Surveillance nationale de la sensibilité aux antimicrobiens de Neisseria gonorrhoeae : Rapport sommaire annuel de 2018
Sommaire
- Le présent rapport renferme les données de surveillance en laboratoire relatives aux isolats de Neisseria gonorrhoeae (N. gonorrhoeae) envoyés au Laboratoire national de microbiologie (LNM) par des laboratoires de microbiologie provinciaux, entre 2014 et 2018 dans le cadre du Programme de surveillance antimicrobienne du gonocoque (PSAG Canada).
- Au Canada, le taux déclaré de gonorrhée est à la hausse et a plus que doublé depuis 2001, passant de 21,8 cas pour 100 000 personnes à un taux de 79,5 pour 100 000 en 2017. La gonorrhée est la deuxième infection bactérienne transmise sexuellement la plus couramment déclarée au Canada, avec 29 034 cas signalés en 2017.
- Au fil du temps, N. gonorrhoeae est devenu résistant à de nombreux antibiotiques, comme la pénicilline, la tétracycline, l’érythromycine et la ciprofloxacine. La résistance de N. gonorrhoeae aux antimicrobiens représente une grave menace au traitement efficace des infections gonococciques. En 2018, sept isolats de N. gonorrhoeae ultrarésistants aux médicaments (GC-UR; sensibilité réduite à une céphalosporine accompagnée d’une résistance à l’azithromycine ainsi que d’une résistance à au moins deux autres antimicrobiens) ont été détectés au Canada, ce qui représente une menace potentielle pour la réussite du traitement.
- En 2017, la surveillance systématique a permis de confimer la première souche de N. gonorrhoeae résistante à la ceftriaxone au Canada. En 2018, trois cas résistants à la ceftriaxone ont été identifiés au Canada. Tous étaient associés à des voyages en Asie du Sud-Est.
- En 2018, au total, 5 607 isolats de N. gonorrhoeae ont été mis en culture et analysés dans les laboratoires de santé publique à l’échelle du Canada; 3 426 d’entre eux ont été envoyés au LNM pour des tests de sensibilité aux antimicrobiens. Des données sur la sensibilité antimicrobienne de 1517 autres isolats de N. gonorrhoeae ont été fournies par des laboratoires provinciaux de santé publique et utilisées pour l’analyse. Pour calculer le pourcentage de souches résistantes, le nombre total d’isolats mis en culture dans toutes les provinces a été utilisé comme dénominateur.
- La proportion de cas de gonorrhée multirésistante aux antibiotiques (GC-MR) est passée de 4,5 % (172/3 809) en 2014 à 12,2 % (645/5 290) en 2017, puis diminuée à 8,0% (448/5607) en 2018 (figure A). Ces pourcentages représentent la proportion d’isolats présentant une sensibilité réduite aux céphalosporines ou une résistance à l’azithromycine, ainsi qu’une résistance à au moins deux autres antimicrobiens.
- Entre 2014 et 2016, il n'y avait que 4 GC-UR identifiés au Canada; aucun n'a été trouvé en 2017. En 2018, sept isolats [1 % (7/5 607)] ont été classés comme GC-UR (figure A).
Figure A. Tendances de Neisseria gonorrhoeae MR-GC et UR-GC au Canada de 2014 à 2018Note de bas de page a - Note de bas de page 1
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Pourcentage basé sur le nombre total d’isolats testés à l’échelle nationale: 2014=3 809; 2015=4 190; 2016=4 538; 2017=5 290; 2018=5 607
Figure A - Équivalent textuel
Une combinaison de graphique à barres et graphique linéaire montrant la tendance des GC-MR et GC-UR au Canada de 2014 à 2018 en pourcentage basé sur le nombre total d'isolats testés à l'échelle nationale (graphique linéaire) et par leur nombre (graphique à barres).
Anée (nombre d’isolats testés à l’échelle nationale) MR (%) UR (%) MR (n) UR (n) 2014 (N=3 809) 5,3% 0,03% 203 1 2015 (N=4 190) 8,6% 0,05% 361 2 2016 (N=4 538) 8,9% 0,02% 406 1 2017 (N=5 290) 12,2% 0% 646 0 2018 (N=5 607) 8,0% 0,12% 446 7 - Les isolats présentant une sensibilité réduite au céfixime (CMI ≥ 0,25 mg/L) ont diminué, passant de 1,0 % (38/3 809) en 2014 à 0,5 % (27/5 607) en 2018 (figure B).
- Les isolats présentant une sensibilité réduite à la ceftriaxone (CMI ≥ 0,125 mg/L) ont diminué, passant de 2,5 % (96/3 809) en 2014 à 0,6 % (31/5 607) en 2018 (figure B).
- La proportion d’isolats de N. gonorrhoeae résistants à l’azithromycine (CMI ≥ 2 mg/L) a augmenté, passant de 3,4 % (128/3 809) en 2014 à 7,6 % (427/5 607) en 2018 (figure B).
Figure B. Tendances de la sensibilité aux antibiotiques de Neisseria gonorrhoeae au Canada, 2014-2018Note de bas de page a - Note de bas de page 1
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Pourcentage basé sur le nombre total d’isolats testés à l’échelle nationale: 2014=3 809; 2015=4 190; 2016=4 538; 2017=5 290; 2018=5 607
Figure B - Équivalent textuel
Un graphique linéaire comprenant 3 lignes représentant des isolats de Neisseria gonorrhoeae résistants à l'azithromycine, une sensibilité réduite au céfixime et une sensibilité réduite à la ceftriaxone au Canada de 2014 à 2018.
Antibiotique Pourcentage de résistance ou sensibilité réduite 2014 2015 2016 2017 2018 Résistance à l’azithromycine 3,4% 4,7% 7,2% 11,6% 7,6% Sensibilité réduite au céfixime 1,0% 1,9% 0,3% 0,6% 0,5% Sensibilité réduite au ceftriaxone 2,5% 3,4% 1,8% 0,6% 0,6% - En 2018, 57,3 % (3 214/5 607) des isolats étaient résistants à la ciprofloxacine; 56,0 % (1 914/3 417) étaient résistants à l’érythromycine; 9,2 % (356/3 882) étaient résistants à la pénicilline et 47,1 % (2 640/5 607) étaient résistants à la tétracycline.
- Tous les isolats de N. gonorrhoeae soumis au LNM ont également été analysés par génotypage moléculaire à l’aide de la méthode NG-MAST (N. gonorrhoeae multi-antigen sequence type). En 2018, 505 séquences types (ST) différentes ont été identifiées parmi les 3 375 isolats analysés; les plus courantes étaient ST-12302 (18,2 %), ST-14994 (16,6 %) et ST-5985 (5,8 %).
- La proportion d’isolats de type ST-12302 est passée de 4,3 % en 2015 à 24,1 % en 2017 et a maintenant diminué à 18,2% en 2018. En 2017, ces isolats ont principalement été identifiés dans le centre du Canada; en 2018, environ 10% ont été identifiés dans les provinces de l'Ouest. Les isolats ST-12302 sont résistants à plusieurs médicaments et plus de 30% sont également résistants à l'azithromycine (figure C).
- La séquence type (ST) 14994 a été nouvellement détectée en 2017 (2,1 % (60/2 875) et la proportion d’isolats de ce type a connu une forte hausse pour atteindre 16,6 % (562/3 379) en 2018 (figure C). Ces isolats sont résistants à plusieurs médicaments, dont la ciprofloxacine, et environ 5 % d’entre eux sont aussi résistants à l’azithromycine.
Figure C. Séquences types NG-MAST des isolats de Neisseria gonorrhoeae testés par le LNM, 2014-2018 Note de bas de page a - Note de bas de page 1
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Au total, 378 séquences types ont été identifiées en 2014, 396 en 2015, 490 en 2016, 468 en 2017 et 503 en 2018. Seules les séquences types les plus répandues de 2014 à 2018 sont représentées dans ce graphique.
Figure C - Équivalent textuel
Graphique à barres empilées affichant les tendances de 4 des types de séquences NG-MAST les plus répandus au Canada de 2014 à 2018 et la résistance aux antimicrobiens qui leur est associée.
NG-MAST Année RCip avec ou sans autres résistances NGRT avec ou sans autres résistances RAzi/RÉry et RAzi/RCip/RÉryR avec autres résistances ST-12302 2014 s.o. s.o. s.o. s.o. 2015 3 s.o. 110 s.o. 2016 84 s.o. 240 s.o. 2017 312 s.o. 375 s.o. 2018 390 s.o. 225 ST-14994 2014 s.o. s.o. s.o. s.o. 2015 s.o. s.o. s.o. s.o. 2016 s.o. s.o. s.o. s.o. 2017 60 s.o. s.o. s.o. 2018 537 s.o. 23 ST-5985 2014 s.o. 322 s.o. s.o. 2015 6 419 s.o. s.o. 2016 58 309 s.o. s.o. 2017 20 193 s.o. s.o. 2018 s.o. 194 s.o.
Pour obtenir de plus amples détails sur le rapport et ses principales conclusions, veuillez acheminer une demande à l’adresse : phac.nml.strepsti-lnm.strepits.aspc@canada.ca.
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