Conférence sur la maladie de Lyme 2016 : 1ère séance en petits groupes – surveillance, 2e partie

Conférence pour élaborer un cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme

Du 15 au 17 mai 2016 au Centre de conférences du gouvernement du Canada, situé au 111, promenade Sussex, Ottawa (Ontario)

Deuxième jour de la conférence - Le lundi 16 mai 2016, Rideau Falls

Enregistrements audio

Ce fichier audio réalisé en direct n'existe qu'en version anglaise. La transcription qui en a été faite est disponible en français.

Transcription

Alain : [00:01]

Mesdames et Messieurs, nous et j'accepterai votre reconnaissance pour vous avoir permis de sortir de cette salle en premier, afin que vous soyez les premiers à avoir accès aux biscuits. C'était tout prévu dans mon plan. Nous poursuivrons avec nos prochains conférenciers, et j'inviterai Curtis et Vett - qui seront nos prochains conférenciers. Sentez-vous à l'aise de ralentir, car les interprètes qui se trouvent dans la cabine d'interprétation se démènent comme des diables dans l'eau bénite pour nous suivre. Merci, Natasha. Notre prochain conférencier, comme nous pouvons le voir sur la diapositive, est Vett Lloyd, professeur au département de biologie, à l'Université Mount Allison. Bienvenu, Vett. C'est à vous.

Vett : [00:56]

Bien, maintenant je l'ai ajusté pour les personnes courtes. Merci à tous d'être ici. Je vais vous parler de mon organisme préféré de recherche, cet être poilu. Mais j'aime aussi raisonnablement les humains. Voyons donc comment cela fonctionne. Commençons par les habituelles divulgations ennuyantes. Je suis un universitaire, alors généralement, personne ne s'intéresse à moi. La recherche qui se déroule dans mon laboratoire est financée par EM Search; il s'agit donc d'un financement de recherche fondamentale. C'est pas mal tout ce que j'en ai à dire. Il n'y a pas de lien commercial - je reçois d'autres bourses pour d'autres projets, mais je n'en parlerai pas ici.

Le sujet que j'aborderai aujourd'hui se divise en deux parties, qui sont plutôt étroitement liées. La première consiste à comparer pour établir des distinctions. Non seulement j'aime les chiens, mais je crois qu'ils représentent une sentinelle phénoménale nous permettant de voir quels sont les risques de la maladie de Lyme pour les humains.

Je vais donc parler de méthodes de surveillance, et je vais aller jusqu'à suggérer d'utiliser le chien en tant qu'espèce sentinelle comme méthode hautement efficace. Je vais ensuite démontrer pourquoi cela pourrait être le cas, à l'aide du Nouveau-Brunswick comme étude de cas, car on y trouve d'excellentes données de qualité supérieure sur les tiques, ainsi que sur la séropositivité chez le chien. Avant de poursuivre, je vais mentionner que l'essentiel du travail dont je parlerai est publié ou sous presse. Il est fondé sur une étude de la séroprévalence chez le chien actuellement sous presse dans La Revue vétérinaire canadienne, sur un article publié du Laboratoire national de microbiologie et sur des travaux non publiés - mais qui le seront bientôt, désolé - sur notre surveillance passive des tiques au Nouveau-Brunswick.

Bien. Le Dr Ogden nous a très bien expliqué la façon dont nous pouvons utiliser la surveillance des tiques afin d'évaluer le risque de la maladie de Lyme, ce qui est fantastique, car je n'ai ainsi pas à passer beaucoup de temps à le faire. L'image à l'extrémité gauche montre des étudiants des laboratoires qui mènent une surveillance active. Cette méthode consiste à se rendre sur le terrain et à traîner des choses dans la nature ou à tapoter sur des massifs d'arbustes avec des bouts d'étoffe. On espère ainsi attraper des tiques qui se tiennent là et sont à la recherche active d'un hôte. De son côté, la surveillance passive des tiques consiste à recevoir, de la part des vétérinaires et des médecins, les tiques que ces derniers ont extraites des chiens ou de leurs patients, enfants ou adultes. Voici ce que nous recevons par la poste en une journée.

Comme le Dr Ogden l'a mentionné, le désavantage de ces deux méthodes de surveillance des tiques est qu'elles exigent beaucoup de travail. Même en ayant recours à des étudiants ou à des partenariats avec des groupes communautaires - ce que je trouve merveilleux et très, très utile, en ce qui concerne l'éducation et la possibilité d'obtenir une aide supplémentaire -, cela reste coûteux, car il faut envoyer des personnes dans différents endroits, elles doivent se promener dans les champs, se faire piquer par les moustiques, les mouches noires et tout le reste, à essayer de trouver une tique qui peut être ou ne pas être à la recherche d'un hôte à ce moment précis. En outre, la sensibilité de cette méthode est plutôt faible, car parfois l'activité des tiques est élevée, mais parfois, elle est faible. Cela dépend du moment de la journée. Cela dépend de l'humidité dans l'air. Cela dépend de la saison, si à ce moment les tiques sont ou non à la recherche d'un hôte. Cela dépend avec quel produit vous avez traité votre drapeau. Nous avons établi, de façon empirique, que si vous frottez votre couverture sur un chien humide et odorant, vous obtiendrez quatre fois plus de tiques, ce qui est fantastique, jusqu'à ce que vous pensiez à ce qu'il arrive lorsque vous conduisez une voiture dans laquelle se trouvent des couvertures humides et malodorantes pendant quelques heures. Ce n'est donc pas une méthode idéale, et c'est certainement exigeant, coûteux et à faible sensibilité.

À l'autre bout du spectre, on trouve la déclaration des cas humains. En ce qui concerne ces cas, il ne fait aucun doute qu'ils sont sous-déclarés. Plusieurs raisons expliquent la différence entre ces cas - nous n'avons pas à aborder ce sujet. C'est l'affaire des cliniciens. Je vais donc suggérer que la séroprévalence chez le chien est un juste milieu très honnête. Ce n'est pas très exigeant. C'est une méthodologie très bien établie. Et ce qui est merveilleux, c'est qu'elle a déjà été faite. Il ne reste donc plus grand-chose à faire ici. Au Canada, seules quelques études ont porté sur la séroprévalence chez le chien en tant qu'espèce sentinelle du risque chez l'humain. Cependant, elle est très utilisée aux États-Unis. Elle est utilisée en Europe et en Asie, et peut-être le Canada devrait-il sauter dans le train.

La raison pour laquelle les études sur la séroprévalence chez le chien fonctionnent est très simple : il s'agit d'une famille très typique, et généralement, les chiens vivent avec des personnes. Ils sortent avec des personnes, ou les personnes sortent avec eux, selon le cas. Donc, vous passez du temps avec votre chien. Votre chien vit dans la même région que vous. Et pour qu'un chien devienne infecté par une tique, les mêmes conditions sont requises que dans le cas d'une personne. Je veux dire : la tique doit trouver l'animal. La tique doit monter sur l'animal, puis le piquer et s'y nourrir assez longtemps pour lui transmettre l'infection. Le mode d'infection est donc le même, et comme votre chien est avec nous, cela indique que si votre chien est infecté, vous présentez un risque de l'être aussi.

Bien. Le dernier avantage de l'utilisation des études de la séroprévalence chez le chien que je vais mentionner est le fait que cela a déjà été fait, et que les renseignements sur la séroprévalence chez le chien sont déjà facilement accessibles en ligne. C'est fantastique : c'est le Relevé des maladies chez les animaux de compagnie par IDEXX. Cette entreprise détient 95 % des parts du marché des données provenant des laboratoires de diagnostic vétérinaires. C'est essentiellement là que ces données se trouvent. Voici Ottawa. Tout ce que vous avez à faire, c'est d'entrer votre code postal. On peut être très précis; j'ai pensé qu'Ottawa serait pertinent, parce que c'est là que nous sommes. Vous pouvez voir le nombre de cas positifs dans votre région. Il s'agit d'une façon très efficace d'évaluer votre risque, et c'est très utile, en ce qui a trait à l'éducation et à la sensibilisation du public.

Encore une fois, la méthode de séroprévalence chez le chien est hautement normalisée et solidement validée. Alors voilà pour ma méthode « les chiens sont fantastiques ». Je vais maintenant parler de notre étude sur le Nouveau-Brunswick à propos de l'utilisation de la séroprévalence chez le chien en tant que facteur de prédiction du risque de la maladie de Lyme chez l'humain. Je me sers du Nouveau-Brunswick simplement parce que c'est où nous vivons, alors c'est de là que proviennent la majorité de nos données. Je présume que cette méthode fonctionnerait n'importe où au Canada, car il y a des humains et des chiens pas mal partout au pays.

Bon, alors, pourquoi le Nouveau-Brunswick? Parce que nous avons des données qui proviennent de cette province. Voici notre carte des tiques au Nouveau-Brunswick, divisée selon nos sept districts de santé. Nous disposons de données recueillies de façon passive sur les tiques pour chaque district; le code de couleur correspond à l'incidence du risque. Dans ce cas, on observe le risque associé aux tiques le plus élevé dans les zones longeant le Maine et le Québec, ce qui n'est pas surprenant. En outre, gracieuseté des travaux de l'Agence de la santé publique du Canada et du Dr Ogden, nous avons aussi cette très belle modélisation. Nous avons aussi une modélisation basée sur un système légèrement différent, mis au point par un de mes collègues. Nous disposons donc d'une autre source de données de modélisation.

En superposant les données sur les tiques et celles sur le climat, nous pouvons maintenant nous demander ce qui se produit avec les chiens. J'aimerais réitérer pourquoi c'est une bonne idée : les chiens vivent avec les humains. Ils ont une réponse immunitaire solide à la maladie de Lyme, qui peut donc être facilement détectée chez cette espèce. Elle est détectée à l'aide de trousses commerciales d'analyse aux points de service. Essentiellement, vous emmenez votre chien chez le vétérinaire. Huit minutes après une prise de sang, vous aurez un résultat, positif ou négatif. C'est le même test C6 ELISA dont on se sert pour la première étape de dépistage chez l'humain.

Nous avons donc appelé toutes les cliniques vétérinaires du Nouveau-Brunswick - c'est à ce moment-là que j'ai appris leur nombre exact. Nous avons demandé - nous visions 100 échantillons sanguins de chacune des sept cliniques de santé du Nouveau-Brunswick. Nous avons reçu 699 échantillons, car notre 700e chien est mort. Il est mort de néphrite secondaire à la maladie de Lyme, alors nous avons décidé de l'exclure. Nous avons procédé avec le test SNAP pour un C6 ELISA, puis à des épreuves immunoblot. Nous avons par la suite effectué des calculs statistiques, que je passerai sous silence. Les résultats sont illustrés sur cette carte, soit le pourcentage de chiens infectés dans chacune des sept régions de santé. Nous observons des résultats très similaires. C'est dans le Sud que l'incidence est la plus élevée, mais il y en a partout ailleurs. Nous trouvons des chiens séropositifs partout, et nous disposions d'un bon échantillonnage dans chaque région. Fait pertinent pour les gens du Nouveau-Brunswick, cela indique une augmentation très rapide de la séropositivité des chiens, car le test - la même étude a été menée il y a six ans, et les résultats étaient alors inférieurs à un pour cent. Donc, la situation a beaucoup changé. On compte beaucoup plus de chiens infectés qu'au moment de la dernière étude.

Nous avons procédé à une analyse par Western blot. Les résultats ont été généralement les mêmes. Les deux tests ont donné des faux positifs et des faux négatifs. Comme la communauté des vétérinaires ne dispose pas d'un algorithme établi pour interpréter les résultats de l'analyse par Western blot, nous nous sommes dit « C'est compliqué et, effectivement, les vétérinaires ont raison. C'est trop compliqué. Oublions tout cela. » Pour continuer, faisons rapidement un lien entre ce que nous observons quant aux tiques, aux chiens et aux modèles climatiques. Oui, c'est très semblable. Je vais souligner un point, qui est mis en évidence par l'ovale rouge, ici : nous observons le long de la côte une incidence plus élevée de séropositivité chez les chiens que nous nous y attendrions en fonction des modèles climatiques. Nous y détectons un grand nombre de chiens infectés, dans des régions que nous ne nous attendrions pas à être propices à des populations établies de tiques. Il s'agit d'une route de migration d'oiseaux, une importante voie migratoire. Nous nous retrouvons probablement avec des tiques adventives, et je soutiendrais que la capacité à retrouver des populations adventives, non établies et non endémiques est un avantage, car si les chiens peuvent être infectés là, les humains le peuvent aussi.

Examinons donc ce que cela signifie pour les humains. Nous avons tiré de la documentation une étude du Massachusetts qui portait sur le rapport du nombre de cas de la maladie de Lyme chez les humains, par rapport à celui chez les chiens, et qui a conclu qu'il existe en effet un rapport. Pour six chiens infectés, on observait un humain infecté. J'ai appliqué ce rapport à la population du Nouveau-Brunswick et ai obtenu le chiffre plutôt renversant de plus de 6 000 humains qui seraient infectés par la maladie de Lyme au Nouveau-Brunswick. Et lorsque vous comparez ce résultat à celui - excusez-moi - du bureau de santé publique, soit cinq personnes, alors oui, il y a un bon écart.

Je voulais donc réévaluer ces calculs et voir s'ils - ce que nous en obtiendrions. La méthode de réévaluation est assez simple. Je crois qu'en fait, elle est originalement de Robin Lindsey. L'idée est que le nombre de personnes infectées sera le produit de la proportion de tiques infectées - ce par quoi j'ai remplacé le « P » -, la proportion de tiques engorgées chez l'hôte, qui apparaît dans la deuxième colonne, et le nombre de morsures de tiques. Le problème ici, c'est que la plupart des gens ne détectent pas une tique, alors il n'existe aucune manière de quantifier le nombre de morsures de tiques, jusqu'à ce que nous tirions avantage de notre ami le chien. Parce lorsqu'un chien est infecté, c'est, encore une fois, en fonction du nombre de tiques infectées, la proportion de tiques engorgées chez le chien - et c'est une erreur de frappe, ce devrait être « chien » et non « humain » - et le nombre de morsures de tiques, ce qui nous donnera le nombre de chiens infectés. Nous connaissons le premier chiffre. Nous connaissons le deuxième chiffre. Nous connaissons le dernier chiffre. Nous pouvons donc calculer le troisième chiffre. De là, nous pouvons retourner à nos humains.

Je m'excuse auprès des gens qui viennent juste de remplir leurs formulaires de déclaration de revenus, car cela ressemblera à des calculs pas très différents de ceux que l'on effectue lors de ces déclarations. Rendez-vous à l'Annexe A. Je vais expliquer tous ces chiffres. Alors, la proportion de tiques infectées - c'est en fait - nous disposons de bonnes données à ce sujet. Nous avons des données de l'Agence de la santé publique du Canada, des données publiées, nos propres données, le taux - dans les données publiées, l'intervalle est de près de 7 % à près de 16 %. Nous avons utilisé nos données, car elles avaient la plus grande taille d'échantillon, soit 12,3 %. C'est une valeur à mi-chemin entre les valeurs publiées.

La proportion de tiques gorgées est assez facile à évaluer, car les tiques grossissent lorsqu'elles se gorgent. Si vous avez un beau petit graphique illustrant la grosseur de votre tique, par rapport au délai pendant lequel elle s'est gorgée, vous pouvez vous demander « Combien de tiques retrouvées sur les chiens se sont gorgées depuis plus de trois jours? Combien de tiques retrouvées sur les humains se sont gorgées depuis plus de trois jours? »

Remarquez que j'ai choisi trois jours. Je sais que les tiques peuvent transmettre une infection en moins de temps. Pour de nombreuses raisons, j'ai décidé que, pour ces calculs, je choisirais l'estimation la plus prudente possible. Selon notre rapport, 8 % des tiques s'étaient gorgées sur les humains pendant plus de trois jours, alors que c'était 60 % sur les chiens. Les chiffres devant la barre oblique proviennent des données du Laboratoire national de microbiologie, que je ne voulais pas utiliser, car ils étaient plus élevés. J'ai encore choisi les chiffres les plus prudents. Bon, le nombre de morsures de tiques. C'est ici que cela devient intéressant. La première - quand j'ai commencé à y réfléchir, je me suis dit que c'était impossible à faire, pour la simple et bonne raison que nous ignorions le nombre de chiens que compte le Nouveau-Brunswick. J'avais tort. Les chiens rapportent beaucoup d'argent. Ipsos Forward Research effectue, sur une base très régulière, des sondages sur le nombre de chiens dans la province, afin de savoir quelle quantité de nourriture pour chien on peut vendre. En 2014, il y avait apparemment quelque 111 000 chiens. L'entreprise affirme que la précision de ce résultat est de plus ou moins 50 chiens, ce qui est renversant.

Bref, si 6 % d'entre eux sont infectés par Borreliosis, cela signifie que près de 7 000 chiens sont infectés. Pour produire 7 000 chiens infectés, avec un taux d'infection par les tiques de 12 % et 60 % de tiques qui se gorgent pendant trois jours ou plus, nous avons besoin d'un peu plus de 90 000 morsures de tiques. Il y a des nombreux autres calculs ont été effectués ici dont je n'ai pas tenu compte. La plupart des chiens sont aux prises avec plusieurs tiques, soit en moyenne 1,3. Toutes les tiques ne sont pas détectées par les propriétaires des chiens, loin de là, et le taux d'infection par les tiques est légèrement exagéré. Tout cela signifie qu'il y a en réalité plus de morsures de tiques qu'on le voit ici, mais une fois encore, j'ai choisi l'estimation la plus prudente.

Bien, nous savons maintenant combien de morsures de tiques il y a. La dernière chose dont nous devons nous inquiéter est le fait qu'il y a votre bête poilue, et qu'il y a vous. Mais votre bête poilue est en fait plus attrayante pour une tique que vous l'êtes, car votre bête poilue est plus poilue que vous. C'est du moins le cas pour la plupart de gens. L'autre raison, c'est que les humains prennent généralement leur bain plus souvent que les chiens. Nous sentons donc meilleur pour nous, mais moins bon pour un chien. Une fois de plus, les humains sont moins attrayants qu'un chien pour une tique. Nous devons maintenant intégrer l'attrait relatif des hôtes à ces calculs. On peut le faire à l'aide de la documentation. Revenons à l'étude de Lindenmeyer, qui nous donne 14 %. J'ai décidé de prendre une mesure directe, pour éviter que l'attrait soit confondu avec d'autres variables, comme dans le cas des données de l'article de 2014 du Laboratoire national de microbiologie, qui révèlent un nombre à peine légèrement plus élevé chez les chiens que chez les humains. Mais c'est un biais de détermination, car le Laboratoire national de microbiologie obtient ses tiques principalement du système de santé médical, et de la communauté des vétérinaires dans une moindre mesure. À l'opposé, j'obtiens mes données presque exclusivement de la communauté des vétérinaires, rarement des humains; ces données sont envoyées de façon indépendante. Toutefois, ce sont les deux seules façons avec lesquelles on peut effectuer des tests sur les tiques au Nouveau-Brunswick. On peut les envoyer chez IDEXX, qui effectue les tests pour 150 dollars américains. Mais les gens ne le font pas, car ils ont accès à des tests gratuits. Donc, si vous additionnez le tout, vous obtenez un nombre de tiques chez les humains et chez les chiens du Nouveau-Brunswick, et un rapport d'environ une morsure chez l'humain pour cinq morsures chez le chien.

Nous calculons toutes ces données et nous obtenons une estimation du nombre de morsures de tiques. Nous multiplions tout cela et obtenons un taux d'infection prudent de 173 infections humaines prévues au Nouveau-Brunswick, il y a deux ans. Sous plusieurs aspects, il s'agit d'un nombre très honnête et qui correspond très bien aux données canadiennes. C'est presque exactement entre le nombre le plus élevé et le nombre le plus bas, alors c'est très bien, et cela correspond très bien aux données canadiennes et c'est un bon compromis. Il existe certains - c'est toutefois - revenons en arrière. Il existe un important écart. Cinq, comparativement à 6 000, c'est une grosse différence, mais disons qu'au lieu de cinq personnes atteintes de la maladie de Lyme au Nouveau-Brunswick, on en compte 173 : l'écart est encore important.

Alain : (Inaudible).

Vett : Merci. Alors, pourquoi ces divergences? Une foule de raisons pourrait les expliquer - nous en avons parlé en détail ce matin. Nous les avons bien expliquées. Des tests effectués au mauvais moment, un clinicien qui n'envisage pas un diagnostic de maladie de Lyme lorsque quelqu'un se présente aux urgences ou au cabinet de son médecin de famille, la sensibilité des tests, ainsi de suite. Ce sont certainement des enjeux que nous pouvons aborder.

Si je veux tirer des conclusions générales, j'appuierais encore une fois les études de séropositivité chez le chien pour l'utilisation du chien comme espèce sentinelle afin d'évaluer le risque chez l'humain comme une méthode très fiable et un complément utile à la surveillance en cours des tiques. C'est peu coûteux, car c'est déjà en place. C'est normalisé, c'est fantastique. L'infrastructure nationale est déjà en place et elle s'intègre très bien aux initiatives d'éducation et de participation communautaire qui doivent être entreprises. Elle est directement pertinente pour les humains, parce que les gens vivent avec des chiens et qu'elle peut détecter des problèmes de tiques adventives infectieuses. Elle n'est pas sensible à l'endémicité des tiques, ce qui, à mon avis, est en fait un avantage. C'est tout ce que j'avais à dire. Merci.

Alain : [20:56]

Merci beaucoup, Vett. Pouvons-nous changer les présentations PowerPoint, s'il vous plaît? Notre prochain conférencier est Curtis Russell, spécialiste principal en programmes de Santé publique Ontario et de son Programme de surveillance de la maladie de Lyme en Ontario. Curtis.

Curtis : [21:16]

Parfait. Merci de m'avoir invité. Je sais que je parle vite, alors je n'ai pas pris de café lors de la pause. J'espère que cela va m'aider, mais j'essaierai de ne pas l'oublier. Mon exposé d'aujourd'hui est un peu la suite de ce que le Dr Ogden a fait. Je vous mets au courant de ce que nous accomplissons en Ontario. Je vous fais part de ce que nous faisons, relativement aux tiques et aux cas humains, et de ce que le programme de Santé publique Ontario est.

Alain : Laissez-moi démarrer la présentation PowerPoint (inaudible) moment.

Curtis : Oui. Je n'y toucherai pas.

Alain : (Inaudible).

Curtis : Je ne touche à rien.

Alain : Si nous pouvions démarrer la présentation PowerPoint, s'il vous plaît. En voilà une.

Curtis : Le conférencier espère toujours qu'il y aura un bogue et qu'il pourra s'en sauver, mais on dirait que ça va fonctionner.

Alain : Non, non, non, non, non. Télécharge, télécharge, panne.

Curtis : La prochaine fois, nous apporterons des marionnettes chaussettes. J'apporterai des marionnettes tiques.

Alain : On va pouvoir commencer.

Curtis : Super, merci. Merci, à l'arrière de la salle. Comme je disais, je vais vous donner un aperçu du programme de surveillance de la maladie de Lyme de l'Ontario. Ce n'est pas très intéressant. Si je ne suis pas assis dans un cubicule au centre-ville de Toronto, je suis habituellement en train de courir dans les bois, à la recherche de tiques. Je n'ai donc rien à déclarer en matière de conflit d'intérêts. Je ne reçois aucun financement commercial ni rien de tel.

Alors, de quoi vais-je parler aujourd'hui? Je vais parler - je vais donner un aperçu de ce que Santé publique Ontario, ou « SPO », fait dans le cadre de notre programme de surveillance de la maladie de Lyme. Je vais aborder la surveillance humaine, la surveillance des tiques, ce que nous faisons, la façon dont nous savons où trouver les chiffres; je vais vous donner un aperçu de l'épidémiologie en Ontario et de certaines initiatives. Je vais expliquer ce que SPO accomplit à propos de la maladie de Lyme en Ontario, en ce qui concerne les aspects de notre mandat, soit ce qui nous incombe.

Alors, qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce que SPO fait? Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de la Santé et des Soins de longue durée. Pour vous donner une idée générale, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée s'occupe des programmes et des politiques, tandis que Santé publique Ontario est responsable des aspects scientifiques et techniques. Nous travaillons beaucoup en étroite collaboration avec d'autres organismes et nous nous chargeons des aspects scientifiques et techniques des travaux. Ce dont nous avons besoin pour accomplir ces travaux scientifiques et techniques (inaudible), vous savez, ce sont les données sur les humains et les données sur les tiques. Nous pouvons également travailler étroitement avec le public et les médecins, en ce qui a trait à l'éducation. De ce côté, notre mandat exige plutôt une collaboration avec les médecins et, vous savez, les bureaux de santé publique. C'est notre mandat : qui nous sommes censés informer, avec qui nous sommes censés travailler, mais en gardant à l'esprit que nous avons un public...

Alain : Faites attention, car lorsque vous vous tournez vers la diapositive, vous perdez votre audio. D'accord?

Curtis : C'est bon de le savoir. Je deviens très proche du micro, ici, si les gens ne peuvent pas voir.

Alain : Il s'est transformé en professeur de yoga.

Curtis : Je suis maintenant pris dans cette posture. Alors, le public; nous parlons d'éducation du public. C'est plus - nous avons un site Web s'adressant au public, alors nous savons que le public le consulte. Cependant, notre mandat nous oriente plus vers les bureaux de santé et les fournisseurs de soins de santé, puis nous faisons de la recherche, que j'aborderai dans les diapositives.

Un peu de contexte : l'Ontario - je sais que chaque province a des districts, des régions de santé. En Ontario, on les appelle des bureaux de santé publique ou, pour faire plus court, des bureaux de santé. On en compte 36, et chacun d'eux a son propre médecin-hygiéniste local. Comme vous pouvez le voir sur la carte, les différentes régions varient selon la taille, l'habitat, la biologie, la population. Il y a Toronto, qui comprend des millions de personnes, ou il y a des régions, par exemple dans le nord-ouest de l'Ontario, qui comptent des dizaines de milliers de personnes, des personnes de différentes régions. C'est une dynamique très différente, ce qui est aussi le cas dans beaucoup d'autres provinces.

Parmi nos responsabilités majeures, nous accomplissons une grande part de notre travail directement avec les bureaux de santé, qui sont notre présence sur le terrain. Ce sont eux qui font une bonne partie du dur travail, c'est vraiment un plaisir de travailler avec eux, ce sont des gens passionnés. Mais ce sont eux qui abattent une bonne partie du travail. (Inaudilble), ce sont eux qui font la surveillance des tiques. Nous leur montrons comment faire la surveillance des tiques, mais ce sont eux, ce sont eux qui vont sur le terrain et qui collectent les tiques. Ce sont également eux qui enquêtent sur les cas humains. Ce sont eux, vous savez - qui reçoivent les signalements, qui s'occupent des analyses de laboratoire. Ce sont eux qui vont sur le terrain et enquêtent sur les cas et décident s'ils doivent les intégrer à notre système de déclaration provincial. Ils effectuent leurs évaluations des risques, ils observent ce qui se produit dans leur région, ils utilisent leurs données, les données que nous leur fournissons, afin de déterminer ce qu'ils devraient faire au sein de leur bureau de santé, et ils le font pour toutes sortes de pathogènes, ainsi que pour des maladies à transmission vectorielle. Puis, à partir de ces renseignements, ils créent des programmes locaux et offrent également leurs propres programmes locaux d'éducation du public et de formation des médecins.

Rôle de Santé publique Ontario Que faisons-nous? Nous travaillons avec eux. Nous fournissons des (inaudible) scientifiques d'experts, alors nous avons beaucoup de renseignements médicaux. Nous avons des médecins de santé publique qui peuvent aider nos partenaires. Nous offrons aux bureaux de santé l'expertise scientifique et technique. Alors, comment effectuons-nous la surveillance des tiques? Comment collectons-nous les tiques au moyen de la technique du drapeau? Comment enfiler ce magnifique uniforme et aller dans les bois pour chercher des tiques? Que devrions-nous faire, pour traiter les cas humains? Nous fournissons nos lignes directrices. Par exemple, comment normaliser vos pratiques exemplaires. Par exemple, comment mener une enquête normalisée sur un cas humain. Comment faire la collecte de tiques au moyen de la technique du drapeau? Même si les bureaux de santé abattent beaucoup de travail de surveillance des tiques, il nous arrive aussi d'aller avec eux sur le terrain pour la collecte afin de leur dispenser une formation. Nous espionnons aussi leurs évaluations des risques et nous sommes aussi le laboratoire de santé publique. Donc, tous les échantillons de laboratoire qui viennent en Ontario se retrouvent aux Laboratoires de Santé publique Ontario. Nous effectuons l'identification des tiques; une fois identifiées, elles vont au laboratoire national. Nous procédons également à tous les tests à l'interne; nous effectuons les tests en Ontario de tous les cas possibles de maladie de Lyme.

Nous menons aussi des recherches; nous prenons donc les données dont nous disposons, nous travaillons avec nos collègues et nous essayons de produire différentes choses. Par exemple, un des articles que nous venons de publier, c'est un de nos collègues qui l'a rédigé, porte sur les pathogènes des humains. Nous avons étudié quels pathogènes sont associés aux tiques aux pattes noires. Nous avons donc effectué une recherche dans la documentation afin de savoir ce qui se trouve dans différents pathogènes et d'étudier ce qui se passe en Ontario et en Amérique du Nord. Nous avons fait des analyses de populations, étudié des tiques et tenté de trouver où elles se retrouvent. Où on les observe. Où se trouve Borrelia. Quelle est la prévalence dans différentes parties de la province, en fonction des données sur les tiques que nous recueillons?

Et un de nos autres collègues étudie les coûts liés aux soins de santé associés à la maladie de Lyme. Il s'agit d'une étude basée sur la population au sujet des coûts pour le système du traitement et du suivi des personnes qui sont atteintes de la maladie de Lyme. C'est une étude en cours, mais c'est un travail très intéressant.

Alors, que faisons-nous en Ontario? Nous avons différents aspects de - vous savez, le Dr Ogden l'a très bien expliqué, alors je n'entrerai pas dans les détails - mais nous menons une surveillance passive. Actuellement, si vous avez une tique sur vous, vous pouvez l'apporter à votre bureau de santé local ou à votre médecin local et vous pouvez nous la soumettre. À notre laboratoire de santé publique, nous l'identifierons. S'il s'agit d'une tique à pattes noires, elle est envoyée au laboratoire national, à Winnipeg, où l'on fait d'autres analyses pour confirmer ou infirmer qu'elle est porteuse de pathogènes.

Nous avons aussi notre Système intégré d'information sur la santé publique, ou SIISP, dont nous nous servons pour toutes nos maladies à déclaration obligatoire. Si quelqu'un a la maladie de Lyme, c'est là que son cas doit être déclaré, pour qu'il soit intégré à notre système. Devant un cas humain sans antécédents de voyage, la personne a sûrement été mordue par une tique infectée, alors c'est une autre façon de savoir qu'il y a probablement des tiques dans une autre région. C'est aux bureaux de santé que revient cette tâche. Ils recherchent les tiques, ils suivent les cas humains, ils reçoivent donc les rapports des laboratoires ou les signalements de médecins qui croient que quelqu'un a la maladie de Lyme. Ils peuvent enquêter sur ce cas et établir s'il répond à notre définition de cas.

Encore une fois, dans les cas actifs, nous allons sur le terrain et effectuons des recherches. Alors, (inaudible) deux, si nous avons des données de surveillance passive, des cas humains, des tiques, des personnes qui se plaignent, qui nous racontent qu'il y a quelque chose dans l'environnement, nous allons sur le terrain et recherchons les tiques dans cet environnement. Nous employons les méthodes que vous avez déjà vues, soit la technique du drapeau, le piégeage de petits mammifères. Dans le cas du piégeage de petits mammifères, nous collaboration habituellement avec le Laboratoire national de microbiologie. Vous savez, ils possèdent l'expertise et tous les pièges. C'est pourquoi nous travaillons avec eux. Dans le cas de la technique du drapeau, c'est plutôt nous-mêmes et les bureaux de santé, qui pouvons l'exercer. Encore une fois, elle nécessite du matériel de pointe; c'est une autre bonne utilisation du ruban adhésif entoilé.

Alors, que faisons-nous avec toutes ces données? Aller sur le terrain, chercher les tiques, trouver les tiques, recueillir des données de la surveillance passive (inaudible), recenser tous les cas humains... Nous utilisons alors ces renseignements afin de savoir dans quelles régions il pourrait y avoir un problème et à quels endroits de nouvelles conditions se développent. Par exemple, nous produisons des rapports annuels. Voici celui de 2014. Nous voyons les cas acquis localement, ce qui nous amène à émettre des hypothèses; les couleurs sont un peu décalées, mais vous pouvez voir - j'aurais aimé avoir un pointeur -, mais vous pouvez voir que les régions des bureaux de santé du Saint-Laurent, de Kingston, de Leeds comptent un grand nombre de cas. Et il y en a plus encore plus dans ces zones. C'est en fonction de l'exposition la plus plausible, de l'endroit où nous croyons que la personne a contracté la maladie. Vous savez, je ne me souviens pas de ce que j'ai mangé hier pour dîner, mais les gens peuvent nous dire où ils pensent avoir contracté la maladie. Où ils ont été exposés. Les réponses sont classées selon différents niveaux. En tout cas, ce sont les endroits où nous observons les cas. Et nous pouvons alors les comparer avec les renseignements provenant de la surveillance passive des tiques. Est-ce qu'ils correspondent? Y a-t-il des endroits où les tiques arrivent, mais où nous n'observons pas de cas humains? Y a-t-il des endroits où nous observons des cas humains, mais où nous n'observons pas de tiques?

Alors c'est (inaudible) une fois de plus. Ce sont les tiques dénombrées en fonction du lieu de résidence, où elles vivent, et non en fonction de données d'acquisition. Encore une fois, vous pouvez voir qu'un grand nombre de tiques proviennent du Saint-Laurent et le long du littoral nord des lacs érié et Ontario. Cependant, comme vous le savez, nous avons d'autres tiques, dans le nord de l'Ontario. Dans les régions du nord-est, nous croyons qu'il s'agit plutôt de tiques adventives, mais nous savons assurément qu'on peut retrouver ces tiques, qui voyagent sur des oiseaux migrateurs, presque n'importe où dans la province. Mais elles semblent quand même se concentrer dans certaines régions, et nous en observons plus dans la région du Nord-Ouest (inaudible), que nous avons identifiée comme une zone de risque.

Voilà donc un des documents que nous avons montrés, que nous avons étudiés, pour savoir d'où les tiques proviennent et où est le taux de positivité. Encore une fois, ce sont les données de l'exposition, mais nous observons un grand nombre de tiques dans cette région du Saint-Laurent, jusqu'autour du lac Érié, où le nombre est moins grand, et nous en observons un peu dans le nord-ouest, ici. Et le taux de positivité peut varier grandement. Mais voyez-vous, les endroits où nous observons les tiques en grands nombres semblent aussi être les zones où nous observons les plus hauts taux de positivité, ce qui s'explique habituellement par le fait que les tiques y sont établies depuis plus longtemps et que l'on compte plus de tiques à ces endroits. C'est là que nous retrouvons généralement les plus hauts taux de positivité.

Encore là, je ne veux pas entrer dans les détails de cette carte, mais nous observons également d'autres espèces qui arrivent dans la province et que nous pouvons identifier. Nous savons à quels endroits on les trouve, grâce aux signalements des résidants. Nous étudions donc ces données pour savoir quelles espèces se retrouvent chez nous. D'où elles proviennent. Si un événement est associé à leur arrivée. Nous pouvons voir où les tiques à pattes noires se trouvent, nous voyons que la plupart proviennent de la région du Saint-Laurent, et c'est aussi dans cette région que nous voyons plus de tiques américaines du chien. Celles-ci proviennent de tout le sud de la province. En ce qui concerne la tique de la marmotte, nous n'en voyons pas beaucoup sur des humains; nous n'en observons pas un grand nombre, mais d'où vient-elle? Il y a aussi la tique étoilée américaine; la plupart que nous voyons, et c'est un petit nombre, sont des tiques adventives, elles sont apportées ici. Mais regardons les chiffres pour savoir s'il existe des tendances ou des situations qui pourraient nous alarmer. En effectuant une recherche sur PLoS One et Nelder, vous trouverez l'article. Je connais quelques personnes qui prennent des photos. Alors, PLoS One, faites une recherche avec Google sur l'auteur Nelder, c'est ainsi que vous trouverez l'article.

Nous faisons aussi d'autres choses, à partir de tout le bon travail qu'effectuent les bureaux de santé, lorsqu'ils exercent la technique du drapeau, qu'ils vont sur le terrain au printemps et à l'automne pour trouver des tiques à pattes noires. Nous utilisons leurs résultats pour identifier les zones de risque. Encore une fois, parce que nous nous adressons aux bureaux de santé et aux médecins dans le cadre de notre mandat, les bureaux de santé peuvent s'en servir pour les enquêtes sur les cas. Actuellement, dans une enquête de cas, on ne précise pas que ce cas s'est trouvé dans une région endémique ou une zone de risque. Si un cas se trouve dans une de ces zones, le bureau de santé peut se servir de cette classification lorsqu'il cherche des cas pour la surveillance provinciale. La plupart de ces zones sont connues, c'est où nous observons des tiques déclarées par des cas humains. Comme vous le savez, la vallée de la Rouge est maintenant une de nos zones de risque. Elle se trouve le long de la région est de Toronto. En gros, le travail a été effectué en Nouvelle-Écosse et par l'intermédiaire (inaudible). Nous ajoutons 20 kilomètres de zones tampons autour de nos zones connues, simplement au cas où les tiques se propageraient plus loin.

C'est la même chose à Toronto. Elles ne se trouvaient pas au match des Raptors, hier soir, mais elles pourraient se retrouver dans n'importe quelle zone boisée ou de broussailles. Il est possible qu'elles soient présentes dans ces habitats. C'est donc l'utilité des zones tampons et nous essayons... Nous voyons ici, sur l'avertissement, que les tiques peuvent être dans des zones de broussailles ou boisées, qu'elles peuvent se trouver ailleurs dans la province, mais que selon la surveillance, ce sont les endroits où nous les observons actuellement. Cela permet aussi aux bureaux de santé de savoir où aller, lorsqu'ils veulent vérifier s'il se passe quelque chose dans des zones qui ne sont pas encore à risque. Du point de vue du public, il arrive que les gens disent « Il n'y a pas de ligne ». En Ontario, on peut leur montrer cette carte et leur dire « Voici les zones de risque. C'est là que ça se passe. »

Et maintenant, les nouveautés, ce que nous avons fait récemment. En 2015, nous avons changé notre définition de cas. Principalement, au lieu de demander, comme avant « Avez-vous été exposé dans une région endémique? » Le mot « endémique » était l'élément important. Nous demandions donc « Étiez-vous à Long Point? Étiez-vous au parc provincial Turkey Point? étiez-vous au Parc national des Mille-Îles? » Nous employons maintenant le terme « zone de risque ». Maintenant, vous regardez plus cette carte, qui peut englober plus de cas, de sorte que nous trouverons plus de cas. Nous avons aussi ajouté des questions sur l'érythème migrant; s'il a été confirmé en clinique et que vous venez d'une zone de risque, cela répond à notre nouvelle définition de cas.

Certaines choses que nous faisons. Nous allons sur le terrain avec les bureaux de santé pour leur offrir de la formation sur la façon de collecter des tiques au moyen de la technique du drapeau. Je vais généralement dans la région sud-ouest, puis dans la région est. Nous allons dehors pour vrai, habillons un groupe de personnes avec d'horribles habits en Tyvek. Alors quand un père arrive dans sa minifourgonnette et que nous portons tous du Tyvek et des gants, il se demande « Devrais-je être ici? » Et il rebrousse chemin. En résumé, nous allons sur le terrain, nous nous rendons dans des zones hautement endémiques ou à risque très élevé, où l'on retrouve beaucoup de tiques, pour que nos étudiants puissent se retrouver dans l'environnement et voir de quoi il a l'air, qu'ils sachent ce qu'ils doivent collecter, qu'ils voient ce que de réelles tiques ont l'air.

Remarquez sur la droite que nous avons des SLP pour la collecte active de tiques par la technique du drapeau, comme le matériel que vous devez apporter, ce que vous devez faire pour que tous procèdent exactement de la même façon. Même sur notre site Web, nous avons une courte vidéo qui me montre sur le terrain, en train de collecter des tiques avec la technique du drapeau. Cela vous donne une bonne idée de la raison pour laquelle je me suis retrouvé en sciences, et pas dans les médias. Mais cela vous donne une idée de ce que vous devriez faire.

Une autre chose que nous faisons... Il y aura un questionnaire à ce sujet, ultérieurement. Un questionnaire normalisé est remis aux bureaux de santé, afin qu'ils posent à tout le monde les mêmes questions pour que nous puissions à notre tour normaliser les endroits où se trouvent les cas et ce qui se produit. Nous avons aussi des banques de données sur les expositions, les mêmes zones d'où elles proviennent tout le temps. Nous pouvons l'indiquer dans nos renseignements.

Nous avons aussi effectué une revue de la littérature, pour savoir si nous faisons les meilleures choses possible quand nous collectons des tiques par la technique du drapeau ou quand nous menons la surveillance des cas humains. Nous avons fait de la surveillance et des examens systématiques. Quelles sont les différentes méthodes de collecte de tiques? Est-ce que votre surveillance sur le terrain est faite de la meilleure façon possible? En lisant les documents fondés sur nos programmes provinciaux, la technique du drapeau est une méthode très efficace, et c'est ce que nous avons démontré. C'est la même chose pour la surveillance des cas humains. Quels en sont les différents aspects? Que pouvons-nous faire? Nous sommes gouvernés par le Système intégré d'information sur la santé publique et la surveillance des maladies à déclaration obligatoire. Mais c'est une bonne façon de recueillir des renseignements sur les cas humains et il existe d'autres aspects que nous pouvons utiliser pour bonifier ces méthodes.

Nous avons des partenaires, vous savez, nous ne travaillons pas seuls. Beaucoup de gens qui sont très bons et d'une très grande aide. Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée est très bon, en ce qui concerne l'éducation, les programmes et les politiques qui s'adressent au public. Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO) est responsable de ce qui touche aux animaux, il fait affaire avec les vétérinaires, ainsi de suite. Il est d'une grande aide de ce côté. Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts surveille tous les parcs provinciaux et il s'acquitte très bien de cette tâche, car il nous transmet de l'information sur la situation dans les parcs et nous laisse entrer dans les parcs pour effectuer notre surveillance. Le ministère de l'Environnement et de l'Action en matière de changement climatique enregistre les anomalies climatiques relatives aux températures et voit dans quelle direction elles se dirigent. En association avec le Collège vétérinaire de l'Ontario, le Réseau canadien de la santé de la faune surveille aussi ce qui se passe chez les animaux. Un grand merci aux bureaux de santé publique, qui abattent une grande quantité du dur labeur. Merci aussi à l'Agence de la santé publique du Canada, qui nous aide à mener nos tests et nous donne un aperçu de notre province.

Et il y a le site Web. Vous ne pouvez pas vraiment le voir, mais nous avons un site Web. Si vous allez à l'adresse publichealthontario.ca, vous trouverez notre site Web avec toutes nos différentes ressources. Selon ce que vous recherchez, si vous avez besoin d'analyses de laboratoire, nous avons notre laboratoire (inaudible), nous avons un formulaire de demande. Si vous voulez soumettre une tique, nous avons nos formulaires. Je vais vous parler de publications, que vous pourrez trouver par le biais de liens vers des recherches. Nous avons notre rapport annuel, nous avons notre rapport annuel sur les maladies à transmission vectorielle, dans lequel nous indiquons les chiffres des endroits où il se passe quelque chose. Et certaines de nos différentes ressources, comme l'outil de prise en charge des cas ou les directives sur la façon convenable de collecter les tiques. Et c'est tout. Merci.

Alain : [37:33]

Merci, Curtis. Je peux vous suggérer un très bon chiropraticien pour vous redresser après votre limbo des 15 dernières minutes. Je vais demander à nos présentateurs de s'avancer et de s'asseoir à la table du comité d'experts. Nick Ogden, Natasha Rudenko, Vett Lloyd et Curtis Russell, veuillez-vous joindre à nous, à l'avant de la salle. Je me suis demandé, pendant la pause, si nous aurions le temps de poser des questions. Oui, nous aurons le temps, et c'est maintenant le moment. Je sais que - George, je crois que vous en avez toute une liste, non? J'en compte quelques-unes sur votre page, ici. Plusieurs d'entre vous désirent peut-être poser des questions. Je vous invite donc à vous rendre au micro et à poser votre question à notre comité d'experts. Nous disposons de suffisamment de temps, alors je ne crois pas que nous soyons pressés. Je vais parfois faire des pauses afin de vérifier si les personnes qui nous écoutent par WebEx veulent aussi poser des questions. Alors commençons et essayez de poser des questions brèves, afin que nous puissions en poser le plus grand nombre possible. Allez-y.

Voix de femme : [38:38]

Bonjour, je suis désolée, j'ai oublié votre nom, le dernier conférencier, là. À propos du questionnaire, je ne pouvais pas voir, à l'arrière. Est-ce que c'est au patient ou au médecin, de le remplir?

Alain : Tirez le microphone vers vous.

Curtis : C'est le bureau de santé qui doit l'utiliser. Lorsqu'il reçoit un rapport de laboratoire ou une information indiquant qu'il s'agit peut-être d'un cas humain, ce questionnaire sert à ce que tout le monde pose les mêmes questions, lors de l'enquête provinciale sur le cas.

Voix de femme : Ah, il serait donc fondé plutôt sur les résultats des analyses que sur la symptomatologie, alors.

Curtis : L'un ou l'autre - on examine et on pose toutes les questions, par exemple, où la personne a-t-elle été exposée? Quel a été le diagnostic? Provenait-il d'un laboratoire? A-t-il été fait en clinique? Pas seulement cela, mais aussi qu'est-ce qu'on a fait pour établir de quoi il s'agit?

Voix de femme : Bien. Et ils sont déjà utilisés maintenant?

Curtis : Oui.

Voix de femme : D'accord. Merci.

Louise : [39:21]

Je m'appelle Louise Billings et je viens du Nouveau-Brunswick. Ma question s'adresse donc au Dr Lloyd. Je n'arrive pas à comprendre l'écart entre les cinq personnes qui auraient contracté la maladie de Lyme au Nouveau-Brunswick l'an dernier, selon les responsables de la santé publique, et ce que vous dites. Peut-on faire quelque chose pour changer cette situation? Chaque fois que nous tentons de progresser, on nous répond « Ce n'est pas une priorité, car on ne compte que cinq cas, au Nouveau-Brunswick ».

Vett : Effectivement, c'est un problème important, c'est de la politique, et je suis un scientifique, alors je ne suis pas la bonne personne à qui poser cette question. Je ne suis pas bon dans ce domaine. Mais en tant que défenseure de la cause, que voyez-vous? En voyez-vous cinq? En voyez-vous...

Louise : Je crois qu'ils devraient vous écouter, écouter ce que vous avez fait et, au moins, tenir compte des chiens infectés dans les zones, car nous parlons encore de zones endémiques, au Nouveau-Brunswick. Nous disons encore « Si vous n'êtes pas allés dans ces deux zones, vous avez prouvé que ces tiques infectées se trouvent partout dans la province ».

Vett : Effectivement, je crois - du point de vue d'un biologiste, il ne fait aucun doute que vous pouvez être infecté n'importe où dans la province. Je crois que le problème est souvent que les responsables de la santé publique et les médecins regardent une carte et qu'ils voient un point rouge. La personne n'est pas dans ce point rouge, alors on ne comprend pas ce qu'« endémique » signifie. C'est simplement une gradation du risque, et c'est très intéressant, sur le plan biologique. Et je crois que c'est une question de communication des messages, que nos responsables de la santé publique pourraient probablement faire mieux de ce côté.

Louise : L'agence de la santé publique pourrait-elle faire un exposé auprès des responsables de la santé publique du Nouveau-Brunswick?

Nick : Aimeriez-vous l'organiser pour elle?

Louise : J'aimerais bien (inaudible).

Nick : Je vais ajouter quelques remarques. Il est évident que l'évaluation du risque dans l'environnement, que ce soit par des animaux sentinelles ou par la surveillance passive et toutes ces méthodes, est ce que nous devrions faire. Je crois, en tant que responsable de la santé publique, que c'est un peu comme les analyses - vous n'attendez pas que les gens soient malades en raison d'E. coli avant d'analyser l'eau. Nous devrions analyser ce qui se produit dans l'environnement, avant même que les gens commencent à être malades. On a beaucoup de problèmes, avec les cas humains, en ce qui a trait à - nous savons presque toujours que le nombre de cas déclarés est inférieur au nombre de cas réels, et c'est ainsi pour tous les types de surveillance. C'est comme un maillon de l'espèce de chaîne qui signifie que nous n'allons obtenir qu'une proportion des cas. La surveillance des cas humains est encore pertinente, aussi longtemps que tous les maillons de la chaîne sont plus ou moins égaux, peu importe où nous allons. Ainsi, nous pouvons faire une comparaison entre un moment et un autre, et entre un lieu et un autre. Mais la surveillance convenable des cas humains est toujours un projet en cours.

Louise : (Inaudible) oublié de dire que je...

Alain : Pouvez-vous revenir au micro pour que nous puissions vous entendre, s'il vous plaît?

Louise : Désolée. J'ai un groupe de soutien, à Fredericton, et nous comptons maintenant plus de 100 personnes traitées pour la maladie de Lyme, seulement dans la grande région de Fredericton.

Alain : Merci. Prochaine question, s'il vous plaît.

Voix de femme : [43:09]

Ma question concerne la surveillance, alors elle doit s'adresser au dernier conférencier. Depuis l'été dernier, le parc de Morningside Avenue, qui fait partie du système de la vallée de la Rouge, apparaît sur la liste des secteurs préoccupants. J'ai reçu un diagnostic l'an dernier, après avoir été malade depuis près de 30 ans, et j'ai grandi sur la rue qui donne sur ce parc. J'ai donc beaucoup fréquenté ce parc : lors d'activités scolaires, ainsi de suite. J'ai présenté les grandes zones d'éruption cutanée rouge, qu'on n'a pas prises au sérieux à l'époque. Ma question est donc la suivante : la fiabilité de la surveillance des tiques et le fait d'inscrire cet endroit sur votre carte comme secteur préoccupant, en tenant compte du fait que je ne crois pas que la surveillance ait réellement commencé avant - je crois que vous avez mentionné les années 1990 ou 2009?

Curtis : La surveillance des tiques ou (inaudible)?

Voix de femme : La surveillance des tiques, la collecte et - oui.

Curtis : Oui, depuis la fin des années 1990, mais, vous savez, en fonction de cette information, où sont les zones que nous devrions étudier. Encore une fois, cette carte du risque sert à montrer ces zones. Mais elle sert aussi pour les enquêtes de cas des bureaux de santé. Elle ne sert pas seulement pour établir un diagnostic clinique, ce qui n'est certainement pas ma spécialité, alors je n'en ferai pas allusion. Mais nous devons effectuer une surveillance des tiques pour montrer quelles pourraient être ces zones, vous savez. Et cette carte n'est pas immuable. À mesure que nous découvrons de nouvelles zones, nous les ajoutons à cette carte, et les bureaux de santé font leur travail de collecte dans ces nouvelles zones. Ainsi, le parc de Morninside Avenue, à Toronto, a été ajouté comme zone de risque.

Voix de femme : Oui, car les responsables de la santé publique ne doivent pas oublier que les médecins regardent aussi ces cartes. Et s'ils voient que vous ne vivez pas dans cette zone, ils n'envisageront pas la possibilité que vous soyez atteint de la maladie de Lyme. La carte doit être donc constamment mise à jour et la surveillance doit être constamment menée partout.

Curtis : Nous mettrons constamment cette carte à jour, et l'avertissement voulant que l'exposition à des tiques peut se produire n'importe où dans la province y figurera toujours. Nous n'avons aucun doute que des tiques se trouvent dans ces zones, et qu'il peut s'en trouver dans d'autres régions. Nous essayons de les ajouter à la carte.

Louise : Merci.

Alain : Je vois une longue file d'attente. En passant, nous ne sommes pas pressés comme avant le dîner. Nous avons beaucoup de temps. Nous pouvons seulement poser des questions jusqu'à 17 heures. Détendez-vous. Si vous avez besoin de vous asseoir avant de poser vos questions, n'hésitez pas. Allez-y.

Voix de femme : [45:14]

Merci. Et merci beaucoup pour vos exposés. Ils sont très intéressants. J'ai une question à poser au D r Ogden, puis une autre pour l'ensemble du comité. Une des choses que j'ai remarquées à propos de la surveillance qu'effectue Santé Canada, et particulièrement dans le cas du Dr Ogden et du D r Lindsey, c'est que vous allez de Terre-Neuve jusqu'en Alberta, mais que vous n'incluez pas souvent la Colombie-Britannique. C'est ma première question. Ma deuxième question est la suivante : étant donné la diversité génétique de Borrelia au Canada et les répercussions que cette diversité peut avoir sur un patient qui reçoit un diagnostic de maladie de Lyme et sur les critères de surveillance, quelles modifications nous suggéreriez-vous d'apporter à nos lignes directrices en matière de surveillance et de diagnostic, en raison de la diversité génétique de Borrelia?

Nick : Donc la première question : pourquoi n'allons-nous pas en Colombie-Britannique? La raison est la suivante : comme partout ailleurs, nous y allons et nous participons au travail - nous sommes un organisme fédéral. Nous ne pouvons pas simplement arriver là et travailler. Deuxièmement, cette province a un centre de prévention des maladies très compétent qui va sur le terrain et fait ce qu'il est important de faire, et la différence est grande, entre Ixodes pacificus dans l'Ouest et Ixodes scapularis dans l'Est. Ixodes scapularis est plus facile à détecter. Je veux dire qu'il est plus facile à trouver. Comme il est difficile de détecter Ixodes pacificus en Colombie-Britannique, les responsables se servent d'un modèle de risque pour définir les zones qui présentent le risque le plus élevé.

Voix de femme : Et quelle est la différence avec ce que vous faites?

Nick : Nous utilisons plus le genre de - le modèle de risque peut nous guider vers où aller pour collecter un échantillon de tiques...

Voix de femme : Sur le terrain? Oui.

Nick :... et ainsi de suite, ce qui est relativement facile, en comparaison au suivi des rongeurs, qui est difficile à faire et exige énormément de main-d'œuvre. C'est donc assez difficile d'effectuer la surveillance. C'est plus difficile de faire la surveillance sur le terrain dans l'Ouest que ce l'est pour I. scapularis dans l'Est ou dans la région supérieure du Midwest.

Voix de femme : J'ai eu l'impression que vous avez dit auparavant que vous n'effectuez pas toute la surveillance et que, souvent, ce sont les provinces qui vous transmettent leurs données.

Nick : Oui.

Voix de femme : Alors, elles ne vous ont simplement pas été transmises par la Colombie-Britannique?

Nick : Elles nous ont été transmises, mais je crois que les autorités responsables n'ont envoyé que la dernière tranche - les données de l'an dernier ou de l'année précédente. Et c'était essentiellement du travail de validation de leur modèle de risque. Elles ne seront donc pas en mesure d'aller sur le terrain et d'exercer une surveillance de la même ampleur sur le nombre d'emplacements que ce qui se produit dans l'est, car elles ne peuvent simplement pas faire d'échantillonnage à l'aide d'un filet traînant. Mais, vous savez, c'est un travail en cours. C'est un travail en évolution. Vous avez ensuite posé une question au sujet des souches...

Voix de femme : Oui.

Nick : L'incidence des souches demeure - disons que ce que nous avons fait, c'est de découvrir qu'elles sont là, et que les souches varient d'un lieu géographique à l'autre. Nous ne détenons aucune information provenant de la même méthode de ce qui se passe en Colombie-Britannique. Je crois que nous devons comprendre ce que cela signifie, tout le moins, pour le diagnostic et l'identification des pathogènes. Je crois qu'il faut faire un certain travail, avant de commencer à changer les définitions de cas pour la surveillance, mais d'après moi, cela va avoir une incidence sur tout, cela aura une incidence en aval sur les méthodes diagnostiques.

Voix de femme : D'accord. Merci beaucoup. J'aimerais entendre les autres experts, car j'ai fait des demandes en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, aux niveaux provincial et fédéral. Et l'une des choses que j'ai apprises lorsque j'ai reçu les réponses à mes demandes, c'est que les lignes directrices en matière de surveillance et de diagnostic devraient être révisées, en raison de la diversité génétique. Et on dirait que, tous les six mois, vous découvrez une nouvelle souche ou quelque chose qui n'était pas anticipé et qui est aussi pathogène pour les humains.

Voix d'homme : (Inaudible).

Alain : Je vous demanderais d'aller au microphone.

Voix d'homme : [49:30]

(Inaudible). Très rapidement : je suis un biologiste qui étudie les tiques. J'ai eu l'occasion d'échantillonner des tiques en Colombie-Britannique. Entre autres, c'est une surveillance passive. Je les obtiens de propriétaires d'animaux, ainsi de suite. La différence incroyable, en plus de tout ce qui a été mentionné, est que le plus fort de la saison des tiques Ixodes pacificus s'étend en décembre, janvier et février. Je ne reçois aucune tique en juin, juillet et août. C'est donc exactement à l'opposé de ce qu'on observe dans le reste du Canada. Et je crois que cela complique certaines comparaisons.

Voix de femme : Merci.

Alain : Merci beaucoup.

Natasha : J'aimerais commenter votre question d'un point de vue européen. J'ai l'impression que nous sommes moins influencés par le dogme américain qu'il y a 30 ans, qu'au sens strict, il n'y a qu'un seul agent causal de la maladie de Lyme en Amérique du Nord. C'est pourquoi, pour nous, il était normal d'être un peu plus ouverts d'esprit. Les analyses qui sont en développement en Europe pour la détection, par exemple, de (inaudible) stricto sensu, premièrement, puis Borrelia (inaudible) a été ajouté et Borrelius (inaudible). Mais tout le spectre de (inaudible) ne devrait pas être analysé. Car vous savez, il est difficile de trouver un chat noir dans une pièce sombre, surtout si vous ne le cherchez pas. À mon avis, le principal problème de tous ces tests diagnostiques, c'est qu'ils sont très étroits. Ils sont dirigés vers un très petit groupe de souches et peuvent être utiles si vous êtes susceptible d'être infecté par cette souche précise. Mais un pas de côté, et le test est négatif. Voici ma proposition. Je crois que l'argent doit être investi de façon à offrir un nombre de tests plus grand ou des tests à spectre beaucoup plus large, qui permettront de définir ou de détecter plus de maladies (inaudible), du moins celles qui ont un lien prouvé avec la maladie de Lyme chez l'humain.

Voix de femme : Merci. Merci beaucoup.

Rob : [51:58]

Bonjour, je m'appelle Rob Murray. Je représente CanLyme et je suis l'une des deux personnes, en Nouvelle-Écosse, qui assure la surveillance des tiques, et je suis un volontaire. Je vais corriger le Dr Kaufman un peu, ici. On ne trouve pas des tiques partout au Canada, en juillet et en août. La Colombie-Britannique n'est pas la seule exception. En fait, je crois que c'est probablement de la mi-juin à la mi-septembre, mais je surveille certains de ces - je préfère les appeler « points chauds », maintenant. Des zones chaudes, plutôt que des zones endémiques, car je peux sortir d'un champ et passer au champ adjacent - je n'aurais pas dû m'éloigner du microphone - et trouver des tiques, des centaines, puis aucune tique, et j'ignore pourquoi. Mais j'essaie encore de comprendre pourquoi par la biologie, car je ne veux pas perdre mon temps. Je n'exerce donc pas une surveillance scientifique; j'y vais pour le volume. Le Dr Lindsey a laissé quelques appâts dans certains de nos champs pour attirer les cerfs. Les gens du coin se sont posé une question. Ils sont juste à l'extérieur de Lindenberg. J'ai mangé près de certains et collecté des tiques près d'autres. Des données utiles ont-elles été recueillies de ces points d'appât, ou les cerfs s'y sont-ils simplement nourris pendant quelques années? Car les histoires varient, mais essentiellement, il semble que c'est une question de budget. En principe, trois ordres de gouvernement sont censés financer cette recherche, mais ils ont échappé la balle en chemin. Les cerfs ont été nourris pendant quelques années, puis les choses ont été laissées à elles-mêmes.

Nick : Je crois que le rapport est en cours de rédaction. Je crois que le rapport est en cours de rédaction.

Rob : D'accord. Et savons-nous pourquoi, mais je crois le deviner, nous ne pouvons pas nous procurer facilement de la perméthrine au Canada? Pourquoi c'est un si gros problème?

Nick : Il y a eu des problèmes avec l'organisme de réglementation et - mais c'était il y a un moment, de cela. Ce qui s'est produit ensuite, et je pense à une méthode de protection potentiellement très bonne que l'armée a le droit d'utiliser... C'est qu'on a fait croire au Canada qu'il n'était pas un marché pour les produits offerts dans la boîte à outil de prévention et de santé publique des États-Unis. Ils ne sont pas offerts ici parce qu'ils ne sont pas homologués ici. Et ces produits ne sont pas mis de l'avant. Les entreprises ne viennent pas au Canada en disant « Nous voulons tenter d'obtenir une homologation pour ce produit ». Et nous devons faire quelque chose pour changer cette situation. Alors vous...

Rob : Bien, j'ai eu la réponse de l'entreprise. Elle est indirecte, car je ne l'ai même plus en format électronique. On leur a demandé à répétition d'investir de plus en plus d'argent pour effectuer des essais d'innocuité au Canada, même si leur produit est accepté à l'échelle internationale. Des centaines de milliers de dollars (inaudible) demande encore 700, 800 000. Le propriétaire de l'entreprise a dit « Écoutez, nous savons que vous pouvez bénéficier de (inaudible) sur le terrain ». C'est donc une question d'un seul ministère - vous savez, la main gauche qui ignore ce que la droite fait, et on lui demande de gérer un service en dégageant probablement des profits. Mais c'est seulement mon opinion. L'histoire n'est pas encore complète. Merci.

Nick : Merci. C'est bon à savoir.

Jill : [55:26]

Bonjour. Je m'appelle Jill, je vis en Alberta. À propos de la perméthrine, j'ai pu en commander, l'an dernier. Sur Amazon.ca. Mais il n'y en a plus, cette année. Mais il y a une autre possibilité Je vais tous vous expliquer comment vous procurer de la perméthrine au Canada. Mais j'ai une question. Selon Santé Canada, les ministères de la Santé de l'Ontario et de toutes les autres provinces, si je comprends bien, vos données de surveillance proviennent directement de données sanitaires que l'on vous transmet, non? Dans le cas d'un pays qui sous-diagnostique ou sous-reconnaît chroniquement la maladie de Lyme, on dit qu'en présence d'un érythème migrant, le diagnostic est confirmé. Vous recevez un diagnostic de la maladie de Lyme. Mais ce n'est pas le cas au Canada. Personne - très rarement, les gens reçoivent un diagnostic, même s'ils ont une tique qui crie haut et fort « J'ai la maladie de Lyme et je viens de mordre cette personne ». Le médecin ne reconnaît pas encore la situation. Cette carte et toutes les données que vous avez recueillies sont terriblement inexactes, et elles le sont depuis des années, car vous n'allez pas dans les provinces comme l'Alberta, qui affirment « Nous n'avons pas de tiques infectées. Elles sont en Colombie-Britannique et en Saskatchewan ». Et le gouvernement de la Saskatchewan affirme « Nous n'avons pas de tiques infectées. Elles viennent toutes de l'Alberta ». Quand allons-nous régler cette situation? Nous avons besoin d'une surveillance dans chaque province, de choisir une zone, chaque année. D'engager des personnes pour se rendre sur le terrain et assurer la surveillance. Personnellement, j'effectuer de la surveillance, dans ma région. Je capture de nombreux animaux de chasse, j'arrête à chaque animal tué sur la route. J'ai ma trousse pour les tiques et je collecte des tiques et les envoie pour qu'elles soient analysées. En fait, j'ai découvert une espèce de tiques dont le gouvernement de l'Alberta ignorait la présence. J'espère que ma diligence donnera des résultats et j'ai besoin que Santé Canada et que chaque province fassent preuve de diligence.

Nick : Est-ce que je peux répondre à cette intervention?

Jill : Oui.

Nick : Je suis d'accord avec vous. Idéalement, nous devrions exercer une surveillance systématique dans chaque province afin de... Nous avons des renseignements de l'Alberta. Il existe un système de surveillance passive; en fait, je crois qu'il y en a deux. L'un est utilisé par le milieu de l'agriculture, qui se sert de (inaudible). L'autre passe par les cliniques et est géré par le ministère de la Santé de l'Alberta.

Jill : J'ai bien peur de dire que le ministère de la Santé de l'Alberta jette beaucoup de tiques aux rebuts. Elles ne se rendent pas jusqu'à la surveillance. Et comment la réceptionniste du cabinet du médecin peut-elle identifier une espèce de tiques? Je ne peux pas encore le faire, et je joue avec elles depuis déjà quelques années. Les gens tirent des conclusions à un niveau où ils ne - ils ne devraient pas prendre des décisions. Et j'ai vu de mes yeux des tiques atterrir dans la poubelle.

Nick : Je ne peux pas émettre de commentaire à ce sujet, car... je dis que ça devrait être fait systématiquement. Un des problèmes de tous les ordres de gouvernements - fédéral, provincial et municipal -, en ce qui concerne la santé publique, c'est que nous ne disposons pas de beaucoup de ressources. Et c'est un problème (inaudible).

Jill : Le virus Zika et quelques autres virus ne viennent-ils pas de recevoir 748 millions de dollars de financement? Reprenons-en un peu et donnons-en à la recherche sur la maladie de Lyme.

Nick : Allez parler à mes patrons.

Jill : Comment s'appelle votre patron? Sérieusement.

Nick : Vous pourriez le regretter. Je crois que vous savez de qui il s'agit, car ils sont présents à cette réunion, et je crois que les choses changent, grâce à celle-ci. Voyez-vous, ce que j'ai présenté, c'est ce que nous avons accompli au cours des dernières décennies, essentiellement. Dans l'ensemble, en ce qui concerne les ressources, on ne va pas beaucoup plus loin qu'au coin de nos bureaux. Ce qui se produira à l'avenir est une autre histoire.

Jill : Nous avons besoin de données exactes. D'une surveillance exacte.

Alain : Jill - et je vais annoncer une partie de la conversation que nous prévoyons avoir demain.

Jill : Redressez la situation.

Alain : Une partie de la conversation de demain portera sur la question suivante : « Dans un monde idéal, dans un Canada idéal, de quoi aurait l'air un système de surveillance? » C'est une des questions. Je crois que vous aurez une réponse à cette question précise. Et, dans les questions qui suivront, comment allons-nous mettre ce système en place? Quels en sont les éléments nécessaires? Je vous encourage donc à continuer à réfléchir à ce sujet, collectivement. Continuons à y réfléchir, car nous voulons entendre vos idées à ce sujet, demain. D'accord?

Jill : D'accord.

Alain : C'est absolument essentiel. Je ne voulais pas vous interrompre, je voulais simplement vous mettre au courant. Nous avons touché...

Natasha : J'aimerais seulement vous faire part d'une remarque très générale. Ça semble si facile de collecter des tiques. Nous prendrons des drapeaux, nous nous rendrons sur le terrain, nous passerons le drapeau à certains endroits, et nous nous rendrons compte qu'il n'y a aucune tique. En fait, ce n'est pas une tâche facile. Ce sont des professionnels dûment formés qui devraient le faire, car la technique de collecte d' Ixodes scapularis, par exemple, dans le nord-est des États-Unis, ne peut pas être utilisée dans le sud-ouest des États-Unis. Quelques échecs ont été reconnus sans équivoque parce que des personnes du nord-est se sont rendues dans le sud-ouest des États-Unis, sont allées sur le terrain, et ont déclaré « Nous n'en avons trouvé aucune. Elles ne sont pas là ». Mais ce n'est pas le cas. Cela signifie simplement que vous ne pouvez pas en trouver parce que vous ne savez pas comment. Les tiques du sud-ouest des états-Unis doivent être collectées en couple. Une seule personne ne sera pas capable d'accomplir les gestes qui font lever les tiques du sol. C'est pourquoi vous devez vous assurer d'abord que les personnes qui vont sur le terrain savent comment faire la collecte, qu'elles savent tout à fait ce qu'elles doivent faire, comment elles doivent le faire et ce qu'elles cherchent. Autrement, ce sera simplement du temps perdu et du gaspillage de main d'œuvre. C'est un processus extrêmement important et il doit être accompli par des professionnels. Vous ne pouvez pas simplement engager des gens et leur dire « Allons sur le terrain pour collecter des tiques ». Les tiques peuvent être là, et elles peuvent ne pas être là. C'est un élément qui doit être pris au sérieux, comme le diagnostic de la maladie de Lyme doit être pris au sérieux.

Jill : Oui. Mais si je les collecte d'animaux hôtes, elles sont là.

Natasha : Oui, elles sont là.

Jill : Elles sont là. Je les collecte.

Natasha : Mais c'est un peu différent, lorsqu'on va sur le terrain. Oui.

Jill : Oui.

Alain : Joanne, aviez-vous d'autres questions?

Joanne : Non, ça va pour moi. Merci.

Alain : D'accord. Merci beaucoup.

Voix de femme : [01:02:11]

Sauf votre respect, Mesdames, ma question s'adresse aux deux messieurs. Monsieur Ogden, je crois que j'ai mémorisé votre travail. Je l'ai lu dans le Journal of Applied Ecology. Je suis nerveuse. Dans le résumé du numéro cinq, on affirme que les tiques se propagent sur 46 kilomètres par années, pour un total prévu de plus de 80 % en 2020. Nous sommes en 2016. C'est dans quatre ans. Disons que nous en sommes à 60 % aujourd'hui, et je me demande - j'ai été mordue à l'extérieur de Toronto. Le 14 mai 2011, le ministère de la Santé publique a confirmé qu'il s'agissait d'une tique à pattes noires. Ma question est la suivante : si elles se propagent sur 46 kilomètres par année, pourquoi mon - c'est difficile, parce que l'Unité de l'indemnisation des travailleurs a refusé ma demande parce que je vis à une heure de Toronto. Elle dit que ma région n'est pas endémique. Et je vous assure qu'elle l'est, parce que selon votre article, les tiques se sont propagées sur 46 kilomètres chaque année. À l'extérieur de Toronto, D r Russell. Je vis à une heure de cette ville. Pensez-vous que je ne suis pas dans une région endémique? Je le suis, et j'ai une morsure de tique pour le prouver. J'ai l'érythème migrant, et l'Unité de l'indemnisation des travailleurs a encore refusé ma demande pour deux raisons : je ne suis pas dans la région endémique et la tique doit être restée de 36 à 48 heures. Et vous devez - tout ce que je demande, c'est que vous ajoutiez la carte. Parce que ce médecin qui a refusé ma demande affirme que je ne vis pas dans une région endémique. Et je crois, docteur, que votre étude a été menée en 2010 et qu'elle a été publiée en 2012. Et nous sommes maintenant en 2016. Corrigez-moi si je me trompe.

Nick : Peu importe la raison - cela semble une utilisation entièrement inappropriée de l'information que nous communiquons, pour être honnête avec vous. Il s'agit de renseignements concernant les risques, pour guider et cibler les mesures de santé publique à l'intention des collectivités des régions qui devraient, selon nous - les endroits où les personnes ont réellement besoin d'information, dès maintenant. Mais leur utilisation dans le but que vous avez décrit soulève bien des inquiétudes chez moi.

Voix de femme : C'était déjà à Barrie, Monsieur, elle a déjà été trouvée à Barrie. Et j'ai toute la documentation remise à l'Unité de l'indemnisation des travailleurs prouvant que je vis dans une région endémique, et ma demande est quand même refusée.

Voix de femme : Peut-être qu'une lettre de l'Agence de la santé publique du Canada serait (inaudible).

Voix de femme : C'est pour cette raison que je suis ici, M. Russell. Merci, Messieurs.

Curtis : Je ne peux rien ajouter de plus à ce que Nick a dit. Encore une fois, nous sommes ici pour discuter des risques. Mais en ce qui concerne les indemnités, je ne suis pas au courant de cela, et ce n'est pas l'objectif de notre réunion. C'est de savoir où se trouvent les régions les plus à risque, où les risques les plus élevés se trouvent. Je ne suis pas un médecin, mais les médecins (inaudible) une idée d'où se trouvent ces régions, selon ce qu'ils voient et ce qu'ils savent. Et nous faisons remarquer sur cette carte que les tiques peuvent se trouver à d'autres endroits et que plus vous êtes près d'une zone à risque, sur papier, plus vous êtes près d'une zone à risque, plus vous êtes à risque; plus vous en êtes loin, mais (inaudible) à une tique. Encore une fois, comme Nick le disait, c'est pour donner une idée aux gens - et une grande partie de ces renseignements servent aux enquêtes sur les cas des bureaux de santé. Et c'est la même chose pour les bureaux de santé, ils ne sont pas restreints à ces 20 kilomètres. Selon leur expérience locale, les responsables se disent « Voici : cette personne a une tique, elle a l'éruption cutanée, le médecin dit qu'il a observé quelque chose dans cette région » et ils peuvent utiliser cette information. Ils n'ont pas à s'arrêter à 20 kilomètres. Il s'agit d'une zone tampon, pour leur donner une idée. Mais encore une fois, la carte n'a pas pour objectif de servir à juger une demande d'indemnité ou d'autres aspects du genre. Elle sert à savoir où ces régions pourraient se trouver.

Alain : Merci.

Voix de femme : Je ne prévois pas l'utiliser pour obtenir une indemnité, mais je vous donne simplement une idée générale du fait qu'ils n'utilisent par vos données, rien du tout. Ils s'en fichent. C'est ce que je voulais dire.

Alain : Merci pour votre intervention.

Voix de femme : [01:06:41]

J'ai de petites questions qui pourraient tous vous intéresser. D'abord, où s'effectue la surveillance des Canadiens qui ont été infectés en Europe? Sur les 23 millions de personnes qui ont un passeport, j'ai été infectée en Europe, et aucun médecin ne pouvait reconnaître Lymphocytoma et cela a pris 11 ans avant que mon sang soit envoyé à Winnipeg. C'est ridicule. Même si je m'étais rendue dans des régions endémiques, je n'ai dû remplir aucun document pour m'identifier comme Canadienne ayant été infectée à l'étranger. Et les tiques sont de vrais vampires. Le Dr Dieter Hassler, de l'université de Heidelberg, expliquait la façon dont il avait fait passer le taux d'infection de sa région de 17 % à 1,5 %, grâce à l'éducation et aux traitements précoces. Espérons que les responsables de la santé publique pourront étudier ce cas, qui a été documenté 2000. Et comme le rapport est de six chiens pour un humain qui attrape des tiques, est-ce qu'on pourrait utiliser une race de chiens à poil court avec un collier de surveillance - non, sérieusement. Ou un petit manteau avec l'odeur des chiens qui attire les tiques pour le remplir de tiques? Et nous pourrions faire des études sur les endroits, dans la ville de Toronto, où les ratons laveurs vont, trouver les zones et les poubelles où ils se tiennent. De cette façon, vous pourriez obtenir les données des endroits où un chien s'est rendu. Combien de tiques a-t-il collectées? Et recueillir les données de cette façon. Vous n'avez pas besoin d'une armée de personnes qui collectent des tiques avec la technique du drapeau. Et les chiens peuvent se rendre à des endroits où les humains n'auraient pas pensé aller. C'est seulement une suggestion. Alors, première question : les Européens.

Nick : La maladie de Lyme est à déclaration obligatoire à l'échelle nationale depuis 2009.

Voix de femme : J'ai été infectée en décembre 2000.

Nick : Cela précède la date... Nous consignons les cas requis de Borrelia ayant voyagé (inaudible), ainsi de suite. Toutes les analyses sont effectuées au Laboratoire national de microbiologie. Si une personne a des antécédents de voyage et qu'elle présente des symptômes de la maladie de Lyme, elle doit s'assurer que ses prélèvements sont envoyés au Laboratoire national de microbiologie...

Voix de femme : Cela a pris 11 ans avant que mon sang y soit envoyé et l'on m'a expliqué que, comme j'avais reçu une antibiothérapie précoce en Irlande et qu'une très longue période s'était écoulée depuis l'infection, mes résultats étaient mitigés. Cela doit être consigné quelque part pour que des gens comme moi ne tombent pas entre les mailles du filet. Et vous savez combien de Canadiens - songez à tous les étudiants qui vont suivre des cours dans des collèges et des universités à l'étranger. Nous envoyons des Canadiens à l'étranger et quand je suis tombée malade, à l'Université York, j'étais une étudiante. Il y avait une étudiante à la maîtrise du pays de Galles qui a été infectée dans le parc provincial Killarney et nous l'avons renvoyée au pays de Galles. Alors...

Nick : Ces cas devraient être consignés, maintenant.

Voix de femme : Ils ne le sont pas. Quelqu'un a-t-il déjà - Dr Russell, quelqu'un a-t-il déjà pensé à regarder ce qui s'est fait dans les années 1990 pour voir ce qui avait fonctionné?

Curtis : Eh bien, nous menons des études. J'ignore si elles sont terminées ou non, mais je crois qu'elles le sont probablement. J'ai vu ce qui s'est passé dans des pays européens, particulièrement en Suisse, et j'ai compris comment les gens changent d'attitude en réponse aux renseignements qu'ils reçoivent et à quel point c'est différent, ici, et j'essaie de voir si ces méthodes sont transférables. Mais transmettre l'information aux personnes pour qu'elles changent leur comportement est en fait très difficile.

Voix de femme : Une partie du problème repose sur le fait, par exemple, que le bureau de santé publique de Toronto n'offre que de la documentation en français et en anglais, même si on y a recensé 15 cultures ou langues qui ne sont pas le français ou l'anglais, et aucune d'entre elles ne représente des personnes de race blanche. Et, comme je l'ai écrit au bureau de santé publique de Toronto, les gens ne sauront pas quoi demander, s'ils ne peuvent pas lire la documentation. Et si vous ne leur montrez pas des éruptions cutanées, comme je l'ai demandé plusieurs fois au Dr Patel à votre laboratoire, « De quoi a l'air une éruption cutanée, sur vous, Dr Patel? » Parce que si les médecins ne pouvaient pas reconnaître de multiples plaques rouges sur moi et Lymphocytoma, quelles sont les chances qu'ils les voient sur quelqu'un dont la peau est plus foncée? Qu'ils ne les voient pas? Nous leur rendons un bien mauvais service à tous. C'est très frustrant pour le public, et lorsque vous essayez d'aider une personne qui croit qu'elle est peut-être infectée, on lui répond « Oh, ce n'est qu'une ecchymose. C'est de l'eczéma, une dermatomycose, ne vous en faites pas. » Et ces gens, si c'est déjà si difficile pour un Canadien de race blanche de recevoir un diagnostic, ce sont les personnes que nous encourageons à se rendre dans les parcs, à profiter des parcs provinciaux et à explorer la grande nature et à devenir de bons Canadiens, mais nous ne leur donnons pas les compétences et l'information pour qu'ils se protègent. J'espère donc que cela sera intégré quelque part dans vos données.

Alain : Bonnes pensées.

Voix de femme : Oui. J'espère que vous envisagerez les chiens avec les dispositifs de localisation.

Vett : J'adore l'idée. J'ignore ce que le comité des bons soins aux animaux en penserait, mais c'est déjà en place, dans une certaine mesure. Pour diverses raisons, certains membres de ma collectivité ne traitent pas leur chien avec un insectifuge contre les tiques. Et ces chiens sont une excellente source de tiques dans leur région.

Voix de femme : Ils le font avec des oiseaux de mer migrateurs, car ils ont publié des études, dans les années 1990, révélant que des oiseaux de mer migrateurs le long de la côte atlantique étaient porteurs d'infections européennes.

Vett : Oui.

Voix de femme : Ils mènent des études sur des macareux moines.

Vett : Oui.

Voix de femme : Ils sont munis de dispositifs de dispositifs de repérage, particulièrement le long du Canada atlantique, en raison des problèmes que posent les lumières, la nuit. Des personnes se rendent sur place pour rassembler les macareux le soir, ils les gardent dans des garages et les libèrent le matin, pour qu'ils soient en sécurité sur les voies navigables, parce qu'ils croient que les lumières des collectivités côtières qui se reflètent sur l'eau, la nuit, sont des étoiles. Les macareux moines sont déjà rassemblés à de nombreux endroits et on dirait que chacun reste de son côté et ignore les recherches de tous les autres.

Vett : Je crois que c'est une très bonne suggestion : nous devons coordonner ces travaux de recherche.

Voix de femme : Merci.

Alain : Merci.

Voix de femme : [01:13:23]

Bonjour. Je suis ici pour embrouiller encore plus les choses, particulièrement parce que je suis malade depuis plus de 25 ans et que je suis traitée pour la maladie de Lyme, ainsi que contre Babesia et Bartonella. Ma question touche les co-infections. J'ai remarqué, Dr Ogden, que sur votre dernière diapositive, que vous aviez laissée affichée, en comportait toute une liste, mais que personne n'en parle, aujourd'hui. Je trouve cela particulièrement choquant parce je vois que nous avons l'occasion, avec toutes ces tiques qu'on analyse... font-elles l'objet de dépistages pour des co-infections? Dans la négative, est-ce si difficile à faire? Nous pourrions avoir un ensemble - tout le monde parle de la capacité de recueillir des données et de les analyser en grandes quantités. Pourquoi ne pas effectuer le dépistage de cet important nombre de co-infections pour lesquelles nous sommes beaucoup à être traités? Fièvre Q, Bart - vous savez, toutes les autres. (Inaudible) Anaplasma et Mycoplasma et tout le reste. Est-ce qu'ils... Je vois - je viens ici et je me dis « Je suis si heureuse que nous faisions cela. C'est fantastique, nous travaillons tous ensemble. Nous avons un objectif commun. » Mais je vois des gens qui recevront leur diagnostic aux stades précoces et recouvreront la santé, se rétabliront. Et il y a les autres, quelques-uns d'entre nous qui ne se rétablissons pas, en raison des co-infections ou possiblement d'autres facteurs aussi, mais en raison des co-infections. Et il n'y aura pas de données. Existe-t-il des données? J'aimerais le savoir.

Nick : Oui, bien sûr, dans le cas de la maladie de Lyme, qui est à déclaration obligatoire à l'échelle nationale. Mais aucune autre des maladies transmises par les tiques ne l'est. Quelques-unes le sont à l'échelle provinciale. Mais à l'échelle nationale, non. Dans le cadre de la surveillance des tiques et de la surveillance environnementale, nous faisons le dépistage d'autres pathogènes, car nous sommes bien sûr intéressés par Anaplasma, par Babesia, par le virus (inaudible), nous sommes intéressés par tous les pathogènes transmissibles par les tiques. Nous voulons aussi découvrir les pathogènes transmissibles par les tiques que nous ne connaissons pas actuellement.

Cheryl : [01:15:42]

Bonjour, je m'appelle Cheryl et je représente un groupe de soutien que nous avons créé il y a un an et demi dans la partie la plus au sud du Canada, dans le comté d'Essex. Je suis ici aujourd'hui pour poser une question à propos de la surveillance. Il semble que ce soit le sujet du jour, ici. En fait, je me demande quelle est la responsabilité des bureaux de santé locaux, en ce qui concerne la surveillance. Je sais, Dr Russell, que vous avez mentionné plus tôt que vous allez sur le terrain pour montrer aux bureaux de santé comment effectuer convenablement la surveillance. Avons-nous des registres des initiatives de surveillance qui sont en cours dans tous les comtés de l'Ontario? Les bureaux de santé sont-ils obligés de faire la collecte de tiques à l'aide d'un filet traînant, de la technique du drapeau ou du piégeage afin de déterminer le risque pour le public et, dans l'affirmative, s'ils trouvent la maladie de Lyme ou d'autres infections dans la population locale de tiques, sont-ils obligés d'en informer le public, et dans quelle mesure sont-ils censés le faire? Désolée, c'est une longue question.

Curtis : (Inaudible). Chacun de nous fonctionne donc en vertu de ses propres règlements et règles.

Cheryl : Oui, bien sûr.

Curtis : En ce qui concerne la surveillance des tiques, voici un portrait d'ensemble. Si un bureau va sur le terrain et effectue la collecte et la surveillance active des tiques, nous envoyons ces données au Laboratoire national de microbiologie, où les tiques sont identifiées et, s'il s'agit de tiques à pattes noires, les dépistages sont effectués. Les résultats nous sont transmis, ainsi qu'aux bureaux de santé locaux, afin qu'ils sachent ce qu'ils ont trouvé, s'il se passe quelque chose. C'est le cas aussi à l'échelle locale : ils ont des données sur les humains, ils disposent des données de la surveillance passive qui leur indiquent, espérons-le, qu'il se passe peut-être quelque chose dans leur région. S'ils doivent faire plus de recherches, ils les font. En fonction des protocoles d'échange de données informatisé et de la situation en Ontario, les bureaux sont censés effectuer une évaluation des risques locaux des maladies à transmission vectorielle afin de déterminer les besoins de leur région.

Cheryl : D'accord. Les résultats de ces rapports sont-ils accessibles quelque part en ligne?

Curtis : Nous publions un rapport annuel sur les maladies à transmission vectorielle. C'est sur le site publichealthontario.ca que nous publions le nombre de cas humains et nos chiffres en matière de surveillance des tiques. C'est le site Web de Santé publique Ontario.

Cheryl : Mentionne-t-il aussi où exactement les initiatives de surveillance des tiques par la collecte ont lieu?

Curtis : C'est plus aux bureaux de santé locaux d'indiquer où ils réalisent des collectes.

Cheryl : D'accord.

Curtis : Cependant, si nous effectuions une collecte de tiques et que nous trouvions des renseignements révélant que nous avons une nouvelle zone à risque, ce serait ajouté.

Cheryl : D'accord. La raison pour laquelle j'en parle aujourd'hui, c'est parce qu'en 2015, un de nos membres a appelé un bureau de santé local et a parlé à un médecin hygiéniste, concernant une question sur le nombre de collectes que le bureau effectue chaque année. Et notre médecin hygiéniste local a répondu que le bureau n'avait pas de financement pour cette tâche. Et cela nous a beaucoup inquiétés, car nous savons qu'en 2015, nous n'avons signalé qu'un cas de diagnostic de maladie de Lyme, et nous savons que le parc national de la Pointe-Pelée fait partie de notre comté, qui est connu comme région endémique. Les collectes de Parcs Canada s'effectuent peut-être séparément de celles du comté, j'imaginerais que les statistiques (inaudible)...

Curtis : Nous reconnaissons effectivement Pointe-Pelée comme zone à risque et vous pouvez probablement (inaudible).

Cheryl : Oui, c'est ça. C'est où j'ai été infectée, en 2007.

Curtis : C'est ça. Alors oui, c'est une zone que nous connaissons bien. En ce qui concerne le budget municipal, je ne suis pas au courant de ce qu'ils en font.

Cheryl : D'accord. Serait-il possible d'en parler au médecin hygiéniste local, pour lui dire « Eh, regardez. Nous savons que nous avons tant de patients atteints de la maladie de Lyme. Vous devez faire plus de collectes par filet traînant et par la technique du drapeau. »

Curtis : Oui, je crois que c'est une conversation qui doit être menée avec votre bureau de santé local.

Cheryl : D'accord. Merci.

Ryus : [01:19:38]

Bonjour. Je m'appelle Ryus et je viens de Winnipeg, au Manitoba. J'ai fait un peu de surveillance moi-même et je n'ai pas trouvé qu'il était difficile de découvrir des tiques à pattes noires dans des régions qui ne sont pas reconnues comme étant endémiques. Ma question est toutefois au sujet des enjeux de déclaration, de la considérable sous-déclaration des cas. Concernant l'érythème migrant et lors de la présentation de Santé publique Ontario, vous avez mentionné qu'un érythème migrant et le fait qu'une personne soit allée dans une région endémique doivent désormais être déclarés. Mais vous dites qu'on peut contracter la maladie de Lyme n'importe où dans la province. Alors devrait - peu importe où l'on se trouve, si l'on présente un érythème migrant, en Ontario et dans le reste du Canada, ne devrait-on pas obligatoirement le déclarer?

Curtis : C'est le cas des diagnostics confirmés et probables. Un cas confirmé, c'est une personne qui présente un érythème migrant et qui provient d'une zone à risque. C'est un cas confirmé. Cependant, nous pouvons aussi avoir des cas probables, alors selon les critères diagnostiques, nous pourrions aussi les déclarer.

Ryus : Mais un érythème migrant est une confirmation à 100 % d'une infection. Alors peu importe où vous êtes au Canada, cela devrait être un cas confirmé.

Curtis : Encore une fois, il faut faire la distinction entre notre surveillance et ce qu'un cas est, ce que les aspects cliniques sont. En fonction des renseignements, nous devons tenter de normaliser les données pour que nous puissions regarder toutes les provinces et voir où les tiques se trouvent.

Ryus : Ça n'a pas plus de sens. Écoutez, nous savons qu'il existe un problème majeur de sous-déclaration des cas, et si quelqu'un présente un érythème migrant, c'est confirmé par un médecin. Mais ils - vous savez, quelque part où ce n'est pas endémique. Ils disent dont « Nous n'avons pas à le déclarer, car ce n'est pas indiqué dans les lignes directrices. »

Nick : J'aimerais seulement souligner, encore une fois, que - en raison de notre objectif, ce serait bien de connaître le plus de cas possible. Mais en fait, consigner le plus de cas possible n'est pas nécessairement l'objectif prioritaire. L'objectif est d'être en mesure de comparer les endroits entre eux. Lorsque nous avons commencé à élaborer la définition de cas pour la surveillance nationale, nous avons reconnu que l'érythème migrant est une importante manifestation clinique et nous voulons encourager les gens à déclarer la maladie à ce stade. Mais en fait, une proportion relativement faible des érythèmes migrants a cette apparence classique de cible, qui pourrait être indéniable si elle était présente dans tous les cas. Il serait plus facile de dire « ceci est un cas », peu importe où. En réalité, l'érythème migrant est relativement peu fréquent sous cette forme et les formes de cet érythème qui peuvent être confondues avec beaucoup d'autres types d'éruptions sont plus fréquentes. Il y a - nous avons eu beaucoup de discussions, à ce sujet. Et nous avons conclu qu'en essayant de consigner tous ces types d'éruptions cutanées qui peuvent être ou ne pas être un érythème migrant, nous submergerions les services de santé publique et obtiendrions beaucoup de faux positifs, si vous voyez ce que je veux dire. C'était donc notre principale préoccupation à ce sujet. Mais je reconnais que c'est un problème, je crois que nous reconnaissons tous que c'est un problème.

Ryus : Merci.

Vett : Je peux ajouter un commentaire?

Alain : Allez-y, je vous en prie.

Vett : Je suis conscient que cela fera grimacer ceux qui font la surveillance et les cartes épidémiologiques, mais je crois que nous avons besoin de changer le paradigme de la façon dont nous interagissons avec les groupes communautaires. J'ai bénéficié énormément du travail des membres de la communauté qui vont sur le terrain pour effectuer la collecte de tiques. Et je sais que ce sera un problème, en ce qui concerne l'intégration de leurs résultats à vos données, et que vous n'en voulez probablement pas. Mais c'est tout de même très précieux, du point de vue de la recherche, et je vous remercie de le faire. C'est aussi très précieux comme outil d'information du public. Rien de tel que de voir votre voisin se promener dans le parc avec un filet à tiques et de lui demander « Qu'est-ce qui se passe? Quel est le problème? » Et j'aimerais vraiment m'éloigner de la dynamique que nous avons actuellement, soit de percevoir les patients comme l'ennemi ou d'être condescendants en leur disant « Ne vous inquiétez pas, nous nous en occupons, continuez votre petit train-train ». C'est peut-être une attitude d'universitaires, mais l'interaction avec la collectivité, les partenariats avec les collectivités sont incroyablement importants, et j'aimerais beaucoup en voir plus. Je sais que j'obtiens des tiques de Rob Murray et de Reuben Kaufman, et j'espère que vos tiques se rendront à bon port.

Ryus : (Inaudible).

Vett : Bien. Merci pour votre travail et j'aimerais que ce soit une avenue que nous empruntions, à l'avenir.

Alain : Prochaine question, s'il vous plaît.

Veronica : [01:24:42]

Bonjour, je m'appelle Veronica. Je viens de Tecumseh et ma question s'adresse à Curtis. Le questionnaire normalisé sur la maladie de Lyme et pour le signalement d'un érythème migrant peut-il être soumis par les patients eux-mêmes ou doit-il être soumis par un médecin?

Curtis : Le questionnaire normalisé sur les cas s'adresse aux bureaux de santé, aux enquêteurs de cas, lorsqu'ils examinent un cas. Cela dépend d'eux et de la personne qu'ils questionnent. Ils peuvent questionner le patient ou le médecin.

Veronica : Le patient peut donc le remplir lui-même.

Curtis : Eh bien, lorsqu'ils mènent l'enquête et posent ces questions, ils peuvent aussi leur poser ces questions.

Veronica : Et puis l'érythème migrant, j'en ai vu quelques-uns, dernièrement. Et c'est plutôt perturbant, car ces personnes sont allées chez le médecin, et les médecins ne l'ont pas reconnu. Et la femme s'est retrouvée à l'hôpital, en raison d'une fatigue. Par exemple, mon fils a la maladie de Lyme; je ne connaissais rien à ce sujet. Mais dans le cas de cette femme, maintenant que j'en connais un peu plus, elle s'est fait mordre et elle ignorait par quoi, mais elle a enlevé son Band-Aid et j'ai vu l'érythème. Et elle avait un goût métallique dans la bouche, sa mâchoire et son cou étaient raides, elle était fatiguée, elle voyait des taches noires. Je lui ai dit « Allez vous faire prescrire des antibiotiques ». Et l'on ne reconnaît pas son érythème migrant. Et elle ne reçoit pas d'antibiotiques. Elle a reçu un diagnostic de lupus et maintenant, elle a reçu un diagnostic de polyarthrite rhumatoïde. Et cela fait probablement un mois, maintenant, et il n'y a - rien. Aucun antibiotique. Peut-elle signaler son érythème migrant au bureau de santé publique? Doit-elle passer par un médecin pour le faire?

Curtis : Eh bien, c'est habituellement fondé sur - pour nos enquêtes de cas, vous savez, ce sont les aspects cliniques et les résultats de laboratoire. Encore une fois, désolé pour votre amie. Ça ne semble pas bien se passer. Cependant, il s'agit d'une enquête de cas pour la normalisation, alors c'est par le diagnostic clinique et les analyses de laboratoire. Toutefois, si une personne a des problèmes, elle peut en aviser son bureau de santé.

Veronica : D'accord. Natalia, je voulais vous demander, c'est ma dernière question, vous parliez de l'hôte des tiques et vous avez dit « lapins », mais je l'ai manqué. Peuvent-ils être porteurs de la maladie de Lyme?

Natasha : Non.

Veronica : Ils ne peuvent pas.

Natasha : C'est en fait un sujet très intéressant et controversé. Afin de pouvoir mettre Borrelia en culture dans n'importe quel milieu liquide, vous devez ajouter du sérum de lapin. Borrelia ne croît pas sans sérum de lapin. Mais pour (inaudible), le lapin est l'un des rares animaux qui résistent à Borrelia de la famille sensu lato , à l'exception de Borrelia undersokning. La réponse immunitaire du lapin à garinii et afzelii au sens strict est si puissante que Borrelia ne peut pas survivre chez cet animal.

Veronica : D'accord, parce que nous avions des lapins de compagnie et ils sont morts. Et j'avais peur qu'ils aient attrapé la maladie de Lyme, car l'un d'entre eux était paralysé du bas du dos. Et ils nous ont égratignés. Et je me suis demandé « Pourrions-nous... » J'étais inquiète à ce sujet. Et l'un des lapins est mort et ce lapin avait des tiques et ma fille a tenu ce lapin dans ses bras. Et je me suis demandé « Est-ce que ces tiques (inaudibles) ».

Natasha : Oui, je sais que - je ne suis pas vétérinaire. J'ai appris de mon grand-père que les lapins sont très sensibles à différentes infections. Mais dans les laboratoires, nous utilisons des lapins pour que les tiques s'y nourrissent. Certains lapins réagissent aux morsures des tiques et présentent des éruptions cutanées. En fait, nous tentions de prouver que toute autre souche de l'espèce Borrelia au sens strict peut infecter le lapin, et ce fut un échec. Il y a certainement quelque chose de supplémentaire dans un lapin qui tue Borrelia, car il disparaît complètement. Je suis certaine que si le lapin n'a pas écrasé une tique infectée avec une griffe avec laquelle il vous a égratignés, vous ne devriez pas vous inquiéter de la transmission de Borrelia de cet animal, car il est profondément et énergiquement résistant à l'infection. Et c'est un fait très intéressant, car les personnes qui cherchent des candidats anti-Borrelia devraient rechercher un complément dans cet animal qui le rend résistant à l'infection, car il y a certainement des éléments de ce complément qui tuent Borrelia. C'est ce qu'on doit cibler.

Veronica : D'accord, merci.

Natasha : De rien.

Alain : J'aimerais gérer notre temps avec circonspection. Il est 16 heures. J'ai dit que nous avions beaucoup de temps, et c'est encore vrai. Mais je ne veux pas brûler notre énergie, car il nous reste encore du travail demain. Continuez, s'il vous plaît.

Voix de femme : [01:29:33]

Je vais me dépêcher. Ma question s'adresse à quiconque pourra y répondre. C'est un suivi des deux dernières questions. J'ai retiré moi-même une tique qui était sur ma tête. J'ai eu l'érythème sur ma tête, j'ai perdu des cheveux. J'ai présenté presque tous les symptômes typiques. Mon médecin m'a essentiellement mis à la porte en me disant de ne plus jamais lui parler de la maladie de Lyme. Il a dit que j'étais la troisième folle à essayer d'obtenir un diagnostic de maladie de Lyme dans son cabinet, cette semaine-là. Je sais qu'il est trop tard pour moi; je suis ici. Mais j'aimerais bien l'informer. Alors, comment dois-je transmettre à son cabinet des documents pour qu'il ne renvoie pas quelqu'un d'autre en le traitant de fou, comme il l'a fait avec moi? Où dois-je me procurer ces documents, pour les déposer à son cabinet? Oh oh, ce silence fait peur. Pardon?

Nick : Nous avons beaucoup de documents, sur la maladie de Lyme. Beaucoup de documents publiés.

Voix de femme : Il est allé sur Internet pendant que j'étais assise à son bureau et il a commencé à lire les symptômes de la maladie de Lyme, en tapant furieusement et en disant « Avez-vous ceci? Avez-vous cela? Avez-vous ceci? »

« Oui. Oui, oui et oui. »

Il a répondu « La maladie de Lyme s'arrête à la frontière de l'Oregon ». Je vis à quatre kilomètres et demi de cette frontière avec l'Oregon, sur une propriété de 4 hectares foisonnante de rongeurs et d'oiseaux. Je ne crois pas que les agents les arrêtent à la frontière. Il est dans le déni complet, tout comme le reste de son cabinet. Alors vos sources en ligne, il ne les regarde pas ou il les ignore, tout simplement. Alors j'aimerais faire le travail qu'il devrait faire, en espérant sauver d'autres personnes. Pourriez-vous donc me diriger vers une ressource où j'obtiendrais de l'information qu'il jugerait légitime, au lieu de croire que je suis une folle qui prend ses renseignements sur Internet?

Nick : Comme je l'ai mentionné, il devrait y avoir quelque chose sur le site Web de l'Agence de la santé publique, des Canadiens en bonne santé. Et il devrait y avoir quelque chose sur - Alberta, je présume?

Voix de femme : Il est allé sur le site de la Colombie-Britannique. Je vis en Colombie-Britannique, à Surrey.

Nick : Oui. Le CDC de Colombie-Britannique

Voix de femme : Et il est allé sur le site du CDC et a dit « Non, non, non, non. Nous n'avons... »

Nick : Il y a une carte du risque dans le sud de la Colombie-Britannique, où le...

Voix de femme : Il était - c'était ça, le problème. C'est pour ça que je veux lui transmettre l'information. Lorsqu'il m'a renvoyée, je suis retournée à son cabinet pour chercher mon dossier. Aucune de mes visites ne s'y trouve, aucun de mes symptômes ne s'y trouve. Il ne m'a jamais déclarée. En ce qui concerne ma consultation au CDC, quelqu'un m'a permis par erreur de voir la demande, et le médecin avait écrit « La patiente insiste pour que je vous l'envoie, mais je ne crois pas qu'elle ait besoin de vous consulter ». Bien entendu, le centre m'a appelée pour me dire « Non, nous n'avons pas besoin de vous voir ». Il a besoin de cette information et il est évident que, si elle se trouve en ligne, il ne l'obtient pas. Et j'ai essayé de lui fournir certains renseignements, mais il ne les juge pas assez bons. Alors peut-être demain, parce que je sais que ma question n'aura pas de réponse facile. Peut-être que demain, cela pourrait faire partie des éléments futurs, de nous procurer, à ceux qui sont ici et qui veulent informer ceux qui ne sont pas prêts à écouter, la bonne source de renseignements à leur fournir pour que je n'aie pas l'air d'une folle qui tire ses renseignements de l'Internet.

Nick : Gardez cela en tête, car nous sommes dans la séance qui porte sur la surveillance.

Voix de femme : Je sais.

Nick : Il y a aussi une séance sur la communication, et je sais que vous ne pouvez pas vraiment simplement séparer les deux. (Inaudible).

Voix de femme : Je ne veux pas aller dans l'autre salle pour une seule question.

Nick : Cela vaudrait peut-être la peine de soulever ce point demain, à propos de comment - trouver l'information et la transmettre.

Alain : Ce sera intéressant - c'est moi. Ce sera intéressant d'entendre ce que cet autre groupe de discussion aura à nous dire sur l'éducation et la sensibilisation du public, de voir si l'aspect de la communication à propos de la maladie de Lyme sera abordé ou non. Et en passant, à un certain moment après le dîner, nous aurons l'occasion d'entendre ce que les autres groupes de discussion auront dit à propos de leurs sujets. Alors vous aurez le choix. Vous aurez peut-être des rétroactions à ce moment-là. Ou vous pourrez vous joindre à ce groupe demain matin, d'accord?

Voix de femme : Merci.

Alain : C'est certainement un sujet important. Absolument. Merci pour votre intervention.

Kami : [01:33:45]

Bonjour, je m'appelle Kami Harris. Je suis étudiante au doctorat au Collège vétérinaire de l'Atlantique et à l'Université Mount Allison en collaboration. Ma question a été incitée par - et je vous paraphrase, Ogden, quand vous avez dit « On peut trouver une tique sur un chien, mais ça n'est pas nécessairement une population reproductrice », et je suis d'accord sur ce point. Toutefois, s'il y a des centaines de chiens, on pourrait très bien être en présence d'une population reproductrice dans cette région. Ma question se dirige donc vers l'élaboration d'un cadre de travail, quelque chose qui nous ferait progresser, quelque chose que nous pouvons mettre sur papier et à partir de quoi mettre au point des stratégies. Et à l'école de médecine vétérinaire, on nous répète sans cesse « Une santé unique, une santé unique ». C'est-à-dire, pour ceux qui l'ignorent, une collaboration entre les chercheurs, les vétérinaires, les communautés médicales afin de créer une initiative sanitaire afin de mettre l'accent particulièrement sur les zoonoses. Nous savons que la tique est un arthropode vecteur de zoonoses, alors qu'est-ce que l'Agence de la santé publique et le Laboratoire national de microbiologie et les chercheurs peuvent faire ensemble et en collaboration avec les vétérinaires afin d'accroître la surveillance de façon à ce qu'elle soit efficace et effectuée par des professionnels et validée et dans cet esprit d'une santé unique?

Nick : Je ne pourrais être plus en accord. C'est ce que nous accomplissons. En fait, c'est un ensemble de données assez considérable. C'est probablement le plus grand ensemble de données sur les tiques au monde; je crois que les données sont systématiquement recueillies. Nous avons commencé en 1990 ou 1989, et nous continuons aujourd'hui. J'ai repéré un problème ou une faiblesse, dans la surveillance passive, soit le fait que si vous trouvez une tique sur un chien, cela ne signifie pas nécessairement qu'il existe une population à cet endroit. Nous travaillons donc sur des façons, nous tentons de trouver des manières d'évaluer cette information exactement de la façon que vous suggérez. En d'autres mots, vous savez, quel est le nombre de tiques envoyées pour chaque population? Pouvons-nous observer des variations de la prévalence de l'infection des tiques? Continuons-nous à examiner les autres signaux provenant de la surveillance passive? Cela augmentera notre capacité à dire « Oui, à cet endroit, nous avons probablement une population de tiques, mais pas à cet autre endroit. » Et je prêche probablement aux convertis à ce sujet.

Kami : Excellent. Et simplement, peut-être, un suivi pourrait être fait par les vétérinaires auprès de notre équipe de recherche, avant que nous acceptions très volontiers leurs tiques et leurs ensembles de données qu'ils nous envoient et qu'ils ont tirés des animaux qu'ils examinaient; le vétérinaire de la communauté constituait en fait le seul endroit où donner l'information. Et que pouvez-vous faire pour collaborer avec eux et recueillir leurs ensembles de données?

Nick : Je dirais que c'est le cas depuis longtemps, qu'il y a une collaboration entre les cliniques vétérinaires de partout au pays, les ministères de la Santé publique des provinces et les autres (inaudibles); parfois, ce sont les ministères des Ressources naturelles, ainsi de suite, qui gèrent et collectent les tiques, les envoient pour leur identification et leur analyse. Et c'est comme ça depuis, disons, le début. À certains endroits, il peut arriver que la fréquence soit inégale parce que - tout comme le - il faut avoir un chien qui collecte la tique. Vous devez avoir un propriétaire du chien qui apporte la tique chez le vétérinaire ou amène le chien chez le vétérinaire. Mais il existe une sorte d'incohérence, en ce qui concerne la population humaine. Mais, vous savez, nous devons en tenir compte dans les analyses des données. Mais je dirais que vous prêchez aux convertis.

Kami : Merci.

Vett : Est-ce que je peux ajouter quelque chose à cette intervention? Simplement ajouter que, et c'est en fait une question qui s'adresse à Curtis et à vous, les données du Laboratoire national de microbiologie concernant les tiques sont phénoménales, mais il est certain qu'en matière de surveillance passive, il y a des lacunes. Je crois qu'on n'accepte plus de tiques qui proviennent de chiens de la Nouvelle-Écosse. J'entends souvent dire, par des vétérinaires ontariens, qu'ils n'arrivent pas à faire analyser leurs tiques. Mais j'ignore si c'est vrai. Vous avez parlé des personnes de l'Ontario qui font analyser leurs tiques et la dernière chose - je sais que l'Île-du-Prince-Édouard a cessé d'envoyer ses tiques, pour diverses raisons. Donc, pouvons-nous faire quelque chose à l'échelle nationale pour que des tiques qui proviennent de partout soient analysées?

Curtis : Nous avons une équipe nationale. Mais actuellement, en Ontario - nous recueillions les tiques des vétérinaires et des humains. Nous étions rendus à un laboratoire (inaudible) le nombre de tiques que nous recevions. C'est pourquoi depuis 2009, nos laboratoires ne prennent que les tiques provenant d'humains. Nous effectuons - certains des bureaux de santé communiquent avec leurs vétérinaires locaux, peuvent-ils faire un peu de surveillance par sentinelle? Et certains vétérinaires ont un réseau de surveillance par sentinelle, relié au laboratoire national, pour certaines données de l'Ontario. Nous examinons d'autres solutions. Nous travaillons avec le collège des vétérinaires pour voir s'il existe des renseignements que nous pouvons aussi utiliser. Ce sont certaines des avenues que nous explorons. Mais pour le moment, les tiques envoyées proviennent d'humains.

Nick : Certaines administrations ont éprouvé des problèmes avec cette façon de faire. C'est un partenariat entre les vétérinaires et les cliniques qui participent à la surveillance passive et les organismes provinciaux et l'Agence de la santé publique. Parfois, les organismes provinciaux de Santé publique, pour certaines raisons, ne disposent pas des ressources dont ils ont besoin et il y a eu des pépins. Et cela se produit, j'en ai bien peur. L'autre chose, qui est un peu plus systématique, c'est que c'était à l'origine censé être un système de surveillance, un peu comme un canari dans une mine de charbon. Mais c'est plutôt devenu une sorte de système de surveillance qui offre un premier aperçu, qui permet de se demander « Bon, y a-t-il une probabilité de risques émergents? » Et nous découvrons les endroits où les tiques s'établissent vraiment. Puis, soudain, vous commencez à recevoir des dizaines de milliers de tiques pour analyse, ce qui inonde complètement le programme de surveillance passive. Ainsi, dans ces régions, ce qui se produit généralement, c'est que nous mettons un terme à la surveillance animale, ce que nous devons faire parce qu'autrement, Robbin Lindsay ne pourrait plus entrer dans son laboratoire, car il aurait littéralement des dizaines de milliers de tiques à analyser chaque année. Mais je crois toujours que nous pourrions obtenir d'autres données en maintenant cette surveillance. Toutefois, c'est très difficile, car nous passons de ce qui était une surveillance par sentinelle légère à un système qui tente de surmonter quelque chose qui est, en fait, un problème environnemental plutôt complexe.

Alain : Très bien. Je sais que trois d'entre vous aimeraient poser une question - non, ça va. Il y en a deux par là; je sais que quelqu'un qui est assis à l'avant voudrait aussi poser une question. Il est 16 h 15, je dois gérer notre énergie et notre temps. Mais ce qui est encore plus important, c'est que demain matin, lorsque nous commencerons, on va me demander, de votre part, de communiquer aux deux autres groupes de discussion quels ont été certains des importants messages qui ressortent de notre conversation de cet après-midi. J'en ai noté quelques-uns, mais je vous garantis que je me trompe. J'ai donc besoin que vous me disiez, avant que nous sortions de cette salle, quels sont les messages importants que vous voulez que je communique en votre nom lors de la séance plénière de demain. Je dois garder du temps pour cela, alors je vais demander aux trois derniers conférenciers de poser leurs questions. Puis, je vais vous demander de résumer les importants messages qui ressortent de notre conversation de cet après-midi. C'est à vous, Monsieur.

Reuben : [01:42:23]

Merci. Reuben Kaufman, ancien professeur, alors je ne peux pas vous garantir que je serai rapide, mais de vais essayer. J'aimerais faire un commentaire à propos de l'érythème migrant, et malheureusement un usage vague dans la langue. On lit très fréquemment que l'érythème migrant n'apparaît pas ou n'apparaît pas chez un certain pourcentage des cas. Ce n'est pas toujours clair pour moi que l'érythème migrant ne s'est pas manifesté chez un cas de la maladie de Lyme ou qu'il n'a pas été observé, en raison de l'endroit où se trouvait la tique, ainsi de suite. Dans le même ordre d'idée, beaucoup de gens peuvent affirmer « J'ai un érythème migrant », mais bien sûr, il existe d'autres sortes de réactions locales ordinaires à une morsure de tique, et j'imagine que les gens peuvent croire, à tort, qu'il s'agit de l'érythème migrant. C'est donc difficile et on n'a pas de réponse directe, ici. Mais c'est une difficulté dont nous devons tous nous rendre compte : dans le cas de la maladie de Lyme, comme dans tout autre aspect de la biologie, c'est de la biologie, pas de la physique. Et nous n'avons pas de réponses définitives aux questions. Et je crois que nous devons tous garder cela à l'esprit, relativement à beaucoup de questions qui ont été soulevées au cours de cette conférence.

Alain : Merci. Madame.

Voix de femme : [01:43:44]

Bonjour. J'aimerais demander, comme je vis à Dundas, directement au centre de la région étudiée par John Scott dans son dernier article publié dans le journal - quel est le titre? - de la médecine scientifique en mai de cette année, et dans lequel on révèle que 40 % des tiques étaient positives dans la région où il avait collecté les tiques. Je sais que l'échantillon n'était pas très grand, mais c'est important pour moi, parce que je vis directement au centre de la région étudiée. Alors voilà ma question : Pourquoi cet écart entre les données de l'Agence de la Santé publique du Canada à propos d'Hamilton, où l'Agence affirme qu'on n'observe pas la maladie de Lyme, ou jusqu'à récemment, elle affirme « Il n'y a pas de maladie de Lyme au Canada ». N'a-t-elle effectué aucun test? Et si elle en a fait, est-ce qu'il y avait une différence - car je crois que M. Scott envoie ses tiques aux États-Unis pour les faire analyser. La méthode d'analyse est-elle différente, ou font-ils une autre analyse? Le fait d'avoir une telle incohérence dans les données scientifiques et que des renseignements si inexacts soient communiqués aux habitants d'Hamilton et des régions voisines, c'est terrible. Quelqu'un a mis une photo sur Internet d'un nid de tiques comportant des milliers de tiques dans un tout petit endroit, dans le parc où tous mes enfants jouent au tee-ball et à d'autres jeux. Ce sont des choses stressantes à voir en ligne et je me demande pourquoi il existe une si grande différence entre cette recherche et ce que nous entendons dire par l'Agence de la Santé publique. Il est atteint de la maladie de Lyme, alors il a un intérêt personnel à faire le travail. Mais j'ignore si les gens qui ne sont pas atteints de la maladie de Lyme sont aussi intéressés que nous.

Curtis : Au sujet des analyses chez les Américains, je crois que c'est plutôt ses collègues et avec qui il travaille. En ce qui concerne - et je répète que je ne suis pas un microbiologiste. Les protocoles qu'ils utilisaient - mais je crois que c'est plutôt en raison de ses collègues, ils disposent de la capacité, en matière d'analyses de laboratoire, alors c'est pourquoi ils - c'est avec qui il travaillait, en ce qui concerne les analyses de laboratoire. Concernant les renseignements qu'il a recueillis, c'est lui qui se rendait sur le terrain et trouvait les tiques, en fonction de sa surveillance. Vous savez, Hamilton, oui, nous allons en tenir compte. Nous sommes en consultation avec Hamilton. Vous savez, ce sont d'autres données, d'autres éléments - nous prenons tout, la surveillance humaine, passive, les tiques; vous savez, c'est un autre élément. On emploie trop ce mot, mais c'est une autre pièce du puzzle, à propos de ce qui se passe dans cette région. Nous reconnaissons que nous pouvons observer des tiques dans de nouvelles régions, et c'est pourquoi nous poursuivons la surveillance. Donc, nous allons parler avec Hamilton (inaudible) ce que cela signifie et où nous nous dirigerons à partir de là.

Voix de femme : C'est très frustrant, car l'Agence de la Santé publique (inaudible) les tiques et, pendant ce temps, les enseignants retirent des tiques des enfants qui jouent (inaudible).

Curtis : Oui, selon les données qu'Hamilton possède, vous savez, une grande partie des données d'Hamilton proviennent de chiens, également. C'est une autre histoire, mais ils reçoivent beaucoup de tiques provenant de chiens. Donc les données - les responsables travaillent avec les données qu'ils ont et ce sont d'autres nouvelles données qui nous ont été transmises, alors nous allons les examiner et voir ce que nous pouvons faire.

Alain : Très bien. C'est à vous.

George : [01:46:57]

Merci. Je m'appelle George. La question s'adresse à la Dre Natasha... (Inaudible). J'ai reçu un diagnostic de maladie de Lyme (inaudible). Et je me demande : laquelle est la pire, en matière de problèmes neurologiques? Sont-elles toutes pareilles?

Natasha : Non. En fait (inaudible) c'est - je me suis toujours demandé pourquoi nous avons quelques Borrelias en Europe qui causent différentes manifestations cliniques, mais qu'en Amérique du Nord, Borrelias au sens strict est capable de produire toutes les réactions. Vous comptez sur (inaudible) manifestation, peu importe. Si vous regardez de plus près, si vous menez une étude des manifestations cliniques des différentes souches de Borrelia en Europe, vous observerez qu'un (inaudible) est en fait la priorité de Borrelia afzelii. L'arthrite est principalement causée par Borrelia burgdorferi au sens strict et la neuroborréliose est généralement causée par Borrelia garinii. Mais Borrelia garinii a été séparé en deux espèces distinctes. Il y a encore garinii et il y a une nouvelle espèce, Borrelia bavariensis. En fait parmi les deux, Borrelia bavariensis est le plus grave agent causal de la neuroborréliose en Europe. Parce que l'on sait que toutes les souches qui appartiennent à cette espèce n'ont été isolées que sur des humains. C'est pourquoi vous devez être très prudent lorsque - quelqu'un vous dira - au moins quand quelqu'un me dit que (inaudible) ne semblait pas à mon avis, la réaction normale sera « Cela signifie donc que vous avez une espèce de Borreli afzelii qui sera (inaudible) pour les scientifiques Européens. Mais en Amérique du Nord, on ne devrait pas compter sur (inaudible) à 100 %. Et dans le cas de la neuroborréliose, c'est pire, je crois. Parce que la maladie doit être vraiment bien développée pour causer ces symptômes; mais entre garinii et bavariensis, bavariensis est la pire.

George : D'accord. La souche garinii que j'ai cause des symptômes neurologiques, cardiaques et arthritiques.

Natasha : Oui, oui, oui. Pendant longtemps, c'était le même groupe. Lorsqu'on parlait de la neuroborréliose, c'était toujours Borrelia garinii, et Borrelia bavariensis faisait partie de garinii. Mais maintenant, elles sont séparées. Mais elles sont de la même - d'une famille très semblable, mais avec des caractéristiques un peu différentes.

George : D'accord. Une petite question. Y aurait-il une chance, à l'avenir, de créer un virus « phage » contre la bactérie, comme on le fait en Géorgie?

Natasha : Le quoi?

George : Phage. P, H, A, G, E. Phage.

Voix de femme : (Inaudible).

Natasha : (Inaudiable) oui. Je n'en ai aucune idée.

George : D'accord.

Natasha : C'est (inaudible) si on me demande si je crois qu'il y aura un (inaudible).

George : (Inaudible).

Natasha : Oui, un vaccin contre la maladie de Lyme.

George : Parfait. Deux dernières petites questions. En Ontario, particulièrement, des panneaux sont-ils placés dans les régions endémiques, comme vous le mentionniez, que votre surveillance a vérifiées, pour avertir les gens? Des panneaux dans les deux langues officielles?

Curtis : Ce sont les bureaux de santé qui sont responsables de la signalisation. Mais la plupart d'entre - vous savez, dans les régions que nous connaissons, ces régions à risque, il existe habituellement des panneaux. Par exemple, dans la vallée de la Rouge, une de nos plus récentes, les bureaux de santé publique de Toronto, Durham et York ont tous créé un panneau commun qu'ils ont placé dans les entrées de la vallée de la Rouge pour avertir les gens. Donc, à Long Point, il y en a toujours un, à l'entrée principale. Dans tous les autres parcs, il y a des panneaux et des avertissements pour informer les gens.

George : Vous dites donc que c'est assez évident, dans toutes les régions endémiques de l'Ontario.

Curtis : (Inaudible) différents niveaux pour ceux dans ces différentes (inaudibles).

George : Il n'y a pas de problème avec les terrains de golf, les camps, les parcs publics, les endroits de ce genre?

Curtis : Selon ce qu'on trouve à ces endroits et ce qu'on leur communique. Vous savez, si vous êtes un golfeur comme moi, vous êtes probablement dans le bois la plupart du temps. Mais, vous savez, c'est à différents niveaux.

George : D'accord. La dernière chose que je voulais demander : est-ce que quelqu'un est au courant s'il existe une lettre du Collège des médecins et chirurgiens de l'Ontario décrivant aux médecins comment traiter les symptômes eux-mêmes? Quelqu'un sait-il si cela existe? D'accord. C'est que j'ai vu cette lettre.

Vett : (Inaudible) pas l'endroit pour en parler.

Alain : Oui, c'est de l'autre côté du hall, dans la salle Algonquin.

George : Ah oui?

Alain : J'ai l'impression que c'est là qu'on en parlerait. Mais je n'en suis pas sûr.

George : D'accord. Je crois que c'est tout, à moins qu'il y ait d'autres sujets, il y a Mycoplasma, la transmission sexuelle (inaudible), les crises de panique, (inaudible), la maladie de Lyme chronique. Les co-infections bactériennes demeurent-elles dans l'organisme comme c'est le cas du paludisme et ainsi de suite?

Natasha : Malheureusement, je n'aime pas (inaudible). Dans une salle de l'autre côté de la rue, il y avait - une discussion prétendument très intéressante sur les bactéries persistantes. Afin de survivre, même à une réaction de l'humain, la bactérie pénètre profondément dans les tissus et tente de se dissimuler de votre réponse immunitaire dans vos tissus. Donc, normalement, si elle se rend dans les articulations, la rate, le cœur ou tout autre endroit que les antibiotiques ne peuvent pas atteindre, elle survivra.

George : D'accord.

Natasha : Il existe une petite différence, entre les bactéries résistantes et les bactéries persistantes, et vous devriez absolument la connaître.

George : Donc, c'est dans la structure musculo-squelettique et où...

Natasha : Peut-être.

George : En d'autres mots, si je l'ai encore et que je contracte une maladie chronique ou quelque chose du genre, ou à mesure que je vieillis, elle pourrait revenir.

Natasha : En fait, ce n'est pas un sujet abordé par ce comité. Mais je vais vous dire que « persistante » signifie qu'aussitôt que la pression des antibiotiques, de tout autre traitement, d'une différence du pH, du manque de nourriture passe, Borrelia s'en remettra.

George : D'accord. Très bien, merci.

Alain : Merci beaucoup. Je dois maintenant vous mettre au travail et j'ai demandé à Éric, notre technicien, de verrouiller la porte pour que vous ne puissiez pas quitter cette salle immédiatement. Je viens de regarder à l'arrière et de voir quelqu'un sortir. Et voilà, c'est le pouvoir que j'ai. Mais avant que vous partiez, je l'ai déjà mentionné, c'est la troisième fois... Demain matin, lorsque nous commencerons, vous aurez un aperçu de ce qui s'est passé dans les trois séances en petits groupes. Vous devez me dire, pour demain matin, quels sont les importants messages que vous voulez que je communique. Je ne disposerai pas de beaucoup de temps, je ne pourrai pas rendre justice aux deux heures d'interaction et de questions que nous avons passées. Mais quels sont les importants messages qui doivent ressortir de cet après-midi? C'est ce que je vous demande.

Laissez-moi vous donner un exemple de ce que j'ai entendu, et je peux vous garantir que je me trompe. J'ai entendu des commentaires à propos des cartes des zones de risque que nous avons vues et du besoin de les mettre continuellement à jour. Nous avons aussi entendu certains usages inappropriés de ces cartes qui sont très inquiétants, car beaucoup de ces cartes des zones de risque sont utilisées pour déterminer des analyses, des diagnostics, des demandes d'indemnisation. C'est inquiétant; c'est un important message que j'ai entendu aujourd'hui. Il y en a d'autres. Nous avons parlé - j'ai entendu dire qu'il y aurait peut-être des lacunes dans notre surveillance. Qu'arrive-t-il lorsque des personnes contractent la maladie à l'extérieur du Canada, puis viennent ici? En tenons-nous compte? Savons-nous ce qui se passe? Voilà donc certains des importants messages que j'aimerais transmettre, demain, et vous devez me dire si j'ai bien visé ou non dans les deux exemples que je vous ai donnés.

C'est ce que je veux que vous fassiez durant les cinq prochaines minutes, pas plus. Si vous êtes assis près de quelqu'un que vous aimez bien, en qui vous avez confiance, et je peux le voir dans quelques coins, je veux que vous teniez un petit caucus pour vous demander « Quels sont les importants messages qui, à notre avis, sont ressortis, cet après-midi? » Si vous êtes seul, trouvez quelqu'un que vous aimez bien dans la salle pour avoir cette conversation. Si vous ne désirez par échanger avec un collègue ou quelqu'un dans la salle, vous pouvez avoir un monologue avec vous-même - c'est permis de se parler à soi-même - durant les cinq prochaines minutes. Mais dans cinq minutes, je vais prendre ce micro et vous le passer pour que vous nous disiez quels sont les importants sujets qui vous ont touchés au cours de l'après-midi. Voilà, c'est la mission. C'est votre deuxième mission. La première consistera à remercier nos conférenciers qui nous ont transmis tous ces renseignements cet après-midi. Merci beaucoup. Nous devons maintenant nous y atteler : Quels sont les importants messages que vous avez entendus, dont nous avons discuté au cours de l'après-midi? Je vais vous donner quelques minutes pour que vous en discutiez entre vous, puis nous ferons passer le micro. Allez-y.

[La mission est terminée.]

Alain : [00:00]

Plusieurs ont été décrits, donnez-m'en un et écoutez les autres, qui peuvent avoir le même message clé. Et si vous ne le biffez pas de votre liste, je reviendrai pour un deuxième tour, d'accord? J'aimerais faire cela assez rapidement. Qui voudrait commencer? J'allais aller là-bas, mais elle a été plus rapide. Je reviendrai vers vous, d'accord? Je vais vous donner ceci parce que je veux prendre des notes.

Voix de femme : [00:24]

L'un des points que nous avons un peu évoqués est le fait que les limitations des données se perdent dans la traduction lorsque celles-ci sont transmises aux profanes ou aux médecins, ou à d'autres personnes en première ligne.

Alain : Donc la traduction, la perte de sens, lors de la transmission des données...

Voix de femme : Ou les limitations des données dans la mesure où, dans certains cas, elles ne sont pas utiles ou sont relativement limitées, sur le plan des souches qui sont étudiées.

Alain : Parfait, d'accord? Excellent message. À qui le tour? Levez la main. Nous avons une main juste là, parfait.

Voix de femme : [01:03]

Désolée, j'en ai quelques-uns, mais j'irai avec…

Alain : Donnez-m'en deux. D'accord? Donnez-m'en deux.

Voix de femme : D'accord. D'abord, je pense, pour insister sur ce qu'elle vient de dire, que nous ne reconnaissons pas toutes les espèces différentes de Borrelia qui sont présentes ici. Par conséquent, nous - notre analyse, que nous savons inexacte pour Borrelia burgdorferi, ne détecte aucune des autres espèces qui sont présentes. Nous devons donc d'abord reconnaître qu'elles sont ici - pour faire le bond à partir de là, en ce qui concerne la collecte des données, si nous collectons des données exactes, nous n'avons certainement pas besoin d'éliminer la collecte provenant des chiens et d'autres espèces. Si nous obtenons un ensemble de données exactes, et il est peut-être vrai que les ressources sont insuffisantes, nous devons donc attribuer les ressources à ces choses, parce que si vous éliminez toutes ces choses, vous n'obtenez pas un portrait exact de ce que les données représentent.

Alain : J'en ai entendu trois. Bien.

Voix de femme : D'accord.

Alain : Bravo. Les données ne se rendent pas.

Voix de femme : [02:30]

Par ailleurs, pour continuer avec ce que Jess a dit, le rôle que la participation de la communauté peut jouer dans une représentation plus précise des données, si les gens vont sur le terrain, exercent la méthode du filet traînant et collectent ainsi des tiques, cela donne un portrait encore plus vaste et clair aux chercheurs.

Alain : C'est aussi, comme on nous l'a dit, c'est aussi un très bon moyen de renforcer la participation de la communauté et de sensibiliser la population.

Voix d'homme : [02:55]

En ce qui concerne les cartes sur les risques de tiques et les régions endémiques pour la maladie de Lyme, il est évident que tous s'entendent pour dire qu'elles doivent être mises à jour. Mais elles doivent être mises à jour avec un ensemble de données intégrées, qu'il s'agisse de surveillance passive, de surveillance active et des données des vétérinaires.

Alain : D'accord, très bien. Bon, qui veut prendre le relais?

Voix de femme : [03:21]

Bonjour tout le monde. En fait, je vais juste aller un peu plus loin sur ce point, parce que nous avons noté les mêmes choses que ce qui a déjà été dit. L'une des choses que j'ai entendues indirectement est que nous avons besoin de plus d'argent et de plus de ressources en ce qui concerne les tests, afin de pouvoir inclure plus de cas humains, mais aussi d'animaux. J'ai l'impression que tous les échantillons ne sont pas analysés, et je crois qu'afin de faire une surveillance exacte, nous devons le faire. De plus, nous avons entendu des représentants de l'Ontario parler de la surveillance qui est effectuée pour leurs propres vecteurs, mais nous n'avons rien entendu de la part d'aucune autre province. Et je pense que cette surveillance doit être développée dans tout le pays.

Alain : Parfait, merci beaucoup.

[Inaudible]

Alain : Vous pouvez vouloir à tout prix prendre le micro, mais s'il vous plaît, pas de violence.

Voix de femme : [04:12]

L'un des gros problèmes soulevés est - attendez une seconde - le gros problème est l'espace pour refuser le diagnostic. Si, dans une province donnée, un médecin soumet trop d'études de cas, alors son Collège des médecins et chirurgiens va le harceler. De plus, une de mes bêtes noires concerne la variété démographique au Canada - pourquoi? Parce que nous avons tellement d'échelons d'autorités sanitaires. Pourquoi ne pourrions-nous pas demander au moins à certains groupes de traduire l'information dans les différentes langues? Ainsi, ces provinces, peu importe lesquelles, pourront piocher dans la même source générale d'information agréée et uniforme d'un océan à l'autre.

Alain : Donc, l'information doit refléter la diversité de ce pays; excellente remarque. Bien; autre chose? D'accord, faites passer ce micro. Il a peut-être besoin d'aller de l'autre côté; parfait.

Voix de femme : Bonjour.

Alain : Je vois des mains levées dans le fond. Ce sera bientôt votre tour. Allez-y, je vous en prie.

Voix de femme : [05:19]

En fait, j'ai deux choses. La première, pour reprendre ce que vous avez dit sur votre conversation avec un agent de votre bureau de santé local (inaudible), est qu'il a affirmé qu'ils n'étaient pas financés pour effectuer la surveillance et, en particulier, la surveillance de la maladie de Lyme à transmission vectorielle, c'est vrai. Alors je crois - désolée, désolée. Je suppose que j'insisterais sur ce point, sur le fait que, si nous voulons que la surveillance au niveau du bureau local de santé publique soit continue et effectuée, alors nous devrions chercher des sources de financement pour ce faire. Ensuite, l'autre point porte sur la reconnaissance lors de la surveillance de la maladie chez les humains, à savoir les lacunes. Lorsqu'un cas clinique est diagnostiqué par un médecin, il est signalé au bureau local de santé publique et nous le signalons à la province, et c'est très bien. Mais, à mon avis, il y a d'énormes variations dans toute la province, en ce qui a trait aux connaissances des médecins. Donc, en fait, ce point touche vraiment à la fois à la surveillance et aux secteurs d'éducation. Il s'agit en gros de vraiment tenir les prestataires de soins de santé dans toute la province au courant de certains des renseignements les plus récents.

Alain : Ce sont des remarques très pertinentes. Merci. Si vous pouvez faire passer le micro - allez-y.

Voix de femme : [06:34]

D'accord. Pour poursuivre sur le point relatif à la surveillance, nous savons que la plupart des gens ne vont pas aller sur Internet et consulter des sites Web pendant qu'ils marchent sur un sentier pour savoir ce qu'ils devraient chercher. Peut-être que les panneaux devraient être beaucoup plus visibles ou plus nombreux, et même plus que bilingues, multilingues, en fonction de la région où l'on se trouve. Juste pour que les gens puissent être informés. Mais il y a autre chose : en ce qui concerne la preuve de la surveillance, je pense qu'il serait très bénéfique si les bureaux de santé de chaque comté publiaient cette information, que ce soit dans le journal ou par un autre moyen, pour que la population de cette région puisse être informée et sache exactement quels sont les facteurs de risque, afin de pouvoir prendre les précautions appropriées. Cela éviterait beaucoup de problèmes et beaucoup de souffrance à beaucoup de gens.

Alain : Remarques très pertinentes, merci. On peut peut-être faire passer le micro vers le fond, ce serait bien.

Voix d'homme : [07:41]

Bonjour. Quelque chose que j'ai oublié de mentionner. La semaine dernière, je suis passé au ministère de l'Environnement, au bout de ma rue, et il y a une affiche sur les tiques. Avec un gros « X » au marqueur noir sur la Nouvelle-Écosse, où la surveillance est barrée, elle ne se fait pas. Pour moi, ce signe signifie « Nous n'acceptons pas de tiques. Ne nous importunez pas. Nous en recevons trop. Vous perdez trop de temps avec cela. » Pas d'endroit où les envoyer, rien ne leur arrive. Donc ce problème doit être réglé à l'autre bout aussi. L'autre point que nous avons soulevé ici était le fait qu'on compte sur les zones endémiques pour exclure les gens du diagnostic. Le terme que j'ai privilégié était « zone chaude ». Et je pense que cela fait probablement assez de messages de ma part. Qui d'autre veut...

Alain : Il faut le faire passer devant. Oh, apparemment, il faut le faire passer au fond. Jim?

Jim : [08:38]

Oui, il y a, je pense, des normes qui sont différentes dans la déclaration des taux d'infection des tiques, et je vais prendre l'exemple de la Colombie-Britannique. Dans les présentations par affiches données par des membres du Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, ceux-ci indiquent qu'il y a des variations, d'une région à l'autre, entre les taux d'infection des tiques. Pourtant, quand ce taux est présenté au public, il est dit et répété qu'il représente 0,56 % de la population des tiques du genre Ixodes, ce qui est très, très faible. Or, nos tiques viennent de Californie et de régions qui signalent régulièrement que les taux d'infection des tiques varient énormément d'un comté à l'autre. On peut passer d'un taux d'infection des tiques très faible à un taux d'infection des tiques très élevé. Comment se fait-il donc qu'on donne systématiquement au public un taux uniforme et qu'on ne nous transmette jamais les données, région par région? Quel est le taux d'infection des tiques dans le parc de Cultus Lake? Quel est le taux d'infection des tiques dans le parc Langley? Quel est le taux d'infection des tiques à Shawnigan Lake, où les enfants vont en camp tous les ans? C'est le type de données dont le public a besoin, et pas de ce taux uniforme d'infection des tiques. Et je pense que cela doit changer, sinon le public et les médecins sont induits en erreur.

Alain : Super. Donc, la granularité et la précision des données sont absolument essentielles pour que le public soit informé et puisse effectuer des activités à l'extérieur en connaissance de cause. Allez-y, je vous en prie.

Voix d'homme : [10:26]

Un commentaire très rapide à ce sujet, Jim : si vous regardez les cartes données par le Centre de contrôle des maladies, elles montrent des taux différents, en fonction de l'échantillonnage. Mais j'imagine que, s'ils donnent un chiffre global, ils donnent une moyenne, je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, il faut vraiment regarder les cartes fournies pour voir à quel point les taux sont réellement variables, comme c'est le cas en Californie et dans d'autres régions. Ou bien, est-ce que j'ai mal compris?

Voix d'homme : [10:58]

Chaque fois que le public pose cette question ou qu'un journaliste pose cette question, c'est toujours ce chiffre de 0,56 % qui ressort, pour toute la province. Il n'y a pas de variation régionale, et l'information qui est transmise aux médecins à Kelowna, à Cranbrook, dans toutes ces régions, est en gros la même valeur représentative. C'est pourquoi cela doit changer.

Alain : D'accord, très bien. Merci. Pouvez-vous faire passer le micro devant, s'il vous plaît?

Voix de femme : Désolée, c'est encore moi. J'ai oublié de dire quelque chose.

Alain : (Inaudible). Comment avez-vous réussi à intercepter le micro? Allez-y.

Voix de femme : [11:41]

Bien. L'une des choses que nous avons repérées dans notre petit groupe est en fait, j'espère, quelque chose qui va changer. Il s'agit des personnes qui présentent vraiment des rapports de surveillance. Je me connais, et je connais beaucoup de personnes qui ont parlé hier soir, et nous avons remarqué que beaucoup de médecins ne nous soutiennent pas vraiment, ils ne reconnaissent pas notre état, ils ne nous ont pas diagnostiqués. Nous devons souvent consulter des naturopathes. Ceux-ci reconnaissent la maladie. Nous devons aller voir des médecins aux États-Unis. J'aimerais vraiment que ces personnes signalent les cas. Je pense que nos chiffres seraient plus exacts.

Alain : D'accord, remarque pertinente. Merci. Faites passer le micro à Jill, s'il vous plaît. Jill?

Jill : [12:25]

C'est exactement ce que j'allais dire. Nous avons un cercle complet de - les données de Santé Canada s'appuient sur les données déclarées par les professionnels de la santé, mais ces déclarations ne sont pas effectuées dans toutes les provinces; par conséquent les données de Santé Canada ne sont pas exactes. C'est donc un cercle vicieux de données inexactes. Cela doit changer.

Alain : Bien, d'accord. Je vais prendre quelques remarques de plus, car nous aurons bientôt épuisé le sujet, d'accord?

Voix de femme : [12:57]

Je vais juste ajouter cela rapidement : une chose que l'on peut faire sur le site Web des CDC, il est très facile d'accéder aux données pour consulter la répartition par année, ou la répartition par État. Et il est difficile d'obtenir ces données pour le Canada. Ce serait sympa de voir l'Agence de la santé publique du Canada faire la même chose pour que tout le monde puisse vraiment savoir quel est le risque dans sa région et par province.

Alain : Oui, excellente remarque. Bien. Nous allons faire passer le micro vers le fond, là-bas. Merci beaucoup.

Voix d'homme : [13:27]

Nous avons eu une discussion sur les cartes de risque. Une chose qui en est ressortie est qu'il est impossible d'avoir des renseignements parfaits partout, il va juste falloir faire avec. Mais évidemment, consacrer plus de ressources à la surveillance aiderait à améliorer cela. Le lien avec cela, c'est qu'il n'existe aucune carte de risque parfaite, et qu'il y a un problème avec l'interprétation des régions qui n'ont pas de données, car on croit qu'elles ne présentent aucun risque. Et je crois que la façon dont ces cartes sont utilisées et mal utilisées doit être prise en compte. Et donc, idéalement, nous aurions des cartes du risque basées sur des données complètes représentatives sur le plan géographique. Il y a différentes manières d'y parvenir, mais une espèce de stratégie pour normaliser la façon dont les données sont recueillies parmi les provinces et une sorte de stratégie globale pour produire les cartes qui sera utile, soit des initiatives qui sont déjà en cours à l'Agence de la santé publique et dans les différentes agences provinciales et qui, à mon avis, doivent vraiment être encouragées et soutenues, aussi bien financièrement que par ce genre d'initiatives, parce que c'est cela qui va fournir le type de renseignements que les personnes recherchent dans ces cartes. Aviez-vous d'autres remarques? Vous?

Alain : Bien, merci beaucoup.

Nick : Puis-je seulement (inaudible).

Alain : Nick.

Nick : [14:58]

Des choses que j'ai entendues, mais qui n'ont pas été répétées ici, et corrigez-moi si je me trompe. L'une était systématique, que nous devrions faire quelque chose d'un peu systématique. Est-ce que je l'ai entendu dire? L'autre était la notion de santé unique, continuer à agir avec les vétérinaires. C'est bien cela? Oui? Et la troisième était la surveillance citoyenne, les taux des citoyens.

Alain : Nous en avons parlé, oui. Bien sûr. OK, merci. Ryus, vous voulez ajouter quelque chose? Pouvez-vous lui passer rapidement le micro, puis nous allons ajourner la séance, après cela? Pas de pression, Ryus. Pas de pression.

Ryus : [15:43]

Sur le même sujet, soit repérer les régions qui ont des taux d'infection plus élevés, il serait également utile de - ce sera plus difficile parce que, dans bon nombre de provinces, ils ne les analysent pas, en réalité. Mais pour différentes espèces de la bactérie, par exemple, à ma connaissance, l'espèce miyamotoi a été confirmée au Manitoba, mais ce n'est mentionné nulle part. Donc, si l'on prend un parc, disons, quelque part au Manitoba, ou dans n'importe quelle province qui a confirmé des taux d'infection par une souche européenne ou par n'importe quelle autre souche, c'est une information importante à connaître. Parce que si vous êtes dans une zone à risque qui a une infection pour laquelle vous ne pouvez pas vraiment faire un test de dépistage ici au Canada, vous avez besoin de le savoir.

Alain : D'accord, très bien. Merci. Mesdames, Messieurs, merci du temps que vous nous avez accordé aujourd'hui. Aujourd'hui, nous avons débordé en partie sur la discussion de demain, mais ce n'est pas grave, car demain, nous voulons étudier la question suivante : À quoi ressemble un système de surveillance idéal pour nous au Canada? Réfléchissez-y ce soir. Laissez vos rêves évoluer et, demain, la conversation tournera autour de la manière dont nous pouvons y parvenir. Une annonce très importante : j'ai trouvé un portefeuille avec 200 $ dedans. J'ai réussi à attirer votre attention. Il y a une navette qui va partir - elle est probablement déjà partie, mais si vous avez envie de courir pour voir si elle est partie, elle était censée partir vers cinq heures moins le quart. Il y a une autre navette qui part à cinq heures et quart. Nous reprendrons demain dans la salle d'à côté, Algonquin, à 9 h. Bonne soirée, et merci pour vos efforts jusqu'à la fin.

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