Annexe 3 : Obésité au Canada – Conséquences des facteurs comportementaux et socio-économiques sur la prévalence de l’obésité au sein de la population – sommaire de la méthodologie

Annexe 3 : Conséquences des facteurs comportementaux et socio-économiques sur la prévalence de l’obésité au sein de la population – sommaire de la méthodologie

Sources de données et mesuresNote de bas de page 203

Pour la présente étude, les cycles de l’ESCC de 2000-2001, de 2003 et de 2005 ont été regroupés de manière à obtenir un échantillon total d’une taille de 283 097 adultes âgés de 18 ans et plus. Cette méthode combine les données au niveau du dossier, et le fichier résultant est traité comme échantillon tiré d’une vaste population « moyenne » de 2000 à 2005. Comparativement aux autres années, la collecte des données pour les cycles de 2000-2001 s’est faite plus souvent en personne que par téléphoneNote de bas de page 204.

L’indice de masse corporelle (IMC) a été calculé à partir des valeurs de taille et de poids autodéclarées selon la formule :

IMC = poids (kg) / taille (m)2

Les IMC ont été classés selon le système international suivantNote de bas de page 7 :

  • poids normal : IMC = 18,5 kg/m2 à 24,9 kg/m2
  • embonpoint : IMC = 25 kg/m2 à 29,9 kg/m2
    • embonpoint I : IMC = 25 kg/m2 à 27,4 kg/m2
    • embonpoint II : IMC = 27,5 kg/m2 à 29,9 kg/m2
  • obésité : IMC ≥ 30 kg/m2

Comme cette étude portait essentiellement sur le risque associé à l’embonpoint et à l’obésité chez l’adulte, 7 322 participants (5 955 femmes et 1 367 hommes) dont l’IMC était inférieur à 18,5 kg/m2 ont été exclus de l’échantillon étudié final.

Ces variables explicatives d’intérêt ont été définies comme variables dichotomiques et comprenaient les éléments suivants : célibataire/séparé/divorcé (oui ou non), revenu total du ménage (quintile le plus faible ou quintile le plus élevé), statut d’immigrant (oui/non), statut de minorité visible (oui ou non), lieu de résidence rurale (oui ou non), usage quotidien du tabac (oui ou non), sédentarité (oui ou non), faible consommation de fruits et légumes (oui ou non) et consommation d’alcool élevée (oui ou non). Consulter les statistiques descriptives au tableau 7.

Analyse

Pour toutes les variables, des estimations descriptives, entre autres les proportions et les intervalles de confiance à 95 %, ont été calculées séparément selon le sexe.

Des modèles de Poisson ont été utilisés pour évaluer la contribution simultanée des facteurs de risque démographiques, sociaux et comportementaux dans la prédiction de l’embonpoint et de l’obésité chez l’adulte. La distribution de Poisson sert ici à estimer les résultats dichotomiques, car les fonctions logistiques surestiment généralement la prévalence transversale des maladies courantes205‑207. Un autre avantage associé au recours au modèle de Poisson réside dans la production de ratios de prévalence, qui permettent de mieux évaluer le risque relatif que les ratios d’incidence rapprochés. Toutes les analyses ont utilisé les poids et la probabilité « bootstrap » adaptés à la population canadienne de 2001 et ont été estimées à l’aide de la procédure de rééchantillonnage « BSWREG ».

Les fractions étiologiques des risques (FER) ont été calculées à partir des ratios de risque (RR) ajustées à l’aide d’une équation prudente permettant d’éviter l’éventuelle confusionNote de bas de page 208 :

FERaj = proportion de la population exposée au facteur de risque * [(RRaj – 1) / RRaj]

dans laquelle RRaj est le risque relatif d’obésité, dans ce cas associé au facteur de risque spécifié.

Récemment, le nombre de personnes à risque au sein de la population a été proposé comme nouvelle mesure pour quantifier et communiquer le fardeau pour la population d’un facteur de risque ou, inversement, le nombre potentiel d’événements morbides susceptibles d’être prévenus au sein d’une population par l’élimination de ce facteur de risque, d’une façon facilement conceptualisée par les décideurs et le public en généralNote de bas de page 209–210. Cette mesure peut être appliquée à la planification des ressources et à l’évaluation des interventions en matière de santé publique. On a utilisé la formule suivante pour le nombre de personnes à risque au sein de la population, applicable aux conceptions transversalesNote de bas de page 87 :

Nombre de personnes à risque au sein de la population = proportion de la population dans la catégorie résultat * nombre dans la population * FERaj

Le calcul des intervalles de confiance pour la FER et pour le nombre de personnes à risque au sein de la population a été basé sur une méthode d’inégalité de Bonferroni prudenteNote de bas de page 211 : Stata 9.2 (Stata Corp, Texas Station) a été utilisé exclusivement pour effectuer les analyses.

Il convient de noter que cette étude s’est appuyée sur des données transversales représentatives à l’échelle nationale pour estimer la contribution des différents facteurs au fardeau pour la population de l’embonpoint et de l’obésité. L’analyse ne permet pas d’établir explicitement une relation de cause à effet entre les variables prédictives (p. ex. statut d’immigrant, consommation de fruits et légumes) et le résultat d’intérêt (p. ex. embonpoint ou obésité). À la place, comme avec les autres études qui ont de façon semblable utilisé des données transversales pour explorer l’impact potentiel sur la population associé à l’élimination d’un facteur de risque d’intérêt, l’interprétation des constatations actuelles devrait être considérée comme suggérant une relation entre les deux variables, après prise en compte des autres covariablesNote de bas de page 87. D’autres études utilisant des données longitudinales canadiennes représentatives à l’échelle nationale devraient être utilisées pour confirmer les résultats décrits ici.

Statistiques descriptives

Tableau 7 : Taille de l’échantillon, caractéristiques démographiques et prévalence de déterminant social et de facteurs de risque comportementaux et sanitaires selon le sexe, Canada 2000-2001, 2003, 2005
  Femmes Hommes
Taille de l’échantillon (nbre) 148 844 134 253
Échantillon pondéré (nbre) 10 217 995 10 568 461
Âge (moyen, intervalle de confiance [IC] à 95 %) 44,4 (44,3-44,5) 43,6 (43,5-43,7)
Revenus les plus faibles (%, IC à 95 %) 23,6 (23,2-24,0) 17,4 (17,1-17,7)
Revenus moyens (%, IC à 95 %) 61,8 (61,4-62,3) 63,4 (62,9-63,8)
Revenus les plus élevés (%, IC à 95 %) 14,6 (14,2-15,0) 19,2 (18,8-19,6)
Statut d’immigrant (%, IC à 95 %) 21,7 (21,3-22,1) 21,9 (21,5-22,3)
Minorité visible (%, IC à 95 %) 14,2 (13,8-14,5) 14,5 (14,1-14,8)
Célibataire, séparé(e), divorcé(e) (%, IC à 95 %) 33,8 (33,4-34,2) 31,3 (30,9-31,7)
Lieu de résidence rural (%, IC à 95 %) 17,7 (17,4-18,0) 18,8 (18,6-19,1)
Tabagisme quotidien (%, IC à 95 %) 23,9 (23,6-24,3) 28,3 (27,9-28,6)
Sédentarité (%, IC à 95 %) 53,1 (52,7-53,5) 49,2 (48,8-49,7)
Consommation d’alcool élevée (%, IC à 95 %) 12,1 (11,8-12,4) 31,2 (30,8-31,6)
Moins de 5 portions de fruits et légumes (%, IC à 95 %) 54,1 (53,7-54,6) 67,8 (67,4-68,3)
Poids normal (18,5 ≤ IMC < 25) (%, IC à 95 %) 54,0 (53,6-54,4) 40,7 (40,3-41,2)
Embonpoint I (25 ≤ IMC < 27,5) (%, IC à 95 %) 16,5 (16,2-16,8) 24,3 (23,9-24,6)
Embonpoint II (27,5 ≤ IMC < 30) (%, IC à 95 %) 10,7 (10,5-10,9) 17,2 (16,9-17,5)
Obésité (IMC ≥ 30) (%, IC à 95 %) 14,8 (14,5-15,1) 16,8 (16,5-17,1)

Source : R. Hawes et P. Stewart, manuscrit non publié préparé pour l’Agence de la santé publique du Canada; basé sur une analyse des enquêtes regroupées de 2000-2001, de 2003 et de 2005 sur la santé dans les collectivités canadiennes, Statistique Canada.

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