Section 6 : Des cadres sains pour les jeunes du Canada – Les blessures et les traumatismes physiques
6 Les blessures et les traumatismes physiques
par William Pickett
Qu’est-ce qu’une blessure?

Par définition, une blessure est une lésion corporelle causée par une force externe. Elle peut être attribuable à un accident de la circulation ou à une collision ou résulter de l’exposition à des produits chimiques ou à une source de chaleur provoquant des brûlures, par exemple le feu ou des substances chaudes.
Qu’entend-on par traumatisme physique?
Le traumatisme physique est une blessure d’une certaine gravité. Pour évaluer la gravité d’une blessure chez un jeune, les chercheurs se fondent, entre autres, sur la nécessité de lui prodiguer des soins médicaux ou de le garder au moins une nuit à l’hôpital et, dans le pire des cas, sur le fait qu’il décède des suites de cette blessure. Les médecins qualifient souvent de « système de traumatologie » l’ensemble des soins médicaux importants dispensés dans les hôpitaux aux jeunes qui ont subi de graves blessures.
Pourquoi les blessures et les traumatismes physiques doivent-ils retenir l’attention?
Au Canada, les blessures constituent la principale menace pour la santé et le bien-être des enfants une fois dépassé le stade du nourrisson.
Dans le monde où nous vivons, rares sont les jeunes qui ne ressentent pas l’incidence de blessures dans leur vie. Les blessures subies par les jeunes peuvent causer beaucoup de douleur et de souffrance ou, pire encore, une incapacité permanente et même le décès. Les blessures sont également onéreuses pour la société en raison des coûts liés aux soins de santé et de la perte de temps productif que subissent les adolescents et les personnes qui leur donnent des soins.
Comment l’incidence des blessures est-elle mesurée par l’Enquête HBSC?
Selon la définition de l’Enquête HBSC, une blessure physique grave nécessite des soins médicaux importants, en particulier un plâtre, des points de suture, une chirurgie ou un séjour à l’hôpital.
Chaque élève participant à l’Enquête de 2006 était prié d’indiquer la fréquence d’une ou de plusieurs blessures physiques nécessitant des soins médicaux au cours des douze derniers mois. On croit que les jeunes ont la capacité de se rappeler assez précisément des expériences passées pendant une période d’un an.
Ont également été recueillies des descriptions de la blessure la plus grave signalée par chaque jeune faisant état, entre autres, de l’environnement physique (endroit où la blessure s’est produite), de l’activité au moment de la blessure (comment celle-ci s’est produite), du fait que l’activité soit pratiquée dans une ligue ou un club structuré, des soins médicaux (endroit où la blessure a été soignée et nécessité de donner des soins importants) et des jours d’école manqués.
L’Enquête HBSC ne comprenait pas de question portant spécifiquement sur les traumatismes physiques. Les jeunes étaient plutôt interrogés sur les blessures qui avaient nécessité un plâtre, des points de suture, une chirurgie ou un séjour d’au moins une nuit à l’hôpital. La prestation de ces soins médicaux plus importants a permis de cerner les blessures « graves ».
Sur quoi le présent chapitre porte-t-il?

Dans le présent chapitre, nous examinerons le pourcentage des élèves qui ont subi au moins une blessure et de ceux qui en ont reçu plusieurs au cours de la période de douze mois précédant l’enquête, de même que la gravité de celles-ci. Les jours d’école manqués ou qui auraient pu être consacrés à d’autres activités productives ont également été pris en considération, y compris des données provenant de trois cycles d’enquête précédents, de même que le nombre total de jours manqués sur une période de douze mois, par tranche de 1 000 élèves. Nous avons également pris note de l’activité à laquelle s’adonnait l’élève lorsqu’il s’est blessé, du pourcentage des blessures subies dans le cadre d’activités organisées ou d’activités informelles, de l’endroit où se trouvait l’élève au moment où il s’est blessé, de l’endroit où il a reçu des soins et de l’importance de ces derniers.
Nous avons étudié les blessures du point de vue des sept mesures du contexte social : la structure familiale (élèves qui vivent avec leurs deux parents), la qualité des relations parents-enfants, le rendement scolaire, l’attitude à l’égard de l’école, la communication avec les amis, les attitudes prosociales de ces derniers et l’aisance de la famille.
L’ampleur du problème des blessures au Canada

Équivalent textuel - Figures 6.1 et 6.2
La figure 6.1 présente les pourcentages globaux des élèves qui ont déclaré au moins une blessure. Pour l’ensemble des années d’études, la proportion des élèves susceptibles de subir au moins une blessure nécessitant des soins médicaux varie entre 44 et 48 % chez les garçons et entre 31 et 41 % chez les filles. Pour chaque année d’études, les garçons ont systématiquement déclaré un plus grand nombre de blessures que les filles. On constate que le pourcentage de jeunes qui ont déclaré une blessure est sensiblement le même, pour les cinq années d’études, dans le cas des garçons et qu’il augmente nettement chez les filles à mesure qu’elles vieillissent.
Comme on peut le voir à la figure 6.2, certains jeunes subissent plus d’une blessure au cours d’une année. Le pourcentage d’élèves qui ont déclaré plusieurs blessures varie, allant de 20 à 25 % chez les garçons et de 14 à 19 % chez les filles. En règle générale, ce pourcentage est un peu plus élevé chez les élèves des niveaux supérieurs, tant pour les garçons que pour les filles.

Équivalent textuel - Figure 6.3
Comme on peut le voir à la figure 6.3, 18 à 22 % des garçons ont indiqué avoir subi une ou plusieurs blessures graves nécessitant un plâtre, des points de suture, une chirurgie ou un séjour d’au moins une nuit à l’hôpital au cours des douze derniers mois. Pour ce qui est des filles, cette proportion varie entre 10 et 13 %.
Incidence des blessures sur la vie des jeunes


Les blessures ont une bien plus grande incidence sur la vie des jeunes que leurs conséquences physiques immédiates. Selon les données de l’enquête HBSC, environ un élève sur cinq manque d’ordinaire un ou plusieurs jours d’école ou d’activités habituelles en raison d’une blessure, les élèves des classes supérieures affichant les pourcentages les plus élevés (figure 6.4).
Le pourcentage des élèves qui ont déclaré avoir manqué plus d’une semaine d’école ou d’activités habituelles en raison d’une blessure varie, allant de 3 à 10 % (figure 6.5).


La figure 6.6 récapitule les tendances observées quant à la survenue des blessures qui ont pour effet que les élèves manquent une semaine ou plus d’école ou d’activités habituelles. Parmi les garçons, les blessures de ce genre ont été un peu plus fréquentes, semble-t-il, au cours des dernières années d’enquête. Par exemple, le pourcentage de garçons qui ont déclaré avoir subi de telles blessures en 10e année s’établit à 9 % (en 1994), 8 % (en 1998), 12 % (en 2002) et 10 % (en 2006). Des tendances similaires sont observées chez les filles de 8e et de 10e année, mais non pas chez celles de 6e année. Tant chez les garçons que chez les filles, la fréquence de ces blessures plus graves tend à s’accroître au fil des années d’études.

Équivalent textuel - Figure 6.7
Prises ensemble, ces blessures résultent en une énorme perte de temps pour les élèves, peu importe l’année d’études (figure 6.7). Les blessures ont également des répercussions sur la vie des parents et des autres membres de la famille qui doivent voir à ce que ces jeunes reçoivent des soins médicaux d’urgence, leur consacrer du temps et leur prodiguer des soins à diverses étapes de leur rétablissement.
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