Plan d’intervention de l’Agence de la santé publique du Canada pour la gestion de la maladie à virus Ebola Soudan, 2022

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(811 K, 12 pages)

Organisation : Agence de la santé publique du Canada

Date publiée : décembre 2022

Cat. : # H14-423/2022F-PDF

ISBN : # 978-0-660-46271-4

Pub. : # 220583

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Contexte

Le 20 septembre 2022, les autorités sanitaires ougandaises ont déclaré une éclosion de maladie à virus Ebola causée par le virus Ebola Soudan, ou maladie à Ebolavirus Soudan (MVES). La maladie à virus Ebola est une maladie virale grave et aiguë causée par des virus à acide ribonucléique (ARN) du genre Ebolavirus, qui appartient à la famille des Filoviridae. Ebolavirus Soudan est l'une des 4 espèces du virus Ebola qui provoquent des maladies chez l'humain. Le virus à l'origine de cette éclosion est connu sous le nom de virus Ebola Soudan (EBOS) et est le seul virus appartenant à l'espèce Ebolavirus Soudan. L'EBOS est considéré comme particulièrement virulent et associé à des taux de létalité élevés. Il n'existe pas de vaccin homologué ni de traitement efficace pour la prévention ou le traitement de l'EBOS; toutefois, des vaccins expérimentaux font actuellement l'objet d'essais cliniques. Les soins de soutien, y compris la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques, contribuent à améliorer l'issue clinique.

Les virus à l'origine de la maladie à virus Ebola, y compris l'EBOS, se transmettent d'une personne à l'autre par contact direct avec du sang ou d'autres liquides organiques (par exemple, les selles, l'urine, les vomissements, la salive, la sueur) provenant d'une personne symptomatique ou d'un cadavre infecté, ou par contact indirect avec des surfaces ou des objets (par exemple, des aiguilles et du matériel médical) qui sont contaminés par ces liquides. En date du 25 septembre 2022, l'OMS considère que le risque de conséquences sur la santé publique est très élevé à l'échelle nationale (Ouganda), élevé à l'échelle régionale et faible à l'échelle mondiale. L'OMS révisera son évaluation rapide du risque dans les prochains jours en fonction des informations dont elle dispose. La planification des scénarios de l'OMS indique une éclosion soutenue d'une durée de 6 à 8 mois. En l'absence de vaccins et de produits thérapeutiques homologués pour la prévention et le traitement de la MVES, l'OMS considère que le risque d'un impact grave sur la santé publique est élevé.

Le gouvernement du Canada, notamment l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et d'autres ministères fédéraux, collabore avec ses partenaires internationaux pour surveiller l'éclosion de la MVES en Ouganda. De plus, des travaux sont en cours avec les provinces et les territoires (PT) en cas d'introduction potentielle de cette maladie au Canada. Le Centre d'évaluation intégrée des risques (CEIR) de l'ASPC a procédé à une évaluation rapide du risque afin d'évaluer la probabilité d'introduction de la MVES au Canada et ses conséquences. Entre le 24 octobre et le 16 janvier 2023, le risque d'introduction de la MVES par des réfugiés et d'autres voyageurs en provenance de l'Ouganda est considéré comme très faible, et les conséquences de l'introduction de la MVES au Canada sont considérées comme mineures. À l'heure actuelle, le risque pour la population canadienne est jugé faible.

Objectifs

Ce plan d'intervention soutient les objectifs suivants :

Principes directeurs et hypothèses

La réponse du Canada à l'éclosion de MVES en Ouganda est fondée sur les plans et les directives existants relatifs aux événements de santé publique et à la préparation aux pandémies et s'appuie sur les leçons retenues des urgences de santé publique passées. Elle est en outre guidée par les principes suivants énoncés dans le Plan d'intervention fédéral-provincial-territorial en matière de santé publique dans les cas d'incidents biologiques.

Principaux domaines d'intérêt

Évaluation du risque

L'Agence de la santé publique du Canada travaillera en étroite collaboration avec ses partenaires nationaux et internationaux pour évaluer de façon continue le risque que pose la MVES pour les Canadiennes et les Canadiens. L'évaluation du risque consiste à :

Communication et réponse coordonnées avec les provinces et les territoires

La réponse d'urgence de l'ASPC à l'éclosion de MVES en Ouganda est de niveau 2, c'est-à-dire une vigilance accrue. Une collaboration est en cours, par l'intermédiaire du Conseil du Réseau de santé publique (RSP), du Conseil des médecins hygiénistes en chef (CMHC), du Réseau des laboratoires de santé publique du Canada (RLSPC) et d'autres partenaires, pour déterminer les étapes à suivre si l'OMS déclare une « urgence de santé publique de portée internationale » qui nécessite l'intensification des mesures de santé publique FPT. Conformément au mandat du RSP et au Plan d'intervention fédéral-provincial-territorial en matière de santé publique dans les cas d'incidents biologiques, un groupe de travail technique à durée limitée sera mis sur pied pour soutenir une intervention pancanadienne.

Ce groupe de travail technique conseillera la Conférence des sous-ministres FPT de la Santé sur la coordination de la préparation et de la planification des interventions FPT dans l'ensemble du secteur de la santé et formulera des recommandations sur les questions stratégiques, techniques et opérationnelles en matière de santé publique. Toute décision ayant des implications stratégiques doit être soumise à la Conférence des sous-ministres FPT de la Santé pour examen, le cas échéant.

Communication et réponse coordonnées avec d'autres ministères et des organisations non gouvernementales (ONG)

L'ASPC collabore avec d'autres ministères, dont Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), Affaires mondiales Canada (AMC) et Transports Canada (TC), afin d'examiner les rôles et les responsabilités de chaque ministère dans la réduction du risque d'introduction de maladies infectieuses, y compris la MVES. Des travaux sont en cours pour établir précisément les stratégies et les décisions pour l'atténuation du risque et le processus de mise en œuvre des décisions qui seront prises. Les principales responsabilités comprennent la détermination et la réduction du risque (ASPC), la sécurisation des frontières du Canada (ASFC, en collaboration avec le Programme de la santé aux frontières et de la santé des voyageurs de l'ASPC), les activités de gestion des éclosions à l'étranger (IRCC), la coordination internationale (AMC) et la protection de la sécurité des aéronefs, des passagers et des membres d'équipage (TC).

Depuis près de 20 ans, l'équipe du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l'ASPC offre du soutien au diagnostic sur place et travaille de concert avec l'OMS et Médecins Sans Frontières (MSF) pour les aider à contenir les éclosions d'agents pathogènes à conséquences graves, y compris l'épidémie d'Ebola la plus vaste et la plus complexe survenue en Afrique de l'Ouest en 2014-2016. AMC a des projets en cours pour soutenir MSF dans son intervention liée à l'urgence sanitaire en Ouganda. Cela comprend des fonds pour soutenir les unités de traitement existantes et en créer de nouvelles dans les zones touchées. Dans le cadre d'un projet en cours financé par AMC, la Société canadienne de la Croix-Rouge a affecté des fonds aux activités de secours de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) en Ouganda.

Communications publiques

L'ASPC utilisera une méthode agile et proactive pour pouvoir s'adapter au contexte mondial. La stratégie de communication actuelle met l'accent sur les mesures prises pour aider à réduire le risque d'une éclosion de la maladie à virus Ebola au Canada. Les PT seront mis à contribution par l'entremise du Groupe de communication du RSP pour coordonner les activités de communication dans une perspective de communication des risques afin de veiller à ce que les Canadiennes et les Canadiens disposent de l'information dont ils ont besoin pour protéger leur santé.

Des activités de communication réactives à haute visibilité seront mises en œuvre si un cas positif de maladie à virus Ebola est signalé au Canada, notamment :

Les informations suivantes sur la maladie à virus Ebola sont disponibles sur le site Canada.ca :

Mesures frontalières

Le Canada a également mis en place un certain nombre de mesures frontalières, guidées par la Loi sur la mise en quarantaine, afin d'atténuer le risque d'introduction et de propagation de maladies transmissibles au Canada, y compris la maladie à virus Ebola.

À compter du samedi 8 octobre 2022, des mesures frontalières renforcées ont été mises en œuvre aux points d'entrée (PDE) par l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), suivant les conseils de l'ASPC en matière de santé publique.

Orientation et conseils en matière de santé publique

Afin de minimiser le risque de transmission de l'EBOS au Canada et d'appuyer la gestion des cas, l'ASPC continuera d'élaborer et de mettre à jour des directives et des conseils techniques en matière de santé publique à mesure que de nouvelles informations seront disponibles. L'intervention de santé publique se fera par l'intermédiaire de comités FPT, pour faire participer d'autres ministères et des groupes d'experts pertinents à l'élaboration et à la communication de conseils et d'informations de santé publique, notamment :

Surveillance, rapports et capacité des laboratoires

L'intervention de l'ASPC en matière de santé publique comprend la mise en place de systèmes de surveillance et de signalement de la MVES, l'établissement de rapports sur la situation au Canada et le renforcement de la capacité des laboratoires :

Gestion clinique

La réponse de l'Agence en matière de gestion clinique consiste à soutenir les partenaires de santé publique et les partenaires cliniques impliqués dans l'identification et la gestion de la maladie :

Prévention et contrôle des infections

La réponse de l'Agence pour la prévention et le contrôle des infections (PCI) comprend ce qui suit :

Contre-mesures médicales

Les contre-mesures médicales comprennent :

Production et suivi des données scientifiques

La réponse de santé publique collective FPT à la maladie à virus Ebola Soudan est fondée sur des données probantes et sur la science. Afin d'accroître la base de connaissances scientifiques pour guider la prise de décision, les approches suivantes seront envisagées :

Résumé

Bien que la probabilité et les conséquences d'une introduction de la MVES au Canada à la suite de l'éclosion actuelle en Ouganda soient faibles, l'Agence de la santé publique du Canada et d'autres ministères du gouvernement du Canada coordonnent leurs efforts pour surveiller cette éclosion et y répondre. La santé et le bien-être des personnes qui vivent au Canada sont une priorité absolue pour le gouvernement du Canada, et la situation sera abordée par l'entremise des éléments clés qui figurent dans le présent plan d'intervention.

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