Faits saillants du PICRA de 2020

Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) surveille les tendances de l'utilisation des antimicrobiens (UAM) et de la résistance aux antimicrobiens (RAM) dans les bactéries d'origine alimentaire provenant de sources humaines, animales et alimentaires dans tout le Canada.^{Note de bas de page 1}

Données intégrées sur les ventes d'antimicrobiens

Augmentation de 6,5% des ventes globales d'antimicrobiens (kg) chez les animaux de production par rapport à 2019.

Les ventes d'antimicrobiens (kg) en 2020 par rapport à 2019 :

• Ont diminué chez la volaille et pour l'aquaculture.
• Ont augmenté chez les bovins de boucherie, les porcs et les veaux de boucherie.
• Sont demeurées stables chez les bovins laitiers, les chevaux, les chats et les chiens (changement de moins de 1 %).

Le total des antimicrobiens vendus (kg) :

• 82 % chez les animaux de production.
• 17 % chez les personnes.
• Moins de 1 % chez les chats et les chiens.
• Moins de 1 % pour les plantes et les cultures.

Mais, il y avait 1,8 fois plus d'antimicrobiens vendus pour être utilisés chez les animaux de production que chez les humains, après ajustement en fonction de la biomasse.

Le Canada comparativement à l'Europe^{Note de bas de page 2} en 2020 :

• Le Canada était au 6e rang parmi les pays ayant la quantité la plus élevée (mg/PCU^{Note de bas de page 3}) d'antimicrobiens destinés aux animaux de production par rapport à 31 pays européens.
• Le Canada avait des quantités 3 fois plus élevées que la moyenne européenne en mg/PCU.
• Mais, en ce qui concerne les antimicrobiens de la catégorie I^{Note de bas de page 4}, les ventes (mg/PCU) de céphalosporines de troisième génération ne sont que légèrement plus élevées et les ventes de fluoroquinolones sont inférieures à la moyenne européenne.

Messages à retenir :

• Les ventes ont augmenté entre 2019 et 2020, mais la tendance générale des ventes a diminué depuis 2018.
• Ces tendances diffèrent selon les espèces animales.

Données intégrées sur l'UAM dans les fermes et sur la RAM provenant de fermes sentinelles volontaires

L'utilisation globale d'antimicrobiens signalée a diminué chez les volailles et les porcs depuis 2016 (total nDDDvetCA/1 000 animaux-jours à risque^{Note de bas de page 5}).

Faits saillants sur la surveillance de l'UAM et de la résistance chez E. coli dans les fermes sentinelles chez les poulets de chair, les porcs en croissance-finition et les dindons, de 2016 à 2020 :

• Diminution de la résistance des bactéries dans les échantillons provenant des mêmes fermes sentinelles (en utilisant comme indicateur la résistance à 3 classes d'antimicrobiens ou plus pour E. coli).
• Diminutionde l'utilisation d'antimicrobiens signalée dans les fermes sentinelles.

À noter :

• Les tendances ont coïncidé avec la mise en œuvre des modifications réglementaires sur les médicaments vétérinaires et des interventions dans les politiques de Santé Canada en 2017 et 2018 telles que les antimicrobiens importants sur le plan médical disponibles uniquement sur ordonnance et la suppression des allégations de stimulation de la croissance pour tous les antimicrobiens médicalement importants.
• Des changements ont été apportés pour réduire l'utilisation d'antimicrobiens médicalement importants, notamment :
  • Des initiatives sectorielles visant à éliminer l'utilisation préventive des céphalosporines de troisième génération (et d'autres classes d'antimicrobiens dans certains cas).
  • Des initiatives fédérales visant à mettre à jour l'étiquetage des produits et à améliorer l'accès aux antimicrobiens de rechange.

Description textuelle de la figure 1 :

N/A	Poulets de chair					Porcs en croissance-finition					Dindons
N/A	2016	2017	2018	2019	2020	2016	2017	2018	2019	2020	2016	2017	2018	2019	2020
E. coli résistant à 3 classes d'antimicrobiens et plus	37,0 %	39,0 %	33,0 %	34,0 %	21,0 %	39,0 %	38,0 %	36,0 %	31,0 %	18,0 %	36,0 %	39,0 %	26,0 %	34,0 %	19,0 %
Nombre de doses journalières définies canadiennes/1 000 animaux-jours à risque	562,52	520,64	479,2	424,66	343,91	200,93	186,92	185,85	171,14	149,65	96,67	103,34	106,6	95,22	63,33

Résistance aux antimicrobiens de catégorie I (2020 comparativement à 2019) :

• La résistance de Salmonella à la ceftriaxone a diminué chez les porcs et les poulets de chair.
• La résistance d'E. coli à la ceftriaxone a diminué chez les poulets de chair.
• La résistance de Salmonella à la ciprofloxacine a diminué chez les dindons.
• La résistance de Salmonella à l'acide nalidixique a diminué chez les dindons, mais a augmenté chez les poulets de chair.
• La résistance de Campylobacter à la ciprofloxacine a diminué chez les dindons, mais a augmenté chez les poulets de chair.

Message à retenir :

La tendance à la baisse de l'utilisation des antimicrobiens est accompagnée d'une diminution de la résistance multi-classe et de la résistance aux antimicrobiens de catégorie I dans la plupart des cas dans les fermes sentinelles de poulets de chair, de porcs en croissance-finition et de dindons entre 2016 et 2020.

Résistance aux antimicrobiens

Bovins sains en parc d'engraissement et de l'abattoir :

Campylobacter :

• La résistance à la ciprofloxacine chez les bovins sains des parcs d'engraissement a augmenté depuis 2017 pour atteindre 29 %.
• La résistance à la ciprofloxacine chez les bovins sains à l'abattoir a augmenté depuis 2016.

Salmonella :

• Un petit nombre de S. Heidelberg résistant a été détecté pour la première fois dans les parcs d'engraissement de l'Alberta en 2019, mais aucun n'a été trouvé en 2020.
• Salmonella a uniquement été retrouvé chez les bovins des parcs d'engraissement de l'Ontario (15 isolats) en 2020, dont la résistance ne concernait que les antimicrobiens de catégorie III^{Note de bas de page 6} dans :
  • 8 isolats de Salmonella Uganda.
  • 5 isolats de Salmonella Muenchen.

Résistance à la colistine :

La résistance à la colistine transmissible est une préoccupation mondiale, c'est pourquoi le PICRA effectue une surveillance de routine chez les animaux de production.

Détection d'isolats phénotypiquement résistants à la colistine en 2020 :

• 1 isolat de Salmonella Enteritidis et de Salmonella Kiambu détecté dans le contenu cæcal de poulets sains à l'abattage.
• 1 isolat d'E. coli détecté à partir d'un échantillon prélevé sur un porc en croissance-finition sain à la ferme.
• 1 isolat d'E. coli détecté dans du bœuf haché vendu au détail.

Mais, aucun des isolats ne présentait de la résistance transmissible à la colistine.

Messages à retenir :

• Compte tenu de la menace que représente la résistance transmissible à la colistine, le PICRA continuera à surveiller la résistance à la colistine et à contextualiser les résultats lorsqu'ils sont détectés.
• Les informations du PICRA soutiennent les mesures visant à contenir l'émergence et la propagation de bactéries résistantes entre les animaux, les aliments et les personnes, dans le but de préserver l'efficacité des antimicrobiens.

Pour plus d'informations, consultez notre page internet consacrée aux rapports de surveillance.