Des cadres sains pour les jeunes du Canada – L’intimidation en contexte
L’intimidation en contexte
On constate à la figure 5.17 que la proportion d’élèves qui ont recours à l’intimidation, en sont victimes ou sont à la fois intimidateurs et victimes est moins élevée chez les adolescents qui vivent avec leurs deux parents.
Comme l’illustre la figure 5.18, on relève aussi une corrélation importante entre la qualité des relations parents-enfants et l’incidence de l’intimidation. La prévalence des victimes, des intimidateurs et des intimidateurs- victimes est plus marquée chez les élèves qui affichent un score plus faible sur l’échelle de la confiance des parents et de la communication avec les parents.


L’incidence de l’intimidation est plus marquée chez les élèves qui ont obtenu de moins bonnes notes ou qui ont déclaré avoir une perception défavorable de l’école, conformément au score obtenu sur l’échelle de l’attitude à l’égard de l’école (figures 5.19 et 5.20).


Équivalent textuel - Figure 5.20
Fait intéressant, il n’existe pas de corrélation claire entre les relations avec les camarades et l’incidence de l’intimidation. Les élèves affichant un score de moyen à élevé sur l’échelle de la communication avec les amis ont moins de chances d’être victimes d’intimidation, le pourcentage de victimisation étant de 32 % chez les élèves obtenant un score élevé sur l’échelle et de 40 % chez ceux affichant un faible score (figure 5.21). En revanche, la qualité de la communication avec les amis n’a aucune incidence sur le pourcentage d’élèves qui ont déclaré être des intimidateurs ou des intimidateurs-victimes.
Par contraste, on peut voir à la figure 5.22 que le fait d’obtenir un score élevé sur l’échelle des attitudes prosociales des amis semble mettre à l’abri de l’intimidation, l’incidence de cette dernière étant beaucoup moins élevée chez les élèves dont les amis obtiennent un score élevé sur cette échelle.
Si on les rapproche, les figures 5.21 et 5.22 indiquent que les attitudes des amis ont une incidence plus uniforme sur l’intimidation que la qualité de la communication avec eux. Le fait d’afficher un faible score sur l’échelle de la communication avec les amis est corrélé avec le fait d’être victime d’intimidation, mais non avec celui d’être intimidateur.


Il ne semble pas y avoir de corrélation entre l’aisance de la famille et la victimisation (figure 5.23), mais la proportion d’intimidateurs est plus élevée chez les adolescents dont la famille est plus aisée.


Résumé

Plusieurs constatations importantes émergent de cet examen de l’intimidation et des comportements belliqueux. Premièrement, l’intimidation continue d’être un problème considérable au Canada, une proportion alarmante d’adolescents ayant déclaré avoir été partie à des actes d’intimidation, à titre d’agresseurs, de victimes ou d’intimidateurs-victimes. Depuis 2002, l’incidence de la plupart des formes d’intimidation a diminué, mais on a enregistré une augmentation des cas de harcèlement fondé sur la race signalés tant par les garçons que par les filles, surtout au début du secondaire. Les formes que prend la victimisation varient selon le sexe. Les garçons sont plus susceptibles d’être agressés physiquement ou de faire l’objet d’une intimidation verbale, tandis que les filles sont plus souvent victimes d’intimidation indirecte et de cyberintimidation. En 6e et en 7e année, le taux de prévalence du harcèlement sexuel est plus élevé chez les garçons que chez les filles, alors qu’on observe le contraire chez les élèves de 9e et de 10e année.
Les élèves sont plus nombreux qu’en 2002 à déclarer avoir adopté des comportements belliqueux, surtout au début du secondaire. Non seulement plus de garçons que de filles ontils signalé avoir participé à des bagarres, mais les élèves des deux sexes se distinguent aussi par les personnes avec lesquelles ils se sont bataillés. Ainsi, les garçons ont davantage tendance à se battre avec des étrangers, tandis que les filles sont plus nombreuses à déclarer s’être bataillées avec des connaissances.
Il existe une nette corrélation entre la probabilité d’être une victime d’intimidation, un intimidateur ou un intimidateur-victime et le fait d’éprouver des problèmes à la maison, à l’école ou au sein de son groupe d’amis. Globalement, ces résultats font ressortir la nécessité de prendre des mesures utiles afin de régler les problèmes de santé publique liés à l’intimidation et à la violence. Les efforts actuels ne sont à l’évidence pas suffisants, puisqu’ils n’ont pas permis d’atténuer le problème de façon sensible au fil des ans.
Pour que nos interventions gagnent en efficacité, il nous faut adopter une approche systémique et nous employer à fournir le soutien voulu aux adolescents dans leurs milieux de vie, de travail et de loisirs. Il est possible que l’élargissement des interventions au-delà du cadre scolaire grâce à une participation active des familles et des collectivités nous permette d’instaurer des milieux offrant un meilleur soutien aux adolescents aux prises avec un problème lié à l’intimidation.
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