Mot de bienvenue et récapitulation du 2e jour de la conférence sur la maladie de Lyme 2016

Conférence pour élaborer un cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme

Du 15 au 17 mai 2016 au Centre de conférences du gouvernement du Canada, situé au 111, promenade Sussex, Ottawa (Ontario)

Troisième jour de la conférence - Le mardi 17 mai 2016, salle Algonquin

Enregistrements audio

Ce fichier audio réalisé en direct n'existe qu'en version anglaise. La transcription qui en a été faite est disponible en français.

Transcription

Dan : [00:00]

Bienvenue, merci d'être revenus. C'est super. Je me faisais du souci. C'est aujourd'hui que nous entamons le vrai travail. Hier, nous avons eu de belles discussions, de bons échanges, il y a eu quelques frictions. C'est bien qu'il y ait des frictions, ça démontre qui s'implique, qui prend ça à cœur et qui devrait prendre ça à cœur, et avec qui nous devons travailler. Quelles sortes des choses qu'il faut faire ensembles pour vraiment régler certaines problèmes que nous empêchent de guérir cette maladie?

Nous avons regardé du côté de la science, analysé votre expérience, examiné différentes approches relativement à l'éducation et à la sensibilisation, à la surveillance, aux lignes directrices, et ainsi de suite, et nous avons discuté des pratiques exemplaires. Et, bien entendu, tout n'est pas rose. C'est complexe. C'est extrêmement complexe, parce que personne ne connaît toutes les réponses. C'est vraiment une opportunité aujourd'hui (inaudible) de voir quelle seront les prochaines étapes, quelles sont les actions qui vont améliorer le façon de régler les problèmes, les difficultés, et les défis auquel on fait passer pour essayer d'adresser cette maladie.

Donc, vous savez, toute bonne réunion ou conférence se divise en trois parties, et il y a toujours trois questions auxquelles nous souhaitons répondre : Le quoi, le pourquoi, et le « maintenant on fait quoi? ». Aujourd'hui, nous allons discuter du « maintenant on fait quoi? ». Nous avons commencé hier. Les animateurs me racontaient que vous leur aviez donné du fil à retordre. Vous leur avez posé des défis. Vous êtes un public difficile, parce que vous brûliez d'impatience de proposer certaines idées que nous allons prendre en considération aujourd'hui. Vous savez, lorsque les animateurs vous ont demandé d'énoncer les messages clés qui ont émané des discussions d'hier - mais c'est correct, c'est correct.

Donc, la réunion d'aujourd'hui se divise en trois parties : d'abord, nos animateurs nous expliqueront quels sont réellement les messages clés des discussions d'hier. Et bien sûr, comme moi hier, ils ne feront ni un compte-rendu exhaustif ni une énumération complète des idées, mais ils essaieront de faire part des principales idées qui ont émergé des discussions à ceux parmi vous qui n'ont pas participé à toutes les séances. Voilà pour la première partie.

Ensuite, nous essaierons de sortir d'ici le plus tôt possible, non pas pour nous débarrasser de vous, mais parce que nous voulons que vous retourniez dans vos salles respectives pour en discuter, alors, vous serez invités à communiquer vos idées, à préciser quels éléments devraient selon vous être considérés dans l'élaboration du cadre fédéral. Nous souhaitons vous laisser toute la matinée pour travailler là-dessus. Puis, à l'heure du dîner, les animateurs et les preneurs de notes se réuniront et tenteront de rassembler toutes ces idées. Donc, à 13 h, nous pourrons faire part de ces idées à toute la salle. Comme vous n'aurez pas l'occasion de commenter les propos des animateurs ce matin, parce qu'ils ne feront que résumer les messages clés des discussions d'hier, c'est cet après-midi, lorsqu'ils reviendront, que nous allons soumettre vos idées à la discussion, et si vous n'étiez pas à la séance sur la surveillance, (inaudible) des travaux au cours de la séance. Toutes les idées seront proposées, et vous aurez alors l'occasion de les commenter et d'en ajouter, en particulier si vous ne faisiez pas partie du groupe. Si vous faisiez partie du groupe, vos idées seront évidemment prises en compte. Alors, aujourd'hui nous souhaitons vous donner la réelle occasion, cet après-midi, plus particulièrement après le dîner, de commenter et de proposer vos propres idées, pour qu'à la fin de la journée, deux choses soient claires : de un, les idées entendues qui devraient faire partie du cadre fédéral - ou qui devraient du moins être considérées - de deux, dans quelle direction ira dorénavant le processus. Comment cela va-t-il se dérouler? À la fin de la journée, les trois présidents prendront la parole : Dan, Jim et Greg vous parleront de la suite des choses.

Par contre, vous savez, au cours des discussions que nous avons eues jusqu'à maintenant, dimanche soir, hier - quand on est coincé sous une grosse tente et qu'il commence à pleuvoir, les coudes se touchent, et parfois, ça peut créer quelques frictions - mais le but de tout cela, c'est de se réunir, de trouver une façon de travailler ensemble. J'ai eu le privilège de travailler à l'international, de tenter d'aider diverses populations à combattre de terribles maladies, et à travers tout cela, j'ai appris un proverbe africain très intéressant que j'aimerais que l'on garde tous en tête aujourd'hui. Ça va comme suit : Seul, nous pouvons aller plus vite, mais ensembles, nous pouvons aller plus loin. Soyons conscients - il y a tout un tas de gens parmi nous qui sommes impliqués dans la question de la maladie de Lyme, qui peuvent jouer un rôle crucial. Comment allons-nous faire ressortir le meilleur de ce que nous pouvons offrir, tous ensemble, et en tirer parti pour réussir à encadrer la lutte contre la maladie de Lyme d'une manière qui soit digne des Canadiens? La journée d'aujourd'hui est essentiellement dédiée à cela, générer les meilleures idées possible pour créer le meilleur cadre possible. Ça vous va? C'est notre tâche, aujourd'hui.

Donc, sans plus attendre, j'inviterais Alain Rabeau à nous faire part des résultats de la séance sur la surveillance. Avant que nous commencions, je dois vous faire part de quelques autres messages de nature administrative. Alain?

Alain: [05:52]

Merci, Daniel. J'aimerais merci les gens qui était évidemment qui vais et partis (inaudible) le somation de (inaudible), mais particulièrement, nos cadre conférenciers de hier après-midi: Nick Ogden de l'Agence, Natasha Rudenko, qui est de la République Tchécoslovaquie, Vett Lloyd de l'Université de Mount Allison, et Curtis Russell, qui était de l'Unité santé de la province de l'Ontario. Les présentations était quand même assez percutant, que je pense on va continuer, on a discuté au courant de journée cet après-midi, même que je vais inviter nos participants qui font partie (inaudible) de continue à considérer ce qui a était divulgué pour nos conférenciers hier.

La surveillance était le sujet de la séance, et comme vous pouvez vous l'imaginer, avec nos quatre présentateurs, nous avons vu de nombreuses cartes et cartes du risque, et de nombreux messages clés ont émané de la discussion qui a suivi la période de questions et des échanges entre nous. L'un de ces messages clés est que les cartes du risque doivent être continuellement mises à jour. Étant donné la lacune qui existe entre la collecte de données et la production de cartes, plus nous sommes en mesure de réduire cet écart, plus les cartes seront justes et utiles. Nous avons également découvert un fait très important et très intéressant : nous nous sommes aperçus, au travers de notre discussion, que certaines de ces cartes du risque ne sont pas utilisées à bon escient pour définir le dépistage et le diagnostic. Un argument particulièrement percutant a été mis sur la table : ces cartes du risque sont également utilisées pour refuser l'indemnisation dans certains cas, ce qui a été, pour moi, en tout cas, et je pense pour plusieurs autres personnes dans la salle, une véritable révélation. Nous avons également compris les limites inhérentes des données de surveillance et ce que l'un des participants a décrit comme le facteur de la « traduction infidèle », c'est-à-dire, les pertes d'importance, de sens et d'utilité des données de surveillance à mesure elles passent entre les mains des scientifiques, du personnel médical, du grand public, puis du public averti, comme vous, et ainsi de suite. Nous devons par conséquent garder à l'esprit ce facteur, qui concerne également, bien sûr, la discussion sur la sensibilisation et l'éducation.

L'une des présentations du Dr Lloyd était particulièrement édifiante et, je crois, a réellement fait comprendre le sens de tirer profit - je l'ai en quelque sorte catégorisée sous le thème « Tirer profit de l'implication de la communauté en matière de surveillance ». C'est le gros titre, si on veut. Là où la conversation devenait réellement intéressante, parce que plusieurs d'entre vous exercent déjà par eux-mêmes la surveillance, c'est lorsqu'il s'agit des énormes avantages que l'on peut obtenir en collectant des données plus vastes, et le Dr Lloyd a également mentionné le puissant effet de sensibilisation de cette pratique sur les collectivités locales. Le simple fait de sortir collecter ces données peut représenter un énorme bond en avant sur le plan de la sensibilisation.

Nous avons également tenu quelques discussions à propos l'implication de la collectivité, du besoin de méthodologies précises, etc., et nous avons aussi soulevé certaines préoccupations quant à la sécurité des personnes qui exercent ce type de surveillance. Donc, ces aspects faisaient partie de la discussion.

À propos de la dissémination, voici le terme que j'ai trouvé moi-même et qui n'est peut-être pas totalement adéquat : la granularité de l'information. Cela a réellement fait rouler la conversation. Jim, tu as certainement participé à cette conversation à un moment donné. Nous avons besoin d'information assez précise, qui nous permet de faire des choix éclairés, qui permet aux communautés de faire des choix éclairés. Et l'exemple que nous avons donné est que calculer le taux de prévalence ou le taux d'infection des tiques à l'échelle provinciale est presque insignifiant. Nous avons besoin de données plus précises pour faire des choix éclairés, ce qui a également fait l'objet d'une discussion. Encore une fois, c'est le Dr Lloyd qui a soulevé ce point : le Center for Disease Control a mis en place un modèle qui consiste à ventiler les données par région, et nous pourrions utiliser ce type d'information et nous en inspirer. C'est donc un autre important point qui a été soulevé.

Comme c'était le cas pour les deux autres séances, je présume, au cours de la séance en petit groupe sur la surveillance, nous avons jugé absolument nécessaire « d'aller jouer dans les plates-bandes des voisins », comme on dit. Nous avons donc également discuté d'éducation et de sensibilisation. Deux éléments sont ressortis, et nous pouvons surtout les attribuer aux conversations qui ont suivi la présentation du Dr Russell au sujet du rôle des bureaux de santé publique, en particulier en Ontario, et du rôle qu'ils jouent dans l'éducation du public ontarien. Nous avons parlé d'affiches, du fait que nous devons en produire, et ainsi de suite, mais nous avons également parlé du besoin de fournir de l'information adaptée sur le plan culturel. L'Ontario, le Canada aussi d'ailleurs, sont si diversifiés. Il est essentiel que l'information soit transmise, accessible, et à l'image de nos collectivités locales.

L'un des points qui a également été soulevé, et qui a généré un nombre de discussions assez important, est le fait que notre système de surveillance fonctionne réellement grâce à la collaboration entre les provinces et le gouvernement fédéral, ce qui met en lumière le besoin de déployer continuellement et systématiquement des efforts de surveillance dans toutes les provinces. C'est un point, je crois, qui n'a pas échappé au public.

J'ai trois autres points à souligner. Toute cette discussion sous-tendait la nécessité d'allouer davantage de ressources à la surveillance. C'était clair. Nous avons également pointé du doigt certaines lacunes observées en matière de surveillance, particulièrement en ce qui a trait au suivi des personnes ayant contracté la maladie. Une lacune qui nous paraissait évidente concerne les personnes qui ont peut-être contracté la maladie à l'extérieur du Canada et qui sont rentrées au pays. En faisons-nous le suivi? En sommes-nous conscients? En particulier de tout événement qui a lieu avant que la maladie de Lyme ne devienne une maladie à déclaration obligatoire en 2009, ce qui faisait partie des lacunes identifiées, et je ne doute pas que nous explorerons plus en détail d'autres lacunes ce matin.

Enfin, un dernier point : La présentation de Dr Rudenko. Elle est originaire de la République tchèque et a mis l'accent sur la diversité d'espèces de tiques que son pays étudie et surveille, et les nombres que je vais citer ne sont peut-être pas exacts puisque je me fie à mes propres notes manuscrites. Elle a indiqué que, dans le monde, il y a environ dix espèces de tiques différentes responsables de la transmission de la maladie de Lyme, et je crois qu'au cours de notre discussion, dans notre salle, cette information a suscité beaucoup d'intérêt par rapport à ce que cela implique pour nous, et nous ne sommes pas arrivés à une conclusion. Je suppose que ce sera un thème récurrent au cours de la matinée, mais la présentation de Dr Rudenko a certainement été très, très percutante pour nous. Alors, j'espère avoir bien rendu mon sujet. Je sais que je recevrai probablement les critiques de mes collègues qui travailleront avec moi au cours de la séance en petit groupe sur la surveillance. Je serai heureux d'y répondre à ce moment. Merci.

Dan : D'accord, alors maintenant je laisse la parole à Lise Hebabi qui nous parlera des lignes directrices et des pratiques exemplaires, elle qui a dû relever tout un défi de rassembler les idées de 150 personnes. Bonne chance.

Lise : [13:47]

Merci. Maintenant, je vais simplement demander aux 150 d'entre vous de... non, non, on ne recommence pas ça. Alors, bonjour tout le monde. Ce que j'ai fait pour ce rapport, contrairement à Alain, je n'ai pas passé en revue tout l'après-midi. Je me suis plutôt concentrée sur les messages clés relevés par les participants à la fin de la séance, et j'ai essayé de les organiser de façon à éliminer le plus possible les doublons. Et rappelez-vous, j'ai promis de ne pas inclure les recommandations, que je me concentrerais sur une description de la situation actuelle.

J'aimerais faire un commentaire en guise d'introduction, et j'imagine que c'est assez évident, si je fais bien mon travail, personne ne sera surpris par ce que je vais dire ce matin. Si je l'ai mal fait... on va peut-être me demander de quitter la salle. Il y a différents groupes d'intervenants dans cette situation, qui perçoivent tous la situation avec une vision du monde complètement différente. Ils la regardent à travers une lentille qui les pousse à interpréter différemment ce qu'ils voient. Ils ont également différents intérêts et différents besoins. Donc, j'ai pensé catégoriser les principaux messages à l'intérieur de ces groupes. J'en ai relevé trois. Il y en a de nombreux autres, mais nous nous sommes vraiment concentrés sur trois d'entre eux. Et avant que j'aborde les groupes humains, certains messages concernaient la Borrelia elle-même, et la maladie. Donc, des messages comme : l'infection à la Borrelia n'est pas une infection typique; c'est un organisme complexe, la bactérie évolue avec le temps et ne peut être mise en culture, il est donc très, très difficile de l'étudier, de travailler avec elle et de la soigner. Les co-infections ne sont pas très bien comprises. Les autres modes de transmission et les tiques : comme vous le savez, Alain vient de mentionner la multitude d'espèces de tiques également - nous ne les connaissons pas bien et elles doivent faire l'objet de discussions approfondies. De plus, il existe d'autres moyens de contracter la maladie sans contact avec les tiques. Qu'en savons-nous? Quelles sont les questions à ce sujet? Et puis, encore une fois, pour compliquer davantage les choses, il y a des infections transmises par les tiques qui imitent les symptômes de la maladie de Lyme ou qui causent des symptômes semblables, et c'est également une source de confusion et de difficulté qui nous empêche de comprendre réellement la situation.

Les patients sont évidemment un groupe clé. Les patients et leurs familles veulent être entendus, veulent être impliqués. Vous avez un sentiment d'urgence, un besoin de soulagement immédiat et un fardeau économique que vous sentez être les seuls à porter. Vous êtes, pour la plupart, prêts à contribuer à la recherche, du moins, c'est ce qui est ressorti de la séance, en participant à des essais cliniques, en donnant du sang, et en faisant tout le nécessaire pour régler le problème. Vous êtes intelligents, vous pouvez comprendre les risques et travailler avec vos médecins à trouver les meilleures solutions pour vous. Il y a beaucoup de différences d'un cas à l'autre, malgré les similitudes. Les besoins sont également différents selon les stades, ce qui pourrait avoir un lien avec la façon dont la bactérie Borrelia se métamorphose avec le temps. Le réel problème semble se situer dans les stades avancés et dans la confusion entourant tout cela. L'accent a été mis sur l'approche holistique et l'importance de porter attention aux habitudes alimentaires, au mode de vie, aux praticiens de médecine non conventionnelle et à d'autres éléments qui pourraient peut-être influencer la capacité à se rétablir et à demeurer en santé. Puis, il y a les préoccupations quant au fait que la maladie de Lyme n'est pas reconnue comme une pathologie invalidante, qu'elle cause un stress et des conséquences émotionnelles tout simplement excessifs, et que vous avez un besoin de validation et de soutien émotionnel.

Les chercheurs veulent faire le bien. Leur but n'est pas de pourrir la vie des gens. Ils ont une contrainte à respecter : leurs recherches doivent être fondées sur des preuves. Des questions entourent toutefois la définition de ce qu'est une preuve. Et certains croient que la définition de « données » est peut-être trop restrictive. Vous avez parlé des données qualitatives qui devraient davantage être prises en considération, et de la façon dont ces données sont recueillies, ce qui doit être rééquilibré avec suffisamment de rigueur pour que les données puissent servir de preuves à la recherche. Et rappelez-vous de la conversation : il y a tant d'information, d'expériences, qui ne sont pas prises en compte, et pourquoi donc? Parce que nous n'avons pas adopté d'approche systématique dans la façon dont nous saisissons cette information de façon à ce qu'elle puisse être utile à la science. Donc, selon ce que j'ai entendu, il y a là une réelle occasion.

Des recherches prometteuses sont en cours. Ces recherches ont tendance à être menées de façon isolée, ce qui pose problème. Elles avancent évidemment trop lentement pour les personnes qui doivent vivre avec la maladie de Lyme. Donc, nous devons de nouveau trouver des moyens d'équilibrer ces besoins. L'association de médicaments semble être une approche prometteuse. Nous avons entendu parler de recherches qui affichent de très bons résultats in vitro, et maintenant, la prochaine étape est de se demander « comment pousser ces recherches pour qu'elles puissent un jour être concluantes chez les humains? » La gérance des antibiotiques et la résistance aux antibiotiques sont des préoccupations parmi les chercheurs et devraient l'être pour tous. Donc, vous savez, les risques engendrés par l'omniprésence des antibiotiques, non seulement du point de vue de la résistance, mais aussi du point de vue de la santé des gens qui font usage d'antibiotiques pendant une période prolongée. Il est clair que nous devons mener des recherches sur le diagnostic et le dépistage, et pas seulement sur les traitements, et que nous devons trouver des solutions intérimaires pour les deux, en attendant les progrès de la science.

D'accord, un dernier sujet : les médecins, je ne veux pas oublier les médecins. Eux aussi veulent faire le bien. Nous avons besoin de plus de médecins formés à la maladie de Lyme en mesure de la traiter. Les lignes directrices cliniques actuelles posent problème, puisqu'elles limitent leur capacité à faire le bien. Ces lignes directrices ne sont pas assez flexibles, elles limitent excessivement leur liberté d'agir. « Les médecins doivent avoir le droit de pratiquer », est l'une des façons dont cette idée a été énoncée hier. Les lignes directrices concernent principalement l'éradication de l'infection, tandis que l'objectif devrait être une amélioration fonctionnelle. Elles sont efficaces dans les premiers stades, mais pas dans les stades avancés : la distinction semble claire ici, encore une fois. Donc, le thème de l'évolution au fil du temps transparaissait dans les discussions hier après-midi, et toute la question de l'approche d'essais en deux temps qui est n'est efficace que dans une petite minorité de cas, et celle des diagnostics qui ne sont pas fiables à 100 %. Alors, j'espère avoir bien saisi tout ce que vous avez dit, je suis certaine qu'il y aurait d'autres choses à ajouter, et comme Alain, je serai ici plus tard dans la matinée pour que vous puissiez m'en parler.

Dan : Merci. J'inviterais maintenant Kathleen Connelly à vous parler de ce qui s'est passé lors de la séance sur l'éducation et la sensibilisation. Kathleen, à vous.

Kathleen : [20:29]

Merci, Daniel. Bonjour, mesdames et messieurs. Alors, le groupe que nous avons eu hier était très investi, et si je peux me permettre, c'était un groupe remarquable. Je parle à la fois des participants...

Dan : Sont-ils ici ce matin?

Kathleen :...Je crois que je vois bon nombre d'entre eux. Des participants et des conférenciers, merci. Alors, nous avons fini par aborder certains thèmes des autres groupes, mais dans ce compte rendu, je vais simplement me concentrer sur ce qui concerne l'éducation et la sensibilisation. J'ai divisé cela en deux parties : la première est composée, en quelque sorte, des messages généraux relativement à l'éducation et de la sensibilisation, et la deuxième, de certains des messages que nous avons crus importants.

Donc, en ce qui concerne les messages généraux, les messages qui sont de nature générale, il y a une panoplie de mauvaises informations, de renseignements erronés, de messages contradictoires qui circulent. Par exemple, vous savez combien de temps une tique demeure accrochée à une personne avant de lui causer du tort. Nous avons donc besoin de « renseignements constants et cohérents ». C'est une expression que nous avons utilisée. À l'échelle du pays, cohérents d'un bout à l'autre du pays.

Une réelle stigmatisation entoure cette maladie et nous allons devoir adopter une certaine éthique, un bon code éthique, et trouver des moyens de communication pour lutter contre cette stigmatisation. L'accent est trop souvent mis sur les infections aiguës, et nous allons devoir nous assurer de prendre en considération l'aspect chronique de la maladie dans tous les efforts déployés.

Les messages communiqués doivent mettre l'accent sur la prévention, donc, n'oublions pas de mettre l'accent aussi sur la prévention, et nous devons évaluer les résultats. Par exemple, est-ce que les gens modifient leurs comportements grâce à nos efforts d'éducation, de sensibilisation et d'information? Puis, nous avons également parlé du fait qu'il serait bon de se débarrasser de ces bestioles avant qu'elles ne causent des dommages. J'ai reformulé un petit peu.

Dan : C'est une version plus polie de ce que j'ai vu.

Kathleen : Donc, les messages clés par rapport à la façon de rejoindre la population, et tout le problème du niveau de sensibilisation des médecins et des professionnels de la santé. Ils ne sont pas bien informés sur la question. Nous n'avons pas été efficaces pour les rejoindre. Nous devons commencer par les écoles de médecine, et la formation doit comprendre la notion de l'importance accordée aux patients et à leurs préférences. Et puis, il est vrai que les médecins ne sont pas toujours bien informés à ce propos, mais ils n'ont pas non plus toujours accès à l'information dont ils ont besoin, ce dont j'ai entendu parlé un peu. Ils ne sont pas, par exemple, au courant des critères diagnostiques. Vous savez, ils n'ont pas conscience du problème au-delà de l'éruption cutanée bien documentée, ils ne savent pas quels tests prescrire. Ce ne sont que quelques exemples dont nous avons parlé. Nous devons veiller à ce qu'ils aient accès facilement à de l'information à jour pour les aider à poser un diagnostic clinique. De nombreux médecins ne savent même pas s'ils se trouvent dans une zone endémique ou à risque élevé. C'est là où les activités de surveillance et le besoin de leur communiquer ces informations prennent toute leur importance. Nous devons nous concentrer non seulement sur les médecins, mais aussi sur tous les professionnels de la santé, comme les ambulanciers paramédicaux, les pharmaciens, les infirmiers, pour vraiment inclure tous les professionnels de la santé, dans nos efforts de sensibilisation et d'éducation. Donc, pour rejoindre les médecins et les professionnels de la santé, nous avons discuté d'une foule de méthodes : des infolettres, des guides, des manuels de référence, des expositions lors de congrès à forte affluence, des webinaires qui fournissent des crédits, l'utilisation d'applications, entre autres. Une idée précise qui a été mentionnée était d'inclure une certaine formation à ce sujet d'une manière similaire au renouvellement obligatoire de notre RCR pour les professionnels de la santé. Ce serait un bon exemple, une bonne façon d'y parvenir.

Puis, nous avons également découvert une initiative intéressante, le Lyme Corps, qui consiste en un groupe de médecins-résidents formés pour transmettre de l'information sur la maladie de Lyme. Ce ne sont que quelques exemples précis qui ont été donnés.

En ce qui concerne le grand public, la sensibilisation est faible, et nous avons besoin de réaliser une campagne médiatique pancanadienne de masse sur différentes plateformes : la télévision, la radio, l'Internet, les réseaux sociaux, l'affiche de panneaux sur les sentiers, dans les camps d'été, dans les YMCA/YWCA, ce ne sont que quelques exemples, mais il nous faut quelque chose qui rejoindrait l'ensemble du pays et qui serait adapté aux différents âges, bien sûr. L'utilisation de bandes dessinées est un exemple qui a été présenté pour les enfants. Donc, nous avons également discuté, ensuite, du message à transmettre lui-même, et je vais simplement vous donner une idée de ce qui a été proposé.

Pour les médecins, le message doit porter sur les co-infections et les infections transmises par les tiques. Il doit comprendre la notion qu'« en tant que médecin, vous devez douter, ne pas vous fier aux résultats des tests ou attendre de les avoir avant de traiter la maladie. » Ce sont les messages clés du groupe. Le traitement doit être individualisé et évoluer en même temps que la maladie. « Utilisez une polythérapie, ne perdez pas espoir pour votre patient » faisait partie des messages transmis.

Ensuite, pour le public, bien sûr vous vous y attendez, les gens doivent savoir quels sont les modes de transmission, quels sont les effets de la maladie de Lyme sur la santé, quels sont les risques qui l'entourent. Les gens ne savent pas comment se protéger, comment retirer les tiques et, vous savez, quoi faire s'ils pensent être infectés. Donc, en résumé, c'est l'affaire de tout le monde, la sensibilisation et l'éducation. Si nous souhaitons faire la bonne chose, nous allons devoir prendre nos responsabilités. C'était l'un des messages clés de notre groupe (inaudible).

Dan : Excellent, merci beaucoup. Merci beaucoup. D'accord, quelques annonces essentielles : premièrement, ceux qui prendront la navette pour retourner à l'aéroport à la fin de la journée, elle partira 15 minutes après la séance plénière de clôture, soit, aux alentours de 15 h 30, 15 h 45. Deuxièmement, bon nombre d'entre vous se sont demandé : « quelle belle présentation, où puis-je m'en procurer un exemplaire? » Tous les présentateurs seront invités à partager leur présentation. Certains d'entre eux seront d'accord, d'autres pas. Pour ceux qui auront dit oui, l'Agence de la santé publique les rendra accessibles. Nous ne connaissons pas encore par quel moyen, nous devons analyser cela, à savoir si ce sera par le nuage ou quelque autre manière, mais nous allons vous y donner accès. S'ils vous les font parvenir - peu importe, ils trouveront comment, mais l'idée c'est que nous allons essayer de vous donner accès au plus grand nombre de présentations possible. Troisièmement, aujourd'hui, tout au long de la journée, par respect pour ceux qui participent à la conférence sur WebEx, faites attention aux microphones. Votre voix est importante. Lorsque vous prenez le microphone, faites en sorte que tout le monde puisse vous entendre. Et bien entendu, particulièrement pour ceux qui sont sur WebEx, lorsque vous êtes au bout de la ligne, chaque son est important. Donc, votre voix est importante, et nous vous demanderons de faire attention.

À l'heure du dîner, pour ceux qui ont des besoins alimentaires spéciaux, certains d'entre vous ont demandé « bien, serait-il possible d'avoir un repas sans gluten? » Nous en avons. Donc, pour ceux d'entre vous qui peuvent consommer du gluten, ne touchez pas aux repas sans gluten. Laissez-les à ceux qui n'en mangent pas. Il y a suffisamment de sandwiches pour tout le monde, d'accord? Et nous allons manger ça, comme hier, dans la salle d'à côté, c'est bon? Les « sans-gluten », vous ai-je bien défendus? OK, bon, bon, bon, bon, OK.

Dernière chose. Le processus auquel vos animateurs vous demanderont de participer ira comme suit : Il se divisera en deux parties. Donc, si vous êtes dans le groupe sur la surveillance, Alain vous posera la question suivante, il dira : « Regardez, si nous regardons du côté de la surveillance, quelle serait notre vision du succès pour une surveillance optimale? » Vous aurez quelques minutes pour discuter votre point de vue sur la situation. Vous allez donc faire une sorte de remue-méninges, puis en arrêter là. Par la suite, quelles idées ou quelles étapes devrait-on entreprendre pour y parvenir? Quelles idées, selon vous, devraient être considérées dans le développement d'un cadre fédéral sur la surveillance? Il s'agit de voir ce à quoi nous voulons parvenir ensemble en ce qui a trait à la surveillance, de formuler un exemple, et ensuite, de voir comment nous allons y parvenir. Quelles idées devraient selon vous être considérées dans la préparation d'un cadre?

Au fait, plusieurs d'entre vous ont dit : « Vois-tu, il y a des choses qui pressent, il y a certaines choses dont nous devons nous occuper immédiatement. » Donc, s'il vous plaît, s'il vous plaît, pensez à ce qui devrait être fait maintenant, selon vous, à court terme. Qu'est-ce qui pourrait être fait à moyen terme, à long terme? Mais soyez clair dans ce que vous pensez qui devrait être fait maintenant, d'accord, de votre point de vue. Donc, concentrez-vous là-dessus.

Le dîner commencera à midi, et nous reprendrons la séance dans cette salle à 13 h. Donc, si votre séance se prolonge, et qu'il est 12 h 15, ne vous inquiétez pas. La nourriture ne s'en ira pas, il y en aura assez, et si vous souhaitez poursuivre la conversation, libre à vous. Mais nous reprendrons la séance ici à 13 h pile, d'accord?

Donc, sur ce, je vous souhaite une matinée incroyable. C'est le temps de générer vos idées. Donc, ayez une belle discussion, on se revoit ici à 13 h. Bon.

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