Définition nationale de cas : Virus Powassan
Date de la dernière révision/du dernier examen : janvier 2024
Sur cette page
- Déclaration à l’échelle nationale
- Type de surveillance
- Classification des cas
- Critères de laboratoire
- Preuve clinique
- Exposition
- Code(s) de la CIM
- Commentaires
Déclaration à l'échelle nationale
Les cas confirmés et probables de la maladie doivent être déclarés à l'Agence de la santé publique du Canada.
Type de surveillance
Déclaration systématique de chaque cas aux autorités fédérales.
Classification des cas
Cas confirmé
Un cas qui répond aux critères de confirmation des résultats de laboratoire avec ou sans preuve clinique.
Cas probable
Un cas qui répond aux critères de soutien des résultats de laboratoire et preuve clinique.
Critères de laboratoire
Les tests de confirmation en laboratoire comprennent :
- l'isolement du virus POW dans le sang, le liquide céphalo-rachidien (LCR), le tissu cérébral ou tout autre liquide ou tissu biologique; ou
- la détection d'acides nucléiques particuliers au virus POW dans le sang, le LCR, le tissu cérébral ou tout autre liquide ou tissu biologique; ou
- la détection sérologique de l'IgM particulière du virus POW par essai immuno-enzymatique (EIA) et observation d'une augmentation importante du titre d'anticorps neutralisants par des tests de séro-neutralisation par réduction des plages (PRNT) entre le sérum aigu et le sérum de convalescence sans preuve d'autres flavivirus; ou
- la séroconversion de l'IgM particulière au virus POW par EIA (négatif à positif) entre le sérum aigu et le sérum convalescent et détection d'anticorps neutralisants par des PRNT égal ou supérieur à 20 sans preuve d'autres flavivirus; ou
- l'augmentation importante du titre d'anticorps totaux par le test d'inhibition de l'hémagglutination (HI) entre le sérum aigu et le sérum convalescent et détection d'anticorps neutralisants par des PRNT égal ou supérieur à 20 sans preuve de la présence d'autres flavivirus; ou
- la séroconversion du titre d'anticorps total par le test HI (négatif à positif [égal ou supérieur à 20]) entre le sérum aigu et le sérum convalescent et détection d'anticorps neutralisants par des PRNT égal ou supérieur à 20 sans preuve d'autres flavivirus; ou
- la détection de l'IgM particulière au virus POW par un test EIA sur le LCR (le sérum n'est pas inclus) et observation d'un titre d'anticorps neutralisant par des PRNT égal ou supérieur à 20 sans preuve de la présence d'autres flavivirus.
Les tests de soutien en laboratoire comprennent :
-
la détection sérologique de l'IgM particulière au virus POW par dosage EIA et observation d'un titre d'anticorps neutralisant par des PRNT égal ou supérieur à 20 sur un seul sérum; ou
la détection sérologique de l'IgM particulière du virus POW par EIA sans augmentation importante du titre d'anticorps neutralisants par des PRNT entre le sérum prélevé en phase aiguë et celui prélevé en phase de convalescence; ou
la détection sérologique d'un titre HI unique égal ou supérieur à 20 et détection d'anticorps neutralisants par des PRNT.
Preuve clinique
Description clinique :
La plupart des personnes infectées par le virus POW sont asymptomatiques.
La période d'incubation va de 1 à 5 semaines, bien que la plupart des patients ignorent quand ils ont été exposés.Note de bas de page 1 Les symptômes de la phase fébrile initiale de la maladie peuvent inclure de la fièvre, des maux de gorge, de la somnolence, des maux de tête et de la désorientation.Note de bas de page 2
Cette phase peut évoluer vers une maladie neuroinvasive, qui peut inclure de la fièvre, des vomissements, une détresse respiratoire, une perte de coordination, des difficultés d'élocution, une paralysie et des crises d'épilepsie.Note de bas de page 2
Le taux de létalité de la maladie neuroinvasive de Powassan a été signalé comme pouvant atteindre 10 %, avec jusqu'à 50 % des survivants souffrant de séquelles neurologiques à long terme.Note de bas de page 1
Critères cliniques :
La preuve clinique comprend au moins un des symptômes de la phase fébrile initiale ou de la maladie neuro-invasive (se reporter à la description clinique).
Exposition
La maladie à virus Powassan est une maladie transmise par les tiques et causée par le flavivirus POW. Il existe deux lignées du virus POW qui provoquent toutes deux des maladies chez l'humain, à savoir : la lignée prototypique, la lignée I du virus POW, et le virus de la tique du cerf ou lignée II du virus POW. Le virus POW est transmis à l'humain par un petit nombre d'espèces de tiques Ixodes, notamment :
- la tique à pattes noires (Ixodes scapularis), principal vecteur du virus de la tique du cerf;
- la tique de la marmotte (Ixodes cookei) et la tique de l'écureuil (Ixodes marxi), principaux vecteurs de la lignée I du virus POW.
Les patients qui ont récemment passé du temps dans des habitats potentiels pour les tiques ou qui ont des antécédents de morsure de tique doivent être pris en considération (bien que de nombreux patients ne se souviennent pas d'une morsure de tique, l'absence de morsure de tique ne doit pas empêcher d'envisager le virus POW). En outre, les antécédents de voyage dans des zones endémiques pour d'autres flavivirus, tels que l'encéphalite à tiques, le virus du Nil occidental, la dengue ou le virus Zika, doivent être pris en compte en raison de la probabilité de réactivité croisée dans les tests de laboratoire. La répartition spatiale du virus de la tique du cerf au Canada est semblable à la répartition géographique des populations établies de tiques à pattes noires qui correspond aux zones à risque de la maladie de Lyme.
Informations actualisées concernant la répartition des zones à risque pour la maladie de Lyme
Le risque de transmission par transfusion reste incertain et mérite la vigilance.Note de bas de page 3
Code(s) de la CIM
Code(s) de la CIM-10-CA
- A84.8 Autres encéphalites virales transmises par les tiques (y compris Louping ill et maladie à virus Powassan)
Code(s) de la CIM-9-CA
- 063.8 Autres encéphalites virales à tiques
Commentaires
- Ces définitions ne sont utilisées qu'à des fins de surveillance et d'épidémiologie et ne doivent pas être utilisées à des fins de dépistage clinique.
- En raison de la réactivité sérologique croisée entre les flavivirus, un titre d'anticorps par des PRNT sur un seul échantillon doit être au moins quatre fois supérieur à celui d'autres flavivirus pertinents (p. ex. encéphalite à tiques, virus du Nil occidental, dengue, Zika), sur la base de la zone géographique d'exposition, des voyages et/ou des antécédents de vaccination.
- Chez les patients immunodéprimés, des titres faibles peuvent être observés et d'autres types de tests, comme la réaction de polymérisation en chaîne, doivent être envisagés dans ces cas. En outre, dans certains cas, un seul échantillon de sérum peut être reçu à la suite d'une maladie mortelle.
- Le LCR ne doit pas être soumis exclusivement, car le rendement en matière de dépistage de la détection sérologique des anticorps IgM par méthode immuno-enzymatique (ELISA) sur ces échantillons reste inconnu. Les échantillons de LCR doivent être soumis en même temps que les échantillons de sérum.
- Les dépistages doivent être effectués par les laboratoires provinciaux de santé publique et/ou les centres de dépistage de référence appropriés comme le Laboratoire national de microbiologie (LNM). Les tests de détection des anticorps particuliers au virus POW doivent être effectués dans un centre de référence approprié comme le LNM.
Références
- Note de bas de page 1
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Ebel GD. Update on Powassan virus: Emergence of a North American tick-borne flavivirus. Annu Rev Entomol. 2010; 55:95-110.
- Note de bas de page 2
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Hermance ME, Thangamani S. Powassan Virus: An Emerging arbovirus of public health concern in North America. Vector-Borne and Zoonotic Diseases. 2017; 17(7): 453-462. doi:10.1089/vbz.2017.2110
- Note de bas de page 3
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Bloch EM, Tobian AAR, Katz LM. Powassan virus: What is the risk to the blood supply? Transfusion. 2021; 61(12):3286-3288. doi:10.1111/trf.16725.
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