible afin de générer des résultats efficaces, durables et équitables pour tous.Note de bas de page 33 Comme on le verra ci‑dessous, il existe des preuves selon lesquelles le PAPACUN a eu des répercussions sur plusieurs plans : le programme a généré des avantages pour les enfants (plan individuel), leur famille (plan des relations interpersonnelles) et leur communauté (plan communautaire).

[Traduction] « Le PAPA a toujours été conçu pour soutenir cette perspective de “l’enfant dans son ensemble”. Le PAPA n’a pas à rattraper de retard en la matière, contrairement à beaucoup de centres classiques. »

Chercheur en développement de la petite enfance

Avantages pour les enfants : préparation à l’école, soutien aux enfants ayant des besoins particuliers et activités régulières de promotion de la santé.

  • Comme l’avaient révélé les évaluations précédentes, le PAPACUN est, encore aujourd’hui, un programme d’apprentissage préscolaire efficace. Dans le sondage de 2021 auprès des parents et des tuteurs participant au PAPACUN, « l’éducation et la préparation à l’école » était l’un des volets du programme les mieux notés. Parmi les parents/tuteurs qui ont répondu à ce sondage, 92 % ont indiqué que leur enfant avait appris les couleurs, les formes, les lettres et les chiffres de base grâce au programme, 83 % ont convenu que leur enfant était prêt à entrer en maternelle, et 80 % ont affirmé que leur enfant pouvait communiquer et exprimer ses besoins. Il n’y avait aucune différence significative dans ces résultats en fonction du genre. Les entrevues menées dans le cadre du sondage communautaire de 2017 sur le PAPA ainsi que les réponses reçues ont également donné lieu à la communication de récits sur la manière dont le programme avait réussi à préparer les enfants en vue de leur entrée à l’école, y compris des cas où les enseignants des écoles primaires pouvaient dire quels élèves avaient participé au PAPA d’après leur haut niveau de préparation.
  • En outre, 20 % des personnes interrogées ont souligné qu’un programme d’apprentissage préscolaire solide comme le PAPACUN a des effets positifs sur le reste de la vie d’un enfant, en particulier si des problèmes d’apprentissage ou des besoins particuliers sont cernés et traités tôt dans sa vie.
  • Les enfants qui participent au PAPACUN reçoivent une éducation régulière sur divers sujets liés à la promotion de la santé et à la nutrition, qui constituent deux des six volets du programme. Selon les données sur le rendement de 2019‑2020 qui ont été recueillies auprès des sites des provinces, presque tous les sites ont exécuté des programmes portant sur le poids santé et la nutrition (98 %), la santé mentale (92 %) et l’activité physique (92 %). Qui plus est, en 2019‑2020, 96 % de tous les sites ont fourni une éducation relative à la santé buccodentaire.
  • Enfin, les données probantes indiquent que le PAPACUN a contribué à réduire les inégalités associées aux déterminants sociaux de la santé auxquelles font face les enfants autochtones, ainsi qu’à promouvoir des résultats positifs en matière de santé et d’éducation plus tard dans la vie. Conformément à une étude menée en 2016 par Statistique Canada, les enfants et les jeunes ayant pris part à des programmes de développement de la petite enfance axés sur les Autochtones, comme le PAPACUN, obtenaient des résultats en matière de santé et d’éducation semblables à ceux de leurs pairs à l’école primaire et à l’école secondaire, même s’ils étaient plus susceptibles que leurs pairs de faire face à des désavantages socioéconomiques.Note de bas de page 34 De même, une étude fondée sur un sondage réalisée en 2015 et portant sur l’incidence du PAPACUN sur les résultats des enfants et des familles a révélé que les enfants avaient vu leurs résultats en matière de santé et de développement social s’améliorer après avoir pris part au PAPACUN, et ce, indépendamment des caractéristiques sociodémographiques des familles, comme le revenu du ménage et le niveau d’éducation des parents.

[Traduction] « On peut voir à quels points nos enfants ont progressé dès qu’ils commencent l’école. »

Membre du personnel d’un site

[Traduction] « Ils ont été très utiles et d’un grand soutien tout au long du processus d’évaluation de l’autisme de mon enfant, et ils nous aident à nous préparer pour la maternelle. »

Parent participant au PAPACUN

Avantages pour les parents et les familles : renforcement des compétences et des connaissances associées au rôle de parent, possibilités de perfectionnement professionnel et amélioration de la santé mentale.

  • Dans les sondages et les études antérieures, les parents ont souligné que leur participation au programme les avait aidés à se sentir plus heureux et moins stressés, notamment en raison du fait que les sites sont considérés comme des espaces sûrs et exempts de jugements où les parents peuvent guérir de leurs traumatismes intergénérationnels et renforcer à la fois leur résilience et leur santé mentale. Ce résultat correspond à celui de le sondage de 2021 auprès des parents et des tuteurs, selon laquelle la quasi‑totalité des répondants (91 %) se sentaient les bienvenus dans leur site local.
  • Qui plus est, la participation au PAPACUN semble avoir aidé plusieurs parents à acquérir des compétences et à renforcer leur confiance à l’égard de leur rôle de parent et de leur capacité à soutenir l’éducation de leurs enfants. Ces résultats sont probablement dus au fait que le personnel des sites et les aînés sont des modèles positifs, ainsi qu’au fait que plusieurs ateliers et services en lien avec la parentalité sont offerts dans les sites du PAPACUN. En outre, de nombreux membres des collectivités ont raconté des histoires selon lesquelles le programme a eu des effets permanents sur des parents qui, après avoir participé au programme, sont devenus des employés des sites et ont fait carrière dans le domaine de l’EPE.
  • Les parents et les tuteurs ont souligné les diverses raisons pour lesquelles ils amenaient leurs enfants dans un site du PAPACUN. Bien que la participation au PAPACUN soit gratuite, le sondage de 2021 auprès des parents et des tuteurs a révélé que d’autres facteurs de participation étaient encore plus déterminants : le soutien du personnel et un environnement accueillant; le désir que les enfants acquièrent des connaissances culturelles et linguistiques, apprennent des choses et renforcent leurs compétences sociales et émotionnelles; les expériences positives associées à une participation antérieure, comme le fait d’avoir un autre enfant qui a participé au programme.
  • L’un des points à améliorer semble être le volet « nutrition » du programme. D’après le sondage de 2021 auprès des parents et des tuteurs, un peu plus de la moitié (56 %) des répondants estimaient en avoir appris plus sur les besoins nutritionnels pendant l’enfance, et moins de la moitié (41 %) des répondants estimaient en avoir appris plus sur la récolte, la préparation et la cuisson d’aliments traditionnels et non traditionnels. Le rapport du PEP LOVIT Way de 2021 a lui aussi fait état de notes relativement faibles pour le volet « nutrition », bien qu’il ait été souligné que les restrictions liées à la pandémie, qui ont limité la manipulation des aliments, ont probablement contribué à ces notes peu élevées.
  • Comme l’a décrit l’un des membres de la direction d’un site, le personnel des sites du PAPACUN honore et reconnaît le fait que les parents sont les premiers éducateurs dans la vie d’un enfant et ceux qui exercent la plus grande influence sur eux. L’offre de programmes holistiques, qui appuient non seulement les enfants, mais aussi leur famille, a une incidence profonde sur le bien‑être des enfants, qui peut entraîner des résultats positifs immédiats et futurs dans la vie de ces enfants et des générations suivantes.

[Traduction] « Ce que nous faisons, c’est que nous nous concentrons sur la communauté et les parents, ainsi que sur tout ce qui fait partie du monde et de l’être des petits. En faisant ça, nous créons un environnement adapté à la culture qui leur permet d’être, d’avoir un sentiment d’appartenance et de se sentir valorisés, aimés et en sécurité. »

Membre du personnel d’un site

Avantages pour les collectivités : les liens communautaires créent un sentiment de sécurité et d’appartenance pour les familles autochtones.

  • Les vidéos, les entrevues, les études de recherche et les documents décrivent fréquemment les sites du PAPACUN comme des espaces sûrs et inclusifs, et soulignent qu’ils créent un sentiment de communauté chez les familles autochtones vivant hors réserve/territoire. Les sites organisent régulièrement des activités, telles que des festins et des remises de diplômes, qui sont ouvertes à tous les membres de la communauté. Il a été démontré que les sites accueillent sans jugement l’ensemble de la famille, quelle que soit sa structure (voir la figure 4), y compris les tantes et les parents d’accueil. Il a également été démontré qu’ils accueillent toutes les familles autochtones, indépendamment de leur statut au titre du droit fédéral, de leur bande ou de leur communauté ancestrale. Les sources communautaires soulignent qu’aucun jugement n’est porté sur les familles qui participent au programme et que les parents sont reconnus comme étant les premiers éducateurs de leurs enfants.

    Figure 4. Aide préscolaire aux Autochtones – bien‑être intergénérationnel tout au long de la vie
    (une illustration de Stina Brown; © 2018 AHSABC)
    Figure 4. La version textuelle suit.
    Figure 4 - Équivalent textuel

    La figure 4 est une illustration contenant des énoncés et des dessins qui résument les réponses à la question suivante : « Qu’est‑ce que le PAPACUN au Canada? » Lors d’une réunion du Conseil national du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones (CNPAPA) qui a eu lieu en mai 2018 à Vancouver, en Colombie‑Britannique, les membres du CNPAPA ont exprimé leurs réflexions au sujet du programme pendant que l’artiste et animatrice visuelle Stina Brown représentait la conversation en temps réel à l’aide d’images et de mots dessinés à la main. L’illustration qui en résulte montre en quoi le PAPACUN est un programme qui favorise le bien‑être familial intergénérationnel.

    Par exemple, au milieu de l’illustration se trouve un cœur lumineux sur lequel on peut lire : « family is the HEART of our CULTURE » (qui signifie en français « la famille est au cœur de notre culture »). Le cœur de l’illustration est un cercle en surbrillance jaune représentant les différents stades de la vie qui sont desservis par le PAPACUN : le stade prénatal, le stade postnatal, l’enfance, la jeunesse, l’âge adulte, le stade d’aîné et la vie après la mort. Le cercle est également prolongé vers les deux côtés de l’image. Du côté droit, des lettres bien en vue indiquant « TAKING BACK POWER FROM RESIDENTIAL SCHOOLS… » (c.‑à‑d., reprendre le pouvoir qui avait été accordé aux pensionnats) et « FULL CIRCLE EMPOWERING Children, Adults and Elders » (c.‑à‑d., habiliter en tout point les enfants, les adultes et les aînés) figurent sous des dessins de familles au cœur battant et dont les membres s’enlacent les uns les autres. Dans le bas de l’illustration, en gros caractères, figurent les mots « Life Long Learning » (c.‑à‑d., en français « apprentissage tout au long de la vie »).

    Cette illustration est soumise au droit d’auteur de l’Aboriginal Head Start Association of British Columbia, qui a autorisé le Bureau de l’audit et de l’évaluation (BAE) à l’intégrer dans le présent rapport d’évaluation.

  • Tout au long du projet de vidéos « Our Voices/Our Vision », le thème des « collectivités prospères » a été l’un des trois thèmes clés qui ont émergé. Les diplômés mis en vedette dans les vidéos ont souligné que leur participation au PAPACUN avait donné lieu à des amitiés durables. Pour eux, le site du programme continue d’être un endroit envers lequel ils ont un sentiment d’appartenance et avec lequel ils ont des liens, même plusieurs années après avoir terminé le programme. Le sondage de 2021 sur les parents et les tuteurs a révélé un résultat similaire : 94 % des répondants ont déclaré que leur enfant s’était fait des amis dans le cadre du programme.
  • Le rapport du PEP LOVIT Way de 2021 a révélé que le rendement des sites du PAPACUN était particulièrement bon sur le plan du soutien social. Sachant que plusieurs des familles qui participent au PAPACUN font face à des obstacles socioéconomiques, les sites du PAPACUN les aident à subvenir à leurs besoins, notamment en leur fournissant de la nourriture, des vêtements et un moyen de transport, ou en les aidant à accéder à des soins de santé, à un emploi et à un logement. Les données sur la mesure du rendement des sites situés dans les dix provinces ont révélé que la quasi‑totalité (97 %) d’entre eux offre au moins un type de service de soutien, les plus courants étant l’accès à des professionnels de la santé ou l’envoi de participants vers ces derniers, ainsi que l’accès à la technologie, comme un téléphone et une connexion Internet. Presque tous les répondants à le sondage de 2021 auprès des parents et des tuteurs (89 %) estimaient qu’ils pouvaient compter sur le personnel du PAPA pour trouver réponse à leurs questions ou pour obtenir un soutien, et la quasi‑totalité d’entre eux (91 %) se sentaient les bienvenues dans les sites.
  • Plusieurs exemples cités pendant les entrevues et dans la documentation montrent que le personnel des sites établit des relations de soutien et de confiance avec les familles. Selon les exemples, le personnel va au‑delà de ce qui est généralement attendu des éducateurs de la petite enfance en accompagnant les familles dans le besoin à leurs rendez‑vous, y compris en les y conduisant si elles n’ont pas accès à un moyen de transport. En outre, comme la plupart des membres du personnel des sites sont autochtones et sont originaires de la collectivité dans laquelle ils travaillent, ils connaissent bien les forces et les besoins de cette dernière.
  • Il convient également de noter que les sites offrent aussi ces mesures de soutien aux membres de la collectivité dans son ensemble, et pas seulement aux enfants inscrits au PAPACUN et à leur famille, ce qui témoigne de leur engagement envers le bien‑être de la collectivité environnante.
  • Lors d’une projection virtuelle des vidéos « Our Voices/Our vision », plusieurs des coordonnateurs des sites ont évoqué des situations où « la boucle était bouclée », c’est-à-dire où de multiples générations de familles participaient aux programmes locaux du PAPACUN, puis y contribuaient à titre de bénévoles ou d’employés. Il n’est donc pas surprenant d’entendre les participants décrire les sites du PAPACUN comme une « deuxième famille » ou une « deuxième maison ». En outre, les membres des communautés ont affectueusement décrit les sites du PAPACUN comme étant un « village urbain » ou une « réserve urbaine ».

Incidence culturelle

[Traduction] « Notre programme de langue et de culture continue d’être la plus grande réussite de notre programme (…) Il illustre vraiment les valeurs de l’aide préscolaire aux Autochtones et de notre site, le tout dans une seule et même belle activité. »

Membre du personnel d’un site

[Traduction] « Nos enfants sont totalement "en amour" avec leur culture! »

Membre du personnel d’un site

Les sites du PAPACUN aident les participants à établir (ou à rétablir) des liens avec leurs traditions et leur langue, ce qui leur permet de mieux comprendre leur identité et d’en être plus fiers.

  • Selon presque toutes les sources de données prises en compte dans cette évaluation, les programmes culturels constituent l’une des plus grandes forces du PAPACUN, notamment en ce qui concerne leur incidence sur les enfants et leurs parents ou tuteurs. La culture et les langues autochtones sont imbriquées dans tous les programmes des sites du PAPACUN. Plusieurs des informateurs clés ont souligné la façon dont les sites adaptent leurs programmes en fonction des six volets du PAPACUN pour tenir compte du contexte et de la culture des collectivités autochtones locales.
  • Les programmes du PAPACUN ont joué un rôle particulièrement important dans la revitalisation des langues autochtones. Au cours de l’année scolaire 2019‑2020, la quasi‑totalité des sites du PAPACUN (98 %) a permis aux enfants d’acquérir des connaissances liées aux langues autochtones ou les a exposés à ces langues. En outre, dans les sites des provinces, le pourcentage d’enfants inscrits qui parlaient une langue autochtone à un niveau adapté à leur âge est passé de 22 % en 2017‑2018 à 33 % en 2019‑2020.
  • Plusieurs sites se sont également dotés de programmes en plein air ou axés sur la terre qui aident les enfants et les familles à se rapprocher de la nature et des aliments traditionnels.
  • La participation des aînés et des gardiens du savoir autochtone est considérée comme essentielle à la réalisation des activités culturelles. Les aînés servent de modèles positifs pour les familles, aident à satisfaire le désir des familles de renouer avec leur culture et leur communauté, et contribuent au développement sain des enfants en les encourageant à être fiers de leur identité et en leur transmettant des connaissances traditionnelles.
  • Cependant, les sondages, les évaluations menées par les collectivités, les données sur le rendement, les entrevues et les études de cas ont toutes indiqué que la participation des aînés est un point à améliorer. Selon le personnel de première ligne, certains sites ont de la difficulté à recruter des aînés, soit parce que certaines collectivités n’ont pas assez d’aînés disponibles, soit en raison d’un manque de financement afin de rémunérer les aînés pour leur temps. Le manque de financement a également été cité par de nombreux sites comme étant un obstacle à l’acquisition du matériel nécessaire pour faciliter l’exécution des programmes culturels et linguistiques, bien que quelques sites aient pu tirer parti de fonds d’immobilisations et de fonds stratégiques pour combler cette lacune. La COVID‑19 a elle aussi eu une incidence négative sur la participation des aînés; toutefois, à mesure que la pandémie se résorbe, le personnel espère que la participation des aînés pourra être accrue.
  • Nombre des entrevues et des histoires enregistrées traitent d’enfants et de parents qui vivaient dans un foyer où leur culture était absente et qui, après avoir participé à un programme du PAPACUN, ont commencé à utiliser leur langue traditionnelle à la maison. Les enfants et les parents ont affirmé qu’ils apprécient la manière dont la langue leur permet d’établir des liens avec leur patrimoine et leur communauté et qu’ils ont appris à être fiers de leur identité autochtone. Les sites du PAPACUN offrent donc aux familles un endroit sûr où établir les liens culturels dont elles ont besoin.

Pleins feux sur l’étude de cas no 2 : Mi’kmaq Child Development Centre: Our Children and Our Way (Halifax, N. É.)

Le Mi’kmaq Child Development Centre (MCDC) est situé dans le Mi’kmaq Native Friendship Centre à Halifax, en Nouvelle Écosse (N. É.). Le MCDC offre des programmes par l’entremise d’un modèle de centre de ressources pour les familles, qui fournit des services intégrés de santé maternelle et infantile, ainsi qu’un soutien aux parents et aux tuteurs. Le MCDC sert de 125 à 175 enfants et familles chaque année dans le cadre de programmes associés au PAPACUN.

La forte détermination à créer un sentiment d’appartenance, une culture et des esprits forts est évidente, comme en témoignent le personnel, les programmes, l’espace physique et les possibilités virtuelles du MCDC. Les parents ont raconté comment une famille non autochtone qui a adopté des enfants autochtones a été accueillie et soutenue sans jugement. Les parents ont également expliqué que l’organisation [traduction] « connaît nos enfants (…) Sans le MCDC, les filles n’auraient pas eu accès à leur culture ». Une autre famille a expliqué que, sans l’organisation, elle n’aurait pas accès à sa culture, et que c’est grâce à sa participation au MCDC qu’elle a pu [traduction] « prendre sa place en tant que personne autochtone ». Le MCDC est un véritable [traduction] « endroit inclusif et accueillant qui brise les cycles, et qui brise même les cycles liés à des traumatismes non autochtones et autres ».

Le MCDC s’assure que chaque programme adopte une approche autochtone holistique dans le cadre de ses travaux de promotion de la santé. Le personnel souligne l’importance des activités axées sur la terre, comme le camp Kuijmuk pour les enfants âgés de 4 ans et plus, où ces derniers sont exposés aux éléments du plein air et de la nature et acquièrent des connaissances sur les médicaments sacrés et la valeur de l’eau sacrée. Transmettre ces apprentissages est aussi important que de veiller à ce que l’hygiène physique et dentaire soit  enseignée et reproduite. Les parents indiquent que les programmes de nutrition, comme le « bingo de la nutrition », contribuent à atténuer l’insécurité alimentaire, tout en permettant aux enfants, aux parents et aux tuteurs d’apprendre la langue micmaque. L’environnement encourage les enfants à accéder par eux mêmes au matériel et aux outils de programme, ce qui favorise leur autonomie et renforce leur capacité à défendre leurs propres intérêts. Le personnel souligne que [traduction] « les enfants demandent régulièrement de procéder à une purification et savent où et comment récolter les médicaments nécessaires ».

L’organisation se distingue par la revitalisation des langues autochtones, car elle les intègre dans tous les programmes destinés aux parents/tuteurs et aux enfants, qu’il s’agisse de [traduction] « jouer du tambour avec maman pendant les cours prénataux ou de parler la langue micmaque tous les jours dans la classe des 4 ans et plus ». En 2017, le personnel du MCDC a organisé une retraite culturelle pour les parents et les tuteurs, retraite qui était axée sur la compréhension de la parentalité traditionnelle dans le monde d’aujourd’hui. Cet événement d’une durée de deux jours a été réalisé en collaboration avec un aîné. Le personnel a relaté les effets incommensurables de la retraite : [traduction] « les parents sont repartis en se sentant mieux informés au sujet des pratiques traditionnelles et de la manière dont ils peuvent les mettre en œuvre dans la vie de leur famille ».

D’après les histoires partagées, l’incidence et l’importance du MCDC sont indéniables, comme l’a décrit un parent : [traduction] « le centre est notre remède ».

Difficultés quant à l’incidence souhaitée du programme

[Traduction] « Nos familles sont déjà isolées, elles n’avaient que le programme d’aide aux Autochtones et elles nous ont perdus. Ça a été dévastateur et extrêmement dur pour elles, et nous avons eu de la difficulté à faire notre travail. »

Membre de la direction d’un site

La COVID‑19 a considérablement réduit les activités des sites du PAPACUN et affecté le bien‑être du personnel de première ligne, des enfants autochtones et des familles.

  • Depuis le début de la pandémie de COVID‑19, au début de 2020, plusieurs sites du PAPACUN ont dû annuler, modifier ou limiter leurs activités en raison des éclosions ou des mesures de santé publique.
  • Les sources de données provenant des collectivités et les entrevues avec le personnel des sites ont révélé que les éléments les plus durement touchés par la pandémie ont été la participation des parents et des familles, les activités relatives à la nutrition ainsi que les programmes culturels, en raison des préoccupations sur les plans de la santé et de la sécurité. Les limites imposées aux rassemblements et à la participation des familles et des aînés ont été particulièrement difficiles pour le PAPACUN, car la possibilité de se réunir en personne est un élément clé du bien‑être pour plusieurs communautés autochtones.
  • En outre, la plupart des informateurs clés à l’échelle des sites et quelques‑uns des informateurs clés de l’ASPC ont décrit les effets néfastes de la pandémie sur le bien‑être et la santé mentale du personnel des sites. Le personnel a fait face à un stress accru par la peur de la maladie et par la nécessité d’adapter constamment son travail pour respecter les protocoles de santé publique.
  • La pandémie a également entraîné une augmentation du stress, de l’anxiété et des problèmes de santé mentale chez les parents et les enfants, selon plusieurs entrevues et documents. Pendant de nombreuses entrevues, il a été noté que la COVID‑19 a exacerbé les besoins existants et les inégalités auxquelles font face les familles autochtones, notamment les pertes d’emploi, les difficultés financières, la hausse de la violence familiale et l’augmentation de l’insécurité alimentaire. Qui plus est, plusieurs informateurs clés ont souligné que la fermeture des sites du PAPACUN et la suspension d’autres services ont laissé les familles isolées et privées de mesures de soutien importantes, d’autant plus que plusieurs ménages ne disposaient pas d’une connexion Internet ou de l’équipement technologique requis pour accéder aux services virtuels.

[Traduction] « Je crois qu’ils ont fait un excellent travail! Il n’y a pas d’autres aspects de l’aide à recevoir auxquels nous pourrions penser; ils nous ont apporté un soutien dont nous ne savions même pas que nous avions besoin ou qu’il nous serait utile, comme toutes les trousses incroyables qui ont été offertes, y compris des jeux et des produits de soins personnels et de nettoyage. Tout le monde s’est merveilleusement bien comporté dans les circonstances difficiles [de la pandémie]. »

Parent participant au PAPACUN

Cependant, le personnel des sites s’est rapidement adapté pour continuer de servir les familles, en s’appuyant sur le rôle important que les sites du PAPACUN jouent déjà dans leur collectivité respective.

  • Malgré les obstacles et les défis attribuables à la pandémie, de nombreux exemples montrent comment les sites ont adapté leurs programmes pour répondre non seulement aux besoins des participants, mais aussi à ceux du personnel et des autres familles de leur collectivité.
  • La majorité des répondants (82 %) au sondage de 2021 auprès des parents et des tuteurs ont indiqué que leurs enfants ont conservé leur inscription au PAPACUN pendant la pandémie, ce qui témoigne de la résilience des sites et de leur engagement à servir les familles. Qui plus est, la plupart des répondants (84 %) ont déclaré que les sites fournissaient un soutien supplémentaire en distribuant des paniers de nourriture, des colis de réconfort et des trousses d’activités. Pendant les entrevues, le personnel des sites a précisé qu’il fournissait aussi des produits de nettoyage, des masques, du désinfectant pour les mains et des tests rapides, et qu’il effectuait des visites à domicile. Dans un cas, un membre du personnel a parlé d’aider à déstigmatiser la présence de la COVID‑19 pour maintenir la cohésion au sein de la collectivité.
  • Pour poursuivre l’exécution des programmes touchés par la pandémie, comme l’heure des histoires des aînés ou les cours de cuisine, les sites ont choisi d’offrir leurs activités en ligne et, dans certains cas, en plein air. Les répondants au sondage auprès des parents et des tuteurs ont attribué des notes élevées (au moins 4 sur 5) à leur degré de satisfaction à l’égard des programmes virtuels. Comme il est mentionné ci-dessus, les personnes ne disposant pas d’un accès à la technologie ou n’ayant pas de compétences technologiques, qui étaient parmi les plus marginalisées, n’ont pas pu accéder aux services virtuels. Cependant, certains sites ont eu recours aux fonds d’urgence pour l’AGJEA dans le contexte de la COVID‑19 afin d’acheter de l’équipement technologique pour le personnel et les familles.
  • Les sites ont utilisé diverses méthodes pour rester en contact avec les familles, les appels téléphoniques, les courriels et les médias sociaux ayant été les plus courants. Ces méthodes semblent avoir été très efficaces, puisque 94 % des répondants au sondage sur les parents et les tuteurs ont déclaré que les sites étaient restés en contact avec eux pendant la pandémie.
  • Plusieurs informateurs clés ont noté que ces mesures d’adaptation créatives ont, dans certains cas, eu une incidence positive sur la participation des familles déjà inscrites et de nouvelles familles. Un membre de la direction d’un site a constaté des interactions accrues et des relations plus étroites entre le personnel et les parents pendant la pandémie, tandis qu’un membre de la direction d’un autre site a décrit l’avantage d’offrir des cours de langue virtuels auxquels les parents peuvent aussi assister. Selon les témoignages des personnes interrogées et les répondants au sondage, il semble que les familles aient apprécié l’information et l’attention supplémentaires dont elles ont bénéficié, certaines ayant même suggéré que cela se poursuive une fois la pandémie terminée.
  • Ainsi, la pandémie de COVID‑19 a souligné le rôle important que les sites du PAPACUN jouent dans leur collectivité respective à titre de carrefour de ressources et de service essentiel capable de comprendre les besoins des membres de leur collectivité et d’y subvenir, même dans les moments difficiles. Par exemple, le centre d’amitié Under One Sky de Fredericton, qui abrite un site du PAPACUN, a lancé deux nouvelles initiatives pendant la pandémie pour lutter contre l’isolement social et la hausse des problèmes de santé mentale chez les familles et le personnel.Note de bas de page 35
  • Enfin, les informateurs clés de l’ASPC ont également parlé de la façon selon laquelle les bureaux de l’ASPC et du programme ont adapté leurs méthodes de travail pendant la pandémie afin de mieux aider les sites du PAPACUN à traiter les questions, à faciliter la distribution du financement ou à réaffecter les fonds.Note de bas de page 36 Cependant, quelques‑uns des informateurs clés de l’ASPC ont également souligné que la pandémie avait fait ressortir, dans les processus administratifs du gouvernement, des limites évidentes à l’agilité pendant les périodes d’intervention d’urgence.

La participation des parents et des familles reste un point à améliorer pour certains sites.

  • La recherche internationale a cerné divers facteurs associés à l’amélioration de la participation des familles autochtones aux programmes de la petite enfance, notamment : la gouvernance et la propriété communautaires; l’ancrage des programmes dans les connaissances et les pratiques autochtones; la promotion de relations de longue durée entre le personnel et les familles; le regroupement des programmes dans les organisations communautaires où les familles se rassemblent déjà; la souplesse et l’adaptation en fonction des circonstances des familles; le report des évaluations du développement de l’enfant jusqu’à ce que des relations de confiance soient bien établies.Note de bas de page 37 Le PAPACUN a adopté plusieurs de ces pratiques exemplaires en lien avec la participation des familles, puisqu’il est géré par des organisations communautaires, qu’il fait la promotion de la culture et des langues autochtones et que son personnel appuie les familles en les orientant vers les services dont elles ont besoin et en établissant des relations avec elles.
  • Néanmoins, plusieurs sources, y compris les répondants à un sondage menée auprès des parents et des tuteurs et le rapport du PEP LOVIT Way de 2021, sont d’avis que la « participation des parents et des familles » est un volet du PAPACUN qui pourrait être amélioré. Quelques informateurs clés ont d’ailleurs souligné que les parents n’ont pas le temps de participer au PAPACUN en raison d’engagements liés à leur travail ou à leurs études, tandis que certains documents laissent penser que les difficultés font parfois partie de problèmes plus vastes en lien avec les traumatismes intergénérationnels, la honte et la maladie mentale. Dans les réponses aux questions ouvertes incluses dans le sondage de 2021 auprès des parents et des tuteurs, il y a eu des commentaires similaires selon lesquels les parents souhaitent que la durée des programmes soit prolongée, que ces derniers soient offerts à heures plus convenables, et qu’un plus grand nombre d’activités pour toute la famille soient proposées. Il est toutefois pertinent de noter que la participation des parents aux programmes et aux comités consultatifs de parents a été interrompue pendant la pandémie, ce qui a perturbé davantage leur participation.
  • Les deux aspects du volet « participation des parents » pour lesquels les sites ont reçu les notes les plus faibles dans le rapport du PEP LOVIT Way concernaient l’inclusion des parents dans la planification et l’évaluation des programmes, ainsi que la communication destinée à encourager les parents à prendre part aux activités. En conséquence, presque tous les sites qui ont participé au PEP LOVIT Way se sont engagés à améliorer le volet de la participation des parents et des familles en adoptant plus d’une douzaine de mesures recommandées dans le rapport du PEP LOVIT Way.Note de bas de page 38

Facilitateurs de l’incidence souhaitée du programme

Les sites du PAPACUN mettent en commun les pratiques exemplaires, des idées et des ressources par l’entremise de réseaux régionaux et nationaux. Un financement et des structures particulières pourraient favoriser encore davantage la mise en commun des connaissances menée par les collectivités.

  • Les entrevues avec les collectivités et certains documents indiquent la façon dont les sites élaborent quantité de leurs propres ressources axées sur l’apprentissage des jeunes enfants autochtones, tels que les livres, le matériel destiné aux activités culturelles, les trousses de deuil, les programmes d’apprentissage et les outils d’évaluation des programmes.
  • Selon plus d’une douzaine d’informateurs clés issus des collectivités et de l’ASPC, les appels de réseau à l’échelle régionale ou les activités de formation semblent être les moyens les plus couramment utilisés par les sites pour se communiquer les renseignements et les ressources qu’ils produisent. Ces réunions (surtout quand elles ont lieu en personne) sont considérées par le personnel des sites comme une occasion utile de collaborer, d’acquérir des compétences et de faire du réseautage avec les sites de la région ou du pays. Pendant la pandémie de COVID‑19, les sites ont profité des réunions de réseau pour discuter des moyens d’adapter leurs programmes, notamment en proposant des cours de cuisine virtuels.
  • Cependant, toutes les régions ne disposent pas de réseaux officiels, et la capacité et les ressources varient d’un réseau régional à l’autre.Note de bas de page 39 Par exemple, dans plusieurs documents et entrevues, on a indiqué pourquoi l’AHSABC était un organisme administratif régional efficace en C.‑B., c’est-à-dire grâce au financement permanent sous forme de contribution qui lui est offert par l’ASPC. En outre, l’AHSABC gère le PEP LOVIT Way et les activités de formation, et a invité des sites d’autres régions à prendre part à ces initiatives. Cependant, ce type d’organisme n’existe dans aucune autre région.
  • En plus du réseautage régional entre les sites, chaque groupe régional de sites du PAPACUN envoie également un membre du personnel du PAPACUN à titre de représentant au CNPAPA). Plusieurs informateurs clés ont souligné que les réunions, les conférences et les événements de formation du CNPAPA sont des occasions importantes de communication de renseignements et de réseautage.
  • Un autre moyen d’échanger des renseignements qui a été mentionné pendant quelques entrevues et dans quelques documents est le village LOVIT Way. L’AHSABC a créé le PEP LOVIT Way, un outil global, pour aider les projets participants à évaluer leurs activités et à cerner les mesures nécessaires à leur amélioration. L’AHSABC a également créé le site Web du village LOVIT Way, qui sert de répertoire en ligne pour les données relatives aux sites et de plateforme permettant aux sites de trouver et de diffuser des ressources inspirantes et de prendre part à des cercles de partage.Note de bas de page 40 En ce sens, le village LOVIT Way présente un exemple notable d’autodétermination communautaire en matière de création et de propriété de données.
  • Plusieurs informateurs clés de l’ASPC ont suggéré que la mise en commun de renseignements pourrait être améliorée si plus de ressources et de fonds y étaient consacrés. Bien que les recommandations précises pour améliorer l’échange de renseignements varient selon les sources, les entrevues et la documentation ont révélé un désir général de renforcer la communication des renseignements et des pratiques exemplaires élaborés par les sites, de préférence en personne. Les recommandations font référence à divers moyens de surmonter les obstacles que sont notamment le fait que le personnel n’a pas assez de temps pour prendre part à des activités d’échange des connaissances et les différences associées aux langues et aux fuseaux horaires à travers le pays.

[Traduction] « Ce programme est un PILIER dans la communauté autochtone de [notre ville]. »

Parent participant au PAPACUN

[Traduction] « Un partenariat véritable et précieux. Les sites du PAPACUN savent ce qui fonctionne pour leur collectivité et leurs familles. »

Partenaire d’un site local

Les sites du PAPACUN établissent et entretiennent des partenariats pour aider les familles à accéder plus facilement aux services sociaux et de santé. Il existe également des exemples de partenariats provinciaux et territoriaux visant à élargir les sites et les services du PAPACUN.

  • Le rapport du PEP LOVIT Way et les entrevues ont confirmé que les sites ont généralement réussi à former des partenariats locaux et régionaux pour aider les familles à accéder aux services communautaires dont elles ont besoin, soit sur place, soit par l’entremise d’une orientation. En 2019‑2020, 81 % des sites des provinces et 100 % des sites des territoires ont déclaré qu’ils avaient au moins un partenaire communautaire. En outre, parmi les sites du PAPACUN des provinces où ces données sont recueillies, le nombre moyen de partenaires par site a presque doublé, passant de 25 à 47 entre 2017‑2018 et 2019‑2020. Cette forte augmentation peut indiquer un plus grand besoin lié aux partenariats ou une plus grande capacité à former des partenariats.
  • Malgré cette réussite, la plupart des sites qui ont terminé le PEP LOVIT Way en 2021 souhaitaient améliorer leurs liens avec les organisations communautaires afin de soutenir les besoins en matière d’information des parents, en plus de ceux des enfants, et de travailler davantage avec les écoles locales afin d’organiser des visites pour les enfants et leur famille.
  • Les sites ont également formé des partenariats pour accéder à des fonds supplémentaires ou à des dons en nature, qui comprennent notamment des appuis en nature sous forme de personnel, ce que près de la moitié (44 %) des sites du PAPACUN des provinces ont reçu en 2019‑2020, ainsi que des ressources, un espace et un soutien afin d’organiser des activités et des événements spéciaux pour les enfants.
  • En outre, la collaboration avec les sites du PAPACUN est avantageuse pour les partenaires. Selon plusieurs des exemples fournis dans des documents et pendant les entrevues avec le personnel et les partenaires des sites, les organisations partenaires deviennent mieux formées et plus ouvertes et sensibles à la culture après avoir travaillé avec le PAPACUN. Plusieurs informateurs clés issus d’autres ordres de gouvernement ont souligné que les principes et le modèle du PAPACUN en lien avec l’apprentissage des jeunes enfants autochtones ont servi de guide ou de référence pour les politiques locales ou régionales sur l’éducation et le développement de la petite enfance.
  • Un exemple notable est l’initiative « Growing AHS in BC » de 2019, dans le cadre de laquelle le gouvernement de la C.‑B. et le gouvernement du Canada, en partenariat avec l’AHSABC, ont investi des fonds pour l’AGJE afin de créer plus de 600 nouvelles places en garderie dans les sites existants du PAPACUN.Note de bas de page 41Note de bas de page 42 Qui plus est, en 2021, le gouvernement de la C.‑B. a mis en place un financement pour transformer d’autres centres responsables de l’apprentissage des jeunes enfants autochtones ou centres de la petite enfance en sites du PAPA financés par la province.Note de bas de page 43
  • Cependant, d’après les entrevues avec le personnel des sites et les représentants gouvernementaux à l’échelle régionale, le type de relation entre les sites du PAPACUN et leur gouvernement provincial ou territorial respectif varie d’un bout à l’autre du pays. À certains endroits, comme en C.‑B., en Alberta et en Saskatchewan, de solides partenariats ont été formés pour coordonner l’exécution du programme et échanger des renseignements, tandis qu’à d’autres, comme en Ontario, au Manitoba ou au Nunavut, la relation semble être limitée. Dans quelques cas, certaines politiques régionales, comme la loi M‑30 au Québec qui régit les ententes entre les organismes publics au Québec et le gouvernement fédéral, ou le déploiement de la maternelle dans les T.N.‑O., ont eu des effets néfastes sur le fonctionnement des sites du PAPACUN.
  • Enfin, plusieurs informateurs clés à l’échelle des sites ont souligné que leurs partenariats avaient contribué à une plus grande sensibilité à la culture et à une reconnaissance accrue de la culture autochtone dans leur collectivité, ce qu’une personne a décrit comme étant un élément essentiel de la vérité et de la réconciliation.

Pleins feux sur l’étude de cas no 3 : PAPA de Prince Albert (Prince Albert, Sask.)

Le PAPA de Prince Albert, en Saskatchewan, sert de 30 à 46 enfants et leur famille chaque année. La culture des Premières Nations et des Métis est présente dans ce site, où des programmes en langues autochtones sont offerts (c. à d. en langues dénée, crie et michif).

Les services principaux et satellites (à domicile) de ce site constituent l’une de ses plus grandes forces. Le PAPA de Prince Albert possède un site jumeau dans le Nord, c’est à dire : le PAPA de Mikisew, qui est basé à Sandy Bay. Le site de Sandy Bay offre des programmes à domicile et fournit un soutien important à la communauté, aux enfants et aux familles. Le personnel invite les enfants à prendre part à des journées culturelles afin de leur enseigner des techniques telles que la pose de pièges, la fabrication de bannock et autres. Le fait que deux des anciens élèves de ce PAPA travaillent aujourd’hui à temps plein comme éducateurs de la petite enfance est une source de fierté.

Ce modèle de service double s’est avéré crucial au plus fort de la pandémie de COVID 19, moment où le personnel a su facilement s’adapter et offrir aux familles inscrites de la formation et du soutien à domicile, de même que des cours en ligne, des activités à faire à la maison et des trousses de repas. Ces services ont permis de maintenir les relations et les liens que les participants au PAPA avaient établis entre eux afin qu’ils puissent continuer d’avoir des interactions sociales, de participer et d’être bien informés. En fin de compte, le modèle de service double a atténué les facteurs liés à l’isolement volontaire et à la distanciation physique, puisque le PAPA de Prince Albert a continué à fournir le soutien affectif que de nombreuses familles aiment recevoir.

Comme l’a souligné un ancien participant au PAPA, [traduction] « il faut un village pour élever un enfant, et le PAPA fait partie de ce village ». Le site du PAPA de Prince Albert est même bien placé pour être ce village et pour répondre aux besoins des parents, des grands parents et des enfants dans un environnement favorable, sécuritaire et stimulant. Le site offre des programmes pertinents sur le plan de la culture, qui appuient fortement le développement positif de l’apprentissage des enfants afin que ceux-ci deviennent des individus confiants et attentionnés et qu’ils soient entourés d’une communauté de parents, de grands parents et d’employés qui, eux aussi, ressentent et incarnent un sentiment d’appartenance et de fierté à l’égard de leur culture et de leur identité. Le PAPA offre aussi aux parents, aux tuteurs et au personnel la possibilité de renforcer leurs compétences personnelles, de poursuivre leur éducation et de tisser des liens favorables.

Constatations de l’évaluation : Organisation du programme

[Traduction] Tout le personnel est dévoué et pleinement habilité à enrichir la vie des enfants et à faire en sorte qu’ils aient un amour inconditionnel pour l’apprentissage, qu’ils éprouvent de la fierté à l’égard de la culture autochtone, qu’ils aient une bonne estime d’eux mêmes et qu’ils aient une perspective saine pour un avenir meilleur.

Bénévole du PAPACUN et membre de la communauté

[Traduction] Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones redonne ce que les pensionnats ont pris.

Audrey Waite (juin 1949 – novembre 2016), PAPA de Comox Valley

[Traduction] Le PAPACUN est l’un des meilleurs programmes jamais conçus par et pour les peuples autochtones.

Membre de la direction d’un site du PAPACUN

[Traduction] « Ressentir l’énergie dès que l’on entre dans la pièce. Le soutien et la nature aimante de chaque employé. Le bonheur qui se dégage des enfants lorsqu’ils sont là. »

AHSUNC Parent

[Traduction] « C’est le programme le plus incroyable auquel j’ai participé. L’attention que nous porte le personnel est incroyable. »

Parent participant au PAPACUN

Forces et défis sur le plan de la dotation

Le personnel des sites possède une grande expérience des programmes de la petite enfance et s’efforce de mettre en œuvre les six volets du PAPACUN.

  • Comme l’indiquent divers documents, y compris le sondage de 2017, le personnel des sites est compétent, sensible à la culture et bien informé au sujet des besoins et des expériences des familles, d’autant plus que nombre des membres du personnel ont vécu des expériences similaires ou ont eux‑mêmes participé au PAPACUN à titre d’enfants ou de parents.
  • La formation du personnel semble être l’un des moyens par lesquels le PAPACUN favorise une prestation de services de grande qualité. Dans le rapport du PEP LOVIT Way de 2021, il a été noté que « le leadership et la dotation » étaient l’un des points les plus forts des sites participants. La plupart des sites ont pu s’assurer que l’ensemble du personnel, des aînés, des gardiens du savoir autochtone et des bénévoles possédaient l’expérience, les qualifications et les compétences nécessaires pour travailler avec les enfants et les familles. En outre, d’après les données récentes sur le rendement du programme, presque tous les sites du PAPACUN du pays ont offert au moins une possibilité de formation au personnel chaque année.Note de bas de page 44 Conformément aux documents internes, la bonne formation du personnel est un aspect important de la qualité du programme, puisque le personnel est ainsi mieux à même de travailler avec les familles de manière respectueuse et de soutenir efficacement leur bien‑être.

However, sites also face persistent challenges in recruiting and retaining staff, and in providing adequate training in early childhood education and special needs support and with program administration.

  • Le roulement du personnel semble être un problème persistant, près de la moitié des sites du PAPACUN des provinces (47 %) ayant soulevé des problèmes de ce genre en 2019‑2020. Ce problème a également été soulevé dans de multiples documents, dans plusieurs rapports sur la mesure du rendement et dans plus du tiers des entrevues, et il était associé à un financement insuffisant. Pour que les programmes puissent attirer du personnel compétent capable de fournir des soins de qualité, les sites doivent être en mesure d’offrir des avantages sociaux, des conditions de travail sûres, saines et positives, ainsi que des salaires concurrentiels dans leur collectivité respective. Cependant, les documents semblent indiquer que ce n’est pas le cas actuellement dans tous les sites.
  • Selon les informateurs clés de l’ASPC et des collectivités, plusieurs sites n’ont pas assez d’employés pour travailler avec des enfants qui ont des besoins particuliers ou qui n’ont pas encore acquis certains comportements, comme l’apprentissage de la propreté, ce qui signifie que les sites peuvent être amenés à limiter les inscriptions pour que le personnel disponible puisse continuer d’offrir des soins de qualité. C’est pourquoi dans plusieurs de leurs rapports, les collectivités ont demandé des possibilités de formation supplémentaires pour aider le personnel à mieux soutenir les enfants ayant des besoins complexes et leur famille.
  • Plusieurs documents font état du besoin de recruter un plus grand nombre d’employés autochtones ayant vécu des expériences semblables à celles des participants et pouvant enseigner la culture autochtone aux enfants. En outre, les rapports, les sondages et les entrevues dirigés par les communautés ont mis en évidence la nécessité de disposer de fonds permettant d’offrir des possibilités de formation et de perfectionnement professionnel aux employés, comme une certification en éducation de la petite enfance, une formation sur les pratiques tenant compte des traumatismes, une formation pour travailler avec les enfants qui ont des besoins particuliers et une formation pour soutenir les familles qui font face à des problèmes complexes.
  • Qui plus est, selon le rapport du PEP LOVIT Way de 2021, le volet ayant obtenu la deuxième note la plus basse, en moyenne, était celui de la responsabilité et de la gestion. En général, les sites participants ont cerné le besoin d’améliorer leur capacité administrative, y compris en créant un organisme de gouvernance parent et en étant en mesure de mener des évaluations de leur propre site sur une base régulière.
  • En guise de réponse aux questions relatives aux priorités en matière de financement supplémentaire, plusieurs informateurs clés issus des collectivités ont indiqué qu’il fallait remédier aux problèmes de dotation.

Pleins feux sur l’étude de cas no 4 : Maajiishikatoong Zoong Mnidoowin – PAPA Kiiwednong, Toronto (Ont.)

Quatre sites du PAPA sont situés à Toronto et sont connus sous le nom de Maajiishikatoong Zoong Mnidoowin (Building Strong Spirits). Le site Kiiwednong, qui est visé par la présente étude de cas, est situé à North York, près du parc Downsview. Il s’occupe chaque année de 7 à 12 enfants et de leur famille, et deux éducateurs de la petite enfance ainsi qu’un aide éducateur y travaillent. Le site du PAPA Kiiwednong adopte une approche adaptée, favorable et holistique dans le cadre de la prestation d’une gamme complète de services, ce qui favorise la création d’un environnement accueillant et sûr où les enfants et leurs parents/tuteurs aiment se trouver. Le personnel se sent motivé à promouvoir activement [traduction] « la communauté, l’appartenance, la famille élargie, l’identité, la culture et la langue, tout en renforçant l’esprit des enfants », et considère le programme comme [traduction] « un moyen de vivre sa culture et son identité de façon saine, tout en renforçant l’esprit des enfants et en répondant à tous leurs besoins en matière de santé ».

Unique en son genre, le site Kiiwednong dispose d’un conseil nommé Four Directions, qui permet aux parents de jouer un rôle dans la gestion du programme en participant à sa planification, à son exécution et à son développement. Cela permet aux parents de remplir leur rôle de premiers éducateurs et de défenseurs de l’expérience éducative de leurs enfants au PAPA. Le personnel souligne que les parents qui ont participé au comité de parents et au conseil Four Directions sont devenus des membres actifs du conseil de parents au sein du conseil scolaire du district de Toronto et qu’ils continuent de défendre les besoins de leurs enfants et de leur collectivité.

En outre, le site Kiiwednong a mis en place un programme jeunesse destiné aux anciens enfants du PAPA. Le personnel indique qu’il a observé que les enfants forment des liens solides avec d’autres enfants dans le cadre de leur participation au programme. Il a également souligné que ces liens solides perdurent au fil des ans. En outre, les enfants se rendent aux réunions du programme jeunesse à deux ou en groupe.

Aux yeux du personnel, le site Kiiwednong offre également de nombreuses possibilités d’apprentissage et de développement. Le personnel a l’occasion de suivre des cours sur les ressources humaines (RH) ainsi que de prendre part à des formations sur le développement de l’enfant et les liens avec les langues, à des ateliers axés sur la terre et à des formations sur le renouvellement culturel. La formation est axée sur les connaissances autochtones et sur la façon de mettre en œuvre une narration appropriée tout en respectant le protocole traditionnel, et elle reconnaît les forces et la résilience des collectivités autochtones.

Financement du programme

Le financement de base par contributions que l’ASPC offre au PAPACUN n’a pas augmenté depuis 2002‑2003, malgré la hausse des coûts d’exploitation des sites. La stagnation du financement a eu des répercussions négatives sur les sites, notamment sur leur capacité à recruter et à maintenir en poste des employés.

  • De 2016‑2017 à 2020‑2021, le budget du PAPACUN comprenait des dépenses prévues de 182,5 M$ en fonds permanents, pour une moyenne de 36,5 M$ par année. Au cours de ces cinq exercices, le programme a dépensé 175,7 M$ en fonds permanents, pour une moyenne de 35,1 M$ par année. En plus de ces fonds permanents, le programme a reçu un financement ponctuel sous forme de subventions et de contributions (S et C) de la part d’autres ministères fédéraux. En 2017‑2018, Infrastructure Canada a octroyé 15,4 M$ au PAPACUN pour l’amélioration des infrastructures des sites de prestation de services. Puis, en 2020‑2021, EDSC a fourni 8,8 M$ au programme pour les mesures de lutte contre la COVID‑19.
  • La majorité du budget du PAPACUN (de 89 à 97 % par exercice) est allouée aux S et C destinées aux 134 sites, soit 133 sites offrant des services et une organisation n’offrant pas de services, c’est‑à‑dire l’AHSABC (voir la figure 10). Le financement sous forme de S et C est utilisé par les bénéficiaires pour exécuter les programmes du PAPACUN, entretenir leurs espaces, fournir des ressources aux participants et rémunérer leurs employés. Le reste du budget est consacré aux salaires ainsi qu’au fonctionnement et à l’entretien (de 3 à 11 % par exercice) du bureau national du PAPACUN.Note de bas de page 45Note de bas de page 46
  • L’ASPC fournit au PAPACUN un financement sous forme de contributions totalisant 32,1 M$ par année, dont 29,1 M$ (91 %) sont des fonds de base pour les bénéficiaires et 3 M$ (9 %) sont fournis par l’entremise du Fonds stratégique, en fonction des demandes. Voir l’annexe D pour le profil financier complet du programme.
  • À partir de 2018‑2019, EDSC a commencé à transférer des fonds au PAPACUN dans le cadre de l’initiative de transformation de l’AGJEA, bien que l’ASPC soit encore le principal bailleur de fonds. Depuis 2018‑2019, le PAPACUN a dépensé en moyenne 3,7 M$ par année en fonds provenant de cette initiative, ce qui comprend une moyenne de 3,1 M$ sous forme de S et C.
  • Avant le lancement de l’initiative de transformation de l’AGJEA, la dernière augmentation constante du financement avait eu lieu en 2002‑2003, lorsque le PAPACUN a pris de l’expansion et a ouvert plusieurs nouveaux sites. S’il avait suivi le rythme de l’inflation, le financement de base annuel de 29,1 M$ d’abord prévu en 2002‑2003 aurait été de 40,7 M$ en 2020 (voir la figure 5).Note de bas de page 47

    Figure 5. Financement de base offert par l’ASPC au PAPACUN depuis 1994‑1995 et incidence de l’inflation
    Figure 5. La version textuelle suit.
    Figure 5 - Équivalent textuel

    La figure 5 est un graphique linéaire qui montre les niveaux passés de financement de base du PAPACUN et qui comporte une autre ligne montrant ce que serait devenu le financement du programme s’il avait suivi le rythme de l’inflation.

    Le PAPACUN a été mis sur pied en 1994‑1995 avec 1 M$ et a obtenu 16 M$ l’année suivante. En 1999‑2000, le PAPACUN a été renouvelé en tant qu’initiative permanente avec un financement de base (budget de services votés) de 22,5 M$.

    En 2002‑2003, le PAPACUN a connu la dernière augmentation de son financement de base, lequel est passé à 29,1 M$, et une partie de ces fonds ont été alloués à l’ouverture de nouveaux sites. Le financement de base par contributions de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) est resté à 29,1 M$.

    Dans le graphique, une autre ligne montre ce qu’aurait été la valeur du financement en 2002‑2003 si le financement avait suivi le rythme de l’inflation. En 2020‑2021, le montant rajusté en fonction de l’inflation aurait atteint 40,7 M$.

  • Plus du tiers des informateurs clés ont souligné le caractère statique du financement de base, qui n’a pas suivi l’augmentation des coûts opérationnels. En conséquence, de nombreux sites considèrent le manque d’argent comme un obstacle à l’embauche et au maintien en poste d’employés constants et compétents, à l’acquisition des fournitures nécessaires aux activités et aux repas, au maintien de la qualité de leurs espaces et à l’acquisition de plus de ressources culturelles et pédagogiques, y compris l’embauche d’aînés ou d’autres gardiens du savoir autochtone, destinées à faciliter l’exécution des programmes culturels et linguistiques. Cela peut s’avérer particulièrement difficile pour les sites situés dans le Nord, où il y a déjà moins de ressources disponibles, tant humaines que financières, et où le coût de la vie et l’insécurité alimentaire sont élevés. De nombreux informateurs clés issus de l’ASPC et des sites ont également affirmé que le financement statique a limité la capacité des sites à informer un plus grand nombre de familles et à inscrire un plus grand nombre d’enfants, en raison du personnel limité et du manque de fonds pour améliorer ou agrandir les salles de classe.
  • D’après les entrevues et les documents, d’autres sources de financement, comme les fonds stratégiques et d’immobilisations, ont offert aux sites des solutions à court terme pour combler les lacunes opérationnelles, comme la formation du personnel, l’achat de fournitures pour les activités ou l’entretien et la réparation des bâtiments. Cependant, ces fonds sont considérés comme complexes et restrictifs, ce qui a entraîné une certaine confusion et des retards dans le versement des fonds dans quelques cas. En outre, le personnel des sites est souvent débordé par le travail administratif et l’exécution des programmes, et sa capacité à demander et à gérer d’autres sources de financement est limitée.
  • Un message prédominant qui est ressorti dans les documents et les entrevues clés est que le PAPACUN ne reçoit pas un financement suffisant. Cela a eu des répercussions négatives sur la capacité et la portée des programmes. Les informateurs clés souhaitent qu’un financement plus stable, à long terme et répondant aux besoins de base soit accordé au PAPACUN, plutôt qu’un financement à court terme basé sur des projets.

[Traduction] « Je pense que ce programme est un atout formidable pour ceux qui peuvent l’utiliser. Comme dans tout programme, le financement pourrait être meilleur afin d’offrir plus de possibilités de croissance. Si le programme avait plus de fonds, il pourrait fournir plus de technologies et pourrait permettre aux enfants d’apprendre plus de choses. »

Parent participant au PAPACUN

Le financement fourni par l’initiative de transformation de l’AGJEA devrait contribuer à répondre aux besoins opérationnels de longue date du PAPACUN. Cependant, la structure décisionnelle fondée sur les distinctions pour la majorité des fonds fournis par cette initiative ne répond pas directement aux besoins des collectivités autochtones hors réserve/territoire et urbaines.

  • Plusieurs informateurs clés des sites ont souligné que l’augmentation du financement a contribué à répondre aux besoins de longue date, comme réparer les bâtiments, élargir la portée des programmes, acheter plus de fournitures et embaucher plus d’employés.
  • Le budget de 2021 du gouvernement fédéral comprend une augmentation du financement pour l’AGJEA.Note de bas de page 48 Il s’agit notamment d’une augmentation progressive du financement accordé au PAPACUN. À compter de 2022‑2023, l’initiative de transformation de l’AGJEA allouera 122,9 M$ au PAPACUN sur cinq ans, et à partir de 2027‑2028, le financement sous forme de S et C existant et celui prévu dans le budget de 2021 pour l’AGJEA augmenteront de 3 % par année.
  • Les informateurs clés souhaitent principalement utiliser le nouveau financement de l’AGJEA prévu dans le budget de 2021 pour remédier aux problèmes cruciaux de dotation et ouvrir de nouveaux sites dans les régions qui en ont besoin. Cependant, des questions subsistent à savoir quelle sera la part du financement fourni par l’initiative de transformation de l’AGJEA qui sera allouée aux populations autochtones hors réserve/territoire et quels seront les délais dus au transfert des fonds d’EDSC à l’ASPC en vue de leur distribution aux bénéficiaires.
  • D’après plusieurs des personnes interrogées et des documents du CNPAPA, l’approche fondée sur les distinctions qui a été adoptée par EDSC dans le contexte de l’initiative de transformation de l’AGJEANote de bas de page 49 ne tient pas suffisamment compte des peuples autochtones vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités urbaines,Note de bas de page 50 étant donné que les représentants du CNPAPA ne sont généralement pas invités à prendre part aux discussions tenues lors des tables décisionnelles régionales concernant l’AGJEA. Par conséquent, ces sources estiment que le cadre actuel ne répond pas suffisamment aux besoins des enfants et des familles autochtones vivant hors réserve/territoire. En outre, les membres du CNPAPA ne sont pas d’avis que les allocations actuelles liées à l’AGJEA pour le financement panautochtone sont proportionnelles à la population des peuples autochtones vivant hors réserve/territoire.
  • Cette observation est conforme aux rapports récents faisant état d’un manque de soutien envers les droits et les besoins de la population autochtone urbaine, en raison de l’approche fondée sur les distinctions adoptée par le gouvernement fédéral dans le contexte de la participation des Autochtones.Note de bas de page 51 Au cours des dernières années, le gouvernement du Canada a commencé à collaborer avec les peuples autochtones par l’entremise d’une approche fondée sur les distinctions qui « garantit que les droits, les intérêts et les circonstances uniques des Premières Nations, des Inuit et des Métis sont reconnus, affirmés et mis en œuvreNote de bas de page 52 ». Selon le rapport de l’Association nationale des centres d’amitié (ANCA), l’approche fondée sur les distinctions limite la capacité du gouvernement fédéral à répondre aux réalités et aux besoins à multiples facettes des peuples autochtones vivant hors réserve/territoire.
  • Les membres du CNPAPA estiment que le financement fondé sur les distinctions ne devrait pas déterminer les types de programmes culturels offerts dans les sites. En règle générale, chaque site local du PAPACUN conçoit ses propres programmes culturels en fonction des familles inscrite. La participation du CNPAPA ou des associations régionales de PAPA aux tables de l’AGJEA pourrait permettre de défendre les besoins des collectivités autochtones hors réserve/territoire et urbaines dans le contexte de la structure fondée sur les distinctions de l’initiative de transformation de l’AGJEA. Cependant, comme l’ASPC et d’autres informateurs clés du gouvernement fédéral l’ont noté, des ressources et des formations particulières à l’intention du personnel pourraient également être avantageuses pour le CNPAPA et les associations régionales de PAPA, car il faudra beaucoup de temps et d’expertise pour faciliter la tenue de négociations efficaces aux tables régionales de l’AGJEA au nom des collectivités hors réserve/territoire et urbaines.

Système des accords de contribution

Malgré une flexibilité accrue, le système des accords de contribution de l’ASPC demeure complexe et inefficace pour le personnel des sites et les employés de l’ASPC. Il est donc nécessaire de mettre en place des mécanismes de financement plus adéquats, souples et durables qui permettront au CNPAPA et aux collectivités autochtones de répondre aux besoins et aux préférences à l’échelle locale.

  • En 2017, l’ASPC a commencé à mettre à l’essai de nouveaux outils d’accord de contribution plus souples pour les bénéficiaires autochtones du financement, suivant la mise en place de mécanismes similaires dans d’autres ministères, comme Services aux Autochtones Canada et Santé Canada. Cette souplesse accrue a notamment permis aux bénéficiaires du financement du PAPACUN de reporter les fonds non dépensés à l’exercice suivant et de réorienter les fonds d’une catégorie de coûts à l’autre sans demander d’approbation. Cependant, d’après les entrevues avec les informateurs clés issus des sites du PAPACUN, du secteur de programme et du CSC de l’ASPC, le mécanisme de financement de l’ASPC est encore perçu comme complexe et inefficace par les sites.
  • En outre, il semble que la gestion des accords de contribution avec les bénéficiaires du financement du PAPACUN comporte des problèmes uniques, notamment pour les raisons suivantes : 1) les mécanismes actuels ne tiennent pas compte de la réalité des collectivités éloignées et nordiques dans lesquelles certains sites sont situés, où le nombre de fournisseurs et d’entrepreneurs est limité et où les dépenses peuvent être limitées par des facteurs uniques tels que les saisons de navigation; 2) plusieurs sites sont gérés par de petits organismes communautaires de base qui ne disposent pas d’un comptable pour les aider à remplir les documents relatifs au financement, contrairement aux bénéficiaires institutionnels du financement qui participent à d’autres programmes de S et C de l’ASPC; 3) les multiples sources de financement du programme (c.‑à‑d., le financement de base de l’ASPC, l’initiative de transformation de l’AGJEA, ainsi que les fonds stratégiques et d’immobilisations) ont toutes des exigences différentes et des documents connexes qui leur sont propres, ce qui entraîne un fardeau administratif supplémentaire pour toutes les parties concernées.
  • En résumé, il reste encore du travail à faire pour simplifier la manière dont le financement est accordé aux sites afin de réduire le fardeau administratif. Le mécanisme des accords de contribution pourrait également être amélioré afin de fournir le financement d’une manière plus durable, accessible et souple, dans le but de tenir compte du contexte et de la capacité opérationnels, qui varient d’un site à l’autre.

Les employés des sites évoquent des relations favorables avec leurs conseillers régionaux en programmes de l’ASPC, ainsi qu’une amélioration de leurs relations avec le bureau national de l’ASPC.

  • D’après les personnes interrogées et les documents consultés, les employés des sites entretiennent des relations positives avec leurs conseillers régionaux en programmes de l’ASPC et se sentent soutenus par eux.
  • Bien qu’il semble toujours y avoir un certain écart entre le bureau national et la réalité dans les collectivités, plusieurs informateurs clés issus des collectivités ont formulé des commentaires positifs sur les récents changements apportés au leadership du bureau national en vue de mieux défendre les intérêts de tous dans le contexte du programme.
  • Quelques‑uns des informateurs clés ont fait état de difficultés de communication entre le personnel des sites et les agents du CSC. Plusieurs de ces difficultés peuvent être attribuables au fait que les agents du CSC ont une expérience de travail limitée avec les petites organisations qui ont une capacité administrative minimale, ainsi qu’au contexte unique des collectivités autochtones éloignées où les sites du PAPACUN exercent leurs activités.
  • Enfin, plusieurs informateurs clés issus des collectivités ont souligné que le roulement du personnel de l’ASPC dans les trois bureaux (c.‑à‑d. le bureau national, le bureau régional et le CSC) est un obstacle à l’établissement d’un lien de confiance. Selon les rapports produits par les collectivités, les mesures suivantes pourraient permettre d’améliorer la collaboration entre les sites et les responsables de l’ASPC : augmenter la fréquence des interactions en personne, organiser des réunions adaptées à la culture et communiquer de façon plus transparente et régulière de l’information sur les initiatives qui ont une incidence sur le programme.

Gouvernance du programme et autodétermination des Autochtones

Au cours des dernières années, le CNPAPA a évolué et s’est imposé comme chef de file de la prise de décisions stratégiques pour le PAPACUN, ce qui est considéré comme une réussite importante.

  • Le fait d’être un programme communautaire, où la gouvernance est assurée par les collectivités et les parents, est considéré comme un modèle réussi de prestation de programmes pour le PAPACUN.
  • Tous les membres du CNPAPA ont plus de dix ans d’expérience en lien avec le programme, ce qui témoigne de l’expertise, de l’histoire institutionnelle et de la sagesse pouvant guider la gouvernance des programmes.
  • Les informateurs clés issus de l’ASPC, d’autres ministères fédéraux et des collectivités ont applaudi les progrès réalisés récemment en vue de donner au CNPAPA un plus grand rôle de leadership et de décision dans l’établissement des priorités relatives au programme et au financement. Cette évolution a coïncidé avec le lancement de l’initiative de transformation de l’AGJEA et s’aligne sur le principe énoncé dans le cadre de l’AGJEA visant à promouvoir la capacité des peuples autochtones de soutenir et de régir l’AGJEA.Note de bas de page 53
  • Dans l’atelier portant sur le projet de vidéos « Our Voices/Our Vision », l’un des membres de la direction d’un site a expliqué que la façon dont les organismes de santé publique et les organismes gouvernementaux traitent les sites du PAPACUN a beaucoup changé depuis l’ouverture de ces derniers. Par exemple, ils cherchent activement des possibilités de collaboration et font preuve de respect à l’égard de la valeur que les sites apportent à leur collectivité à l’échelle locale.

[Traduction] « Ce que j’aime particulièrement du PAPACUN est que c’est nous qui le créons. Nous apportons nos idées et nous réalisons nos activités. Nous n’essayons pas de faire entrer un carré dans un cercle ou un cercle dans un carré (…) nous savons ce que nous voulons et ce dont les gens ont besoin. »

Membre du personnel d’un site du PAPACUN

Malgré tout cela, d’autres efforts doivent être déployés pour faire progresser l’autodétermination des Autochtones dans le cadre de ce programme, notamment des efforts de représentation régionale plus égale au sein du CNPAPA et un soutien accru envers l’autonomie gouvernementale à l’échelle régionale.

  • Bien que les personnes interrogées aient fait état de bonnes relations entre les associations ou comités régionaux d’APA et le CNPAPA, plusieurs des informateurs clés de l’interne et des collectivités ont noté que toutes les régions ne sont pas représentées de manière égale au sein du CNPAPA. Dans certaines régions, la culture, la langue et les besoins locaux varient d’un site à l’autre; par conséquent, un seul représentant peut ne pas représenter adéquatement les intérêts de tous les sites ou informer efficacement tous les sites des mises à jour et des décisions du CNPAPA. De même, selon les documents internes et les informateurs clés de l’interne et des collectivités, la capacité et l’efficacité des associations ou comités régionaux d’APA varient elles aussi.
  • Quelques informateurs clés ont souligné que le PAPACUN ne dispose d’aucune structure officielle pour favoriser le dialogue avec ses homologues provinciaux ou territoriaux, comme le font d’autres programmes pour enfants de l’ASPC à l’aide de comités mixtes de gestion. En conséquence, nous constatons que le PAPACUN est « déconnecté » des programmes provinciaux et territoriaux d’AGJE, et que les provinces et les territoires se sentent exclus des discussions relatives à l’AGJEA.
  • Pour remédier à la représentation et à la capacité inégales des groupes régionaux, on semble souhaiter une plus grande prise en charge locale de la prestation du programme, par exemple par le financement d’un projet de soutien régional comme l’AHSABC dans chaque province ou territoire. Cependant, les rapports dirigés par les communautés et plusieurs informateurs clés de l’interne ont insisté sur le fait que l’avenir de la gouvernance du PAPACUN dépend du CNPAPA et que ce qui fonctionne dans une région peut ne pas convenir à d’autres.
  • Les priorités en matière de croissance les plus souvent mentionnées pendant les entrevues sont la planification de la relève et le renforcement de la capacité de leadership du personnel des sites, le renforcement de la capacité du CNPAPA à faire progresser l’autodétermination dans le cadre du programme, ainsi que la recherche de moyens de renforcer l’effectif autochtone dans le domaine de l’EPE au Canada. Selon les documents internes et communautaires, il conviendrait également de procéder à un plus grand nombre de collectes et d’évaluations de données afin de mieux saisir et comprendre l’incidence du PAPACUN. Diverses recommandations ont également été formulées pour d’autres priorités futures du PAPACUN, par exemple : élargir les programmes de santé, étendre le programme à d’autres jeunes enfants et augmenter le nombre de partenariats locaux. Les nombreuses priorités futures montrent qu’il existe une grande variété d’idées et de besoins dans les régions et les collectivités et qu’un seul ensemble de priorités ou recommandations ne pourra pas satisfaire ces besoins divers. Ainsi, certaines des personnes interrogées estiment qu’il est important que les collectivités autochtones puissent choisir leurs propres priorités futures.

Conclusion

L’évaluation a révélé que le PAPACUN, un programme communautaire lancé en 1995, a accumulé au fil du temps beaucoup d’expérience et de sagesse pour répondre aux besoins des enfants autochtones et de leur famille qui vivent dans les collectivités urbaines et nordiques. Les 133 sites du PAPACUN de partout au pays sont reconnus pour offrir des programmes holistiques qui « incluent non seulement l’enfant, mais l’ensemble de la famille et de la communauté ». Collectivement, les sites jouent un rôle positif dans la vie des enfants participants en les préparant à l’école, en leur inculquant un sentiment de fierté à l’égard de leur identité et de leurs langues autochtones, et en les aidant à acquérir des compétences sociales et de maintien de la santé. Le PAPACUN va au‑delà des programmes classiques de développement de la petite enfance, car il soutient aussi le développement et le bien‑être des parents/tuteurs en leur offrant la possibilité de renouer avec les traditions et les langues autochtones, de renforcer leurs compétences et leurs connaissances associées au rôle de parent, d’entreprendre un perfectionnement professionnel et d’améliorer leur santé mentale.

Qui plus est, le PAPACUN est conçu pour favoriser l’établissement de liens communautaires pour les familles autochtones, créant ainsi un sentiment de sécurité et d’appartenance à la communauté qui entoure chaque enfant. Le programme fait la promotion d’un modèle autochtone holistique de bien‑être et utilise des pratiques exemplaires dans le contexte des mesures de santé publique pour remédier aux inégalités dans les déterminants sociaux et économiques de la santé auxquelles font face les peuples autochtones.

Malgré ces réussites, le niveau de financement de base offert par l’ASPC au PAPACUN est demeuré stable depuis 2002. L’inflation et la hausse des coûts opérationnels ont réduit la capacité des sites à recruter et à maintenir en poste du personnel qualifié. Par la suite, cela a posé des problèmes au moment d’élargir la participation des sites et d’offrir un plus grand soutien aux enfants ayant des besoins particuliers. Bien qu’un certain financement d’une durée limitée et basé sur des projets ait été mis en place depuis 2002, cela n’a pas été suffisant pour répondre aux besoins opérationnels permanents des sites.

En outre, les sites du PAPACUN à l’échelle locale sont gérés par de petits organismes communautaires autochtones locaux, dont plusieurs font face à des obstacles en raison des accords de financement complexes qui ont été conclus avec l’ASPC. En outre, les populations autochtones vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques font partie des groupes démographiques qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada. Par conséquent, il y a de plus en plus d’enfants autochtones et de familles qui pourraient s’inscrire à un programme local du PAPACUN. Cependant, de nombreuses collectivités ne disposent pas d’un site du PAPACUN ou n’ont pas la capacité de servir tous les enfants autochtones qui y vivent. À l’heure actuelle, le PAPACUN ne sert qu’une infime partie de l’ensemble de la population d’enfants autochtones vivant hors réserve/territoire et dans les collectivités nordiques.

Bien qu’il ait été mis en place avant la CVR du Canada, le PAPACUN appuie directement plusieurs de ses appels à l’action en lien avec la santé et l’éducation des peuples autochtones. Les membres des collectivités estiment que le PAPACUN est « la réconciliation en action », puisqu’il est géré « par et pour les peuples autochtones ». En outre, au cours des cinq dernières années, l’organisme consultatif du programme dirigé par les collectivités, c’est‑à‑dire le CNPAPA, a évolué et joue maintenant un rôle décisionnel plus important dans le contexte du PAPACUN. Malgré tout cela, il semble être nécessaire de renforcer la capacité de gouvernance et la capacité à soutenir la mise en commun des connaissances par les sites, autant à l’échelle régionale que nationale.

Recommandations

Les données recueillies dans le cadre de cette évaluation ont clairement soutenu les deux priorités suivantes qui sont déjà prises en compte par le PAPACUN :

  • créer des occasions de toucher davantage de familles d’enfants autochtones vivant dans les collectivités urbaines et nordiques mal desservies ou non desservies;
  • régler les problèmes de dotation critiques et de longue date dans les sites du PAPACUN, surtout en ce qui concerne le recrutement et le maintien en poste du personnel.

Ces priorités stratégiques se rattachent à des problèmes opérationnels de longue date dans le contexte du PAPACUN. Le CNPAPA, les organismes régionaux du PAPACUN et l’ASPC ont entamé des discussions sur la façon de répondre à ces priorités, à la lumière des nouveaux investissements annoncés dans le budget de 2021 par l’entremise de l’initiative de transformation de l’AGJEA, qui prévoit des augmentations progressives du financement du PAPACUN au cours des cinq prochaines années, à compter de 2022‑2023, pour un total de 122,9 M$.

L’évolution récente de la gouvernance du PAPACUN offre également l’occasion de déterminer comment améliorer les mécanismes de financement de l’ASPC, de renforcer la relation entre l’ASPC et les collectivités du PAPACUN à l’échelle locale (en particulier pour soutenir l’autodétermination) et de promouvoir l’échange d’information dirigé par les collectivités. Ces trois domaines sont pris en compte dans les recommandations suivantes.

Recommandation 1 : Remédier aux problèmes de longue date du système des accords de contribution du programme pour rendre le financement plus durable, accessible et souple pour les collectivités.

Au sein de l’ASPC, les efforts visant à améliorer les mécanismes de financement par contributions du PAPACUN ont débuté en 2017. Cependant, les mécanismes de financement sont encore perçus par les bénéficiaires comme complexes et inefficaces, compte tenu des multiples sources de financement du programme et du fardeau administratif associé aux différents accords de contribution. Cela a une incidence considérable sur les organisations de petite taille qui sont bénéficiaires du financement, au sein desquelles les coordonnateurs des sites du PAPACUN ont de nombreuses responsabilités. Il serait bon de prendre en considération qu’il existe d’autres outils et modèles pour soutenir les programmes dirigés par les collectivités autochtones par l’entremise de programmes de contributions fédéraux. Les solutions pour les sites du PAPACUN devront concorder avec les différentes réalités et préférences régionales.

Recommandation 2 : Promouvoir l’autodétermination des Autochtones du PAPACUN.

Les membres des collectivités, le personnel du gouvernement et les partenaires ont reconnu le rôle du CNPAPA en tant que principal décideur dans le contexte du PAPACUN. Il existe d’autres possibilités de soutenir la capacité du CNPAPA en tant qu’organisme de gouvernance et de promouvoir la planification de la relève et la capacité de leadership du personnel des sites. En outre, il est important de renforcer l’autodétermination communautaire et régionale, surtout en raison des différences culturelles et socioéconomiques entre les collectivités et les régions; la nature des relations entre les sites du PAPACUN et les gouvernements provinciaux/territoriaux varie également. Le moment est particulièrement opportun pour l’évaluation de ces possibilités, étant donné l’harmonisation générale du modèle communautaire du PAPACUN avec le lancement de l’initiative de transformation de l’AGJEA et son principe de promotion de la capacité des Autochtones à soutenir et à gouverner l’AGJEA.

Recommandation 3 : Célébrer les réussites du PAPACUN et en tirer parti en favorisant les activités de mobilisation et de mise en commun des connaissances menées par les communautés.

Depuis plusieurs années, les sites du PAPACUN mettent en commun des pratiques exemplaires, des idées et des ressources par l’entremise de réseaux régionaux et nationaux et d’activités de formation. Ces canaux de communication ont aidé les sites à adapter rapidement leurs programmes dans le contexte de la pandémie. Cependant, divers obstacles nuisent à la mise en commun des connaissances, notamment : le manque de temps du personnel, la planification d’événements en fonction de différents fuseaux horaires, ainsi que les différences linguistiques. Une aide ciblée pour les groupes régionaux et nationaux du PAPACUN permettrait de promouvoir davantage les activités de mobilisation et de mise en commun des connaissances menées par les communautés.

Annexe A : Questions d’évaluation

Thème 1 : Besoin du programme

Quels sont les besoins actuels et émergents des jeunes enfants autochtones et de leur famille vivant dans les collectivités urbaines et nordiques? Dans quelle mesure le PAPACUN touche-t‑il les jeunes enfants autochtones et leur famille vivant dans les collectivités urbaines et nordiques? Comment la portée varie‑t‑elle entre les groupes inuits, métis et des Premières Nations?

  • Quels sont les besoins des jeunes enfants autochtones et de leur famille vivant dans les collectivités urbaines et nordiques? En quoi ces besoins ont‑ils changé au cours des cinq dernières années?
  • Quelle est l’importance d’une petite enfance saine pour le reste de la vie d’une personne?
  • Pourquoi les familles autochtones choisissent‑elles de participer au PAPACUN?
  • Dans quelle mesure le PAPACUN touche-t‑il les jeunes enfants autochtones et leur famille?
  • En quoi le PAPACUN est‑il aligné sur les priorités et les engagements du gouvernement fédéral qui appuient le développement des jeunes enfants autochtones ainsi que les familles autochtones vivant dans les collectivités urbaines et nordiques?

Thème 2 : Incidence du programme

Dans quelle mesure le PAPACUN a‑t‑il réussi :

  • à offrir des activités et des services accessibles, adaptés à la culture, holistiques, inclusifs et souples pour soutenir l’apprentissage préscolaire et répondre aux besoins des jeunes enfants autochtones, des familles et des communautés?
  • à favoriser la mise en commun de l’information et des pratiques exemplaires par les sites du PAPACUN?
  • En quoi le PAPACUN fournit‑il des activités et des services accessibles, adaptés à la culture, holistiques, inclusifs et souples pour soutenir l’apprentissage préscolaire et répondre aux besoins des jeunes enfants autochtones, des familles et des communautés?
  • Quels ont été les avantages du PAPACUN pour les jeunes enfants autochtones, leurs parents/tuteurs et leur famille ainsi que les communautés?
  • Dans quelle mesure les sites du PAPACUN ont‑ils collaboré avec les organisations partenaires pour subvenir aux besoins des participants au PAPACUN? Comment le PAPACUN a‑t‑il influencé les politiques, les procédures ou les services des organisations partenaires?
  • Quels ont été les répercussions de la COVID‑19 sur les sites et les participants du PAPACUN? Comment les sites et les participants du PAPACUN se sont‑ils adaptés à la COVID‑19?
  • Dans quelle mesure les sites du PAPACUN se communiquent-ils des renseignements et des pratiques exemplaires à l’appui des activités et des services? Quelles sont les possibilités d’améliorer la communication des renseignements et des pratiques exemplaires par les sites du PAPACUN entre eux et auprès des intervenants?

Thème 3 : Organisation du programme

Le PAPACUN est‑il organisé et exécuté d’une manière qui soutient la prestation d’activités et de services d’apprentissage préscolaire de grande qualité et adaptés à la culture pour les jeunes autochtones et leur famille qui vivent dans les collectivités urbaines et nordiques? Quelles sont les possibilités d’améliorer le PAPACUN?

  • En quoi le PAPACUN est‑il organisé et exécuté d’une manière qui soutient la prestation d’activités et de services d’apprentissage préscolaire de grande qualité et adaptés à la culture pour les jeunes autochtones et leur famille qui vivent dans les collectivités urbaines et nordiques?
  • Quelles seront les priorités du PAPACUN en matière de croissance? Que faut‑il pour aider le PAPACUN à réaliser ces priorités?
  • En quoi les ressources financières du PAPACUN ont‑elles soutenu l’organisation et la prestation d’activités et de services d’apprentissage préscolaire de grande qualité et adaptés à la culture?

Annexe B : Processus d’évaluation, méthodes et sources de données

Qui a pris part à l’évaluation?

  • Le Bureau de l’audit et de l’évaluation (BAE) de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a organisé l’évaluation.
  • Le Groupe de travail en évaluation (GTE) guide le processus d’évaluation. Il est composé de représentants du CNPAPA, de l’équipe responsable des opérations régionales de l’ASPC, du bureau de programme national du PAPACUN et de l’équipe d’évaluation du BAE.
  • Le BAE a embauché une conseillère en évaluation autochtone pour mener des entrevues et recueillir des données d’études de cas auprès des collectivités autochtones, ainsi que pour tenir compte de la culture dans les rapports d’évaluation.

Pendant la phase de planification de l’évaluation, le GTE a adopté les trois principes directeurs suivants :

Figure 6. Principes directeurs de l’évaluation
Figure 6. La version textuelle suit.
Figure 6 - Équivalent textuel

La figure 6 est un diagramme qui illustre les trois principes directeurs de l’évaluation :

  • Écouter les communautés
    • Répondre aux besoins et aux priorités des communautés
    • Être pragmatique dans le contexte de l’exécution du programme à l’échelle locale
    • Répondre au « pourquoi » des communautés en lien avec l’évaluation
  • Agir de façon inclusive
    • Tenir compte de la diversité des besoins à travers le pays
    • Recueillir des données probantes pertinentes sur le plan de la culture en suivant la pédagogie autochtone
  • Soutenir l’action
    • Apprendre et favoriser l’action
    • Aider les sites à aller de l’avant
    • Cerner les pratiques prometteuses

Dans un cercle au centre du diagramme, on peut lire « Communauté du PAPACUN », ce qui signifie que la communauté du PAPACUN devrait être au centre de cette évaluation.

Processus d’évaluation participatif

Le GTE s’est réuni toutes les deux semaines pendant le processus d’évaluation, dans un esprit de transparence et de consensus. Le GTE a fourni des conseils sur toutes les phases de l’évaluation, y compris les suivantes : planification, exécution, déclaration et élaboration de la réponse et du plan d’action (voir la figure 7).

Le GTE et l’équipe d’évaluation de l’ASPC ont répondu aux principales limites des façons suivantes :

  • Compte tenu du processus de collaboration, il a fallu plus de temps pour mener à bien les différentes phases de l’évaluation qu’il en aurait fallu pour une évaluation organisationnelle classique. Par conséquent, les échéanciers du projet ont été prolongés afin de laisser assez de temps pour les processus d’examen et de consultation.
  • Aux fins de la sécurité culturelle des participants autochtones et de la prise en compte d’une vision du monde autochtone dans l’analyse et la production de rapports, les communautés ont participé au GTE et l’on a embauché une conseillère en évaluation autochtone.
  • Étant donné que les sites du PAPACUN varient considérablement au sein des régions et entre elles, en raison des contextes socioéconomiques et culturels locaux, il est difficile de faire des observations généralisées au sujet du programme selon une échelle nationale. Ce problème a été résolu grâce à l’utilisation de plusieurs sources de données et à des efforts visant à obtenir une représentation régionale équilibrée.
Figure 7. Processus d’évaluation participatif
Figure 7. La version textuelle suit.
Figure 7 - Équivalent textuel

La figure 7 est un diagramme qui illustre l’approche participative qui a guidé chacune des étapes du processus d’évaluation, lesquelles sont résumées ci‑dessous.

Pendant la phase de planification :

  • Planification de l’évaluation avec le groupe de travail de l’évaluation (GTE)
  • Présentation de la portée au CNPAPA et au Comité d’évaluation et de mesure du rendement (CEMR) de l’ASPC

Pendant la phase d’exécution (ces étapes ont été menées de façon répétée) :

  • Collecte de données dirigée par les communautés, la conseillère autochtone et le BAE de l’ASPC
  • Analyse des données par le BAE et la conseillère autochtone
  • Examen des conclusions et des recommandations préliminaires avec les communautés, le GTE et le CNPAPA

Pendant la phase de rédaction du rapport :

  • Présentation des conclusions, des recommandations, de la réponse et du plan d’action au CNPAPA et au CEMR

En outre, des réunions bimensuelles du GTE ont eu lieu tout au long des trois phases de l’évaluation. Les membres se réunissaient afin de donner leur avis sur le processus d’évaluation et de fournir des commentaires sur les produits de l’évaluation.

Collecte de données dirigée par les communautés

Sondage de 2017 sur l’AGJEA : 1,845 répondants

  • Sondage mené en 2017 auprès du personnel des sites, des parents et des tuteurs afin d’évaluer les besoins associés au cadre de l’AGJEA.

Sondage de 2021 auprès des parents et des tuteurs : 497 répondants

  • Sondage mené en 2021 auprès des parents et des tuteurs par l’AHSABC.

Rapport du PEP LOVIT Way : 17 sites de projet

  • Le PEP LOVIT Way est un processus d’évaluation des programmes adaptés à la culture qui a été conçu par l’AHSABC pour aider les sites du PAPA à améliorer la qualité des programmes et à établir des liens avec d’autres sites. En 2021, 17 sites du PAPACUN ont pris part au PEP LOVIT Way. L’acronyme LOVIT signifie « Learning to Observe, Value, Inspire, and Transform ».

Lettres des sites de la Saskatchewan (2019-2020): 28 lettres

  • Des lettres à l’intention du premier ministre ont été rédigées par les familles et le personnel d’un site du PAPA situé en Saskatchewan.

Vidéos de l’Atlantique : 11 vidéos

  • Dans le cadre du projet de vidéos « Our Voices/Our Vision », sept courtes vidéos mettant en vedette des diplômés du PAPA de six sites de la région de l’Atlantique et leurs parents ont été produites.

Collecte de données dirigée par le BAE/la conseillère autochtone, avec la participation des communautés

Entrevues auprès des informateurs clés : 47 personnes interrogées

  • Interne (ASPC) : 14
  • Membres du personnel des sites : 13
  • Représentants des gouvernements fédéral/provinciaux/territoriaux : 7
  • Membres du CNPAPA/GTE : 6
  • Partenaires des sites : 5
  • Experts : 2

Études des cas : 6 sites d’études de cas

  • Whitehorse, Yn
  • Prince George, C.-B.
  • Prince Albert, Sask.
  • Toronto, Ont.
  • La Tuque, Qc
  • Halifax, N.-É.

Données historiques ou documentaires

  • Examen de la documentation : 47 documents. Les documents examinés comprennent les documents internes clés et les publications externes clés de l’ASPC, du CNPAPA et de l’AHSABC.
  • Examen des données financières : 5 exercices financiers. Les données financières pour 2016‑2017, 2017‑2018, 2018‑2019, 2019‑2020 et 2020‑2021 fournies par la Direction générale du dirigeant principal des finances et services intégrés de gestion, ainsi que les données supplémentaires fournies par la Division de l’enfance et de la jeunesse (Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques [DGPSPMC]). Les données financières sur les dépenses relatives aux salaires ainsi qu’au fonctionnement et à l’entretien (F et E) concernent uniquement le PAPACUN (DGPSPMC). Elles ne portent pas sur les opérations régionales ni sur le CSC. Étant donné que le personnel du CSC et des opérations régionales travaille sur plusieurs programmes en même temps, aucune ventilation axée sur le PAPACUN n’est disponible.
  • Examen des données sur le rendement : 3 exercices financiers. l’Outil de mesure du rendement des programmes pour enfants (OMRPE) et l’outil des rapports sur le Nord sont des outils de mesure du rendement utilisés par l’ASPC. Les outils de données sur le rendement ne sont pas les mêmes dans les sites des provinces que dans ceux des territoires. Les sites du PAPACUN des provinces utilisent l’OMRPE tous les deux ans, tandis que les sites des territoires utilisent l’outil des rapports sur le Nord chaque année. L’outil des rapports sur le Nord est un outil simplifié qui vise à réduire le fardeau administratif et qui pose des questions différentes de celles de l’OMRPE.
  • Examen de la littérature : 11 publications

Annexe C : Six volets du PAPACUN

Les définitions sont tirées du document intitulé Programme d’aide préscolaire aux Autochtones – Principes et lignes directrices (1998).

Culture et langue

Le volet « culture et langue » a pour objet de promouvoir chez les enfants une image positive d’eux mêmes en tant qu’autochtones, d’approfondir la connaissance et l’expérience qu’ils ont de la langue et de la culture de leur collectivité. Il s’agit plus précisément d’insuffler un nouveau dynamisme à la culture et à la langue et de les perpétuer, de sorte que les enfants aspirent à apprendre si possible leur langue ancestrale et à participer à la culture de leur collectivité au terme du programme.

Éducation

Le volet « éducation » a pour objet d’insuffler à chaque enfant autochtone un désir d’apprendre toujours renouvelé. Chaque projet aidera les enfants à prendre des initiatives en ce sens et leur procurera des occasions d’apprendre dans un contexte amusant et agréable, compte tenu de leur âge et de leur développement. Il s’agit en définitive de faire prendre conscience aux enfants qu’ils peuvent apprendre, pour susciter chez eux l’enthousiasme, l’estime de soi et l’esprit d’initiative qui les porteront plus tard à apprendre.

Promotion de la santé

Le volet « promotion de la santé » vise à offrir aux parents, tuteurs, gardiens et autres intervenants du PAPA la possibilité d’exercer un plus grand contrôle sur leur santé et de l’améliorer. Le projet encouragera plus particulièrement les initiatives personnelles en matière de santé, la collaboration entre les intervenants pour toute question en ce sens ainsi que la création de réseaux de soutien social formels et informels. L’objectif ultime est de faire en sorte que les intervenants du PAPA posent des gestes qui s’insèrent dans le cadre d’une approche holistique de la santé.

Nutrition

Le volet « nutrition » vise à ce que les enfants reçoivent une alimentation répondant à leurs besoins nutritifs. Le projet doit aussi sensibiliser le personnel et les parents aux effets positifs d’une bonne alimentation sur la capacité d’apprentissage des enfants ainsi que sur leur développement physique et mental. Les repas sont une occasion de partager, d’éduquer et d’avoir des interactions sociales. Il s’agit en définitive d’amener les enfants et les parents à acquérir de bonnes ou de meilleures habitudes alimentaires, que les enfants conserveront après le programme.

Participation des parents et des familles

Le volet « participation des parents et des familles » a pour objet de soutenir les parents et les familles dans leur rôle de premiers éducateurs des enfants. La contribution des parents et des familles sera reconnue; ceux ci seront appelés soit à faire partie d’un groupe de parents ou encore à participer ou contribuer aux activités de la classe. Les parents auront ainsi la possibilité d’apporter quelque chose et de servir davantage de modèles à leurs enfants et dans leur collectivité. Il s’agit en définitive d’amener les parents et les gardiens qui suivent le programme à avoir plus confiance en eux mêmes, à s’affirmer davantage et à mieux comprendre leurs enfants.

Soutien social

Le volet « soutien social » vise à informer les familles des ressources et services communautaires dont elles peuvent se prévaloir et qui peuvent améliorer leur qualité de vie. Le projet doit faciliter aux familles l’accès à ces ressources et services. À cette fin, il se peut que les responsables du projet travaillent de concert avec les fournisseurs de services. L’objectif ultime est d’amener les parents à obtenir l’aide et les services qui les aideront à être des intervenants actifs dans la vie de leurs enfants et dans le contexte du PAPA.

Annexe D : Profil financier

Budget et dépenses du PAPACUN, y compris la différence, de 2016 à 2021 (en M$)Note de bas de page 54

Exercice financier Dépenses prévues Dépenses actuelles Différence Pourcentage du budget dépensé
2016-2017 33,21 33,47 0,26 101%
2017-2018 33,00 31,62 -1,37 96%
2018-2019 38,29 35,84 -2,45 94%
2019-2020 37.38 36.83 -0.55 99%
2020-2021 40,66 37,89 -2,76 93%
Total 182,54 175,66 -8,33 96%

De 2016‑2017 à 2020‑2021, le budget du PAPACUN comprenait des dépenses prévues de 182,5 M$ en fonds permanents, pour une moyenne de 36,5 M$ par année. Pendant cette même période, le programme a dépensé 175,7 M$ (96 %) en fonds permanents, pour une moyenne de 35,1 M$ par année (voir la figure 8). En plus des fonds permanents, le PAPACUN a reçu un financement ponctuel sous forme de S et C de la part d’autres ministères fédéraux au cours des cinq derniers exercices. En 2017‑2018, Infrastructure Canada a octroyé 15,4 M$ au PAPACUN pour améliorer l’infrastructure des sites de prestation de services. Puis, en 2020‑2021, EDSC a fourni 8,8 M$ au programme pour les mesures de lutte contre la COVID‑19.

Comme l’indique la section 3.3.2 du présent rapport, la majorité du budget du PAPACUN (de 89 à 97 % par exercice) est allouée aux S et C destinées aux 134 sites, soit 133 sites offrant des services et une organisation n’offrant pas de services, c’est‑à‑dire l’AHSABC (voir la figure 9). Le financement sous forme de S et C est utilisé par les bénéficiaires pour exécuter les programmes du PAPACUN, entretenir leurs espaces, fournir des ressources aux participants et rémunérer leurs employés. Le reste du budget est consacré aux salaires ainsi qu’au fonctionnement et à l’entretien (de 3 à 11 % par exercice) du bureau national du PAPACUN.Note de bas de page 55

À partir de 2018‑2019, EDSC a commencé à transférer des fonds au PAPACUN dans le cadre de l’initiative de transformation de l’AGJEA. Depuis cet exercice, le PAPACUN a dépensé en moyenne 3,7 M$ par année en fonds provenant de cette initiative, ce qui comprend une moyenne de 3,1 M$ sous forme de S et C. Cependant, la majorité du financement du PAPACUN provient encore de l’ASPC (voir les figures 9 et 10).

Bien que le programme ne semble pas avoir épuisé ses fonds de 2017‑2018 à 2020‑2021, cela coïncide avec l’ajout du financement provenant de l’initiative de transformation de l’AGJEA. Selon le personnel du PAPACUN de l’ASPC, situé à la fois à l’administration centrale et dans les bureaux régionaux, le financement d’EDSC, par l’entremise de l’initiative de transformation de l’AGJEA, était parfois transféré à l’ASPC plus tard au cours d’un exercice donné. Bien que les sites aient démontré qu’ils avaient besoin de ce nouveau financement, beaucoup d’entre eux n’avaient pas le personnel nécessaire pour élaborer rapidement et stratégiquement des budgets afin d’utiliser les fonds au cours du même exercice. En conséquence, une partie des fonds a été reportée à l’exercice suivant, ce qui a entraîné des fluctuations dans les dépenses annuelles de l’initiative de transformation de l’AGJEA. Cependant, le PAPACUN a dépensé environ 100 % des fonds fournis par l’ASPC chaque année. Enfin, les bénéficiaires du financement pouvaient reporter à l’exercice suivant tous les fonds fournis sous forme de contributions qui n’avaient pas été dépensés, en utilisant le mécanisme de l’annexe K de la Directive sur les paiements de transfert du gouvernement du Canada, ce qui signifie que les fonds réellement disponibles pendant chaque exercice variaient en fonction du montant reporté chaque année.

Figure 8. Financement prévu et réel du programme sous forme de S et de C, de 2016 2017 à 2020 2021 (M$)Note de bas de page 56
Figure 8. La version textuelle suit.
Figure 8 - Équivalent textuel

La figure 8 est un diagramme à barres verticales comparant le financement annuel prévu et réel sous forme de subventions et de contributions (S et C) de 2016‑2017 à 2020‑2021. Le diagramme contient tout le financement sous forme de S et C auquel le programme a eu accès au cours des cinq derniers exercices, y compris un transfert ponctuel provenant d’Infrastructure Canada (INFC) en 2017‑2018 pour l’amélioration des infrastructures et d’Emploi et Développement social Canada (EDSC) en 2020‑2021 pour les mesures de lutte contre la COVID‑19.

Les chiffres sont les suivants :

Exercice 2016‑2017

  • Budget des S et C : 32,13 M$
  • Dépenses réelles en S et C : 32,48 M$
  • Budget dépensé : 101 %

Exercice 2017‑2018

  • Budget des S et C : 47,53 M$
  • Dépenses réelles en S et C : 44,12 M$
  • Budget dépensé : 93 %

Exercice 2018‑2019

  • Budget des S et C : 36,55 M$
  • Dépenses réelles en S et C : 35,11 M$
  • Budget dépensé : 96 %

Exercice 2019‑2020

  • Budget des S et C : 35,96 M$
  • Dépenses réelles en S et C : 35,50 M$
  • Budget dépensé : 99 %

Exercice 2020‑2021

  • Budget des S et C : 45,07 M$
  • Dépenses réelles en S et C : 43,83 M$
  • Budget dépensé : 97 %
Figure 9. Budget des S et C du programme, par volet de financement (M$ et % du budget total des S et C)
Figure 9. La version textuelle suit.
Figure 9 - Équivalent textuel

La figure 9 est un diagramme à barres superposées montrant une ventilation du budget annuel des S et C (c.‑à‑d. les dépenses prévues) du PAPACUN pour chaque exercice de 2016‑2017 à 2020‑2021. Chacune des barres superposées indique le montant des dépenses prévues par volet de financement et le pourcentage que chaque volet de financement représente par rapport au total des dépenses prévues en S et C pour cet exercice. Les chiffres sont les suivants :

Exercice 2016‑2017

  • Prévu – S et C de base (ASPC) : 29,1 M$ (91 %)
  • Prévu – Fonds stratégique (ASPC) : 3,0 M$ (9 %)

Exercice 2017‑2018

  • Prévu – S et C de base (ASPC) : 29,1 M$ (61 %)
  • Prévu – Fonds stratégique (ASPC) : 3,0 M$ (6 %)
  • Prévu – Fonds pour les infrastructures sociales (INFC) : 15,4 M$ (32 %)

Exercice 2018‑2019

  • Prévu – S et C de base (ASPC) : 29,1 M$ (80 %)
  • Prévu – Fonds stratégique (ASPC) : 3,0 M$ (8 %)
  • Prévu – S et C panautochtones – AGJEA (EDSC) : 4,4 M$ (12 %)

Exercice 2019‑2020

  • Prévu – S et C de base (ASPC) : 29,1 M$ (81 %)
  • Prévu – Fonds stratégique (ASPC) : 3,0 M$ (8 %)
  • Prévu – S et C panautochtones – AGJEA (EDSC) : 3,8 M$ (11 %)

Exercice 2020‑2021

  • Prévu – S et C de base (ASPC) : 29,1 M$ (65 %)
  • Prévu – Fonds stratégique (ASPC) : 3,0 M$ (7 %)
  • Prévu – S et C panautochtones – AGJEA (EDSC) : 4,2 M$ (9 %)
  • Prévu – S et C en lien avec la COVD‑19 – AGJEA (EDSC) : 8,8 M$ (19 %)
Figure 10. Dépenses du programme en S et C, par volet de financement (M$ et % des dépenses totales en S et C)
Figure 10. La version textuelle suit.
Figure 10 - Équivalent textuel

La figure 10 est un diagramme à barres superposées montrant une ventilation des dépenses annuelles en S et C (c.‑à‑d. les dépenses réelles) du PAPACUN pour chaque exercice de 2016‑2017 à 2020‑2021. Chacune des barres superposées indique le montant des dépenses réelles par volet de financement et le pourcentage que chaque volet de financement représente par rapport au total des dépenses réelles en S et C pour cet exercice. Les chiffres sont les suivants :

Exercice 2016‑2017

  • S et C de base (ASPC) : 30,3 M$ (93 %)
  • Fonds stratégique (ASPC) : 2,2 M$ (7 %)

Exercice 2017‑2018

  • S et C de base (ASPC) : 29,4 M$ (67 %)
  • Fonds stratégique (ASPC) : 1,3 M$ (3 %)
  • Fonds pour les infrastructures sociales (INFC) : 13,5 M$ (31 %)

Exercice 2018‑2019

  • S et C de base (ASPC) : 29,5 M$ (84 %)
  • Fonds stratégique (ASPC) : 3,6 M$ (10 %)
  • S et C panautochtones – AGJEA (EDSC) : 2,0 M$ (6 %)

Exercice 2019‑2020

  • S et C de base (ASPC) : 28,1 M$ (79 %)
  • Fonds stratégique (ASPC) : 3,6 M$ (10 %)
  • S et C panautochtones – AGJEA (EDSC) : 3,8 M$ (11 %)

Exercice 2020‑2021

  • S et C de base (ASPC) : 29,2 M$ (67 %)
  • Fonds stratégique (ASPC) : 3,0 M$ (7 %)
  • S et C panautochtones – AGJEA (EDSC) : 3,5 M$ (8 %)
  • S et C en lien avec la COVD‑19 – AGJEA (EDSC) : 8,2 M$ (19 %)

Annexe E : « Our Voices/Our Vision » : Renforcer les voix des diplômés de l’aide préscolaire au Canada atlantique

À propos du projet

Objet

L’objectif du projet pilote était de démontrer l’incidence des six sites du PAPA du Canada atlantique sur les diplômés du programme, leurs familles, leurs parents/tuteurs et les collectivités autochtones urbaines et nordiques. En outre, ces vidéos ont été créées pour présenter et célébrer une méthode d’évaluation autochtone, à savoir la narration visuelle, et ouvrir la voie à l’utilisation de récits en format vidéo dans les évaluations futures du PAPACUN.

Équipe de projet

Le projet a été produit par le Dr Verlé Harrop de vHarrop & Associates Inc. et est administré par Patsy McKinney du centre d’amitié Under One Sky de Fredericton, avec le soutien du bureau régional de l’Atlantique de l’ASPC.Note de bas de page 57 Les responsables des six sites du PAPA de la région de l’Atlantique ont apporté un soutien important à la création des vidéos. La réalisatrice autochtone Jennie Williams du centre d’amitié First Light de St. John’s a procédé à l’enregistrement et au montage final des vidéos, en adaptant le rythme et l’orientation de la narration à la culture. L’agence Waterwerks a quant à elle contribué à la postproduction des vidéos.

Produits livrables

Les responsables des sites ont recruté pour les vidéos de chaque site deux diplômés du PAPA, des parents et des aînés. Les personnes interrogées ont consenti à partager leur histoire de vive voix. La création des vidéos a suivi le principe éthique directeur du Réseau de connaissances des Autochtones en milieu urbain, qui encourage l’autonomie gouvernementale et l’autodétermination des Autochtones. Par conséquent, les vidéos créées dans le cadre de ce projet appartiennent aux personnes interrogées et aux sites du PAPA concernés et sont sous le contrôle de ces personnes et de ces sites.

Deliverables

  1. OnzeNote de bas de page 58 vidéos qui soulignent les effets durables de l’APA et qui rendent compte des messages importants des jeunes, des familles et des organisations au sujet du PAPA;
  2. Une célébration communautaire par Zoom pour les membres de la communauté de chaque site, qui a eu lieu le 23 mars 2022;
  3. Une projection et un atelier de transfert des connaissances par Zoom pour les éducateurs et les décideurs de tous les ordres de gouvernement, qui ont eu lieu le 30 mars 2022.

Résumé des vidéos

Pendant la projection et l’atelier du 30 mars 2022, les vidéos ont été présentées en fonction de quatre thèmes et ont été suivies des réflexions des responsables de chacun des sites du PAPA de la région de l’Atlantique.

Pendant l’atelier, l’aînée Sharon O’Brian a conseillé aux participants d’écouter les voix dans les vidéos en ouvrant leur cœur et leur esprit, puisqu’il y avait beaucoup d’enseignements dans peu de mots. Elle a également cité le chef Dan George : [traduction] « si les très vieux se souviennent, alors les très jeunes écouteront ».

Thème 1 : La participation des parents et des communautés

Trois vidéos ont montré comment les PAPA favorisent un sens positif de la culture autochtone chez les enfants, tout en invitant les parents et les tuteurs à prendre part, par exemple, à la préparation d’aliments traditionnels, à la création d’œuvres d’art et à des cérémonies. Cette participation intergénérationnelle renforce les liens des enfants avec leur famille et leur communauté, et ce, grâce à la communication des expériences culturelles à l’école, à des activités et aux valeurs apprises à la maison. Cela encourage également les enfants à respecter les valeurs autochtones telles que le respect des dons de la terre et des autres peuples ainsi que l’écoute des histoires des aînés.

Thème 2 : Des collectivités prospères

Les diplômés mis en vedette dans trois vidéos différentes ont parlé des liens communautaires qu’ils ont établis grâce au PAPA, par exemple : des amitiés durables et l’impression d’être les bienvenus dans leur site local, y compris un sentiment d’appartenance à ce dernier. Cette impression que les sites du PAPA sont « un chez‑soi loin de chez soi » a inspiré les diplômés de diverses façons, y compris les suivantes : continuer à apprendre les langues autochtones et à participer aux traditions, se réjouir de voir les jeunes membres et leur famille s’épanouir grâce au PAPA et même prendre part au PAPA à titre de parents avec leurs propres enfants. Il existe de nombreuses histoires de ce type et d’histoires de transformation personnelle, par exemple les diplômés ou les parents qui deviennent des éducateurs de la petite enfance. Ces histoires ont été rendues possibles grâce aux sites du PAPA qui créent des espaces communautaires accueillants, diversifiés et sans jugement depuis plus de deux décennies.

Thème 3 : La gouvernance et la réconciliation

[Traduction] « L’éducation est un outil puissant, mais, dans le passé, elle a été utilisée contre les peuples autochtones comme une arme de destruction massive. Ce programme, qui existe depuis 27 ans, est en train de défaire une partie de tout cela. »

Membres de la direction d’un site du PAPACUN

Un parent et deux diplômés ont parlé, dans trois vidéos différentes, du fait de se rapprocher de la terre, de la langue et de la culture grâce aux programmes des sites du PAPA et en compagnie de la famille. Il s’agissait notamment d’aider des aînés à cueillir du foin d’odeur, de récolter et de cuisiner des aliments traditionnels, ainsi que d’apprendre une langue autochtone dès l’enfance et de continuer à l’utiliser en tant que jeune adulte. Un parent qui a trouvé une communauté et du soutien grâce à son site local du PAPA fait désormais partie du conseil d’administration de celui‑ci. Le PAPA soutient les parents et les tuteurs, qui sont les éducateurs les plus influents dans la vie de chaque enfant. Les programmes de chaque site sont guidés par la communauté, par l’entremise de la participation des parents et des tuteurs, et ce, en fonction des besoins et de la capacité de chaque communauté; les programmes ne sont donc pas « coulés dans le béton ».

Thème 4 : Le PAPA en tant qu’outil de prévention

Deux vidéos ont chacune mis en vedette un diplômé qui a raconté en quoi le PAPA a eu une grande incidence sur la façon dont il se perçoit aujourd’hui, avec des racines solides dans sa culture et la capacité d’avoir une influence positive au sein de sa collectivité. [Traduction] « Les enseignements acquis, les amitiés nouées et les liens tissés grâce au PAPA resteront avec moi pour toujours. »

Questions soulevées lors de la discussion sur les vidéos

Les directeurs des sites du PAPA qui ont pris part à la discussion sur les vidéos ont souligné que leur travail visant à soutenir les familles pour les aider à faire face à la pauvreté et au retrait des enfants de leur foyer par les services sociaux pouvait sembler accablant. Ils ont également constaté que de nombreux parents et tuteurs n’avaient que peu de disponibilité pour participer activement à la communauté du PAPA. Cependant, ils ont déclaré qu’il vaut mieux établir des relations en « rencontrant les familles là où elles se trouvent ». Les adultes peuvent commencer à participer activement en venant simplement prendre un repas. Les sorties de groupe sur le terrain se sont également avérées populaires. Au fil du temps, de nombreux parents et tuteurs développent un sentiment d’appartenance durable qui devient une source de soutien pour eux‑mêmes et pour les autres. Parallèlement, les relations organisationnelles établies par le personnel des sites du PAPA depuis de nombreuses années ont permis aux services sociaux et aux écoles publiques d’apprendre à soutenir les familles autochtones de façon plus positive.

[Traduction] « À mes débuts, aucune organisation non autochtone ne voulait travailler avec moi. “Nous” étions problématiques. Au fil des ans, le PAPA a changé cette perspective. »

Membres de la direction d’un site du PAPACUN

Incidence du projet de vidéos

Pour les collectivités où sont situés les sites du PAPA du Canada atlantique, les vidéos :

  1. ont rendu visible et ont validé le travail effectué par les sites du PAPA;
  2. ont souligné le fait que le PAPA est une forme de prévention à grande échelle et devrait être mis à la disposition de tous les enfants des collectivités autochtones urbaines et nordiques du Canada;
  3. ont raconté les histoires qui se cachent derrière les chiffres présentés dans une évaluation classique;
  4. se sont avérées être un projet de réconciliation en action;
  5. ont renforcé les relations entre les organisations autochtones urbaines et nordiques participantes de la région de l’Atlantique;
  6. ont renforcé la capacité de production et de montage vidéo du centre d’amitié First Light.

Conclusion

Il a fallu des années aux sites du PAPA pour créer un sentiment de communauté autochtone en région urbaine, hors réserve et en dehors des territoires traditionnels. Les onze vidéos du projet « Our Voices/Our Vision » expriment le sentiment qui existe chez les familles participantes selon lequel le PAPA est en soi une communauté, une culture et des liens.

Annexe F : À propos des études de cas

Objectif des études de cas

Les études de cas ont été menées dans le but de recueillir des récits de faits vécus illustrant les effets multigénérationnels des programmes sur les familles et les communautés dans différents sites d’un bout à l’autre du pays. Les études de cas étaient également une occasion pour les collectivités de se rassembler, de réfléchir et de partager leurs expériences de la participation au PAPACUN, ainsi que de recevoir un rapport qui rendrait compte de leurs expériences. Enfin, les études de cas avaient pour but de cerner les pratiques exemplaires et les leçons qui pourraient être communiquées à d’autres sites du PAPACUN.

Figure 11. Types de sujets et de questions abordés dans le cadre des études de cas
Figure 11. La version textuelle suit.
Figure 11 - Équivalent textuel

La figure 11 est un diagramme dont la bulle centrale indique « Ce que nous voulions apprendre grâce aux études de cas ». Ce diagramme contient des bulles où sont inscrites les principales questions et les principaux sujets abordés dans le cadre des études de cas de l’évaluation. Les voici :

  • Besoins des jeunes enfants autochtones et de leur famille
  • Incidence à court terme du PAPACUN sur les enfants, les familles et les communautés
  • Incidence à long terme du PAPACUN sur les enfants, les familles et les communautés
  • Répercussions de la COVID‑19 sur les familles, les sites et les communautés, et façon dont ils se sont adaptés à la situation
  • Partage de la sagesse et des méthodes éprouvées entre les sites et avec les partenaires communautaires
  • Réussites et défis dans le cadre de l’exécution du programme, du point de vue du personnel et des bénévoles

Sites visés par les études de cas

Les études de cas ont eu lieu dans six sites d’APA de partout au pays. Les sites ont été sélectionnés de façon à apporter une diversité de voix en fonction de la région géographique, du type et de la taille de la collectivité où ils se situent, ainsi que du nombre d’enfants pouvant y être inscrits.

Quatre sites, parmi les six concernés par les études de cas, ont pu terminer la collecte et la validation de leurs données à temps pour que celles‑ci soient prises en compte dans le présent rapport. Il s’agit des sites suivants : Halifax (en N.‑É.), La Tuque (au Québec), Toronto (en Ontario) et Prince Albert (en Saskatchewan). Les deux autres sites auront la possibilité de terminer leurs activités en lien avec les études de cas. Tous les sites pourront prendre part aux activités de partage des connaissances liées aux renseignements issus des études de cas qui auront lieu une fois la présente évaluation terminée.

Figure 12. Sites visés par les études de cas
Figure 12. La version textuelle suit.
Figure 12 - Équivalent textuel

La figure 12 est une carte du Canada sur laquelle figurent des marqueurs de localisation et des étiquettes indiquant chacun des six sites visés par les études de cas, que voici :

  • Halifax (N.‑É.)
  • La Tuque (Qc)
  • Toronto (Ont.)
  • Prince Albert (Sask.)
  • Prince George (C.‑B.)
  • Whitehorse (Yn)

Collecte et propriété des données axées sur les communautés

Les études de cas ont utilisé une méthode mixte. Elles ont intégré des données quantitatives provenant des rapports sur la mesure du rendement à l’échelle des sites de 2016 à 2021, ainsi que des renseignements qualitatifs issus de conversations avec le personnel, les parents, les tuteurs et les grands‑parents des sites visés par les études de cas. Une conseillère en évaluation autochtone, Andrea L.K. Johnston, a dirigé la collecte de données initiale à l’aide d’outils d’évaluation fondés sur la culture, qui intègrent une approche holistique de la collecte de données par l’entremise de récits visuels et oraux. Les participants des six sites ont réalisé des scénarimages pour consigner leur propre parcours en lien avec les programmes des sites du PAPACUN ainsi que celui des enfants.

Par la suite, cinq des six sites ont planifié un événement supplémentaire pour que les parents, les tuteurs et le personnel puissent partager d’autres histoires liées au PAPACUN dans le format de leur choix. Les activités comprenaient des échanges lors de repas collectifs, des cercles de partage de récits et de la transmission d’information de façon individuelle aux parents, aux tuteurs et aux anciens élèves. Chaque site a ensuite procédé à l’élaboration et à la validation de son propre rapport, soit de manière indépendante, soit en collaboration avec la conseillère, selon les préférences de chacun. Les méthodes uniques de collecte de données et de production de rapports suivies par chacun des sites visés par les études de cas montrent une application importante des principes directeurs de l’évaluation, à savoir : gestion par les communautés, inclusion et orientation vers l’action.

Enfin, conformément aux principes relatifs à la souveraineté des données autochtones, chacun des sites du PAPACUN ayant participé aux études de cas conserve la propriété de ses données et de son rapport. Les renseignements mis en évidence dans le corps de ce rapport d’évaluation qui sont issus de quatre des études de cas ont été inclus avec la permission des sites concernés.

Notes de fin du document

Note de bas de page 1

Bureau de l’audit et de l’évaluation, Santé Canada et Agence de la santé publique du Canada, Évaluation du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques : De 2011‑2012 à 2015‑2016, Canada.ca, 2017 (mars 2017). Sur Internet : https://www. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/organisation/transparence/rapports-gestion/evaluation/2011-2012-2015-2016-aide-prescolaire-aux-autochtones-dans-les-collectivites-urbaines-et-nordiques.html.

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Note de bas de page 2

Agence de la santé publique du Canada, Programme d’aide préscolaire aux Autochtones Initiative pour régions urbaines et nordiques, Canada.ca, 1998 (octobre 1998). Sur Internet : https://www.canada.ca/fr/sante‑publique/services/promotion‑sante/enfance‑adolescence/publications/programme‑aide‑prescolaire‑autochtones‑initiative‑regions‑urbaines‑nordiques.html.

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Note de bas de page 3

La carte montre les nombres moyens d’inscriptions dans les sites des provinces selon les cycles de l’Outil de mesure du rendement des programmes pour enfants (OMRPE) de 2017‑2018 à 2019‑2020, ainsi que les nombres moyens d’inscriptions dans les sites des territoires selon les cycles de l’outil des rapports sur le Nord de 2017‑2018, de 2018‑2019 et de 2019‑2020. Sept sites au Québec n’ont pas terminé le cycle de 2017‑2018 de l’OMRPE, de sorte que la moyenne du Québec est probablement une légère sous‑estimation de la moyenne réelle.

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Note de bas de page 4

Les sites du PAPACUN des provinces ajoutent des données dans l’OMRPE de l’ASPC tous les deux exercices, tandis que les sites des territoires remplissent le Modèle de rapport sur les résultats obtenus en santé dans le Nord (« outil du Nord » ou « outil des rapports sur le Nord »), qui est plus simple. Le rapport de l’outil du Nord n’a pas ventilé les participants selon le genre ou l’identité autochtone.

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Note de bas de page 5

Cela comprend aussi le financement dans le cadre de l’Initiative de services de garde pour les Premières Nations et les Inuits d’EDSC. EDSC est responsable de l’administration de l’entente de financement, et l’ASPC, de l’examen des plans de travail et des rapports relatifs au PAPACUN.

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Note de bas de page 6

Cela a conduit à la création de 280 places supplémentaires du PAPA d’ici 2021.

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Note de bas de page 7

Agence de la santé publique du Canada, A Relational Approach to Family Engagement and Family Wellbeing at Aboriginal Head Start in Urban and Northern Communities Program Sites in British Columbia, Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, 2018. Sur Internet : https://www.nccih.ca/634/A_relational_approach_to_family_engagement_and_family_wellbeing_at_Aboriginal_Head_Start_in_Urban_an....nccih?id=1351&col=5. Hayley Powling, Jason Hickey, Patsy McKinney, Katie Caverhill, Tristin Robbins, Nathan Carrier et Abigail Nash, What We Do Is We Focus on the Community and the Parents and Everything That Comes into Making up the Little Ones’ World and Being’: How Aboriginal Head Start Programs Benefit Families and Communities, manuscrit non publié, février, transcription, 2021.

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Note de bas de page 8

Regine Halseth et Margo Greenwood, Indigenous Early Childhood Development in Canada: Current State of Knowledge and Future Directions, Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, 2019. Sur Internet : https://www.nccih.ca/495/Indigenous_early_childhood_development_in_Canada__Current_state_of_knowledge_and_future_directions.nccah?id=247.

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Note de bas de page 9

Jesse A Thistle, Indigenous Definition of Homelessness in Canada, Homeless Hub, Presse de l’Observatoire canadien sur l’itinérance, 2017. Sur Internet : https://www.homelesshub.ca/sites/default/files/attachments/COHIndigenousHomelessness-summary.pdf.

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Note de bas de page 10

Statistique Canada, Le Quotidien – Étude : La situation des enfants autochtones âgés de 14 ans et moins dans leur ménage, 2011, www150.Statcan.gc.ca, 2016 (consulté le 13 avril 2016). Sur Internet : https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/160413/dq160413a-fra.htm.

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Note de bas de page 11

Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, Culture and Language as Social Determinants of First Nations, Inuit, and Métis Health, 2016. Sur Internet : https://www.nccih.ca/495/Culture_and_language_as_social_determinants_of_First_Nations,_Inuit,_and_M%C3%A9tis_health.nccih?id=15#:~:text=Culture%20and%20language%20as%20social%20determinants%20of%20First,identity%2C%20and%20is%20expressed%20and%20maintained%20through%20language.

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Note de bas de page 12

Monique Gray Smith, Aboriginal Head Start – the next Generation – Then and Now: Reflections on the 20th Anniversary Celebration of Aboriginal Head Start in Urban and Northern Communities, Aboriginal Head Start Association of British Columbia, 2018. Alison J. Gerlach et Joan Gignac, « Exploring Continuities between Family Engagement and Well‑Being in Aboriginal Head Start Programs in Canada », Infants & Young Children, vol. 32, no 1, 2019, p. 60‑74. Sur Internet : https://doi.org/10.1097/iyc.0000000000000133. Agence de la santé publique du Canada, 2018. Powling et coll., 2021.

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Note de bas de page 13

Agence de la santé publique du Canada, Promising Practices from Aboriginal Head Start in Urban and Northern Communities, présentation dans le cadre du 14th Annual Summer Institute on Early Childhood Development: Addressing Inequity in Canada through Early Childhood Education, 2017. Sur Internet : https://www.oise.utoronto.ca/atkinson/UserFiles/File/Events/20170602_Summer_Institute_2017/SI_2017_Presentations/Promising_practices_from_Aboriginal_Head_Start_in_Urban_and_Northern_Communities.pdf.

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Note de bas de page 14

Sophia den Otter‑Moore, Diana Gresku et Stephanie Cerutti, Aboriginal Head Start in Urban and Northern Communities: Nurturing Quality Holistic Indigenous Early Childhood Education, Agence de la santé publique du Canada, rapport interne, 2020. Agence de la santé publique du Canada, 2018. Agence de la santé publique du Canada, 2017. Powling et coll., 2021.

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Note de bas de page 15

Evelyne Bougie, Leanne Findlay et Dafna Kohen, Aboriginal Head Start in Urban and Northern Communities (AHSUNC): A geographic planning profile, Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, étude commandée par l’ASPC, 2021.

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Note de bas de page 16

Les caractéristiques sociodémographiques utilisées pour l’étude étaient issues du recensement de 2016 et comprenaient le fait de vivre dans un ménage à faible revenu, le fait de vivre dans un ménage monoparental, le fait d’avoir une mère qui était adolescente à la naissance de l’enfant et le fait d’avoir des parents qui ont un niveau d’éducation officielle plus faible. La collectivité (sous‑division de recensement [SDR]) est considérée comme ayant un bien‑être communautaire relatif plus faible, en lien avec le statut socioéconomique, si le nombre d’enfants associés à au moins deux facteurs liés au statut socioéconomique est plus élevé que la moyenne nationale « tout enfant » (d’origine autochtone ou non) (11 %), c’est‑à‑dire : ménage à faible revenu, ménage monoparental, parents ayant un faible niveau d’éducation officielle et parents adolescents.

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Note de bas de page 17

Agence de la santé publique du Canada, Lutte contre la stigmatisation : vers un système de santé plus inclusif – Rapport de l’administratrice en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada 2019, Canada.ca, 2019 (consulté en décembre 2019). Sur Internet : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/organisation/publications/rapports-etat-sante-publique-canada-administrateur-chef-sante-publique/lutte-contre-stigmatisation-vers-systeme-sante-plus-inclusif.html.

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Note de bas de page 18

Ball, 2009. Beresford et Partington, 2003. Bergstrom et coll., 2003. Conseil canadien sur l’apprentissage, 2007. Grande, 2004. Commission royale sur les peuples autochtones, 1996. Smith, 2000 – cité dans Jan Hare, « ‘They Tell a Story and There’s Meaning behind That Story’: Indigenous Knowledge and Young Indigenous Children’s Literacy Learning », Journal of Early Childhood Literacy, vol. 12, no 4, 2011, p. 389‑414. Sur Internet : https://doi.org/10.1177/1468798411417378.

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Note de bas de page 19

Certains éléments du PAPACUN appuient aussi l’appel à l’action no 1, qui vise à réduire le nombre d’enfants autochtones pris en charge, l’appel à l’action no 19, qui vise à combler les écarts dans les résultats en matière de santé entre les collectivités autochtones et les collectivités non autochtones, l’appel à l’action no 33, qui vise à soutenir les enfants ayant un TSAF et leur famille, ainsi que l’appel à l’action no 38, qui vise à éliminer la surreprésentation des jeunes autochtones en détention.

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Note de bas de page 20

Remarque : La DNUDPA a été adoptée par le Canada le 21 juin 2021.

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Note de bas de page 21

Statistique Canada, Recensement de la population de 2016, produit numéro 98‑400‑X2016154 au catalogue de Statistique Canada, Statcan.gc.ca, 2017 (consulté le 25 octobre 2017). Sur Internet : https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/dp-pd/dt-td/Rp-fra.cfm?TABID=2&LANG=F&A=R&APATH=3&DETAIL=0&DIM=0&FL=A&FREE=0&GC=01&GL=-1&GID=1334853&GK=1&GRP=1&O=D&PID=110443&PRID=10&PTYPE=109445&S=0&SHOWALL=0&SUB=0&Temporal=2017&THEME=122&VID=0&VNAMEE=&VNAMEF=&D1=0&D2=0&D3=0&D4=0&D5=0&D6=0.

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Note de bas de page 22

Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, Aboriginal Head Start in Urban and Northern Communities (AHSUNC): A geographic planning profile, 2021 (rapport technique interne préparé pour l’ASPC).

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Note de bas de page 23

R. Halselth et M. Greenwood, Indigenous early childhood development in Canada: Current state of knowledge and future directions, Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, p. 68, cité dans J. Hickey, H. Powling et coll., 2021.

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Note de bas de page 24

Un très petit nombre de sites se trouvaient dans des collectivités qui ne présentaient aucune de ces caractéristiques, mais il est important de noter que le PAPACUN est le principal programme au Canada qui offre une éducation de la petite enfance adaptée à la culture aux enfants autochtones vivant hors réserve/territoire et à leur famille. Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, Aboriginal Head Start in Urban and Northern Communities (AHSUNC): A geographic planning profile, 2021 (rapport technique interne préparé pour l’ASPC).

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Note de bas de page 25

Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, Early childhood education programs and associations with Aboriginal children’s outcomes in Canada: Closing the gap? Statistique Canada, rapport interne préparé pour l’ASPC, 2016.

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Note de bas de page 26

Plusieurs informateurs clés ont également indiqué que, afin de faire participer un plus grand nombre d’enfants, les sites ont besoin d’un soutien pour accroître leur capacité (c.‑à‑d. espace physique et nombre d’employés). Quelques informateurs clés ont vu là une occasion d’utiliser le nouveau financement fondé sur les distinctions pour aider à renforcer la capacité et à rejoindre plus de familles, y compris un plus grand nombre de familles inuites et métisses.

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Note de bas de page 27

Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, Aboriginal Head Start in Urban and Northern Communities (AHSUNC): A Geographic Planning Profile, Statistique Canada, rapport interne préparé pour l’ASPC, 2021.

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Note de bas de page 28

Quelques‑unes des personnes interrogées ont indiqué que certaines familles métisses n’avaient pas accès au programme ou que certaines d’entre elles pouvaient avoir l’impression que le PAPACUN n’était pas conçu pour les enfants métis.

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Note de bas de page 29

Selon les données de l’OMRPE, entre 2017‑2018 et 2019‑2020, un « nombre élevé d’enfants ayant des besoins particuliers » est devenu la principale raison pour laquelle certains sites n’ont pas été en mesure d’inscrire autant d’enfants qu’ils en avaient la capacité.

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Note de bas de page 30

Bureau de l’audit et de l’évaluation, Santé Canada et Agence de la santé publique du Canada, 2017.

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Note de bas de page 31

Shelley D. Golden et Jo Anne L. Earp, « Social Ecological Approaches to Individuals and Their Contexts », Health Education & Behavior, vol. 39, no 3, 2012, p. 364‑372. Sur Internet : https://doi.org/10.1177/1090198111418634.

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Note de bas de page 32

Erik Blas et Anand Sivasankara Kurup, éditeurs, « Equity, Social Determinants and Public Health Programmes », Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2010. Sur Internet : https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/44289/9789241563970_eng.pdf?sequence=1&isAllowed=y.

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Note de bas de page 33

Golden et Earp, 2012.

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Note de bas de page 34

Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, 2016.

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Note de bas de page 35

Le centre d’amitié Under One Sky s’est associé à l’Université du Nouveau‑Brunswick pour obtenir des fonds afin de fournir des services de counselling, de mettre en œuvre un programme de bien‑être familial et de mettre sur pied un programme de soins de relève, dans le but de soutenir les parents ayant des besoins supplémentaires en matière de garde d’enfants.

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Note de bas de page 36

Certains de ces changements comprenaient une communication accrue entre les trois bureaux de l’ASPC, ainsi qu’entre les bureaux régionaux et le personnel des sites.

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Note de bas de page 37

Gerlach et Gignac, 2019.

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Note de bas de page 38

Les suggestions énoncées dans le rapport du PEP LOVIT Way pour l’amélioration de la participation des parents et des familles comprenaient les suivantes : inviter les parents et les familles à prendre part aux évaluations, à la planification et aux activités de formation; donner la possibilité au comité consultatif de parents de guider la planification, l’élaboration, le fonctionnement et l’évaluation des programmes; organiser des séances d’échanges culturels sur la parentalité entre les aînés, les parents et les tuteurs.

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Note de bas de page 39

Remarque : Dans la région de l’Atlantique, les sites communiquent et collaborent régulièrement les uns avec les autres, mais ne disposent pas d’une association officielle, bien qu’il soit prévu d’en créer une.

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Note de bas de page 40

Theresa Hunter et Barry Forer, « Report on the Online LOVIT Way PEPs », Aboriginal Head Start Association of British Columbia, 2021.

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Note de bas de page 41

Aboriginal Head Start Association of British Columbia, « AHS | Growing AHS in BC », AHSABC, 2018. Sur Internet : https://www.ahsabc.com/growinginbc.

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Note de bas de page 42

Ministère du Développement des enfants et de la Famille de la Colombie‑Britannique, « Over 600 New Indigenous Early Learning and Child Care Spaces for BC », BC Gov News, 2019 (consulté le 22 juillet 2019). Sur Internet : https://news.gov.bc.ca/releases/2019CFD0087-001496.

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Note de bas de page 43

Il s’agit d’une reconnaissance supplémentaire de l’efficacité du modèle du PAPACUN pour l’apprentissage des jeunes enfants, ainsi que du leadership et du soutien bénéfiques offerts par l’AHSABC à titre d’organisme régional de gouvernance en C.‑B. Voir : https://www.ahsabc.com/bc-ahs-expansion-2021?msclkid=4fecefb8d07411eca21c914b2c7e6990.

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Note de bas de page 44

Les informateurs clés des collectivités ont souligné à plusieurs reprises que les partenariats, en particulier ceux avec les gouvernements provinciaux ou territoriaux, offraient au personnel des possibilités de formation supplémentaires.

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Note de bas de page 45

Données financières fournies par la Direction générale du dirigeant principal des finances et services intégrés de gestion (DGDPFSG) de l’ASPC.

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Note de bas de page 46

Ces données financières ne comprennent pas le salaire des personnes responsables des opérations régionales de l’ASPC ni du CSC, dont le personnel travaille sur de multiples programmes. Il n’est pas possible d’obtenir une estimation des salaires propres au PAPACUN auprès de l’ASPC et, à partir de 2017‑2018, d’EDSC.

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Note de bas de page 47

Estimation de l’inflation obtenue à l’aide de la feuille de calcul de l’inflation de la Banque du Canada, accessible à l’adresse suivante : https://www.banqueducanada.ca/taux/renseignements-complementaires/feuille-de-calcul-de-linflation/.

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Note de bas de page 48

Ministère des Finances du Canada, « Budget 2021 : Une relance axée sur les emplois, la croissance et la résilience », budget de 2021 – Canada.ca, 2021. Sur Internet : https://www.budget.canada.ca/2021/home-accueil-fr.html.

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Note de bas de page 49

Les principes régissant la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones sont basés sur le renouvellement de la relation avec les peuples autochtones, de nation à nation, de gouvernement à gouvernement et entre la Couronne et les Inuits. Comme l’initiative de transformation de l’AGJEA est un projet fédéral géré par EDSC, elle suit les principes visant à utiliser une approche fondée sur les distinctions dans le contexte de la participation des organisations qui représentent les Autochtones aux discussions et aux décisions concernant l’utilisation du financement pour l’AGJEA. Voir : https://www.justice.gc.ca/fra/sjc-csj/principes-principles.html.

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Note de bas de page 50

En supposant que les collectivités territoriales nordiques ne sont pas incluses ici, principalement parce que les sites du PAPACUN dans les collectivités inuites seront soutenus par les représentants d’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) dans le contexte des décisions relatives à l’AGJEA et au financement destiné aux peuples inuits.

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Note de bas de page 51

Association nationale des centres d’amitié, « Le Mouvement des Centres d’amitié & l’approche fondée sur les distinctions préconisée par le Canada pour l’autodétermination des Autochtones », Ottawa (Ont.), 2020. Sur Internet : https://nafc.ca/downloads/policy-positions-2021.pdf.

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Note de bas de page 52

Services aux Autochtones Canada, « Guide de la mobilisation : Élaboration conjointe de dispositions législatives fédérales sur la santé des Autochtones fondées sur les distinctions », Sac‑Isc.gc.ca., 2021 (consulté le 20 juillet 2021). Sur Internet : https://www.sac-isc.gc.ca/fra/1626810643316/1626810705013.

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Note de bas de page 53

Emploi et Développement social Canada, « Cadre d’apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones », Canada.ca, 2018 (consulté le 10 mai 2018). Sur Internet : https://www.canada.ca/fr/emploi-developpement-social/programmes/apprentissage-jeunes-enfants-autochtones/2018-cadre.html.

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Note de bas de page 54

Les chiffrent n’incluent pas les fonds ponctuels fournis par d’autres ministères pour la modernisation des infrastructures et les mesures de lutte contre la COVID‑19.

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Note de bas de page 55

Ces données financières ne comprennent pas le salaire des personnes responsables des opérations régionales de l’ASPC ni du CSC, dont le personnel travaille sur de multiples programmes. Il n’est pas possible d’obtenir une estimation des salaires propres au PAPACUN auprès de l’ASPC et, à partir de 2017‑2018, d’EDSC.

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Note de bas de page 56

Ce diagramme contient tout le financement sous forme de S et C auquel le programme a eu accès au cours des cinq derniers exercices, y compris un transfert ponctuel provenant d’Infrastructure Canada en 2017‑2018 pour l’amélioration des infrastructures et d’EDSC en 2020‑2021 pour les mesures de lutte contre la COVID‑19.

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Note de bas de page 57

Le financement du projet de vidéos « Our Voices/Our Vision » a été fourni par l’ASPC, plus précisément par l’intermédiaire du PAPACUN.

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Note de bas de page 58

Une 12e vidéo était prévue, mais n’a pas pu être réalisée en raison d’une recrudescence des cas de COVID‑19.

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