Annexe V : Réseau canadien sur le paludisme : Recommandations canadienne pour la prévention et le traitement du paludisme (malaria)

Une déclaration d’un comité consultatif (DCC) du
Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV)

Préambule

Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) donne de façon continue à l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) des conseils opportuns de nature médicale, scientifique et sanitaire concernant les maladies infectieuses tropicales et les risques pour la santé associés aux voyages internationaux. L’ASPC reconnaît que les recommandations et les conseils formulés dans cette déclaration reposent sur les meilleures pratiques médicales et connaissances scientifiques actuellement accessibles et les diffuse dans le but d’informer les voyageurs ainsi que les professionnels de la santé qui sont appelés à leur prodiguer des soins.

Les personnes qui administrent ou utilisent des médicaments, des vaccins ou d’autres produits devraient bien connaître la monographie des produits, ainsi que toute autre norme ou instruction approuvée concernant leur usage. Les recommandations relatives à l’usage des produits et les autres renseignements présentés ici peuvent différer de ceux qui figurent dans la monographie ou toute autre norme ou instruction approuvée pertinente établie par les fabricants autorisés. Les fabricants font approuver leurs produits et démontrent l’innocuité et l’efficacité de ceux-ci uniquement lorsque ces produits sont utilisés conformément à la monographie ou à toute autre norme ou instruction approuvée semblable.

Annexe V : Réseau canadien sur le paludisme– Accès aux préparations parentérales d’artésunate ou de quinine

Le Réseau canadien sur le paludisme (RCP), en collaboration avec le Programme d’accès spécial de Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada (l’Agence), maintient des stocks de préparations intraveineuses d’artésunate et de quinine dans les grands centres médicaux un peu partout au pays pour permettre un accès rapide à un traitement efficace contre le paludisme grave. On peut obtenir ces médicaments salvateurs 24 heures sur 24 en communiquant avec les pharmacies figurant dans la liste qui se trouve sur la page Web du Réseau canadien sur le paludisme. Ces médicaments ne sont pas homologués au Canada et ne sont offerts que par l’intermédiaire du RCP; les médecins traitants doivent produire des rapports sur l’utilisation de ces médicaments (voir ci-dessous).

Le paludisme grave n’est pas une maladie courante au Canada, 195 cas ayant été traités par l’intermédiaire du RCP entre août 2001 et août 2012. Le nombre de cas par année a augmenté, passant de 7 cas en 2002 à 30 cas en 2010, et ces cas étaient dispersés sur le territoire canadien. Cela signifie que ces médicaments rares doivent être distribués stratégiquement dans les différentes régions du pays (voir le chapitre 7 pour obtenir des renseignements sur la prise en charge du paludisme).

Chacun des centres participants du RCP offre sur place les services d’un médecin désigné qui a de l’expérience dans le traitement du paludisme. Pour avoir de l’aide en dehors des heures normales, veuillez communiquer avec le conseiller en maladies infectieuses du centre le plus près.

Chaque dose de traitement sera accompagnée de renseignements posologiques de même que deux formulaires de surveillance (Formulaire A et Formulaire B). Le médecin traitant devra remplir le Formulaire A au moment d’accéder ou de présenter une demande d’accès à une préparation intraveineuse d’artésunate ou de quinine et le Formulaire B au moment du congé ou de la fin du traitement antipaludique. Cette information est essentielle pour orienter l’élaboration de politiques régissant la distribution de ces médicaments. De plus, les organisations qui fournissent les médicaments doivent être informées de tout événement indésirable associé aux médicaments.

Tableau V.1 : Critères de diagnostic du paludisme grave à P. falciparumTableau V.1 - Note *
Manifestation clinique Manifestation biologique
Prostration/troubles de la conscience Anémie sévère (hématocrite < 15 %; Hb ≤ 50 g/L)
Détresse respiratoire Hypoglycémie (glycémie < 2,2 mmol/L)
Convulsions multiples Acidose (pH artériel < 7,25 ou bicarbonate < 15 mmol/L)
Collapsus cardiovasculaire Insuffisance rénale (créatinine > 265 µmol/L)
Œdème pulmonaire (radiologique) Hyperlactatémie
Saignement anormal Hyperparasitémie (≥ 2 %)
Ictère
Hémoglobinurie

Adaptation de : Directives pour le traitement du paludisme, Organisation mondiale de la santé, 2010.

Note * du tableau V.1

Si les patients présentent une parasitémie asexuée à Plasmodium falciparum et s’il n’y a aucune autre cause évidente des symptômes, la présence d’une ou plusieurs manifestations cliniques ou caractéristiques biologiques énoncées dans le tableau V.1 permet de classer le patient comme un cas de paludisme grave. Veuillez noter que les personnes qui ne remplissent PAS les critères définissant le paludisme grave, mais requièrent un traitement parentéral, il faut administrer de la quinine par voie intraveineuse étant donné l’intolérance du traitement par voie orale. L’artésunate se fait rare et devrait être uniquement utilisé dans les cas de paludisme grave.

Retour à la référence de la note * du tableau V.1

Pour obtenir de l’artésunate ou de la quinine pour administration parentérale, veuillez communiquer avec la pharmacie de votre région figurant dans la liste qui se trouve sur la page Web du Réseau canadien sur le paludisme.

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