Recommandations sur l'utilisation de QDENGA (vaccin contre la dengue) dans les juridictions où il est autorisé pour les voyageurs
Publication : mai 2025
Sur cette page
- Préambule
- Points clés pour le professionnel de la santé
- Recommandations
- Contexte
- QDENGA
- Méthodes
- Résultats
- Conclusions et besoins en matière de recherche
- Remerciements
- Conflits d'intérêts
- Annexe 1: Tableaux de synthèse des résultats du German Standing Committee on Vaccination (STIKO) méthode Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluation (GRADE)
- Annexe 2 : Cadre de décision fondé sur des données probantes
- Annexe 3 : Évaluation de l'applicabilité des déclarations de bonnes pratiques
- Références
Préambule
Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) fournit à l'Agence de santé publique du Canada (ASPC) des conseils médicaux, scientifiques et de santé publique continus et opportuns concernant les maladies infectieuses tropicales et les risques pour la santé associés aux voyages internationaux. L'ASPC reconnaît que les conseils et les recommandations énoncés dans la présente déclaration sont fondés sur les meilleures connaissances scientifiques et pratiques médicales actuellement disponibles et diffuse ce document à titre d'information à la communauté médicale qui s'occupe des voyageurs.
Les personnes qui administrent ou utilisent des médicaments, des vaccins ou d'autres produits doivent également connaître le contenu des monographies de produits ou d'autres normes ou instructions d'utilisation approuvées de manière similaire. Les recommandations d'utilisation et les autres informations contenues dans le présent document peuvent différer de celles figurant dans les monographies de produits ou dans d'autres normes ou instructions d'utilisation approuvées par le(s) fabricant(s) agréé(s). Les fabricants ont demandé l'approbation et fourni des preuves de la sécurité et de l'efficacité de leurs produits uniquement lorsqu'ils sont utilisés conformément aux monographies de produits ou à d'autres normes ou instructions d'utilisation approuvées de la même manière.
Points clés pour le professionnel de la santé
- La dengue est causée par un flavivirus transmis par les moustiques. C'est un risque permanent dans une grande partie du monde tropical et subtropical, avec des épidémies récurrentes et qui s'intensifient, ce qui peut augmenter la probabilité d'une infection associée à un voyage.
- La dengue est une cause relativement fréquente de maladie fébrile légère ou modérée chez les voyageurs. Les maladies graves ou compliquées sont rares chez les voyageurs.
- Il n'existe pas de vaccin autorisé contre la dengue au Canada.
- Un vaccin contre la dengue, le QDENGA, est autorisé par l'Agence européenne des médicaments (EMA), y compris pour les voyageurs se rendant dans des zones endémiquesNote de bas de page 1. Il est également autorisé dans plusieurs pays où la dengue est endémique.
- Les Canadiens qui se rendent dans des pays où le QDENGA est autorisé peuvent avoir accès à ce vaccin et recevoir des recommandations de vaccination.
Recommandations
1. Le CCMTMV recommande de ne pas vacciner avec QDENGA les voyageurs canadiens qui ne disposent pas de documents attestant d'une infection antérieure par la dengue confirmée en laboratoire.
(Recommandation forte, très faible certitude quant à l'augmentation du risque de maladie grave chez les personnes séronégatives ayant reçu le vaccin)
Remarques :
- QDENGA n'a pas été autorisé au Canada et, par conséquent, une approche prudente de son utilisation est justifiée.
Justification :
- L'efficacité cumulative du vaccin à trois ans contre la dengue confirmée virologiquement chez les vaccinés séronégatifs au départ était 0,54 (l'intervalle de confiance [IC] 95 % 0,42 à 0,64, preuves de faible certitude).
- Un risque accru de dengue sévère chez les personnes vaccinées qui étaient séronégatives au départ (Risque relative [RR]= 2,47; IC 95 % 0,12 à 51,36) ne peut être exclu (preuves de très faible certitude).
- L'efficacité de QDENGA a été évaluée dans des contextes d'endémie de la dengue, c'est-à-dire lorsque l'exposition récurrente au virus transmis par les moustiques peut contribuer à maintenir l'immunité protectrice. L'efficacité n'a pas été spécifiquement évaluée pour les personnes voyageant dans des zones endémiques, c'est-à-dire celles qui résident dans des régions non endémiques telles que le Canada, et pour lesquelles des expositions récurrentes et un renforcement immunologique « naturel » sont peu probablesNote de bas de page 2.
- Le CCMTMV a accordé une grande importance à l'absence de preuves définitives permettant d'exclure la possibilité d'une augmentation des dommages chez les personnes séronégatives vaccinées. Par conséquent, malgré une certitude très faible à faible dans les estimations, le CCMTMV recommande fortement de ne pas vacciner les personnes dont le statut sérologique est inconnu ou négatif.
- Des preuves supplémentaires peuvent améliorer la certitude ou produire des estimations d'effet différentes, auquel cas cette recommandation sera réexaminée.
2. La vaccination avec une série primaire complète de QDENGA peut être envisagée pour les voyageurs canadiens précédemment infectés par la dengue (confirmée en laboratoire).
(Recommandation discrétionnaire, niveau de certitude faible à très faible)
Remarques :
- La sécurité et l'efficacité de QDENGA n'ont pas été directement évaluées chez les voyageurs vivant dans des zones non endémiques, ni chez les adultes de plus de 60 ans ou les enfants de moins de quatre ans.
- Les voyageurs dont on estime qu'ils présentent un risque relativement élevé d'infection par la dengue en fonction de leur destination, de la durée de leur voyage et des facteurs de risque individuels sont plus susceptibles de bénéficier de la vaccination par le QDENGA.
- Des discussions entre le voyageur et son prestataire de soins de santé sont nécessaires pour évaluer correctement le risque individuel en fonction de la probabilité d'exposition et des facteurs de risque personnels pour la santé (voir la section l'évaluation de l'exposition, des valeurs et préférences basée sur l'individu). La consultation doit également porter sur les avantages et les inconvénients attendus, ainsi que sur d'autres facteurs tels que les ressources nécessaires (temps, coût), l'accessibilité et les stratégies complémentaires à la vaccination, afin d'aider le voyageur à prendre une décision éclairée qui corresponde à ses valeurs et à ses préférences.
- Si un voyageur indique qu'il souhaite recevoir le vaccin QDENGA dans un pays où il est autorisé, il doit recevoir la série complète (deux doses sur trois mois) avant de se rendre dans une zone d'endémie.
Justification :
- L'efficacité cumulative du vaccin à trois ans contre la dengue confirmée virologiquement chez les vaccinés séropositifs au départ était de 0,65 (IC à 95 % de 0,59 à 0,70, preuves de faible certitude).
- Dans cette population, la vaccination peut offrir une protection contre la maladie grave associée à une infection secondaire ultérieure par un autre sérotype (RR = 0,1; IC à 95 % 0,01 à 0,86) (données probantes de très faible certitude).
- On ne dispose pas de données permettant une évaluation complète de la sécurité et de l'efficacité d'une série partielle de vaccins chez les voyageurs.
- La recommandation discrétionnaire reflète :
- les différences anticipées dans les valeurs et les préférences des patients en ce qui concerne la vaccination avec QDENGA;
- le jugement du comité selon lequel le respect d'un calendrier de deux doses à un intervalle de trois mois ne serait pas réalisable pour de nombreux voyageurs; et
- le jugement du comité selon lequel un dépistage efficace des infections antérieures ne serait pas réalisable pour de nombreux voyageurs.
3. Les cliniciens ne doivent PAS demander une sérologie de la dengue pour vérifier si les voyageurs ont déjà été exposés au virus de la dengue afin d'évaluer s'ils sont aptes à être vaccinés (déclaration de bonne pratique).
Cela reflète la capacité limitée de dépistage au Canada, le potentiel de réactivité croisée avec d'autres flavivirus, la faible probabilité de séropositivité réelle attendue pour la plupart des voyageurs, le coût du dépistage qui peut être supporté par le voyageur et le faible risque global de dengue sévère parmi les voyageurs.
4. Les cliniciens doivent conseiller à tous les voyageurs se rendant dans des zones où la dengue est endémique de respecter les mesures de protection individuelle contre les piqûres d'insectes (déclaration de bonne pratique).
- Utilisez un insectifuge approuvé et adapté à votre âge.
- S'il n'est pas possible d'exclure les moustiques des lieux de vie, envisagez d'utiliser un répulsif à l'intérieur pendant la journée, car c'est souvent à ce moment-là que les vecteurs de la dengue piquent.
- Protégez les aires de repos contre l'entrée et l'activité des moustiques, quelle que soit l'heure de la journée, par exemple en séjournant dans des lieux dotés d'une moustiquaire en bon état, de l'air conditionné et d'une enveloppe de bâtiment qui ne présente pas de faille permettant l'entrée des moustiques.
- Pensez à porter des vêtements imprégnés d'insecticide.
- La protection contre les piqûres fournie par chaque mesure est présumée être additive.
Pour plus de détails sur les recommandations relatives à la prévention des piqûres d'arthropodes, voir la Déclaration du CCMTMV sur les mesures de prévention contre les piqûres et morsures d'arthropodes.
Documentation d'une infection par la dengue précédemment confirmée
Les voyageurs ne doivent être considérés comme ayant été infectés par le virus de la dengue que s'ils peuvent fournir un rapport de laboratoire le confirmant. Il n'y a pas de limite temporelle à la date à laquelle une infection antérieure a été documentée. Les rapports de laboratoire doivent préciser les éléments suivants :
- le nom de la personne testée et un identifiant personnel approprié;
- la date;
- le type de test utilisé pour établir le diagnostic;
- le résultat du test, et
- l'adresse/le lieu du laboratoire qui a effectué le test.
Le CCMTMV ne considère pas qu'un diagnostic clinique établi par un prestataire de soins de santé en l'absence de tests de confirmation (voir le tableau 1 pour les informations sur les tests) soit suffisant pour valider l'infection par la dengue dans le but de suivre les recommandations de vaccination formulées dans le présent document.
Suffisance des tests diagnostiques pour suivre les recommandations de vaccination contre la dengue | Test de diagnostic | Caractéristiques du test | Confirmation de l'infection par la dengue |
---|---|---|---|
Les résultats des tests de confirmation sont considérés comme suffisants pour confirmer une infection antérieure par la dengue aux fins de suivre les recommandations de vaccination formulées dans le présent document. | Tests d'amplification de l'acide nucléique (amplification en chaîne par polymérase avec transcription inverse [RT-PCR] et autres) | Ces tests détectent l'acide nucléique circulant du virus dans un échantillon de sang et établissent une corrélation avec l'infection aiguë et le virus circulant. | Un rapport de laboratoire indiquant un test d'amplification de l'acide nucléique positif (par exemple, amplification en chaîne par polymérase [PCR], RT-PCR) ou la présence de l'ARN du virus de la dengue dans l'échantillon de sang du patient. |
Tests de détection de l'antigène de la dengue (tests de détection de l'antigène de la protéine non structurale 1 [NS1] de la dengue) | Ils détectent la protéine non structurale 1 (NS1) du virus de la dengue en circulation dans un échantillon de sérum et établissent une corrélation avec l'infection aiguë et le virus en circulation. | Un rapport de laboratoire indiquant un antigène NS1 ou un antigène du virus de la dengue positif dans l'échantillon de sang du patient. | |
Tests sérologiques (anticorps) de la dengue : tests de neutralisation par réduction de plaque (PRNT) | En raison de la nature non spécifique des tests Épreuve immuno-enzymatique (ELISA) de la dengue, certains laboratoires peuvent proposer un deuxième niveau de test pour confirmer la nature spécifique des anticorps provoquant un ELISA positif. Le PRNT évaluent la capacité du sérum à neutraliser un virus infectieux in vitro. Le PRNT de la dengue est généralement réalisé pour les quatre sérotypes de la dengue en même temps que le PRNT d'autres flavivirus (par exemple le Zika, la fièvre jaune, le virus West Nile) afin de différencier les virus responsables de la maladie. Ces tests sont très complexes, coûteux, ont un long délai d'exécution et ne sont disponibles que dans des environnements limités. Le test PRNT ne doit pas être utilisé dans le but spécifique d'évaluer une infection antérieure par le virus de la dengue afin de suivre les recommandations vaccinales formulées dans le présent document. |
L'interprétation des résultats du PRNT est complexe, mais pour déterminer une infection aiguë antérieure par le virus de la dengue, une séroconversion d'un PRNT négatif dans un échantillon aigu à un PRNT positif avec des anticorps dirigés contre un seul sérotype du virus de la dengue (et aucun autre flavivirus) dans un échantillon de convalescence confirmera une infection récente par ce sérotype. En outre, un seul PRNT sérique montrant des anticorps neutralisants uniquement contre le virus de la dengue (un ou plusieurs sérotypes) (et aucun autre flavivirus) chez un patient ayant eu une exposition compatible et des antécédents de maladie clinique compatible peut être considéré comme une preuve d'une infection antérieure par le virus de la dengue. |
|
Les résultats des tests de confirmation sont considérés comme insuffisants pour confirmer une infection antérieure par la dengue en vue de suivre les recommandations de vaccination formulées dans le présent document. | Tests sérologiques (anticorps) de la dengue : ELISA ou immunochromatographie (test « lateral flow » ou « dipstick ») | Ces tests détectent la présence d'anticorps se liant au virus de la dengue dans le sérum du patient et suggèrent une exposition antérieure à un flavivirus. Il existe une réactivité sérologique croisée importante entre la dengue et les flavivirus apparentés et les tests sérologiques les plus répandus sont réalisés à l'aide d'un test immuno-enzymatique (ELISA), qui n'est pas spécifique. Les tests sérologiques basés sur l'ELISA détectent généralement des immunoglobulines M (IgM) ou des immunoglobulines G (IgG) au virus de la dengue. Un rapport de laboratoire pour un test ELISA du virus de la dengue indiquant une seule IgM positive ou une augmentation du titre d'IgG entre les échantillons en phase aiguë et en phase de convalescence suggère une infection récente par un flavivirus. Une IgG positive avec une IgM négative concomitante ou des titres d'IgG statiques en phase aiguë et en phase de convalescence suggèrent une infection à flavivirus à distance. |
Aucun de ces tests/résultats sérologiques n'est considéré comme suffisant pour confirmer une infection antérieure par le virus de la dengue. La spécificité est insuffisante à cette fin dans une population de voyageurs canadiens typique. |
Le CCMTMV recommande de ne pas dépister les personnes infectées par la dengue dans le but d'éclairer la prise de décision concernant l'utilisation de QDENGA. Cette recommandation tient compte du risque de réactivité croisée, de la faible probabilité de séropositivité réelle pour la plupart des voyageurs, de la capacité limitée de dépistage au Canada, du coût du dépistage et du faible risque global de dengue sévère chez les voyageurs.
Évaluation de l'exposition, des valeurs et préférences basée sur l'individu
Les voyageurs devraient consulter leur prestataire de soins de santé avant leur départ afin d'obtenir une évaluation personnalisée de leur risque d'exposition et de discuter des mesures sanitaires à prendre en fonction de leurs valeurs et de leurs préférences.
Évaluation de l'exposition
Évaluer les informations relatives à la charge de morbidité dans la ou les destinations à risque
- La transmission du virus de la dengue peut présenter une importante variabilité spatiale et temporelle.
- Lorsqu'elles sont disponibles, les informations relatives à chaque pays/localité peuvent être examinées afin d'estimer le niveau actuel de transmission. Si ces informations ne sont pas facilement accessibles, il convient d'examiner les zones à risque de dengue des « Centers for Disease Control and Prevention » (en anglais seulement). Dans les zones caractérisées par un risque fréquent ou continu de dengue, la transmission peut être considérée comme relativement élevée.
Évaluer la durée du voyage ou du séjour et la probabilité de voyages futurs dans des zones à risque ou potentiellement à risque pour la transmission ou les épidémies de dengue
- La durée cumulative de l'exposition potentielle (au cours d'un seul ou de plusieurs voyages) doit être prise en compte, car des durées d'exposition plus longues devraient être associées à un risque accru d'infection. En général, la vaccination n'est pas indiquée pour les voyages de relativement courte durée, par exemple un mois ou moins au total (sur une période de trois ans).
Discuter de la probabilité d'exposition aux moustiques Aedes et de la probabilité d'adhésion aux mesures de prévention.
- Le principal moustique vecteur de la dengue est Aedes aegypti. Cette espèce pique souvent à l'intérieur des habitations, dans les zones urbaines et pendant la journée.
- Séjourner dans des environnements intérieurs protégés des moustiques (par exemple, des maisons ou des bâtiments avec des points d'entrée protégés, des grillages bien entretenus) devrait réduire le risque d'exposition.
- Lorsqu'il est impossible d'exclure les moustiques de l'intérieur, envisagez d'utiliser des répulsifs pour réduire le risque d'exposition à l'intérieur.
- L'utilisation régulière de mesures de protection contre les piqûres, comme les répulsifs, réduira le nombre de piqûres de moustiques responsables de la dengue.
Valeurs et préférences
Explorer/Considérer les valeurs et les préférences des voyageurs
- Les voyageurs ont probablement des valeurs et des préférences différentes en ce qui concerne la dengue et sa prévention. Il s'agit notamment de la tolérance au risque pour la possibilité d'un événement indésirable après la vaccination et pour la maladie liée à la dengue.
- Évaluer si un voyageur est susceptible de pouvoir recevoir une série complète (deux doses sur trois mois) de QDENGA avant de voyager dans une zone endémique.
Contexte
La dengue est une infection arbovirale courante dans les régions tropicales et subtropicales du mondeNote de bas de page 3. Elle est causée par des virus de la dengue, dont il existe quatre sérotypes distincts : DENV-1 à DENV-4. La dengue tend à être plus répandue dans les environnements urbains, où le principal vecteur (Aedes aegypti) utilise les habitats associés à l'homme et les humains pour vivre et se nourrir, respectivement.
Au niveau mondial, le fardeau de la dengue a été estimé à environ 400 millions d'infections, 100 millions de cas symptomatiques et 40 000 décès par anNote de bas de page 4. Chez les voyageurs, l'infection par la dengue est une cause relativement fréquente de maladie fébrile. La maladie grave survient probablement dans 1 % ou moins des cas diagnostiqués chez les voyageursNote de bas de page 5Note de bas de page 6.
Actuellement, la prévention de la dengue associée aux voyages repose sur la réduction de l'exposition aux moustiques. Cela implique l'utilisation de répulsifs, le séjour dans des logements protégés des moustiques et d'autres interventions au niveau individuel (voir la Déclaration du CCMTMV sur la prévention contre les piqûres et morsures d'arthropodes). En outre, les mesures de contrôle des moustiques prises par les autorités locales, qui ont récemment commencé à inclure le lâcher de moustiques génétiquement modifiés, peuvent réduire le risque.
Au cours des dernières années, deux vaccins contre la dengue ont été homologués pour être utilisés dans les zones endémiques. Aucun de ces vaccins n'a été homologué/autorisé au Canada.
Le premier vaccin contre la dengue disponible dans le commerce, Dengvaxia, n'est pas destiné à une utilisation générale par les voyageurs. Ce vaccin était recommandé « pour les enfants âgés de 9 à 16 ans ayant des preuves d'une infection antérieure par la dengue et vivant dans des zones où la dengue est endémique... » par le Comité consultatif américain sur les pratiques d'immunisationNote de bas de page 7. Depuis juin 2024, Dengvaxia n'est plus disponible aux États-Unis en raison de l'arrêt de la production par le fabricantNote de bas de page 8.
Plus récemment, QDENGA, un vaccin tétravalent vivant-atténué contre la dengue, a été autorisé par plusieurs autorités réglementaires, dont l'Autorité européenne des médicaments (EMA)Note de bas de page 1. L'utilisation du QDENGA n'est pas autorisée au Canada, ni aux États-Unis. Cependant, l'autorisation de l'EMA inclut les voyageurs comme groupe d'utilisation potentielle, tout comme les récentes directives de l'Organisation mondiale de la santéNote de bas de page 9Note de bas de page 10. Il est donc possible des voyageurs ou des expatriés canadiens reçoivent le vaccin en prévision d'expositions futures liées à leur voyage. C'est dans cette optique que le CCMTMV a élaboré les conseils contenus dans le présent document, à l'intention des professionnels de la santé qui conseillent les voyageurs canadiens.
Caractéristiques cliniques
La plupart des infections par la dengue sont asymptomatiques, mais pour ceux qui développent des symptômes, la période d'incubation est généralement de 4 à 10 jours. La maladie elle-même n'est pas spécifique et les symptômes ressemblent à ceux de la grippe et durent entre 2 et 7 jours. Une forte fièvre accompagne généralement les symptômes suivants : maux de tête, nausées et vomissements, gonflement des ganglions, douleurs articulaires, osseuses ou musculaires, éruption cutanée et douleursNote de bas de page 3.
Autour de la période de défervescence, si le patient ne se sent pas mieux et si les symptômes ne s'améliorent pas, l'évolution clinique peut passer à un stade plus sévère de la dengue, mettant en jeu le pronostic vitalNote de bas de page 11. Il convient d'accorder une attention particulière à un ensemble de signes d'alerte cliniques indiquant une évolution possible vers une dengue grave : une chute brutale de la température corporelle accompagnée de symptômes tels que des douleurs abdominales intenses, des vomissements persistants, des vertiges ou une somnolence, des saignements des muqueuses ou un changement de l'état mental. La plupart des signes d'alerte indiquent une augmentation de la perméabilité capillaire, et une prise en charge immédiate en milieu hospitalier est donc nécessaire pour mettre en place une thérapie de soutien intensive. Avec une reconnaissance précoce et des soins médicaux appropriés, les conséquences graves, y compris la mort, peuvent généralement être évitées. Le tableau 2 fournit des informations pour classer la dengue, avec des symptômes pour chaque catégorie de maladie de la dengue.
Dengue | La dengue avec ses signes d'alerte | Dengue sévère |
---|---|---|
Dengue probable
Dengue confirmée en laboratoire
|
Présence de signaux d'alerte
|
L'une des manifestations suivantes
|
Chez une personne ayant déjà subi une infection primaire, une dengue sévère peut survenir à la suite d'une infection secondaire par un autre sérotype de ce virus. Le risque relatif de maladie grave est plus élevé pour une infection secondaire que pour une infection primaire ou tertiaire, probablement d'un facteur d'environ deuxNote de bas de page 13. Le risque de dengue grave varie également en fonction de divers autres facteurs tels que l'âge de l'hôte, les réponses immunitaires individuelles et les facteurs génétiques, l'intervalle entre l'infection primaire et secondaire, les antécédents d'exposition à d'autres flavivirus, la saison et la durée du voyage, et l'intensité de la transmission dans le pays de destinationNote de bas de page 6.
Les essais de Dengvaxia et la surveillance post-commercialisation ont montré que l'infection chez une personne non exposée à la dengue vis-à-vis de la dengue qui ne séroconvertit pas à tous les sérotypes après la vaccination peut également conduire à un risque plus élevé de dengue sévère. À l'heure actuelle, il n'y a pas suffisamment de preuves pour exclure cette possibilité avec QDENGA.
Épidémiologie chez les voyageurs
L'infection par la dengue est relativement fréquente chez les voyageurs; par exemple, des enquêtes sérologiques menées auprès de patients revenant de zones endémiques révèlent des taux d'infection compris entre 1 % et moins de 10 %. La plupart de ces infections sont asymptomatiques. La dengue sévère est relativement rare chez les voyageurs et les décès associés à la dengue sont raresNote de bas de page 5Note de bas de page 6. Par exemple, au cours de la période 2010-2021, 7 528 cas probables de dengue associés à un voyage ont été signalés aux États-Unis. Parmi ces cas, 88 ont été déclarés comme dengue sévère (1,1 %) et 19 décès sont survenus (0,25 %)Note de bas de page 14. Exprimée par rapport au volume de voyages (par avion) vers les zones endémiquesNote de bas de page 15, la charge globale de la maladie déclarée variait d'environ 20 à 40 cas symptomatiques par million de voyages, avec des différences modestes dans les estimations entre les régions, par exemple d'environ 20 événements par million de voyages pour l'Asie et les Caraïbes à environ 30 événements par million de voyages pour l'Amérique centraleNote de bas de page 14. En utilisant les valeurs susmentionnées pour les cas signalés par rapport aux volumes de voyageNote de bas de page 15, le risque estimé de décès dû à la dengue est de 1 pour 13,2 millions de voyages dans les zones endémiques.
Diagnostic de la dengue et tests de dépistage avant vaccination
Le diagnostic de la dengue repose sur une combinaison de résultats cliniques et de laboratoire, associés à des antécédents de voyage récent dans une zone où la maladie est présente. En raison de la présentation variable de l'infection, aucun critère clinique ne permet de diagnostiquer la dengue de manière fiable ou de la distinguer d'autres maladies fébriles affectant les voyageurs. Toutefois, la présence de fièvre chez un patient revenant d'une zone endémique au cours des 7 à 10 derniers jours doit faire suspecter la présence de la dengue. On observe fréquemment une éruption cutanée caractéristique (« îles blanches sur une mer rouge »), une thrombocytopénie, une transaminite, une lymphopénie ou une lymphocytose. Des pétéchies peuvent être observées et la maladie peut rarement évoluer vers une hémorragie et un choc hypovolémique. Seuls les diagnostics de laboratoire peuvent confirmer une infection par la dengue.
Au Canada, le diagnostic se fait par l'amplification en chaîne par polymérase (PCR) ou par sérologie. La détection du virus par PCR est confirmative et peut généralement être réalisée à partir de sang prélevé dans les 5 à 7 jours suivant l'apparition des symptômes, après quoi il est peu probable que la virémie soit présente. Le diagnostic sérologique peut être obtenu par la détection d'IgM et d'IgG. La séroconversion (augmentation des IgG aiguës et convalescentes) ou la présence d'IgM contre la dengue suggère une infection récente par la dengue, mais les IgM contre le virus de la dengue peuvent persister pendant des mois et les antécédents d'exposition doivent être pris en compte lors de l'interprétation des résultats des IgM. Des titres statiques d'anticorps IgG suggèrent une infection lointaine. La réactivité croisée entre les anticorps contre les membres de la famille des flavivirus est fréquente et les tests ELISA IgG peuvent être faussement positifs pour la dengue chez les patients ayant déjà été infectés ou vaccinés par des flavivirus (par exemple, la fièvre jaune, l'encéphalite japonaise, les vaccins contre l'encéphalite à tiques). Les tests de neutralisation effectués par le Laboratoire national de microbiologie du Canada (LNM) sont plus spécifiques pour la dengue et doivent être considérés comme l'étalon-or pour le diagnostic de l'infection par la dengue (aiguë ou à distance) par la sérologie.
D'autres tests pour le diagnostic de la dengue peuvent exister à l'étranger. Les tests d'antigène (par exemple l'antigène NS1) peuvent être utilisés pour détecter la dengue aiguë dans les 5 à 7 jours suivant l'apparition des symptômes. Un dosage positif de l'antigène NS1 de la dengue est considéré comme une confirmation de l'infection aiguë par le virus de la dengue.
Le CCMTMV recommande de ne pas dépister les personnes infectées par la dengue dans le but d'éclairer la prise de décision concernant l'utilisation de QDENGA. Cette recommandation reflète le risque de réactivité croisée, la faible probabilité de séropositivité réelle pour la plupart des voyageurs, la capacité limitée de dépistage au Canada, le coût du dépistage et le faible risque global de dengue grave parmi les voyageurs (voir également le tableau 1).
QDENGA
QDENGA est un vaccin tétravalent vivant atténué qui exprime les protéines de surface des quatre sérotypes sur un squelette DENV-2Note de bas de page 9Note de bas de page 16. La série primaire consiste en deux doses administrées sur une période de trois mois. Les études d'efficacité et de pontage sérologique, résumées dans les évaluations de l'OMS et de l'EMA, indiquent que le vaccin provoque une réaction sérologique chez les personnes âgées de 5 à 60 ansNote de bas de page 9Note de bas de page 10. Aucune étude n'a été réalisée sur les personnes âgées de plus de 60 ans.
Méthodes
Cette revue rapide a été entreprise pour répondre à une seule question : Devrait-on conseiller aux voyageurs canadiens de recevoir le vaccin contre la dengue (Takeda : QDENGA) dans les pays où il est autorisé pour les voyageurs?
Il n'a pas été procédé à un examen systématique complet ni à des métanalyses. Un examen des lignes directrices existantes relatives au QDENGA a été entrepris afin d'identifier une analyse appropriée qui pourrait être utilisée pour élaborer les recommandations du CCMTMV.
Résultats
Autres lignes directrices
Le CCMTMV a examiné les lignes directrices QDENGA disponibles dans plusieurs juridictions européennes et auprès de l'Organisation mondiale de la santéNote de bas de page 10Note de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23. Parmi les sources consultées, le CCMTMV a décidé que la méthodologie et les lignes directrices QDENGA élaborées par le German Standing Committee on Vaccination (STIKO)Note de bas de page 23 correspondaient le mieux à l'approche qui serait appliquée si le CCMTMV élaborait des recommandations QDENGA de novo. Ainsi, la ligne directrice de la STIKO et les analyses qui l'accompagnent, en plus des propres jugements du CCMTMV, ont été utilisées pour élaborer des recommandations.
Preuves
Des études d'efficacité ont été menées dans des pays endémiques auprès d'enfants âgés de 4 à 16 ans. Dans ce contexte, l'efficacité contre la maladie confirmée sérologiquement (annexe 1, tableau 3) a été estimée à 80 % au cours de la première année et a diminué à environ 60 % trois ans après la deuxième dose. Il est important de noter que l'efficacité était plus faible à tous les intervalles de temps après la vaccination chez les patients qui étaient naïfs de dengue au moment de la vaccination que chez ceux qui ne l'étaient pas (annexe 1, tableau 3). Après stratification par sérotype, les estimations de l'efficacité étaient plus élevées pour les DENV-1 et 2 que pour les DENV-3 et 4. En effet, la vaccination n'était pas statistiquement associée à une protection chez les patients naïfs pour les DENV-3 et 4 (annexe 1, tableau 4).
Bien qu'il ait été prouvé que le vaccin protégeait contre la dengue sévère, la certitude des preuves était très faible, reflétant, entre autres facteurs, le très faible nombre d'événements dans les groupes de traitement et de contrôle (annexe 1, tableau 5). En outre, pour le DENV-3 en particulier, la probabilité de dengue sévère chez les patients naïfs a été estimée plus élevée (RR 2,47, IC à 95 % : 0,12-51,36) que pour le groupe témoin (preuves à très faible certitude)Note de bas de page 23.
Un résumé de l'évaluation des preuves et des recommandations du CCMTMV basées sur le travail de STIKONote de bas de page 23 est fourni dans l'annexe 2.
Conclusions et besoins en matière de recherche
On manque de données sur les avantages et les inconvénients du vaccin contre la dengue chez les voyageurs qui sont probablement séronégatifs et qui se rendent dans des régions endémiques. La possibilité d'un risque accru de maladie grave après la vaccination chez les voyageurs séronégatifs ne peut être exclue. Dans la population immunodéprimée, le vaccin contre la dengue est contre-indiqué car les avantages ou les inconvénients du vaccin sont inconnus et il existe une possibilité théorique qu'une diminution de la réponse immunitaire au vaccin puisse augmenter la probabilité d'une maladie grave en cas d'infection ultérieure.
Des études supplémentaires sont nécessaires pour approfondir les questions suivantes : efficacité du vaccin pour tous les sérotypes de la dengue et chez les voyageurs séronégatifs; avantages et inconvénients du vaccin dans des sous-groupes importants, notamment les populations immunodéprimées et les populations plus âgées présentant des comorbidités; et infection grave, hospitalisation et maladie grave de la dengue. La surveillance de la durée de l'immunité et du risque d'aggravation de la maladie est également souhaitable pour mieux comprendre les effets à long terme du vaccin contre la dengue.
Remerciements
Cette déclaration a été préparée par le groupe de travail du CCMTMV sur la dengue : M Libman, Y Bui, C Greenaway, T Nguyen, P Lagacé-Wiens, et S Schofield, et a été approuvée par le CCMTMV.
Le CCMTMV remercie le German Standing Committee on Vaccination (STIKO) pour le soutien qu'il lui a apporté, à la fois en autorisant l'utilisation de ses analyses et de ses lignes directrices pour l'élaboration de la présente déclaration, mais aussi en lui apportant son soutien et en lui fournissant des informations plus précises, le cas échéant, au cours de l'élaboration de la présente déclaration.
Le CCMTMV tient à remercier les personnes suivantes pour leur contribution : M Laplante, N Santesso, and the Public Health Agency of Canada Library.
CCMTMV
Membres: M Libman (président), Y Bui (vice-présidente), K Plewes (présidente du sous-comité sur le paludisme) I Bogoch, C Greenaway, A Khatib, P Lagacé-Wiens, J Lee et C Yansouni.
Ancien membre : A Acharya
Représentants de liaison : J Pernica (Association pour la microbiologie médicale et maladies infectieuses Canada), K O'Laughlin (« Centers for Disease Control and Prevention États-Unis »), et I Viel-Thériault (Société canadienne de pédiatrie).
Représentants d'office : E Ebert (Défense nationale et Forces armées canadiennes), D Marion (Défense nationale et Forces armées canadiennes), S Schofield (Défense nationale et Forces armées canadiennes), M Tunis (Comité consultatif national de l'immunisation, secrétariat du CCNI, ASPC) et R Zimmer (Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques, SC).
Conflits d'intérêts
Aucune déclaration.
Annexe 1: Tableaux de synthèse des résultats de STIKO GRADE (efficacité vaccinale de QDENGA comparée à celle d'un placebo chez les personnes de tout âge)
Les tableaux ci-dessous sont basés sur les tableaux du résumé des résultats de STIKO GRADE (en anglais seulement, PDF).
Pour le tableau 3, les dispositions suivantes s'appliquent.
Population : Hommes et femmes, tous âges confondus, indépendamment des contextes endémiques
Intervention : 2 doses de vaccin QDENGA administrées à trois mois d'intervalle
Comparaison : vaccination par placebo
Résultat : dengue confirmée virologiquement (PCR inverse spécifique au sérotype ou test NS-1-Ag)
Résultats | Période de suivi | Évaluation de la certitude | Résumé des résultats | ||||||||||
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Participants (études) | Risque de biais | Incohérence | Caractère indirect | Imprécision | Biais de publication | Certitude globale de la preuve | Taux d'événements de l'étude avec QDENGA (%) | Taux d'événements de l'étude avec placebo (%) | Efficacité des vaccins(95% IC) | Effets absolus attendus (risque avec QDENGA) | Effets absolus attendus (différence de risque avec le placebo) | ||
Dengue confirmée virologiquement, globalement (intention de traiter) | Jusqu'à 18 mois après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a | Très sérieuxNote de bas de page b | Non sérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Faible | 78/13380 (0.6%) | 199/6687 (3.0%) | 80.2% (75.2–85.3) | 6 per 1000 | 24 de plus (18 à 34 de plus) |
Jusqu'à 2 ans après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a Note de bas de page c | Très sérieuxNote de bas de page b | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Très faible | 175/13380 (1.31%) | 310/6687 (4.64%) | 72.7% (67.1–77.3) | 13 per 1000 | 35 de plus (27 à 45 de plus) | |
Jusqu'à 3 ans après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a Note de bas de page c | Très sérieuxNote de bas de page b | SérieuxNote de bas de page d | Non sérieuxNote de bas de page d | Très faible | 390/13380 (2.9%) | 494/6687( 7.4%) | 62.0% |
29 per 1000 | 48 de plus |
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Dengue confirmée virologiquement chez les personnes séropositives au départ (intention de traiter) | Jusqu'à 18 mois après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a | SérieuxNote de bas de page e | Non sérieux | Non sérieuxNote de bas de page d | Modéré | 55/9661 (0.6%) | 146/4852 (3.0%) | 81.9% (75.3–86.7) | 6 per 1000 | 26 de plus ( entre 17 et 37 supplémentaires) |
Jusqu'à 2 ans après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a Note de bas de page c | SérieuxNote de bas de page e | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Faible | 119/9663 (1.2%) | 227/4854 (4.7%) | 74.8% (68.6–79.8) | 12 per 1000 | 37 de plus (entre 27 et 49 supplémentaires) | |
Jusqu'à 3 ans après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a Note de bas de page c | SérieuxNote de bas de page e | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Faible | 262/9663 (2.7%) | 358/4854 (7.4%) | 65.0% (58.9–70.1) | 27 per 1000 | 50 de plus (entre 39 et 64 supplémentaires) | |
Dengue confirmée virologiquement chez les personnes séronégatives au départ (intention de traiter) | Jusqu'à 18 mois après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a Note de bas de page c | SérieuxNote de bas de page e | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Faible | 23/3714 (0.6%) | 53/1832 (2.9%) | 78.5% (65.0–86.9) | 6 per 1000 | 23 de plus (entre 12 et 41 supplémentaires) |
Jusqu'à 2 ans après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a Note de bas de page c | SérieuxNote de bas de page e | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Faible | 56/3714 (1.5%) | 83/1832 (4.5%) | 67.0% (53.6–76.5) | 15 per 1000 | 31 de plus (entre 17 et 49 supplémentaires) | |
Jusqu'à 3 ans après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a Note de bas de page c | SérieuxNote de bas de page e | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Faible | 128/3714 (3.4%) | 136/1832 (7.4%) | 54.3% (41.9–64.1) | 34 per 1000 | 41 de plus (entre 25 et 62 supplémentaires) | |
Abréviations :
Explications :
Bibliographie :
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Sérotype responsable | Statut sérologique | Efficacité du vaccin (%) (intervalle de confiance à 95 %) contre la dengue confirmée virologiquement (DCV) | |||
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1re année | 2e annéeNote de bas de page a | 3e annéeNote de bas de page a | 4e annéeNote de bas de page b Note de bas de page c | ||
Total | Global | 80.2% (73.3-85.3%) | 56.2% (42.3-66.8%) | 44.7% (32.5-54.7%) | 62.8% (41.4-76.4%) |
Séropositif | 82.2% (74.5-87.6%) | 60.3% (44.7-71.5%) | 48.3% (34.2-59.3%) | 64.1% (37.4-79.4%) | |
Séronégatif | 74.9% (57-85.4%) | 45.3% (9.9-66.8%) | 35.5% (7.3- 55.1%) | 60.2% (11.1- 82.1%) | |
DENV-1 | Global | 73.7% (51.7-85.7%) | 59.4% (38.5-73.2%) | Non spécifié | Non spécifié |
Séropositif | 79.8% (51.3-91.6%) | 59.1% (31.1-75.7%) | 45.4% (24.5-60.6%) | 57.7% (17.0-78.4%) | |
Séronégatif | 67.2% (23.2-86%) | 60.7% (22.1-80.2%) | 17.2% (-31.8-47.9%) | 57.1% (-0.9-81.8%) | |
DENV-2 | Global | 97.7% (92.7-99.3%) | 75% (52.3-86.9%) | Non spécifié | Non spécifié |
Séropositif | 96.5% (88.8-98.9%) | 75.5% (49.5-88.1%) | 72.1% (51.6-84%) | 68.3% (-12.5-91.1%) | |
Séronégatif | 100% (NE, NE) | 70.5% (-23.4-93%) | 84.9% (58.7-94.5%) | 100% (NE, NE) | |
DENV-3 | Global | 62.6% (43.3-75.4%) | 32.8% (-10.9-59.3%) | Non spécifié | Non spécifié |
Séropositif | 71.4% (54.3-82.1%) | 44.9% (1.6-69.2%) | 15.2% (-46.1-50.8%) | 52.4% (-238.2-93.3%) | |
Séronégatif | -38.7% (-335.7-55.8%) | -18.5% (-236.2-58.3%) | 9.5% (-144.7-66.5%) | 100% (NE, NE) | |
DENV-4 | Global | 63.2% (-64.4-91.8%) | 41.2% (-110-84.2%) | Non spécifié | Non spécifié |
Séropositif | 63.8% (-61.8-91.9%) | 69% (-85.7-94.8%) | 61.9% (-24.9-88.4%) | 100% (NE, NE) | |
Séronégatif | Non estimable | -47.6% (-1319.1-84.6%) | -99% (-1680.3-77.8%) | -999% (NE, NE) | |
Abréviations :
Notes de bas de page :
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Pour le tableau 5, les dispositions suivantes s'appliquent.
Population : Hommes et femmes, tous âges confondus, indépendamment des contextes endémiques
Intervention : 2 doses de vaccin QDENGA administrées à trois mois d'intervalle
Comparaison : vaccination par placebo
Résultat : dengue sévère (PCR inverse spécifique au sérotype ou test NS1-Ag) selon la classification de l'OMS de 2009
Résultats | Période de suivi | Évaluation de la certitude | Résumé des résultats | ||||||||||
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Participants (études) | Risque de biais | Incohérence | Caractère indirect | Imprécision | Biais de publication | Certitude globale de la preuve | Taux d'événements de l'étude avec QDENGA (%) | Taux d'événements de l'étude avec placebo (%) | Efficacité des vaccins (95% IC) | Effets absolus attendus (risque avec QDENGA) | Effets absolus attendus (différence de risque avec le placebo) | ||
Dengue sévère, globalement (intention de traiter) | Jusqu'à 1 an après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a | Très sérieuxNote de bas de page b | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Très faible | 1/13380 (<0.1%) | 1/6687 (<0.1%) | 50.2% (-696.1–96.9) | 7 per 100.00 0 | 7 de plus (234 de plus à 7 de moins) |
Jusqu'à 2 ans après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a | Très sérieuxNote de bas de page b | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Très faible | 2/13380 (<0.1%) | 3/6687 (<0.1%) | 66.9% (-97.8–94.5) | 15 per 100.00 0 | 30 de plus (257 de plus à 7 de moins) | |
Jusqu'à 3 ans après la 2e dose | 20067 (1 ECR) | Certaines inquiétudes | Sans objetNote de bas de page a | Très sérieuxNote de bas de page b | SérieuxNote de bas de page c | Non sérieuxNote de bas de page d | Très faible | 3/13380 (<0.1%) | 5/6687 (<0.1%) | 70.2% (-24.7–92.9) | 22 per 100.00 0 | 53 de plus (293 de plus à 4 de moins) | |
Abréviations :
Explications :
Bibliographie :
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Annexe 2 : Cadre de décision fondé sur des données probantes
Question : Faut-il conseiller aux voyageurs canadiens de recevoir le vaccin contre la dengue (Takeda : QDENGA) dans les pays où il est autorisé?
Population : Les Canadiens qui se rendent dans des régions où le vaccin (QDENGA) est autorisé
Intervention: Vaccination avec QDENGA selon les doses et le calendrier recommandés
Comparaison : Pas de vaccination
Principaux résultats : Dengue confirmée virologiquement, dengue sévère due à n'importe quel sérotype, réactions locales et systémiques, fièvre, effets indésirables graves, y compris le décès
Le cadre : Voyages internationaux
Perspective : Individuel
Contexte : La dengue est une infection arbovirale commune causée par un flavivirus transmis par les moustiques. Le principal vecteur est l'Aedes aegypti. La dengue est endémique dans plus de 100 pays tropicaux et subtropicaux, avec environ 100 à 400 millions de cas par an. Les voyageurs sont exposés au risque d'infection par la dengue dans la plupart des régions tropicales et subtropicales du monde, en particulier dans les zones urbaines. La dengue est une cause relativement fréquente de maladie fébrile légère ou modérée chez les voyageurs. Les maladies graves ou compliquées sont rares chez les voyageurs, mais la probabilité est plus élevée si les voyageurs qui souffrent d'une deuxième infection sont plus âgés et/ou présentent des comorbidités.
Aucun vaccin contre la dengue n'est autorisé au Canada. Cependant, un vaccin contre la dengue, le QDENGA, est autorisé par l'Agence européenne des médicaments (EMA), y compris pour les voyageurs se rendant dans des zones endémiques. Il est également autorisé dans plusieurs pays où la dengue est endémique. Ce vaccin se compose de deux doses vaccinales, à administrer à un intervalle de 3 mois. Il existe un autre vaccin contre la dengue, le Dengvaxia, qui est disponible dans certains pays endémiques. Cependant, il n'est pas autorisé pour les voyageurs et n'est pas pris en compte dans ce guide.
Conflit d'intérêts : Aucun
L'évaluation
Domaine | Jugement | Données de la recherche et Données probantes supplémentaires dans la littérature |
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Problème : Le problème est-il prioritaire? |
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La dengue est une cause importante de maladie fébrile chez les voyageurs revenant de zones endémiquesNote de bas de page 24. Bien que les données sur la dengue chez les voyageurs canadiens soient limitées, on observe une tendance à l'augmentation du fardeau chez les voyageurs revenant de zones touchéesNote de bas de page 25. Ce problème est une priorité du point de vue des voyageurs canadiens, étant donné l'expansion de la dengue au niveau international et l'augmentation de l'activité de la dengue dans les destinations de voyage les plus populaires. En outre, l'âge avancé et certaines comorbidités augmentent le risque de dengue sévèreNote de bas de page 13 et sont des caractéristiques communes aux voyageurs canadiens qui se rendent dans des zones endémiques. Une infection symptomatique par la dengue peut représenter une charge importante pour le voyageur, en raison des coûts directs et indirects liés à la maladie, aux consultations médicales et à la perte de temps de voyage/travail. |
Effets souhaitables : Quelle est l'importance des effets souhaités anticipés? |
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Les informations suivantes proviennent des analyses effectuées par le Comité permanent allemand de la vaccination (STIKO), résumées dans leur cadre de décision pour QDENGANote de bas de page 23. Efficacité du vaccin (EV): L'étude TIDES, un vaste essai contrôlé randomisé de phase 3, a démontré une efficacité globale contre la dengue confirmée virologiquement (DCV). Jusqu'à 18 mois après l'achèvement de la série de deux doses, l'efficacité du traitement était de 80,2 % (IC à 95 % : 73,3 à 85,3). On a ensuite constaté une baisse de l'EV à 62,0 % (IC 95 % : 56,6-66,7) après 3 ans. Le EV contre le DCV variait également en fonction du statut sérologique initial, montrant un EV significativement plus élevé chez les individus séropositifs au départ que chez les individus séronégatifs (voir annexe 1, tableau 3). Après stratification en fonction du statut sérologique de base et du sérotype du virus, la EV contre le sérotype DENV-2 était supérieure à la EV contre les autres sérotypes. En raison du faible nombre de cas associés au DENV-4, l'EV contre ce sérotype n'a pas pu être déterminée ou présentait des intervalles de confiance extrêmement larges. Chez les personnes séronégatives, l'intervalle de confiance à 95 % de l'EV pour la plupart des sérotypes incluait la possibilité d'un bénéfice, d'un effet nocif ou d'un effet nul, à l'exception du DENV-1 au cours des années 1 et 2. Chez les personnes séropositives, l'intervalle de confiance à 95 % de l'EV incluait la possibilité d'un effet bénéfique, nocif ou nul pour les sérotypes DENV-2 et DENV-3 au cours de la quatrième année, et pour les sérotypes DENV-3 sur le site au cours de la troisième année (voir annexe 1, tableau 4). L'EV globale contre la dengue sévère n'était pas significative (IC 95 % : -696,1-96,9), ce qui reflète peut-être la rareté relative de ce résultat parmi les participants à l'essai et/ou l'hétérogénéité basée sur le statut sérologique (voir annexe 1, tableau 5). Immunogénicité : Au cours des six premiers mois suivant la deuxième des deux doses, les moyennes géométriques des titres (MGT) ont chuté avec le temps, mais se sont ensuite stabilisées. Les moyennes géométriques des titres pour le DENV-2 étaient plus élevées que les moyennes géométriques des titres pour les autres sérotypes au cours de l'évaluation de trois ans. Autres considérations : Les études ont été menées dans des pays où la dengue est endémique, la plupart des participants étant âgés de 4 à 16 ans, sans comorbidité connue ni immunodépression. L'efficacité du vaccin chez les voyageurs qui se rendent dans des régions endémiques et qui ne sont pas exposés de manière récurrente aux infections n'a pas été évaluée. Il est possible que l'absence d'exposition récurrente ait un impact sur l'efficacité du vaccin chez les voyageurs. Le calendrier de vaccination prévoit deux doses, espacées d'au moins trois mois. Il pourrait donc être difficile pour la plupart des voyageurs canadiens d'achever la série de vaccinations. Les avantages et les inconvénients d'une dose unique sont inconnus chez les voyageurs, et il existe un risque théorique qu'une dose unique augmente le risque de maladie grave chez les personnes vaccinées. Parmi les autres facteurs susceptibles d'influer sur l'ampleur et l'orientation des effets, on peut citer : le statut sérologique initial, le risque initial, le sérotype du virus et le temps écoulé depuis la vaccination. |
Effets indésirables : Quelle est l'importance des effets indésirables prévus? |
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Les informations suivantes proviennent des analyses effectuées par le Comité permanent allemand de la vaccination (STIKO), résumées dans leur cadre de décision pour QDENGANote de bas de page 23. D'après les données actuelles, le vaccin a été bien toléré. Cependant, une réaction locale (douleur, rougeur, gonflement) jusqu'à 7 jours après la vaccination et une réaction systémique jusqu'à 14 jours après la vaccination sont survenues plus souvent dans le groupe intervention que dans le groupe placebo (< 6 ans : 32,0 % vs 25,4 % et 26,6 % vs 20,7 %; ≥ 6 ans : 37,4 % vs 25,7 % et 40,9 % vs 36,8 %). Au sein de la population étudiée, il n'y a eu que 8 cas de dengue sévère sur trois ans. Après stratification en fonction du statut sérologique, l'EV contre la dengue sévère a été estimée à 0,10 (IC à 95 % : 0,01 à 0,86) pour les participants séropositifs et à 2,47 (IC à 95 % : 0,12 à 51,36) pour les participants séronégatifs. Les larges intervalles de confiance pour les patients séronégatifs (qui s'appliqueraient à la plupart des voyageurs canadiens) incluent la possibilité d'une protection, d'un effet nul ou d'une probabilité accrue de dengue sévère.
L'ampleur de l'effet dépend du statut sérologique de l'individu. Pour les individus séronégatifs (la plupart des voyageurs), la possibilité d'un risque accru de dengue sévère suite à une infection par le virus de type sauvage ne peut être exclue. Le calendrier de vaccination prévoit deux doses, espacées d'au moins trois mois. Par conséquent, il pourrait être difficile pour la plupart des voyageurs canadiens de compléter la série de vaccins. Les avantages et les inconvénients d'une dose unique sont inconnus chez les voyageurs, et il existe un risque théorique qu'une dose unique augmente le risque de maladie grave en raison de l'affaiblissement des titres d'anticorps. |
Certitude des preuves : Quelle est la certitude globale de la preuve des effets? |
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La certitude globale des preuves va de très faible à faible. Cette évaluation reflète la différence entre la population concernée (les voyageurs canadiens) et la population étudiée, qui était âgée de 4 à 16 ans, vivait dans des zones endémiques et était majoritairement séropositive au départ. Il y a un manque important de preuves pour les sérotypes de virus DENV 3 et DENV 4 et les participants qui étaient séronégatifs au départ (c.-à-d. pas ou très peu d'événements). |
Importance des résultats pour la population touchée : Existe-t-il une incertitude ou une variabilité importante quant à l'importance accordée par les voyageurs aux principaux résultats? |
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Le groupe d'experts a identifié les résultats suivants comme étant critiques ou importants pour la prise de décision : Résultats et importance relative:
Autres considérations : Il n'existe pas de données spécifiques sur la manière dont les voyageurs évaluent les résultats considérés dans le contexte du vaccin contre la dengue. Toutefois, il est généralement admis que les voyageurs accordent une valeur différente aux avantages et aux inconvénients absolus d'autres vaccins destinés aux voyageurs. |
Équilibre entre les effets : L'équilibre entre les effets souhaitables et indésirables favorise-t-il l'intervention (QDENGA) ou la comparaison (Pas de vaccination)? |
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L'équilibre entre les effets souhaitables et indésirables varie en fonction du statut sérologique de base de l'individu et d'autres facteurs, notamment le(s) sérotype(s) du virus. Le comité a accordé une plus grande importance à l'incertitude liée aux effets néfastes de la vaccination chez les personnes séronégatives et à l'absence de données spécifiques concernant les voyageurs originaires de pays non endémiques qui se rendent dans des pays endémiques. Autres considérations : L'estimation des avantages et des inconvénients au cas par cas dépend de la connaissance des sérotypes circulant à la destination au moment du voyage, qui peut être difficile à évaluer ou à prévoir. Des discussions entre le patient et son prestataire de soins de santé sont nécessaires pour évaluer correctement le risque individuel en fonction de la probabilité d'exposition, des facteurs de risque pour la santé, des valeurs et des préférences. |
Ressources nécessaires : Quelle est l'importance des besoins en ressources (coûts) pour l'individu? |
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L'accès au vaccin lors d'un voyage à l'étranger entraînera probablement, au minimum, des coûts modérés pour l'individu qui devra payer pour consulter un professionnel de la santé pour la vaccination et payer pour le vaccin à la destination où il est disponible. Comme pour les autres vaccins liés aux voyages, le voyageur (ou son substitut) paie de sa poche le vaccin et les coûts du système médical nécessaires à la mise en œuvre de l'intervention. Ces coûts peuvent ne pas être couverts par une assurance maladie privée, car le vaccin contre la dengue n'est pas autorisé au Canada. Au niveau individuel, une analyse coût-efficacité n'est pas applicable. |
Équité : Quel serait l'impact sur l'équité en matière de santé? |
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Non applicable aux interventions évaluées au niveau individuel. Autres considérations : Le CCMTMV reconnaît l'existence de problèmes liés à l'équité au niveau de la population, mais ces considérations n'ont généralement pas d'impact sur la prise de décision concernant la recommandation élaborée par le Comité. L'accent mis par le CCMTMV sur la perspective du soutien aux voyageurs individuels ne nie ni ne réduit l'importance des défis au niveau de la population. |
Acceptabilité : L'intervention est-elle acceptable pour les principales parties prenantes? |
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Il n'est pas certain que l'intervention soit acceptable pour les voyageurs, compte tenu des preuves de l'efficacité du vaccin et des lacunes dans les preuves concernant les risques de dommages, en particulier le risque de dengue sévère après la vaccination chez les voyageurs séronégatifs. Le niveau d'acceptabilité pourrait également être influencé par les variations individuelles du risque d'exposition, de la vulnérabilité aux maladies graves et des valeurs et préférences individuelles, y compris la tolérance au risque. |
Faisabilité : L'intervention peut-elle être mise en œuvre pour l'individu? |
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Les voyageurs souhaitant se faire vacciner devront rechercher des prestataires médicaux et des cliniques capables de fournir le QDENGA dans un contexte non canadien. Ils devraient également s'orienter vers des approches et des conseils potentiellement différents en ce qui concerne l'utilisation de QDENGA chez les voyageurs. Enfin, la série primaire recommandée comprend deux doses espacées d'au moins trois mois, un intervalle qui n'est probablement pas possible pour la plupart des voyageurs. |
Types de recommandations
Forte recommandation contre l'intervention (pour les voyageurs qui n'ont pas été infectés par la dengue).
Recommandation discrétionnaire pour l'intervention (pour les voyageurs qui ont déjà été infectés par la dengue).
Conclusions
Recommandation
Le CCMTMV recommande de ne pas vacciner avec QDENGA les voyageurs canadiens qui ne disposent pas de documents attestant d'une infection antérieure par la dengue confirmée en laboratoire.
(recommandation forte, preuves de très faible certitude quant à l'augmentation du risque de maladie grave chez les personnes séronégatives ayant reçu le vaccin)
Remarques :
- QDENGA n'a pas été autorisé au Canada et, par conséquent, une approche prudente de son utilisation est justifiée.
Justification :
- L'efficacité cumulative du vaccin à trois ans contre la dengue confirmée virologiquement chez les vaccinés séronégatifs au départ était de 0,54 (IC à 95 % de 0,42 à 0,64, preuves de faible certitude).
- Un risque accru de dengue sévère chez les personnes vaccinées qui étaient séronégatives au départ (RR = 2,47; IC 95 % 0,12 à 51,36) ne peut être exclu (preuves de très faible certitude).
- L'efficacité de QDENGA a été évaluée dans des contextes d'endémie de la dengue, c'est-à-dire lorsque l'exposition récurrente au virus transmis par les moustiques peut contribuer à maintenir l'immunité protectrice. L'efficacité n'a pas été spécifiquement évaluée pour les personnes voyageant dans des zones endémiques, c'est-à-dire celles qui résident dans des régions non endémiques telles que le Canada, et pour lesquelles des expositions récurrentes et un renforcement immunologique « naturel » sont peu probablesNote de bas de page 2.
- Le CCMTMV a accordé une grande importance à l'absence de preuves définitives permettant d'exclure la possibilité d'une augmentation des dommages chez les personnes séronégatives vaccinées. Par conséquent, malgré une certitude très faible à faible dans les estimations, le CCMTMV recommande fortement de ne pas vacciner les personnes dont le statut sérologique est inconnu ou négatif.
- Des preuves supplémentaires peuvent améliorer la certitude ou produire des estimations d'effet différentes, auquel cas cette recommandation sera réexaminée.
La vaccination par une série primaire complète de QDENGA peut être envisagée pour les voyageurs canadiens précédemment infectés par la dengue (confirmée en laboratoire).
(Recommandation discrétionnaire, niveau de certitude faible à très faible)
Remarques :
- La sécurité et l'efficacité de QDENGA n'ont pas été directement évaluées chez les voyageurs vivant dans des zones non endémiques, ni chez les adultes de plus de 60 ans ou les enfants de moins de quatre ans.
- Les voyageurs dont on estime qu'ils présentent un risque relativement élevé d'infection par la dengue en fonction de leur destination, de la durée de leur voyage et des facteurs de risque individuels sont plus susceptibles de bénéficier de la vaccination par le QDENGA.
- Des discussions entre le voyageur et son prestataire de soins de santé sont nécessaires pour évaluer correctement le risque individuel en fonction de la probabilité d'exposition et des facteurs de risque personnels pour la santé (voir la section l'évaluation de l'exposition, des valeurs et préférences basée sur l'individu). La consultation doit également porter sur les avantages et les inconvénients attendus, ainsi que sur d'autres facteurs tels que les ressources nécessaires (temps, coût), l'accessibilité et les stratégies complémentaires à la vaccination, afin d'aider le voyageur à prendre une décision éclairée qui corresponde à ses valeurs et à ses préférences.
- Si un voyageur indique qu'il souhaite recevoir le vaccin QDENGA dans un pays où il est autorisé, il doit recevoir la série complète (deux doses sur trois mois) avant de se rendre dans une zone d'endémie.
Justification :
- L'efficacité cumulative du vaccin à trois ans contre la dengue confirmée virologiquement chez les vaccinés séropositifs au départ était de 0,65 (IC à 95 % : 0,59 à 0,70, preuves de faible certitude).
- Dans cette population, la vaccination peut offrir une protection contre la maladie grave associée à une infection secondaire ultérieure par un autre sérotype (RR = 0,1; IC à 95 % 0,01 à 0,86) (données probantes de très faible certitude).
- On ne dispose pas de données permettant une évaluation complète de la sécurité et de l'efficacité d'une série partielle de vaccins chez les voyageurs.
- La recommandation discrétionnaire reflète :
- les différences anticipées dans les valeurs et les préférences des patients en ce qui concerne la vaccination avec QDENGA;
- le comité estime que l'absence de preuves relatives à la sécurité et à l'efficacité d'une série incomplète est importante; et,
- le jugement du comité selon lequel un dépistage efficace des infections antérieures ne serait pas réalisable pour de nombreux voyageurs.
Les cliniciens ne doivent PAS demander une sérologie de la dengue pour vérifier si les voyageurs ont déjà été exposés au virus de la dengue afin de déterminer s'ils sont aptes à être vaccinés (déclaration de bonne pratique).
Cela reflète la capacité limitée de dépistage au Canada, le potentiel de réactivité croisée avec d'autres flavivirus, la faible probabilité de séropositivité réelle attendue pour la plupart des voyageurs, le coût du dépistage qui peut être supporté par le voyageur et le faible risque global de dengue sévère parmi les voyageurs.
Les cliniciens doivent conseiller à tous les voyageurs se rendant dans des zones où la dengue est endémique de respecter les mesures de protection individuelle contre les piqûres d'insectes (déclaration de bonne pratique).
- Utilisez un insectifuge approuvé et adapté à votre âge.
- S'il n'est pas possible d'exclure les moustiques des lieux de vie, envisagez d'utiliser un répulsif à l'intérieur pendant la journée, car c'est souvent à ce moment-là que les vecteurs de la dengue piquent.
- Protégez les aires de repos contre l'entrée et l'activité des moustiques, quelle que soit l'heure de la journée, par exemple en séjournant dans des lieux dotés d'une moustiquaire en bon état, de l'air conditionné et d'une enveloppe de bâtiment qui ne présente pas de faille permettant l'entrée des moustiques.
- Pensez à porter des vêtements imprégnés d'insecticide.
- La protection contre les piqûres fournie par chaque mesure est présumée être additive.
Pour plus de détails sur les recommandations relatives à la prévention des piqûres d'arthropodes, voir la Déclaration du CCMTMV sur les mesures de prévention contre les piqûres et morsures d'arthropodes.
Annexe 3 : Évaluation de l'applicabilité des déclarations de bonnes pratiques
Déclaration de bonne pratique (DBP) : Les cliniciens ne doivent pas demander une sérologie de la dengue pour vérifier si les voyageurs ont déjà été exposés au virus de la dengue afin de déterminer s'ils sont aptes à être vaccinés.
Critères | Informations complémentaires | Vérification |
---|---|---|
La population et les composantes de l'intervention sont claires | Sans objet | Oui |
Le message est vraiment nécessaire en ce qui concerne la pratique réelle des soins de santé. | En l'absence de cette déclaration de bonne pratique, les prestataires de soins de santé pourraient être enclins à rechercher une infection antérieure par la dengue chez les voyageurs afin d'évaluer leur aptitude à la vaccination, sans comprendre les limites du test dans le contexte du dépistage et sans tenir compte des ressources limitées en matière de santé publique. | Oui |
La mise en œuvre des déclarations de bonnes pratiques a des conséquences positives nettes importantes. | Oui, le fait de déconseiller le dépistage des voyageurs dans le but de les vacciner informerait les prestataires de soins de santé des limites de la sérologie de la dengue pour le dépistage et pourrait réduire l'utilisation inutile des ressources limitées en matière de tests au Canada. | Oui |
La collecte et la synthèse des données probantes constituent une mauvaise utilisation du temps, de l'énergie et des ressources limités d'un groupe d'experts. Le coût d'opportunité de la collecte et de la synthèse des données probantes est important et peut être évité. | Oui, cette recommandation vise à conseiller les cliniciens sur les limites du dépistage d'une infection antérieure par la dengue en vue de la vaccination des voyageurs et de l'utilisation appropriée des ressources de santé publique. | Oui |
Il existe une justification claire et explicite, bien documentée, qui relie les preuves indirectes. | Oui, la réactivité croisée des tests de dépistage d'une infection antérieure par la dengue avec d'autres flavivirus et d'autres limites des tests sont documentées et les ressources limitées des tests de santé publique constituent un défi connu, de sorte que ces tests ne devraient pas être utilisés pour dépister une exposition antérieure au virus de la dengue en vue de la vaccination des voyageurs. | Oui |
Clair et opérationnel | Sans objet | Oui |
Jugement final : Le développement des DBP est approprié
Déclaration de bonne pratique : Les cliniciens doivent conseiller à tous les voyageurs se rendant dans des zones où la dengue est endémique de respecter les mesures de protection individuelle contre les piqûres d'insectes.
Éléments à compléter | Informations complémentaires | Vérification |
---|---|---|
La population et les composantes de l'intervention sont claires | Sans objet | Oui |
Le message est vraiment nécessaire en ce qui concerne la pratique réelle des soins de santé. | Les mesures de protection individuelle contre les piqûres d'insectes sont un outil important pour prévenir l'exposition aux vecteurs. Le respect de ces mesures est souvent sous-optimal. | Oui |
La mise en œuvre des déclarations de bonnes pratiques a des conséquences positives nettes importantes. | Oui, la réduction de l'exposition aux vecteurs réduira l'exposition aux agents pathogènes qu'ils transportent. | Oui |
La collecte et la synthèse des données probantes constituent une mauvaise utilisation du temps, de l'énergie et des ressources limités d'un groupe d'experts. Le coût d'opportunité de la collecte et de la synthèse des données probantes est important et peut être évité. | Oui, cette recommandation vise à conseiller aux voyageurs de se protéger. | Oui |
Il existe une justification claire et explicite, bien documentée, qui relie les preuves indirectes. | Oui, on peut raisonnablement s'attendre à ce que la réduction de l'exposition aux vecteurs réduise la probabilité d'infection. | Oui |
Clair et opérationnel. | Sans objet | Oui |
Jugement final : Le développement des DBP est approprié
Références
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