C. difficile (Clostridium difficile)

La prise d'antibiotiques augmente les risques de souffrir d'une diarrhée associée à la bactérie C. difficile, car ceux-ci modifient les niveaux normaux de bonnes bactéries dans les intestins et le colon. Lorsqu'il y a moins de bonnes bactéries, C. difficile peut se multiplier et produire des toxines à l'origine d'une infection. La présence de C. difficile dans les hôpitaux ou dans les établissements de soins de santé, combinée au nombre de personnes qui reçoivent des antibiotiques dans ces milieux, peut entraîner des flambées fréquentes.

Une étude réalisée au Québec a révélé qu'une souche plus résistante de la bactérie pourrait être présente dans les hôpitaux de la province. L'étude a démontré que C. difficile était indirectement responsable de 108 décès sur une période de six mois. Même si un bon nombre de ces patients étaient des personnes âgées (d'autres facteurs ont aussi contribué à leur décès), des patients plus jeunes ont aussi été touchés.

Symptômes de C. difficile

Les symptômes de C. difficile comprennent :

  • diarrhée aqueuse (au moins trois selles par jours pendant au moins deux jours);
  • fièvre;
  • perte d'appétit;
  • nausée; et
  • douleur et sensibilité abdominales.

Risques pour la santé liés à C. difficile

Les personnes en santé ne sont habituellement pas vulnérables à C. difficile. Les personnes âgées et les personnes qui ont d'autres maladies ou troubles qui nécessitent l'usage prolongé d'antibiotiques et de certains autres médicaments pour l'estomac sont les plus susceptibles de contracter cette infection.

Habituellement, l'infection cause une diarrhée qui peut entraîner de graves complications, notamment la déshydratation et la colite. Dans de rares cas, C. difficile peut être mortel.

Lorsque les symptômes sont bénins, aucun traitement n'est requis. Normalement, les symptômes disparaissent lorsque le patient cesse de prendre des antibiotiques. Pour les cas graves, des médicaments et des interventions chirurgicales peuvent être nécessaires.

Réduire les risques

Comme c'est le cas pour toute maladie infectieuse, le lavage fréquent des mains à l'eau chaude savonneuse pendant au moins 20 secondes est l'un des meilleurs moyens de prévenir l'infection. Suivez les conseils suivants pour prévenir la propagation de la bactérie.

  • Si vous travaillez dans un hôpital ou un établissement de soins de longue durée, ou si vous rendez visite à quelqu'un, lavez-vous souvent les mains, surtout après être allé aux toilettes. On trouve maintenant du désinfectant pour les mains à base d'alcool dans la plupart des entrées des établissements de soins de santé. N'hésitez pas à vous en servir.
  • Utilisez des antibiotiques pour traiter des infections graves uniquement lorsque c'est nécessaire. Il est important de suivre le traitement jusqu'à la fin, même si vous commencez à vous sentir mieux. Si certaines bactéries survivent, elles peuvent développer une résistance aux antibiotiques, ce qui complique le traitement de l'infection.
  • Si vous prenez des antibiotiques ou des médicaments pour l'estomac, consultez votre médecin si vous avez des préoccupations par rapport à C. difficile.

Rôle de l'Agence de santé publique du Canada

L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) publie des guides de prévention des infections à l'intention des provinces, des territoires et des organisations de soins de santé. Ils ont aidé à examiner les flambées les plus récentes de C. difficile au Québec.

Par l'entremise du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, l'Agence a récemment terminé une étude de surveillance de six mois dans des hôpitaux universitaires partout au pays. L'étude portait sur les résultats les plus graves de l'infection, dont la déshydratation, les admissions aux unités de soins intensifs, les chirurgies nécessaires pour freiner l'infection et le nombre de décès associés à l'infection.

Le Laboratoire national de microbiologie de l'Agence est à étudier la bactérie pour déterminer s'il est possible de distinguer les cas graves des cas bénins et aussi pour déterminer s'il existe une nouvelle souche de cette bactérie qui rend les patients plus malades que les autres souches.

En janvier 2005, l'Agence a aussi consulté tous les hôpitaux du Canada pour mieux connaître leurs pratiques de prévention et de contrôle des infections à C. difficile.

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